Putain, mais franchement, c'est du grand n'importe quoi tout ça. Mais il faut faire vite, j'ai pas envie de crever à cause de trois reptiles répugnants qui peuvent te déchiqueter ou te pétrifier à tout moment. Il va m'entendre gueuler l'autre qui nous dit d'aller faire cette foutue mission.

D'accord vous vous êtes libérés de vos liens, c'est déjà une victoire en soit, mais de là à dire que vous êtes sortis d'affaires, c'est bien loin d'être le cas. Si les deux jours ne sont pas déjà écoulés, il vous reste toujours une mission à accomplir et en prime, il y a trois monstres qui rôdent dans les parages, et pas n'importe lesquels. Les gorgones, si les trois peuvent vous pétrifier d'un simple regard, deux d'entre elles sont malheureusement immortelles – donc dures à tuer – alors que la dernière est une simple créature que l'on peut occire d'un coup d'épée. Comment allez-vous donc pouvoir vous en sortir ? A la force de la lance de ton ami et tes pouvoirs pour les obliger à ne pas combattre ? Quelle idiotie, non seulement, rien ne dit que tes pouvoirs agiront sur elles, et rien ne dit non plus que Haytham arrivera à les repousser toutes les trois seul. Il ne reste qu'une seule solution, tenter d'être discrets, mais discret dans un tel endroit, c'est carrément mission impossible, le moindre bruit fait un raffut du diable. L'écho fait en sorte que tout résonne et remplisse la caverne. Tu t'en foutrais des claques tellement la situation paraît désespérée. Mais pourtant, ton sang bouillonne à l'intérieur, jamais un enfant de l'insoumission, de la colère et de la revanche ne se laissera faire, alors déjà tu es sur le qui-vive alors que tes pieds viennent à l'instant de fouler le sol.
Vous avez décidé de prendre le chemin que les femmes-serpents ont pris tout à l'heure lorsque tu as lancé la pierre. Ce n'est pas une bonne idée, mais la seule disponible, alors il faudra tout faire pour être le plus silencieux possible. C'est une question de vie ou de mort, et il est hors de question que tu ne crèves dans ces conditions-là. Il faudrait absolument que vous trouviez de une ces manuscrits et de deux vos armes, là les chances de remporter le combat seraient plus larges. Malheureusement, la chance n'a jamais été très clémente avec toi, à part il y a quelques minutes lorsque les trois gorgones sont parties, mais tu sais très bien que ça ne durera pas éternellement. Il y aura bien un moment ou l'autre où les choses vont dégénérer. Et tu sais que ça va arriver bien plus vite que tu ne le penses. « Bien, on peut se réjouir d'être encore en vie. Aller filons avant de tomber nez à nez avec les trois laiderons. » Mais c'est qu'il est très optimiste le père. Non mais sérieusement, faut pas être diplômé de Harvard ou de Yale pour savoir que vous êtes chanceux pour le moment. Tu ne te sens pourtant pas la force de lui dire que ça ne durera pas longtemps. Il faut avancer, c'est tout. Au bout de quelques secondes de marche, un autre couloir se présente à nous, une lumière et un léger courant d'air, à ne pas en douter, ça semble la meilleure solution pour l'instant. « Bien ! Nous n’avons pas tellement le choix ! Essayons ce couloir, on verra bien où ça mène. Reste en alerte, on ne sait jamais ce qui peut se passer de l’autre côté. » Tu le laisses passer devant, sachant que ses pouvoirs peuvent vous sauver la mise, et tu commences à avancer, une petite boule au ventre.
Au final, vous voilà dans une pièce bien étrange, mais que tu sais être l'une des pires. Alors que tu regardes tout autour de toi, tu vois des statues à taille humaine, toutes différentes les unes des autres, des gens crispés dans des attitudes de peur inouïe, mais aussi des créatures diverses et variées. Rien qu'à voir cela, ça te fout une sueur froide dans le dos. Mais il ne faut pas se laisser avoir par tout cela, il faut continuer d'avance, c'est l'unique raison de tout cela, avancer pour ne pas mourir. Au final, tu repères au sol deux armes, mais malheureusement, elles sont... plutôt nulles. Une flèche avec une pointe en or impérial, la tige est faites avec la même matière apparemment. Tu n'hésites pas, tu t'en empares. Tu sais que même sans arc, ça peut faire la différence. La gardant en main, tu regardes Haytham prendre son arme également. « La pêche est mauvaise, mais ça peut faire la différence au moins. » Tu dis plus cela pour te rassurer qu'autre chose, avec une simple flèche tu n'es pas sûr de pouvoir faire grand chose, mais peu importe, c'est une arme et tu sais comment t'en servir au moins. Il ne reste plus qu'à trouver les manuscrits ainsi que la sortie, tout en évitant les gorgones, mais ce n'est pas une mince affaire ça, et c'est mission impossible, tu le sais d'avance.
Au final, tu regardes un peu partout, il y a trop de chemins, à partir d'ici, il y a trois voies possibles, mais tu ne sais laquelle emprunter, alors tu regardes un peu partout, à la recherche d'indices. Se séparer est une très mauvaise idée, et se précipiter est pire. Alors tu laisses le hasard faire. « De toute façon, faut bien chercher les manuscrits, pas qu'on ai fait tout ça pour rien. » Tu parles tout bas au cas où et emprunte un chemin au hasard. Peu sûr de ce que tu fais, mais avec la ferme intention de remplir ta mission, même si ça peut paraître dérisoire, tu t'en moques, il le faut : ton honneur de romain entre en jeu là. Mais alors que tu avances, tu entends un bruit, à quelques mètres de là, ce n'est ni toi, ni Haytham, le cœur battant plus vite, tu commences à avoir vraiment la trouille. Ton père comme tu aimes l’appeler doit l'entendre tellement il est puissant. Tentant de garder ton calme, tu arrives au bout du tunnel, en ne sachant pas du tout sur quoi tu vas pouvoir tomber. Encore quelques mètres et ce sera l'heure de vérité de toute manière.

