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Sukie, ce n'est qu'une enfant. Enfin un début d'adolescente. Être sérieuse ? Elle n'en a strictement aucune envie. Ce n'est pas pour elle. La jeune femme a encore le temps. Enfin, avec les dix qu'elle a passé dans le coma, elle en avait plus trop le temps. Elle avait été certes inconsciente, mais le temps à passer. Et les dix ans, elle doit malheureusement les rattraper rapidement et ainsi devenir une adulte. Elle détestait déjà ça. Alors dès qu'elle avait une occasion de jouer, elle le faisait. Dès lors que la fille d'Apollon avait remarqué le tournevis sur le sol, une petite idée lui est venue en tête. Un jeu innocent, enfantin. Cela n'allait faire de mal à personne. Une simple jeu du chat et de la souris pour qu'Arthur puisse avoir de nouveau cet objet qu'il convoite. La jeune femme avait un sourire malicieux sur son visage. Le genre de sourire qui montrait bien qu'elle voulait s'amuser. La rousse lui avait tendu le tournevis, mais dès qu'il s'était approché, la demoiselle s'était reculée. Son sourire s'était agrandi, alors que celui du jeune homme s'était estompé. « Sukie... » Arthur n'avait réellement pas envie de jouer. Cela se voyait sur son visage. Au ton qu'il utilisait. Mais Sukie ne voyait pas ça. Elle s'en fichait complètement. La demoiselle gardait toujours cette expression espiègle sur son visage. Elle voulait jouer, alors ils joueraient. Sans doute qu'elle était – un peu trop – capricieuse. Arthur ne voulait pas jouer et cela n'allait pas tarder à se faire savoir. « J'ai pas envie de jouer là ! Rends-moi ça ! » Le ton du jeune homme était monté. Sa voix était plus sèche. Il était clairement agacé par le comportement de la demoiselle. Cela avait surpris la rousse. En même temps, elle l'avait bien cherché. Elle avait même sursauté. Le sourire qu'elle avait sur son visage s'était doucement effacé. Elle avait même baissé le regard, comme lorsqu'on la sermonnait lorsqu'elle avait pu faire une bêtise. « Excuse-moi, je ne voulais pas te crier dessus. » Sukie remonta doucement la tête et le regardait avec une petite moue. L'envie de jouer de la demoiselle commençait lentement à disparaître. « Je n'ai pas envie de jouer. » Sa main était tendue, comme s'il attendait que la fille d'Apollon lui redonne le tournevis. Sauf qu'elle le tenait toujours dans les mains. A vrai dire, une part d'elle s'attendait à ce qu'au final le jeune homme se décide à jouer avec elle. « Sukie. » De nouveau, il commençait à s'impatienter. Et la jeune femme avait toujours l'objet qu'Arthur voulait, se trouvait toujours dans ses mains. « S'il te plait. » La demoiselle poussa un soupir, s'avouant vaincu. Elle n'allait pas jouer aujourd'hui. Tant pis, elle irait demander à Ailam. Il accepterait lui. Est-ce que vous connaissez la maladresse de Sukie ? Parce qu'elle est plutôt légendaire. Si la demoiselle fait plus de dix pas se prendre les pieds sur quelque chose. Et ça venait tout juste de se produire. Elle s'est pris les pieds dans quelque chose – sûrement invisible – pour tomber dans les bras d'Arthur. « Désolée, je … » Elle avait levé la tête, le regardant droit dans les yeux du jeune homme durant quelques secondes. « Je … Euh … Je suis vraiment maladroite. » Elle s'était éclairci la gorge avant de se reculer. « Tiens ton tournevis. » Elle lui avait tendu l'objet avec un petit sourire.

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Je sentais vraiment la colère en train de monter dans mon corps, avec une pointe d’agacement. Je ne voulais pas m'amuser à ce petit jeu, surtout quand je vis que l'objet qu'elle tenait était celui qui était le plus précieux à mes yeux. Je n'aimais, déjà, pas que l'on s'amuse avec mes affaires mais quand quelque chose me tenait à cœur c'était deux fois pire. Or, il fallait que je me calme, car quand je me mettais en colère je pouvais faire apparaître des flammes de mes mains et je ne voulais pas que ça arrive. Je sentais la température de mon corps augmenter petit à petit et il fallait que je me calme. Je venais de lui crier dessus et je m'en voulais déjà. Je n'étais pas le genre d'homme à être impulsif et à faire sortir sa colère facilement mais là, la douleur de ma main faisait que je perdais patience plus rapidement. Elle avait si insouciante et joyeuse, pourtant quand je venais de lui parler assez sèchement elle s'était arrêtée, me faisant une moue, déçue. Cela me pinçait le cœur mais il fallait quand même qu'elle comprenne qu'elle n'avait plus treize ans et qu'il fallait qu'elle grandisse. Je faisais un peu parti de ceux qui voulaient qu'elle prenne conscience qu'elle n'était plus une adolescente et qu'au vue de la situation qu'on avait vécu l'autre nuit, en voyant des camarades mourir, elle devait grandir. Elle ne pourrait pas supporter tout ce qui se passerait sinon. Elle n'avait pas vécu Gaïa et le chaos que l'on avait évité de peu. Cet événement avait fait grandir chacun d'entre nous. Je m'étais empêché de lui dire de grandir dans sa tête car ce n'était pas de sa faute. Il avait fallu que je me morde les joue pour ne pas que ça sorte tout seul. Elle avait baissé les armes et elle s'apprêtait à me rendre le tournevis puisqu'elle avait fait quelques pas. J'attendais patiemment jusqu'à ce qu'elle trébuche et me tombe dans les bras. Je restais stoïque un moment, les bras en l'air, ne bougeant plus d'un cil. Je n'osais même pas faire le moindre geste, la scène devait être assez comique. J'entendis même un rire d'un de mes demi-frères d'Héphaïstos qui passait par là. Crétin. C'était loin d'être drôle. Au bout de quelques secondes, je me redressais, tenant ses bras pour la faire reculer de mon corps. Non pas qu'elle avait la peste mais je sentais vraiment ma température corporelle qui augmentait et si je prenais feu ce serait vraiment moche à voir. J'avais croisé son regard un instant et je m'étais senti électrifié. Elle me tendit mon tournevis. Je l'avais pris. « Merci. » Fis-je en m'écartant encore un peu plus précipitamment, manquant de tomber à la renverse à cause du char. « Arrête tes amourettes et viens à la forge ! » Un de mes camarades m'avait frappé sur la tête pour me réveiller. J'avais piqué un fard. « Arrête de dire des conneries ! » Je m'étais vraiment énervé et sans le vouloir une rafale de feu atterrit sur le char qui flamba instantanément. « T'iras expliquer ça à monsieur D. » Il avait froncé les sourcils avant de rire et d'entrer dans le bungalow. Je regardais le char qui partait en fumée. J'avais passé du temps dessus, fier de mon travail. Je me sentais tellement con. Je serrais mes poings, tenant mon tournevis.

