01. •• QUE PENSEZ-VOUS DES DIEUX ? ET DES CAMPS ? Rien de bien. J'ai commencé par penser que c'était des conneries. Juste une façon pour mes parents de continuer leurs délires sur le caractère exceptionnel de notre famille, sur la valeur de nos ancêtres, sur le grand Destion des Law... J'en ai pas cru un mot. Fils d'Athena, vraiment, qui y croirait? Et puis j'ai vu mon premier monstre. Alors franchement, les dieux, je m'en contrefiche. Ma mère, c'est ma mère. Pas une déesse quelconque que je n'ai jamais croisé. Et les camps, ils font bien ce qu'ils veulent, tant qu'ils ne viennent pas m'ennuyer. Le reste du monde peut bien s'agiter, tant qu'on me fiche la paix...

02. •• POURQUOI NE PAS ÊTRE À LA COLONIE/CAMP JUPITER Je ne suis pas un freak. J'suis pas un monstre. Je vais pas aller dans leur version mythologique de l'école du Professeur Xavier. Je n'ai pas besoin de fréquenter des gens comme moi, et je n'ai pas besoin de "formation adéquate". Ce n'est pas comme si mon pouvoir était dangereux pour qui que ce soit. Je vis très bien avec. Personne n'a besoin de savoir qui je suis vraiment. Je suis juste Chao Law, et c'est très bien comme ça.

03. •• AVEZ-VOUS ENTENDU PARLER DE L'INTRUSION DE MORTELS AU SEIN DE LA COLONIE DES SANGS-MÊLÉS ET DU CAMP JUPITER ? Des tarés qui s'en prennent à des gosses. Je ne l'ai su que parce qu'un Satyre qui voulait absolument m'y recruter a finit par renoncer et me dire de bien rester caché. Comme si j'avais l'intention de faire quoi que ce soit d'autre. Si je peux comprendre l'inquiétude des mortels (nous avons toujours peur de ce que nous ne comprenons pas, non?), s'en prendre à des campements remplis de gens qui n'ont rien demandé est la réaction la plus stupide, à mon humble avis. A croire que je suis un peu trop pacifiste. Le comble, pour le fils d'Athena. En tout cas, ça n'a fait que me conforter dans ma décision de suivre à la lettre le dicton "pour vivre heureux, vivons cachés".

04. •• VOUS SENTEZ-VOUS PARTICULIÈREMENT EN DANGER OU DÉMUNI FACE À CETTE MENACE INVISIBLE ET INCONNUE, VOUS QUI ÊTES ISOLÉ À L'EXTÉRIEUR ? Le monstre comprend des monstres que je ne pensais pas croiser un jour. Voilà ce que je considère comme inquiétant. Les dieux existent, je ne suis pas le seul être humain avec des habilités surnaturelles, et certains ne sont surement pas aussi sympathiques que moi. Voilà ce qui me paraît être une menace. L'attaque sur les camps ne me concerne en rien. Les guerres des autres ne sont pas mon combat. Etre isolé à l'extérieur est, pour le coup, une bénédiction.

PSEUDO/PRÉNOM •• niaw. ÂGE •• on demande pas son âge à une vieille dame. COMMENT AS-TU CONNU MALUM DISCORDIAE ? •• via un partenariat COMMENT TROUVES-TU LE FORUM •• Je suis amoureuse de Lee Byung Hun, alors j'ai totalement craqué sur le scénar du brother (logique, bien sûr...). Pour ce qui est du forum en lui même, il est magnifique. J'espère réussir à me faire ma petite place malgré mon incapacité chronique à faire fonctionner mon cerveau pour trouver des liens et autres joyeusetés. AVATAR •• Christopher Larkin, aussi connu sous le surnom de cutie pie, ou puppy, pour les intimes   SOUHAITES-TU UN PARRAIN ? •• écrire ici. UN DERNIER MOT •• Je me hâte de faire ma fiche, je me hâte!! Cœur sur vous    

