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 Another civilisation, another world, and same problems. (Eytàn&Day)

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MessageSujet: Another civilisation, another world, and same problems. (Eytàn&Day)   Another civilisation, another world, and same problems. (Eytàn&Day) EmptySam 10 Aoû - 10:23



Allez. Plus qu’une heure de cours et je pourrais enfin respirer. Mais j’en peux déjà plus. Deux heures que je suis dans la même pièce. Et je sens une présence qui rôde, pas loin. Je sens le danger par tous les pores de ma peau. Je n’arrive pas à lire et encore moins à me concentrer sur les conjugaisons marquées au tableau, à la craie blanche. En plus, cette professeure doit faire exprès de la laisser crisser sur le tableau pour que je la regarde. Mais mon esprit est à des miles nautiques d’ici. Une chanson trotte dans ma tête. Mon genou marque le rythme, tandis que je fais claquer ma langue contre mon palais. C’est discret, mais ça me permet de m’occuper. Mais Mme Dubois, la professeure de Français ne supporte pas ça (à vrai dire elle ne supporte pas grand-chose).
"-COLLINS ! Prenez vos affaires et dégagez-moi illico de cette salle ! Vous perturbez la concentration de vos camardes !
-Avec plaisir professeur.
-Et vous passerez par l'Administration."

Cette vieille furie ne supporte pas mon hyperactivité. Pour elle, nous devrions garder nos deux mains sur la table et l'écouter sans rien faire. Mais ce genre de chose est pour moi tout bonnement impossible. Je n'arrive pas à rester assez concentrée. Alors je mordille mon stylo, je le fais tourner entre mes doigts, je marque le rythme de la chanson que j'ai dans la tête en faisant tressauter mon genou. Et ça, ça la gêne. Ca perturberait la concentration des autres élèves. D'un geste, je ramasse mes affaires et les glisse dans mon sac de cours. Tandis que la professeure est tournée, je lui tire la langue.
"-Je vous ai vue, mademoiselle."
Et elle a la manie de nous parler avec cet accent français, et parfois même de nous parler uniquement en cette langue. Elle me fait penser aux enfants de Vénus. Ceux-ci, des fois, on peut se demander comment ils ont fait pour ne pas se faire dévorer par Lupa. Je fais un signe de la main à mes amis, et passe la porte, mon sac sur le dos. Dehors, il y a aussi mon meilleur ami. Il a certainement dû se faire renvoyer pour mauvais comportement ou quelque chose du genre. Il peut comprendre ce qui m'est arrivé. C'est courant avec cette prof là. Et lui aussi, il l'a en prof de français, et il la déteste tout autant que moi. Il m'adressa un sourire discret. Je passe à l'Administration. Et je passe une heure entière en permanence, ce qui n'est pas pour m'enchanter. Une fois cette heure-là terminée, j'ai fini ma journée. Je sors donc de la fac, et je glisse mes écouteurs dans mes oreilles. J'ai besoin de décompresser. Et j'ai une idée précise de ce qu'il me faut. Les mains dans les poches, je rentre tranquillement chez moi, la musique de Muse m'accompagnant. Je monte les marches quatre à quatre et sort mes clés de la poche. Katie n'est pas encore rentrée. Mais je n'ai pas grand-chose à faire. Je garde mon Ipod, jette mon sac dans un coin, et prends mes deux katanas. Au cas où.

