Cheryl Sand poussa la porte de l’hôpital, complètement essoufflée. Les agents présents la regardèrent d'un air étonné avant de s'alarmer en voyant son ventre volumineux. En tant normal les futures maman venaient accompagné, pas elle. No, elle était seule. Seule avec un panier de courses rempli de barres chocolatés. Et visiblement, elle avait couru. Une drôle de bonne femme. Elle hurla que son bébé allait naître. Alors aussitôt, on l'amena dans une chambre. Elle y resta deux jours entiers avant que l'enfant accepte de voir le jour. Ce fut Cindy, jeune infirmière qui malgré elle se retrouva à s'en occuper. Le premier cas de sa jeune carrière.
«
Vous avez un de ces livres de prénoms, vous savez... »
Cindy alla lui en chercher un. C'était bien la première fois qu'elle voyait une femme s'inquiéter de ce genre de détail au dernier moment. Elle la fit ouvrir le livre au beau milieu, parcourir la page à une vitesse grand V.
«
Jules, voilà, Jules c'est très bien. » Cindy ouvrit de grand yeux. Ça, c'était original pour choisir le prénom de son fils. «
Vous aimez quoi vous comme prénom ? » «
Heu je heu... Evan, je trouve mign... » «
Merci, parfait, paraît que ça fait mieux avec un deuxième prénom. » Et Cindy, totalement désemparée regardant le bébé endormis. Bon sang, encore un qui allait devoir subir une mère complètement fofolle toute sa vie.
☞ Chapitre un, entre mimosa et yoga: Rufus, l'ami des plantes.
Jules Sand avait une mère complètement... Originale. Et le petit garçon s'en était rendu compte assez rapidement. Pour commencer, elle ne venait pas le chercher à pied ou à voiture comme toutes les autres mamans à l'école. Non, Cheryl Sand aurait pu opter pour le scooter, ou encore le vélo... Mais non. Elle venait à skate. Alors forcément, dès qu'il eu l'âge de monter sur une planche, le petit Jules du s'y plier. Elle aurait pu aussi lui donner un fruit pour le goûter ou des gâteaux, comme toutes les autres mamans. Mais non. Elle lui refilait un sandwich au thon, parce qu'elle estimait que son grand fiston (qui en réalité état loin de la taille et du poids réglementaire des enfants de son âge) se devait de manger quelque chose de plus... de plus complet pour son goûter. Jules avait eu une enfance pour le moins... mouvementé. Notamment à cause de sa mère. Elle était belle, c'était indéniable. Tout le monde pouvait le dire. Elle faisait partit de ces femmes qui ne laissait pas indifférent. Et elle était... désireuse de partager sa vie. Depuis que le père de Jules était partis (il lui avait souvent demandé qui il était, et elle avait lui avait tantôt répondu qu'il était star de cinéma, puis grand patron d’une usines à lampe, au final, il n'y croyait plus). Elle cherchait le grand amour. Parce que pour Cheryl Sand, la vie n'avait pas de sens sans cela. Et son premier prince charmant arriva quand Jules avait cinq ans. Et il ne fut pas déçu du voyage.
Rufus, c'était son nom. Il était... étrange. Jules l'avait bien sentit. Pour lui la nature c'était tout, si bien que sa mère manqua de devenir végétarienne. Il voulait porter des habits fait mains, et que cela soit pareil pour Jules. Aussitôt il se retrouva habiller de magnifique habits fait mains, deux fois trop grands la plus part du temps. Et comme si cela n'était pas assez, lui et sa mère devinrent de grand adepte du yoga et de la méditation. Elle accepta sa demande en mariage, Jules fut témoin de la pire cérémonie de tout l'univers où fumeurs de substances étranges se mêlaient aux musiciens sortit tout droit de club hippies... Quand Rufus voulu le faire aller dans une écoles spéciale pour enfant de la nature (quel concept ridicule) il refusa. Rufus insista. Jules s'énerva. Et Rufus se retrouva à l’hôpital après que Jules lui ai envoyé un coup de poing dans le bide qui l'expédia chez le voisin. Deux jours après, Rufus divorça et fila loin de la famille Sand.
☞ Chapitre deux, Bernard, le français.
