Je ne pouvais pas rester à la colonie, je ne pouvais pas aller dehors, je devenais littéralement dingue. Depuis l'attaque j'avais l'impression d'avancer sur un terrain miné en permanence. L'expérience me faisait à présent savoir que je n'avais nul part où je pouvais me sentir en sécurité, ni ici, ni dans les rues de New York et pas même chez mon père où j'avais déjà dû essuyez une attaque il y a longtemps de cela qui m'avait valu de devenir résident permanent de la colonie. Pourtant il fallait que je bouge, que j'aille quelque part pour ne pas juste devenir fou. J'avais certes mes routines, mais je n'étais pas non plus une machine, ce qui faisait que quand vraiment j'étais en situation de crise j'étais capable d'arranger mes habitudes afin d'essayer d'arranger mes problèmes. Et ma solution sur le moment ? Marvin. Il s'agissait d'un ami de mon père, un de ses employés occasionnel mais qui avait su devenir proche de ma famille. Il était clair que le personnage était assez particulier, mais qui étais-je pour faire un jugement alors que j'étais sans doute bien pire ? Au contraire même, nous avions pu très bien nous entendre par nos goûts commun sans que jamais ma condition vienne influer quoi que ce soit. Bien sûr j'aurais préféré trouvé refuge auprès de mon père, mais étant donné l'heure celui ci était sans doute au travail et même si il m'ordonnait de le faire en cas de besoin, je refusais de le déranger. Dans ses temps hors du travail c'était lui que j'appelais, le reste du temps c'était Marvin, personne d'autre, il devait être là pour moi, il était le seul en qui j'avais confiance à l'extérieur.

Alors forcément, quand je l'appelais, sans avoir jamais eut l'intention d'être méchant, je lui ordonnais plus ou moins de venir me rejoindre. En clair je n'avais pas demandé son avis, j'avais appelé depuis une cabine téléphonique, luttant contre ma peur d'être là seul et en plus de passer un appel, ce qui n'était jamais bon pour un demi dieu, pour lui donner un point de rendez vous dans un café que nous aimions bien ainsi qu'une heure avant de raccrocher sans vraiment lui donner le temps de répondre pour même juste me dire si il avait le temps. Après quoi je quittais rapidement la cabine pour m'en éloigner le plus possible. Depuis le temps Marvin devait me connaître, je ne pensais jamais à mal dans ma façon de parler, je n'étais juste pas très doué pour prendre en compte toutes les données dont le fait que pour organiser quelque chose il fallait l'accord des deux partis. Mais il devait aussi savoir que si il ne venait pas je me serait retrouvé seul là bas. Je ne lui en aurait pas voulu de ne pas être venu, pas définitivement, mais j'espérais qu'il aurait le temps, surtout que je lui avait laissé sous entendre que j'avais besoin de me changer les idées, que je n'étais pas très bien et il était le seul à me comprendre sur comment me divertir vu qu'il le faisait de la même manière.

J'essayais de régler mon rythme de marche en fonction du trajet à faire jusqu'au café, faisant en sorte que j'arrive pile à l'heure, ni trop tôt, ni trop tard. Mais en même temps je ne pouvais m'empêcher de slalomer et faire des détours quand je croisais une trop grande foule, ayant peur de chaque passant que je pouvais croiser, ne sachant pas lequel d'entre eux pourrait sortir un flingue pour me tirer une balle entre les deux yeux. C'est ainsi que je me retrouvais tantôt à courir, tantôt à marcher, chaque fois que je réadaptais mon trajet pour esquiver des dangers invisibles. Mes mains se crispèrent … en plus je n'avais pas prit mon glaive. À quoi bon ? C'était inutile contre les humains. Puis surtout Marvin ne savait pas et je me voyais très mal expliquer le pourquoi de ce qu'il verrait, comme une batte alors que je ne fais pas de base-ball, j'étais très mauvais pour les mensonges sachant que je marchais par la vérité ou au mieux l'omission. J'avais juste pris ma torche, rangé dans un petit sac lui même rangé dans mon sac à dos afin d'éviter que même par inadvertance on la voit mais en sachant au moins que je l'avais. Et puis contre des humains … je ne devrais pas y penser, mais au moins avec mes flammes je pourrais me défendre autant que contre les montres.