Je me dirige vers le bord de mer. J'ai mes armes dans chaque main. Je chantonne comme n'importe quelle mortelle. Mes cheveux sont retenus en un chignon un peu strict, comme je m'en faisais souvent au Camp Jupiter. J'ai ma veste en cuir noire, des mitaines de cuir, et un jean bleu sombre. Quand à mon haut, c'est un T-shirt manches longues qui est maculé de tâches de peinture. C'est mon T-shirt de travail pour les cours d'Art. On travaille sur la couleur en peinture et on a pour habitude de tous se tâcher. C'était à la base un vieux T-shirt blanc et uni. Sans motif. J'aurais du me changer avant de passer au cours suivant, mais j'ai eu la flemme. Et puis ça nous permet de personnaliser certains trucs. J'entends les vagues de l'Océan Atlantique s'écraser contre le sable. S'il est dangereux pour un simple demi-dieu de s'y baigner, il ne l'est pas, normalement, pour une fille de la Mer, comme moi. Mon Ipod est recouvert d'une coque étanche. Je détachais mes cheveux pour les réunir qu'en une simple tresse. J'étais toujours près de la route, mais je sentais la mer m'appeler. J'avais toujours ressenti cette attraction. C'était de là que je venais. C'était là que j'étais le mieux. Il n'y avait même pas besoin de rajouter de sucre. J'avançai doucement sur la plage. Les nuages gris anthracite s'amoncelaient au-dessus de ma tête. Jupiter devait certainement avoir une quelconque rancœur et il la faisait payer aux mortels, qui généralement étaient innocents. Mais si Jupiter s'énerve, c'est qu'il y a une bonne raison. Quant à moi, être mouillé ne m'importait guère puisque je risquais de passer une bonne partie de mon après-midi et de ma soirée dans les vagues, le visage fouetté par les embruns. Je sautais la rambarde pour me retrouver mains et pieds dans le sable mouillé. Il collait à mes Doc Martens, mais c'est pas grave. Elles avaient l'habitude. J'allais siffler Joli-Coeur quand je me rendis compte de la présence de quelqu'un. On va éviter les trucs de ce genre tant que je ne suis pas sûre que ce soit un demi-dieu. En tout cas, je m'avançai quand même un peu dans l'eau. Elle restait fraîche pour un mois de Mars. Car oui, je n'étais pas insensible à la température de l'eau. Ca m'aurait bien arrangée que ma mère me donne ce pouvoir. Ou voir tout à fait correctement sous l'eau. Ou... Enfin, vous voyez tout ce que j'aurais aimé avoir. Mais mon pouvoir, je le trouve déjà parfait. Je comprends ce que les monstres marins me disent. Bon, c'est vrai que des fois, j'ai plutôt envie de leur donner des cours de bonnes manières que de les tuer, pour qu'ils apprennent au moins à provoquer l'ennemi sans l'insulter. Mais un monstre reste un monstre, et un demi-dieu reste un casse-croûte très intéressant. Enfin, je peux pas le dire si c'est ça ce n'est qu'une déduction due la guerre contre les Titans et du nombre de fois où un demi-dieu se fait attaquer dans sa vie. Et là, un rayon de soleil réussit malgré tout à percer d'entre les nuages. Et un éclat m'aveugla un court instant. Cela venait de la personne que j'avais vue assise. Je m'approchais donc. C'était un garçon, les cheveux bouclés, et des yeux bruns. Il avait un visage souriant, même si là pour le moment, aucune expression n'était dessinée sur son visage. Il m'intriguait, autant le dire. Et à côté de lui, il y avait un arc et des flèches... Leur pointe ne me semblait pas faite d'or impérial comme mes katanas. Katanas qui n'avaient quitté mes mains. Mais pour une fois, je les posais sur le sable, et m'assis à côté du jeune homme. Je le soupçonnais fortement d'être un demi-dieu.
"-Salut. Je peux m'asseoir ici ?"
Je ne voulais pas le déranger. Vraiment. S'il était vraiment ce que je pensais, je pouvais comprendre qu'il soit venu ici rechercher un peu de calme. Et là j'entendis un cliquetis que je connaissais très bien après toutes ces années. Je compris très bien ce qu'ils signifiaient. C'étaient des dauphins, et parmi eux se trouvaient le mien. Ils me demandaient si je voulais venir jouer avec eux. Alors je leur répondis que j'allais venir plus tard que je rappellerai Joli-Coeur. Certainement que le jeune homme à côté de moi n'entendit que leur langage, rien d'humain. Et si c'est un humain, il va sûrement partir en courant. C'est pas si grave en fait. J'ai fini par avoir l'habitude. Ca choque toujours mon meilleur ami certains trucs. Comme la fois où je l'avais fait fuir, à cause d'une empousa. J'avais sifflé Joli-Coeur et lui avais dit d'aller le plus loin possible, mais en restant près de New-York. J'avais retiré un de mes écouteurs. "Break these City of Delusion" chantait Matthew, le compositeur de la musique, des paroles et le chanteur du groupe.
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MessageSujet: Re: Another civilisation, another world, and same problems. (Eytàn&Day)   Another civilisation, another world, and same problems. (Eytàn&Day) EmptyDim 15 Sep - 14:35


