« Sebastian,

Comme tu le sais sans doute, les États-Unis ne sont plus très sûrs pour nous autres sangs-mêlés. Aux menaces habituelles viennent s'ajouter celle causée par ces dangereux mortels... Mais pour une fois, là n'est pas le sujet. L'immense forêt bordant la Colonie semble lentement se remplir de monstres en tout genre, ce qui rend difficile toute escapade en dehors du camp. La semaine dernière déjà, deux jeunes fils d'Apollon ont bien failli trouver la mort en partant simplement à la recherche d'un camarade égaré. Ce que je te demande ? Une chasse aux loups, ni plus ni moins. Les créatures sont nombreuses mais les plus dangereuses restent celles composant une meute de chiens des enfers. Je ne sais pas ce qu'ils font là mais prudence, l'alpha me semble hargneux et intelligent.

Tu ne vas pas partir seul, de nos jours ce serait bien imprudent. Prends deux de tes élèves les plus régulières (Lionel Kinkade par exemple, et Alaska Matthews) et pars sur la piste de cette meute. N'ayez pas de pitié : éradiquez-la. Attention ! Elle est dangereuse mais bien d'autres créatures pourraient vous tomber dessus dans ces bois devenus hostiles. Ce sera un excellent entraînement pour les deux jeunes filles et toi. Prenez garde à vous, et revenez entier.

∟ Saul, conseiller en chef des Héphaïstos. »

Sebastian avançait à vive allure entre les bungalows de la Colonie des Sangs-mêlés, relisant une dernière fois le mot qu'il avait trouvé scotché sur sa lampe de chevet, juste à côté de son réveil. Celui-ci avait émis une sonnerie stridente à une heure absurde (quatre heures du matin), chose pour laquelle il n'était absolument pas programmé. Forcément, le fils d'Héphaïstos n'avait pas pu s'empêcher de bondir hors de son lit pour éteindre cette machine infernale, le tout sous couvert de ses demi-frères et sœurs. Il passa en silence devant le bungalow toujours surpeuplé des Hermès, atteignit les bungalows beaucoup plus discrets et quasiment inoccupés des enfants des dieux mineurs. Parfois, Bastian enviait leur tranquillité : ne pas avoir cinquante millions de frères et sœurs, pouvoir avoir réellement son espace personnel sans un intrus sur une mezzanine ou juste en face… Le rêve. Mais certains devaient réellement se sentir un peu seuls, notamment à côté des immenses fratries comme celle des Aphrodites ou celle des Apollon. Sebastian arriva devant celui d'Achlys. Il n'y était encore jamais rentré et n'était pas sûr d'y être même déjà passé devant. Le demi-dieu prit trois secondes pour détailler le bois sombre du bâtiment et l'ensemble assez peu… sympathique. Puis il poussa doucement la porte. L'intérieur ? C'était à peu près l'inverse de l'impression que donnait l'extérieur. C'était même plutôt joli si on oubliait les vivariums multiples remplis d'insectes. Le fils d'Héphaïstos traversa rapidement l'entrée pour finalement trouver la chambre où dormait l'unique occupante de l'endroit. Toquer ? Ne pas toquer ? Sebastian frappa sr la porte en bois. « Lionel, c'est Sebastian ! » Elle saurait probablement de qui il parlait. « On part pour une quête, ce serait bien si tu étais prête dans... » Il jeta un coup d’œil à sa montre. « ... Une heure ? On se rejoint devant la Grande maison, ok ? Prends des affaires pour plusieurs jours. Je vous expliquerai tout là-bas. » Il Il griffonna rapidement un mot résumant ce qu'il venait de dire et le osa en évidence en face de la porte. Puis il quitta le bungalow d'Achlys pour celui déjà beaucoup plus peuplé des Aphrodites. Ce bungalow-là, Sebastian le trouvait déjà plus neutre, quoi que relativement bien assorti à la déesse de l'amour. Il grimpa les quelques marches qui menaient à l'entrée et pénétra discrètement dans l'endroit. Trouver Alaska n'allait pas être chose aisée… Il lui fallut dix minutes et quelques grognements agacés, voire hargneux (qu'est-ce qu'il fabriquait là, celui-là? et à une heure pareille ?) avant de la dénicher. Il lui secoua doucement l'épaule. « Alaska ? On m'a demandé de te dire que tu partais en quête. Je t'attends dans une heure devant la Grande Maison. » Il lui souffla les mêmes recommandations qu'à Lionel puis partit préparer ses propres affaires.