Enfin, je ne voulais pas penser à tout cela ! J'arrivais finalement aux alentours de quinze heure devant un café qui était très loin de ce que l'on aurait pu imaginer en premier lieu si je parlais de ma sortie du jour. Alors que je passais la porte, tout ce que l'on voyait à l'intérieur c'était des jeunes, des moins jeunes, des gens de tous types mais généralement avec des styles particuliers et surtout la grande majorité avec des ordinateurs portables en face d'eux, tous de grandes marques, très colorés avec des néons dans tous les sens. En clair : Des ordinateurs de jeux. Et oui, il s'agissait d'un café geek, sans doute un des rares endroits où je me sentais un minimum bien. Malheureusement je n'avais pas d'ordinateur moi même, pas de téléphone non plus, handicape d'être un demi dieu car cela représentait un bien trop gros risque. Cela me chagrinait tellement d'ailleurs … car j'aurais tellement aimé pouvoir regarder mes séries et autres toute la journée … du coup j'espérais que Marvin ramènerait le sien. En attendant je commandais un milkshake à la fraise, ce que je prenais toujours ici, vérifiant l'heure toutes les cinq secondes. Et plus je voyais les secondes passer, alors qu'il était tout juste l'heure que j'avais donné, moins je me sentais à l'aise. Malgré moi je sentais mon cœur s'accélérer et je n'arrivais pas à le contrôler. Jusqu'à ce que le tintement de la clochette au dessus de la porte se fasse entendre, voyant Marvin entrer et me redressant d'un coup en lui faisant signe, criant malgré moi son nom pour lui faire savoir où j'étais.

« Marvin ! »

Il était arrivé, il était arrivé, voilà tout ce qui m'importait présentement, c'est qu'il était arrivé. Immédiatement je sentais mon rythme cardiaque se calmer alors que je voyais son visage, lui qui devait sans doute être la personne la moins dangereuse au monde, celui qui jamais ne me ferais de mal tout en restant rassurant même si durant une escarmouche avec quoi que ce soit ce ne serait pas trop sur ses capacités que je compterais pour m'en sortir. Je souriais légèrement en le voyant faire le salut vulcain, lui rendant la pareille alors que je me rasseyais tranquillement sur ma chaise, vérifiant du pied que mon sac était toujours là car son absence aurait bien pu suffire à ce que je fasse une crise … mais je ne préférais pas y penser, je ne préférais pas m'imaginer hurler comme un damné au milieu de tous ces gens en pleurant et poussant tout ce qui passe car je me retrouvais sans défense. Car oui, j'en étais à ce point, un stade que je n'avais plus connu depuis que j'étais un enfant, tellement dans un sentiment d'insécurité que je ressemblais à n'importe lequel de ces autistes que l'on vous présente de manière totalement exagérée dans les films alors que nous n'étions pas tous forcément comme cela. Et j'en avais honte, j'en avais terriblement honte donc je m’assurais vraiment que tout allait pour le mieux afin de ne pas avoir à subir de nouveau un de ces épisode … dire que quand je m'étais réveillé à l'infirmerie, plusieurs jours après le massacre, j'avais hurlé pendant des heures, blessant plusieurs camarades dans ma crise … Je me concentrais cependant sur Marvin, celui ci semblant s'inquiéter d'avoir été en retard.

« Non, toujours à l'heure, un vrai agent secret. » Je riais légèrement en me faisant une réflexion absurde. « Si nous étions des personnages de série télévisé, ce serait un de ces moments très gênant où un des protagonistes aurait pointé un fait sans même le savoir pendant que l'autre ne saurait pas quoi répondre. »

Je lui indiquait le siège à côté de moi, l'invitant à venir me rejoindre au lieu d'attendre bêtement debout. Je souriais légèrement en le voyant ainsi agripper à son sac. Au fond de moi cela me faisait rire, Marvin était en quelque sorte un moi, mais en pas autiste. Il avait les mêmes manies, les mêmes frayeurs, les mêmes idées saugrenues et il n'était pas doué avec la sociabilisation de manière générale. La seule chose qui nous différenciait vraiment c'est que lui on ne lui donnait pas de raison médicale pour être ce qu'il était, les gens le prenaient simplement pour un drôle d'animal, alors qu'au final c'est ce qui faisait de lui mon meilleur ami de certes vingt-cinq années de plus que moi mais tout de même un.

