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| aller viens, j't'emmène au vent. (loïs, terminé) | |
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Tristan E. Langley ICE T. ∇ localisation : New-York. ∇ messages : 2033 ∇ parmi nous depuis le : 15/03/2013
| Sujet: aller viens, j't'emmène au vent. (loïs, terminé) Sam 15 Aoû - 23:37 | |
| Les portes s'ouvrirent. Assis en tailleur sur le lit d'une cellule de la prison pour jeunes délinquants de Californie, à une portée de fusil de San Francisco, Tristan regarda les portes coulisser. Chaque jour à la même heure, les grilles métalliques s'ouvraient dans un léger grincement, laissant les prisonniers mineurs le soin de quitter leur cellule pour le réfectoire. Ils étaient alors fouillé à l'aller puis au retour avec soin par un garde aux allures de Cerbère. Ironique quand on s'appelait Tristan Langley et que l'on était le fils de Borée, un dieu. « Magne-toi ! » Son unique camarade de cellule, un type gringalet aux longs cheveux bruns, lui flanqua une bourrade, manquant de le faire tomber du lit superposé. Slug avait dix-neuf ans, assez peu de dents, et il se trouvait ici pour avoir organisé des combats entre chiens dans son garage. Bien évidemment, Slug n'était pas son vrai nom mais Tristan n'avait pas encore réussi à découvrir le vrai. « Ça va, j'arrive. » Il se laissa prestement tomber du haut du lit, désireux d'écraser les pieds de son camarade. Manqué. Slug n'était pas méchant, et même pas idiot. Simplement passionné. Comme le psychiatre qui l'avait interrogé sans relâche.
« Vous êtes bien Tristan Emmanuel Langley ? » « Oui. » La courbe n'oscilla pas d'un poil, ne déviant pas de sa trajectoire. « Vous avez dix-huit ans ? » « Oui. » « Nous sommes le 24 juillet 2015 ? » « Oui. » « Admettez-vous avoir commis les crimes que l'on vous incombe ? » Un léger silence suivit la question. « Monsieur Langley ? » Le silence se prolongea, insupportable absence de son dans la pièce. Le policier soupira légèrement et secoua la tête. « Vous n'avez même pas d'avocat, Tristan, vous murer dans le silence ne sera pas franchement utile. D'autant que nous avons les vidéos. » Ah, les vidéos… Évidemment.
Concrètement, il n'avait aucune chance de s'échapper, aucune. Le centre de rétention n'était pas spécialement bien gardé mais il l'était largement assez pour que lui, Tristan, n'ait aucune chance de remettre un seul pied dehors avant un long moment. Slug lui tapota l'épaule. « Mec, avance. » On le fouilla, ne lui trouvant rien de plus suspect que des mains froides et une mauvaise mine. « Dis Langley, tu t'es vraiment éclaté le poignet ? » « Je suis tombé d'un escalier. » Seul vestige de cette belle journée qu'avait été la traque du canard en plastique, son poignet faisait toujours grève dans une attelle, limitant grandement ses mouvements et ses chances de décamper. « Dis-moi Slug, tu ne voudrais pas partir d'ici ? » Slug eut presque l'air malin l'espace d'un instant. « Si, comme tout le monde mon cher Langley, comme tout le monde. »
« Parlez-moi Tristan, s'il vous plaît. » Henri Wheeler, une bonne personne que Tristan appréciait presque. « On a tous fait des bêtises un jour ou l'autre, mon garçon, tous. » Le sang-mêlé le crut sur parole, la vérité se lisait facilement sur son visage. « Ce n'est pas forcément de votre faute ou de votre fait, c'est arrivé, c'est tout. Il n'y a pas longtemps, j'ai été dans une situation proche de la vôtre. Mon fils en fait. Je peux vous comprendre. » Tristan haussa les sourcils sans mot dire. Il jeta un coup d’œil par la fenêtre, observant les plantes qui germaient tranquillement. « J'aime beaucoup vos fleurs, monsieur Wheeler. »
« Tu ne m'as jamais dit pourquoi tu étais là, Langley. » Non, il ne l'avait jamais dit, ce n'était pas si important. « Je suis là, c'est tout. » « Je t'ai tout raconté en détail ! » Ah ça, Tristan avait fait une petite plongée dans le sordide le plus pur, avec force d'images et de détails lui permettant parfaitement d'imaginer les scènes. C'était la seule fois où Slug avait souri d'ailleurs, d'un rictus faisant oublier tout aspect enfantin ou naïf chez lui. « T'es pas marrant... » Slug se tourna vers son mur recouvert d'images de chiens, de chats, de coqs, grattant un vieux morceau de scotch jauni. « T'as toujours envie de te casser ? » L'autre délinquant cessa de gratter le mur, un bras en suspens. « Nous aimerions parler à monsieur Wheeler. » Slug lui glissa un regard incrédule du côté de l'autre couchette. « Mais t'es malade... »
« Bougez pas, les gosses, une jolie petite cellule vous attend et moi, je serais riche. » Tristan lança un regard épouvanté à sa camarade. Il savait ce qu'il allait faire tout en mesurant la portée de son acte. Si les deux premiers étaient des dommages collatéraux, présents au mauvais endroit au mauvais moment, pour celui-ci, ce serait différent. Réprimant un brusque mal au cœur, Tristan agit. Parce que le papy, aussi décidé soit-il, était incapable de tirer sur deux gosses. La première balle n'était jamais qu'une réaction de défense. Ils le savaient tous. Les larmes étranges qu'il tentait vainement de garder pour lui débordèrent enfin, une par une, lentement. Parce qu'au fond il n'avait jamais que dix-sept ans et que cette violence, il n'aurait pas dû la connaître. Et tout ça pour quoi ? Parce que sa mère avait batifolé avec la mauvaise personne ? Pitoyable. Nous ne sommes par responsable de notre naissance mais parfois, elle comptait pour beaucoup dans la direction que prenait notre avenir. Et si Tristan pleurait, sa main ne trembla pas. Pas à un seul moment, il n'hésita. A l'instant même où son plan était apparu, il n'avait plus cherché à se dérober.
