Bienvenue sur MALUM DISCORDIAE!
Pour les nouveaux petits arrivants, direction le GUIDE qui vous permettra de mieux vous débrouiller sur le forum !
Quoi de neuf sur MD ? Viens te tenir au courrant des dernières nouveautés par ici !
Nous sommes actuellement janvier/février 2019 sur le forum ! Pour toutes demandes liées à la chronologie et aux intrigues/contexte, merci de vous référer à Jean E. Sylar !
Découvrir la chronologie et suivre l'actualité RPG au jour le jour ? C'est possible ! Viens écouter la RADIO HÉPHAÏSTOS !
Sujet: An Unexpected Meet (merry) Dim 4 Déc - 23:12
An Unexpected Meet
Marvin ▽ Merry
Les marathons au cinéma. Ces quatre mots éveillaient en Marvin à la fois un sentiment d'excitation et de crainte tout aussi extrême. D'un côté, il ne pouvait nier qu'il raffolait de ce genre d'événement. Surtout les vieilles sagas. C'était vraiment génial d'avoir une occasion de regarder des classiques sur grand écran. Lorsqu'il s'agissait d'une trilogie, comme ici avec le Seigneur des anneaux, il s'agissait aussi d'une excellente occasion de voir les trois films à la suite et de manière bien plus immersive que de les enchaîner en solitaire (ou avec un voisin à convertir) devant sa télévision. Il y avait aussi ce que l'informaticien appelait l'effet de groupe. On riait ensemble devant les moments d'accalmie, prenait peur ensemble quand les inquiétants Nazgul pourchassaient les héros au début du premier film, bref, tout était plus intense parce que toute la salle vibrait à l'unisson.
L'angoisse que nourrissait Marvin pour les marathons cinématographiques venait de ce dernier point. Rester enfermer dans une salle remplie de monde pendant parfois une journée entière ne se mariait pas très bien avec son caractère paranoïaque. Surtout pour des marathons touchant à des univers fantastiques où il n'était pas rare que certains participants portent des costumes et des maquillages absolument bluffant. Les lunettes Anti-Brume étaient vraiment top pour distinguer les monstres se cachant sous une apparence ordinaire, mais ne permettait pas de clairement différencier un monstre bien réel tentant de se faire passer pour un humain, d'un humain portant des prothèses et un maquillage ultra-réaliste pour rendre hommage à la nation orc ou gobelin de la saga diffusée. Le blondinet espérait vraiment que cette préoccupation était en haut de la liste de la section scientifique, parce qu'il ne comptait plus le nombre de fois où il avait failli avoir une crise cardiaque à cause de ce cas de figure.
Bien sûr, il n'avait rien contre les fans zélés qui passaient parfois des mois à rendre hommage à leurs univers préférés via la couture. Lui-même essayait toujours d'être dans le ton quand il allait voir un film ou un spectacle. Sauf qu'on était dans un monde où on pouvait découvrir du jour au lendemain que les gobelins existaient vraiment. Tout cela pour dire que chaque annonce d'événement de ce type provoquait un dilemme monumental, un débat intérieur qui le faisait changer d'avis toutes les heures.
Pourtant, à chaque fois, son côté geek l'emportait sur sa prudence excessive. À chaque fois, il cédait à la tentation, bien qu'un reste d'angoisse demeurât toujours jusqu'au début de la séance. Merci la magie du cinéma qui lui faisait disparaitre ces angoisses jusqu'à l'entracte.
Pour l'heure, ce qu'il regrettait, c'était son absence de chaussure. Bin oui, il fallait souffrir pour être un hobbit convainquant ! Il était très content d'avoir trouvé des vêtements correspondant au style vestimentaire de la Comté sur le Net. D'accord, son costume n'était peut-être pas parfait à cause de ces lunettes anti-brume qui jurait avec le reste ou le fait qu'il n'avait pas mis de fausses oreilles par manque de modèle convainquant, mais, il en était plutôt satisfait. C'était toujours mieux que ces fans qui n'étaient pas capables de faire la différence entre des oreilles de Spock et d'Elfe !
Marvin était venu en avance pour s'installer à son aise et surtout surmonter la douleur de ces pieds endoloris avec une bonne dose de sucre ! Du coca, du pop-corn, la trilogie du siècle, que demander de plus ? Le geek ne s'attendait certainement pas à tomber nez à nez avec une collègue du Département et encore moins Meredith Quincy, celle qui proclamait que les adaptations ne valaient rien par rapport aux œuvres d'origine. "Meredith ?" Demanda-t-il sur le ton de celui qui voulait s'assurer que ces yeux ne le trompaient pas.
Oui, pas de mademoiselle Quincy ou autre titre de politesse avec sa collègue. Parce que Merry n'était pas une collègue comme les autres, s'était celle qui lui tenait toujours rancune pour son piratage des archives, celle qui lui faisait du chantage à base de secrets contre de l'aide en informatique, celle qui n'aimait pas les ordinateurs, celle qui pensait que les Aliens seraient forcément gentils, brefs, ironiquement, tous ces petits détails faisaient que Marvin était bien plus détendu en présence de l'archiviste qu'avec les autres membres du sexe féminin. "Je... Oh... Bin si je m'attendais..." Commença-t-il, la surprise le laissait un peu sans voix. Honnêtement, s'il n'avait ces lunettes, Marvin aurait cru subir un mauvais tour de la Brume. D'ailleurs, il était tellement surpris, qu'il n'avait même pas remarqué que sa collègue était accompagnée d'un petit garçon.
Les trois volets de la trilogie du Seigneur des Anneaux diffusés au cinéma, et avec la musique en live, comment y résister ? La seule adaptation cinématographique d’un chef d’œuvre de la littérature que Meredith trouvait digne d’être vue (il était bien difficile pour cette charmante anglaise de reconnaitre qu’elle était carrément fan), il était donc impossible d’en manquer la diffusion. Une seule personne pouvait être plus fana qu’elle de la saga : son fils, Tim, un adorable petit bout de chou blond de 8 ans. C’était d’ailleurs lui qui avait informé sa chère maman sur cette prodigieuse nouvelle.
-Tu as encore été sur internet en douce ?! -Mais maman, c’était pour la bonne cause ! Le SEIGNEUR DES ANNEAUX !
Incapable de refuser quoi que ce soit à sa petite tête blonde, Merry avait malgré tout fait mine d’être mécontente mais s’était empressée d’aller acheter les billets. Quant à internet, outre les dangers qui pouvaient s’y trouver pour les enfants (et pour ce problème, elle avait demandé de l’aide à un voisin afin d’installer le contrôle parental), c’était surtout de constater que même un gamin de 8 ans savait mieux manier l’ordinateur qu’elle qui la mettait un peu en rogne. Mais rien à faire, Meredith n’arrivait pas à se persuader qu’il lui serait bénéfique d’apprendre. En fait, ça ne rentrait pas, tout simplement. L’informatique était depuis toujours sa bête noire. Rien à faire. Même en matière de téléphonie, Merry se refusait à utiliser une technologie trop avancée, se trouvant bien trop vite dépassée par le nombre incroyable d’applications présentes sur l’écran d’accueil. Tim était heureux comme tout, en travaux pratique à l’école, il avait pu réaliser lui-même ses oreilles d’elfe, et il en avait même confectionné une paire pour sa maman. Il est donc inutile de préciser que la petite famille monoparentale blonde arborait fièrement la création du petit prodige une fois le grand jour venu. La garçonnet tirait sur la main de sa mère, sa main libre tenant un seau de pop-corn plus grand que sa tête, tandis que Merry avait en main, de son bras qui ne s’allongeait pas, des bouteilles d’Ice tea.
-Viens maman ! Là, c’est très bien !
Et Tim s’installa dans la rangée, passant devant un homme qui se trouva être Marvin, et le bouscula un peu au passage sans omettre de lui marcher sur le pied… nu. Meredith, qui n’avait pas encore reconnu son collègue, fit les gros yeux à son fils depuis le bout de la rangée, le temps d’arriver au milieu à leur hauteur.
-Tim ! Excuse-toi tout de suite !
Puis elle posa son regard sur l’inconnu, qui ne l’était pas tant que ça.
-Je suis désolée mons… Marvin ?
Lui aussi l’avait reconnue et semblait tout aussi surpris de la voir. Elle arbora un grand sourire en le voyant bredouiller. Ca l’amusait toujours beaucoup de le voir en difficulté. Après tout, c’était bien fait pour lui, n’avait-il pas piraté SES archives ? Ça ne serait jamais arrivé si on les avait laissées sur papier… Pendant ce temps, Tim avait pris place à la gauche de Marvin, tandis que Merry se trouvait toujours à sa droite.