another civilisation, another world, and same problems.
Un mercredi tranquille pour Eytàn qui avait décidé de ne pas assister à l'entrainement facultatif de tir-à-l'arc aujourd'hui. Le dernier de la journée. Il est à peine cinq heure quand Eytàn quitte la pelouse verte pour se diriger vers son bungalow. Voilà déjà huit ans qu'il avait ce rythme de sang-mêlé, il s'y était très rapidement habitué, mais il devait bien avouer que parfois, il se demandait si une vie de parfait mortel n'était peut-être pas mieux. Plus tranquille, c'était une certitude. Plus sereine, plus reposante. Être un demi-dieu, ce n'était pas reposant tous les jours. Le week-end, il soufflait vraiment, après une semaine chargée d'entrainements en tout genre. Il comprenait d'un certain côté ceux qui décidaient de quitter la colonie pour s'envoler de leurs propres ailes. Mais être pensionnaire avait un considérable avantage : la protection. Cette barrière magique à qui ils devaient tous la vie sauve. Eytàn s'était souvent demandé ce qui serait advenu de la colonie si, quelques années plus tôt, Percy, Annabeth, Grover et Clarisse ne s'étaient pas emparés de la toison d'or afin de guérir Thalia, fille de Zeus et aujourd'hui chasseresse pour le compte d'Artémis, du mal qui la rongeait. Ils ne seraient surement tous plus là. Ils leur devaient quand même une fière chandelle, pour tout ce qu'ils avaient fait pour la colonie en cinq ans. Eytàn n'était jamais parti en quête, et d'ailleurs, il ne savait pas s'il en avait vraiment envie. Il n'avait pas besoin de cette reconnaissance et de cette gloire que beaucoup recherchaient. Il était plutôt populaire à la colonie, mais il ne l'avait jamais vraiment voulu. Même si ça ne le gênait pas vraiment, il s'était toujours demandé pourquoi tout le monde, ou presque, l'appréciait. Il n'était ni le plus courageux ni le plus vaillant. Il n'avait pas un formidable niveau en combat, c'était tout juste s'il pouvait battre un fils de Dionysos qui passait la plupart de son temps en soirée, et c'était de même pour le tir à l'arc. Non, vraiment, il n'avait rien de si spécial que ça. Enfin, c'était sans compter sa loyauté sans faille, sa sympathie, sa compréhension, son côté adorable, ses bouclettes, son sourire (arme imbattable auprès des demoiselles..), son écoute, ses blagues, ses farces, sa maladresse tellement craquante. C'était sans compter toutes ces petites qualités qui faisaient d'Eytàn un garçon très apprécié. Cependant, une quête ne l'attirait vraiment pas. D'autres semblaient très impatients de se voir en attribuer une à leur personne. Eytàn ne comprenait ce qu'il y avait de réjouissant à vouloir risquer sa vie pour sauver le monde alors que les dieux pourraient très bien s'en charger eux-mêmes. Les dieux. Des êtres à la fierté démesurée, c'était certain, mais des gens qu'Eytàn respectait cependant. Hormis Hécate, déesse de la sorcellerie et de la mort, évidemment. Cette vieille harpie avait lancé, deux générations auparavant, une malédiction à tous les hommes de la lignée Brown pour quelque chose que le grand-père d'Eytàn, George, n'avait même pas commis. Une faute qu'il n'avait pas fait, ou bien, involontairement. Eytàn la détestait surement autant que sa propre malédiction. Elle était le mal incarné, pour lui.