« Vous vouliez me parler, Tristan ? » Pourquoi ? Pourquoi ça lui revenait à l'esprit maintenant ? « Vous tremblez. » Wheeler jeta un coup d’œil perplexe à Slug, avachi sur le second fauteuil du cabinet. « Je peux avoir un verre d'eau ? » Il tremblait vraiment de la tête aux pieds, incapable de se contrôler. Comme pour le grand-père, Andréa, la situation était exactement la même. Un peu moins d'un an le séparait de cette journée mais rien n'avait changé. L'enchaînement des événements, leur situation, les obligations… du pareil au même. « Oui, bien sûr… Tout va bien ? » Si tout allait bien ? Bonne blague, va. Tristan attrapa la bouteille que le psy lui tendait, essayant vaguement de garder une main ferme. « J'ai bien détruit ce restaurant avec Loïs Iseult Clinton. J'ai bien noyé ces flics en sa compagnie. Nous avons bien dévalisé un supermarché et prit en otage une vieille dame. Nous nous sommes enfuis, avons couru, volés. Et j'ai tué le grand-père dans les bois. Moi et moi seul, pas Loïs. » Wheeler se figea dans son fauteuil, et Tristan en profita. Faisant jaillir l'eau de la bouteille, il profita de la forme affûtée pour en changer l'état d'un geste. Comment il était parvenu à faire ça ? Excellente question, son instinct ne l'avait pas trompé. Il saisit la lame de glace au vol, plongeant dans un cri sur le psy'. Le bruit que fit la glace en pénétrant sa peau fut simplement… immonde. Flasque, humide, suivi d'un craquement peu engageant. Aucun sang, la lame de glace retenait tout. « Pardon… Pardon. » Il avait envie de vomir tripes et boyaux sur le beau tapis, de chialer comme un gosse qui aurait eu la frayeur de sa vie. Il voulait se taper la tête contre les murs jusqu'à tout oublier, se fracasser dans les escaliers pour ne plus penser. Siffler et chanter jusqu'à ne plus exister lui semblait une bonne opportunité. Pourtant il murmura le nom de Loïs – bizarre comme il pouvait lui donner du courage dans les moments critiques – et ouvrit la fenêtre donnant sur les jolies fleurs. Il récupéra au dernier moment la lame, se brûlant les doigts sur la glace, ignorant l'odeur immonde qui en montait. Et il escalada la façade, longeant le bâtiment jusqu'à la barrière grillagée qui faisait office de rempart avec l'extérieur. Qui serait passé par la fenêtre de son psychiatre ? Tristan Langley. « Mec, tu as buté avec des glaçons ?! » Slug se pencha par la fenêtre. « Cours, Slug, cours ! » Slug passa par la fenêtre. Littéralement, vu qu'il se cassa la gueule aussitôt après. Un boulet de moins dans l'histoire. (Et c'était lui qui pensait ça ? » Réprimant ses divers tremblements, Tristan ignora les gémissements de Slug en bas du mur et attrapa délicatement la barrière, se glissant de l'autre côté.
Trente-sept minutes plus tard, d'après sa montre rayée, Tristan se tenait devant l'établissement où Loïs avait été internée. Se glisser dans les jardins ne fut pas très difficiles, des familles arrivant pour rendre visite aux détenus, et il en profita pour se glisser à l'arrière des bâtiments, esquivant avec difficulté caméras et surveillants. Il escalada difficilement un arbre, considérablement handicapé par son attelle et jeta un œil par ce qui devait être la bonne fenêtre. Il n'avait pas perdu de temps ces deux dernières semaines. Son regard croisa celui de Loïs.
Dernière édition par Tristan E. Langley le Lun 11 Jan - 20:22, édité 1 fois |
| | | Loïs I. Clinton ITINÉRANT. ∇ localisation : Quelque part à NY. ∇ messages : 1549 ∇ parmi nous depuis le : 28/05/2013
| Sujet: Re: aller viens, j't'emmène au vent. (loïs, terminé) Dim 16 Aoû - 12:13 | |
| « Ma cliente est malade. Vous comprenez ? Malade. Si elle a fait ça, c'est parce que son petit compagnon à abusé de sa faiblesse et de ses nombreux soucis psychologique. Vous comprenez ? Il ne faut pas l'enfermer, il faut la soigner. Je vous assure que la cliente n'est pas une mauvaise personne. » Et on avait accepté les conditions de Monsieur Parks. Loïs avait regardé les gens débattre de son cas sans rien dire. Monsieur Parks lui avait dit de ne rien dire. Il lui avait dit hocher la tête toutes les dix secondes, qu'on lui parle ou non. Il lui avait dit de regarder dans le vide (ce qui, pour Loïs n'était pas bien compliqué en fin de compte) et d'avoir l'air complètement ailleurs. Ça aussi, elle avait su faire. Alors on avait décidé de l'envoyer de l'autre côté du pays. La côte ouest serait parfaite pour elle. L'institue Graham serait parfait pour elle.
L'institue Graham (George Noël Graham de son vrai nom) était situé en banlieue de la ville de San Fransisco. Cet hôpital était non seulement spécialisé dans les consultations à court-terme ou aux thérapies de patients à un risque moindre mais aussi dans les soins temporaires ou permanents de résidents plus ou moins dangereux pour eux, et pour les autres. Loïs n'avait pas vraiment compris pourquoi on l'avait envoyé là, mais elle y était. Elle n'était pas folle pourtant. L'endroit était accueillant aux premiers abords. L’extérieur était bien soigné, les jardins étaient tous fabuleux. Les haies étaient parfaitement taillés, les pelouses étaient vertes, pas une seule mauvaise herbes. Quand on entrait, le hall était accueillant, le personnel souriant. Les couloirs étaient larges, les murs peints de blanc, bref, rien qui pouvait donner envie aux gens de se pendre. Loïs avait tout de suite trouvé l'endroit étrange pourtant. On l'avait conduit dans sa chambre, on lui avait donné un uniforme simple qu'elle avait enfilé sans un mot. Rien à dire, les chemises blanches lui donnaient un air terriblement sérieux. Sa chambre était vide à exception d'une table, d’une chaise et d'un lit. Ah, et elle avait une fenêtre aussi avec vue sur les jardins. Un jour, puis deux, puis trois, puis une semaine, deux semaines, trois semaines s'étaient écoulés. Elle se faisait à sa vie tristement banal, encadré. Chaque jour, un homme venait la voir parler avec elle. Il lui parlait comme à une enfant de trois ans, articulant grossièrement,mimant ses paroles lui faisant même parfois des dessin des mots éventuellement trop complexes. Toc toc, aujourd'hui, il était encore de retour.
« Comment vas-tu aujourd'hui Loïs ? »
Elle haussa les épaules et le regarda prendre place sur la chaise. Il sortit son habituel carnet de note, son calepin et son stylo plume. Il était sympa ce monsieur. Bien qu'un peu lourd sur les bords.
« Bon alors, tu sais de quoi on va parler aujourd'hui ? » « De Cathy qui a voulu me mettre la tête dans les toilettes ? » « Heu... si tu veux en parler... Nous avons parlé à Cathy, elle regrette » « Mais elle regrette toujours de toute façon... Depuis que je suis arrivée ici, elle me regard étrangement, c'est dérangeant »
Non en fait c'était carrément flippant. Elle haïssait cette fille. Et pourtant, haïr pour Loïs était un grand mot. Elle n'avait jamais vraiment haïs personne, mais cette fille... Elle faisait partit des gens comme elle, qui pouvait avoir le droit à des petites activités de groupes, ou de manger avec les gens de temps en temps. L'autre fois, pendant l'activité coloriage, elle avait tenté de « tatoué » Loïs au crayon à papier. Étrangement la fille s'était aussitôt endormi, et quand elle s'était réveillé, elle avait hurlé qui voulait l'entendre que Loïs était une sorcière, une envoyé de elle ne savait plus trop qui et qui fallait la mettre sur un bûcher. En clair, Loïs évitait tout simplement de la croiser.
