Le jaugeant, hautaine, elle avait relevé son arme entre lui et elle. Puis elle lui posa des questions, car c’était trop facile de rester sur ça, se dire merci et partir. Vu les temps qui courent, perdre un peu le temps de se renseigner pouvait être utile. Puis elle était curieuse et
je vais pas laisser un gars pareil me filer entre les doigts. Je suis jolie, autant que ça ait des avantages. Il lui répondit alors sans hésiter, clairement et façon concise comme le ferait un militaire. Quand elle comprit ça, elle s’en mordit la lèvre. Le fantasme de l’uniforme du sur-homme. Il lui avait tout craché de la même façon que la demoiselle, lui demandant de lui épargner des discours inutiles. Elle passa alors son arme sur son dos grâce à la sangle. Au moins, il avait l’air de s’y connaitre. Alaska avait presque baissée sa garde, les bras croisée sur son débardeur maculé de saleté.
«
T’es pas obligé d’être désagréable. Je te posais juste une question. Si tu connais tout le tintouin, tu te dis pas que c’est normal qu’on soit méfiants et qu’on pose des questions ? » avait-elle répliqué sur le même ton condescendant. C’était plus fort qu’elle. Elle aurait bien aimé retenir sa langue, mais ça aussi ça faisait partie de sa réputation. C’était un peu comme l’aboiement d’un petit chien devant un plus gros.
Elle continua de se détendre alors qu’il la complimentait sur ses exploits, mais ses bras restait croisés. C’était une vieille habitude chez elle de ne pas paraitre commode ou fermée, ainsi on ne s’approchait pas d’elle. Traiter les autres avec agressivité et en les repoussant, ça évitait les débordements de ses dons. Elle dodelina de la tête, faussement modeste et secoua la tête las sur sa référence à l’homme qui se faisait appeler « Nemo ». Elle loucha : «
Vraiment ? Tu oses me sortir ça ? C’est presque comme parler du Seigneur des Anneaux à un elfe. Tu vois le ridicule ? » puis elle jeta un coup d’oeil en direction de la Colonie. Elle ne lui répondit pas pour ça. Elle n’en avait pas envie, car elle doutait toujours du jeune homme. «
Euh il serait pas bon de rentrer ? intervint le fils d’Arès qui reculait déjà vers la barrière.
_
Bah vas y casse toi si t’as peur._
Non mais même, on va se faire engueuler…_
Oh pauvre petit chéri. Un fils d’Ares qui reste dans les rang, oui c’est dur… Pauvre bébé. T’as peur de quoi nettoyer nos chiottes ?_
T’es vraiment une salope…_
Je t’ai déjà adressé la parole au camp ? Non ! C’est qu’il y a une raison. Vas y va courir dans les jupons de ta mère » s’était-elle un peu venger sur plus jeune qu’elle de tout ce qu’elle avait pu endurer des enfants du dieu de la guerre. Le petit effronté fit un signe de tête entendu à Dillon pour le remercier silencieusement et cracha au pied d’Alaska. Cette dernière se retourna et fit mine d’attraper sa cross, et le gamin prit les jambes à son cou. Elle se retourna vers le mortel, un petit sourire amusé sur les lèvres qu’elle ignorait totalement.
C’était toujours plaisant de les voir détaler comme des lapins…S’étirant et se passant les mains sur les fesses par reflexe pour vérifier ses poches, elle poussa un soupir de soulagement. Il lui restait son paquet de cigarette. Bon il y en avait deux sur cinq de cassée, mais le reste passait. Elle s’en ficha une tordue entre les lèvres et l’alluma. Si son père la voyait, il la claquerait. C’était très mauvais pour son endurance et le sport qui composait une grosse partie de sa vie.
«
Oui, c’est là-bas qu’on est, regarda t-elle une fois l’horizon avant de reporter son attention au brun le plus canon comme elle n’en avait pas vu depuis des lustres.
Et je trouve ça rassurant que tu ne connaisse pas. Le but c’est pas de vous y voir. Comme ça tu vois les monstres… Mais comment ? »
Pas le temps d’en dire plus, un iris mail apparut entre elle et Dillon. C’était Edmund qui lui demandait où elle était.
Ils ont tous décidés de me faire chier ! Elle lui dit qu’elle était de l’autre côté de la barrière et après de court échange sec et presque insultant, il lui ordonna de revenir, sinon il la vendait. Alaska coupa l’iris mail, en plein milieu de sa phrase. Sa langue claqua sèchement contre son palais. Ils se côtoyaient rarement ou par défaut, trainant dans un cercle d’amis communs, et pour une fois qu’elle avait trouvé de quoi s’occuper, il avait comme par hasard besoin d’elle. Ca devait arriver une fois dans l’année.
Elle s’approcha de Dillon et lui tapota l’épaule amicalement : «
Il est temps que je te dise merci. Mais cette discussion n’est pas terminée. T’es militaire, alors retiens, lui donna t-elle à voix haute son numéro. Je m’appelle Alaska. Tu vas me rappeler. Dans une semaine. Je suis partante pour un verre ou un restaurant, comme tu veux [/color]» lui fit-elle un petit sourire d’une arrogance faussement innocente avant de tourner les talons. Est-ce qu’elle avait utilisé ses pouvoirs de charisme lorsqu’elle lui avait demandé de l’appeler ?
Bien sûr ! Un pêche pas du requin avec des croustibats ! Puis elle s’arrêta : «
Ah, je veux bien ton nom et ton prénom finalement… » comptait-elle demandé à Lilly, si d’un il le connaissait et de deux s’il avait des informations sur lui. Un mortel qui voyait des monstres étaient toujours dangereux, c’est ce qu’il lui avait dit une fois.
Tout en laissant ses pieds la mener calmement jusqu’à la barrière, elle espérait que son pouvoir avait fait effet. Sinon tant pis. Elle s’en passerait.
En tout cas, j’ai eu de la chance qu’il fut dans les parages à ce moment là. C’est presque trop beau. Rien de mieux qu’un militaire pour vous sortir d’une grotte de cyclope. J’aurais pu être toute seule avec l’autre dondon de la guerre là... pensa t-elle en finissant sa cigarette pour regardant un instant en l’air, se demandant si sa mère y était pour quelque chose. La pauvre enfant, si elle savait. Ce n’était pas le fruit du hasard.