Petit soleil, faut te faire une raison, c'est ça mon existence maintenant, la destruction, le combat, sentir la colère des gens et galvaniser les troupes pour que jamais ne meure l'envie de se battre jusqu'à la fin de nos souffles les plus précieux.

A la base tu es revenu à la colonie des sangs-mêlés afin de pouvoir voir ton ami, celui pour qui tu avais des sentiments il y a quelques années. Tu as passé de longues heures en sa compagnie, admirant le soleil ainsi que la mer qui s'abattait à vos pieds nus. Il y avait fort longtemps que tu n'avais pas osé faire ceci en pleine nature, d'ordinaire tu détestes ne pas avoir ta paire de rangers en cuir sur toi. Mais tu n'as pas eu peur de l'orage cette fois-ci, tu n'avais peur de rien d'autre que du battement de cœur gauche que tu ressentais en sa présence. Il a toujours eu cet effet-ci sur toi, mais beaucoup plus depuis tout à l'heure. Tu as finis par prendre congés, il fallait que tu restes un petit peu seul, pour prendre le temps de penser à ce que tout cela voulait dire, comprendre les choses compliquées qui sont apparues alors que tu ne l'avais pas demandé. C'est toujours comme cela de toute manière, c'est lorsque tu ne t'y attends pas que les choses surviennent, et ce sont toujours les pires, celles qui font le plus de dégâts. Ayant relacé tes bottines en cuir, tu t'apprêtes à aller t'installer dans ton bungalow, ou plutôt dans celui où tu logeras, c'est à dire chez les Hermès. La seule chose que tu as à faire, c'est d'apporter ton sac et de prévenir que le premier qui te vole ou te fait la moindre blague, subira ta colère. Ton sourire incite à prendre cet avertissement à la légère, alors que ta voix tout le contraire.
Attrapant ton couteau suisse dans les doigts, un rictus apparaît sur ton visage, il n'y a qu'une chose à faire lorsque tu es dans cet état-là, t'entraîner, éprouver des sensations d'adrénaline qui envahissent ton organisme pour te faire oublier tout le reste. Finissant par sentir ton ventre gargouiller avant, tu vas avant vers le réfectoire, il faut te remplir un peu l'estomac, parce qu'un combattant le ventre vide n'arrive pas à grand chose, tu l'as remarqué à de nombreuses reprises. Cependant, s'il y a bien une chose que tu détestes, c'est le réfectoire de la colonie, il n'y a pas d'esprit de la nature pour te servir la nourriture, et tu n'es pas allongé sur les belles banquettes du Camp Jupiter. Mais peu importe, tu n'as pas le choix de toute manière, alors autant faire les choses dans les règles de la colonie. Tu attrapes ce que tu désires, c'est à dire une tranche de lard ainsi que des œufs brouillés, tu en déposes les plus belles part dans le feu en priant pour ton père, murmurant son nom alors que les flammes se colorent d'une belle couleur rouge sang. Symbole de la destruction de ton géniteur, de la mort qui l'entoure ainsi que de la beauté ravageuse dont il peut faire preuve parfois. Sachant alors que tu es fin prêt à aller au combat une fois ton repas avalé, ta vigueur est enfin retrouvée.
Allant enfin vers le lieu de tes convictions, une petite idée s'empare alors de toi, il faut que tu trouves quelqu'un à qui te mesurer, une personne contre qui tu ne t'es jamais encore battu, une personne face à laquelle tu ne sais pas du tout comment agir en temps d'affrontement. Te dirigeant devant le bungalow des Apollons, tu demandes à l'un des frères de ton vieil ami si ce dernier ne peut pas venir te rejoindre sur l'arène principale. Il te dit avec un petit air inquiet qu'il transmettra le message pour toi. Impatient, tu arrives vers le lieu et attrapes ton couteau suisse qui se transforme immédiatement en épée en or impérial. Impatient, tu commences alors des mouvements afin de t'échauffer, gardant néanmoins tes forces pour plus tard. Il faut que tu te ménages, et attrapant alors une gourde d'eau fraîche que tu vides rapidement en buvant en de grandes lampées. Tu finis dans un geste expert de prendre les lames en acier trempé qui se trouvent dans les petits fourreaux que tu as dans tes rangers avant de les lancer vers les cibles exposées non loin d'ici. L'une d'elle fait mouche, alors que l'autre tombe au sol. Tu n'as jamais vraiment été très doué avec ces armes-là, mais il faut que tu saches t'en servir, contre les mortels, pour pouvoir les tuer si jamais tu en as l'occasion. Pour les tuer comme ils ont tué les vôtres.
C'est alors que tu le vois arriver, le rejeton d'Apollon. L'un de tes plus vieux amis, celui que tu t'es fais alors que tu habitais encore à Los Angeles. D'une part tu es heureux de pouvoir le revoir, mais comme d'habitude, tu as peur de lui, car il est capable de trouver la réalité, de savoir exactement ce qu'il t'es arrivé. Mais un sourire immense apparaît sur ton visage alors que tu te diriges vers lui pour le prendre dans tes bras et l'enlacer amicalement. « Je suis content de te revoir Ailam ! » Tu te recules pour le regarder en souriant comme un petit fou. Transformant ton épée à nouveau en couteau suisse, tu le ranges dans ta poche pour le moment. Tu ne veux pas non plus abîmer ses réjouissances pour le moment, il faut profiter un peu des retrouvailles pour le moment. « Quoi de neuf petit soleil ? » C'est une ancienne moquerie que tu avais fait à son égard, chaque sang-mêlé en possède une par rapport à son parent divin, c'est une habitude que l'on prend les uns avec les autres, ce n'est pas toujours une moquerie cependant. Parfois cela peut relever également du fait que l'on apprécie les gens, et c'est exactement ce que tu fais avec lui. « Je te propose un petit combat, juste voir de quoi tu es capable. » C'est là que tu reprends ton couteau suisse qui reprend sa forme d'épée en ta main sans que tu ne fasses rien d'autre que de désire qu'elle soit là. Une sorte d'aura émane à présent de ton corps, celle de la destruction et de l'insoumission.