« Les médecins m'ont dit que tu n'avais pas dormis pendant... trois jours. Pourtant, il t'ont donné des médicaments qu'ils t'ont vu prendre, comment explique tu cela ? » « Vous changez de sujet, je veux être transféré ailleurs, loin de cette fille » « Parlons du sommeil » « Parlons de Cathy » « Loïs... »
Elle fit une moue et croisa les bras sur son torse. Elle n'était pas bien aujourd'hui. C'était la visite, la seule et unique de l'année, pour les familles. Et sa mère n'avait pas été convié parce qu'elle était arrivée ici que trop récemment. Son regard se perdit dans le vide et l'homme agita une main sous ses yeux. Il soupira et la regarda fixement.
« Ma petite ? » « J'ai pris les pilules. C'est pas de ma faute si je dors pas » « Écoute, si tu les avais réellement prise, tu te serais endormis » « Laissez tomber »
Il se leva et lissa sa chemise. Il était nerveux. Il faisait toujours ça quand il était nerveux.
« Est ce qu'on va enlever les barreaux de ma fenêtre ? » « Pas tout de suite » « Et est ce qu'on va punir Cathy ? » « Arrête avec Cathy »
Et un jour, il trouverait une Loïs morte dans les toilettes, il ne fallait pas s'étonner. Il partit sans un mot de plus, le rendez vous d'aujourd'hui était un échec il fallait croire. Elle sécha une larme et alla se caler contre sa fenêtre, collant son visage entre les barreaux. Elle en pouvait même pas ouvrir la vitre. C'était horrible. Pourquoi était-elle là ? Elle ne voulait pas être avec tout ces dérangés... elle n'avait juste pas de chance, pas de chance du tout...
Tristan.
Elle vit Tristan. Au début, elle cru qu'elle halluciné, que la piqûre qu'on lui avait fait ce matin la faisait délirer. Mais il était bel et bien là. Elle tendit une main, qu'elle colla contre la vitre et le dévisagea. Que faisait-il là ? On lui avait dit qu'il était en prison. Qu'elle ne le reverrait plus jamais. Elle avait été plus triste que jamais en entendant ça. Elle articula son prénom. Tristan Tristan Tristan Tristan Tristan Tristan Tristan. Son frère était venu la chercher ! « Ce n'est pas votre frère Loïs... » la voix du docteur résonnait dans sa tête. « Il est comme mon frère, vous comprenez ? Mon meilleur ami, vous comprenez ? » « Il n'est pas votre ami Loïs, vous comprenez ? » Il avait tenté de lui retourner la cervelle. Il avait voulu la sépare, lui faire perdre le seul ami qu'elle avait. Tristan Tristan Tristan Tristan. Elle tapotait la vitre comme une dingue. Elle voulait qu'il vienne lui rendre visite, comme cette horrible Cathy qui aujourd'hui, voyait son oncle et sa tante.
« Loïs, est ce que tout va bien ? »
La voix du docteur résonna de l'autre côté de la porte. Elle articula alors un nouveau mot. Infirmerie. Elle y avait déjà fait un tour, c'était le seul endroit par lequel il pouvait accéder par l’extérieur sans trop de risques. Là, ils pourrait se parler. Alors Loïs hurla et se roula en boule par terre. Clic clic, elle entendait les bruits de la clef dans la serrure.
« Loïs, Loïs ! »
Elle hoqueta, arrêta de hurler et enfonça deux doigts au fond de sa gorge. Pour une première, c'était une première très réussite. Elle vomis tout ce qu'elle avait pu manger le matin même et toussa de plus en plus. Quand le médecin entra, il la trouva étendu complètement livide, et il s'empressa de prendre son pouls, faible. Facile quand son père était le dieu du sommeil. Ralentir son pouls au minimum, faire croire qu'on était dans les vapes, un jeu d'enfant. Elle eu un spasme et il hurla de faire venir d'autres docteurs au plus vite. Deux minutes plus tard, elle était dans un lit d'infirmerie, un docteur inquiet penché sur elle.
« Tu vas te reposer un peu, le temps que... J'analyse ta crise, d'accord ? »
Elle hocha la tête et aperçus la petite porte qui donnait sur l’extérieur. Il l'avait menotté, évidement, mais elle était libre, plus de barreaux.
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| | | Tristan E. Langley ICE T. ∇ localisation : New-York. ∇ messages : 2033 ∇ parmi nous depuis le : 15/03/2013
| Sujet: Re: aller viens, j't'emmène au vent. (loïs, terminé) Lun 17 Aoû - 23:17 | |
| Elle était là, juste derrière la fenêtre. Elle ne le vit pas tout de suite, trop occupée à ne rien faire, mais elle finit par lever les yeux et leurs regards se rencontrèrent. Loïs. Ce n'était que maintenant, en venant la chercher les mains tachées de sang, que Tristan se rendait compte à quel point elle lui avait manqué, à quel point la vie semblait morne et inutile sans elle. Du jour au lendemain, Loïs Clinton était devenue un rouage vital au bon fonctionnement de son existence, une présence dont il ne pouvait plus se passer. Et elle était là, la main collée contre la vitre. S'il avait pu, il se serait jeté dans ses bras. S'il l'avait pu, il aurait brisé la fenêtre et l'aurait tirée à l'extérieur. Ils devaient être libres ensemble, sinon rien n'aurait le moindre intérêt. Mais elle était trop loin, aussi se contenta-t-il de l'admirer en silence, perché avec difficulté dans son arbre. Et puis elle se mit à hurler. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il lui fallut un moment pour comprendre l'étrangeté de la scène qui se déroulait à l'intérieur de la pièce. Il regarda avec perplexité la jeune fille hurler et se tordre sur le sol, incapable d'imaginer quoi que ce soit, incapable de penser même. Puis il fit le lien entre le mot qu'elle avait articulé en silence et la suite. Parfait. Sauf que… Où se trouvait l'infirmerie dans ce complexe assez grand pour être un lycée ? Tristan descendit maladroitement de son arbre, se tordant la cheville en passant, et trottina dans l'herbe en rasant les murs. Des caméras, il y en avait partout. Elles surveillaient les passages fréquentés mais aussi le moindre coin de mur. Elles scrutaient les ombres et les sous-bois, à la recherche perpétuelle d'un éventuel pensionnaire sournois qui aurait eu l'idée de prendre la poudre d’escampette.