Jules n'était pas normal. Sa mère avait fini par lui avouer qu'en effet, quelque chose n'allait pas chez lui. Mais elle lui avait assuré que c'était parce que son père était un être fantastique et que lui aussi allait être aussi fantastique. Mais à six ans, Jules voulait en savoir plus.
«
Pourquoi tu veux rien me dire ? Maman, maman ? Aller, répond s'il te plaît... » «
Non, pas tout de suite. Vient, on va se balader. » «
Je n'irais pas, je veux savoir. » «
Écoute moi bien Jules, c'est nous qui décidons, d'accord ? Et nous ne voulons rien te dire. »
Encore ce nous. Quand elle était frustrée elle parlait toujours comme ça. Puisqu'elle n'en faisait qu'à sa tête, il allait faire de même.
«
Très bien maman, nous ne poserons plus de questions alors. »
Elle leva les yeux aux ciel et le regarda filer dans sa chambre. Jules bouda toute la fin d'après midi. Ce soir sa mère recevait encore un sois disant futur papa. Elle ne s'arrêtait jamais. Celui-ci ne parlait même pas sa langue ! Alors qu'il était en pleine construction de tour en légo, il fut dérangé. On frappa doucement à sa porte et Jules se leva pour aller ouvrir. Sa mère se tenait là, avec un grand homme roux qui lui souriait de toutes ses dents. Le petit garçon baissa les yeux et regarda ses pieds sans rien dire.
«
Tu te souviens de Bernard ? Je t'en ai parlé hier. » «
Bonjour Jules ! » Jules leur tourna le dos. «
Tu vas bien ? » «
Non. » «
J'ai apporté des gâteaux de chez moi, tu en veux ? » «
Non. » «
Jules soit gentil mon lapin. » «
Nous avons dis NON, n-o-n, ok ? » «
Jules ! »
La porte se referma et il entendit sa mère se confondre en excuse envers son nouveau compagnon. Agacé Jules balança la première chose qui lui passait sous les mains, qui se trouvait être la cage à hamster. La pauvre bête ne vit pas la mort lui tomber dessus.
«
Pardon, pardon, je m'excuse... hamster, tu m'entends ? »
Il pleura toute la soirée son hamster défunt et sa mère ne l'entendit même pas bien trop occupé avec sa nouvelle conquête.
☞ Chapitre trois, Rick, le voyageur.
Quand Bernard l'avait quitté pour une Italienne, Jules cru bien que sa mère n'allait jamais s'en remettre. Après tout, il était resté un an chez eux, comme Rufus. Il fallu trois ans, oui, trois ans à sa mère pour trouver un nouveau mari. Un véritable record. Jules avait neuf ans quand elle ramena Rick chez eux. Il se souvenait encore de son air doux. Il avait tout de suite accroché. Hélas. Sa mère se maria avec lui un mois après leur rencontre et Jules sentit que cela n'allait pas durer. Il se trompait. Le voyage de noce de sa mère dura un mois entier. Un mois entier aux Bahamas. Où Jules regardait sa mère embrasser son nouveau mari à longueur de journée. C'était tout juste si les deux nouveaux mariés n'avaient pas pour projet de faire un nouvel enfant sur la plage. Les pieds dans l'eau, il s'ennuyait à mourir. Il trouva refuge avec les jeux d'arcades. Et à la salle de sport où il boxait des mannequins à longueur de journée. Quand enfin ils rentrèrent chez eux, Jules cru qu'ils allaient enfin se reposer. Mais non. Sa mère le laissa des semaines et des semaines seul chez lui, sous la garde de leur adorable voisine chez qui il termina par vivre quasiment une semaine sur deux quand sa mère décidait de voyager partout avec son nouveau mari.
«
Maman, ne part pas encore, s'il te plaît... s'il te plaît, reste avec moi ! » «
Mais mon lapin, l'Alaska nous attend ! »
Elle avait attrapé ses valises avant de lui déposer un baiser sur le front. Alors Jules hurla. Il hurla si fort que sa mère fut contrainte de lâcher ses affaires et de se jeter sur lui pour le faire taire.
«
Tu es méchante ! Nous ne sommes pas content ! Tu es méchante maman ! Tu ne m'aimes plus ! Tu ne m'aime plus, parce que tu l'as lui ! L'amour c'est nul ! » «
Jules non tu ne... » «
Tais toi ! »
Sa mère s'était tu. Son fils ne lui avait jamais parlé aussi méchamment. Et elle ne pouvait pas le supporter. Il était tout. Alors elle quitta Rick et Jules remporta cette bataille.
