L'amour ... Quel magnifique sentiment qu'était l'amour. C'était ce même sentiment qui se lisait sur le visage des jeunes parents qui regardaient avec tendresse l'enfant qui avait seulement deux heures. Cet enfant était la concrétisation d'une année de pur bonheur, le nouveau virage de leur histoire d'amour qui semblait être plus forte que tout au monde. Pourtant cette histoire d'amour n'est pas totalement sincère, la mère du nouveau-né mentait sur l'être qu'elle était vraiment. Enfin elle ne mentait pas mais s'abstenait de dire ce qu'elle était réellement comme son vrai prénom. Elle ne s’appelait pas Céleste et elle n'était pas de l'Utah car elle était Nyx et elle était la fille du Chaos, la déesse de la Nuit. Une des divinités les plus anciennes sur le mont Olympe. Elle aimait avoir des relations amoureuses avec de simples hommes parce qu'ils étaient tous passionnants mais elle ne restait jamais plus de deux ans avec un. Mais durant ces deux années, elle profitait un maximum de son histoire et laissait souvent un enfant derrière elle. Le fils qu'elle avait les yeux n'était pas son premier fils, loin de là, et surement pas son dernier. Pourtant, elle l'aimait. Elle aimait chacun des enfants qu'elle avait porté neuf mois dans son ventre d'un amour très fort. A chaque nouvelle séparation, la douleur devenait un peu plus intense mais ça recommençait chaque fois que Nyx arrivait à vivre avec cette même douleur. Son esprit était fixé sur le bambin qui se réveillait doucement sous le regard de ses parents avant de lâcher de petits sanglots. Le prenant dans ses bras, la déesse murmurait avec amour et tendresse « Chut rendors toi, Théodore. Maman et papa sont là, on te protège » Comme si le petit Théodore l'avait compris, il refermait doucement ses yeux pour se plonger dans ses songes. Aucun doute n'était possible concernant l'amour de Nyx envers le dernier de ses fils qu'elle tenait avec tendresse dans ses bras.

Le bruit d'une gifle résonnait dans la pièce bientôt suivie par d'autres ... Ça faisait maintenant deux ans que ça avait commencé, deux ans que Théodore était un enfant battu -battu par son père. Tout ceci était le résultat du départ de la mère de Théodore il y avait maintenant quatre ans. Comme à chaque fois, Nyx était partie quand son histoire d'amour avec Alexander Williams venait d'avoir deux ans en laissant un fils sans sa mère, sans amour maternel. Mais elle n'avait pas imaginé que l'homme qu'elle avait aimé deviendrait l'homme que côtoie à présent Théodore. Il était rapidement devenu dans l'alcool et avait commencé à fumer comme se droguer quand elle était partie, son comportement devenant de plus en plus agressif et dangereux. Au début, durant presque deux ans, il avait réussi à rester plus ou moins calme avec son fils mais il n'était pas assez fort pour le rester indéfiniment. Théodore, qui avait six ans, était trop jeune pour comprendre que ce n'était pas sa faute si son père le frappait presque tous les soirs. Alors chaque nuit, il s'endormait en demandant pardon silencieuse à la nuit pour ce qu'il avait fait de mal pour que son père vienne à le frapper. Sans le savoir, chaque nuit il demandait à sa mère de lui pardonner et elle le faisait en ayant le cœur briser parce qu'elle voyait bien qu'il n'en pouvait rien. Elle détestait de plus en plus l'homme qu'elle avait autrefois aimé et qui détruisait l'enfance d'un de ses enfants. Mais elle ne faisait rien. Son fils était trop jeune et elle ne pourrait pas vivre sa vie de déesse avec un enfant mi-humain à ses côtés. Donc elle le regardait dépérir mentalement en essayant d'oublier la douleur qu'elle ressentait dans les bras d'un autre homme à qui elle donnait un autre enfant. Personne ne remarquait rien en dehors de la mère de Théodore. Personne n'avait remarqué que le petit garçon avait trop de coup bleu pour que ça soit normal. Même pas l'infirmier qui s'était occupé de lui quand son père l'avait frappé trop fort et que Théodore avait perdu connaissance. Tout le monde était aveugle ou ne voulait rien voir ...