-Je veux qu’on se mette là, maman, on est pile au milieu. Enfin, toi non vu qu’y a ce monsieur. Eh monsieur, pourquoi vous êtes pieds-nus ? Vous savez que c’est dangereux ?
Merry secoua la tête en souriant, amusée de voir Marvin se faire faire la morale par un gamin.
-Ce monsieur s’appelle Marvin. Quant à toi, jeune homme, tu n’as toujours pas demandé pardon pour l’avoir bousculé. -Ah oui, pardon, lança le petit, un peu déçu d’avoir été obligé de le faire.
Meredith espérait que son collègue informaticien ne viendrait pas lui demander ce qu’elle fabriquait ici, elle qui détestait tant les adaptations. La blondinette se mit à réfléchir à cette question, au cas où il lui viendrait malgré tout l’idée de la poser. Et la réponse était sous son nez : Tim ! Après tout, il était fan de la saga ! Il avait quand même fabriqué des oreilles d’elfe ! Deux paires ! Voilà, ce serait parfait comme excuse, et elle ne serait pas obligée de dire qu’il y avait bien une exception à la règle. Même si intérieurement, se servir de son propre enfant pour justifier de ne pas perdre la face était très moyen, et elle s’en sermonnait d’avance… Mais ce fut plus fort qu’elle.
-Tim est très fan des elfes. -Carrément, Legolas, c’est le plus fort ! Même que j’aurais le droit de faire du tir à l’arc l’année prochaine, pas vrai maman ? -Souviens-toi du pacte, uniquement si tes notes restent excellentes…
(c) AMIANTE
Dernière édition par Meredith Quincy le Mar 20 Déc - 0:24, édité 1 fois
Sujet: Re: An Unexpected Meet (merry) Sam 17 Déc - 9:09
An Unexpected Meet
Marvin ▽ Merry
Il fallut un piétinement de pied en règle pour le sortir de sa torpeur. Marvin cligna des yeux, comme si ce geste pouvait faire disparaitre sa collègue comme par magie pour lui apprendre qu'il avait rêvé. Ce ne fut pas le cas, alors, il essaya ensuite d'effacer la mine ébahie qu'il devait afficher. Peine perdue, son regard surpris passa de Meredith au gamin responsable de la douleur à son pied, comme s'il essaya d'additionner ces deux informations ensemble. En fait, c'était surtout les oreilles pointues faites maison porter par les deux personnes qui le perturbaient véritablement. À son tour, sa collègue le reconnu, ce à quoi l'informaticien répondit par un : "Ouais." Dit un peu piteusement, mais sans bredouiller. Au cas où son interlocutrice avait besoin d'une confirmation sur son identité.
Marvin tenta de surfer sur cet élan pour manifester ouvertement sa surprise de voir Merry ici. Il n'eut pas le temps de laisser libre cours à sa curiosité en posant une autre question puisque le marteleur de pieds se plaça à sa gauche pour lui en poser au sujet de ces pieds nus.
"Oh ça, et bien, mon jeune ami, c'est parce que je suis en costume de Hobbit et, comme tu dois le savoir, ils sont toujours pieds nus." Répondit-il avec patience en lançant un bref regard vers ses pieds endoloris. "Parce que tout le monde voudrait être aussi cool qu'un elfe, mais il faut parfois se rendre à l'évidence que certaines personnes seraient plus logiquement des Hobbits si elles se retrouvaient en Terre du Milieu, et j'en fais parti." Expliqua-t-il avec la franchise de celui qui venait de déclarer une vérité universelle. "D'un autre côté, cela me donne droit à plusieurs petits-déjeuners, alors ça vaut la peine de se faire marcher sur les pieds."
Comme d'habitude, il était impossible de savoir s'il était très sérieux ou bien s'il plaisantait. Après ce petit discours, Marvin prit conscience qu'il pouvait éventuellement déranger, là où il se trouvait. "Tu... Tu veux que, que je me décale ? Comme ça, tu seras au milieu aussi." Proposa-t-il en se tournant vers Meredith, alors qu'il avait calculé en comptant les sièges pour obtenir la place idéale. "Et à côté de..." Il se retourna vers Tim à sa gauche et pris une mine trahissant une profonde réflexion. "De ce vaillant représentant de la race elfique." Acheva-t-il avec un sourire. Certaines mauvaises langues pourraient dire que si le geek était si à l'aise avec les enfants, c'est parce qu'il en était encore un au niveau mental.
D'ailleurs, le vaillant représentant de la race elfique en question se fit un peu tirer les oreilles à propos de la bousculade. "C'est rien, c'est rien." Assura-t-il avec maladresse. "Enfin, ce n'est pas rien, au point de dire : ce n'est pas grave si tu recommences. Plus un 'c'est rien' dans le sens : ça passe pour cette fois." Précisa-t-il rapidement, au cas où son indulgence donnerait des envies de récidives au gamin.
Marvin se détendit un peu, à croire que cette précision l'avait délesté d'un poids. Il s'était retourné vers Merry pour lui poser la question qui lui brûlait les lèvres : "Et donc tu es fan de..." Commença-t-il avant d'être interrompu par la réponse de sa collègue.
De nouveau, son regard passa de Merry à Tim puis inversement. "Je vois." Conclut-il avec un hochement de la tête. Il se pencha alors vers sa collègue en murmurant : "Il est... Enfin, il n'est pas un peu trop jeune pour le seigneur des anneaux ?" Souffla-t-il timidement. "Je veux dire, d'accord pour le premier film, mais, la bataille du gouffre de Helm est assez violente, non ?" S'inquiéta-t-il, toujours au niveau du murmure. "En plus, ils diffusent les versions longues." Là il avait employé le ton de celui qui parlait d'un terrible secret. Il pensait notamment à la scène des pirates, une bataille qui n'était pas présente dans la version diffusée à la sortie du film.
Il voyait une tonne de scène qui pouvait choquer. Bon d'accord, il voyait une tonne de scène qui l'avait choqué, LUI, quand il avait découvert pour la première fois la saga. Donc, tout naturellement, il s'inquiétait pour le gamin. Bien que, s'il était fan comme le déclarait Merry, au point de connaître le nom de Legolas, techniquement, il l'avait déjà vu.
Sujet: Re: An Unexpected Meet (merry) Mar 20 Déc - 0:22
An Unexpected Meet
Marvin ▽ Merry
Merry observa Marvin expliquer à Tim pourquoi il ne portait pas de chaussures, et la latiniste ne put qu’imagine avec un sourire amusé et légèrement sadique son collègue en train de boiter de douleur à force de marcher dans les rues de New York pieds nus. Le garçonnet, quant à lui, ne manquait pas de répartie et ne se priva pas de le faire savoir.
-Vous avez moins de poils aux pieds que les hobbits, heureusement… Mais vous savez que c’est pas pour de vrai, hein ? Votre maman elle vous a pas dit que c’était dangereux de marcher pieds nus dans la rue ? On n’est pas vraiment dans la Contée ici !
Meredith pouffa de rire devant les propos de son fils, plus sensé que son collègue informaticien. A son tour, l’archiviste prit la parole. -L’argument des deux, voire plus, petits déjeuners est très recevable, je dois bien l’admettre. D’ailleurs, peut-être que tu pourrais m’en apporter un au bureau demain matin ?
Ce n’était pas vraiment une question, plutôt un petit chantage. Elle connaissait les circonstances exactes de son embauche au Département de Lutte Contre les Etres Mythologiques, qui n’étaient pas très reluisantes, et ça l’avait bien embêtée d’ailleurs qu’on vienne pirater ses archives pour une futilité telle que vouloir écrire un comics ! Aussi se donnait-elle le droit à quelques services gratuits contre son silence, et ce depuis plusieurs années. Et la tension était redescendue, parce qu’il allait sans dire qu’au début, l’Anglaise détestait le blondinet. Marvin se proposa, suite aux propos de Tim, de se décaler pour que Meredith et son fils soient pile au milieu de la rangée. Souriant toujours et sans vraiment lui laisser le temps d’achever sa phrase, la grande blonde acquiesça et s’installa à l’ancienne place de son collègue, manquant presque de s’asseoir sur lui. Tim s’empressa de claquer un « high five » à sa mère, ravi qu’ils aient pu avoir la meilleure place. Merry donna sa bouteille de thé glacé au petit et posa la sienne dans le petit compartiment prévu à cet effet sur l’accoudoir du fauteuil rouge. Alors que l’agent de liaison tentait d’amoindrir la faute de l’enfant qui lui avait malmené le pied, la belle blonde lui fit les gros yeux, les mêmes qu’elle avait faits à Tim pour le réprimander après qu’il ait bousculé Marvin.
