Les dieux sont fous de rage, on entend des hurlements partout sur l'Olympe, même les serviteurs tels que des Nymphes et des Satyres ne savent plus où donner de la tête. Toutes les divinités sont hors d'elles, et pour cause lors de la stupide rencontre greco-romaine, tous les Olympiens ont perdu un objet chacun, pouvant aller d'un simple foulard pour Aphrodite, à une flèche dorée pour Phébus. C'est une telle cacophonie, que les dieux n'ont plus de temps à accorder à leurs enfants et au monde des mortels, si bien que tout finit par se mourir progressivement, certes de manière lente, mais visible aux yeux de ceux qui savent regarder.

• C'est alors que certains en eurent assez de l'énervement des dieux, l'Oracle de la colonie des sangs-mêlés s'approcha des demi-dieux installés à la terrasse de la Grande Maison, sa démarche était gauche, et ses yeux bleus, une sorte de fumée sortait de sa bouche, signe qu'elle était possédée par l'esprit de l'Oracle de Delphes, les deux demi-dieux présents étaient ceux qu'elle désirait voir, c'était eux dont la prophétie parlait, alors elle débita ses paroles et s'évanouit sur place :

« Les seuls désignés seront autorisés à entrer,
Un lieu sacré où les chemins sont croisés,
L'un d'eux tombera et ne se relèvera pas, 
Alors que les autres continueront afin de venger,
Celui qui a été forcé d'abandonner le combat.
Au final ils arriveront au centre et récupéreront,
L'objet final que les dieux quémanderont. »

Voilà une nouvelle quête, les deux demi-dieux nommés Kayleigh et Tristan, firent ce qu'ils purent pour aider l'oracle et l'allongèrent avant de lui donner de quoi se restaurer. Ils allèrent voir Chiron qui leur expliqua que pour une fois la rancœur des grecs et des romains allait devoir être mise de côté, parce que le centaure avait entendu parler des problèmes des dieux, et il savait qu'ils venaient autant du côté grec que romain. Cela n'augurait strictement rien de bon, mais avaient-ils le choix ? Non pas vraiment, personne ne pouvait se mettre en travers de l'avis des dieux.

• De leur côté les romains étaient entrain de manger, installés dans leurs divans, un signe apparut, dans le feu, intense, puis d’innombrables choses arrivèrent, des gerbes d'eaux, des éclairs dans le ciel, les préteurs surent instantanément qu'il fallait consulter les augures, choses qu'ils firent faire, et la prophétie qui en fut tirée les laissa pantois, puis d'un coup, tous les éléments convergèrent vers une unique personne, Aemilia, une petite hymadriade discrète, qui fut frappée par tous les pouvoirs des dieux, sans que cela ne la blesse, la foudre pour Jupiter, l'eau pour Neptune, une colombe se posa sur son épaule pour Vénus, et ainsi de suite pour chacun des douze Olympiens. C'était assez pour comprendre ce qui se passait, cette petite blonde allait devoir partir en solitaire, mais qui allait-elle rencontrer ? Une chose était sûre, ce n'était pas un autre romain, sinon il y en aurait eu d'autres de sélectionné par les dieux. Quoi qu'il en était, l'hymadriade se prépara comme il le fallait et chercha quel pouvait être cet endroit dont la prophétie parlait. Puis ni plus ni moins elle se retrouva happée, le sol tangua sous ses pieds, ses yeux se voilèrent, et lorsqu'elle les rouvrit, ce fut pour arriver devant une haute haie, encore plus grande qu'une maison, à peu près de la taille d'un arbre assez majestueux que l'on trouvait en Amazonie. Elle fut prise d'une envie de vomir mais se contint, surtout en voyant ce qu'elle avait face à elle, des Grecs, qui ne semblaient pas être en meilleur état que lui.

• Chaque demi-dieu remarque alors qu'il n'a aucune affaire, la téléportation les a complètement aspiré, ils n'ont que leurs objets magiques naturels, et leurs vêtements, tout semble mal partis, mis à part trois sacs qu'il y a au sol, tous frappé d'un symbole étrange, chaque sac contenant une tenue de rechange, une bombe de peinture fluorescente, une trousse de secours, de quoi se nourrir pour cinq jour en se mettant à la diète, un sac de couchage, et un couteau suisse avec une lame en acier et l'autre en bronze céleste. Personne ne se doutait de rien, pourtant, lorsqu'il virent ce qu'étaient en réalité les haies, leurs visages se décomposèrent, face à eux, commençaient un terrible labyrinthe dont le sol n'était même pas visible, jonché d'un épais brouillard, mais quelle était donc cette diablerie ? Étaient-ils censé entrer dedans ? La seule réponse était oui, que faire d'autre de toute manière ? Si les dieux les avait amenés ici c'était pour une bonne raison non ? Mais arrivé à quelques mètres, le chemin derrière eux se referma brusquement, piégés et obligés d'avancer, les choses se présentaient assez mal. Mais ce n'était pas tout, rien qu'au premier tournant, un autre problème survint, trois chemins, lequel prendre ? Se séparer ? Non ce n'était pas une bonne idée, à moins que les héros en décident autrement.