Après un long moment de recherches intenses, Tristan finit par dénicher une « porte de service ». Agrémentée d'un badge qu'il ne possédait pas, bien sûr. Bon sang mais t'es con Tristan ou tu le fais exprès ? C'est un hôpital, tu ne vas pas entrer comme dans un moulin... Avec l'intelligence dont il faisait actuellement preuve, non, il ne risquait pas. La taule, ça t'a ramollit les neurones... Rien de plus vrai, et pourtant les dieux seuls savaient comment il avait pu se les remuer les neurones pour trouver son plan de fuite. Qui au final avait bien fonctionné. Et puis la chance tourna en sa faveur pour une fois et il tomba sur une petite porte discrète. Pas vraiment cachée, simplement timide et assez peu visible, entre deux rosiers. À tout hasard, Tristan actionna la poignée et entra dans ce qui semblait être un bureau… peuplé. (La chance ne tournait en sa faveur que pour un temps limité, c'était trop facile sinon.) La petite infirmière leva les yeux sur lui, haussant par avance les sourcils. « Euh… Ce n'est pas une entrée ici, désolée. Vous devez faire le tour du bâtiment, prendre les marches et vous tomberez sur l'accueil. Si vous voulez, je peux… Hé, mais que faites-vous ! » Tristan la plaqua brutalement contre le mur, l'estomac tordu par le remord. Non non, pas encore... Pas le choix, il n'avait pas le choix. « HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII. » Le cri strident lui arracha une grimace et il se hâta bien vite de frapper la tête de la jeune femme contre le mur de pierre. Quand ses yeux roulèrent dans ses orbites, il la lâcha doucement et passa la seconde porte, tombant cette fois sur… « Loïs ! » Il se précipita contre le lit, tira inutilement sur les menottes. « Vite, on doit filer ! » Facile à dire avec une Loïs attachée. Et un lit à remorquer… Inenvisageable. « Putain mais c'est pas vrai ça ! » Il s'énervait pour de bon là. Voltant sur lui-même, il regagna les bureaux au pas de course et s'accroupit auprès de la petite infirmière. Elle avait crié cette conne, évidemment ! Et ses poches étaient vides… Évidemment ! Il ouvrit les tiroirs avec violence, retournant papiers et dossiers jusqu'à poser les yeux, presque par hasard… sur un petit trousseau pendu derrière la porte. C'était presque trop beau. S'élançant sans perdre un instant, il jeta un œil aux clefs, les essaya toutes sans réflexion logiques, les mains tremblantes sous la montée d'adrénaline. Putain mais elle était où, la bonne clef ? Là, juste là. L'une d'elle rentra comme par magie dans les menottes de Loïs juste à l'instant où des bruits de cavalcades se faisaient entendre derrière la porte. « Elle se sentait vraiment mal, avec des spasmes étranges et de violents vomissements. Je vous assure, pas en état de tenter quoi que ce soit. Et puis il s'agit de Loïs Clinton... » « Son copain s'est échappé... » Tristan tira sur les menottes et arracha Loïs à son lit. « Vite, en route ! » Il y avait plus délicat comme retrouvailles mais c'était déjà ça. Main dans la main, il l'entraîna dans le parc sans plus se soucier des caméras – ils étaient cramés de toute façon. « Cours ! » On allait voir qu'eux, entre lui et sa tenue de taulard et elle et sa tenue d'hôpital… Bande de guignols. La traversée du parc ne fut pas la plus dure puisque presque personne ne s'étonna de les voir détaler (pourtant…)… En revanche, le franchissement des murs fut une autre paire de manche. « Grimpe ! » Il était devenu doué pour donner des ordres ces derniers mois, le Tristan. Il s'élança derrière Loïs, prenant sons élan avec soin… Et dérapa. L'escalade avec une attelle n'était pas conseillée visiblement.
Plusieurs membres du personnel sortirent soudainement du bâtiment, semblant piailler à tue-tête à cette distance. « Ils sont là ! » Tristan ne comptait même plus le nombre de fois où il avait entendu cette phrase dans sa vie. Surtout ces derniers mois, en fait. Il renouvela l'expérience de la grimpette, le cœur battant à tout rompre à l'idée de se refaire choper. « Loïs, fais quelque chose ! » Mais quoi… ? « N'importe quoi ! » Que pouvait-elle faire, là, juste comme ça ? |
| | | Loïs I. Clinton ITINÉRANT. ∇ localisation : Quelque part à NY. ∇ messages : 1549 ∇ parmi nous depuis le : 28/05/2013
| Sujet: Re: aller viens, j't'emmène au vent. (loïs, terminé) Mar 18 Aoû - 11:18 | |
| Sans un mot elle regarda Tristan faire. Il y avait quelque chose de changé chez lui, mais quoi, elle était incapable de le dire sur le moment. Les médecins venez juste de revenir quand il trouva enfin la bonne clef. Il fit sauter ses menottes et Loïs se leva de son lit, un poil tremblante. Il lui prit la main et l'entraîna avec lui. Sa blouse blanche l'empêchait de faire de grande enjambés et Loïs avait mal à la gorge. C'était peut-être les conséquences de se forcer à vomir et de cracher ses poumons pour de faux ? Pourtant, elle le suivait. Il était encore dans sa tenue de taulard, et c'était seulement maintenant qu'elle le remarquait. Les gens les regardaient courir dans le parc. Les visiteurs devaient sans doute se dire qu'ils étaient parmi les patients dangereusement atteins du ciboulot. Grimpe. Alors elle grimpa aussi vite que sa tenue lui permettait. Et Tristan se cassa la figure. Elle arrêta son ascension quand Cathy, dans le jardin avec ses proches, pointa son gros doigts boudiné vers eux.
Loïs grimpe sur le mur, venez tous, Loïs grimpe sur le mur ! Ils sont là !
Une bande de médecins affolé, son médecin, et d'agent de sécurité venez de les voir. Elle avait mal à la tête. Cathy hurlait toujours, les agents venaient vers eux, et Tristan qui lui hurlait de faire quelque chose. Elle fouilla dans son esprit, à la recherche d'une idée lumineuse. Pas ses pouvoirs, ils étaient inutiles ses pouvoirs. Elle en contrôlait que celui des rêves et l'autre, c'était une fois sur deux. Mais Cathy la poussait à bout. Et elle n'avait pas envie de revenir dans sa chambre, de se faire bizuter tout les soirs et inspecté toute les après midi. Elle voulait être libre. Et elle ne voulait pas non plus que Tristan retourne en prison. Alors elle se concentra un grand coup, fermant les yeux. On lui attrapa une jambe et elle tomba de son mur. Elle s'écrasa sur un agent. Outch, la chute fut rude.
Stop... stop... stop !
Et ils tombèrent tous comme des mouches. Enfin tous, les gens lancé à leur poursuite et Cathy, parce qu'elle, elle en rêvait depuis longtemps. Toc toc toc, un par un il s'écroulait sur la pelouse. Ils étaient juste endormie, mais le spectacle avait quelque chose de flippant vu comme ça. Elle recula d'un pas, les visiteurs avaient tous le regard rivé sur elle et Tristan. Sans un mot, elle lui fit signe de continuer et reprit l’ascension du mur. Pieds nus ce n'était vraiment pas pratique.
Je sais pas combien de temps il vont rester comme ça, vite Tris, grimpe !