-Ne te permets pas de remettre mes ordres en question, je te prie, marmonna-t-elle entre ses dents à l’attention de son collègue, qui balbutia alors une précision pour rattraper sa boulette.
Puis, Meredith faillit être démasquée. Non, elle ne pouvait décemment pas admettre être fan du Seigneur des Anneaux. Elle tenait l’alibi en béton, une charmante petite tête blonde de huit ans. L’excuse semblait être passée comme une lettre à la poste, mais c’était sans compter sur Knight qui s’étonna visiblement que Merry laisse voir à son fils le second volet de la saga. Alors qu’elle levait les yeux au ciel, le é »digne représentant de la race elfique » dont il était question s’offusqua, la bouche pleine de pop-corn.
-Eh ! J’suis pas un trouillard moi !! Et je te signale que les versions longues, on les a en DVD et en Blu-ray, avec les bonus et tout ! Et même qu’on les regarde très souvent ! Pas vrai maman ? -Oui, Tim, c’est vrai… Calme-toi maintenant s’il te plait, et ne parle pas la bouche pleine.
Merry restait calme, mais elle avait un peu peur que sa couverture ne soit grillée. Il fallait répliquer quelque chose.
-La musique est vraiment parfaite en tout cas, ça rattrape… Tu as lu les livres, évidemment ? demanda-t-elle en le regardant du coin de l’œil, avec un petit sourire.
Histoire d’appuyer la position de celle qui déteste les adaptations cinématographiques. Elle cherchait des arguments d’avance, au cas où il tenterait de la cuisiner. Oui, elle avait lu un peu trop de rapports, et même si elle n’avait jamais été sur le terrain dans le cadre de son travail, lire les aventures des agents de terrain lui permettait de faire travailler son imagination. Le mieux, ici, c’était d’essayer de changer de sujet, mais ce n’était pas évident, de but en blanc.
-Il est cool ton costume… Tu devrais songer à venir travailler comme ça.
Le fait qu’elle le souligne montrait qu’elle avait là un élément supplémentaire pour le faire chanter au besoin… elle l’avait vu en costume de hobbit, et ça, même s’il le niait, tout le monde le croirait. Merry braqua ses grands yeux bleus dans ceux de Marvin avec un sourire espiègle.
-Tu as aussi pris le pass pour les trois films ?
L’idée de passer presque douze heures à le torturer lui plaisait déjà. Elle avait d’ores et déjà plus ou moins gagné un petit déjeuner au boulot, elle réfléchissait donc à ce qu’elle pourrait faire pour continuer à l’embêter un peu.
-Ah, je t’ai pas dit, mais j’ai été très impressionnée par ton rapport de terrain… une deuxième fois ! Toi, sur le terrain à nouveau, je n’en revenais pas, j’ai dû relire trois fois le nom sur le rapport pour être sure que je ne rêvais pas. Je suis ravie que tu n’y sois pas resté, cette fois non plus.
Sujet: Re: An Unexpected Meet (merry) Jeu 22 Déc - 22:40
An Unexpected Meet
Marvin ▽ Merry
D’ordinaire, Marvin avait un bon feeling avec les enfants. Les mauvaises langues diront que c’est parce qu’il avait le même niveau de maturité que les gamins. Que se soit vrai ou non, il se sentait plus apte à assurer une conversation avec Tim qu’avec sa redoutable maman. Entendre le jeune garçon lui demander s’il était au courant que l’univers de Tolkien n’existait pas réellement fut un véritable choc pour l’informaticien.
"Bien sûr que je…" Commença-t-il à répondre, encore un peu choqué d’entendre ce genre de parole dans la bouche d’un enfant. Il marqua une pause pour se calmer un peu, tentative qui se traduisit par un bref geste dans le vide, un mordillement de lèvre et un hochement de tête, avant de reprendre. "Je sais que ça n’existe pas en vrai." Assura-t-il. La réalité est peuplée de créatures bien plus étranges que des hobbits, elfes et orcs. De quoi faire regretter que la Terre du Milieu ne soit qu’un mythe. Il garda ce commentaire pour lui, ne sachant pas si sa collègue avait averti le rejeton sur l’existence du monde mythologique. "Mais pendant ce genre de marathon, on peut rêver un peu alors ne brise pas la magie." Continua-t-il avec la ferveur de celui qui donnait une importante leçon de vie.
Pendant ce temps, l’archiviste ne perdit pas le nord et demanda un petit-déjeuner supplémentaire au travail demain matin. "C’est réserver aux hobbits. Si tu viens en hobbit au travail demain, je jure sur l’anneau unique de t’apporter un deuxième petit déjeuner, et même tous les autres repas constituant le régime de ce peuple." Répliqua-t-il avec aplomb sans réaliser qu’il s’agissait d’un chantage auquel il devait impérativement se plier. Sans doute parce que l’ambiance propre à ce genre d’événement avait tendance à le déconnecter de la réalité.
Il était même allé jusqu’à proposer sa place afin que sa collègue et son fils soient pile au milieu de la rangée ! En proposant cela, le geek n’avait pas réalisé qu’il allait se retrouver éjecter de son siège sans recevoir un merci. Non, éjecter n’était pas un mot trop fort, s’il ne s’était pas prestement levé, Merry se serrait certainement assise sur lui ! Faute de remerciement, il reçut au moins des excuses de la part du marteleur de pied. Son premier réflexe fut d’amoindrir la faute, ce qui lui valut de recevoir à son tour un regard de réprimande silencieuse. Suite à cette mise en garde, Marvin nuança ses propos.
Ensuite, l’informaticien put enfin laisser parler sa curiosité en exprimant sa surprise de voir l’archiviste dans ce genre de marathon, elle qui assurait que les livres étaient toujours meilleur que les adaptations qu’on pouvait en faire ! Il n’en revenait pas ! Son regard se concentra sur la petite tête blonde de huit ans qui était, apparemment, la raison qui avait poussé Meredith a bravé son irritation des adaptations. Immédiatement, il s’inquiéta du jeune âge de Tim. Marvin avait cru faire ces remarques de manière discrète. Pas suffisamment, de toute évidence, puisque le principal concerné s’offusqua malgré une bouche remplie de pop-corn.
"Très bien, je m’excuse, je ne remettrais plus jamais en doute le courage d’un elfe." Promit-il en mettant la main sur son cœur pour donner du poids à cette promesse. Malgré tout, un petit détail du discours de Tim attira son attention. "Très souvent ?" Répéta-t-il ensuite en se tournant vers Merry. "Et tu tiens le coup ?" Demanda-t-il ensuite sur le ton de la plaisanterie, mais avec, tout de même, une petite pointe de respect dans la voix. Devoir regarde régulièrement quelque chose qui nous faisait grincer des dents par amour pour son enfant : chapeau !
Avant qu'il ne puisse pousser plus loin, ce fut à son tour d'être soumis à la question. "Mais bien sûr ! Cette trilogie est un pilier de la fantasy." Commença-t-il en affichant sa plus belle Poker Face. Conscient qu'il ne devait pas être très convainquant, il se défendit : "J'ai lu Bilbo le hobbit." Et sur ce point, il pouvait parfaitement se défendre si un débat 'film vs livre' se lançait sur ce sujet. Était-ce sa faute si les descriptions des lieux prenaient plus de place que l'action et que les chansons ne rimaient pas ? Il avait réussi à lire le livre cité parce qu'il était bien plus court que les tomes du seigneur des anneaux.
Se sachant en terrain glissant face à une experte, il fut ravi que la conversation se tournât vers un autre sujet. Même si c'était pour le taquiner sur son costume. Avec n'importe qui d'autres, Marvin se serait masser nerveusement la nuque avec le regard fuyant. Sauf que Meredith n'était pas n'importe qui, elle avait été longtemps considérée comme 'l'ennemi' celle qui n'aimait pas les films ni les ordinateurs. Bref, il était beaucoup moins prompt à bégayer en sa présence puisqu'il avait moins de pression dans ce genre de discussion que face à une agent Lond qu'il admirait, par exemple. "Tes oreilles aussi sont sympa." Répondit-il du tac au tac. Juste histoire de rappeler qu'il n'était pas le seul à être en situation compromettante. "Fabrication maison, c'est ça ?"
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce dernier commentaire n'était pas fait avec sarcasme, mais avec une curiosité sincère. Marvin avait découvert assez récemment le principe du cosplay et il admirait assez les personnes capables de faire certains éléments de leurs costumes eux-mêmes.