A peine calmée par le voyage, extrêmement rapide, certes, mais beaucoup trop déroutant à son goût, Aemilia jeta un regard paniqué autour d'elle. Elle était déjà un peu rassurée de savoir qu'elle n'était pas totalement seule, même si elle savait que ces deux demi-dieux n'appartenaient pas à son camp. Son camp, enfin plutôt à ses origines, elle ne s'était jamais vraiment intégrée à eux. D'ailleurs, Ae' avait été plus que surprise, quand les autres avaient consulté les augures qui l'avaient désignée elle, la simple hamadryade, et pas plutôt l'un des demi-dieux centurions qui auraient, sans aucun doute, été beaucoup plus utiles dans cette quête, après tout, peut-être aussi moins coopératifs. Aemilia n'avait d'ailleurs jamais souhaité s'embarquer dans une pareille aventure, préférant le calme et la routine...cependant, elle s'était dit que peut-être, si cette quête était un succès, les dieux l'aideraient en retour, quoiqu'elle ne s'était pas autoriser l'espoir à cet instant, les dieux étaient aussi égoïstes qu'elle. Aemilia connaissait déjà Kayleigh, pour l'avoir accusée de l'état de son arbre. Aujourd'hui, elle doutait fortement de sa culpabilité, la paranoïa l'avait envahie, elle s'était laissée allée trop facilement, mais le sang romain dans ses veines, sûrement, l'empêchait de prononcer les excuses qu'elle aurait pourtant peut-être dû présenter. Aemilia décida donc de passer outre cette histoire, espérant que pour leurs intérêts à tous, la blonde oublierait aussi, au moins pour le temps qu'ils risquaient de passer ensemble. Surtout que la nymphe comptait bien revenir entière et de préférence avec un arbre au mieux de sa forme. Elle secoua la tête à l'affirmative et se chargea d'un sac. Entrer dans ce labyrinthe, celui qu'elle fixait depuis plusieurs minutes. Rien que l'idée lui donnait la nausée, mais elle suivit le mouvement des grecs, se retrouver seule, ou être responsable de l'échec de cette quête semblait pire que de se retrouver perdue dans l'immensité d'un labyrinthe. - Hors de question qu'on se sépare, oui... Sa voix paraissait lointaine, elle en était consciente, elle espérait ne pas paraître aussi faible qu'elle ne l'était en réalité. Soupirant, elle se baissa vers le sac qu'elle avait attrapé avant d'entrer dans le labyrinthe, observant son contenu. - On devrait pouvoir utiliser ça (elle désigna la bombe de peinture) pour se repérer à l'intérieur, voir les chemins déjà empruntés...non ? Aemilia regarda le symbole, totalement inconnu à ses yeux et haussa les épaules pour le montrer.