Une heure plus tard, il se tenait prêt devant la Grande Maison, sac à dos sur le dos, lance dans la poche. Cette quête, c'était l'occasion d'organiser des sortes de travaux pratiques pour les deux qui l'accompagnaient et qui se présentaient assez régulièrement aux quelques cours de survie qu'il donnait. Il glissa plusieurs biscuits dans son sac, tassant bien. De quoi manger, c'était important. Il ferma les deux poches qu'il avait préparé en attendant les deux filles. Il en vit enfin une approcher au loin, encore trop noyée dans la nuit.

Sebastian, Sebastian... Elle se redressa d'un coup dans son lit et jeta un regard aux alentour. Pourquoi le gentil fils d’Héphaïstos (accessoirement un de ses professeurs à la colonie) venait-il la réveiller à une heure pareille ? Dans une heure, prête ? Elle maugréa un vague « oui oui », les paupières encore lourds de sommeil. Elle n'avait pas tout compris mais tant pis. La fille d'Achlys se leva et s'étira longuement avant d'oser ouvrir les deux fenêtres de sa chambre. Ce qu'il y avait de bien en vivant seule ici, c'est qu'elle était parfaitement autonome. Elle n'avait pas à se soucier de d'autres demi-frères et sœurs quand elle se levait et se mettait à ses activités journalières. Le moins dans tout ça ? Elle était toujours seule ici. C'était put-être pour ça qu'elle c'était entouré d'insectes et qu'elle s'était inscrite à presque tout les cours (exception fait d'équitation à Pégase) qu'on pouvait trouver à la colonie. Sebastian lui avait laissé une note avec des consignes plus détaillé. Elle grignota un petit pain dérobé à la cantine la veille, fila allumer le feu dans la cheminée (il faisait toujours très froid dans son bungalow, c'était une véritable horreur d'un point de vu isolation bien qu'il faisait toujours bon à la colonie) et s'habilla. Elle sortit un sac à dos noir de son placard, y rangea soigneusement pull et pantalon de secoure, des pastilles de menthes, des barres protéinées. Elle avait son arme près de la porte. Elle enfila un pull angora écru, une paire de bottines (à vrai dire elle avait bien du mal à trouver son bonheur avec des basket, même habillé, pour elle les bottines c'était tout, été comme hiver), passa rapidement à la case maquillage (elle aimait être prête jusqu'au bout, après tout, Lionel sans une tenue parfaite et sans la petite touche de maquillage n'était pas Lionel) et fila de son bungalow, saluant ses insectes au passage. « Je rentre bientôt, soyez sage ! »

Et fut fut à moitié en sautillant (elle était presque heureuse qu'on lui confis un tâche aujourd'hui) et dans ses pensées qu'elle traversa le campement. Personne dehors. Normal vu l'heure. Les Grecs étaient des lèves tard. Pas tous, mais beaucoup quand même. Elle s'approcha de Sebastian en souriant, lui déposant une bise sur la joue.

Je suis prête très cher !

Elle essayait de paraître très sociable et ouverte avec les gens comme lui. Donc faire la bise et sourire était quelque chose d'important. Il était gentil, elle pouvait se permettre de faire un effort. Et pour lui prouver qu'elle était réveillée et très enjouée, elle lui désigna son arc qu'elle venait de polir il y avait deux jours à peine. Elle ne le connaissait pas très bien en dehors des cours qu'il donnait, mais elle l'avait tout de suite bien sentit. Ils attendaient visiblement quelqu'un d'autre, qui ne tarda pas à se montrer à son tour. Inconnu au bataillon, ou presque. Elle l'avait déjà croisé à l'heure des repas et il ne lui semblait pas que la jeune femme qui s'approchait à grands pas vers eux eut été très sympa lors de leur première intercalation.