Lancer de dé:

Putain, mais franchement, c'est du grand n'importe quoi tout ça. Mais il faut faire vite, j'ai pas envie de crever à cause de trois reptiles répugnants qui peuvent te déchiqueter ou te pétrifier à tout moment. Il va m'entendre gueuler l'autre qui nous dit d'aller faire cette foutue mission.

La peur est souvent ressentie comme une émotion négative ou péjorative car considérée comme une faiblesse. Pourtant, cette sensation fait partie des mécanismes complexes qui entrent en action dans notre organisme lorsqu’il est menacé par un danger. Comme pour tout ce que nous ressentons, une succession de processus neurologiques et chimique est à l’œuvre. Selon une femme médecin : « La peur est l’attente ou l’anticipation d’une possible blessure. Nous savons que le corps est extrêmement sensible à la possibilité d’une menace et il existe ainsi de multiples voies qui acheminent l’information de la peur dans le cerveau. » Savez-vous que les organes de la peur sont les amygdales ? C'est là qu'un neurotransmetteur nommé glutamate déclenche de multiples réactions dans la substance grise périaqueducale qui est une petite glande située dans le centre de votre cerveau. A partir de là, le cerveau doit prendre une décision face à cette peur que l'on a : rester immobile, fuir, ou agir pour la contrer. Entre temps, le message nerveux atteint l’hypothalamus qui contrôle le système nerveux, c'est lui qui met en marche l'adrénaline qui à son tour accélère le rythme cardiaque, la pression sanguine et le rythme respiratoire. Tout cela pour dire qu'au final la peur n'est pas qu'un simple sentiment, c'est tout un procédé chimique et neurologique qui se déroule à l'intérieur du cerveau, elle est incontrôlable et tout le monde a peur de quelque chose. C'est un fait obligatoire pour chaque individu. Celui qui dit qu'il n'a peur de rien est entrain de vous mentir, tout le monde a forcément peur.
Et tu n'y échappes pas du tout, tu es mort de trouille, c'est ça la vérité, tu ne peux pas faire autrement qu'avoir peur en cet instant délicat. Tout peut très mal tourner et rien que l'idée de périr aux mains de ces monstresses te terrorise. Tu n'as pas envie de mourir, enfin quasiment personne ne veut mourir d'ailleurs, mais toi encore plus, tu as encore des choses à faire et tu ne peux pas laisser tomber une certaine personne qui a vraiment besoin de toi. Le problème c'est que tout peut très mal tourner, entre Méduse qui peut prétrifier d'un seul regard lorsque les yeux se croisent ou les deux autres gorgones qui sont immortelles, ce n'est pas une partie de plaisir. Tu ne sais pas comment les choses vont se passer, et tu ne préfères pas y penser, c'est indécis, alors autant avancer, ne faire que cela et agir en sachant que tu passes peut-être tes dernières minutes encore en vie. Tu ne manqueras pas à grand monde, tu le sais, mais par contre tu sais que ceux pour qui tu as de l'importance vont être anéantis, alors non, tu ne peux laisser faire, tu vas te battre, ça oui, jusqu'à ton dernier souffle s'il le faut. De toute manière, tu n'as pas tant le choix que ça, il y a Haytham qui est avec toi, et si jamais tu peux le sauver – même s'il n'a pas forcément besoin de toi – tu feras tout ce que tu pourras.