« Tu veux commander un truc ? J'ai commandé moi. Le milkshake à la fraise, toujours le milkshake à la fraise » Et je profitais d'ailleurs de cette occasion pour attraper la paille entre mes lèvres et en boire quelques gorgées avant de me redresser. « J'espère que je ne t'ai pas arrêté au milieu de quelque chose. Sinon bah … c'est con … » Je ne savais vraiment pas quoi dire de plus à ce propos, m'excuser ne m'était pas venu à l'esprit, pour moi je n'avais rien fait de mal. J'avais besoin de lui pour me rassurer donc je pensais que cela excusait tout. « J'avais besoin de me changer les idées, là où je suis ce n'est pas vraiment la joie en ce moment. » La version officielle était que j'étais dans une école spécialisée qui proposait aussi des logements pour ses étudiants. Après tout il fallait bien expliquer pourquoi je ne vivais plus avec mon père, non ? Notamment sachant que ce dernier était assez influent. Hors si on devait apprendre que son fils, mineur à l'époque en plus d'être un asperger, ne vivait plus sous son toit et n'avait aucune adresse connu … cela serait devenu très rapidement problématique ! Et même sans cela, quand on nous demandait à lui ou à moi où j'étais passé, il était tout de même préférable d'avoir une histoire déjà toute prête avec chacun des détails, surtout quand on était aussi peu doué que moi pour mentir. Bref, ce n'était pas glorieux, c'était même un peu révoltant de se dire que j'avais été envoyé dans une école pour autiste, mais au moins nous avions un alibi qui généralement n’entraînait pas trop de questions à part le pourquoi qui trouvait généralement pour réponse que c'était le mieux pour ma condition, encore un truc qui ne me plaisait pas. « Il y a eut pas mal d'événements un peu perturbant et j'ai du mal à m'en défaire. Je me demandais donc si tu avais prit ton ordinateur ou si tu avais appris des trucs sympa depuis la dernière fois ? »

Par là, et normalement il le savait, je sous entendais toutes ses histoires d'aliens et de conspiration. Enfin ses histoires … je savais que pour lui ce n'était pas des fictions et … pour moi non plus ! Si je n'étais pas plongé au point où il en était dans la théorie du complot ou ce genre de chose, j'aimais bien entendre parler d'autre chose que la mythologie. Après tout, si les dieux grecques étaient réels, pourquoi pas les extra-terrestre et autres choses de ce genre ? Qui nous disait que nous n'étions pas tous contrôlé par « Le Silence » sans même le savoir car nous oublions tout ? Qui nous disait que quelque part il n'y avait pas réellement une porte des étoiles avec des équipes nous protégeant en permanence des Goa'uld ? Ou encore qu'ici et là une espèce alien voulant monter un empire intergalactique s'étaient implantée pour essayer de rendre la Terre plus civilisée en remplaçant les trouble fête par des robots qui ne sont pas des robots remplit de liquide bleu ? Si tout cela pouvait être angoissant, moi je trouvais cela fascinant et plus encore aujourd'hui alors que je voulais oublier que l'ennemie numéro un ne venait pas de la mythologie ni d'en haut mais bien de l'humanité elle même.

Il était gentil quand même Marvin, il entrait toujours dans mes délires. Comme ce moment où j'avais comparé notre petite phase de retrouvailles avec une série télévisé en prenant justement cet air gêné qui collait juste parfaitement à la situation que je venais de décrire. Résultat ? Je souriais plus encore, notamment avec ce qu'il ajouta. Il n'y avait qu'avec lui que je pouvais rire de cette manière, les autres me regardaient juste d'un air soit totalement triste, soit complètement blasé. Bien qu'à dire vrai je préférais encore les blasés que ceux qui me prenait en pitié. Après tout, que pouvais-je y faire si parfois j'avais du mal à me convaincre que nous n'étions pas réellement une série télévisée au tout début de sa saison ou même juste des personnages inventés par diverses personnes devant des écrans et voués à interagir entre eux afin de vivre diverses aventures pour aider nos créateurs à s'évader ? Je n'étais pour ma part pas trop convaincu que l'on soit des victimes comme Truman, personnage réel mais dont tout autours était faux. Cependant je n'étais pas du tout fermé à l'idée de n'être qu'une fiction et de n'avoir aucune réalité, mais dans ce cas mon créateur devait avoir de sérieux problèmes psychologiques pour avoir créé un personnage tel que moi même.