Elle l'aida du mieux qu'elle pouvait mais son camarade étant plus lourd qu'elle, elle eut bien des difficultés. Bon sang mais combien il mesurait ce mur ? Arriva l'étape du sommet, avec les fil barbelé. Elle pouvait se féliciter d'avoir été interné dans une maison sans protection électrique, sans quoi ils auraient été grillé, dans le sens propre du terme. Tant pis. Elle essaya d'enjamber comme elle le pouvait, s'accrochant de partout. Elle se griffa les cuisses, déchira sa robe, mais tant pis, elle pouvait terminé comme un hérisson, elle voulait se barrer d'ici. Elle ne su pas dire comment elle atterrit aussi vite en bas, mais la possibilité d'une chute douloureuse n'était pas à exclure. Les yeux clos et le souffle cours, elle espérait que la descente se soit mieux passé pour son ami. Elle murmurait son prénom, se frotta les joues. Bon sang, ce qu'elle avait mal.
Tristan...
Elle n'avait plus de jambe. Elles étaient balafrés de partout. Que c'était charmant. Elle pouvait dire adieux aux belles jambes de femmes. Elle serait condamné à... Au pire, elle s'en foutait. Ce n'était pas sa plus grande priorité. Elle soignerait ça comme elle le pourrait. Elle se redressa et trouva son compagne d'infortune. Elle le prit dans ses bras et le serra fort.
Merci, merci... Merci de m'avoir sortit de là, murmura t-elle la tête enfouie dans son épaule.
Bon, ils n'étaient pas encore sortit d'affaire mais de son point de vu, ils avaient fais le plus dur. Son seul souhait était de trouver un endroit calme où se poser. |
| | | Tristan E. Langley ICE T. ∇ localisation : New-York. ∇ messages : 2033 ∇ parmi nous depuis le : 15/03/2013
| Sujet: Re: aller viens, j't'emmène au vent. (loïs, terminé) Sam 19 Sep - 22:18 | |
| Évidemment, il fallait qu'une truie se mette à hurler. Évidemment. Un jour, ils effectueraient une évasion parfaitement chronométrée et délicieusement silencieuse, sans le moindre accros ni la moindre course-poursuite. Un jour. Mais visiblement, ce n'était pas pour tout de suite puisqu'ils étaient déjà repérés avant même d'avoir fini d'escalader le mur. Les médecins les plus proches reprirent leur course, les rejoignant rapidement au pied du mur de pierre. Tristan vit l'un d'eux lui attraper le poignet dans une étreinte douloureuse et, du coin de l’œil, il aperçut une seconde main saisir la cheville de Loïs et l'entraîner inexorablement vers le sol. La demi-déesse chuta lourdement (une évasion gracieuse pouvait également être envisagée… un jour). « Stop… stop… stop ! » Et ils tombèrent, comme si le marchand de sable était venu dire en personne bonne nuit aux petits avant de les emmener loin aux pays des rêves. Loin de rester planté à regarder admiratif les effets des pouvoirs de Loïs, Tristan se dégagea d'un coup de pied et commença à escalader le mur, plus prudemment cette fois-ci. À grands renforts de Loïs et avec beaucoup d'efforts, le fils de Borée se hissa difficilement au sommet de l'obstacle infranchissable et se laissa lourdement choir de l'autre côté, se réceptionnant avec maladresse. Trois secondes après, il repoussait Loïs avec brutalité. « Ouais, on verra ça plus tard, quand on sera loin et cachés. » Et en sécurité. Clopin-clopant, il attrapa la main de sa compagne et l'entraîna dans les rues les plus minuscules de San Francisco. Cette ville, il n'y avait pour ainsi dire jamais mis les pieds. Il y avait sans doute accompagné sa mère une fois quand il avait six ou sept ans mais ça s'arrêtait là. Du reste, à l'heure d'aujourd'hui, il n'en avait visité que le centre pénitencier pour jeunes. Et d'ailleurs, aux vues de son sens de l'orientation, autant y aller au feeling : ils ne seraient pas plus perdus que s'il s'essayait à tenter de s'y retrouver.
Les minutes se succédaient, toutes semblables aux précédentes : il avait mal, il avait froid (et pourtant, la température était loin d'être basse) et surtout, il n'avait pas l'impression d'avancer. L'envie de vomir tripes et boyaux le suivait depuis un bon moment, devenant une compagne de route comme les autres. Il avait… tuer… son psychiatre. Et à peu près la seule personne amicale de son entourage, la figure la plus proche de celle d'un père. Bien sûr, il avait Loïs. Elle essayait de l'aider, elle l'aimait de tout son cœur… Mais il avait envie… Non, il avait besoin d'une famille. De parents. De sa mère ? Mais elle le dénoncerait. Madame Langley aimait profondément son fils mais pour son bien, elle serait capable de tout. Y compris de le vendre si elle jugeait qu'il serait plus en sécurité ou s'il lui venait à l'idée que ce serait moins dangereux pour lui. Bref, sa mère, sa maison, lui manquait. « Je ne sais pas… où on va. » Tristan avait le souffle court mais il se força à adresser un mince sourire à sa camarade. Elle était tout pour lui : sa famille, sa maison, son amie, son soutien. Même les bruits d'une potentielle recherche avaient cessé : soit les flics étaient partis dans la mauvaise direction, soit ils n'essayaient pas vraiment de les retrouver. Mais curieusement, le jeune sang-mêlé penchait pour la première option, ce qui l'arrangeait fortement. « On devrait essayer de regagner New-York. Comment, je ne sais pas, mais je ne pense pas qu'ils croiront qu'on y retournerait. Et puis… C'est facile de se cacher là-bas. » Trop de foule, trop de gens, trop de jeunes... Ils se fondaient dans la masse à la perfection moyennant quelques habits lambda et autres subterfuges. Il laissa planer un léger silence. « Je suis content d'être venu te chercher, Loïs. » C'était vrai,il n'aurait pas une seconde imaginé quitter San Francisco sans elle. Vivre sans sa présence rassurante, c'était simplement impossible. Vivre seul aurait été trop horrible, trop désespérant, il aurait probablement fini par se pendre ou se suicider d'une façon ou d'une autre. « Je ne veux plus te quitter, plus jamais. » Ils ne vivaient pas ensemble mais c'était tout comme : Tristan savait où la trouver n'importe quand, n'importe où. Presque comme un sixième sens. Et l'inverse était sans doute vrai. San Francisco n'était pas une petite ville mais Tristan ne la connaissait pas, n'y avait pas de travail, pas de – fausse – identité. Il ne savait pas s'y repérer ni où se cacher… Non, il leur fallait New-York et son immensité resserrée. |
| | | Loïs I. Clinton ITINÉRANT. ∇ localisation : Quelque part à NY. ∇ messages : 1549 ∇ parmi nous depuis le : 28/05/2013
| Sujet: Re: aller viens, j't'emmène au vent. (loïs, terminé) Dim 27 Sep - 19:48 | |
| Elle le suivit sans un mot de plus. Bon sang ce qu'elle avait mal. Elle souffrait terriblement oui. Mais ça, Loïs était bien trop effacé, bien trop docile pour le lui dire. Elle se contentait d'avoir l'air bien et de jouer la gentille fille. Regagner New York ? Pourquoi pas. Elle lui répondit d'un hochement de tête. Si lui le faisait, alors elle ferait de même. Après tout, il était venu la chercher, la moindre des choses serait de ne pas le laisser planté là.