☞ Chapitre quatre, Yeng-Wang-Yeh, le professeur de danse.
Il avait douze ans quand le chinois se pointa. Il avait un nom imprononçable. Jules n'arrivait même pas à l'écrire alors, puisqu'il n'avait jamais pu le sentir, il le nommait Jacki Chan. Et sa mère n'aimait pas ça. Son nouveau mari était en sois une personne attachante, drôle et aimante. Mais il avait une grande passion dans la vie que malheureusement, Jules ne partageait pas. La danse classique. Dès qu'il en eut l'occasion Yeng-Wang-Yeh, l'inscrit à des cours de danses. Qu'il donnait lui même.
«
Tu deviendra souple mon petit, tu verras, c'est chouette ! » «
Mais c'est pas bon pour la croissance... » «
Foutaise, aller, hop, hop, fait moi voir tes pointes ! »
Déjà qu'il n'était pas bien grand pour un garçon de son âge et que son poids laissait à désirer... Pourtant sa mère le faisait manger comme quinze. Il du arrêter les cours le jour où Yeng-Wang-Yeh, le retrouva en train de frapper violemment une des filles de son cours, avec ses propres chaussons.
«
Elle m'a traité de tapette ! » «
Arrête Jules, mon petit, arrête ! »
Et Jules ne s'arrêta que quand la police débarqua pour l'embarquer. La fille avait le nez en sang et avait fini par tomber dans les vapes. Le lendemain il était assit sur une chaise, dans le bureau d'un psychologue qui se mit en tête que ce garçon avait un problème mental. Il lui fit coller des gomettes, colorier des formes géométrique et un jour, il en eut marre, et le petit Jules lui planta son critérium dans la main. Ce jour là, Yeng-Wang-Yeh, prit peur. Le psychologue hurla que le gamin était fou à lier. Et Chery Sand ne le revit plus jamais.
☞ Chapitre cinq, Boris, le vendeur mode.
Jules avait quinze ans. De plus en plus de choses étranges se déroulaient autour de lui ; l'autre jour une femme aux dents pointus l'avait presque mordu dans la rue, mais lui lui avait enfoncé une brique dans le crâne avant de prendre la fuite. Mais ce n'était rien à côté de Boris. Tout ce qu'il y avait de plus mortel, mais flippant. Boris était canadien, Boris était vendeur, Boris avait un sourire colgate et Boris faisait fondre les femmes. Il avait dix ans de moins que sa mère mais... avait réussis à se marier avec elle. Il en était à cinq. Cinq beaux-pères. Sa mère ne s'arrêterait dont elle jamais ?
«
Tu devrais tester cette coiffure là mon choupinou. »
Choupinou. Pour qui il se prenait au juste ce type ? Il devait avoir à peine quitté le lycée et il lui causait comme... comme à un môme de six ans. Et sa coiffure pleine de gel il pouvait se la mettre où il pensait.
«
Et tu devrais porter ça aussi, tu serais carrément top ! »
S'en était trop, Jules s'était levé de son fauteuil pour rejoindre sa mère dans la cuisine. Elle faisait une tarte pour le dessert.