Comment en est-il arrivé là. Prostré, en tailleur sur son lit, alors que sa mère passe sa journée en larme au téléphone. Comment en est-il arrivé là, incapable de réagir, à regarder fixement le poster sur la porte de sa chambre. Le poster qui représente des ruines grecques quelconques. Le poster que son père l'avait quelque peu forcé à attacher là. Comme si un joli paysage le motiverait à accepter la réalité. Ça aurait pu. Il avait presque failli y croire à sa chance. Sa chance de s'enfuir d'ici. Pas pour longtemps, non. Pas pour la vie. Juste le temps de prendre l'air et de découvrir le monde, un peu. Il avait presque fini de négocier avec le paternel. Plus qu'une année d'études en plus, pour faire bien, finir sa thèse, et il aurait pu partir une année en Grèce. "Découvrir ses racines". Ses racines, il s'en fichait comme de l'an quarante, mais il avait trouvé là un argument de poids pour convaincre son père de le laisser respirer un peu. Loin de l'odeur chargée du magasin et de la pollution de Chinatown. Il avait presque failli y croire, à sa chance. Il avait presque failli commencer à compter les jours. Mais tout venait de s'effondrer. Parce que le paternel était mort. Et il n'était plus capable de penser à quoi que ce soit. Il n'était plus capable de penser. Parce qu'il avait envie d'en vouloir à son père de lui gâcher ainsi sa seule chance de voir du pays mais qu'il savait que c'était stupide. Il n'avait pas demandé à partir comme ça. Il ne pouvait pas en vouloir à son père. Alors il s'interdisait toute réflexion. Il s'interdisait tout sentiment. Il s'était contenté de gérer le magasin familial toute la journée pour permettre à sa mère de souffler un peu. C'était le mieux qu'il pouvait faire pour elle. Il aurait voulu être capable de faire mieux. Mais s'il se laissait aller à faire un effort, il allait juste finir par craquer. Et il ne pouvait pas. Il ne voulait pas. Il ne voulait pas y croire. Son père n'était plus. Et cette foutue épée de Damoclès au dessus de sa tête venait de tomber. Toutes ces responsabilités qu'on lui promettait depuis bien trop longtemps, les voilà qui tombaient d'un coup sur ses épaules. Il était le seul encore là pour assurer la relève. Les autres faisaient autre chose de leur vie. Les autres faisaient ce qu'ils voulaient. Lui était là, dans cette foutue chambre dans laquelle il avait grandit. Lui était là dans la putain de maison de ses parents, juste au dessus de leur connerie de boutique. Lui était là, et lui devenait le chef de la famille. Famille qui ne comptait plus qu'une mère éplorée et lui. Les autres étaient assez grands pour être autonomes. Il leur en aurait presque voulu. D'être indépendants. De vivre leur vie. D'être heureux quoi qu'ils fassent. Il leur en aurait presque voulu parce que c'était leur incapacité à faire ce qu'ils étaient censé faire qui l'avait mené là. Mais il ne pouvait que s'en vouloir à lui-même. Il ne pouvait que s'en vouloir à lui qui n'était pas capable de faire des choix comme Dewei. Son frère aîné avait au moins la force de se battre pour ses conviction et de tenir tête à leurs parents. Et s'il l'avait perdu de vue depuis bien trop longtemps à son goût, ça ne l'empêchait pas de l'admirer. Alors non, il ne pouvait pas en vouloir réellement à Dewei. Et Li-Ming était un peu sa sauveuse à ce moment. Sa grande-sœur avait, sans qu'il lui demande quoi que ce soit, accepté la mission qui consistait à s'occuper de leur mère. De leur mère, même si il n'était pas de son sang. Parce que le sang n'importait pas. Athéna n'importait pas. Vraiment pas. Sa mère était cette petite femme chinoise un peu trop fripée qui pleurait toute les larmes de son corps dans leur cuisine. Le reste, il s'en foutait. Il n'était qu'un gosse paumé comme un autre. Un gosse de vingt-six ans. Mais il n'avait rien de vraiment spécial. Il ne voulait rien avoir de spécial. Et les quelques satyres qui s'acharnaient parfois à le retrouver et à tenter de le convaincre pouvait bien aller se faire voir. Il n'avait vraiment plus de temps à perdre avec leurs conneries. Il avait vraiment mieux à faire.