Oui moi non plus...
Elle le pensait de tout son cœur mais la voix n'y était pas. Elle se contentait de se masser les jambes, puis les mollets. Bon sang ce qu'elle avait mal. Plus jamais elle n’escaladerait de mur comme ça. Plus jamais elle se laisserait enfermer dans une maison de dingues, voilà tout. Dingues, dingues, d'accord c'était un hôpital avant tout. Mais l'ambiance était terrible. Hors de question qu'elle y remette les pieds. Loïs était faite pour être libre. Pas pour être enfermé dans une chambre, avec des barreaux à sa fenêtre. La solution de prendre le bus s'avéra être la plus simple. Avec un peu de chance, on la prendrait juste pour une sans abri voulant changer de coin. Rien de plus.
Elle avait choisis le côté rangé, laissant la fenêtre à Tristan. Voir les paysages défiler à toute allure lui donnait envie de vomir. C'était tout le contraire des gens normaux, mais elle avait compris qu'elle n'était plus une personne normale depuis bien longtemps. Elle se maudit sur le coup de n’avoir rien à faire dans ce maudit bus. Il disait y avoir la wifi, mensonge. Et puis de toute façon, elle n'avait ni téléphone portable, ni tablette, ni ordinateur portable. Elle aurait bien aimer parler de son terrible séjour, mais elle savait très bien qu'aussi bien Tristan qu'elle n'étaient pas de grands bavards. Tant pis. Un jour, elle ferait un journal. Là au moins elle ne gonflerait personne avec ses malheurs. AU bout d'une heure de trajet, la fille d'Hypnos n'en pouvait déjà plus. Son siège refusait de s'incliner comme tout les autres ici présent. Chose qui commença à lui taper sur les nerfs. Et le pompom, fut quand le conducteur aux origines visiblement espagnol décida de leur passer un vieux films d'action policier américain des années 90, bourré de clichés, de combats mal simulé...
Punaise...
Elle se frotta les yeux et resta calme tout du long du films. Mais l'envie d'arracher le poste de télévision à pleine main lui trottait tout de même dans la tête. Pire fut le film suivant. Autre thème, autre nationalité. Un films chinois dont elle ne prit même pas la peine de suivre l'intrigue.
On arrive quand Tristan ?
Sa réponse ne la satisfaisant pas tant que ça, elle soupira. Elle reposa la même une demi-heure plus tard. Et elle lui demanda ensuite si il avait quelque chose à grignoter. Le pire dans tout ça était que Loïs avait consciente d'être parfaitement agaçante. Horripilante même. Mais elle l'était si peu au quotidien, que cela détonnait de la Loïs silencieuse, calme et patiente du quotidien.
Tristan, on arrive quand ?
Oups. La, c'était peut-être la question de trop. |
| | | Tristan E. Langley ICE T. ∇ localisation : New-York. ∇ messages : 2033 ∇ parmi nous depuis le : 15/03/2013
| Sujet: Re: aller viens, j't'emmène au vent. (loïs, terminé) Mer 2 Déc - 23:10 | |
| Tristan jeta un coup d’œil de côté à Loïs, un doute soudain l'habitant. N'était-elle pas heureuse d'être là, avec lui, libre ? Peut-être qu'il n'aurait pas du venir la chercher, peut-être que là-bas lui plaisait ? Après tout, il y faisait chaud, il y avait des lits confortables et de quoi manger, des gens à qui parler et des livres à lire. Bref, il y avait des choses et de la vie. À New-York – ou même ailleurs – ils n'étaient que des fantômes, des spectres contraints de se cacher s'ils ne voulaient pas terminer… où ils avaient fini la dernière fois. Soit un hôpital psychiatrique pour Loïs, un centre pour jeunes pénitenciers pour lui. Tristan n'avait pas joué la carte de la folie, il ne l'était pas et son jeu n'aurait pas été crédible. Par ailleurs, la prison était plus maniable à ses yeux, il n'y avait pas de médicaments pour vous embrumer l'esprit, ni d'infirmières faussement gentilles. C'était un univers qu'il maîtrisait mieux. Bon, on voyait où cela l'avait conduit aussi…
Finalement, ils se retrouvèrent assis dans un bus en partance pour New-York, un bus tout sauf confortable, où la climatisation leur projetait des souffles glacés au visage et où il n'allait pas manquer de prendre froid. Mais assis contre la fenêtre, Tristan se détendit pour la première fois depuis le début de cette nouvelle folle aventure. En silence, il ôta ses chaussures, tira inutilement sur ses chaussettes dans le vain espoir de ne plus avoir mal aux pieds. Moins de vingt-quatre heures qu'ils étaient dehors et ils avaient déjà trouvé le moyen d'être tout cabossés. Il rajouta les sorties indolores à sa trop longue liste mentale. Si un jour ils parvenaient à combiner tout cela, alors soit ils seraient morts, soit ils seraient devenus les plus grands criminels du monde, les Bonnie and Clyde du vingt-et-unième siècle. Tristan et Loïs, le duo mortel… Ouais, ça en jetait pas mal comme titre, et leurs prénoms se combinaient à merveille. Dans l'immédiat, il profitait du silence du bus, se contentant de fixer les paysages qui défilaient en laissant ses pensées vagabonder librement. Il crevait de froid sur le conduit de climatisation mais bon sang, il n'y avait pas de barreaux ! Pas de grilles, pas de caméras, pas de bruit. Jusqu'à ce que le chauffeur espagnol lance un vieux film parfaitement ridicule. Tristan soupira, ferma les yeux, et se recroquevilla douloureusement sur son siège bien trop dur. New-York, ça faisait une belle trotte par rapport à San Francisco… Ils passèrent ensuite à un film chinois, qui le gonfla carrément. Quitte à mettre un vieux film, il aurait au moins pu mettre un truc sympa ! Un western digne de ce nom, ou un film volontairement comique peut-être. Même Loïs montrait des signes d'agacement devant de tels navets. Loïs lui demanda quand est-ce qu'ils arrivaient. « Aucune idée, je sais pas où on est là. » Le manège se répéta encore, puis encore, puis encore. Et il continuait à mourir de froid, d'avoir envie de détruire ces films insupportables qui se succédaient. Elle reposa la question. « Putain mais fous-moi la paix, j'en sais rien ! T'as qu'à parler espagnol et demander ! Comment tu veux que je le sache... » Il la repoussa violemment… et son pouvoir partit trop vite, tout seul. Il la sentit bien, cette décharge glacée qui lui brûla presque les doigts, mais il lui fallut un petit instant pour réaliser qu'il venait de geler sa meilleur pote, et sa compagne d'aventure. Il lui lança un regard assassin et se détourna pour se coller à la vitre. La nuit tombait déjà. Les lumières tremblotantes et trop blanches du bus s'allumèrent, éclairant d'une lumière désagréable les quelques voyageurs. Les films s'arrêtèrent et le chauffeur lança… une suite infinie de musiques espagnoles. Franchement… il se sentait coupable. Pour Loïs. Et ce constat l'agaçait encore plus, accroissant sa colère. Bonjour le cercle vicieux. Il resserra les pans de la chemise de prison qu'il portait toujours, remerciant aux passages les dieux pour qu'elle ait été d'une couleur passablement discrète. Autant on l'avait regardé de travers en ville, autant maintenant ça passait bien mieux. Il profiterait d'une station-service pour filer acheter quelques vêtements corrects, un chapeau bien cool et des baskets taillés pour la course. Ainsi, il serait vraiment paré à ce qui l'attendrait à New-York. Parce que bon, si le chauffeur n'avait pas été très regardant sur leur tenue vestimentaire (dans sa vieille ligne trans-américaine, il devait en voir passer, des guignols déguisés…), leur évasion serait sans doute aux journaux du lendemain. Il leur faudrait alors être d'une discrétion exemplaire, même si personne ne les chercherait à New-York. Pas déjà. |