« Quoi? Mais je n'ai pas envie de partir » Une gifle résonnait puis la voix en colère du père de Théodore résonnait « Je m'en fous, on déménage » Dépité, Théodore quittait la cuisine pour se diriger dans le parc à cent mètres de chez lui en frottant sa joue endolorie. Il avait neuf ans à présent et il avait bien comprit que si son père était comme il l'était, ce n'était pas sa faute. C'était à la base celle de sa mère ... Cette mère qu'il avait tant voulu connaitre mais qu'il ne désespérait pas de ne pas voir malgré tout. S'assoyant sur une des balançoires, il poussait un soupir avant de se prendre la tête entre ses mains. Il n'avait aucune envie de partir, il avait une vie ici et même des amis ... Enfin c'était plus des voisins que des amis mais ce n'était pas facile de se faire des amis quand on n'avait pas le droit de sortir en dehors de l'école. Seul endroit où il se sentait vraiment libre et où il était accepté pour ce qu'il était, un garçon brillant. Mais son père s'en fichait. Il avait même eu les compliments de son directeur pour son travail en classe mais ça encore, son père s'en fichait. La seule chose dont il s'inquiétait était le fait que personne ne touche à son fils même par gentillesse. Il avait beau le détester, il ressemblait trop à sa mère pour le perdre. Il avait beau lui donner des gifles, le visage de Théodore restait intact par rapport au reste de son corps. Des cicatrices et des bleus recouvraient son torse et son dos. Plusieurs fois, il avait eu des os cassé et à chaque fois, ses voisins l'emmenaient à l’hôpital pour le faire soigner. Son père avait du découvrir ça et décider de déménager ... Théodore levait les yeux au ciel pour regarder le ciel se couvrir peu à peu en se sentant petit à petit se calmer. Il ne comprenait pas comment ça se faisait que la nuit aille un si grand effet sur lui mais il acceptait cette plénitude avec délice.

Théodore se laissait faire, ne bougeant pas quand le policier lui passait les menottes. Il venait de se faire arrêter pour vol. Cette arrestation était le résultat du fait que le père de Théodore avait été arrêté pour vente de drogue à des mineurs. Il avait inculpé de cinq ans de prison sans sursis en laissant son fils âgé de dix ans seul et sans nourriture. C'était pour ça que Théodore avait commencé à voler, pour se nourrir. C'était presque avec soulagement qu'il s'assoyait dans la voiture de police. Enfin, Théodore n'était plus seul. Les jours étaient passés et Théodore regardait la maison de sa famille d'accueil avec une légère crainte. L'endroit était trop beau pour lui, il ne méritait pas de se retrouver ici ... Tout avait l'air trop beau et les jours passant, il continuait de se méfier malgré que la famille était la meilleure famille qu'il a pu rencontrer. Il ne méritait pas l'amour que cette famille ... Sans le remarquer, Théodore se refermait sur lui à la place de s'ouvrir. Quand son père sortait de prison, Théodore n'était plus qu'une ombre qui ne parlait que pour dire des choses essentielles. Sa famille d'accueil essayait encore de le faire sortir de son mutisme mais sans résultat si ce n'était qu'il se refermait encore plus sur lui-même. Même avec son père, il était toujours plongé dans son mutisme et ça ne plaisait pas à celui-ci. Son fils ressemblait beaucoup trop à sa mère quand il l'avait rencontré et l'impression de trahison avait encore plus empli sa poitrine, le faisant à nouveau levé la main sur Théodore. Ce dernier perdait connaissance rapidement, plus habitué à recevoir des coups violents ... Sans savoir qu'avant de perdre connaissance, ses pouvoirs de demi-dieu s'était éclairé pour plonger la pièce en noir comme s'il faisait nuit.

Ouvrant doucement les yeux, Théodore posait son regard sur un morceau de toile avant de froncer les sourcils et se relever douloureusement, son corps criant la douleur des coups qu'il avait reçu. Avec sa voix pâteuse, il demandait « Où suis-je? » Ça ne ressemblait pas du tout à l'appartement miteux que son père louait. Un visage inconnu se plaçait devant son visage avant de lui sourire « Bonjour Théodore, je suis heureux de te voir réveillé » Les sourcils de Théodore se fronçaient encore plus si possible. Il répétait sa question voulant absolument une réponse « Où suis-je? » Enfin le jeune homme face à lui entendait sa question et disait « Tu es au camp des demi-dieux » « Des quoi? » « Des demi-dieux ... Je me disais bien que tu ne devais pas être au courant ... Tu es le fils de Nyx, la déesse de la nuit et ça fait donc de toi un demi-dieu » « Tu dois te tromper, ma mère m'a abandonné quand je n'étais qu'un bébé. Je ne suis pas un demi-dieu » Sans attendre de réponse, Théodore quittait son lit pour sortir de la tente rapidement. Mais dehors, il ne pouvait se dire que le garçon ne devait pas lui mentir car il avait sous les yeux trois satyres qui discutaient. Une main se posait sur son épaule, le faisant légèrement sursauté puis la voix du garçon lui parvenait à nouveau « Tu n'es plus simplement Théodore, tu es maintenant Théodore fils de Nyx. Ici est ta place » Un silence prenait place avant que Théodore demande « Comment m'avez-vous trouvé? » « On veille sur toi depuis toujours mais on n'avait jamais pu t'emmener ici avant car tu n'étais pas prêt ... Et ta maman veuille sur toi, elle nous a demandé d'aller te chercher parce qu'elle était inquiète pour toi, vraiment. » Théodore regardait le garçon avec attention, même choqué. « Ma mère veille sur moi ? » « Oui et tu as de la chance parce que mon père s'en fiche de moi » La tristesse se lisait dans ses yeux. Il avait peut-être de la chance finalement même s'il avait un peu de mal à croire qu'il était vraiment un demi-dieu. Une nouvelle vie pouvait-elle vraiment s'ouvrir à lui à quinze ans? Il voulait tellement le savoir.