"Ou...Ouais." Affirma-t-il lorsque Merry lui demanda s'il avait pris le pass pour les trois films. L'hésitation n'était pas mue par de la timidité, mais par le fait qu'il réalisait ce qui pourrait lui tomber dessus pendant la durée de trois films en version longue. "En même temps, on n'est pas obligé de rester à la même place pendant les trois films, ce n'est pas numéroté." Signala-t-il à voix haute pour se rassurer.
Quoi que rester à côté de Meredith pendant les séances lui permettraient de récolter des indices. Oui, lui aussi lisait beaucoup trop de rapport de mission. D'ailleurs, il ne savait trop comment, ce sujet tomba dans la conversation. "Je ne sais pas si tu as remarqué, mais j'ai fait très attention à varier mon vocabulaire, exprès parce que je sais que tu n'aimes pas lire de répétition." Signala-t-il, assez fier d'avoir su retranscrire l'expression 'et tout arriva très vite' de manières assez variés. Il poussa un petit soupir satisfait en repensant à son nom inscrit sur un rapport officiel pour la deuxième fois. "Franchement, l'année prochaine, je le sens bien. Je vais passer officiellement sur le terrain, c'est obligé. Je sais que je dis ça chaque année, mais, cette fois, j'ai deux expériences à mon actif." Trois, techniquement, si on comptait la mission non-officielle avec l'agent Lond. Cependant, il garda cette nuance sous silence.
Sujet: Re: An Unexpected Meet (merry) Ven 6 Jan - 23:16
An Unexpected Meet
Marvin ▽ Merry
Meredith avait observé d’un œil amusé l’échange entre son fils et Marvin. Elle avait l’impression que son collègue était d’avantage dans son élément en discutant avec un enfant de huit ans, et cette réflexion lui tira un sourire presque attendri. Un sourire qu’elle s’empressa de cacher derrière une demande de petit-déjeuner servi au boulot, histoire de ne pas déroger à la tradition des hobbits d’en avoir plusieurs. L’informaticien ne se laissa pas démonter et argumenta qu’il lui faudrait, pour cela, venir travailler en costume de hobbit. Lentement, l’archiviste se pencha vers son collègue pour lui murmurer à l’oreille, sans pour autant quitter l’écran des yeux.
-Je propose plutôt que tu m’enlèves mes chaussures, comme ça tu m’apprendras à être à la mode du peuple hobbit.
Elle se remit instantanément droite après avoir susurré cette parole à son voisin de gauche, croisant ses jambes. Tim s’empressa de rappeler à Marvin qu’il n’était pas dépourvu de courage, ce qui tira un petit rire de sa mère… jusqu’à ce qu’il balance qu’ils avaient toute la trilogie, en deux exemplaires, avec les bonus. La latiniste s’empressa de faire taire le gamin, lui intimant de ne pas parler la bouche pleine. Le petit reporta alors son attention sur son popcorn, et les deux adultes purent reprendre leur conversation. Marvin confirma qu’il avait bien lu les trois tomes et la trogne qu’il afficha pour ponctuer son mensonge ne trompa pas Merry qui ne se priva pas pour tourner vivement la tête vers lui, faisant de gros yeux ronds. Elle fit un « facepalm » avant de rétorquer :
-Marvin, « Bilbo » fait moins de trois cents pages ! Alors OK, il est très bien, mais ça reste du domaine du livre pour enfant. -Je l’ai lu aussi « Bilbo le Hobbit », il est cool ! renchérit le petit Tim avant de replonger le nez dans son seau géant de popcorns.
Puis, la discussion s’orienta sur leurs petits costumes respectifs. La grande blonde avait toujours l’excuse de son fils. Avoir un enfant, c’est toujours bien pratique pour se dédouaner de certaines choses…
-Merci pour les oreilles. Oui, c’est Tim qui les a fabriquées à l’école. Les enfants sont parfois incroyables.
Les enfants. Elle avait insisté un peu sur le mot, histoire de bien lui rappeler qu’elle au moins, elle avait une excuse pour la situation compromettante. Elle ponctua d’ailleurs ses propos par un petit rire cristallin. L’hésitation dont il fit preuve lorsqu’elle lui demanda si lui aussi était détenteur du pass pour les trois volets de la saga, ainsi que la réflexion qu’il sortit, la firent rire d’avantage.
-Allons allons, je vais finir par croire que tu veux m’éviter. Je ne te fais surement pas peur, tu as vu une hydre en face, ajouta-t-elle en chuchotant sur le ton de la confidence, ne quittant malgré tout pas son sourire.
Et justement, ils en vinrent à parler boulot. Avec les rapports incroyables de Marvin. Pas incroyables dans le sens où sa prose était fabuleuse, mais plutôt dans le sens où LUI, un agent de liaison réputé pour ses bourdes à répétitions, s’était retrouvé sur le terrain, et par deux fois qui plus est !
-Oui, j’ai remarqué cet effort dans ta prose, et je t’en remercie… C’est vraiment adorable à toi d’avoir pensé à mes rétines fragiles, commenta-t-elle en replaçant ses lunettes.
Meredith constata alors, presque avec désolation, que Marvin souhaitait encore devenir agent de terrain. Son sourire se crispa quelque peu. Il allait finir par y laisser sa peau, c’était certain. Et même s’il l’avait agacée pendant des années, elle devait bien admettre qu’elle avait fini par s’attacher à cet insupportable petit geek. Elle sortit de son sac un casque qu’elle relia à son téléphone avec une playlist et elle le mit sur les oreilles de son fils, dans le but de lui éviter d’entendre la conversation qui allait suivre. Elle savait sa petite tête blonde assez fouineuse dans le genre.
-Marvin… Tu… tu persistes dans cette voie alors ? Enfin, si c’est ce que tu veux… Mais… il ne te faudrait pas un entrainement physique ? Déjà… j’ai entendu parler de ton passage au stand de tir en février… Il faudrait que quelqu’un te coache un peu non ? Je veux dire, enfin n’y vois rien de médisant, mais ce ne sont pas deux malheureuses expériences sur le terrain qui vont faire de toi un agent prêt pour ça.
Elle en avait peut-être trop dit. Ou pas assez. Non, trop. Là, elle se dit qu’elle manifestait un peu trop d’inquiétude vis-à-vis d’un collègue. Collègue qui avait été durant cinq bonnes années celui qu’elle avait charrié avec c « dossier compromettant » qu’elle avait sur lui.
-L’année prochaine alors ? Waow. Ça va arriver vite. Tu as programmé un rdv avec le boss ? Raconte-moi un peu.
Quelques instants après, la lumière se tamisa, et les bandes annonces commencèrent à défiler. Tim rangea le téléphone dans le sac de sa mère situé entre eux deux. Meredith, quant à elle, ne pouvait s’empêcher de penser aux propos de Marvin. Il persistait à vouloir être agent de terrain. Elle pensait aussi aux commentaires des collègues du DLCEM sur cet agent de liaison qui s’entêtait à vouloir changer de secteur, alors qu’il était le roi des gaffes. Comment pourrait-il survivre tout seul en terrain hostile ? Il lui faudrait au moins un coéquipier, quelqu’un qui serait apte à lui enseigner d’abord comment survivre, puis ensuite comment traquer discrètement puis capturer ou tuer un demi-dieu ou un monstre… et ce sans se faire empaler avant. Elle avait lu tant de choses… Ces pourritures de demi-dieux étaient vraiment dangereux pour certains et il était évident que si l’agent Knight avait été à la place de certains agents qui avaient rendu les rapports les plus impressionnants qu’elle ait lus, il y avait de grandes chances pour que son geek de voisin de cinéma n’ait passé l’arme à gauche au lieu de simplement revenir un peu amoché. Merry resta un peu crispé le temps des bandes annonces. Celles-ci se terminèrent et la lumière revint. Elle le savait, ce temps de pause serait court avant que le film ne démarre.
Sujet: Re: An Unexpected Meet (merry) Dim 5 Fév - 12:07
An Unexpected Meet
Marvin ▽ Merry
Marvin se sentait bien plus à l'aise dans ces conversations avec le jeune Tim qu'avec sa mère. Surtout quand il était question de la noble race des elfes. Une espèce qui était, dans la tête de l'informaticien, assez semblable aux agents de terrains du DLCEM niveau perfection et aura de badasserie. Si le geek gardait espoir d'être officiellement agent de terrain, un jour, il était beaucoup plus lucide concernant ces maigres chances d'appartenir à la noble race des elfes si jamais il devait être projeté un jour dans le monde de la Terre du Milieu. Le style Hobbit lui correspondait bien plus. Et, oui, l'éventualité de l'ouverture d'un portail magique le menant un jour dans l'univers inventé par Tolkien était une spéculation parfaitement plausible dans son esprit, juste après celle de l'invasion d'aliens entièrement constitués de spaghettis.
