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 (aramis) used to be

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MessageSujet: (aramis) used to be   (aramis) used to be EmptyJeu 21 Avr - 21:19



used to be
aramis & deirdre

Tu ne petit-déjeunes pas, aujourd’hui. Tu n’as pas particulièrement faim, mais tu es aussi assombrie par les événements. Tout ce qui se produit autour de vous, en plus des monstres que vous devez combattre au quotidien, ça commence à faire beaucoup. Les deux attaques t’ont semblée si peu espacées… Tu n’as qu’une envie : leur faire gouter de leur propre médicine. Si tu t’écoutais, tu irais à la chasse seule ; mais tu n’as pas envie de mourir, pas aujourd’hui. Tu soupires et regarde ton bungalow, vide et triste. Comme cette sensation en toi, en ce moment, qui n’a de cesse de te tourmenter. Tu as envie d’hurler, de te laisser aller, de ne rien retenir. Mais tu ne le peux pas; le faire serait alerter tes confrères, qui s’armeraient et qui lanceraient des flèches à tout va. Tu les connais, ces imbéciles, et ils réagissent trop facilement aux hurlements. Tu en as eu la preuve lorsque les Hermès ont foutu une tarentule dans le bungalow Aphrodite, hier soir, et que Jesse a hurlé comme une fillette de cinq ans. Quel con, celui-là. S’il pouvait te lâcher les basques, tu t’en sentirais bien mieux. Tu pousses la couette, lourde, et regarde ton réveil. Neuf-heure trente. Tu sors du lit et tu t’habilles ; tu ne vas quand même pas passer la journée à ne rien faire. Tu comptes te rendre dans New-York pour faire le ménage de ton appartement, comme tu fais une fois de temps en temps. La Colonie est au courant, parfois tu t’absentes de longs moments. Comme tu es une enfant de dieu mineur, tu es moins odorante que les enfants des olympiens, et tu en remercies les dieux. Tu as besoin de ton espace vital et bien que Tristan soit ton seul demi-frère connu pour le moment et qu’il n’est pas très envahissant, tu t’en fiches un peu qu’il soit toujours là, mais tu as besoin de ce moment à toi, seule. Mais cette fois, tu n’y resteras pas longtemps. Simplement l’instant de nettoyer la poussière, ramasser les toiles d’araignée et tuer les bêtes. Tu sais qu’il y en aura probablement ; tu n’es pas allée là-bas depuis six mois déjà.
Tu portes un simple short en jean, avec un débardeur blanc. Le beau temps est revenu depuis un moment, et de toutes façons, tu n’as jamais froid, alors tu t’en fous un peu de comment tu es habillée. Tu sors de ton bungalow et tu souris directement à ton demi-frère, et un peu plus loin à Logan, qui est encore en train de draguer une énième fille avec Ailam. Tu soupires, en jetant un regard douloureux dans leur direction, et tu continues ta marche vers l’extérieur du camp. Tu empruntes encore le fameux taxi des sœurs grises, et tu pars pour New-York, perdue dans ton esprit tourmenté. Tu te demandes, encore et encore, si tu aurais pu faire quelque chose pour sauver ces gosses des griffes d'Aramis. Ce mec que tu as profondément aimé a assassiné deux petits sang-mêlé d’un sang-froid que tu ne lui connais pas, et que tu ne lui as jamais connu. C’est donc ça, qu’il t’a caché, toutes ces années. Même si ce meurtre remonte à la première invasion, tu t’en fous. Tu y songes, encore et encore. Tu ne peux faire autrement; tu aurais dû être là, ils étaient sous ta garde. Une fois arrivée, tu ne souris pas comme à ton habitude aux sœurs et tu leur lances la monnaie en marmonnant de conserver le petit change. Elles partent bredouille, et toi, tu vagabondes, ici et là.

New-York est une immense ville, et à tes yeux, peut-être trop grande pour toi. Tu n’aurais sûrement pas dû t’y aventurer sans ton arme, mais en cas de danger, tu as toujours tes pouvoirs pour te supporter, maintenant que tu les contrôles bien. Tu regardes aux alentours et tous se réjouissent du soleil, du beau temps et de la chaleur renouvelée et il y a toi, qui marmonne, morose et perdue. Toi, Deirdre, demi-déesse, fille de Borée, qui ne peut réussir une si simple mission qu’est de sauver la vie des enfants de la Colonie. À cette pensée, la rage te prend et tu as envie de frapper le premier venu qui vient te demander son chemin. Tu ne lui réponds tout simplement pas, en continuant d’avancer. Tu ne sais où tes pieds te mèneront – au départ, tu avais réellement l’intention de te rendre dans ton appartement pour y faire le ménage, mais là, tu n’as plus aucune intention. Tu ères, comme une âme égarée. Tu vas au café connu de tous les demi-dieux, où tu demandes la même chose que d’habitude. Un latté avec une très légère dose de nectar, et tu le prends pour emporter. Tu souris au vendeur et tu repars en sirotant la boisson chaude. Tes mains sont glacées, comme d’habitude, et tu ressens d’autant plus la chaleur émanant de la boisson. Tu te rends rapidement à Central Park sans trop t’en rendre compte ; c’est en voyant la verdure que tu t’en aperçois vraiment. Puis en observant le magnifique paysage, tu le vois. Là, se tenant là, innocemment. Avec son air non-chalant, sa beauté à couper le souffle. Si surprise que tu échappes ta boisson sur le sol. Ton regard rivé vers lui, tu ne peux que dire son prénom à voix haute, sans trop t’en rendre compte. « Aramis… » Tu n’avais pas prévu ça ainsi. Dans ta tête, dans ton esprit, tu te voyais déjà le torturer pour ce qu’il a fait subir à ces enfants. Tu ne sais pas s’il t’a vue ce soir-là, mais tu comptes bien lui rappeler la raison de ta rage. « T’oses vraiment te pointer ici, comme si rien ne s’était produit? » Tu te fiches des oreilles qui semblent écouter votre conversation. Tu ne peux contenir la lave du volcan plus longtemps. Tu exploses. « J’étais là, quand t’as abattu deux gosses de sang-froid, enfoiré! J’étais là, et j’ai tout vu! Putain, moi qui croyait te connaître… » La douleur s’entend dans ta voix habituellement douce. Tu as du mal à le regarder, à supporter son propre regard. Tu as mal.



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