Petit soleil, faut te faire une raison, c'est ça mon existence maintenant, la destruction, le combat, sentir la colère des gens et galvaniser les troupes pour que jamais ne meure l'envie de se battre jusqu'à la fin de nos souffles les plus précieux.

Ailam avait passé la matinée à l'infirmerie, comme à l'accoutumée. Avec le temps et au fur et à mesure des années, il avait fini par se demander pourquoi il n'avait pas suivi des études de médecine plutôt que des études d'arts. Les deux domaines l'intéressaient tout autant, et, même s'il aimait venir en aide aux gens, il ne voyait pas faire ça toute sa vie. Voir les pensionnaires sur le fil de la mort était déjà assez éprouvant au quotidien. Et puis, William Shakespeare, un de ses demi-frères (une fierté qu'il adorait étaler au visage des gens), n'était pas célèbre pour ses écrits sur l'anatomie. La majorité de ses frères et soeurs remplissaient déjà le quota d'étudiants en médecine de New York. Il préférait donc se tourner vers le graphisme pour jeux vidéos. Bien plus stylé. C'était d'ailleurs ce qu'il comptait faire après le déjeuner : rendre visite à Bobbie ou Thea pour s'improviser une petite après-midi jeux-vidéos. Il ne pouvait repenser au fait que Bobbie semblait plus fuyante que jamais. Et ça le rendait fou. Au moins, Thea, elle, était fidèle à elle-même. Il avait fini se casser un poignet en tombant de son lit la veille, alors qu'une jolie rousse lui offrait son plus beau sourire innocent. Il aurait du le savoir, depuis le temps. Et tout ça pour lui hurler aux visages que le contexte du nouveau GTA ne faisaient pas honneur aux graphismes. En d'autres circonstances, il aurait vivement approuvé, mais il avait le genoux à moitié pris dans les draps et la tête positionné à l'envers sur le sol de sa cabine. Alors, excusez-le pour son manque d'éloquence du moment.

Il venait de terminer son tour d'infirmerie pour la matinée. Il n'y avait pas de cas trop graves, si l'on exemptait cette fille d'Hermès qui avait une balafre tout le long du torse. Les Echidna, de véritables petites saloperies ces trucs-là. Sa cicatrice sur l'arrière-train était tout autant de preuves quant à leur fourberie sans nom. Et non, il ne rentrerait pas dans les détails de comment était arrivé une telle chose. En pénétrant le bungalow des Apollon, Ailam vit un de ses demi-frères, Henry, se dirigeait vers lui, un air inquiet et anxieux sur le visage - ce qui dénotait complètement avec ses cheveux blonds et ses yeux bleus rieurs. « Y'a un certain Hope qui veut te voir. C'est un Romain, je crois. Il t'attend aux arènes. » Hope ? Ce nom ne lui disait rien, à mois que... Bien sûr. Light. Son plus vieil ami, ils s'étaient rencontrés au lycée. Il ignorait qui avait poussé son ami à changer de nom, mais il respectait son choix. Hope était un bien meilleur prénom de toute manière. Il remercia Henry - qui ne semblait toujours pas très à l'aise à l'idée que l'un de ses frères se retrouve seul en compagnie d'un fils de Vediovis - et fila vers les arènes.