Cinq ans ... Ça faisait cinq ans que Théodore était dans le camp des demi-dieux. Il s'était finalement habitué au fait d'être le fils de Nyx, une déesse, même si ça lui avait pris un peu de temps pour le faire. Une nouvelle vie s'était vraiment ouverte à lui. Théodore avait appris durant toutes ses années à se battre à l'épée où il s'était montré doué naturellement. Et son arrivée dans le camp lui avait permis de s'ouvrir un peu aux autres. Ô il restait solitaire mais moins qu'avant pourtant. C'était donc naturellement que quand le chef du bungalow avait dû quitter le camp parce qu'il avait eu 22 ans que Théodore s'était proposé parce que les autres enfants de Nyx voulaient que ce soit lui qui les représente. Sa demande avait été acceptée et depuis, il avait tout fait pour être le meilleur représentant possible. Il était parfaitement au courant qu'il lui restait encore deux ans à goûter à la vie dans le camp donc il en profitait et ça malgré la difficulté qu'il avait à contrôler les sentiments amoureux qui emplissait sa poitrine quand une certaine personne était dans la même pièce que lui ... Oui ça allait être long, enfin il l’espérait pour continuer à profiter encore un peu …

Mais les choses ont changés depuis peu. Tout a basculé dans sa vie alors que Théodore ne s'y attendait pas du tout. Depuis qu'il a été nommé chef de bungalow, il sait vu accordé des droits à connaitre les secrets des autres enfants du camp, et pas seulement ceux des enfants de Nyx. Là, rien d'anormal jusqu'à ce qu'il accueille un petit garçon qui avait eu la même vie que lui ou presque ... Il s'était sentit désarmé en voyant la vision du corps blessé comme le sien mais au contraire de lui, le corps n'était pas guérit des blessures et des ecchymoses ... L'envie de se venger avait failli prendre le dessus comme l'envie de le venger mais il avait seulement serré les poings pour partir dès que le garçon était entre de bonnes mains. Théodore aurait pu réussir à faire la paix avec son passé s'il n'avait pas vécu un élément très ... douloureux. Et c'était le moins qu'on pouvait dire en sachant qu'en revenant d'un entrainement qui avait un peu trop traîné, il n'avait pas réussi à se défendre d'un demi-dieu qui l'avait collé contre un arbre avec une épée sous la gorge ... Théodore s'était fait violé sans pouvoir rien faire pour se défendre malgré son agilité naturelle. Après avoir été abandonné par l'autre homme à son sort, il se serait bien laissé mourir là où il était s'il n'avait pas eu l'amour pour son petit ami qui l'avait fait relever et se diriger vers son bungalow. Non jamais de la vie il serait allé le rejoindre avec les larmes qui coulaient sur ses joues et son corps souillé par un autre ... Après avoir pris une douche qui effaçait les traces de l'élément qui venait de se passer sauf peut-être les ecchymoses qui recouvraient ses cuisses. Son petit ami n'avait su pour son viol qu'en le voyant avoir du mal à cacher ses larmes après s'être fait mal aux cuisses et aussi, et surtout, pour le mal qu'il avait d'être dans ses bras. Mais le dernier élément qui changeait sa vie à jamais été la disparition de son petit ami dans sa vie. Du jour au lendemain, il avait quitté sa vie et le camp grec. Théodore avait très très mal gérer ce fait. La colère et la trahison avait remplacé l'inquiétude qui s'était emparé de lui en se rendant compte de ce fait. Tout aurait pu se terminer là si un des demi-dieux qui n'arrêtait pas l'embêter n'avait pas sauté sur l’occasion pour recommencer de lui. Personne n'était au courant de sa relation avec celui qui avait alors son coeur d'après lui mais c'était beaucoup trop pour lui. Se servant du petit poignard qu'il avait toujours dans sa poche, il avait blessé gravement son homologue à la poitrine avant de rentrer légèrement la lame dans sa gorge en le rabaissant oralement ... Dès ce moment-là, ce fut le début de la fin. Adieu le Théodore dans son coin et bonjour le Théodore qui va laisser toute sa haine ressortir ...

Pourtant les choses ne s’étaient pas bien passer. Certes sa haine avait été exprimée parce que des personnes trouvaient des corps sans vie de personnes ayant accomplis des gestes impardonnables aux yeux de Théodore telle que des viols, des meurtres mais cela ne durait pas. Pour quelle raison ? En quittant le bar où son meilleur ami travaillait, un demi-dieu aussi, il avait été choppé par une voiture et fait un vol plané pour aller s’écraser plus tard. Certes son corps de demi-dieux était plus résistant que s’il avait été un simple humain mais le choc avait été assez violent pour lui causer un trauma crânien. Cela allait faire un an que le jeune homme était à l’hôpital dans le coma, vivant avec l’aide de machines … Mais aujourd’hui est un jour différent, ses signaux montrent qu’il est en train de se réveiller. Comment vivra-t-il cette seconde chance ? On va très vite le savoir.