Aemilia remarqua le regard que lui avait lancé le demi-dieu. Aussitôt, elle se dit qu'il pensait la même chose qu'elle : à quoi pensait les dieux lorsqu'ils l'avaient envoyée jusqu'à eux ? Elle-même doutait fortement de ses capacités à survivre dans une quête de ce genre...ou dans une quête tout court. Aemilia doutait également aussi de leur réussite à tous : tout était calme, dans le labyrinthe, beaucoup trop pour que ce soit normal. Comme le calme avant la tempête. Ses pouvoirs de nymphe ne leur seraient d'aucune aide, beaucoup trop affaiblis. A l'heure actuelle, son enjôlement n'aurait fonctionné que sur un simple mortel ou sur quelques animaux. Pas assez donc pour empêcher les monstres de les approcher. Les deux demi-dieux semblaient penser que son idée était mauvaise. Soit, évidemment, attirer davantage les monstres n'était pas recommandable, dans leur situation, mais pour autant, fallait-il risquer de se perdre ? La nymphe était déjà certaine qu'ils n'allaient faire que passer et repasser au même point, à ce stade-là. Pourtant, elle ne chercha pas à les contredire, elle hocha la tête en signe de compréhension, après tout, la majorité l'emportait. Et puis, très honnêtement, elle ne voyait pas trop ce qu'ils pourraient faire de ces bombes de peintures, à part cela, ce qui était justement l'interrogation d'une de ses deux "complices". - Absolument..aucune idée, désolée. Peut-être que ce sera utile..plus tard, qui sait ? Elle la reposa dans son sac, imitant la blonde en mettant à sa portée le couteau. Aemilia les avait suvis. Ou plutôt avait suivi Kayleigh, haussant un sourcil à l'entente de la curieuse chanson, et se demandant ce qui lui prenait tout à coup. L'hamadryade avait compris la voyant faire, elle cherchait leur chemin...sur un total hasard. De toute façon, ils n'avaient pas vraiment le choix, il était temps de se lancer. Elle tenta donc d'ignorer ce sentiment d'insécurité, et l'angoisse qui serrait sa gorge depuis le début. Ils n'avaient jusque-là rencontré aucun individu, aucune créature indésirable, pourtant, elle savait que cela viendrait bien assez tôt. Peu importe quand cela arriverait, Aemilia ne se sentait pas prête à un corps à corps. L'hamadryade n'avait jamais trouvé utile d'apprendre une quelconque technique de combat autre que son arc, elle n'en avait jamais eu besoin, et l'existence d'une nymphe était censée être paisible et douce...Le brouillard à ses pieds l'inquiétait. Il pouvait cacher n'importe quoi, n'importe quel piège, bref, n'importe quelle mauvaise surprise. Et ne semblait pas vouloir se dissiper le moins du monde, à ce qu'elle voyait d'après les expériences de Kayleigh. - Et donc...on avance de cette façon-là ? Quitte à revenir encore et encore au même point sans même savoir qu'on est passé par là ? Tout se ressemble, dans le coin, au cas où vous ne l'avez pas remarqué.. Dans tous les cas, Aemilia se disait qu'ils risquaient à tout moment de se heurter à un nouveau mur ou à un obstacle. Obstacle du genre monstre qui monte la garde pour les empêcher de passer. - Je n'aime pas ça. Ce silence. C'est presque pire que s'il y avait de l'agitation... La nymphe soupira, sentant ce besoin de parler ridicule. Elle se contrefichait de paraître idiote, ou d'avoir l'air effrayée et perdue, même elle n'avait pas du tout envie d'être le boulet qu'on se traîne par obligation. Elle était réellement effrayée et perdue et actuellement, ses jambes lui ordonnaient de fuir. Mais où serait-elle allée ? Le passage s'était refermé à la minute où ils l'avaient traversé. Aemilia inspira longuement afin de se reprendre en main, les dieux l'avaient choisis elle. Elle se devait de leur faire honneur, même si cela était en total désaccord avec son instinct de survie. Aemilia regarda les possibilités de chemins qui s'offraient à eux. Ils n'étaient sans doute pas près de quitter cet endroit.

Les demi-dieux ont avancé dans le labyrinthe et ont choisis de rester ensemble, pour le moment il n'y a aucun problème à l'horizon mais pour combien de temps ? Tout est bien trop calme, les haies ne bougent pas, le brouillard au sol est encore léger, et aucun bruit suspect à l'horizon, mis à part les respirations de nos trois héros. Mais un danger rode, il n'est pas loin, et guette l'une des trois progéniture des dieux, il s'approche et va bientôt sauter sur sa proie, mais il préfère attendre qu'elle soit seule afin de ne pas alerter les autres et surtout pour que le demi-dieu qu'il veut avoir ne soit pas alerté, c'est grand, ça court vite et ses griffes raclent le sol. Le pire est probablement l'odeur nauséabonde qui emplit l'air. Il est vif, il avance vite en parallèle des demi-dieux, dans un couloir à côté. Il a une drôle de chose dans sa gueule, mais il continue, il se terre et fait en sorte de ne pas faire de bruit. Il sait que les trois demi-dieux marchent toujours et ne se doutent de rien, d'ailleurs même s'ils parlent il ne les comprend, mais au fond il s'en fiche. Il va bientôt arriver et c'est quelque chose qui va faire du remue ménage. Une tâche rousse virevolte, elle est rapide. C'est bientôt le moment, mais quand exactement ? Maintenant. Elle lance sa gueule en l'air et lance ce qu'elle contient, cela arrive pile devant les demi-dieux qui se trouvent dans un couloir large. Un crâne tombe au sol, et roule aux pieds de Tristan. Puis quelques instants plus tard, le monstre saute devant eux et atterrit souplement. C'est un énorme renard qui mesure un mètre cinquante de haut, ses canines sont aussi grandes qu'un avant bras et de la bave écumante jaillis de ses babines. Devant eux se tient le fameux Renard de Teumesse. Le monstre que Œdipe aurait terrassé à Thèbes après de multiples combats, mais le monstre a grandis, il est devenu affreux, et le combat s'annonce terrifiant, d'autant plus qu'il se jette immédiatement vers Tristan qu'il plaque au sol et menace de ses crocs, sa bave fumante coule sur sa joue et lui brûle la peau immédiatement, tel de l'acide. Une flèche tirée par Kayleigh file alors dans son épaule et il pousse un sapement affreux avant de se décaler pour foncer à son tour vers Aemilia et la pousser dans une haie qui devient dure comme d fer, elle s'écrase contre elle et retombe au sol, légèrement sonnée mais toujours consciente. Mais ils finissent par tous trois réagir de pieds ferme.

