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Sujet: Catch me if you can ! (abandonné) Lun 24 Aoû - 22:41
Catch me if you can !
La quiétude qui berçait la colonie romaine, ces derniers temps, avait incité Haytham Cassidy à prendre le temps de réfléchir. Et sa rencontre « fortuite » avec cet étrange type, l'avait décidé à quitter le Camp Jupiter, pour retourner vivre à New-York. Bien-sûr il n'avait pas exclu l'hypothèse de devoir retourner au Camp si une menace se profilait à l'horizon, mais présentement il préférait reportait toute son attention sur sa vie à New-York.
« -Où est-ce que je pose ce carton Hay ? » demanda Sean, le gérant du Pub dans lequel Haytham exerçait, durant quelques soirées, ses talents insoupçonnés de barman. Le fils de Mars, qui avait monté, en une fois, une bonne partie des cartons, se précipita vers son ami qui tenait avec difficulté, un carton sur lequel était inscrit en majuscules noires « Souvenirs »
« -Laisse, je vais le prendre celui-là ! » déclara Haytham en délestant son ami du pesant carton qu'il déposa sur la pile disposée près de la fenêtre. Sean s'épongea le front, l'ascenseur, qui ne marchait qu'une fois sur deux, ne lui avait pas rendu la tâche facile et contrairement à son camarade, le jeune homme éprouvait plus de difficultés à grimper autant d'escalier avec des charges aussi importantes sur les bras.
« -Décidément, ça n'était pas de tout repos. Tu aurais pu choisir un appartement avec moins d'étages à monter »
La réflexion de Sean, amusa Haytham qui pour se faire pardonner avança vers le frigo qu'il avait branché la veille. Il en sort deux bières et en tend une à son ami.
« -Tu ne voulais pas faire un peu d'exercice ? Et puis j'avais envie d'un peu plus de tranquillité. »
« -Hauteur n'est pas synonyme de tranquillité tu sais ! »
« - De là où je viens si ! Et puis regarde la vue, ça en vaut très largement la peine. »
Sean, bière en main, se posta près de son ami et observa la vue qu'il leur était offerte. Haytham disait vrai, le panorama était bien sympathique, suffisamment pour faire oublier les quelques allés retour réalisés, la plupart du temps, sans ascenseur.
« -Mais comment tu as fait pour monter le gros mobilier ? » s'enquit de savoir Sean. Haytham, qui mentait très mal, se retrouva en mauvaise posture. Il devait trouver une justification plausible et vite, quoique…
« -J'ai tout monté moi-même ! Et si tu es sage, je te monterai mon costume de superman, caché dans la penderie. »
Sean haussa un sourcil puis éclata de rire. Haytham n'était pas un comique, il avait son humour à lui et rare étaient ceux et celles qui parvenaient à le comprendre. Sean en faisait parti. Il connaissait le demi- dieu depuis son retour d'Irak. Il avait d'ailleurs été l'un des premiers à l'aider à se dépêtrer d'un alcoolisme naissant. Étant lui-même un ancien alcoolique, Sean n'avait pas jugé Haytham, il lui avait offert la seconde chance dont en l'avait privé. À ce titre, le fils de Mars, lui en était reconnaissant et lui avait fait promettre d'être toujours là pour lui. À n'en pas douter, l'attaque perpétrée par des humains au sein des deux colonies, n'avait rien changé au regard que portait Haytham sur les humains. Il ne faisait aucun amalgame et refusait de souscrire à la généralité à laquelle s'était rallié bon nombre de ses semblables.
« -Mine de rien c'est un sacré appartement. Ca n'est pas avec le salaire que je te file que tu peux te payer un tel endroit. Alors, dis-moi tout ! »
« -J'ai disons un autre boulot qui arrondit les fins de mois » déclara Haytham en délestant sa bière d'une gorgée. Sean, visiblement perplexe, leva un sourcil, mais n'étaya pas davantage sa curiosité. Ainsi, il termina sa bière et laissa son ami seul dans son nouvel appartement. Sans perdre une seconde, le fils de Mars, se précipita sur ses cartons, qu'il déballa un à un. Le déballage lui prit toute l'après-midi. Peu à peu l'appartement se remplissait et reprenait vie à la grande joie de son nouveau propriétaire qui ne redoublait pas d'effort pour achever au plus vite, la tâche qu'il avait décidé de mener seul. Arriva enfin le déballage du dernier carton et pas des moindres. Avec précaution, Haytham ouvrit ce carton qui contenait les souvenirs de toute une vie. Il y avait d'abord quelques photos issues de ses différentes missions au Moyen-Orient et les médailles qui allaient avec. À force de fouiller, Haytham trouva enfin ce qu'il cherchait. Du tréfonds de ce carton, il sortit un album de photo, lourd au vu de tout ce qu'il pouvait contenir. Le demi-dieux s'assit sur son canapé et commença à feuilleter l'album. Il vit le visage souriant d'une mère aimante qui savourait les premiers pas de son enfant. Il vit l'immense part de premier gâteau d'anniversaire qu'on lui avait confectionné pour l'occasion. Il continua donc à tourner les pages et tomba sur cette photo, ô combien précieuse. Il l'a sorti de sa pochette et prit le temps d'observer le cliché comme s'il le découvrait pour la toute première fois. Deux enfants semblaient s'amusaient ensemble tandis que leurs mères riaient aux éclats. Haytham posa un doigt près du visage de la petite fille qui se trouvait à ses côtés. Elle souriait de bon cœur, un sourire à damner les dieux.