| | | Loïs I. Clinton ITINÉRANT. ∇ localisation : Quelque part à NY. ∇ messages : 1549 ∇ parmi nous depuis le : 28/05/2013
| Sujet: Re: aller viens, j't'emmène au vent. (loïs, terminé) Dim 27 Déc - 22:15 | |
| Et sans crier garde, son bras se gela instantanément. Le geste de son camarade lui arracha un petit cri de douleur et elle le dévisagea sans comprendre. Quelques personne dans le bus se retournèrent visiblement agacé, mais sans plus. Évidement, les mortels ne voyaient jamais rien. À croire qu'ils ne voyaient pas non plus leur tenues de brigands. Les larmes lui montèrent aux yeux et elle tapota mollement son bras. Si elle lui demandait de changer ça, il allait sûrement la geler tout entière. Elle se décala d'un siège sans plus le regarder. Comment avait-il pu lui faire ça ? Lui, son seul ami ? Elle renifla dans son coin. Bon sans il l'ignorait complètement... Alors c'était ça être rejeter par la personne qu'on aimait le plus au monde ? Ça faisait mal. Terriblement mal. Sans un mot, elle se leva tremblotante. Son bras complètement givré et ses pieds nus n'amélioraient pas vraiment sa situation. Elle arriva près du chauffeur et tapota l'épaule du second qui lui tapait la causette, raillant sur son magasine de voiture.
« Tengo que bajar ahora , estoy harto » , lui dit-elle sèchement. Bon sang, mais depuis quand elle parlait espagnol ? « Vamos a tener un descanso ahora, mademoiselle.»
Le bus se stoppa donc quelques secondes plus tard sur une aire d'autoroute. Elle fonça dans le grand hall commerciale (enfin grand, grand pour un hall commercial de bord de route quoi), ignorant le regard interrogateur des passants et des chauffeurs. Il fallait qu'elle trouve de quoi s'habiller. Ensuite elle allait manger. Et après... elle fuirait loin d'ici. Comme elle l'avait toujours fait. Non, d'abord il allait devoir faire un truc pour son bras. Elle rentra dans le premier magasin d'habits et fonça dans une cabine, attrapant une polaire mauve (et particulièrement hideuse au passage). Bon sang, son bras... son bras souffrait. Il lui piquait le corps entier, elle ne le sentait plus. Alors c'était ça, elle allait perdre son bras tout entier. Elle se mit à pleurer carrément et poussa un hurlement. La vendeuse affolé lui demanda si tout allait bien.
« Ça va, ça va... » aboya t-elle. « Cassez vous ! CASSEZ VOUS TOUS ! »
Elle avait attiré tout le personnel du petit magasin devant sa cabine. Elle toussota, bon sang sa voix était complètement cassée ou quoi ? Il fallait dire qu'elle ne haussait pas souvent le ton. On tenta de tirer les rideau mais Loïs l'en empêcha.
« Ma petite, vous n'allez pas bien, allons, sortez de là... » « Non, j'ai dis, NON. » « Petite... » « Je ne suis pas petite ! Fichez moi la paix ! Vous... vous ne savais pas de quoi je capable ! Ouste ! »
L'homme tira le rideau, dévoilant une demi-déesse complètement recroquevillé sur son bras tendu. Il posa la main sur sa tête l'air compatissant.
« Elle est gelée ! » « Non, arrêtez... ne me touchez pas, s'il vous plais... »
Son pouvoir. Il ne s'était pas endormi. Personne. Ils étaient encore tous bien éveillés. Comment était-ce possible ? Avait-elle réussis pour une fois à ne pas faire pioncer tout le monde ? L'homme lui enfila la polaire et l'aida à se relever. Non, elle devait fuir. D'ici peu, ils sauraient tous qu'elle était en fuite. Ou pas... peut-être que l’hôpital n'allait pas laisser fuiter ça ? Peut-être qu'il tenait à leur réputation de super établissement où les fous étaient interné à vie ? Pfft, elle pouvait toujours rêver.
« Comment tu t'es fais ça ? »
Son bras, il parlait de son bras évidemment. Alors que voyait-il ? Des bandages ? Des bleues ? Quoi d'autre de complètement délirant.
« Je suis tombée. »
Non, c'était Tristan qui lui avait fais ça. D'ailleurs, il était où lui ? « Arrête Loïs, regarde ce qu'il t'a fais... » Même après ça elle s'en faisait pour lui. Il était tout seul. Il n'avait peut-être pas voulu ou... « Laisse le tomber, joue la solo ça ira mieux après. » Et il y avait toujours cette petite voix dans sa tête. Non, elle refusait de l'écouter. Elle ne laisserait jamais Tristan tout seul, elle l'adorait trop pour ça. Pourtant, pour l'heure, c'était exactement ce qu'elle venait de faire. |
| | | Tristan E. Langley ICE T. ∇ localisation : New-York. ∇ messages : 2033 ∇ parmi nous depuis le : 15/03/2013
| Sujet: Re: aller viens, j't'emmène au vent. (loïs, terminé) Lun 4 Jan - 21:50 | |
| Il se sentait coupable. Terriblement coupable. Non mieux, la culpabilité lui retournait les entrailles et lui faisait monter les larmes aux yeux. Parfois, il aurait aimé être parfaitement insensible ou au moins savoir masquer toutes ses émotions : ça aurait été bien plus simple. Il aurait pu feindre l'ignorance et finir par s'en convaincre lui-même, au lieu de quoi il restait les bras croisés à contempler la route qui défilait, avec la folle envie de la serrer brusquement contre lui. Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez lui ? Comment était-il seulement possible de n'aimer personne, de se foutre du monde entier, et de voir son univers se résumer à peu près à ça : une fille qui endormait les autres en quelques mots (bref, la fille la plus ennuyante de la Terre) ? Mais non, il avait fallu que lui, Tristan Langley, se mette à apprécier cette nana et plus encore. Alors à sa stupéfaction, il vit Loïs se lever et s'approcher du second chauffeur de bus… pour lui parler en espagnol. Il en oublia même de bouder. Le bus s'immobilisa quelques minutes plus tard sur une aire d'autoroute et Tristan se faufila à la suite des quelques rares passagers qui descendaient boire un café ou faire une pause-pipi. Lui devait… se changer. Il avait un visage qui s'oubliait facilement mais il préférait ne pas tenter le diable et éviter d'arriver à New-York dans la tenue d'un taulard de San Francisco : il aurait l'air vite louche, ça mettrai la police sur sa piste, il se ferait choper… et terminerait encore en garde-à-vue, à devoir s'en tirer il ne savait comment.