Ailam s'entraînait souvent malgré ce que pouvait en penser les gens. Il n'était pas grand et musclé comme les Héphaïstos ni même encore effrayant et bagarreur comme les Arès. Mais il savait se servir d'une arme comme n'importe lequel des pensionnaires. Il était d'ailleurs le premier à se proposer pour aider à entraîner les nouveaux arrivants, comme pour son demi-frère Alex. Et bien qu'il se débrouille très bien doté d'un arc et de flèches - comme tous les enfants d'Apollon - il se sentait bien plus à l'aise avec Aknitovolos - son épée.  « Je suis content de te revoir Ailam ! » Ailam lui rendit son sourire, lui aussi bien trop heureux de retrouver son vieux pote. Ils s'étaient perdus de vue pendant des années, après qu'Ailam ait été renvoyé de son énième lycée. Leurs retrouvailles lors de la bataille contre Gaïa avait été ponctuée de joie mais également de surprise et de choc. L'un dans l'autre, ils étaient heureux d'avoir pu renouer leur amitié. A l'entente de son surnom - petit soleil - Ailam partit d'un petit rire sincère. Il est vrai qu'il irradiait de bonne humeur n'importe où où il allait - tel le soleil. C'était un des avantages à avoir Apollon comme géniteur.  « Pas grand chose, la routine. Et toi ? » Certes, leur routine se résumait à buter des monstres et à tenter de rester à vie à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, et à toujours être sur le qui vive. Pas franchement joyeux - mais y'avait les pouvoirs avec, et ça c'était déjà plus cool.

« Je te propose un petit combat, juste voir de quoi tu es capable. » A ses mots, le grec esquissa un rictus. Il n'était que trop ravi de participer à un combat - surtout si c'est celui-ci était amical et qu'il ne risquait pas de mourir empoisonné par on ne sait quelle bestiole. Il appuya sur sa montre, qui prit dés lors l'apparence d'une épée en bronze céleste. « Alors en avant ! » Il attaqua le premier, s'en prenant au flanc de Hope, dans le but de le désamparer, bien qu'il avait conscience qu'il ne fallait pas sous-estimer son ami. Là où Ailam irradiait le bonheur et le soleil, Hope irradiait la destruction. Un beau paradoxe qui risquait de donner un combat intéressant et haut en couleurs. Mais au moment où il allait tenter une nouvelle approche, un coup en plein ventre le fit rouler au sol, essoufflé.  Ok, à force de passer tout son temps à l'infirmerie, il était peut-être un peu rouillé. N'allez pas le crier sur tous les toits non plus.

Spoiler:

Petit soleil, faut te faire une raison, c'est ça mon existence maintenant, la destruction, le combat, sentir la colère des gens et galvaniser les troupes pour que jamais ne meure l'envie de se battre jusqu'à la fin de nos souffles les plus précieux.