« -Autumn » dis-il avec une pointe de nostalgie dans la voix. Il reprit le feuilletage de son album et trouva d'autre photo émanant de l'époque où lui et sa mère avaient posé leur valise chez les Lond Il se souvint de la Nouvelle-Orléans, de toutes ces couleurs, ces saveurs, des grandes fêtes traditionnelles, du jazz qui résonnait à chaque coin de rue. C'était une belle époque où il pouvait encore rêver sans crainte, où l'innocence et la candeur assaillaient son esprit, une époque où son cœur s'était mis à battre pour la toute première fois, une époque où l'amour avait pénétré sa vie. Le regard d'Autumn, d'un bleu insondable, lui revenait peu à peu malgré les 28 années de séparation. Son regard se porta alors sur la petite pile de lettre qui se trouvait encore dans le carton. Toutes étaient adressées à Autumn, mais rongé par la culpabilité, il n'avait jamais trouvé le courage de les expédier. Il posa le paquet et reporta toute son attention sur l'album photo. Il se demandait bien comment était Autumn à présent et ce qu'elle était devenue. Piqué par la curiosité, il alla prendre son ordinateur, lança le navigateur de recherche, mais il ne put se résoudre à entrer le nom d'Autumn dans la barre de recherche, car en effet son portable venait de sonner. Sans plus attendre, Haytham décrocha.
« -Ouais allô ! Oui, c'est moi ! Quoi maintenant ? On ne m'a pas prévenu. 4000 dollars. Ok j'arrive » Il raccrocha et souffla ne manquant pas de se prendre la tête entre les mains. Un combat était prévu non loin de là. N'ayant pas de combattant sous la main, le bookmakeur attitré du demi-dieu, avait fait mandé l'un de ses contacts pour l'appeler et lui transmettre les coordonnés du lieu-dit. Sans plus attendre, Hay récupéra son sac, y glissa quelques affaires et quitta les lieux. Lunettes de soleil sur le bout du nez, il rejoignit sa voiture, posa son sac à l'arrière, démarra et s'éloigna. Il était prêt, du-moins c'est ce qu'il croyait…
Sujet: Re: Catch me if you can ! (abandonné) Mar 25 Aoû - 17:39
Catch me if you can !
Marvin, Haytham & Autumn
La nuit avait été plutôt éprouvante et lorsque la jeune femme réalisa l’heure qu’il était, elle eut un profond soupir. La belle militaire avala un café froid qui se voulait le plus serré possible avant de prendre une longue douche chaude qui déliait peu à peu ses muscles endoloris par la nuit passée à feuilleté le compte rendu des recherches de Marvin sur ce qu’elle lui avait demandé. Et il en avait trouvé des choses, l’informaticien. Elle lui payerait sûrement un restaurant lorsqu’Autumn aurait mis la main sur Haytham. A supposé que son cerveau et son cœur sortent intacts de cette confrontation avec un passé plus ou moins lourd à supporter. La brune sortit de sa douche, s’enroulant d’une serviette d’un rouge profond avant de se regarder dans le miroir. Etait-elle encore la fillette de cette époque ? L’image qui se reflétait se superposait avec celle de l’enfant qu’elle était, rieuse, souriante, aimante et confiante en l’avenir. Tout ce qu’elle n’était plus… Tout ce qu’elle aurait aimé être encore. Tout ce qu’elle ne serait plus jamais.
D’un profond regret passait une lueur d’espoir. Si elle le retrouvait, si la chasseuse mettait la main sur le Sang-mêlé pourrait-il faire retrouver l’esprit à sa mère ? Après tout, son père avait affirmé à Autumn que c’était Haytham son grand amour qui avait causé autant de perte et de tristesse. Au fil du temps, à force d’entendre cette même rengaine, la belle avait fini par y croire et par s’y accrocher. Quittant la salle de bain, la trentenaire décida de s’habiller pratique, sait-on jamais ce que cette journée pouvait révéler encore. Elle revêtit un jean qu’on appelait slim bleu ainsi qu’un débardeur noir. On pouvait voir quelques-unes de ses multiples cicatrices qui barraient sa peau jadis parfaite. Elle laissa ses cheveux longs pour qu’ils sèchent à leur guise avant d’enfiler des chaussettes puis des converses lorsqu’elle reçut un appel d’un de ses contacts. Haytham était réapparut à New York d’après ce dernier. Son cœur manqua un battement. Il était si proche et en même temps si loin. Raccrochant au nez de son interlocuteur, elle prit son sac, un manteau avant de filer au QG du DCLEM pour aller retrouver un certain génie de l’informatique.
Une fois arrivée, elle fonça telle une tornade au bureau de Marvin, jetant plus que posant son sac à main dans un coin du meuble. Autumn fit pivoter la chaise de l’homme et elle se plaça devant lui, le fixant d’un air on ne pouvait plus sérieux. « Haytham est dans la ville. Trouvez-le. Et vous aurez le droit de venir avec moi sur le terrain. » Puis elle s’assit sur le bureau lui-même avant de fixer l’écran de son collègue, ses doigts pianotant sur le bois en signe d’impatience. Il fallut attendre la fin de l’après-midi pour qu’enfin une piste pointe le bout de son nez. Elle ne laissa même pas le temps à Marvin de se retourner qu’elle l’attrapa par le col, prenant son sac de son autre main et elle marcha le plus vite possible vers sa voiture avant de démarrer en trombe, direction la zone où était supposé être l’enfant de son passé. Pauvre informaticien, il allait se retrouver dans une bien mauvaise passe lorsque les deux adultes se retrouveraient enfin. Peut-être même qu’Autumn le plaindrait si elle n’était pas aussi obnubilée par son amour de jeunesse.