Alors que vous arrivez tous les deux dans la pièce, tu constates avec effarement que la créature face à toi n'est pas Méduse, et horreur, c'est une des deux immortelles, directement ton esprit entre en marche. Comment faire pour la tuer ? Tu n'en as aucune idée, parce que c'est compliqué, tuer un monstre est une chose, tuer un monstre immortel en est une autre, certes tu peux le faire, mais tu connais la ténacité de ces créatures pour savoir qu'il faut les craindre. Fort heureusement, elle est seule, et ne semble pas voir avoir remarqué. C'est là que tu vois Haytham se crisper, son visage se changer, comme s'il était dans un état de concentration intense, un peu à la Wolverine dans X-Men. Tu comprends qu'il entend quelque chose et la vérité ne tarde pas à éclater. « Méduse approche ! J'ai un plan ! On retourne en arrière et on s'arrange pour tomber sur elle. On aura peu de temps pour la maîtriser. Je passe devant et je m'arrange pour accaparer son attention, toi, tu t'occuperas de la contrôler. Ensuite, on aura plus qu'à la décapiter et récupérer sa tête pour maîtriser les deux autres. Il faut tenter et espérer que la chance nous sourit cette fois. » Il ne te laisse même pas le temps de dire quelque chose qu'il se met directement en marche. Face au fils du dieu de la guerre, tu n'as rien à redire, de toute manière il a raison, c'est notre meilleure chance, voire la seule de toute manière. Tu le laisses passer devant, et tu sais que le moment fatidique approche. « Laisse moi le plaisir de lui trancher la tête par contre. » Tu lui murmures cela, sachant qu'il l'entendra quoi qu'il arrive de toute manière. Lorsque Haytham retrouve la piste de la monstresse, tu te concentres immédiatement, il faut que tu arrives à maîtriser Méduse pour que tout fonctionne. Le combat commence alors, tandis que Haytham tente de s'en sortir en fermant les paupières, tu fais le vide en toi.
Ce n'est pas facile, lorsque tu es en état critique de peur, de panique, de tendresse ou autre, tes pouvoirs ont du mal à fonctionner, surtout celui que tu t'apprêtes à utiliser. Mais il faut que tu parviennes à le faire, simplement pour faire en sorte qu'il ne se fasse pas changer en pierre par ta faute. Alors que tu restes dans l'ombre, une sorte d'ombre mordorée entoure ton corps, signe instinctif que la magie de ton père commence à faire effet, à voir si cela marchera ou échouera, tu n'as jamais beaucoup prié, mais il est temps de commencer à le faire, simplement pour que cela soit un succès. Père, je t'en prie, donne moi la force afin de réaliser ma tâche. Tu ouvres alors les paupières pour constater les dégâts, pourvu que ça ait marché. Il le faut, votre destin est en jeu.

Lancer de dé:

Putain, mais franchement, c'est du grand n'importe quoi tout ça. Mais il faut faire vite, j'ai pas envie de crever à cause de trois reptiles répugnants qui peuvent te déchiqueter ou te pétrifier à tout moment. Il va m'entendre gueuler l'autre qui nous dit d'aller faire cette foutue mission.