En tout cas, il se sentait beaucoup plus d'attaque à tenir un débat avec un garçon de huit ans que d'affronter le regard de sa collègue. Pour sa défense, cela venait du fait qu'il ne savait sur quel pied danser avec l'archiviste. Parfois, il la trouvait très sympa et juste après avoir nourri cette pensée, elle te sortait un coup de chantage, comme maintenant avec cette histoire de petit-déjeuner. Ou la réponse au sujet des chaussures, puisqu'on parle de pied. Devant cette proposition murmurer à l'oreille, Marvin se tourna vers Merry avec une expression qui trahissait à la fois son incrédulité et la perplexité de celui qui espérait avoir mal entendu. Il avait l'impression d'être témoin d'un sous-texte qui lui échappait complètement ou victime d'une blague dont il ignorait le sens.
Son regard passa du visage de sa voisine aux pieds mit en évidence par un croisement de jambes. "Quoi ? Tu veux dire : maintenant ?" Demanda-t-il tout en étant persuadé ne pas vouloir connaître la réponse à cette question.
Au cas où cette conversation prendrait des tournants trop... Trop (ne lui demander pas d'être plus précis), il était prêt à se servir à son tour de la présence d'un enfant dans l'assistance. D'ailleurs, Marvin s'étonnait de la présence d'un garçon aussi jeune pour ce marathon, en se basant sur le fait non-avouable que certaines scènes (surtout dans les versions longues) étaient très limite pour lui-même, alors pour un enfant de huit ans !
Tim affirma non seulement d'être courageux, mais d'avoir vu plusieurs fois les versions longues en compagnie de sa mère. Devant cette révélation, le geek ne put s'empêcher d'éprouver un mélange de surprise et d'admiration en direction de sa collègue. Elle qui détestait toutes les adaptations, devait regarder plusieurs fois la trilogie par amour pour son fils. C'était vraiment admirable.
Pour une raison qui lui échappait, Merry sermonna son fils au sujet de parler la bouche pleine. Cependant avant qu'il ne puisse creuser cette réaction étrange, il fut pris dans un interrogatoire au sujet des livres. Osez avouer à une fan de bouquins qu'on n'avait pas lu la trilogie qui était le pilier de la fantasy ? Contrairement à ce qu'on pourrait croire, Marvin avait un instinct de survie. Conscient que son mensonge ne prendrait pas, il se rattrapa aussi vite que possible en affirmant avoir lu Bilbo le Hobbit. Ce qui lui valut de recevoir le coup des gros yeux, une technique que seule une mère pouvait faire. L'informaticien devait se retenir de ne pas s'enfoncer dans son siège.
"Oui, enfin, c'est quand même de ce livre-là que tout est parti. Ça compte, non ?" Argumenta-t-il piteusement. Il préférait essayer de continuer à parler de Bilbo plutôt que d'avouer avoir commencé la lecture de la Communauté de l'Anneau, mais d'avoir arrêté à la moitié pour cause de description trop tiré en longueur et d'adaptation immanente au cinéma.
La conversation dériva sur les costumes et Marvin pensait pouvoir renvoyer l'ascenseur de ce côté-là puisque l'archiviste portait une jolie paire d'oreille pointue faite main. C'était sans compter sur l'excuse de la présence de Tim, qui rendait caduque toute tentative de jouer la carte du 'on est dans le même bateau'.
Tout cela le faisait hésiter à propos de sa place. Est-ce qu'il survivrait à ces montagnes russes émotionnelles en restant en compagnie de sa collègue pendant trois longs films ? Quelque part, les places n'étaient pas numérotées et il avait, par conséquent, aucune obligation de rester assis à la même durant tout le marathon. Le commentaire de Merry illustrait à nouveau parfaitement le fait que l'informaticien ne savait pas s'il devait la qualifier de craquante ou de flippante. En tout cas, il ne se voyait pas avoué que continuer à tenir cette conversation le mettait beaucoup plus mal à l'aise que sa rencontre avec l'hydre. "Pour être honnête, j'avais beaucoup de buée sur mes lunettes à ce moment-là comme on avait été arrosé plusieurs fois durant l'interrogatoire alors je ne l'ai pas très bien vu." Avoua-t-il nerveusement.
Tel un noyé se jetant sur une bouée de sauvetage, le geek profita de cet aparté pour mener la discussion sur un terrain plus rassurant : le travail. Oui, il n'en revenait pas lui-même, il avait fait un deuxième rapport de mission. Marvin en était assez fier, presque autant de voir ces efforts de prose récompenser par un compliment.
Emporté par son enthousiasme, il avoua ces espoirs concernant sa mutation. Espoir qu'il reformule chaque année, en vain. Cependant, cette fois, on pouvait dire qu'il avait de l'expérience, donc, il y croyait avec encore plus d'ardeur. Après que Meredith est couvert les oreilles innocentes du fiston avec des écouteurs, l'agent de liaison remarqua qu'elle ne partageait pas son optimisme. Marvin afficha sa déception en baissant la tête. Bien sûr, ce discours, il l'entendait systématiquement dès qu'il parlait de son rêve d'aller sur le terrain. "En fait, j'ai un coach. C'est assez récent. Il me fait lever à genre quatre heures du matin." Avoua-t-il et on sentait bien toute la torture que représentait le fait de se lever aussitôt, surtout quand on avait l'habitude de s'endormir à une heure du matin, ce qui ne laissait que trois heures de sommeil. Il espérait que cette prise de décision montrerait sa détermination. Marvin avait enfin réalisé qu'un surplus de motivation ne suffirait pas à faire la différence pendant les tests physiques. Le geek réalisa que ce ne serait sans doute pas suffisant pour plaider sa cause puisque son interlocutrice évoqua de sa dernière prouesse en date au stand de tir.
"Quoi ? On parle encore de ça ?" Se plaignit-il. Quelque chose lui disait que cette histoire allait le poursuivre pendant des années. "C'était un accident ! Et puis j'ai quand même réussi un double ricochet. Chose qui n'a quasiment aucune chance d'arriver en temps normal." Rappela-t-il avec ferveur.
Marvin poussa un soupir et se passa la main dans les cheveux, ce qui eut pour effet de les ébouriffer un peu plus. "Je sais de quoi ça a l'air. Je ne suis pas stupide. Je sais que c'est dangereux. Mais... J'aimerais tellement faire plus ! On vit dans un monde dangereux et moi, je reste planté derrière mon ordinateur ou à faire graviter des dossiers d'un point A à un point B. J'adore mon travail, mais, j'ai pris conscience de l'existence de certaines choses et, je me demande, concrètement, qu'est-ce je fais pour améliorer le monde face à ces menaces ? Est-ce que c'est mal de vouloir faire plus ?" Plaida-t-il sincèrement. Ce petit discours prit un coup dans l'aile lorsque Merry lui demanda s'il avait pris rendez-vous avec le boss. "Euh... Non." Avoua-t-il, un peu décontenancé que l'aspect rêveur de son projet soit remplacer par un aspect plus terre-à-terre. "Je vais faire comme chaque année, passer les tests et faire de mon mieux." Dit ainsi, cela sonnait beaucoup moins classe.
Avec soulagement, il vit les lumières se tamiser, signe que la projection allait commencer. "Si le seigneur des anneaux nous apprend bien une chose, c'est que même des Hobbits peuvent aider à sauver le monde." Souffla-t-il avec ferveur à Merry juste avant la diffusion de la première bande-annonce.
Cette précision faite, Marvin se réinstalla confortablement sur son siège pour regarder avec attention les annonces concernant les prochaines sorties. Bien qu'il en eût déjà vu la plupart sur son ordinateur, il était toujours plaisant de les voir sur grand écran. La lumière revint afin d'offrir un bref intermède avant le début des hostilités et la diffusion de la Communauté de l'Anneau. "Et bien, il y a films intéressants de prévus." Commenta-t-il dans une tentative maladroite de changer de sujet, ne sachant pas s'il voulait rester sur la conversation commencée juste avant la diffusion des publicités. "Lequel te tente le plus, Tim ?" Demanda-t-il, estimant qu'il avait plus apte à maintenir une conversation avec le gamin qu'avec sa mère.