Sujet: Re: Catch me if you can ! (abandonné) Jeu 27 Aoû - 9:02
Catch me if you can !
Haytham ₪ Autumn ₪ Marvin
Marvin regardait avec la plus grande attention deux vidéos provenant des caméras de surveillance d'un magasin de fleurs. Sa mission du jour était de comparer les deux vidéos, car la vendeuse du magasin était suspectée d'être un monstre, il fallait donc établir des preuves et des habitudes avant de passer le relais aux agents doubles. L'informaticien avait toutes les raisons de penser que sa journée se résumerait à cela... C'était avant qu'une tornade nommée Autumn Lond ne débarque dans son bureau.
Avant qu'il ne puisse lever les yeux de son écran à cause du bruit de la porte ouvert en trombe et du sac jeté dans un coin, sa chaise pivota brusquement et il se retrouva victime du regard de l'agent Lond, coincé dedans tel une biche hypnotisée par les phares d'une voiture. Pas le temps de dire bonjour ou d'afficher pleinement sa surprise que sa visiteuse prit la parole.
« Haytham est dans la ville. Trouvez-le. Et vous aurez le droit de venir avec moi sur le terrain. »
Le regard de Marvin s'illumina comme un gamin découvrant que Noël arrive en avance. Son premier réflexe fut de lâcher un : "Vous êtes sérieuse ?" Quelle question idiote ! Autumn Lond était toujours sérieuse. N'empêche qu'il ne pût s'empêcher de trouver çà trop beau pour être vrai. Lui ? Aller sur le terrain ? Enfin ? En compagnie de mademoiselle Lond, en plus. C'était un rêve sur le point de se réaliser. La meilleure carotte de motivation qu'on pouvait donner à un âne pour le faire accélérer. Ces derniers temps, le destin avait joué des mauvais tours à Marvin. Il s'était retrouvé pris dans un combat entre une demi-déesse et une Manticore, avait essayer de s’improviser agent de terrain pour se faire ensuite griller par sa cible... On aurait pu croire que ce genre d'expérience lui ferait réaliser qu'il était plus à sa place derrière un écran d'ordinateur et pas au cœur de l'action. Pourtant, malgré tout, sa motivation restait intacte. L'informaticien se mordit la lèvre et refit pivoter sa chaise pour faire face aux écrans.
"Ooook... C'est parti." Dit-il sur un ton déterminé en faisant craquer ses doigts avant de s'acharner sur son clavier.
Au début, il fut déstabilisé qu'Autumn s'installe sur son bureau et non sur une chaise... Horriblement près. Puis, la pression dut au fait d'être observée par une personne qu'on admire passa petit à petit alors qu'il se concentrait sur sa recherche.
Marvin arpentait le net, le son des doigts d'Autumn qui pianotait d'impatience sur son bureau lui donnait l'impression d'avoir un métronome ou de faire un travail chronométré. L'informaticien restait plus ou moins silencieux durant ces recherches. Parfois, il lâchait un 'olah, où tu croyais aller, toi' ou un 'yess' quand il arrivait à forcer une sécurité.
"Pardon, ce n'est pas aussi passionnant que le travail sur le terrain." Marmonna-t-il avec un petit sourire d'excuse à un moment où il reprit conscience de la présence d'Autumn.
Pour une personne extérieure, sa traque virtuelle devait être assez ennuyeuse à contempler. Marvin basait ses recherches sur un principe, lui-même baser sur son expérience : lorsque quelque chose sortant de l'ordinaire apparaissait, les gens devaient en parler. Même si c'était illégal, même si ce n'était qu'une spéculation où une photo certainement retouchée à l'excès sur Photoshop. Le commun des mortels était poussé par l'envie d'en parler, de partager. Deuxième réalité : ces personnes pensaient l'anonymat et la sécurité du Net infaillible.
En fin d'après-midi, Marvin était tombé sur un forum complètement fermé aux visiteurs. L'informaticien se créa un compte à partir d'une de ces nombreuses adresses mail bidons puis se faufila dans les autorisations. Le forum de discussion parlait de freefight. Après avoir lu une dizaine (certainement plus) de sujets de discussion, il lâcha : "Trouvé ! Les membres de ce forum parlent d'un combattant avec une force hors du commun..." En plissant les yeux, il indiqua une adresse. "Il serait annoncé pour un combat dans quelques heures. Les paris montent déjà jusqu'à 4 000 dollars eeeeetttttt...." Marvin n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il se retrouva tirer en arrière par le col de sa chemise.
Marvin eut juste le temps d'agripper la sacoche contenant son ordinateur portable. Avant qu'il n'ait le temps de réaliser ce qui se passait, il se retrouvait dans la voiture d'Autumn qui démarra en trombe. Avec des gestes nerveux, l'informaticien boucla sa ceinture de sécurité.
Pendant tout le trajet, il se comportait comme un enfant qu'on conduisait au plus grand magasin de jouets du monde, serrant la sacoche contenant son précieux ordinateur portable contre lui. Dans la précipitation, il avait oublié de prendre ces lunettes Anti-Brume. Un détail qu'il n'avait pas encore remarqué.
"Whooouaawww, j'arrive pas à le croire. Je vais sur le terrain." Lâcha-t-il naïvement, toujours avec son grand sourire admiratif sur les lèvres et en regardant la ville comme s'il regardait le monde extérieur pour la première fois.
Parfois, il sortait de son rêve éveillé pour lâcher un 'Rouge ! Rouge ! Le feu est rouge !' car la manière de conduire de l'agent Lond était spectaculaire.
Finalement, le véhicule s'immobilisa. Marvin s'imposa une pause, pour empêcher de sortir de la voiture sur des jambes flageolantes et aussi pour bien assimiler le fait que... Mon dieu, il était sur le terrain ! L'informaticien plissa les yeux sur le décor qui les entourait, les bâtiments lui semblaient familiers. Puis sa mine hyper-expressive trahit le fait qu'il venait de réaliser quelque chose. Un fait qu'il n'avait pas réalisé en récitant l'adresse puisqu'il avait été arraché à son bureau immédiatement après.
"Je crois que j'habite tout près d'ici. Çà serait dingue... Dans le genre, comme le monde est petit." Commenta-t-il à voix haute, plus pour lui-même que pour Autumn qui devait se moquer de ce genre de détail. Serrant toujours son ordinateur contre lui, il se tourna vers l'agent expérimenté. "Alors... On fait quoi maintenant ?" Demanda-t-il avec une excitation manifeste de participer à une mission sur le terrain, même si ce n'était pas vraiment une mission officiel.
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Sujet: Re: Catch me if you can ! (abandonné) Ven 28 Aoû - 1:27
Catch me if you can !
Avant d'exercer la noble profession de barman, Haytham avait servi avec ardeur l'armée américaine et avant de la servir, il avait exercé tout un tas de petits jobs qui lui avait permis de subsister financièrement et de vivre par lui-même. Ainsi, lorsqu'il fut pourvu de suffisamment de moyens, il prit la décision de s'éloigner de la Nouvelle Rome et de quitter le Camp Jupiter. Il aspirait à autre chose que la Légion, il rêvait de plus de liberté, de se fondre dans la masse et de ne rien devoir à personne. Il voulait vivre sa vie, juste pour lui, sans se soucier du lendemain. Mais le rappel, un tant soit peu brusque, à la réalité, mit un terme à ses douces espérances. En effet, il dut se résoudre à retourner auprès des « siens » prêter main forte aux camarades grecques pour vaincre Gaia. Les deux colonies, unies dans l'adversité, payèrent chacune un lourd tribut. Haytham lui-même perdit des camarades. Jamais encore il n'avait connu pareil conflit et dans son fort intérieur, bien qu'étant la progéniture de Mars, il espérait ne plus jamais en connaître de tel. Tout comme il espérait ne jamais plus éprouver le plaisir qui l'avait tant de fois étreint lorsque épée en main il s'en allait combattre les adversaires. Il ne pouvait le nier, toute cette violence, tous ces combats, tout ce sang, rien ne l'avait rebuté, au contraire il avait aimé tenir le glaive et prendre la vie des créatures qui osaient le défier. Le cœur haletant, il se revoyait courir à travers les pleines, disparaître tel un fantôme dans la brume, pour attaquer ses adversaires. La violence avec laquelle il dispensait ses coups, laissait paraître un lien trop longtemps caché. Nul doute, que le Dieu de la Guerre pouvait se réjouir devant un tel spectacle. Le petit garçon craintif n'était plus et le « Penseur » comme l'appelait Autumn lorsqu'ils étaient enfants, n'était plus à présent qu'un souvenir.
Maintenant, lorsqu'il le pouvait, l'irlandais de naissance, traînait dans le bar de Sean et lui prêtait main forte. Mais la plupart du temps, Haytham Cassidy s'enfermait dans la salle de sport qui se trouvait à quelques encablures de son « nouvel appartement ». Il y passait des heures à soulever de la fonte sous le regard hagard des autres sportifs qui n'avaient jamais vu un homme soulever autant de kilos. Puis lorsqu'il se lassait de cet exercice, Haytham s'isolait encore un peu plus en allant frapper les quelques sacs de frappe misent à la disposition des sportifs dans l'arrière-cour. C'était, de loin, l'instant qu'il affectionnait le plus dans sa préparation physique. Bien-sûr pour ne pas dégrader le matériel, il devait alléger ses coups, mais le moment n'en restait pas moins agréable. Il ne pensait à rien, il se vidait la tête, il frappait encore et encore l'imposant sac avant que ce dernier ne lui revienne à la figure. Passé les longues séances d'entrainement, le jeune homme rentrait chez lui dans l'attente d'un nouveau combat. Peu à l'aise avec tout ce qui relevait de l'informatique, il avait fait demander à son bookmaker attitré de le mander par téléphone à chaque nouveau combat, lui évitant ainsi de se prendre la tête avec les désagréments informatiques.
Haytham arriva sur les lieux. Il s'agissait d'un vieil entrepôt laissé à l'abandon, du moins c'est ce que son aspect extérieur, laissait entrevoir. Pour n'éveiller aucun soupçon, il avait été demandé aux spectateurs de garer leur voiture un peu plus loin. Ne se formalisant pas des lois en vigueur, le demi-dieu se gara au plus près. Il releva ses lunettes de soleil pour prendre connaissance des lieux et récupéra le sac qu'il avait laissé à l'arrière de son véhicule. Il fit trois pas et fut arrêté par un colosse, probablement l'un des videurs qui lui fit un grand sourire et lui tendit une main qu'Haytham serra aussitôt.
« -Salut Hay ! Il y a du beau monde ce soir ! Bonne chance » lança l'homme admiratif. Haytham répondit par un petit sourire et s'éloigna pour regagner « l'entrée des artistes ». Le fils de Mars avançait tranquillement malgré l'enjeu. Avant même que le combat ne commence, il en connaissait l'issue, cependant les 4000 dollars de mise étayait davantage sa motivation. Il regagna le vestiaire qui lui était attribué pour ce soir et fut aussitôt sollicité.
« -Te voilà enfin ! » lança le bookmaker attitré du demi-dieu.
« -À ce qui paraît, il y a du monde ce soir ! » déclara Haytham en posant son sac à terre.
L'homme presque entièrement dégarni acquiesça et tendit une brochure à Haytham qui s'en saisit aussitôt et fut surprit de découvrir son adversaire.
« -C'est une blague ?! C'est un professionnel. Je ne combats pas les professionnels. »
« -Et bien il faudrait y songer. Hay, 4000 dollars c'est pas mal. »
« -Pas assez pour un tel combat. »
« -Ok je vois, monsieur fait sa diva ! Si tu lui bottes le cul je rajoute un zéro ! »
« -Rajoute un zéro supplémentaire, si je lui botte royalement le cul »
« -Pfff » souffla l'homme qui ne pouvait promettre une telle somme à son poulain.
« -Va pour 50 000 alors ! Tu en dis quoi l'ami ? »
« -J'en dis que tu as de la chance qu'on partage tous les deux un petit secret. »
L'homme qui tenait fermement ses béquilles s'éloigna sans plus attendre laissant ainsi le demi-dieu, seul, pour qu'il puisse commencer à se préparer.
« -Ah ces satyres ! » lança Haytham heureux d'avoir la créature sous la main. Malgré l'activité peu cathodique du satyre, le fils de Mars, s'était rapidement bien entendu avec et à deux, ils avaient, disons-le empoché un petit pactole (en tout bien tout honneur, cela va de soi). « À quoi bon avoir des capacités, si on ne peut les exploiter » tel fut le slogan lancé par le satyre pour convaincre Haytham de se joindre à son petit business. Et ce n'est qu'après dix futiles secondes d'hésitation que le demi-dieu accepta de rejoindre l'aventure.
L'arène improvisée commençait à se remplir progressivement. Les spectateurs, au vu du titre de l'un des lutteurs, c'étaient déplacés en nombre pour assister à ce combat. Les aficionados du pari, avaient dégainés les biftons et pariaient en masse sur le champion en titre, faisant d'Haytham le parfait outsider. Assit sur son banc, vêtu d'un débardeur noir qui laissait entrevoir ses quelques tatouages et d'un jogging de la même couleur, le demi-dieu se vider la tête. Il fit craquer chacune de ses articulations, ferma les yeux et prit une grande inspiration.
« -J'espère que vous allez profiter du spectacle père. » murmura le jeune homme à l'égard d'un destinataire invisible. Il se releva ensuite, ramassa sa veste et fit tomber un cliché qu'il ramassa aussitôt. Il fut surprit de voir le visage de la petite fille qui avait égayé son enfance. Son sourire ne le quittait plus à présent, comme un rappel de ce passé qu'il avait cherché à fuir.
« -Bon Hay, tu te ramènes ! » lança le satyre qui refit son apparition.
« -Oui oui j'arrive ! »
Le champion venait de passer le couloir pour rejoindre la cage où devait se dérouler l'affrontement. La foule déjà acquis à sa cause, scandait sans modération son nom. Haytham posa le cliché et quitta à son tour le vestiaire ignorant que la petite fille de la photo, n'était qu'à quelques mètres à peine et qu'elle avait bien grandit.
Sujet: Re: Catch me if you can ! (abandonné) Ven 28 Aoû - 15:23
Catch me if you can !
Marvin, Haytham & Autumn
Autumn était tellement impatiente de le retrouver, jamais elle n’avait été si près du but de sa vie. C’était la raison principale de son impatience, non pas que voir Marvin concentré et parler à son écran soit follement amusant, loin de là mais elle sentait cette euphorie. Celle qui disait qu’elle était sur la bonne voie. Certains appelaient cela de l’intuition, d’autres du talent. Pour elle, c’était juste un instinct presque primaire qui apparaissait au creux de ses tripes. Elle pianota un peu sur son téléphone pour envoyer un texto à son supérieur direct, demandant sa soirée qui fut presque aussitôt acceptée avant de reposer ses yeux sur un informaticien on ne pouvait plus concentrer.
Sa carotte avait parfaitement fonctionné et elle en était heureuse. Il en fallait peu pour booster un Marvin qui rêvait de devenir agent de terrain. Tout le monde savait qu’il ne voulait et n’attendait que cela. C’était de notoriété aussi qu’il tirait comme un pied et qu’il était aussi doué pour le job d’Autumn qu’une moule qui souhaitait danser la polka. Mais il fallait bien lui concéder une volonté sans faille qui pouvait se montrer bien utile. Dès que l’homme commença à lâcher les informations, la belle avait bondit sur ses pieds, le tirant déjà jusque sa voiture. Sur le chemin indiqué par le GPS, la militaire ne pouvait s’empêcher de sourire, franchement amusée de voir presque des étoiles dans les yeux de Marvin. On aurait dit un enfant. « Attention, je vous rappelle que c’est le fils de Mars. Alors évitez de vous battre contre lui. Ou de vous approcher de lui. Et de vous faire remarquer aussi. On vient assister à un fighting pas faire une arrestation. Et ne prenez pas cet air béat lorsqu’on sera à l’intérieur, il faudra paraître intéressé, dur à cuir. »
Elle avait l’impression d’être une mère poule mais il fallait que tout soit parfait si elle voulait avoir une chance d’attraper Haytham. Ou de le voir… Elle chassa l’image de l’enfant qu’elle avait aimé en se garant dans une ruelle proche du lieu du rendez-vous. Puis la belle descendit avant de planquer son arme entre sa veste en cuir et son haut. Son cœur battait si fort qu’on devait l’entendre sans mal. Une longue inspiration, une touche de rouge à lèvre et elle observa un moment son acolyte d’un soir. « Déjà, laissez votre ordinateur dans la voiture, il sera en sécurité. Ensuite, ajustez vos vêtements et vos cheveux. Puis, vous me collez, vous ne vous perdez pas. Et enfin… On improvise. » D’habitude si carrée dans ses traques, la brune n’avait, ce soir, pas le temps de faire dans la finesse. Il risquait de s’envoler comme un moucheron. Alors, d’un pas décidé, elle se glissa vers l’antre, fronçant le nez en remarquant le monde qu’il pouvait y avoir.
Il fallut jouer des coudes, surveillant également du coin de l’œil Marvin, pour trouver une place convenable. Elle entendait déjà les clameurs appeler son ami d’enfance alors que le match n’avait même pas commencé. Autumn observa la cage en frissonnant, cela lui rappelait la chambre d’hôpital de sa mère et ce n’était pas spécialement agréable. Puis, elle le vit, lui. Son regard fut happé par cette forme, cet homme qu’elle cherchait si hardiment. Le combat commença mais elle ne le remarqua pas, fixant presque désespérément cette silhouette qui lui promettait tant de chose. Plus rien ne comptait d’autre qu’Haytham. Pourquoi son cœur battait-il si fort ? Parce qu’il allait sauver sa mère. C’était sur ! Il allait réparer sa faute et la militaire y veillerait personnellement ! Cela devait se passer comme ça. Sans sentiment, sans larme et sans espoir surtout… Sans amour maintenant… « Haytham… Qu’es-tu devenu ? » Que sommes-nous devenus… ?
Sujet: Re: Catch me if you can ! (abandonné) Dim 30 Aoû - 11:18
Catch me if you can !
Haytham ₪ Autumn ₪ Marvin
Il allait sur le terrain. Il allait sur le terrain. Cette phrase passait en boucle dans son esprit alors qu'il expérimentait la manière de conduire tout en finesse de la belle Autumn Lond. Tout ce qu'avait l'informaticien comme expérience au niveau de l'action était purement théorique ou se basait sur des films, des jeux vidéos et son imagination sans fin. Aussi, sachant partir dans cette aventure avec un handicap, Marvin buvait littéralement les conseils de mère poule que lui prodiguait l'agent de terrain hautement qualifié qu'il accompagnait.
Il acquiesçait avec un 'hum hum' à chaque conseil donné. Ne pas chercher à combattre un fils de Mars, cela tombait plutôt sous le sens. Marvin était enthousiaste à l'idée d'être en cœur de l'action, mais pas suicidaire. En revanche, concernant l'air béat qu'il ne pouvait s'empêcher d'afficher... L'informaticien essaya de suivre cette dernière partie des conseils donnés par Autumn et y arriva à moitié. Il donnait toujours l'impression d'afficher sur son front l'inscription 'c'est le plus beau jour de ma vie' mais, au moins, il avait réussi à gommer son sourire radieux de la figure pour prendre la mine sérieuse de circonstance.
Son rythme cardiaque augmentait son allure alors qu'ils se rapprochèrent du lieu où se trouvait leur cible. Marvin ne pouvait s'empêcher de faire une remarque sur les lieux qui lui semblait familier. Se serait quand même dingue si son appartement se trouvait seulement à quelques pâtés de maisons d'un entrepôt abritant des combats illégaux. L'agent de liaison se ravisa. Non, ce genre de coïncidence énorme arrivait dans les films, dans certaines séries, mais pas dans la vraie vie. En parlant de film, il aurait peut-être dû regarder 'Fight Club' pour se mettre dans l'ambiance. Quoi qu'il n'en ait pas eu le temps.
L'agent Lond sorti de la voiture, Marvin ne tarda pas à suivre en tenant toujours son précieux ordinateur dans ses bras. L'impression 'c'est le plus beau jour de ma vie' monta d'un cran en voyant Autumn ranger son arme avant de retoucher son rouge à lèvres. C'était... tellement... cool !
« Déjà, laissez votre ordinateur dans la voiture, il sera en sécurité. Ensuite, ajustez vos vêtements et vos cheveux. Puis, vous me collez, vous ne vous perdez pas. Et enfin… On improvise. »
Vu la tête que tira Marvin, on aurait pu croire qu'un bruit de disque rayé avait résonner dans sa tête lorsqu'Autumn parla de laisser l'ordinateur dans la voiture.
"De... De... Quoi ?" Bégaya-t-il sous le coup de la surprise.
L'informaticien revit mentalement et au ralenti le moment où il avait été tiré par le col hors de son bureau. À ce moment-là, il aurait pu prendre soit son ordi, soit ses lunettes Anti-Brume et avait choisit l'ordi... Avait-il misé sur le mauvais choix ?
