« You can swing, you can flail, you can thump like a broken sail. »

❝	« You can holler, you can wail. »

A croire que les choses étaient faites pour arriver, dans un sens tout était déjà tracé. Le destin était une chose en laquelle je croyais, pourtant j'étais persuadé que l'on pouvait s'en dissocier, et que certains de nos choix pouvaient faire en sorte que le futur que l'on nous ait prédis n'arrive pas. J'avais souvent entendu dire que les choses étaient faites pour être telles qu'elles arrivent, que même si l'on voulait changer notre destin ou ne serait-ce qu'y échapper, il finissait toujours par nous rattraper tôt ou tard. Si quelque chose nous était offert, il devait rester comme il était, parce que sinon, quelque chose de malheureux pourrais nous arriver. J'ai toujours cru en cette notion de destinée, genre une étoile là haut qui nous dictait quoi faire et quand le faire. Oui, je suis peut-être entrain de fabuler, mais dans la vie, il valait mieux se baser sur des choses comme celles-ci pour ne pas perdre espoir, et j'y croyais, je me disais que si j'avais perdu la mémoire, c'était parce que ça devait arriver, peut-être pour m'éviter de souffrir une fois adulte qu'en savais-je ? Je ne comprenais pas les motivations des dieux, et essayer de démêler toutes les machinations dont ils étaient capables relevait de la mission impossible. Je finirais bien un jour à comprendre le pourquoi du comment, c'était une certitude, mais dans l'immédiat ce n'était pas ma principale préoccupation, je préférais m'occuper de la charmante créature que j'avais face à moi et qui portait le nom Meredith, ce garçon qui par sa simple présence à mes côtés me provoquait à présent un tas de sentiments contradictoires depuis les révélations qu'il venait de me faire. J'avais cette cruelle envie de coller mon corps au sien ainsi que de poser mes lèvres contre son cou et de déposer une multitude de baisers, ou d'autres choses s'il le désirait. Pourtant, avec autant de monde autour de nous, je me contenais, en temps normal je ne l'aurais pas fait, peut-être devenais-je prudent à la longue ? Non peut-être pas ; c'était sûrement le fait de savoir que je retournais voir mon « ex » alors que j'éprouvais tellement de choses pour un autre qui me gênait, puis en fait je m'en fichais, j'étais là pour me sortir toutes les choses qui m'empoisonnaient l'existence de la tête.

Après lui avoir parlé d'une voix quelque peu anxieuse malgré moi, il se mit à me sourire à pleine dent, je ne comprenais pas vraiment ce qui lui passait par la tête, mais pour moi, il devait bien avoir interprété ce que je voulais lui dire, certes je n'avais pas été totalement franc avec lui, je voulais le revoir parce qu'il m'attirait physiquement aussi, rester de marbre face à un tel homme, ce n'était pas totalement mon genre, il avait tout ce que j'aimais, une chevelure dans laquelle mes doigts se perdraient aisément, des lèvres pulpeuses que j'aurais plaisir à mordiller dans des situations propices, un torse saillant sur lequel mes extrémités labiales glisseraient avec une facilité déconcertante. J'avais face à moi, un bel éphèbe, digne de son père qui représentait la beauté masculine à l'état brute, virile dans certains aspects, et talentueux au niveau de leurs mains grâce au maniement de l'arc et de différents instruments, c'était bien plus qu'il ne m'en fallait pour titiller mes envies. « J'ai aussi ces mêmes envies, je les ai toujours eu depuis ton retour même. Alors … si ça te dit que l'on voit ça un peu plus en privé et dans un coin plus confortable ... » Sur ce point là j'avais des doutes, du moins pour le début, pourquoi m'avait-il évité alors ? Dans un sens si c'était parce qu'il avait toujours envie de moi je le comprenais, parce qu'à sa place, j'aurais agis de la même manière, mais faire taire ce genre de choses aussi longtemps, je n'aurais pas pu à contrario. Puis sa proposition m'intéressait quelque peu, si bien que je répondis à son sourire en adoptant un petit rictus amusé. Meredith agrippa d'ailleurs mes mains afin de me tirer doucement vers la sortie, chose que je fis avec entrain, en réalité il n'aurait même pas eu besoin de ça. Je finis par m'approcher de lui et murmura quelques mots à son oreille : « Tu m'attends juste deux secondes ? J'en ai pas pour longtemps. » Je lui déposais un doux baiser dans le cou et partis en direction de l'intérieur de la boite, à l'opposé, là où était le lieu de mes désirs. Je finis par arriver et regarda le barman qui était occupé, n'ayant pas réellement d'argent mortel sur moi, je sautais par dessus, et envoya un bon coup de tête dans la tête du gérant du bar et attrapa une bouteille de whisky encore pleine pour se diriger vers Meredith en marchant, je défiais n'importe qui de l'arrêter, et vu l'aura de puissance qui se dégageait de moi grâce à mes pouvoirs, personne ne m'approchait, si bien que j'arrivais sans encombre vers le fils d'Apollon, avec un peu de sang sur le visage, mais peu m'importait, de toute façon, la vue de l'hémoglobine avait le don de m'exciter encore plus.

