Mission WTF

Il avait fermé les yeux, sentant le soleil lui brûler toujours un peu plus la peau délicate de son visage. Il n’avait même pas bronzé. Ou alors le simple gros quart-d’heure que pouvait emmagasiner ses mélanocytes. Après, il avait viré littéralement au rouge à cause de sa peau souffrant sous le feu de l’astre dans le ciel. Et dire que pourtant, il était habitué au soleil et avait une peau hâlé aux reflets dorés quand les rayons osaient lécher sa peau tandis qu’il passait sa journée sur les plages majestueuses de Sidney. Avec de la crème solaire !

Soudain, un douleur lui sciait la cuisse. Enfin non plutôt sourde, appuyant comme le coeur d’un séisme et se propageant le long de son membre. C’était le nerf sciatique. Il grogna en bougeant sa jambe gauche, puis fouilla dans sa poche. Il y avait comme une pointe qui s’enfonçait sur le bas de sa fesses. Il y plongea la main sans grogner à nouveau de douleur et jaugea le cailloux, sceptique. C’est alors que sa tête bien secouée, venait de reconstruire le puzzle de ses souvenirs. « Le silex ! » s’écria t-il, voyant une lueur d’espoir dans les ténèbres –éclatant d’un soleil brûlant. Il se redressa lentement mais sûrement en s’appuyant contre la colonne rappelant l’architecture de l’Antiquité. Il frappa plusieurs fois la pierre contre le bras de ruine. Le silex finit par se briser et il l’affûta en frottant la roche contre la roche.

Un soupir marqua la fin de son petit atelier de survie et râlant un bout de corde entre ses deux et l’autre entre ses genoux, il s’activa pour couper la corde. Il n’utilisa même pas son pouvoir. J’avais plus la force. Car après, va falloir que je monte le poteau et c’est sûr que ça, je le ferai pas au ralenti. Qu’est-ce que j’aurais aimé avoir la capacité Super-saut. Ca lui avait pris facilement dix minutes, mais la corde finit par céder. Il poussa un gémissement de joie, suivit d’un de douleur car il s’était laissé tombé en arrière pour s’allonger. Il avait les muscles des jambes qui le tiraillaient, et ceux de ses bras s’étaient complètement tétanisé. Une crampe l’avait obligé à faire une pause dans son plan de libération, lui tordant les doigts à ne plus pouvoir tenir le petit morceau de silex.

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Mission WTF

Il s’autorisait une bonne pause. Après tout, il ne lui restait qu’à gravir le pilier en pierre, récupérer sa bouteille d’eau et on en parlait plus. L’escalade n’était pas quelque chose qui lui faisait peur. Puis un grand adepte de parcours en ville, une colonne n’était pas indomptable. Il saurait y faire. Il avait déjà presque réussi.

Quelques minutes encore plus tard, il se retrouvait sur ses pieds et ferma les yeux pour se rencontrer. Il gravait la colonne dans son esprit, pour sa mémoire spatiale et s’attrapait les poignets, tapait un pied contre l’autre pour calibrer son schéma corporel. Et il arriva en haut. Il s’assit à la place de la bouteille et la descendu en petite gorgée, bien marqué de pause. Elle était chaude, mais elle le désaltérait.

De là-haut, il avait une bonne vue d’ensemble sur le Champs de Mars. La mule broutait toujours tranquillement. Dans l’herbe haute, on pouvait suivre le chemin qu’avait fait son corps lorsqu’il avait été traîné par l’animal. Il jeta la bouteille d’eau en direction de la bête, plus qu’énervé. Il savait qui avait fait ça et c’est alors qu’un idée le frappa. Il les laisserait pas indemnes. Il descendit la colonne et s’approcha de la mule.

Après des caresses, des douces paroles : « Ecoute, on va repartir de zéro toi et moi. On n’a mal commencé. Je sais bien que c’pas d’ta faute. Moi aussi j’aimerai pas qu’on m’attache un type casse-couille comme moi. Mais si tu me suis, je te donnerai l’occasion de te venger aussi de ce sale traitement qu’on t’as infligé, car tu n’es qu’un animal. Et moi je sais aussi que vous souffrez des mauvais traitements de ce genre. C’est d’la douce violence ! Allez viens mon petit ! Dis moi que tu as au moins ressenti toute la bienveillance que j’ai pour toi, car je ne suis pas fils de Pan ou encore Poseidon. Je ne sais même pas si tu me comprendrais et moi en retour. Ca donne quoi une mule comparé à un cheval ? C’comme si tu parlais plutôt à l’anglaise, ou carrément le portugais ? Bref ! Fais un effort et comprends moi !!! » l’implora t-il en tirant progressivement sur ses rênes. Miracle ! Elle finit par avancer un sabot.

Il la traina jusqu’au camp, continuant à discuter avec l’animal tout le long du chemin. Il passa voir un fils de Morphée et lui demander des boule-quies en cire. Ils en avaient toujours ! Enfin souvent ! Il se les ficha dans les oreilles et traina Bertha (comme il l’avait baptisé) dans la caserne de première cohorte. Il lui mit une monumentale claque sur les fesses, et disparu. La bête beugla à tout rompre dans le bâtiment. Bien sûr, Hillel a du subir les conséquences de ses actes. Après l’infirmerie, il avait le droit aux écuries pour un mois et stockage du fumier pour les engrais. En gros, j’avais les mains dans la merde le matin avant l’entrainement et le soir après les entrainements. Je sentais le crottin partout et à longueur de journée.

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