Pourtant, il obtempéra sans rechigner, même s'il avait l'impression d'accomplir un geste qui allait à l'encontre de sa nature. Marvin craignait que Autumn ne change d'avis et l'enferme dans la voiture avec la fenêtre entrouverte comme pour les chiens si jamais l'informaticien osait objecter. Il ouvrit la porte, posa l'ordinateur au pied du siège passager et mit sa veste par-dessus pour cacher le précieux objet des regards. On ne sait jamais ! Ensuite, il se passa rapidement une main dans les cheveux et essaya nerveusement de réajuster sa chemise. Puis, il poussa un grand soupir dans une tentative de faire retomber la pression et s'élança à la suite de sa 'partenaire'.
*çà y est... c'est officiel... je suis sur le terrain. Et je suis certain que tout se passera bien, pas comme la dernière fois ou comme pendant les tests. Ce n'était pas officiel, çà ne comptait pas. Quoi que, techniquement, ce ne doit pas être très officiel non plus, ce qu'on est en train de faire. Chuuut, interdiction d'y penser. Ne fais pas tout foirer, Marvin. Ne fais pas tout foirer.* Pensa-t-il fiévreusement.
Au moins, la pression d'être enfin sur le terrain dans un lieu rempli de personne accro à l'adrénaline avait définitivement effacé le sourire de son visage. À la place, Marvin affichait la mine soucieuse de celui qui ne voulait pas compromettre la mission avec sa bêtise. Au début, l'informaticien ne savait plus où donner de la tête, voulant graver chaque détail dans sa mémoire, mais, alors qu'ils approchaient de la foule venue voir le combat, il se rendit très vite compte qu'il risquait de perdre de vue Autumn s'il ne se concentrait pas sur l'agent de terrain qui jouait du coude pour leur dégotter une bonne place. Inutile de dire que Marvin eut moins de succès que la belle agent de terrain pour se frayer un chemin. Une histoire de charisme manquant, très certainement.
"Excu... je voud... Je suis avec elle en fait donc... je peux passer ? Non ? Ok... C'est pas grave... euhhh... mademoiselle Lond ?"
Par miracle (ou la poigne de fer d'Autumn, à vous de choisir), ils arrivèrent dans les premiers rangs. L'ambiance était vraiment intense alors que le combat n'avait pas encore commencé. La foule cria déjà le nom de leurs cibles. Au moins, ils étaient certains de ne pas s'être trompé d'endroit.
Le combat commença. C'était vraiment quelque chose d'impressionnant à regarder. L'adversaire d'Haytham était clairement un professionnel, même un novice comme Marvin pouvait le remarquer. Pourtant, le demi-dieu arrivait à tenir le coup.
"Ce n'est pas de la triche de faire des combats clandestins quand on est le fils du dieu de la guerre ?" Souffla-t-il à la limite de l'audible dans une tentative de faire tomber la tension.
Marvin se tourna vers Autumn, bien qu'il eût conscience qu'il n'y avait aucune chance qu'on réponde à son interrogation. C'est alors qu'il réalisa que l'agent Lond semblait comme... Hypnotisée. Il ne lui avait jamais une expression pareille.
« Haytham… Qu’es-tu devenu ? »
L'informaticien resta muet, mais son regard en disait long et une expression grave tandis qu'il reporta son attention sur le combat. Marvin avait l'impression d'avoir entendu quelque chose qu'il n'était pas censé entendre. Tout comme Il avait également l'impression qu'il allait être le témoin d'un événement qui s'annonçait énorme.
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Sujet: Re: Catch me if you can ! (abandonné) Mar 1 Sep - 2:06
Catch me if you can !
Le cœur qui bat promptement, les pupilles qui se dilatent épousant avec ferveur le rythme intense des battements d'un cœur assujetti à l'adrénaline. Une adrénaline qui pulse dans vos veines telle une drogue nocive qui vous fait atteindre en moins de deux les paradis artificiels. Une petite lampée de Whisky vient s'ajouter au cocktail et parfait l'entrée en scène de celui que l'on surnomme ici-bas l'Irlandais. Avec Joshua le satyre, qu'il se plaisait à nommer Le Faune pour le titiller, Haytham avait longtemps cogiter sur le choix de son pseudonyme. Nombreuses furent les appellations belliqueuses, mais rares furent les propositions qui obtinrent l'aval du demi-dieu. Il voulait quelque chose de subtil, mais pas trop. Quelque chose de simple, de reconnaissable, le genre de pseudonyme qui résume tout s'en rien dire. Mais surtout, Haytham voulait à tout prix s'éloigner de l'évidence à savoir son lien avec Mars. L'Irlandais s'était ainsi imposé de lui-même et c'était aussi une façon de rendre hommage aux racines maternelles du demi-dieu.
L'arène improvisée était pleine en ce "doux" soir d'été. Nombreux étaient les parieurs qui n'hésitaient pas à sortir leurs billets à l'avance, une façon pour eux de faire acte de présence. Ce soir, le professionnel était très largement donné vainqueur sur Haytham l'outsider. L'homme, un Russe pourvu de plusieurs titres, était de passage dans le coin. Ayant au préalable flamber sa dernière prime à Vegas, escale de son périple américain, le champion étant à présent à sec et avait donc accepté sans réserve de venir livrer un combat entre les mûrs de cette ancienne usine "Ford". La rumeur, fidèle compagne de ce type d'événements, s'était répandu comme une traînée de poudre. Les fervents adorateurs de freefight s'étaient à leur tour passé le mot et étaient venu en masse découvrir un combat à l'issue plus ou moins certaine. Et la chance ne pouvant leur faire défaut, nombreux étaient ceux qui s'étaient rangés derrière les statistiques, plaçant ainsi de grosse somme sur le Russe.