Tristan se glissa au rayon des vêtements et choisit rapidement deux-trois trucs à la hâte, dans le genre qui passerait incognito. Un t-shirt, un sweat, un jean lambda, une paire de Converse. De toute façon, il n'allait pas payer donc autant prendre des trucs sympas, qui fassent ado sans être trop remarquables. Il trouva une cabine libre, abandonna sa tenue de prisonnier et revêtit son nouvel attirail (sans se douter que Loïs se trouvait à côté). Bien sûr, il entendit toute la scène, le hurlement de Loïs, les gens qui accouraient, inquiets, le « elle est gelée », la voix de Loïs qui montait si fort qu'il doutait l'avoir réellement entendu… Tout. Son estomac se tordit à nouveau et il lutta lui-même pour ne pas pleurer. Il arracha les étiquettes et les antivols à la hâte et jaillit de derrière son rideau, faisant sursauter les clients et la vendeuse si serviable. « Vous avez pas entendu ? Laissez la tranquille. Aller ! » Et aller savoir comment, mais quelques uns des touristes n'éloignèrent non sans un dernier regard mauvais à son égard. (Waouh, quelle autorité!) « Elle vous a répondu, je crois : elle est tombée, le sang circule mal, son bras se refroidit et s'engourdit. Biologie élémentaire. Aller, zou, je m'occupe d'elle… c'est ma sœur. » Biologie élémentaire, que dalle oui ! Il n'était pas allé beaucoup plus loin que la classe de quatrième et il inventait complètement, balançant ce qui lui passait par la tête ! Les autres le crurent (sauf la vendeuse), peut-être soulagés d'avoir une bonne raison pour s'éclipser. « Viens Loïs. » Tristan lui attrapa le bras, essayant comme il pouvait d'appeler son pouvoir pour le faire fonctionner dans l'autre sens, et la traîna à l'écart. « Ok, ok… J'm'excuse, je voulais pas ça, juste te pousser… J'ai pas fait exprès. » C'était vrai, et Loïs était plutôt bien placée pour comprendre le problème des pouvoirs qui faisaient leur vie sans essayer ne serait-ce que d'obéir à leur propriétaire. « Mais, euh… J'arrive pas à le faire marcher dans l'autre sens. J'ai essayé, je te jure ! Sauf que ça vient pas... » Il voulait fondre en larme pour de bon. Il avait vraiment essayé, d'abord dans le bus puis là, à l'instant, mais son pouvoir faisait grève et se planquait il ne savait où. |
| | | Loïs I. Clinton ITINÉRANT. ∇ localisation : Quelque part à NY. ∇ messages : 1549 ∇ parmi nous depuis le : 28/05/2013
| Sujet: Re: aller viens, j't'emmène au vent. (loïs, terminé) Dim 10 Jan - 22:01 | |
| Et soudain, il réapparu. C'était comme s'il n'était jamais partis très loin. Le fils de Borée chassa la foule. Il balança quelques répliques à propos de biologie (mais d'où sortait-il donc ça ?) et se pencha vers elle. Une fois de plus, il voulait la tenir à l'écart. Tristan lui attrapa le bras et l'entraîna avec lui. Elle avait envie de lui hurler de la lâcher tout de suite. Il en pouvait rien faire de toute façon ! Il allait lui faire l'autre bras, puis les jambes et au final, la transformer en statue de glace. Une fin bien digne d'elle, totalement stupide et inattendue. Elle secoua la tête, faisant tout son possible pour éviter son regard. Une larme coula et elle la sécha de sa main libre. D'un côté elle était heureuse de ne plus voir ces gens agglutiné autour d'elle. Elle avait eu peur d'être reconnu par une des personne présente dans le magasin mais il n'en était rien. Tout de monde semblait s'être fais un peu de soucis pour elle. Et étrangement, elle avait trouvé ça touchant.
« Tu m'as fais peur Tristan. »
Elle avait les mots d'un enfant de cinq ans. Bon sang, ne pouvait-elle pas dire ce qu'elle pensait haut et fort pour une fois dans sa vie ? Non. Non, c'était bien trop simple et avec Loïs, on ne choisissait jamais l'option la plus simple. Elle frotta son bras. Elle savait que le tout allait fondre, mais au bout de combien de temps ? D'ici là son bras allait continuer de la faire souffrir. Peut-être qu'en le plongeant dans l'eau chaude... ?
« Je veux pas rester comme ça», sanglota t-elle.
Qui le voulait de toute façon ? Et Tristan pouvait-il faire machine arrière ? Elle avait beau se concentrer, elle ne se souvenait pas l'avoir vu faire une seule fois dans l'autre sens. Elle empêcha une autre larme de couler et se ressaisis. Bon sang. À moins qu'il lui ai caché une facette de son pouvoir, elle était fichue.
« Et je voulais pas t'énerver ou... je suis comme ça, c'est tout. Tu sais, je fais pas exprès d'être... Enfin, d'être tout se qu'on me reproche trop souvent. Je te promet de faire des efforts, si tu me promets de plus me faire ça. »
Oui, c'était décidé, elle ferait des efforts pour lui plaire d'avantage. Peut-être tenter d'être moins « elle » ? plus dégourdis ? Moins Loïs. Ce n'était pas une mince affaire malgré les apparences. Elle le savait. C'était un comble, mais elle connaissait la majorité de ses défauts. Si elle faisait un petit effort, peut-être que Tristan serait fier d'elle ? Elle ne voulait pas le perde. Jamais elle n'avait eu d'ami. Il était le seul, le vrai. Il était tout pour elle. Il l'avait blessé, mais il gardait tout de même cette place là dans son cœur. Elle l'aimait tellement, elle n'avait jamais voulu le perdre. Elle tapota sur son bras.
« Je le sens plus... »
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| | | | aller viens, j't'emmène au vent. (loïs, terminé) | |
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