« Je crois pas que l'on soit entourés d'acteurs, mais il est fort possible que nous ne soyons même pas réel sans le savoir. Mais même en nous donnant des preuves nous serions donc incapable de voir la réalité car notre script ne nous l'autorise pas. Il y aura juste quelques Deadpool, des gens qui saurons dans quel numéro nous sommes et à quel page mais que personne ne prendra au sérieux car eux même s'en foutent. »

Puis était-ce si mal d'être un personnage de fiction ? La seule chose qui était à espérer était de ne pas ennuyer le lecteur … ou le spectateur, tout dépend de la forme de la fiction. Car si il s'avérait que la recette ne marche plus alors il faudrait petit à petit effacer le personnage pour le remplacer par un autre, soit de manière douce, mais alors nous tomberions dans l’oubli et n'aurions plus de réel existence que pas les flash back et guest apparitions, soit de manière plus violente afin de relancer l'action pour tous les autres au dépend du personnage que le public n'adule plus vraiment. Alors espérons que nos personnages à nous deux rencontrerais beaucoup de succès, car dans ce cas nous serions assurer de s'en sortir, au moins jusqu'à une saison six ? Six étant un bon nombre de saisons avant qu'une série s'essouffle et là nous n'étions encore qu'à la saison un, du moins un bis ! Pourquoi je disais cela ? Je ne sais pas … disons simplement que je nous voyais bien avoir eut une saison un pilote, avec plus ou moins le même plot mais en légèrement différent, comme plus tôt dans le temps, et ayant finalement eut un reboot afin de mieux correspondre aux attentes du public, avec un nouveau nom, de nouveaux personnages et certaines anciennes tête afin de créer la nostalgie. Plus qu'à espérer que la sauce prendrait à présent et que nous ne serions pas un autre Game of Thrones où apprendre le nom des personnages devenait quelque chose d'inutile vu que l'on était presque assuré qu'après un ou deux épisodes ces dits personnages se feraient tuer.

« Tu verrais qui pour te jouer Marvin ? Pour mon personnage je verrais bien un acteur néerlandais … le genre qui aurait fait plein de petits films peu connus mais tous acclamés dont certains court-métrage écrit par lui même. »

J'étais encore partit loin, comme je le faisais souvent. Bientôt je serais en train de planifier ce qui pourrait possiblement se passer ensuite et les ellipses qu'il y aurait à faire pour créer un bon épisode et avec une bonne fin. Cela dit je me rendis compte qu'encore une fois je m'éloignais un peu trop de la réalité quand Marvin commanda un Coca. C'est vrai, je n'étais pas là pour monter un show, mais passer du bon temps avec un ami et ce serait bien dommage qu'au final il se retrouve à parler à quelqu'un qui n'est pas mentalement là même si physiquement il se trouve juste à côté de lui. Surtout que c'est moi qui l'avait appelé, alors si je devais respecter un peu les codes du respect dans les relations à entretenir avec une autre personne, c'était bien de rester mentalement dans cette rencontre. Puis … cela pouvait donner une belle scène cette discussion dans un café, le genre de scène où tout est calme et où on peut apprendre à connaître un peu plus en profondeur les protagonistes avant de se replonger dans les batailles et le sang. Oui, je pouvais fonctionner avec ça. D'ailleurs je me demandais de quel ingrédient secret il parlait … mais j'avais laissé trop de temps pour lui poser la question, donc je laissais couler pour le moment.

« Te sauver la vie ? Oh ! Avec mon appel tu es sortie juste à temps avant qu'une bombe n'explose ! Voila qui pourrait faire une histoire super intéressante. Mais si ça avait été le cas, il aurait été inconscient et surtout illogique d'être venu ici paisiblement pour commander un coca … mmmh … c'est quoi l'ingrédient secret ? »

Bon d'accord, j'avais du mal à mettre un frein à mon imagination en ce moment. Mais au moins j'avais pu demander quel était ce fameux ingrédient secret que je ne comprenais pas. Mais surtout je me mis à lui parler de la raison de mon appel, du fait que … oui, disons le, les choses n'allaient vraiment pas bien, du moins pas au mieux pour moi en ce moment. Mais comment faire pour obtenir son aide alors que je ne pouvais pas lui raconter toutes l'histoire ? C'était dur de se faire comprendre quand on ne pouvait même pas dire pourquoi on se sentait réellement mal. Mais au fond j'espérais trouver une solution sur place … Voila qui semblait être une grossière erreur car rien ne me venait, hormis mon plan d’origine qui était de simplement traîner avec lui et qu'en parlant simplement de nos passions cela m'aiderait à me sentir mieux, ce qui semblait être un plan assez viable. Et là dessus Marvin ne perdit pas vraiment une seconde, sortant son ordinateur qu'il démarrait lentement, m'expliquant que de toute manière si un jour il ne l'avait pas c'est qu'il aurait été remplacé par autre chose. Je souriais, amusé, c'est vrai que si jamais il ne l'avait pas eut j'aurais douté et cela semblait être un bon indice pour voir si c'était toujours Marvin que j'avais devant moi et personne d'autre. L'avantage entre geek, c'est que l'on était tellement difficile à comprendre qu'il était plus qu'aisé pour nous de savoir si la personne qui était en face était vraiment la personne qu'elle prétendait être. Mais surtout je sautillais presque sur place quand il me parla de mes séries et du trailer de Doctor Who. Malheureusement à la colonie niveau technologie … ce n'était pas le top. Donc quand je passais énormément de temps là bas je n'avais pas vraiment l'occasion de voir toutes ces choses que j'aimais. Alors quand il me ramenait tous ces trésors … j'étais comme un gamin au moment de l'ouverture des cadeaux de noël.