Sujet: Re: An Unexpected Meet (merry) Ven 17 Fév - 18:01
An Unexpected Meet
Marvin ▽ Merry
Je constatai, toujours avec plus d’étonnement, combien Marvin était à l’aise avec Tim. En fait, j’avais la très nette impression que mon cher collègue était plus à l’aise avec n’importe qui d’autre qu’avec des adultes… ou qu’avec moi. Je dois dire que je faisais tout pour l’intimider, ayant rapidement cerné le personnage, du moins je le pensais, mais je m’apercevais chaque fois d’avantage qu’il était bien plus complexe que ce geek qu’il laissait entrevoir… et allez savoir pourquoi, ça me plaisait. Histoire de continuer à l’embobiner toujours plus, puisqu’il me mettait au défi de venir travailler telle une hobbit pour bénéficier des plusieurs petits déjeuners, je lui proposai de venir lui-même retirer mes chaussures. Evidemment, il afficha son air mi-étonné mi-paniqué, se demandant s’il devait s’exécuter tout de suite. Je pouffai de rire. Bien que l’idée d’avoir un homme, cet homme, à mes pieds dans l’instant me séduise, en réalité je sous-entendais plutôt de faire cela au bureau. Je plongeai mon regard azur dans ses yeux et me penchai pour continuer à murmurer.
-Je pensais plutôt à un lieu à l’abri des regards… comme mon bureau… ou le tien, si tu m’invites, soufflai-je.
Qu’il était difficile de se faire inviter à un petit déjeuner par cet homme ! Que fallait-il donc faire pour qu’il comprenne ? Utiliser une pancarte lumineuse ? Invite-moi à prendre à café, nom d’un chien ! La conversation dévia inévitablement sur la version littéraire de l’œuvre que nous nous apprêtions à voir. Il allait sans dire que ma préférence allait aux livres, alors que Marvin soutenait de toutes ses forces les œuvres cinématographiques. J’avais toujours eu du mal à comprendre ça, mais soit, comme le disaient souvent mes parents en constatant les évidentes différences entre ma sœur et moi, « il faut de tout pour faire un monde » et aussi « les gouts et les couleurs ne se discutent pas ». J’étais un peu moins d’accord sur le second crédo, évidemment qu’il fallait en discuter ! Comment faire changer d’avis les idiots, sinon ? Bref, mon petit geek me désespérait à s’en tenir au « Hobbit », un bouquin pour mômes, alors que la trilogie de Tolkien était fascinante. Je me contentai de hausser les épaules après lui avoir lancé un regard en coin lourd de sous-entendus. Il ne perdait rien pour attendre.
Alors que j’avais mis en avant son courage face à une hydre lors de sa mission de terrain pour lui montrer que changer de place au cours du marathon renverrait à dire que je suis plus effrayante que cette saleté de monstre mythologique, l’agent de liaison me rétorqua qu’il avait de la buée sur ses lunettes, ce qui me fit éclater de rire.
-C’est l’excuse la plus naze que j’aie jamais entendue. Bien…
Je m’approchai de son visage et soufflai alors sur ses lunettes sans lui laisser le temps de sourciller, afin de faire de la buée.
-Ainsi, je ne te ferai plus peur. Je note quand même que tu sous-entends que je fais plus peur qu’une créature mythologique monstrueuse… ce n’est pas très flatteur.
Je lui tendis ainsi la perche pour me faire un compliment. Sans être vaniteuse, je savais que je n’étais pas dépourvue d’un certain charme, je ne complexais donc pas quant à mon physique. Mais toute femme aime à être complimentée de temps à autre par les hommes. Et cet homme, eh bien je me demandais vraiment de quel genre de compliment il serait capable. Allez savoir s’il saisirait la perche tendue ou s’il passerait à côté. La seconde option ne m’étonnerait pas, venant de lui. J’en venais à me demander à quand remontait son dernier rancard. Cette question s’évapora bien vite de ma tête lorsqu’il me fit comprendre qu’il espérait toujours devenir agent de terrain. Voilà qui réveilla mon angoisse. Marvin, sur le terrain, confronté à des demi-dieux et des monstres… Aucune chance qu’il s’en sorte seul ! Alors que j’avançai l’argument d’un entrainement physique intensif nécessaire à sa progression, il m’annonça qu’il avait déjà un coach. J’eus bien du mal à masquer mon étonnement. -Ah… Ah bon ? Quatre heures du matin, toi ? Dois-je comprendre que tu as dû arrêter les jeux en ligne ? demandai-je avec une pointe de taquinerie dans la voix.
J’avançai ça totalement au hasard, mais Marvin Knight avait bien le profil des gamers qui passaient des nuits entières sur des MMORPG. Je mesurais, avec sa déclaration ô combien douloureuse, la détermination qui était la sienne et ne pus qu’être admirative. Je le regardai alors dans les yeux avec un sourire franc. -Marvin, c’est tellement beau de voir des gens aussi déterminés que tu l’es. Si c’est vraiment ce que tu veux, tu y arriveras un jour.
J’espérais seulement que ce jour soit le plus lointain possible afin d’être sure qu’il soit suffisamment préparé… ou qu’il finisse par lâcher l’affaire.
-Et ce jour-là, l’équipe des agents de liaison perdra un sacré atout.
Je tentai quand même de signaler sa bourde au stand de tir qui était arrivée jusqu’à mes archives. Il faut dire que l’agent en charge du stand ce jour-là avait dû faire un rapport sur l’incident. Je ne pus m’empêcher de sourire, étant donné que l’incident était passé depuis plusieurs semaines et que, finalement, c’était drôle.
-Oui, tu es capable d’exploits, sans le faire exprès ! C’est un talent admirable que peu de personne possède, le taquinai-je.
Mais face à sa déclaration, je ne pus consentir à continuer sur le ton de la plaisanterie. Il semblait si triste de ne pouvoir accéder à son rêve qu’il décrivait comme étant un souhait altruiste. Machinalement, je posai ma main sur la sienne.
-Oh Marvin, non, c’est très honorable de toujours vouloir faire plus, mais ne va pas croire non plus que tu ne fais rien ! Les informaticiens et agents de liaison sont un maillon important de la chaine. On est tous importants.
Il continuerait donc à passer les tests… jusqu’à ce qu’il y arrive. Quelque part, j’avais envie de le voir progresser, évoluer dans le sens qu’il souhaitait, mais d’un autre côté, j’étais terrifiée à l’idée qu’il puisse réellement lui arriver quelque chose. Malgré l’animosité que j’avais montrée envers lui depuis son arrivée au Département, peu à peu, j’avais découvert en lui bien plus qu’un petit malin jouant les pirates informatiques. La lumière dans la salle s’estompa et les bandes annonces commencèrent, après que l’informaticien ait profité du thème pour me rappeler que tout le monde apportait sa pierre à l’édifice. C’était un peu ce que je venais de lui dire.
Après quelques instants, la lumière revint, et Marvin décida de reprendre la parole immédiatement en parlant des films proposés par les bandes annonces. Il choisit alors de s’adresser à mon fils qui continuait à se gaver de popcorn. Je me demandai alors si ce choix d’interlocuteur était une manière de me montrer qu’il était vexé. Je réalisai soudain que ma main était toujours posée sur la sienne. Je m’empressai alors de la retirer, faisant mine de vouloir boire une gorgée de mon soda, ayant donc besoin pour ça de mes deux mains pour ouvrir la bouteille.
-Oh, je sais pas trop ! commença Tim en haussant les épaules. Zootopia ça a l’air d’être pour les bébés, t’en penses quoi toi ? Mais j’avoue que le paresseux a l’air drôle.
Quant à moi, je décidai de rester silencieuse jusqu’à ce qu’on m’adresse de nouveau la parole. J’espérais vraiment ne pas avoir vexé mon collègue.
Sujet: Re: An Unexpected Meet (merry) Jeu 16 Mar - 0:04
An Unexpected Meet
Marvin ▽ Merry
Pour certaines choses, principalement des choses ultra-bizarres, Marvin pouvait se montrer incroyablement vif d'esprit tandis que d'autres choses qui, pourtant, pouvait être d'une évidence quasiment enfantine pour les autres le faisait bugger jusqu'à ce qu'on lui explique le fin mot de l'histoire. À croire qu'il n'émettait pas sur la même fréquence que le reste du monde. La tournure que prenait la conversation avec Meredith ressemblait à ce deuxième cas. Il ne savait pas trop comment ni pourquoi, mais ce qui avait commencé par du chantage concernant un petit-déjeuner offert avait abouti à un retrait de chaussure dans un bureau. Le geek n'y comprenait rien et n'y voyait certainement pas une invitation à inviter sa collègue pour un repas ou un café. Il était resté braquer sur l'idée de départ, c'est-à-dire qu'il s'agissait d'un chantage.