Eytàn prit rapidement une douche. Il savait exactement où il voulait aller aujourd'hui. Il avait besoin de se détendre, de prendre l'air, et le bord de mer de New York était pour lui l'endroit parfait. Il avait une autre idée derrière la tête, il devait bien l'avouer. Il y avait cette magnifique sirène, aussi, qu'il avait aperçu une fois, à Long Island. Elle était si belle.. Mais elle s'était enfui en le voyant. Il avait envie de la revoir, sa curiosité était grande, car après tout, ce n'était pas tous les jours qu'on croisait une sirène. Mais surtout, il voulait prouver à tous ses camarades de la colonie qu'il n'avait pas menti, que tout ce qu'il leur avait raconté et vrai, et c'était pourquoi il voulait revoir cette ravissante sirène à la chevelure brune, peut-être la prendre en photo, quelque chose comme ça. Il s'habilla un pantalon beige et d'un tee-shirt bordeaux en col V, puis après s'être couvert d'un sweat gris foncé, puis quitta son bungalow prenant bien soin de vérifier que son bracelet multi-fonctions que Samaël, son meilleur ami, lui avait forgé pour son quatorzième anniversaire, se trouvait bien autour de son poignet. S'engouffrant dans un taxi, il demanda au conducteur de l'emmener vers le bord de mer puis, de longues minutes plus tard, Eytàn se trouvait debout devant l'écume des vagues de l'océan Atlantique.

Il y avait un peu de monde sur la plage, mais le temps et l'heure n'étant pas encore au rendez-vous, elle n'était pas encore bondée. Juste quelques couples qui se baladaient tranquillement, mains dans la mains, les pieds dénudés, au bord de l'eau. Eytàn ne put s'empêcher de penser à Jules, cette belle romaine, lorsqu'il vit de dos une jeune fille brune d'environ son âge qui enlaçait amoureusement un garçon un peu plus grand qu'elle, mais qui ne ressemblait malheureusement absolument pas à Eytàn. Malheureusement ? Et d'ailleurs, pourquoi pensait-il à cette mystérieuse demi-déesse à chaque fois qu'il voyait une jolie fille dans la rue ? Il secoua la tête, ses boucles sombres lui retombèrent sur le visage, et d'un revers de main, il les dégagea. Il se mordilla la lèvre inférieure en se dirigeant vers un coin reculé de la plage où de gros rocher prenaient le dessus sur la vaste étendue d'eau salée, à l’abri des regards. Il ne serait pas dérangé là-bas. Son esprit se focalisa sur l'image du visage de Jules. Jules Shadow Morgans. Eytàn se souvenait parfaitement bien un rebond que son cœur avait fait contre sa poitrine lorsque la romaine lui avait révélé son nom complet. Elle aurait pu lui mentir, mais non, il avait lu dans son regard que ses paroles étaient vraies. Il l'aurait vu, sinon. Pourquoi pensait-il constamment à elle, ces derniers temps, pourquoi se surprenait-il à faire des vœux stupides à la déesse Aphrodite lorsqu'il n'arrivait pas à s'endormir ? Il n'avait pas la réponse, et il n'était pas certain de vouloir la savoir. Il tenta de se changer les idées en appuyant sur le dernier bouton discret de son bracelet qui, aussitôt, se matérialisa en un somptueux arc en bois clair. Eytàn passa délicatement sa main sur la fine corde pourtant robuste, puis sur le cuir qui recouvrait la partie centrale de l'arme et qui composait la poignée. Il n'eut pas le temps de prendre une flèche et de l'encocher sur un point qu'il n'avait pas encore défini, une voix attira son attention. Salut. Je peux m'asseoir ici ? Eytàn tourna la tête, les sourcils arqués. Se trouvait en face de lui une jeune femme d'environ son âge. Brune, plutôt de petite taille, elle avait les joues parsemées de tâches de rousseurs discrètes et un regard noisette, elle était jolie. Mais l'attention d'Eytàn n'était pas focalisée sur le visage de la jeune fille, mais plutôt sur ses mains. Enfin, de ce qu'elle tenait entre ses mains. Il écarquilla les yeux. Elle était armée de deux poignards, ou du moins, quelque chose qui y ressemblait (quelque chose d'absolument pas grec), qu'elle laissa tomber au sol, au plus grand soulagement du bouclé. C'était une demi-déesse, il en était sur. Et elle n'était pas grecque, il en était sur. Il garda donc une certaine distance de sécurité. Soudain, un léger cliquetis se fit entendre, provenant de l'eau. Par réflexe, Eytàn attrapa son arc. La jeune fille restait calme, et elle fit quelque chose d'extraordinaire. Un nouveau cliquetis traversa ses lèvres, comme si elle voulait répondre à l'océan. Eytàn fronça les sourcils. Cela ressemblait étrangement à.. des dauphins, mais oui ! Elle parlait aux dauphins, donc. Rétractant son arme à la forme d'un bracelet, il posa son regard émeraude sur la demi-déesse. Tu parles aux dauphins ! S'exclama-t-il avec admiration, les yeux pétillants. Qui était-elle, d'où venait-elle, pourquoi était-elle ici ? Tant de questions qui s'installaient dans l'esprit du jeune homme. Il reprit la parole sur le même ton de voix. Es-tu fille de Poséidon ? Je n'ai connu qu'une seule personne capable de faire cela pour l'instant.. Il parlait de Percy Jackson, évidemment.