Sebastian regarda Lionel arriver la première, une sac à dos noir sur les épaules. La jeune fille lui déposa une bise sur la joue, souriante avant de lui préciser qu'elle était prête. Tant mieux, lui aussi l'était mais il restait encore à attendre Alaska. Lionel, c'était une élève qu'il avait régulièrement dans les cours qu'il donnait et qu'il appréciait pour sa gentillesse et son assiduité. Des élèves comme ça, ça lui plaisait bien et il prenait du plaisir à travailler avec eux. Alaska arriva quelques minutes à peine, à moitié dissimulée sous la capuche de son sweat. Bon, bien qu'elles soient à moitié endormies quand il était passé leur parler de la mission, les deux avaient pensé à un sac, des affaires et semblaient plus ou moins prêtes à partir pour quelques jours. C'était déjà une bonne chose. « Bon, les filles... » Il s'arrêta là car au fond, il ne savait même pas si elles se connaissaient déjà ou pas. Elles assistaient toutes les deux à ses cours mais ce n'était pas pour autant qu'elles se connaissaient. « Alaska, Lionel, Lionel, Alaska. Je ne sais pas si vous vous connaissez vraiment ou… ? » Il agita la main et attrapa son sac pour le jeter sur son épaule. « Enfin bref, la Colonie m'a confié une mission en me demandant d'en profiter pour amener deux de mes élèves avec moi avant de citer explicitement vos noms. Pour faire court, la forêt qui entoure la Colonie et qui s'étend sur des kilomètres et des kilomètres à la ronde s'infeste de plus en plus de monstres. Parmi eux, il y a une meute de chiens des enfers particulièrement dangereuse. Notre objectif, la retrouver, suivre les traces, puis l'éradiquer dans la mesure du possible. On va donc partir pour plusieurs jours je pense donc j'espère que vous avez ce qu'il vous faut. Ce serait un excellent exercice de travaux pratiques, les filles. » Il appréciait les deux demoiselles donc ça irait, il serait déjà en de bons termes avec elles avant même de partir. Il ne connaissait pas Lionel en détail, en revanche il côtoyait Alaska depuis un moment maintenant, assez pour qu'elle se montre familière – et agaçante – pendant ses cours. « En route ! »

Les trois Grecs prirent aussitôt la direction de la barrière de la Colonie qui entourait le camp de son pouvoir protecteur. Elle était invisible, intangible pour les demi-dieux, mais elle empêchait les mortels et les monstres de pénétrer au sein de la Colonie. En théorie évidemment, puisque tous savaient bien que désormais, certains mortels pouvaient y entrer quand ils le souhaitaient, par quelques moyens quelconques et secrets. Sebastian, Lionel et Alaska pénétrèrent enfin dans les sous-bois qui n'appartenaient plus au domaine de la Colonie des Sangs-mêlés. Dessous, loin d'être fraîche et agréable, l'atmosphère était plutôt humide et lourde. L'humidité collaient à la peau des trois sangs-mêlés de façon très désagréable, leur donnant très vite très chaud. « À partir de là, on va commencer à faire attention... » C'est vrai, Sebastian la sentait, cette atmosphère étrange qui avait envahi la forêt qui entourait la Colonie. Autrefois ce n'était un bois comme il y en avait des millions aux États-Unis mais désormais… il y avait autre chose. Aucune forêt ne pourrait être naturellement aussi glauque. Mais ils n'allaient vraiment entrer dans la partie profonde de la forêt que dans une dizaine de minutes, quand ils auraient vraiment avancé sous les arbres qui se resserreraient alors.