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Sukie avait terriblement envie de jouer. De faire une pause dans tout ce qui est sérieux à la Colonie. Faire une pause dans tous les événements récents qui avait pu se produire. Être insouciante durant un court instant. A croire que c'était trop demandé. Elle pouvait le voir qu'Arthur n'était pas d'humeur à jouer contrairement à la jeune femme. Il avait l'air sérieux, voir même agacée que la rousse puisse avoir cette stupide idée. Ce n'était qu'un jeu. Et elle savait que cela se terminerait rapidement puisqu'elle n'était pas vraiment la plus rapide au niveau des courses. En plus de cela, étant maladroite, elle aurait pu se prendre les pieds dans les racines et tomber. Le jeu aurait pu se terminer ainsi. En quelques minutes. Pourquoi ne voulait-il pas ces quelques minutes de pause ? Le sourire de la demi-déesse s'effaça rapidement. Une moue déçue s'était affiché sur le visage de la rousse. Il était en colère. Elle voulait s'amuser, mais elle savait qu'il ne fallait pas pousser les gens au bout de leur limite. Ce n'est pas si grave. Elle n'aurait qu'à demander à Ailam. Elle savait très bien qu'il accepterait. Il accepte toujours. La fille d'Apollon s'était avancé de quelques pas, s'apprêtant à lui rendre son tournevis. Sauf que la maladresse de la jeune femme. Pour une raison qui lui était inconnue – peut-être que si elle avait marché, au lieu de traîner les pieds, cela ne serait pas arrivé – Sukie est tombée dans les bras d'Arthur. Ce n'était pas désagréable comme sensation – elle n'allait pas le nier – mais c'était tout de même étrange. Elle était restée sans bouger durant quelques instants, à le regarder tout simplement. Elle avait vaguement entendu un rire au loin, mais elle n'avait pas tant prêté attention que ça à ce qui se passait autour autour d'eux. La jeune femme commençait à avoir de plus en plus chaud. Mais cette impression de cjaleur ne venait pas d'elle. La peau du jeune homme. C'était de là où provenait la chaleur. Ils s'étaient redressés, se trouvant un peu plus à l'écart de l'autre. La jeune femme le regardait, un sourire timide sur son visage tout en lui tendant l'objet qu'il voulait tant retrouver. « Merci. » Il avait pris le tournevis et s'était reculé. Le jeune homme avait d'ailleurs manqué de tomber. Sukie s'était approché pour le rattraper et éviter un quelconque drame, mais Arthur avait été plus rapide qu'elle. « Arrête tes amourettes et viens à la forge ! » La rousse fût surprise par les mots d'un autre fils d'Héphaïstos. Elle s'était même mise à rougir sans qu'elle puisse s'en rendre compte. « Arrête de dire des conneries ! » Au ton que le jeune homme avait utilisé, elle pouvait voir qu'il était énervé. Ah ! Et aussi peut-être grâce aux flammes qui était soudainement apparu et qui enflamma le char. Ce même char que le jeune homme avait passé du temps pour le réparer. Autant le dire, là, son travail était littéralement parti en fumé. « T'iras expliquer ça à monsieur D. » L'autre fils d'Héphaïstos était parti dans son bungalow tout en riant. La demoiselle s'était reculée, manquant de tomber elle aussi. « Je … Je vais te laisser. » C'était sans doute la meilleure chose à faire. « Je vais pas t'embêter plus que ça. » dit-elle alors qu'elle venait de remarquer qu'il serrait son tournevis. Et puis ce n'est pas comme si elle l'avait embêté avant. Pas du tout. « A une prochaine fois. » Peut-être. S'il ne l'évitait pas à nouveau. Elle était partie en direction de l'endroit où Alyss donnait son entraînement. Elle serait en retard, mais elle s'en fichait. Elle avait une bonne raison d'être en retard. Elle avait passé un peu de temps avec Arthur. Ce n'était pas un gros moment. Leur discussion n'était pas grandiose et ce n'était pas vraiment une rencontre joyeuse. Mais elle avait passé un peu de temps avec lui. Et à cette pensée, la jeune femme eut un grand sourire.