Tu n'es plus le même, du moins tu le penses, depuis que tu as découvert la vérité à propos de tes origines, les choses ont changé. Avant on ne te voyait jamais, avant tu étais toujours dans l'ombre des autres, préférant t’éclipser pour qu'on ne te pose aucune question, c'était ce que voulait ta mère, et depuis que tu as été revendiqué par ton paternel, tout est différent. Non pas que ta façon de penser ait été modifiée, tu préfères toujours être à l'arrière plan, mais on ne peut que remarquer l'aura de destruction, de colère et d'insoumission qui frôle à toute heure de la journée ta peau blafarde. Tu es un enfant de la guerre, tu es un enfant de la mort, et c'est quelque chose qui peut effrayer, pourtant toujours là pour les autres, voilà qu'on ne te regarde pas d'un mauvais œil, fort heureusement d'ailleurs, tu ne l'aurais pas supporté. Pour toi il n'y a rien de plus important que d'aider ton prochain et ceux qui sont dans le besoin. Mais pour une fois tu n'y es pas parvenu. Tu viens de quitter Azazel dans des circonstances désastreuses, le laissant ruminer tes propos, mais tu n'aurais pas dû l'embrasser, même si tu ne regrettes pas. Tout ce que tu espères, c'est que ta douche a eu le temps d'effacer tes yeux rouges à cause des larmes que tu as laissé coulé. Apparemment cela a fonctionné vu que Ailam n'a rien remarqué, pourvu que le combat te redonne envie de continuer sur ta lancé habituelle.
Revoir un ami peut t'aider, surtout lui, l'enfant d'Apollon a toujours été d'une aide précieuse, te redonnant le sourire et faisant en sorte que tu sois heureux. Alors mêlé une telle amitié et un combat va peut-être te changer les idées. En tout cas tu l'espères sincèrement. Tout ce que tu veux, c'est ne pas te laisser emporter et lui faire du mal, parce qu'une fois en combat, ta mentalité change du tout au tout et ce n'est pas toujours une bonne chose. Parfois, même lors de simples entraînements tu laisses la colère t'habiter et tu fais du mal, alors que tu ne le souhaites pas forcément. Généralement tu deviens insensible en combat, tu oublies tout, et tu massacres les adversaires jusqu'à ce qu'il n'y ait plus personne à affronter, c'est pour cela que tu te brides, parce que sinon tu tuerai tous ceux que tu combats et ce n'est absolument pas une bonne chose. Surtout lorsque ce sont des affrontements amicaux tel que celui que tu viens de lancer, hors de question de tuer un ami. Déjà que tu en as peu, inutile d'en perdre d'autres. Et rien que l'idée de... savoir qu'ils sont morts par ta faute te pousse immédiatement à ne pas laisser libre court à toute la colère que ton père peut te faire ressentir à cause de ses pouvoirs.
Ailam te demande également ce que tu as de nouveau à raconter, malheureusement, tu as des choses à dire, mais tu ne te sens pas forcément prêt, d'autant plus que ça concerne soit ton envie irrépressible de vengeance suite aux massacres des deux camps, soit ça concerne ce qui vient de se passer avec Azazel, et tu ne veux pas en parler pour le moment. Tu as donc répondu que tu n'avais rien de nouveau, ce qui est en soit un mensonge énorme. Mais parfois, il vaut mieux mentir que raconter la vérité, ça fait moins de mal aux gens. Voilà donc que tu lui proposes cette fameuse joute, pour s'amuser et tester le bras du fils d'Apollon. Un enfant du dieu soleil est plus fort avec un arc généralement, mais lui, tu sais qu'il se bat avec une lame, un choix surprenant, c'est pour cela que tu veux tester, voir de quoi il est capable, ce qu'il a dans le ventre. « Alors en avant ! dit-il en transformant sans montre en épée et te portant immédiatement une attaque sur le flanc. » Un coup qui aurait pu être judicieux si celui-ci n'avait pas été facile à deviner. Tu le pares rapidement du plat de ta lame avant de changer ton épée en ceste pour lui envoyer un coup dans le ventre qui fait rouler Ailam à terre. Trop facile pour le moment, mais tu préfères te méfier, parce qu'en ton ami, tu sens l'envie de se battre, et rien de mieux que d'user de ton pouvoir pour le forcer à se relever et à reprendre l'arme.
Te concentrant, tu entames un chemin mental vers le cerveau du fils d'Apollon pour titiller son envie de revanche et de combat pour qu'il recommence à attaquer. Mais tu as une petite idée pour relancer les hostilités, pour qu'il ait encore plus cette envie de continuer. « Tu vas pas me dire que t'en as assez ? » Un sourire ironique sur le visage, tu te lances vers lui en changeant une fois de plus ton ceste en épée pour lui lancer un estoc en direction du ventre et te glisser derrière lui et changer ton épée à nouveau en ceste pour le frapper à l'épaule, des coups faciles que tu orchestres afin qu'il puisse les esquiver ou les parer facilement. Le but étant pour le moment de le jauger plus qu'autre chose afin de voir ses points forts et ses faiblesses pour ensuite adopter une stratégie efficace contre lui. Tu ne fonctionnes pas ainsi en temps normal, tu es plutôt du genre brute de décoffrage et tu uses et re-uses de tes pouvoirs pour anéantir l'ennemi, mais là n'est pas le but, tu ne veux pas lui faire du mal, tu veux juste voir ce qu'il a dans le froc. Puis il faut cependant admettre quelque chose, les romains ont une expérience militaire beaucoup plus importante que les grecs qui peut être utile, alors l'art de la guerre est plus de ton ressort, mais tu te méfies, parce que les graecus ont une façon de se défendre bien particulière qui peut faire mal.