« Je prend note pour les réptiliens. Et vraiment ? » Je levais les bras, les maintenant tendu en l'air sans forcément émettre de son de joie ou autre, juste répondant « T'es le meilleur ! Merci beaucoup ! »

Et à cela j'abaissais mes bras, prêt à écouter ses nouvelles théories, ayant tout deux un peu de temps avant que l'ordi ne soit complètement allumé pour me montrer quoi que ce soit dessus. Et il me parla du pastafarisme, ce qui me fit avoir un immense sourire. Je trouvais cela très amusant et, maintenant qu'il en parlait, ça me donnait aussi très fin. J'avais une terrible envie de spaghettis avec des boulettes de viande à présent.

« Si on le mange, tu penses que l'on devient un dieu ? Ou alors qu'avec ses spaghettis il nous attrape les organes pour nous broyer de l'intérieur avec ses boulettes ? Et le film « Tempête de Boulettes Géantes » du coup, est-ce que ce serait un film de propagande pour ce culte ? Et du coup est-ce qu'il existe des demi-dieux de ce dieu spaghettis ? Ils doivent avoir une tête étrange ! Et je me demande à quoi peut bien ressembler leur … » bungalow … voilà ce que je voulais dire, leur bungalow. Mais si il était amusant d'imaginer un bâtiment fait de spaghettis, je me rendais surtout compte que mon interlocuteur n'était pas un camarade de la colonie et que même avec lui il vaudrait mieux que je fasse attention à ce que je disais. Alors après une seconde de silence, à peu près le temps de ma réflexion, j'essayais de changer ma phrase en court de route « membres … à quoi ressembles leurs membres. Cela doit donner une bestiole tentaculaire, héhé. » Il y avait de la gêne dans ma voix … mais vu que c'était souvent le cas j'espérais que ça passerait tranquillement.

Je l'écoutais, Marvin et ses idées qui concordaient avec les miennes et sans jamais se forcer ni faire semblant pour me faire plaisir et je souriais, souriais de la manière la plus naturelle au monde. Car à présent je commençais à l'imaginer cette série télé, cette comédie fantastique dont il parlait et je trouvais cela tellement agréable. Car après tout, si c'était une série de ce genre alors cela finissait toujours par bien finir, il y avait des happy end pour tout le monde, enfin presque mais généralement il y avait quand même 96.8% pour que chaque personnage obtienne au moins un beau départ à la fin avec un bel avenir qui se présente devant lui. Dans ce cas le futur se faisait déjà beaucoup moins terrifiant, pour ne pas dire plutôt rassurant car savoir que l'on va s'en sortir quoi qu'il arrive était tout de même le meilleur moteur possible pour tenir sur la longueur. J'allais essayer de fonctionner avec cela pour le moment, puis cela expliquais pourquoi on mettait un personnage asperger dedans, ils étaient attachants et permettait d'avoir une vision différente des choses voir même un simili point de vu extérieur sur la série où ils avaient un rôle. Par contre si ce n'était pas le cas, toujours cette idée d'attachement mais ce genre de personnage avait toujours une fin tragique afin de créer une très forte empathie dans la publique qui verrait, impuissants, l'injustice de ce monde qui n'aura même pas épargné un petit handicapé. Mais je n'allais pas laisser cela arriver, j'allais faire tout ce qu'il fallait pour mettre en place les élément de cette comédie qui était si plaisante et ainsi aussi empêcher le fait que Marvin soit l'élément gênant voué à disparaître dans d'horribles souffrances … Il était mon meilleur ami.