Lorsque tu y penses, tu te rends compte qu'en réalité, Haytham et toi, vous n'êtes pas si différents que cela. D'une part vos origines divines vous rapprochent énormément, lui issus du dieu de la guerre, craint et admiré de tous, dispensant ravages et désolations partout où il passe, où les morts ne se comptent plus et la violence est telle qu'elle n'a aucune égale. Toi, fils de Vediovis, un dieu étrusque aux origines incertaines, qui a été romanisé et dont le culte a été adopté par le peuple romain : dieu de la colère, des insoumis et de la revanche : celui qui était invoqué lors de tous les affrontements, celui qui pouvait rivaliser avec Jupiter, ou encore Apollon, souvent associé à Mars ou même à Pluton. Puis même au niveau du caractère vous êtes semblables, c'est parce que vous êtes aussi ressemblants que vous vous entendez aussi bien. C'est un fait indéniable, vous êtes proches, et même si certains ne le comprennent pas, tu lui remettrais ta vie en main sans hésiter. C'est ton père de substitution, celui qui te comprend, celui qui te protège quoi qu'il arrive. Et tu ferais tout pour lui, tu remuerai ciel et terre, tu ferais des choses tellement incroyables pour tes proches, et plus pour lui encore. Il a toujours été là pour toi depuis l'attaque, et même si ça ne fait pas beaucoup de temps, tu sais que tu peux compter sur lui quoi qu'il se passe, c'est fusionnel, voire même plus que tout cela.
Le combat que tu mènes aurait pu paraître perdu d'avance, mais c'était sans compter sur tes pouvoirs. Ils sont compliqués à gérer, mais vachement utiles, lorsque tu arrives à les utiliser de la bonne manière. Lui, il est là pour t'aider, mais c'est plutôt toi qui est le plus utile pour le coup, mais alors que tu t'es concentré comme jamais pour annihiler toute envie de se battre chez Méduse, tu as hésité à ouvrir les paupières. Ne sachant pas trop à quoi t'attendre, mais lorsque tu as vu qu'elle semblait perturbée, tu t'es glissé derrière elle et lui a tranché la tête grâce à la flèche que tu as pu récupérer tout à l'heure. Seulement, il y a quelque chose de bizarre, mais alors que tu as terminé, tu sens une étrange pression derrière ta nuque, quelqu'un t'attrape, mais avant que tu ne puisses esquisser le moindre geste, ta tête valse dans un mur et c'est le noir complet. La dernière chose dont tu es conscient, c'est qu'un fin filet de sang coule dans tes cheveux et le froid de la pierre qui couvre ton corps. La seule chose qui reste, c'est cette impression de silence, de calme et de paix. Tu es ailleurs, mais partout à la fois, comme si le monde était devenu tout autre. La sérénité, est là, prix d'une douleur lancinante que tu ne distingues alors pas encore. C'est le monde où la dureté et la violence n'existe pas, une préquelle à la mort, lente, et délicate.
Quand tu reprends connaissance, tu as perdu le contact avec le reste, tu ne sais pas ce qui s'est passé entre temps, mais à voir le reste des choses, tu sais très bien que ce n'est pas de bonne augure. Voir ton père se battre face à la gorgone immortelle ne te dit rien qui vaille. Alors que tu te relèves, un regain d'énergie immense te prend aux tripes ; tu te diriges vers la tête décapitée que tu attrapes avant de siffler vers l'adversaire d'Haytham. Elle se retrouve immédiatement pétrifiée. Tu souris avant de te sentir vraiment très fatigué, c'est intense et tes genoux se mettent à trembler de suite. L'adrénaline quitte ton corps et voilà que le coup que tu as pris vient sonner la fin de ton petit affrontement. Haytham se précipite d'ailleurs vers toi pour te récupérer et te soutenir. « Merci... » Voix faible, c'est trop pour que tu puisses continuer ainsi.
La suite de l'aventure est compliquée à apercevoir, parce que tu ne sais pas comment tu vas faire pour tenir debout, pour réussir à marcher et sortir de cet endroit. D'autant plus qu'il reste encore un des monstres. Il te reste encore beaucoup de choses à faire pour être enfin sain et sauf, ce qui est loin d'être facile. Comment faire pour récupérer vos armes, les fameux manuscrits et sortir de cet endroit de malheur dans l'état dans lequel tu te trouves ? Incapable de te battre, d'utiliser tes pouvoirs ou de faire quoi que ce soit de physiquement contraignant. Tu finis par récupérer un semblant de force, juste de quoi tenir debout quelques instants et t'appuyer contre un mur pour te reposer. Apportant tes doigts tremblant là où tu as mal à la tête, tu les ramènes devant tes yeux plein de sang et un vertige te prend. Tu fermes les paupières quelques instants avant de les rouvrir pour voir ce que tien ton père. « C'est quoi ça ? » Tu parles du bijou qu'il a en main, parce que ce genre de trucs, on ne l'avait pas avant, et c'est peut-être quelque chose d'important, là tu as juste trop la tête dans le cul pour pouvoir réfléchir convenablement et tu vois un peu trouble, alors pour identifier l'objet avec précision, c'est un peu pas gagné. Voire carrément perdu d'avance, mais tu es le fils de l'insoumission même, il est hors de question de te te laisser abattre, même face au destin. Tu lutteras jusqu'à la fin, quoi qu'il advienne, et même si cela doit t'en coûter, il faut alors que tu adresses une dernière prière à ton paternel, ton vrai père, qu'il te vienne en aide s'il veut que tu t'en sortes, lui qui t'a revendiqué en personne, lui qui semble fier de toi. S'il veut que tu survives, qu'il fasse en sorte que tu ailles un peu mieux, que tu reprennes du poil de la bête, juste un assez pour pouvoir marcher de toi-même.

Lancé de dé: