Une main s'était posée sur sa bouche à la vitesse de l'éclair, et la jeune femme s'était sentie sombrer dans le monde des rêves.

Rae avait été kidnappé. Et la jeune femme ne mit pas trente secondes à s'en rendre compte, mais bien deux, quand elle se réveilla dos à un poteau, ligotée, les mains dans le dos. Elle sentait également la présence d'une seconde personne, en même posture qu'elle. La petite blonde mit en revanche beaucoup plus de temps à émerger correctement. Quoi que le ou les hommes aient utilisé pour la traîner ici, il faisait toujours un peu effet, rendant ses paupières lourdes et ses yeux compliqués à ouvrir pour de bon. Mais où était-elle ? Une voix l'interpella, celle de l'individue juste derrière elle sans doute. Une voix de femme, d'âge mûre, inconnue au bataillon. Poussant un léger soupire la jeune femme se força à ouvrir les yeux, détaillant l'étrange décors qui lui faisait face. Elle devait rêver. Ce n'était pas possible autrement. Elle devait nager en plein délire. Des cadeaux, des cadeaux partout, de toutes tailles et de toutes formes.

« Je... » Sa voix était encore faible, comme au réveil. « Je suis réveillée... »

La bonne nouvelle était qu'elle était toujours habillé et elle se sentie soulagée sur ce point. En revanche son soulagement fut de courte durée quand elle vit – enfin – l'autre individu qui leur faisait face. Le kidnappeur sans  doute, un grand malade déguisé en père noël qui portait à sa ceinture des... couteaux. Des couteau qui la firent pâlir et subitement Rae sortit de sa phase de sommeil compliqué. Et elle hurla. Elle hurla à plein poumon, consciente qu'elle allait sans doute casser les oreilles à sa pauvre voisine d’infortune, mais elle en avait grandement besoin. Elle cessa de hurler quand le père noël fit quelques pas pour verrouiller la porte et commença aussitôt à s'agiter dans son coin.

« C-comment on fait p-pour sortir là ! Comment ! Au secours ! »

Elle n'avait pas d'autre arme que son taser, glissé dans une poche intérieur de son sac. Et son sac elle le voyait bien, clairement, à quelques mètres d'elle, perché sur une multitude de paquets colorés. Sans la moindre défense elle se sentait complètement à nue et bientôt les larmes commencèrent à lui monter au yeux. Et voilà Rae, pensa t-elle alors, c'est exactement pour ça que tu as été recalé à plusieurs reprises aux tests d'aptitudes ! Tu cède trop facilement et tu n'as pas le self contrôle des meilleurs agents de la région ! Là tout de suite, il était vrai qu'elle aurait payé pour être aussi qualifié que tout ses collègues. Mais elle n'était qu'une secrétaire, mortelle jusqu'au bout des doigts, pour elle le terrain ou l'infiltration n'était qu'un rêve.