« Monet, regarde moi… » Hartley la regardait d'un air encore exaspéré. Qu'avait-elle dit de mal encore ? Une mine boudeuse, elle leva les yeux vers le ciel et se mangea une tape sur l'arrière du crâne. Ces gestes n'étaient jamais violents envers, jamais. Après tout, elle savait se défendre et il le savait. « Ce ne sont pas des monstres. Mon boulot, c'est de les étudier et de m'assurer qu'ils ne sont pas une menace. Et on ne lève pas les yeux au ciel, c'est impoli. » Elle ne déroba pas, son regard bleu plongé dans celui qui lui servait de père depuis quelques années. Il avait trop bon cœur parfois Hartley. Il était un agent d’exception, certes, mais il avait le cœur sur le main et ça…. « On a pas a les tuer sans raison, c'est compris ? Je ne veux plus jamais t'entendre dire ça. » « Et le jour où je tombe sur un fou avec des pouvoirs ? Genre de gros pouvoirs ? Je fais quoi ? S'il veut me tuer, me faire du mal, je fais quoi ? » « Ce que je t'ai appris. Tu réfléchis avant de foncer. » Monet ne répliqua pas que déjà Hartley avait tourné les talons pour retourner dans on immense salon, la laissant seule dans ce qui lui servait de salle de gym. Rageuse elle flaqua un nouveau coup de pied dans son punching-ball et réprima un cri de colère. Elle ferait ce que son instinct lui soufflerait, et pas autre chose.

* * *

« Laissez moi réfléchir trente secondes... »

Bon. La situation était critique mais pour la première fois depuis longtemps depuis sa dernière mission elle s'autorisa à se poser et à réfléchir avant d'agir. Elle ne le faisait pas assez et c'était ce qui l'avait conduis ici. Elle tapota le corps du clone par terre en fronçant les sourcils, et lui fouilla les poches sans plus tarder.

« Non, pas la police, il n'est pas question de vous attirer des ennuis... »

Bon dieu Timothé, ton frère est… Un aimant à ennuis, tu le sais ça ? Bon, rien dans ses poches de pantalons, elle passa au poches de sa veste. Elle ne savait pas trop ce qu'elle cherchait, peut-être un éventuel porte feuille avec des papiers qui expliqueraient qui était cet harceleur.

« Monet… » souffla t-elle « Vous pouvez m’appeler par mon prénom, c'est bon. »

Bon, ils ne pouvaient pas traîner cet homme devant la justice parce que oui, de toute évidence, ils allaient se retrouver face à un soucis. Comment expliquer à des gens lambdas que… cette histoire de mystérieux double ?

« Non, pas mes employeurs non plus, pour vous cela ne… serait pas judicieux. On va régler ça entre nous. On va... »

Se débarrasser de lui ? L'enfermer dans une pièce, le bayonner et l'interroger jusqu'à qu'il dise toute la vérité ? Monet Kaplan n'était pas à court d'idée, elle ne l'était jamais, mais le soucis c'était l'éthique de ces dernières. Elle s'était bien trop assise dessus ces derniers temps et elle se devait de rester dans les clous avant de finir enfermé pour de bon.

« Et je vais avoir besoin de votre aide aussi du coup… tient ! » Elle agita le porte feuille bien plat qu'elle venait de dénicher sous son nez. « Occupe toi donc de regarder ça, je vais l'examiner de plus près. »

La question qu'elle se posait était s'ils étaient réellement identique en tout points. Elle ne pouvait pas demande rà César de se mettre à nu au beau milieu d'un parc et encore moins déshabiller un pervers narcissique et collant en pleine journée mais elle était grandement intrigué. Alors que César attrapait le porte feuille, le regard inquisiteur de Monet Kaplan faisait la navette entre les deux hommes comme pour élucider le plus grand mystère de l'humanité.