Haytham marchait d'un pas lent à travers le couloir destiné à le mener vers le ring. Le demi-dieu gardait la tête baissée comme à l'accoutumée. Perdu dans ses pensées, il faisait ainsi abstraction de l'exaltation populaire. Mais plus il se rapprochait de la cage, plus il retrouvait ses sensations de guerrier. Le cœur qui bat avec ferveur, les pupilles qui se dilatent, les picotements au bout des doigts, la chaleur qui vous dévore de l'intérieur. Puis vient l'exaltation, voir même l'excitation de rejoindre cette scène improvisée, d'être sous le feu des projecteurs et de jouer sa partition, ou dans le cas présent, offrir au public un spectacle inattendu.
"-Bon tu sais que tu n'es pas donné gagnant" lança le satyre, qui béquilles en main, avançait avec Haytham.
"- Les statistiques ? "
"-Le guichet du savoir laisse sous-entendre que c'est de l'ordre du dix contre un en étant positif"
"-Carrément?! Ils pensent vraiment que je vais me faire casser la gueule par ce bolchévique"
"-Russe Haytham. On n'est plus en période de guerre froide!
"-C'est comme les faunes et les satyres, pour moi c'est pareil."
"-Dixit le fils de MarsArès"
"-Hey, mais c'est que ça sonne bien en plus. J'adopte, pas sûr que le paternel accepte, encore faudrait-il qu'il daigne me parler un jour. "
"-Commence par botter le derche du ruscof après on verra. 40 000 dollars c'est quand même une jolie somme"
Haytham esquissa un léger sourire avant de rejoindre enfin l'antichambre de l'enfer, si l'on puis dire. Le satyre monté sur béquille, n'osa pas s'aventurer dans la foule et resta plus en retrait. Haytham prit une grande inspiration et sous les acclamations, pénétra à l'intérieur de la cage métallique. Son adversaire déjà en place, sautillait et s'étirait. A n'en pas douter le "ruscof" était galvanisé par une foule qui lui était déjà acquise. L'Irlandais ne s'en offusqua pas, après tout il n'était que l'outsider, rien de plus. Concentré il avança au centre de l'arène métallique. Le "monsieur loyale" du jour s'avança à son tour et présenta les deux protagonistes. D'un côté celui qui obtenait les faveurs du public et de l'autre le pestiféré du jour. Le Ruscof satisfait, se permit de lancer une petite phrase en russe avant de se préparer. Haytham prit une grande inspiration, embrassa la pierre bleue de sa bague et se prépara à son tour.
Le combat commença, les parieurs debout sur leur siège, exultaient devant la violence des coups. Le Russe n'y allait pas de main morte, il voulait gagner et n'envisageait aucune autre alternative. Haytham concentré, évitait les coups pour faire durer le combat et maintenir le suspens au grand désarroi de Joshua qui se rongeait déjà les ongles. Au bout de cinq minutes, le combat redoubla d'intensité. Le Russe, vif et audacieux, tentait de belles prises qu'Haytham peinait à parer. Il se retrouva d'ailleurs une fois au sol, avant de vite reprendre le dessus. La colère, jamais trop éloignée, le menaçait déjà
"Non non, pas maintenant. Du calme... " se dit-il intérieurement. Les poings en avant, il se redressa et ne chercha plus à éviter les coups. Il commença par frapper l'abdomen de son adversaire qui, déséquilibré, ne put éviter le coup suivant qui le propulsa contre le grillage. Haytham reprenait la main à la grande joie de Joshua qui frappait des mains, laissant maladroitement tomber ses béquilles au sol.
"-Alors Staline" lança Haytham confiant. Le sourire aux lèvres le demi-dieu s'apprêtait à frapper à nouveau, mais une voix retient son attention. Désarçonné, il releva la tête et chercha du regard la personne qui venait d'énoncer son prénom. Après quelques secondes et malgré les projecteurs, il l'a trouva, elle, une magnifique jeune femme qui se trouvait au premier rang face à lui.
"-Autumn?"
Il n'eut pas le temps d'étayer son observation, car le Russe se jeta sur lui pour lui offrir une salve de coups qui auraient, à n'en pas douter, mit un combattant lambda KO. Le regard azur et pénétrant d'Autum était braqué sur un Haytham en grande difficulté. Les parieurs quant à eux se réjouissaient déjà de voir leur poulain rouge se déchaînait sur Haytham. Ce dernier, qui venait de reconnaître son amour de jeunesse, ne pouvait se résoudre à se laisser battre ainsi. Plus que la promesse de 40 000 dollars, il en était de sa fierté.
"Tant pis pour toi le Ruscof!" Déclara le demi dieu avant de déséquilibrer son adversaire qui se retrouva une fois encore contre le grillage. L'Irlandais se redressa aussitôt, cracha du sang et fit craquer les os de son cou. Sans plus attendre il se précipita sur l'adversaire rouge et à son tour, l'alourdit de plusieurs coups. Le public n'en croyait pas ses yeux, l'outsider ne faisait qu'une bouchée du champion. Le combat s'acheva rapidement sous le regard hagard d'une centaine de personnes. Haytham l'emporta et quitta aussitôt la cage métallique pour rejoindre les gradins. Il s'approcha doucement, comme si sa présente pouvait faire fuir celle qui lui faisait face à présent.
"Autumn c'est bien toi?" Dit-il hésitant. Il ne remarqua même pas la présence de cet homme qu'il avait pourtant croisé quelques jours auparavant dans le rayon sucrerie d'une supérette.
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