Alaska, Lionel, Lionel, Alaska. Je ne sais pas si vous vous connaissez vraiment ou… ? Enfin bref, la Colonie m'a confié une mission en me demandant d'en profiter pour amener deux de mes élèves avec moi avant de citer explicitement vos noms. Pour faire court, la forêt qui entoure la Colonie et qui s'étend sur des kilomètres et des kilomètres à la ronde s'infeste de plus en plus de monstres. Parmi eux, il y a une meute de chiens des enfers particulièrement dangereuse. Notre objectif, la retrouver, suivre les traces, puis l'éradiquer dans la mesure du possible. On va donc partir pour plusieurs jours je pense donc j'espère que vous avez ce qu'il vous faut. Ce serait un excellent exercice de travaux pratiques, les filles.

Leur mission avait l'air excitante. Au fond, la fille d'Achlys était surtout ravie d'avoir été choisie par son professeur. On lui faisait enfin un peu confiance ! Elle n'avait pas souvent eu souvent l'occasion de prouver quoi que se soit aux autres ici, encore moins de faire ses preuves devant Sebastian, cette coupure dans sa vie morne à la colonie allait justement lui en donner l’occasion ! Avec le sourire aux lèvres, elle suivit son professeur à travers la colonie pour enfin travers la barrière protectrice qui entourait le camp. Enfin, plus si protectrice que ça quand on repensait aux mortels qui les avait attaqué mais bon...

Le début de leur excursion était tout ce qu'il y avait de plus paisible. Trop paisible pour être beau d'ailleurs, mais sur le coup la jeune femme n'y prêta aucune attention. Elle se contentait de suivre le fils d'Héphaistos, et d'être aux aguets. Elle avait sortit son arme (un arc tout ce qu'il y avait de plus simple, mais terriblement efficace entre les doigts de la fille d'Achlys), prête à s'en servir au cas où le danger surviendrait. La forêt au départ si calme semblait s'obscurcir peu à peu. Les arbres se resserraient à chacun de leurs pas et l’atmosphère devenait plus étouffante. Le cadre ne lui déplaisait pas. C'était sûrement son côté fille d'Achlys qui ressortait, mais les endroits sombre et étouffant, ça lui connaissait et elle n'était pas vraiment mal à l'aise dans de telles situation. Tout aurait été différent si elle avait été coursé par un montre ou retenue prisonnière au milieu de ces bois mais ce n'était pas (encore) le cas. Pendant une petite dizaine de minutes, elle chercha à dialoguer, sans vraiment réussir à se lancer. Elle avait toujours eu des difficultés pour ça. Pourtant Sebastian n'était pas méchant. Non, c'était plus l'autre fille qui bloquait en réalité...

Au fait, vous saviez que l'autre jour un...

Elle s'interrompit au milieu de son anecdotes, soudain interpellé par une bruit de racines écrasé. Le genre qui vous faisait tout de suite relever la tête. Comme si quelqu'un les suivait. Et ce quelqu'un venait de marcher au mauvais endroit, et de se faire repérer par la même occasion.

Vous avez entendu ?

Personne devant, ni derrière. Et même en scrutant les arbres et leur sombre feuillage, la jeune femme ne distingué rien de très extraordinaire. Crac. Encore un. Crac, crac, crac. Encore et encore. Les bruits de pas ne s'arrêtait plus. Et tout à coup, elle se retrouva à terre, balayé comme une débutante. On venait de la tacler grossièrement et, surprise, la jeune femme s'était écroulé. Le cris qui lui avait échappé avait du excité l'inconnu invisible puisqu'une poignée de feuilles vola. Lionel-Rose se releva, haletante, regardant ses camarade avec le plus grand étonnement. Cette fois ci, elle voulait bien l'admettre, elle n'était pas rassuré.

C'était quoi ça... ?!

Crac, crac, crac. Une branche bien trop grosse pour avoir été arraché par un mortel leur tomba bientôt sous le nez, manquant d'écraser Alaska. Lionel-Rose hurla et se jeta vers Sebastian tandis qu'une nuée de feuilles, de petits cailloux pleuvait sur leur petit groupe.

On court !

Que faire face à une menace invisible ? Elle ne perdit pas une minute avant de prendre les jambes à son coup. Un rugissement effroyable la fit sursauter, la faisant accélérer la cadence. Derrière eux, les bruits de pas semblaient s'éloigner... Sans trop savoir comment, leurs pas les menèrent droit dans uen grotte aux allures peu accueillante. Mais la menace semblait s'être envolé et Lionel-Rose préférait se retrouver ii plutôt que face à l'homme invisible.

Le petit groupe marchait dans la forêt depuis plusieurs minutes, en silence. Sebastian ne trouvait pas qu'il s'agissait d'un silence pesant, ils se taisaient simplement parce qu'ils n'avaient rien à dire, parce que c'était tôt le matin et que tous ne se connaissaient pas parfaitement. Alaska oui, il la connaissait depuis un bon moment, mais Lionel était juste son élève – une élève douée – et ça s'arrêtait plus ou moins là. D'ailleurs la jeune fille s'apprêtait enfin à se lancer, débutant ce qui devait être probablement une anecdote sur la Colonie ou sur ses habitants quand elle s'interrompit brusquement. Sebastian aussi avait entendu ce craquement de racine, comme si quelqu'un (ou quelque chose) venait de marcher dessus en essayant d'être discret. « Oui, j'ai entendu. » Le bruit avait été couvert par la voix de Lionel avant qu'elle ne s'interrompe et ça avait failli lui échapper. Le Grec balaya la forêt du regard, cherchant la moindre tache de couleur dans l'étendue noire et verte mais en vain. Il ne voyait que des feuilles et des troncs à l'infini. N'importe quoi pouvait se cacher dans les fourrés et c'était sans doute dangereux. La forêt avait un sérieux problème ces derniers temps. Avant, vous pouviez tomber au pire sur un animal un peu sauvage et agressif et, à la limite, sur un monstre si vous n'aviez vraiment pas de chance ou qu'il vous pistait depuis un moment. Maintenant, les ois étaient devenus malsains, glauques, et cette nouvelle tendance influençait l'atmosphère. Vous pouviez oublié les petites taches de lumière sur le sol ou une chaleur douce. Non là c'était plutôt humide et sombre, un peu étouffant. Bref, désagréable et effrayant. Le bruit se reproduisit et Lionel finit par terre, fauchée par quelque chose que Sebastian n'avait même pas eu le temps de voir. Il se retourna au cri de la jeune fille, déjà par terre. « Lionel ! Ça va ? » Ça avait l'air en tout cas. Le premier réflexe du fils d'Héphaïstos fut de porter la main à sa poche pour prendre sa lance, jusque là réduite à la taille d'un porte-clef mais il changea d'avis en cours de route. Se battre avec une lance dans les bois, au milieu des troncs rapprochés, n'était pas franchement malin et il avait pris avant de partir une vulgaire épée en bronze impériale qui traînait dans la forge. Il la prit à la main et scruta de nouveau le sous-bois, tendant l'autre main à Lionel. Une branche apparut vivement à la périphérie de son champ de vision, manquant de peu Alaska. Au cri de Lionel, il acquiesça vivement, tira Alaska par le bras. « Oui, aller vite ! » Partir en courant n'était pas la solution qu'il préférait en temps normal mais face à un adversaire invisible et parfaitement non-identifié, qui cherchait visiblement à leur faire peur, c'était sans doute encore la meilleure solution. La chose n'avait pas vraiment essayé de les tuer : en étant invisible, elle aurait pu le faire n'importe quand et beaucoup mieux que ça. Or elle s'était contenté de jeter Lionel à terre et de frôler Alaska avec une grosse branche. Et de leur balancer quelques feuilles au visage.

Lionel courrait devant lui et Alaska les talonnait. Il faillit foncer dans la fille d'Achlys lorsqu'elle s'arrêta devant une grotte sinistre (enfin à l'image de la forêt donc). Alaska se mit à brailler à peine avaient-ils regardé l'entrée de la grotte. « Mais putain Alaska, gueule encore plus fort tant que t'y es ! Comme ça en plus de monsieur l'homme invisible, on aura tous les autres monstres de la forêt sur les bras ! » Sebastian avait jeté ces mots d'un ton coupant, à mi-voix. « Et franchement, on ne perd rien à entrer là-dedans. On vérifie qu'il n'y a rien dedans et ça nous fera moins de périmètre à garder : juste l'entrée. » À vrai dire, l'idée de rentrer là-dedans ne lui plaisait pas des masses mais il préférait être certain que la chose invisible ne les avait pas suivi. « Après vous. » Il poussa Alaska devant lui. « Vous savez quoi, on va en profiter pour déjeuner. » Et Sebastian s'engouffra dans la grotte, prenant Lionel par la main sans même s'en rendre compte.