Il ne demandait pas grand chose : juste que l'archiviste accepte son défi de venir déguiser en Hobbit au travail. Si elle le relevait, Marvin lui offrirait tous les petits-déjeuners, les second petit-déjeuner, les en-cas à 11 heures, les déjeuners, les thés et les soupers qu'elle voudra. Son surnom évoquait déjà un personnage de cette race, alors pourquoi pas sauter le pas comme lui l'avait fait pour ce marathon au cinéma ? Ce n'était pas compliqué, pourtant la conversation avait dériver sur des chaussures à enlever. Marvin avait demandé, un peu paniqué, si cette demande étrange s'appliquait à ici et maintenant. Au fond, il n'était pas certain de vouloir connaître la réponse.
Le fait qu'il se plongeait de plus en plus dans la perplexité semblait amuser son interlocutrice. L'informaticien se raidit alors que la jolie blonde lui murmura qu'elle préférait que cette scène se passe à l'abri des regards.
"On..." Il avala sa salive, sa bouche était soudainement sèche. "Il n'était pas question de petit-déjeuner à la base ?" Demanda-t-il, complètement perdu par la tournure que prenait la conversation et surtout soucieux de ramener cette discussion sur un sujet moins oppressant.
Il fut sauvé quand le sujet de l'adaptation tomba sur le tapis. Enfin, sauver était un bien grand mot puisque Meredith avait toujours été une fervente défenseuse des supports d'origine. D'ailleurs, c'est pour cette raison que Marvin s'étonnait de la voir ici, elle qui déclarait toujours que les livres étaient mieux. Il ne s'était certainement pas attendu à la voir ici, pour le marathon de la trilogie du seigneur des anneaux. Autant dire qu'il venait de passer d'un sujet épineux à un autre puisqu'il se retrouva à avouer ne pas avoir lu l'oeuvre d'origine. Il avait lu Bilbo le hobbit, mais cela n'atténua pas le regard qu'il reçut suite à cet aveu.
Marvin était désemparé. Oui, Tolkien était celui qui avait apporté ces lettres de noblesse à la fantasy, mais était-ce sa faute si le récit se noyait dans des descriptions hyper longues ? Qu'il était parsemé de chansons ne rimant pas et qui le sortaient de l'histoire ? Cependant, le geek avait assez d'instinct de survie pour ne faire aucun de ces commentaires à voix hautes.
Puisqu'une remarque sur l'Hydre avait été lancée, l'informaticien était prompt à penser qu'il préférait de loin comba... Essayer de survivre face à un de ces monstres que d'essayer de tenir cette conversation. Oh, il ne disait pas que Meredith était monstrueuse ! Pas du tout ! C'est juste qu'avec une Hydre, on était fixé sur le sort qui vous attendait tandis qu'ici... Avant qu'il ne puisse finir cette pensée, sa collègue avait souffler sur ses lunettes afin d'envahir les verres de buées. Sur le coup de la surprise, Marvin ouvrit grand la bouche.
"Non, ce n'est pas ce que je voulais dire !" Se pressa-t-il de dire. "C'est juste qu'avec un monstre, bin je sais à quoi m'en tenir : il veut me manger, je veux rester en vie. Tandis que... Il y a des fois tu... Et puis juste après..." Comment expliquer sans commettre d'impaire qu'il ne savait jamais sous quel pied danser avec elle ? Que Merry pouvait se montrer agréable puis lui faire un chantage à coup de vieux dossiers l'instant suivant ? "Disons que les relations réelles sont pour moi plus terrifiante que de me retrouver face à un monstre. Je ne voulais pas dire que tu es monstrueuse, bien au contraire." Finalement, le coup des buées aidait beaucoup, il lui permettait de ne pas voir la réaction de son interlocutrice face à ces piètres tentatives de compliments.
Puisqu'il était question de danger, il fut rapidement question de sa seconde mission, ce qui déclencha inévitablement son enthousiasme concernant le terrain. Oui, après tout ce qu'il avait traversé, Marvin rêvait toujours d'être promu agent de terrain. Le geek avait l'habitude des réactions que ce voeu exprimé à voix haute provoquait, mais, aller savoir pourquoi, le fait que Merry se rallie à l'avis générale l'attrista un peu. Il était loin de se douter que l'inquiétude pût motiver les arguments prononcés par sa collègue.
Rien n'avait changer depuis la dernière fois qu'il s'était fait recaler lors des tests. Il n'avait pas de plan précis, pas de rendez-vous pris avec sa supérieure. Rien que de la motivation à revendre et... Un demi-dieu comme coach sportif. Bien qu'il gardât sous silence la nature semi-mythologique de son entraîneur, Marvin avoua ce dernier détail, comme on présenterait l'argument ultime dans un débat. Il alla jusqu'à bomber le torse de fierté en avouant se lever à quatre heures du matin pour s'entraîner... Avant de s'affaisser tel un ballon de baudruche perché par une aiguille lorsque Merry lui demanda s'il avait arrêté les jeux en ligne.
"Comment tu le sais ?" S'exclama-t-il. Déjà, son côté parano tentait de reprendre le dessus. Sans l'animosité que portait Meredith à l'informatique, Marvin aurait sans doute déjà émis l'hypothèse que l'archiviste ait piraté son ordinateur ou, en tout cas, mis sous surveillance. "Je n'ai pas totalement arrêté, de toute façon. Disons que certaines nuits sont devenus plus courtes." Continua-t-il dans une tentative de masquer sa surprise. Il essayait de se donner l'air d'un homme qui savait ce qu'il faisait. Il essayait.
Il se lança ensuite dans son laïus habituel, emprunt de détermination à vouloir changer le Monde. Généralement, à ce stade, c'était à ce moment-là qu'on le trouvait ridicule. Marvin se préparait à cette inévitable réflexion et s'étonna de recevoir ce qui pouvait ressembler à un encouragement. "C'est vrai ? Tu le penses ?" Ne put-il s'empêcher de demander, comme s'il voulait s'assurer d'avoir bien entendu.
Il ne s'inquiétait pas trop pour son ancien poste. N'importe qui pouvait faire graviter un dossier d'un point A à un point B. Peut-être moins concernant ces compétences de hackeurs, mais bon, il ferait bien plus pour le Département en tant qu'agent de terrain, il en était convaincu.
Bien sûr, cela ne pouvait pas durer. Marvin apprit que son dernier exploit au stand de tir n'avait pas encore disparu des mémoires comme il l'aurait souhaité. L'informaticien souligna qu'un double ricochet était un exploit et que c'était dommage que les rumeurs ne se concentraient pas sur ce point au lieu de se braquer sur le fait qu'il a faillit blesser tout les agents présents durant la démonstration. Il était tellement remonté sur ce détail qu'il ne comprit même pas que le commentaire de Merry était une taquinerie. "Exactement !" Affirma-t-il. "Et puis, peut-être que c'est juste que les armes à feu ne sont pas mon truc. J'en ai pas besoin pour être agent de terrain. Je veux dire, il existe certainement une arme qui, quand je la tiendrais, je penserais immédiatement : ça y est, c'est mon truc." Bon, en fait, c'était déjà le cas avec les ordinateurs, mais l'informatique n'était pas vraiment une arme qu'on pouvait utilisé sur le terrain.
Bref, aucun argument ne semblait capable de lui ôter cette idée de la tête. Il poussa un bref soupir lorsque Merry posa sa main sur la sienne, tel quelqu'un qui manquait de souffle après avoir vidé son sac.
"Je sais, et j'adore vraiment mon travail, mais, c'est juste que... Que ça parait tellement insignifiant en comparaison de ce qui est fait sur le terrain." Avoua-t-il un peu piteusement lorsque Meredith lui assura que les informaticiens étaient un maillon important de la chaine.
La lumière commença à s'éteindre, signe que les bandes-annonces allaient bientôt commencer. D'une certaine façon, il était soulagé de cette interruption qui mettait fin à ce sujet de conversation. Juste avant, il eut le temps de parler d'un des aspects du Seigneur des Anneaux qu'il adorait, à savoir que même un insignifiant Hobbit avait joué un rôle pour sauver le monde. Quatre hobbits avaient quitté la sécurité de leur foyer et avait contribuer à défaire Sauron chacun a leur manière. De son point de vue, c'était d'avoir quitté sa zone de confort pour se jeter dans l'action qui était l'important dans son exemple. Chacun d'eux s'était retrouvé au coeur du danger et de bataille. Il ne voyait pas cela comme la preuve que tout le monde était important à son échelle. Plutôt que même l'être le plus inoffensif pouvait quitter sa petite Comté et aller combattre pour le bien du Monde. C'était ça qui était magnifique dans ces films.