«
Quelque chose ne va pas mon lapin ? » «
Lui. » «
Boris ? » «
Oui Boris, qui d'autre ? Tu comptes m'en ramener encore combien ? Je commence vraiment à en avoir marre... » «
Jules, on va pas recommencer à parler de ça... » «
S'il y a bien une chose dont je suis sûr, c'est que je ne serais jamais comme toi, tu piges ? » «
Parle nous gentiment Juju. » «
Y'a pas de Juju qui tienne enfin ! Regarde moi ! J'en ai marre de tous ces mecs, tu m'entends ? Marre. La prochaine fois, choisis en au moins qui aime les femmes. » «
Juju ? » «
Il arrête pas de me conseiller sur mes sous vêtements, ça fait flipper. Vire le. » «
Juju... Il n'est pas... » «
Tu te fou de moi ? C'est juste un gros pervers dégueulasse. » «
Jules ! » «
Tout va bien ici ? » «
Oui oui Boris, Jules est juste énervé par... heu... la petite voisine ! » «
Oh, une histoire de cœur, les adolescentes, je connais bien ça ! » «
La ferme sale con. »
Il laissa Boris cloué sur place et alla prendre l'air. Il allait dégager ce con, et vite fait bien fait. S'il devait lui mettre son poing dans la figure pour y arriver, alors il le ferait, il ne se ferait pas prier à deux reprises. Il n'en pouvait plus. Il devait toujours se plier aux caprices de sa mère. Il n'avait pas de vie, trop occupé à suivre celle de sa mère, à virer ses beaux pères et à réparer ses erreurs. L'occasion se présenta deux mois plus tard, lors de vacances inoubliable sur la côté ouest du pays. Voir Boris avec son affreux maillot de bain moulant aux couleurs fluo était déjà un désastre pour les yeux, mais voir que sa mère avait assortis son maillot au siens, c'était pire. Couvert de crème, Jules bouquinait sa BD récemment acheté. C'était sans compter Boris, de retour de baignade qui cru bon d'en rajouter une couche.
«
Tu as mis assez de crème mon petit Jules ? Tu devrais protéger ce corps, ça serait quand même de voir un si beau co... » «
La ferme. » «
Va falloir que tu surveilles ton langage jeune homme. Je suis ton père quand même. »
Et en moins de temps qu'il en fallait pour dire oups, Boris s'était retrouvé la tête dans le sable. Outré il tenta une riposte. Et à la grande surprise de Jules quand Boris lui colla un poing dans la figure, il ne bougea pas d'un poil, mais ce dernier se brisa littéralement le poignet.
☞ Chapitre six, Hal le satyre.
Le tout dernier mari de sa mère fut... un satyre. Et cela, il le su juste après leur mariage. L'horreur, quand sa mère appris que ce facteur si charmant s'était en réalité approché d'elle pour mieux venir espionner son fils. Et puis un soir, une dispute éclata. Il n'était pas grec, mais romain (manque de bol pour le satyre qui pensais avoir trouvé un bon grec), patati patata, et sa mère du mettre les choses au plat. Les attaques de femmes étranges dans la rues, de vendeur de hot dog maléfiques prenaient alors tous leur sens. Elle lui disait que son père était le dieu du chant et de la musique. Il en conclu donc qu'il avait peut-être hérité son apparence de gamin mignon de lui ? Elle se trompait, il se trompait. Et puis d'abord, d'où il sortait ces drôles de dons ?
Et il se retrouva chez Lupa. Il était avec d'autres demi-dieux pendant ces mois de formation. Un seul retint son attention, son binôme. Un certains TJ. Ils furent mis ensemble au hasard pour les premiers entraînements au combat de corps à corps. Leur premier contact fut plutôt rude, il le frappa, il riposta et il envoya bouler son compagnon de route à plusieurs mètres dès le premiers coup. Et pourtant. Sans trop savoir comment ni pourquoi, Jules devint son ami. Il avait l'impression de trouver en lui le gars qui lui avait manqué toutes ses années. Le type avec qui il pouvait faire équipe sans trop se poser de question.
À la nouvelle Rome tout était différent. Il vécu sa vie comme jamais. Il oublia sa mère, ses multiples mariage. Quand Mars le revendiqua, ce ne fut même plus une surprise. Après tout, il avait abandonné depuis longtemps l'idée d'être un fils d'Apollon. Avec TJ, tout était incroyablement différent. Beaucoup avaient du mal à voir ce qui pouvait les faire s'apprécier, il fallait dire que tous les deux étaient des personnes assez différentes. Il était loin le Jules sans vie sociale. Tout changea dans sa nouvelle vie. Et arrivèrent les attaques. Deux en un an. À la première il ne se battu pas, la grande honte de sa vie. Non, occupé à l'autre bout du camp avec une fille, il manqua presque d'assister au massacre. Quand à la deuxième, il n'était pas présent. De temps en temps il recevait des nouvelles de sa mère. Elle lui demandait si tout allait bien. Elle en lui parlait plus de ses princes charmants. Et quelques fois,il se souvenait de la promesse qu'il s'était fait de ne jamais être comme elle. Il avait ses repères, il avait son meilleur ami, il ne voyait pas pourquoi il devait s'encombrer de rêves inutiles d'amour parfait et de vie fantastique comme elle.