L'on me traitait souvent de fou … peut être les gens avaient-ils raison ? J'étais un être qu'on pouvait qualifier d'un naturel bizarre, incapable de voir le monde sous le même regard que le leur, incapable de se sociabiliser en suivant la norme établis et aux idées souvent un peu folles. Traverser les États Unis à battement d'ailes pour rejoindre le Camp Jupiter par exemple ? Cela en faisait partit. Pourquoi ne pas prendre l'avion me disait-on … il est vrai que cela aurait été plus simple et plus rapide, assis dans un siège avec plein de gens intéressants et arriver à San Francisco en seulement quelques heures. Aussi étrange que cela puisse paraître, oui, j'aimais l'avion … l'avion et les aéroport qui ressemblaient à un micro-cosmos à mes yeux. Mais plus encore j'aimais cette sensation de liberté quand je déployais mes ailes et survolais le continent, voguant entre les nuages, au plus proche des rayons du soleil sans pour autant me brûler les ailes à la Icare et profitant de ce vent agréable qui venait me caresser le visage. De cette position en hauteur je pouvais tout voir, je pouvais admirer le monde d'en bas sous un nouveau jour, moins noyer dans l'océan de couleur permanent qu'était ma vu, bien que je volais entre des volutes créée par le vent, me donnant une image un peu plus clair d'à quoi ressemblait cette terre aux yeux des autres. C'était vraiment merveilleux ! Et cette chance que j'avais de pouvoir accomplir un tel exploit … je ne pouvais pas ne pas en profiter, me laissant porter par les courants d'air chaud et m'amusant parfois à faire quelques piqués pour gagner de la vitesse et virevolté dans de gracieuses acrobaties avant de reprendre mon chemin. Ce don était tout bonnement merveilleux et je me demandais ce que je serais si je ne l'avais pas.

À l'aube du jour suivant, ayant prit mon temps pour venir et ayant passé la nuit à la belle étoile au sommet d'un château d'eau, je commençais enfin à voir les paysages urbains de San Francisco, passant sous le Golden Gate, laissant le bout de mes ailes briser la surface de l'eau avant de regagner de l'altitude sans me fier au regard des mortels qui au mieux ne verrait qu'un grand oiseau tandis que je m'amusais comme un fou. Cela dit, après autant de temps la fatigue se faisait malgré tout sentir, j'avais beau pu me reposer le temps d'une nuit, chaque fois que je faisais ce voyage j'en demandais beaucoup à mes propres capacités et donc j'oubliais un peu mes facéties aériennes pour vraiment me diriger vers le Camp Jupiter et plus particulièrement la Nouvelle Rome, passant par la voie des airs plutôt que le tunnel de Cadelcott et engageant une descente en douceur en plein centre ville. Terminus ? Lors de mon premier voyage j'avais déjà eut un accord avec la divinité pour pouvoir faire de telles entrée tant que mes intentions n'étaient pas hostiles et que je n'étais pas armé, ma guitare étant verrouillée dans son état de simple instrument. Au final je touchais enfin le sol, provoquant une petite vague de poussière tandis que certaines personnes s'écartait, n'étant très certainement pas habitué à voir un blondinet aux grandes ailes blanches atterrir au milieu de la place mais n'y prêtant bien vite plus attention. Et puis cela allait, ce n'était pas comme ci j'arrivais torse nu, heureusement, ayant prit un sweet dont le dos était fendu par deux fois afin de laisser passer mes ailes au moment où je les déployais plutôt que de m'obliger à me dénuder ou à arracher mes vêtements dans le processus. Cela dit, encore engourdit par un tel voyage, je ne rétractais pas encore mes ailes dans mon corps, le contre coup risquant d'être assez sévère. Je les ramenais donc un peu vers l'avant en les redressant, à la façon d'un vautour en marche, avant de commencer à circuler à travers les rues à la recherche d'un coin tranquille où je pourrais me poser en attendant que la fatigue ne passe.

C'est au détour d'une rue que je tombais sur cette petite fontaine calée dans un coin entre de mur, parfaitement pensée pour recevoir les rayons du soleil pour en faire miroiter sa surface mais aussi dans un lieu où les murs et bâtiments coupaient l'arrivée de beaucoup de sons parasites et donnait cette impression de calme et d'apaisement. C'était vraiment l'endroit parfait ! M'approchant de la dite fontaine je plongeais mes mains dedans pour m'asperger de l'eau à la figure, me rafraîchissant avec plaisir et en passant dans mes cheveux, avant d'y plonger aussi mes ailes, éclaboussant un peu partout comme un gamin avant de prendre place sur le rebord de pierre, redressant mes ailes très haut vers le ciel, miroitant d'un millier de petits diamants aqueux sous le soleil, afin de les faire sécher. Fermant les yeux, prenant une grande inspiration pour profiter de ce moment, j'attrapais finalement la housse de ma guitare, en extirpant l'instrument pour commencer à gratter quelques mélodies douces et fleur bleue diraient même certains. Je m'en fichais, je voulais exprimer mon bien être actuel et me vider l'esprit par la musique à défaut du dessin, faisant se créer autours de moi un ballet de volutes aux différentes teintes de bleu on ne peut plus magnifique, regrettant juste qu'à par moi même personne ne pourrait jamais l'admirer, devant simplement se laisser porter par le son de la sérénade.