« J'imagine déjà le titre de la série dans laquelle nous serions ! Quelque chose du genre « Marvin and the Weird Monsters » ! Avec un Marvin personnage principale qui vivrait des aventures extravagante avec des monstres et des aliens façon Sarah Jane mais en plus adulte et où je serais le coéquipier bizarre mais qui a toujours les anecdotes bizarres mais pleine de sens à raconter face à chaque situation étrange. Et en fait ce café serait plus ou moins notre base secrète et notre sanctuaire avec dans l'arrière salle un bureau caché à la Chuck d'où nous pourrions diriger nos opération. Il ne manquerait plus que le personnage féminin à la beauté fatale et au caractère fort bien qu'avec une sensibilité cachée très profonde avec qui tu pourrais développé un love interest … de là nous aurions quelque chose qui pourrait tenir la route et marquer possiblement une génération avec des histoires sérieuses, pleine d'émotions et de moment de suspens mais surtout toujours un fond comique qui permettra de garder une légèreté agréable pour quiconque voudrait juste se détendre devant un bon divertissement. »

Je lui faisais un grand sourire, espérant que cette petite idée lui serait aussi plaisante à lui qu'à moi même, sentant un certain stress chez le plus vieux dont je ne pouvais pas dire la provenance et souhaitant l’apaiser un peu comme lui même arrivait à le faire. Et déjà j'avais enchaîné un autre sujet sur qui pourrait nous représenter au mieux au travers d'une fiction, décrivant l'acteur que je voyais prendre mon rôle et m'attendant à ce que Marvin en fasse tout autant. Et lui justement m'avouait y avoir déjà pensé plusieurs fois, ce qui ne me surprenait pas vu le personnage, se voyant jouer par un acteur anglais avec un accent prononcé, m'avouant donc par la même occasion qu'il regrettait de ne pas en avoir hérité. C'est vrai que les accents avait ce côté exotique très intéressant, j'aurais moi même aimé en avoir un parfois, comme l'accent canadien ou alors gallois, il était très drôle l'accent gallois. Il n'était d'ailleurs pas rare que j'imite les accents, souvent quand je m'inventais un personnage afin de m'aider à gérer certaines situations.

« Tu n'as qu'à le créer ton accent. Tu veux parler comme un britannique ? Dans ce cas entraînes toi à le faire et là tu pourras être exactement le personnage que tu veux, avec l'accent et tout et joué par un charmant mais mystérieux acteur anglais créant l'attraction par son physique atypique, perçant petit à petit dans les productions américaine et déjà un ovni sur le sol britannique, apparaissant dans chaque film et série provenant de leurs frontières ! »

Pour le reste il avait prit avec humour ma petite extrapolation sur le fait que je lui avait sauvé la vie … j'avoue que je ne savais plus vraiment si j'avais essayé de faire de l'humour ou pas, mais je riais quand même. Pour le reste il m'expliqua à propos de l'ingrédient secret du Coca Cola … j'avoue que j'étais un peu déçu. Déjà par le fait qu'il n'y avait pas de réel réponse, que c'était toujours un secret même si il est vrai que si cela n'en était plus un alors il aurait été absurde de dire qu'il s'agissait d'un secret vu qu'il serait connu, mais au moins je me consolais en imaginant quelque chose de vraiment exotique ! Pourquoi pas un produit venu d'ailleurs ? J'espérais juste profondément qu'il ne s'agissait pas des sécrétions d'un démon répugnant ressemblant à une grosse larve et ayant pour effet de rendre la population de la terre entière aussi combative qu'un …. je ne trouvais pas de comparatif satisfaisant, mais disons simplement que espérais que ce n'était pas un produit immonde de ce genre pour nous rendre amorphe.

« J'ai plus envie de coca d'un coup … si jamais ça vient en réalité du corps d'une horrible bestiole pour nous rendre dépendant … c'est pas très ragoûtant … »

J'avais totalement oublié, ou alors omis volontairement ? Que Marvin venait justement de commander un coca. Enfin déjà j'oubliais de nouveau, tout comme j'allais oublier ma réflexion et prendrait de nouveau de ce soda très rapidement, c'était certain. Je me concentrais à la place à nouveau sur notre conversation, notamment car il arrivait à énormément me divertir avec tout ce qu'il apprenait soit sur la conspiration, soit sur les sectes ou même parfois les contacts. Et pour aujourd'hui c'était donc un culte, celui du dieu en pattes ! Qui avait donné la conversation qui aurait dû être la plus absurde au monde mais qui pour nous paraissait juste totalement naturelle, ce qui était sans doute le plus effrayant si nous n'étions pas nous. J'avais cependant eut un petit moment de frayeur, faisant on comparaison un peu trop hâtive à ma véritable vie mais qui devait rester secrète. Mais fort heureusement il ne sembla pas relever, à la place je me contentais de sourire à ses réponses et hypothèses.