Je finis par m'avancer, mon butin dans la main vers la sortie et déboucha directement à l'air libre. Pourtant je n'en avais pas finis, la fièvre que je ressentais après avoir évacué mon trop plein d'émotion sur le barmaid me donnait envie de faire encore plus, si bien que je m'approchais de Meredith avec un air conquérant au visage et le plaqua contre le mur le plus proche pour l'embrasser à nouveau, je n'arrivais déjà plus à me passer de lui, ce qui me rendait encore plus expressif à travers les contacts rapprochés que je lui offrais. Je déposais doucement la bouteille sur la poubelle qui se trouvait à côté de nous, et lui caressa le cou tout en faisant jouer ma langue avec la sienne dans une valse incontrôlable. Puis une fois que j'eus besoin d'air je me reculais doucement en reprenant le whisky pour l'ouvrir et boire de longues rasades tout en marchant normalement, par chance, je tenais super bien l'alcool, par contre, une fois que j'étais lancé, impossible de m'arrêter, et la gueule de bois que je me tapais le lendemain était souvent atroce. « Je te suis alors, emmène moi là où tu veux, j'suis partant pour type d'endroits privés et confortables comme tu dis si bien. » Je me retournais avec la lumière des lampadaires dans le dos tout en lui souriant d'un air fier et bien entendu envieux. La bouteille à la main, je vendais du rêve, non ça en fait c'était dans mes rêves, et dans ces derniers, je voyais bien entendu Meredith au dessus de moi, pour des expériences à sensations.

C'était idiot à dire, surtout qu'ils n'étaient pas si jeunes quand ils traînaient ensembles, mais de les voir se rapprocher de nouveau comme ça donnait l'impression à Meredith de redevenir un gamin, reprenant contact avec l'une des personnes les plus importante de son passé. Enfin, un gamin qui s'adonnait à une danse particulièrement sensuelle avec son dit camarade, mais tout de même, il ne pensait plus au reste, à la fuite, aux monstres, aux dieux, il ne pensait qu'à s'amuser, passer du bon temps, comme à l'époque. Bien sûr, que Zeppelyn ait encore des sensations de ce qu'ils étaient en étant à côté de lui ne voulait pas dire que tout reprendrait comme avant, ce serait même particulièrement idiot de le croire, seulement il s'en fichait, pour le moment il avait eu droit à un peu d'espoir et il voulait en profiter, voilà tout, alors pourquoi se prendre la tête avec des détails qui seront abordés plus tard ? Ce n'était pas comme si ils allaient mourir demain donc pas la peine de se presser. Quoi que … il y avait bien un risque que ça arrive dans leur monde mais là n'était pas le point important de sa réflexion.

Il devait cependant reconnaître qu'il y avait bien une chose pour laquelle il était pressé, une chose qui lui faisait envie mais qu'il avait réussi à réprimer jusqu'à ce que monsieur se jette sur lui dans les toilettes. Alors forcement, quand il y fit allusion sur la piste de danse, le fils d'Apollon ne put pas ne pas lui faire une proposition plus concrète. Il espérait cependant ne pas avoir mal interprété la chose mais vu comment Zeppelyn le suivait il n'avait franchement pas de soucis à se faire. Mais était-ce raisonnable ? Lui qui était encore dans le brouillard totale, à peine il le retrouvait qu'il voulait l’entraîner dans un lit, ça ne lui ressemblait pas … En réalité c'était tout a fait son genre et ça ne le fit que sourire de plus bel, surtout que ça c'était déjà passé de la sorte à leur première rencontre. Cependant le fils d'Arès lui demanda d'attendre un instant, s'enfonçant de nouveau dans la boite de nuit. Meredith le regardait d'un air perplexe, que voulait-il faire ? Quand il le vit passer au dessus du bar et envoyer le barman au tapis il ne put s'empêcher de rire avant de lever les yeux au ciel. Il était vraiment pas croyable, toujours aussi bourrin. Il le regardait approcher, la bouteille à la main et un espace gigantesque autours de lui, lui lançant un sourire en coin avant de le suivre à l'extérieur.