Il relève la tête, le regard un peu paumé, alors que sa porte s'entrouve. La chouette qu'il a baptisé Edwige quelques années plus tôt à cause d'un sens de l'humour laissant à désirer fait un léger bruit alors qu'elle observe son visiteur depuis le bord de sa fenêtre. Sa visiteuse, plutôt. Li-Ming lance un regard ennuyé à l'oiseau. Elle ne comprend pas trop ce qu'il fiche là. Elle a déjà vu son frère avec, mais elle ne comprend pas trop pourquoi il ouvre sa fenêtre à ce genre d'oiseau de proie. Enfin, elle n'est pas là pour faire la leçon à Chao sur quels animaux il est bon de prendre pour compagnon ou non. « Chao... » Il la regarde, il ne répond pas. Il n'a rien à répondre. Il aimerait lui offrir un sourire rassurant, mais il n'y arrive pas. Il n'arrive pas à ressentir quelque chose. « Je pense que Dewei ne viendra pas. » Il fronce les sourcils. Ah, tiens, finalement. Peut-être qu'il en est capable. Un semblant de colère monte en lui, doucement. Dewei ne viendra pas. Même pour l'enterrement. Il ne lui en demande pas beaucoup, pourtant. Il ne lui demande pas de reprendre sa place. De reprendre le commerce comme il était sensé le faire. De reprendre le magasin, la maison, et la garde de leur mère avec. Non, rien de ça. Il aurait juste aimé qu'il soit là. Le voir. Parce qu'il n'ose pas retourner vers son frère qu'il a lâchement abandonné alors il aurait aimé que l'enterrement serve au moins à ça. A lui donner une excuse pour le retrouver. Pour se retrouver tous, tous ensemble. En famille. Sans rien de plus. Sans attentes, sans exigences, sans risque de décevoir le paternel, puisque le paternel n'était plus. Mais non. Dewei ne viendra pas. Alors il sent un semblant de colère monter doucement en lui, mais il l'abandonne aussi vite. Il n'a pas la force pour ça. Il abandonne avec un soupir. Qu'est-ce qu'il en sait, après tout, de ce que Dewei a vécu. Il n'a que son expérience pour juger. Et il sait déjà qu'il a bien trop souvent haï leur père. Alors il se contente de tapoter le lit à côté de lui et Li-Ming ne se fait pas prier pour s'asseoir à côté de lui. Il appuie son épaule contre elle. Il pose sa tête sur son épaule. Et il soupire. Li-Ming a toujours été là. Li-Ming, c'est un vrai pilier. Li-Ming, c'est celle avec qui il partage tout. Sauf sa vérité horrible, son prétendu don. Parce que ça, il ne le partage avec personne. Ça, il n'en parle à personne. Sa sœur n'a pas besoin d'être mêlée à tout ça. Elle a déjà bien assez à faire avec sa vie. Alors il se contente de fermer les yeux, de ramener ses jambes contre lui, et de caler sa respiration sur la respiration trop calme de sa sœur. Comme si elle se forçait à avoir l'air d'aller bien. Malgré ses yeux rougis. « Avec un peu de chance, peut-être qu'il changera d'avis... » Il essaie d'être positif, pour lui remonter le moral. Mais il n'y croit pas une seconde. Dewei sait ce qu'il veut. Il est ce genre de personne. Alors Chao laisse échapper un nouveau soupir. « C'est ma faute tu sais, j'aurais du aller le voir en prison. J'aurais du emmener maman. Papa aurait suivi. » Pas sûr qu'il aurait eu assez d'influence... Mais il trouvait toujours des arguments en béton. Toujours. S'il prenait le temps d'y réfléchir. Li-Ming laisse échapper un léger grognement. « C'est de la faute de personne, Chao. Il fait ce qu'il veut. C'est son choix. » Malgré le ton assuré, il entend le léger tremblement qui brise la dernière affirmation de Li-Ming. Elle est au bord des larmes, même si elle essaie de ne rien en laisser paraître. Parce qu'elle veut avoir l'air forte pour son petit frère. Et il se rend compte que, peut-être, c'est à lui d'être fort pour elle. Lui qui n'arrive pas à ressentir quoi que ce soit, peut-être peut-il au moins être fort pour la meilleure des sœurs. Alors il lève la tête de son épaule, et il la prend dans ses bras. Parce qu'au fond, il a besoin d'avoir sa sœur dans ses bras autant qu'elle a besoin que quelqu'un soit là pour elle.