Loïs ▲ 10 ans
Aller, c’est à toi Loïs, récite nous ton texte.

Tout partait d’une bonne intention. Elle était en primaire, et sa maîtresse voulait juste l’interroger. Sauf qu’une fois de plus, Loïs se sentit terriblement seule. A peine arrivé devant le tableau, ses camardes lui lancèrent un regard exaspéré et pourtant, elle n’avait même pas encore ouvert la bouche. Son exposé était intéressant, elle avait tout fait pour. Au fond de la classe, la maîtresse la regardait en souriant. Forcément, elle, elle semblait comme « hors de porté ». Ses camarades du premier rang paraissaient dans un état second, ceux du deuxième soupiraient sans cesse et ceux du troisième était encore un peu attentif. Loïs abrégea. Elle en avait assez. Les gens ne l’écoutaient jamais. C’était insupportable.

J’ai fini.
C’était très bien Loïs, bonne culture.

Elle ne pu s’empêcher de sourire et elle regagna sa place, loin, au fond de la classe. Ses camardes semblaient s’être sortit de leur rêverie. Elle jeta un coup d’œil à l’horloge. La fin des cours approchait et elle avait hâte de rentrer chez elle. Sa mère l’écoutait souvent, et beaucoup plus que les autres. Elle ne s’endormait pas ou ne s’ennuyait pas devant ses discours, du moins, elle en avait l’air. Loïs n’avait que dix ans et pourtant, elle semblait déjà être mature. Enfin, dans un certains sens. Elle faisait preuve d’une grande indépendance à l’encontre des autres enfants de sa classe, mais pourtant, quelque chose n’allait pas. Elle était souvent ailleurs, dyslexique, et elle semblait tout droit sortit d’un autre monde.

Loïs, l’école est finie. Tu peux sortir de la classe.

Loïs releva la tête. Elle était la, seule dans sa salle de cours, avec la professeur déjà prête pour rentrer chez elle. Une fois de plus elle avait manqué le coche. Une véritable catastrophe. Elle sortit en courant de l’établissement et rejoignit sa mère dans la voiture qui l’attendait patiemment.

Tu dois être la seule enfant du New Jersey à vouloir faire des heures supplémentaire… Aller, on va être en retard.

En retard, en retard… Ah oui, chez le médecin. Encore une visite, parce que la mère et son beau père de Loïs était persuadés que quelque chose n’allait pas chez elle.

Loïs ▲ 15 ans
Quinze ans. Elle avait mit quinze ans avant de lui avouer enfin la vérité. Vérité que son propre beau père connaissait avant elle. Loïs avait toujours cru la version officielle. Son père, était censé être l’amour du lycée de sa mère et pis ils avaient commencé à vivre ensemble avant que tout se casse la figure, il était partit et basta. Plus rien. Alors qu’elle avait trois ans, son beau père avait emménagé et depuis, tout était bien. Mais là, que sa mère lui annonce dans la voiture que tout cela n’était qu’un tissus de mensonge…

Hypnos ? C’est qui lui…

Son père. Un type qui portait un prénom vraiment chelou et pas de nom de famille. Mais le plus chelou n’était pas là, non, vraiment. C’était un dieu grec. Oui, aussi, c’était original. Elle avait quinze ans tout de même, elle n’allait pas gober une telle absurdité. En fait si, elle la goba lorsque sa mère lui raconta l’endroit où elle avait pour projet de l’emmener. Une colonie. Pour les gens comme elle. Pour les « sang mêlés ». Loïs avait soudain hâte de voir à quoi cela pouvait ressembler. Il y en avait d’autre… des enfants d’Hypnos ? Ou de… tous les dieux ? « Trop fun… ». Sur la route, elle réalisa enfin ce qu’elle avait subi toute ses années. Si elle avait bien comprit, son côté ennuyeuse, soporifique lui venait tout droit de son père. Le fait qu’elle soit dyslexique et qu’elle ai du mal avec sa langue natale venait aussi de là. En fait, son père était la source de tous ces problèmes. Mais bon, curieusement, elle ne lui en voulait pas.

C’est ici. Enfin, dans la forêt. Il y a une porte et…

Loïs se tourna vers sa mère, son sac dans les bras. A l’été prochain ? Elle baissa les yeux, le temps allait passer lentement, très lentement…

Je suis sûre que tu y seras mieux. Ne t’inquiète pas, tu as ça dans le sang.

Ouais… Elle n’était pas très convaincue, loin de là. Et si… Et si tout était comme avant ? Que personne ne voulait lui parler ou l’écoutait sous peine de piquer du nez ? Ou… Ça dans le sang, apprendre à maîtriser… Mouais, pourquoi pas. Loïs ne réfléchis pas et avança tout droit. C’était comme si on la guidait tout droit vers le paradis. Et enfin, elle la vie. Une colline. La colonie. Ce fut sans aucun doute la première fois de sa vie que la jeune femme fut aussi rapide pour grimper.

Loïs ▲ 18 ans.
Pour qui était-elle ? Très bonne question. Elle n’en savait pas vraiment. Elle n’arrivait pas à haïr un des deux camps. Elle était bien parmi les grec, mais les Romains étaient aussi des personnes sympathique, enfin, d’un certains point de vu… Loïs ne faisait que s’adapter. Mentir ne lui posait pas trop de soucis dans ses conditions. Elle ne voulait pas finir seule, ou avec un tas de grec en colère sur le dos. Non, le mieux c’était de faire comme si on n’existait pas ou de faire tête basse.