Spoiler:

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Tout en marchant, Aemilia écouta les plaintes du garçon à propos des dieux. Elle avait pendant longtemps vu des demi-dieux romains partir ainsi à l'aventure, dans le seul but de plaire un peu plus à leur parent divin, ou de quelques instants de gloire bien vite oubliés. Aemilia les avait vu s'entraîner, travailler, elle avait vu de nombreux passages de leurs vies, perchée sur son arbre, sans chercher à intervenir, comme si elle était simplement une spectatrice de tout ça. Peut-être qu'elle avait affaire là à une punition divine - après tout, elle priait relativement peu les dieux, et généralement seule Diane trouvait grâce à ses yeux. - J'imagine que ça n'arrivera jamais. C'est ce qu'on est, pour eux. Juste...juste des pions qu'ils peuvent jeter à tout instant. Aemilia haussa les épaules, presque indifférente, pas le moins du monde indignée, mais consciente qu'ils n'étaient peut-être pas d'accord. C'était ainsi depuis toujours, pourquoi cela changerait-il à présent ? Et jusqu'à maintenant, elle n'avait pas été trop concernée, alors elle était restée à l'écart. Parce que c'était ce qu'elle avait toujours fait, et aussi parce qu'elle n'avait pas le courage de contredire des êtres aussi puissants. Moins elle les voyait, mieux elle se portait. Leur marche se fit silencieuse. Encore plus qu'auparavant. Ses pensées se mélangeaient, s'entrechoquaient sans pouvoir extraire aucune information de sa tête. Aemilia se laissa alors aller, l'espace de quelques secondes, elle se détendit. Et se rendit ainsi vulnérable, sans en avoir conscience. Elle s'extirpa à ses...réflexions hasardeuses lorsqu'une créature, un espèce de renard géant atterrit à leurs pieds, manquant ainsi de lui causer une crise cardiaque. L'hamadryade reprit le contrôle de sa respiration, presque pétrifiée...par la peur, par la surprise... La bête s'en prit d'abord à Tristan et, elle se l'avoua plus tard, elle avait été presque soulagée de voir cette chose s'attaquer à lui plutôt qu'à elle. Toujours cet...égoïsme. D'ailleurs, dans cette quête, Aemilia se trouvait différente : elle ne se sentait pas elle-même. Comme si on l'avait remodelée dans une tentative vaine pour effacer sa longue liste de faiblesses. Et qu'on avait échoué lamentablement, évidemment. Lorsqu'elle reprit les commandes de son esprit, Kayleigh avait déjà réagi...et le renard fonçait sur elle. Aemilia sentit son crâne s'écraser contre la haie, qui ne semblait plus si inoffensive, si on tenait compte de l'étourdissement qui la prenait maintenant. Heureusement, il se désintéressa d'elle et elle put se relever, tremblante. Mais cette fois-ci, la nymphe se reprit : hors de question de céder à nouveau à la panique. - Je crois, oui. Et toi ? Le retournement était plus de la politesse qu'autre chose, Kayleigh ne semblait pas blessée. S'armant de son arc, Aemilia finit par décocher plusieurs flèches, manquant à chaque fois sa cible, et la frustrant davantage. Trop rapide. Elle eut envie d'abandonner, pourtant, elle se tenait prête à recommencer.