« Et comme l'alien tu penses qu'il prendrait les caractéristique de l'hôte dans lequel il a incubé ? Ce serait tout de même absurde, non ? Ou intéressant, je ne sais pas trop … d'imaginer Sigourney Weaver en tant qu'Ellen Ripley chasser un monstre fait de spaghettis et qui à défaut de vous asperger d'acide en cas de blessure vous recouvre de sauce bolognaise. Et aussi tu imagines la scène avec la reine Alien où Ripley est dans l'exo-armure de chargement ? Le pire c'est que ça pourrait faire la meilleure série B de tous les temps, celle avec huit suites et un reboot qui massacre la série originale mais que l'on va quand même regarder cent fois car c'est trop trop cool tellement c'est ridiculement génial. » Après tout c'est vrai, cela aurait la classe ! « Pour les demi dieu, ouai, plus ou moins dans la même idée mais avec en plus des bras fait de spaghettis, totalement tentaculaires et qui s'agiteraient dans tous les sens en se déplaçant et faisant flipper tout le monde même si ça serait pas très dangereux. » Et encore une fois je sautillais sur place en entendant le son de l'ordinateur et surtout Marvin me demander ce par quoi je voulais commencer. Et …. franchement je ne savais pas ! Je voulais tout ! « Euuuuh …. euuuuh …. euuuuh …. » oui, j'étais réellement en train de buguer, trop de choix me faisait sauter la cervelle. Donc forcément retour de mon toc, je touchais les paumes de mes mains avec chacun de mes doigts et mon regard se perdait dans le vide. J'étais pas capable de me décider, pas tout seul.

Spoiler:

Spoiler:

N'empêche, à bien y repenser, j'avais une relation bien singulière avec cet adulte. Oh sur le papier j'en étais presque un moi même mais … disons que les gens de vingt ans ne traînaient pas beaucoup avec ceux de quarante-cinq. Après il s'agissait là d'un cas particulier, beaucoup dirait que cela était à cause du fait qu'il était quasiment mon oncle à présent mais … ce n'était pas pareil, pas tout à fait cela. Car ces conversations que l'on avait, ces égarement et autre sur lui personnage principal d'une série et moi le second … Je n'étais peut être pas très doué avec tout cela mais ça me paraissait bien être de l'amitié plus qu'autre chose, pas une relation définit par une quelconque différence d'âge qui, au final, créait malgré tout un fossé entre deux personnes. Mais là non, rien, je riais simplement, riais comme ci je n'étais pas différent de qui que ce soit, pas bizarrement ni mécaniquement, juste franchement et avec le plus naturel des sourires. Au final il arrivait vraiment à me faire sortir de mes craintes et de mes idées sombres. Cela faisait du bien de voir que l'humanité n'était finalement pas totalement gangrené, que tous ne faisaient pas partit de ces étranges individus armés et qu'il restait des gens, comme Marvin, qui ne feraient sans doute aucun mal aux demi-dieux. À dire vrai je me disais qu'il adorerait ça même et peut être … peut être que je devrais lui en parler … un jour oui, quand je serais moins terrifié par tout ce qui m’entoure.

« Bien sûr, tu as le profil parfait. Tu casses l'image du héros classique, moins lisse, avec un caractère plus travaillé. Le genre qui même en secondaire aurait plus de charisme que le principale et attiserait les communautés de fan. » Dis-je avec un ton presque trop sérieux et calculateur, comme ci je comptais réellement créer cette série et que j'avançais mes arguments à mes collègues. J'eus un petit sourire timide en repensant à sa dernière remarque « Oui … oui … cela pourrait être bien … un épisode à moi où je viendrais te sauver. »

Je rougissais un peu mais surtout car l'idée d'avoir moi même un épisode ne me traversait que rarement l'esprit et … c'était agréable d'imaginer être sur le devant de la scène pour une fois. Après quoi je continuais avec mon imagination débordante sur ce qu'il faudrait pour le succès d'une telle série, un personnage féminin au fort caractère et qui avec le héros créerait toutes ces situations ambiguës et ces tensions pendant une saison ou deux, un peu comme le personnage de Sarah Walker dans Chuck. Sur le coup Marvin sembla réagir à quelque chose que j'avais dit, regardant par dessus son épaule, mais je ne compris pas. J'eus cependant un sourire amusé quand il me parla de sa collègue.