À cause de cela, Marvin n'arrivait pas à se concentrer sur les différentes bandes-annonces. Il en avait vu la plupart sur Internet, de toute façon. Même si certaines donnaient bien mieux sur grand écran.
Lorsque la lumière revint, le geek reprit immédiatement la parole dans le but de définitivement changer de sujet. Les annonces concernant les prochains films offraient un nouveau sujet idéal. Marvin s'adressa à Tim, histoire d'être définitivement remis en confiance. Le geek n'avait toujours pas remarqué que la main de Merry était toujours sur la sienne et l'avait été durant toutes les bandes-annonces. Cette information n'était toujours pas arrivée à son cerveau lorsque l'archiviste retira sa main pour se concentrer sur son soda. Heureusement. Car Marvin aurait sans doute fit un bond sur le côté comme s'il avait touché une prise électrique.
"Disney n'est pas pour les bébés. Il y a toujours une double lecture qui... Enfin, là, c'est curieux, je n'ai pas l'impression d'avoir vu l'annonce du prochain Disney. D'accord, il y a des animaux qui parlent, mais, c'est bizarre de voir le studio partir sur une histoire à cent pour-cent originale, comme pour les mondes de Ralph. J'ai l'impression de regarder un Pixar plutôt qu'un Disney. Ce qui n'est pas un défaut, loin de là." Commença-t-il à argumenter, ignorant s'il risquait de perdre son jeune interlocuteur dans ces divagations. "Tiens, d'ailleurs, tu en penses quoi des adaptations Disney ?" Demanda-t-il en se tournant vers Meredith. "La plupart des films du studio sont des contes à l'origine." Précisa-t-il avec le sourire de celui qui tendait une perche, comme s'il mettait Merry au défi de continuer d'affirmer que les livres sont meilleurs que les films en ce qui concernait les films d'animation du studio. En fait, il était surtout curieux de savoir si l'opinion tranchée de sa collègue s'appliquait à ces dessins animés qui avaient bercé l'enfance d'énormément de monde.
Sujet: Re: An Unexpected Meet (merry) Mar 25 Avr - 11:32
An Unexpected Meet
Marvin ▽ Merry
Troubler Marvin était à la fois si facile et si amusant. Je me plaisais à contempler sa petite trombine qui se figeait chaque fois que mes propos le surprenaient. Je venais donc d’exprimer mon souhait d’avoir un aparté avec lui, dans mon bureau ou dans le sien, laissant exprès planer un doute qui fit mouche auprès de mon petit geek, qui se mit à bredouiller, comme il le faisait à chaque fois qu’il était un peu gêné.
-Oui, un petit déjeuner. Ai-je mentionné autre chose ? demandai-je, une pointe de taquinerie dans la voix.
Après que nous ayons balayé le sujet des adaptations, un sujet qui soit dit en passant ne méritait même pas qu’on s’y attarde puisque hormis le Seigneur des Anneaux, chose que je n’admettrai jamais, aucune adaptation ne valait un bon bouquin original, mon cher agent de liaison se remit à s’enfoncer littéralement sous son siège. En effet, j’avais soulevé un maladroit sous-entendu de sa part qui me comparait à une hydre, celle qu’il avait confrontée lors de sa mission de terrain, une mission qui avait été fatale pour nombre de nos agents d’ailleurs. Nous nous en étions tous remis, mais malgré tout, cela laissait une certaine amertume au bureau.
-Des fois je … ? Et puis juste après … ? répétai-je, histoire de continuer à l’embêter, un sourire en coin étirant mes lèvres. Bon, ton « bien au contraire » te rattrape, cher Marvin. Tu es pardonné, soufflai-je, me retenant de sourire d’avantage, ravie de mon petit effet.
L’informaticien tentait de me convaincre qu’il était prêt, ou presque, pour un poste d’agent de terrain, il me parlait d’entrainement physique, d’un coach qu’il avait et du nombre d’heures qu’il y passait. Machinalement, j’avais demandé s’il avait arrêté les jeux en ligne. Je n’en avais pas la certitude, puisqu’il ne me l’avait jamais dit, mais je reconnaissais ce genre de profil quand j’en voyais un… J’avais d’ailleurs toujours été curieuse de ce genre d’activité, mais étant moi-même une calamité en informatique, mieux valait que j’évite. Amusée par sa réaction, je laissai échapper un petit rire cristallin.
-Allons, Marvin, c’est presque comme si c’était écrit sur ton front.
Puis, ne voulant pas le décourager ni briser ses espoirs, j’essayais de lui donner mon avis avec le plus de diplomatie possible. Oui, je pensais qu’être agent de terrain était vraiment dangereux pour un être de la carrure de Marvin Knight, mais oui, je pensais aussi que quiconque s’en donnait les moyens pouvait réaliser ses rêves. Alors oui, comme cette personne comptait pour moi, je voulais l’encourager, même si cela signifiait accepter de le voir aller à ce qui s’apparentait pour moi au casse-pipe.
-Oui, murmurai-je en fixant l’écran.
Oui, je le pensais, mais oui, ça me faisait mal au cœur de le lui dire. Et mon sentiment sur le fait qu’il prendrait de gros risques en y étant ne faisait que s’accroître en l’entendant dire qu’il n’avait pas besoin d’arme à feu pour être agent de terrain. Alors, me revinrent en mémoire tous les rapports des agents de terrain dans lesquels ils stipulaient que sans leur précieuse arme issue des cerveaux de génie du département scientifique, ils y seraient passé. Je manquai de m’étouffer en l’entendant déblatérer qu’une autre arme pouvait être faire pour lui.
-Ah oui ? Tu penses à quoi, un joy-stick ? lâchai-je un peu plus sarcastiquement que je ne l’aurais voulu.
Je m’inquiétais, c’était indéniable, et peut-être même un peu trop visible. Ma main se posa sur la sienne pour finalement essayer de le rassurer. Je ne comprenais vraiment pas ce besoin qu’il avait de vouloir à tout prix se mesurer aux agents de terrain. Evidemment, moi aussi j’étais très impressionnée et admirative du travail qu’ils faisaient, mais ce n’était pas pour autant que j’avais envie de faire de même, tout simplement parce que je savais pertinemment que je n’en serais pas capable, alors autant reconnaître que chacun avait son domaine de compétence, et chacun devait y rester pour le bien de tous. Je ne me sentais pas inutile aux archives et à la traduction, alors pourquoi Marvin avait-il ce sentiment derrière son ordinateur, alors qu’il était une pointure dans son domaine ? Ce mystère restait entier tandis que les bandes annonces démarraient et que je retirai doucement ma main de celle de mon collègue.
Ce dernier s’adressa d’ailleurs directement à mon fils lorsque les bandes annonces cessèrent et que la lumière était revenue. J’en étais sure à présent, je l’avais vexé, et je m’en voulais un peu. C’était étrange d’ailleurs pour moi, je n’étais pas du genre à m’en vouloir pour une parole prononcée puisqu’en générale, ce que je disais était murement réfléchi. Il fallait croire que moi aussi, avec Marvin, j’avais tendance à perdre pied. J’écoutais d’une oreille distraite la conversation entre Tim et Marvin, quand ce dernier finalement me posa une question. Les adaptations des Disney. Je soupirai.
-Eh bien, Disney a l’art de reprendre des histoires qui finissent mal pour les paraphraser et changer la fin pour cela finisse bien. Dans ce cas, il était inutile de reprendre Quasimodo, Esmeralda et Phoebus, autant avoir recréé une autre histoire et les avoir appelé Jean-Paul, Ernestine et Raoul. Et c’est pareil pour tout. Je ne pense pas qu’édulcorer les contes pour essayer de préserver une soi-disant innocence des enfants soit une bonne chose. De bases, ces contes n’étaient pas faits pour les enfants, alors pourquoi ne pas avoir inventé d’histoire originale plus tôt ?
Bon, ce n’était pas pour autant que j’avais empêché mon fils de voir les dessins animés de Disney, c’était évident, mais cela n’empêchait pas que je trouvais cela ridicule de déformer une histoire écrite. Je trouvais que cela représentait un manque de respect vis-à-vis de l’auteur. -Je trouve que c’est hypocrite de garder le titre original alors que l’œuvre a été dénaturée, tout simplement. Mais encore une fois, cet avis n’engage que moi, n’est-ce pas ?
Je lui tendais un petit sourire légèrement forcé et crispé. Je m’en voulais encore pour la conversation précédente, et pourtant chaque atome de mon corps me criait que je n’avais pas à m’en vouloir, que j’avais raison de vouloir qu’il préserve sa vie. Comment le lui faire comprendre ?