L'homme invisible est-il de retour ?
Oui/oui + Il leur tend un piège pour dés l'instant où il sortiront de la grotte.
Oui/non + Non, plus personne, ils pourront sortir de la grotte en paix et repartir à la chasse aux loups.
Non/non + C'est des chauve-souris qui les attaquent. En revanche elles sont parfaitement normale, bien que très agressives.

Entendre Alaska se faire remballer sembla ravir la jeune grecque l'espace d'un instant. Elle ouvrait beaucoup trop sa grande bouche. Cependant elle n'en rajouta pas une couche, se contentant de suivre Sebastian qui lui avait attrapé la main au passage. Elle n'avait pas cherché à l’enlever et ou à l'éviter. Elle se sentit rassuré au contact du fils d’Héphaïstos. Qu'il soit là était une bonne chose en soit, il allait les aider à s'en sortir. Pour le moment, le monstre (ou l'homme) invisible semblait avoir disparu mais elle ne doutait pas de le revoir bientôt.

Bonne idée ! Je te préparer quelque chose Sebichou !

Les mots lui avaient échappé mais… Le plus naturellement possible. Elle sentait une grande joie l’envahir. Oui, elle était heureuse d'être avec lui. Elle ne pouvait soudain pas imaginer rester ici juste avec la fille d'Aphrodite. Et au fond, Lionel-Rose se posait un tas de question. Depuis quand elle surnommait son propre professeur de survie de la sorte ? Depuis quand ? « Tu délires, arrête de dire des conneries... » Elle appréciait le fils d’Héphaïstos, comme on appréciait un bon professeur. Certes il était aussi très amicale, à l'écoute et c'était quelque chose que la fille d'Achlys aimait chez les gens. Alors pourquoi en ce moment même elle ne rêvait que d'une chose, c'était de le prendre dans ses bras pour se sentir rassuré ? « Bon sang tu perd la boule… » Elle avait envie de croire cette petite voix dans sa tête qui lui soufflait que la fille d'Aphrodite n'y était peut-être pas pour rien. Mais qu'y gagnerait-elle ? Rien. « Mais d'un côté... » Non, elle devait arrêter d'écouter.

H-Hum.. pardon, je veux dire je nous prépare quelque chose, pour toi aussi Alaska…

Elle avait mis un peu trop de temps à se reprendre, elle le savait ses paroles n'allaient pas passer inaperçues. Elle farfouilla donc dans son sac de voyage à la recherche de quelques petites choses à se mettre sous la dent. Ses joues avaient virées au rouge avant de retrouver leur teinte naturel (aussi pâle que tout le reste de son corps) peu à peu.

Je pense que la chose est partit aussi et heu…, pourquoi était-elle gênée ?, mais on devrait rester sur nos gardes tout de même.

Ce n'était pas dans ses habitudes de perdre la face comme ça mais là… elle ne se sentait plus vraiment maîtresse d'elle même quand elle croisait le regard du beau (bon sang, pourquoi l'adjectif beau était-il venu se glisser là?!) Sebastian ? « Il est canon quand même, et ton cœur bat la cha-cha-chamaaaaade ! »

C'pas vrai merde, crotte, nom de Zeus !

Elle se retourna vers Alaska, ses yeux lui lançaient des éclairs. Sauf que les morts durs qu'elle avait préparé pour elle ne sortirent pas. Ou plutôt, si. Mais ce n'était plus vraiment les bons.

Ne le touche pas ! Si je te reprendre à relooker mon Bastian, je te colle mon poing dans la figure, ai-je été bien claire ?