« Tututut ! Le love interest est toujours possible, car justement tout l'intérêt de ce dernier c'est que le héros l'ignore complètement et refuse de croire que cela puisse être possible. Cela se trouve il existe déjà mais tu n'en as même pas conscience. Mais … » Je réfléchissais à certains détails qui me paraissaient étrange, me reconnectant quelques instants à la réalité « Pourquoi une informaticienne aurait le savoir et les compétences pour briser chaque os du corps ? À t'entendre elle aurait tout le profil d'une espionne. »

Je me plongeais alors dans une intense réflexion, tentant de donner de la logique à tout cela. Mais heureusement pour Marvin j'avais de nouveau glissé hors de la réalité, j'avais oublié les soldats de la colonie et je cherchais des explications plus proches de la Romanov, de Black Widow et si elle s'en approchait de près ou de loin ? Y avait-il un SHIELD ? J'étais sur le point de faire le parallèle avec ma peur même si cela aurait été tout à fait absurde mais la voix de Marvin me sortit de mes pensées avant que ces dernières n'arrivent à faire la connexion après un long chemin détourné.

« Oh oui ! Comme EDI dans Mass Effect ! Et doublée ou jouée par Tricia Helfer. C'est un peu cliché, je sais, mais j'aime bien cet actrice, elle serait parfaite pour le rôle, même si la pauvre joue bien souvent des machines. Il faudra juste se méfier si elle commence à proposer des gâteaux, le gâteau est toujours un mensonge ! »

Et voilà ! Mass Effect, Battlestar Galactica, Portal, en moins de quinze secondes mon esprit venait de se faire croiser trois nouvelles références, à croire que ma vie n'était qu'une référence à quelque chose. Mais dans ce cas à quoi moi même faisais-je référence ? En vrai rien qu'à cette pensée le nom de dizaines de films et séries me venaient en tête … comme quoi finalement je n'étais pas un cas isolé. C'était à la fois rassurant mais aussi … redondant … j'étais un cliché scénaristique, ce n'était pas très valorisant comme idée ! Après quoi nous avions dévié sur le choix du casting, sur qui pourrait nous représenter avant de dévier de nouveau sur la nature même du coca, m'amusant à lui dire que peut être ce liquide que moi même j'appréciais particulièrement pouvait être un nouveau style d'armement visant à contrôler la population en la rendant dépendante et docile. La conquête par des moyens détournés … après tout qui pouvait bien dire que cela n'était pas le cas ? Je souriais en tout cas à le voir un peu paniquer à cette idée, se demandant si cela pouvait être sérieux avant d'ajouter de ce ton terriblement sérieux que j'avais toujours :

« Mais justement, si c'était vraiment efficace alors personne ne se poserait de question car personne ne s'en rendrait compte. La tactique ultime, posséder l'humanité sans même qu'elle ne s'en rende compte, il n'y aurait pas plus grande victoire pour une entité maléfique. »

J'avais fait planer un doute dans son esprit et, bien que cela soit méchant, je me demandais combien de temps il allait durer avant de lui avouer que j'avais tout inventer, même si pour le coup je ne pouvais pas être certain qu'il n'y ait as une part de vérité dans mes paroles, allez savoir ! Mais l'on se mit à parler de ces étranges religions, de ces étranges sectes vénérant un dieu fait de pattes et tentant d'imaginer à quoi la progéniture d'un tel dieu pourrait ressembler. J'avais d'ailleurs failli gaffer … mais heureusement mon camarade n'avait absolument rien remarqué.

« hahaha, remarque ! Peut être qu'un nanar a déjà exploité cette piste ? Peut être y-a-t-il un film justement sur Alien le Retour version spaghettis. »

Et je riais plus encore en le voyant faire son imitation de l'alien se déplaçant sur des jambes de spaghettis, manquant même de faire chuter son ordinateur dans le feu de l'action. D'ailleurs en parlant de ce dernier il avait signalé qu'il avait enfin fini de démarrer. Je m'étais donc rapproché, tout excité, moi qui pouvait si peu profiter d'internet à cause de ma condition de demi dieu, les portables notamment étant interdit dans l'enceinte de la colonie. Cependant quand il me demanda de faire un choix sur ce que je voulais faire … ma condition me rattrapant et me faisant littéralement planter comme une vieille machine, incapable de me décider sur quoi que ce soit et obligeant ainsi Marvin à prendre la décision pour moi. Je me stoppais donc dans mon action pour simplement acquiescer d'un mouvement de tête, les yeux fixé sur l'écran à présent, comme ne voulant pas rater un morceau de ce qui pourrait bien passer dessus, même simplement la souris se déplaçant sur le bureau.