À peine dehors, le fils d'Apollon n'eut le temps de réagir ni de prendre les devant pour l'amener ailleurs qu'il se retrouva plaqué contre un mur, sa langue et celle de son camarade s'entremêlant dans un nouveau ballet. Zeppelyn avait toujours été très dominateur avec lui, et même si Meredith n'aimait pas les cliché du plus fin à la merci du plus imposant, montrant régulièrement que lui aussi savait y faire, il devait bien avouer que ça avait toujours été quelque chose qui l'avait excité. Sans doute était-il un peu maso, mais il aimait bien être légèrement maltraité, ça lui donnait l'impression de ressentir encore plus la passion du moment. Leurs lèvres finirent par se détacher, le jeune homme toujours dos au mur, transporter par la fougue de son partenaire, pendant que ce dernier s'envoyait une rasade du whisky dont il s'était emparé plus tôt. Zeppelyn lui dit alors de l'emmener où il voulait quand il l'avait poussé à quitter la boite, se donnant un air imposant en jouant avec les lumières, comme il aimait le faire, si ce n'est que la bouteille à la main cassait un peu l'image, ce qui le fit sourire. Mais plutôt que de lui répondre dans l'immédiat, il passa sa main sur la nuque du fils d'Arès et, ne manquant pas de force non plus, l'obligea à se rapprocher de lui non pas pour l'embrasser mais pour faire lentement et sensuellement glisser sa langue sur le sang qu'il avait au visage suite à son entretient avec le barman. Il savait à quel point l'hémoglobine l'excitait et, franchement, lui aussi il adorait ça, sans doute encore plus à cause de lui. En même temps il avait discrètement dérobé la bouteille des mains de son camarade, se reculant alors un peu pour en boire quelques gorgé, le regardant alors avec un sourire des plus aguicheurs.

« Haha, là mon esprit s’envole dans les idées de lieux si tu savais ! Cela dit je vais essayer de trouver quelque chose qui nous conviendra à tous les deux. »

Seulement maintenant il fallait savoir où. Il est vrai qu'il était celui qui avait émit l'idée d'aller ailleurs, cela dit il n'avait pas tout à fait cherché plus loin. Son appartement était un peu loin d'ici, et franchement ça ne l'enchantait pas des masses d'y aller, il trouvait que ça perdait son charme, mais il ne se voyait pas non plus l'emmener dans son parking sous-terrain, même si il trouvait l'idée excitante il préférait y aller en douceur. Heureusement il avait plus d'un tour dans son sac et aimait observer ce qui se passait autours, ce qui lui avait notamment permis de repérer quelques personnes qui semblaient être partit pour de petites vacances dans les alentours. Bien, il fallait bien que quelqu'un s'occupe de leur maison, non ? Ce serait comme un service rendu, le temps de quelques heures ils s'assureraient que personne ne pénètre chez eux. Sur ce il se dirigea vers l'endroit le plus proche auquel il pensait, à pas plus de deux patté de maisons d'ici.

Après être parvenu à s'introduire dans le hall de l'immeuble, il s'approcha de la porte de l'appartement qu'il visait, au rez de chaussé, ce qui lui avait permis de les voir partir il y a un jour de cela. Usant de ses talents qu'il avait largement su développer via son mode de vie, bien qu'à vrai dire même avant il était plutôt doué, il crocheta la porte et invita Zeppelyn a entrer avant de rapidement refermer. Ils débouchèrent sur le petit salon et, sans prévenir, Meredith poussa son compagnon sur le canapé, lui grimpant dessus et lui offrant un nouveau baiser. Toujours à califourchon sur lui, il releva la tête, un air malicieux sur le visage.

« Alors, t'en dis quoi ? Sympa non ? »

Lui qui critiquait sa tenue plus tôt dans la journée, là il était vraiment heureux de le voir habillé ainsi, laissant au fils d'Apollon tout le loisir d'admirer le corps de celui d'Arès sur lequel il ne se priva pas de faire glisser ses mains pour en admirer les courbes.