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MessageSujet: Re: Another civilisation, another world, and same problems. (Eytàn&Day)   Another civilisation, another world, and same problems. (Eytàn&Day) EmptySam 21 Sep - 11:25



"-Tu parles aux dauphins ! Es-tu fille de Poséidon ? Je n'ai connu qu'une seule personne capable de faire cela pour l'instant.."

Poséidon ? Cela signifie donc qu'il est grec. Eh non, désolée de te décevoir, mais je ne suis que sa belle-fille. Le fruit d'une des aventures infidèle de sa femme. Nous ne sommes pas beaucoup, enfants de Salacia. Ou d'Amphitrite, c'pareil, on s'en fiche de savoir si on est grecs ou romains. Joli-Coeur était déçu. Il lança avec sarcasme : Trop occupée avec ton humain de petit-ami pour jouer avec nous ? . Je savais malheureusement de qui il parlait. Je me contentais de l'ignorer. Je ne préférais même pas répondre, vous savez. Ce n'est pas la première fois qu'il me provoque sur ce sujet. Je regarde le Grec, tout en souriant.

"-Pas de Poséidon. De sa femme. Je comprends et parle à tous les animaux marins. Même les monstres. C'est très pratique comme très embarrassant parfois. Faut savoir que les poissons sont très porteurs de ragots et qu'on se retrouve bien souvent au courant des aventures de tous les dieux qui viennent ici."

Je garde un sourire. Ca m'est arrivé plus d'une fois d'apprendre que Neptune avait eu une aventure avec telle ou telle nymphe. Et puis les rumeurs étaient amplifiées et déformées. Arrangées au goût de certains. Il était rare de se retrouver au courant du vrai nom de la nymphe qui avait vu le Seigneur Neptune. Il était même très rare que la rumeur soit fondée. Ah... Les poissons... Pire que les humains parfois. Je retire le dernier écouteur et éteint mon Ipod. Je plante mon regard dans l'horizon lointain. Sans ce garçon -un autre grec, je présume- je serais volontiers partie à la nage rejoindre mes amis et je ne serais rentrée que la nuit tombée, trempée jusqu'aux os, grelottante et sentant les embruns. Katie ne s'étonnait guère. C'est l'un des avantages d'avoir une belle-mère elle même demi-déesse. Elle comprend très bien pourquoi j'ai des pansements de partout et des bandages. Ou que je reviens avec de nouvelles entailles sur la joue et aux jambes. Ca fait partie des choses normales, du cycle de la vie. Et c'est vraiment agréable de ne pas avoir à subir l'interrogatoire de police si j'arrive dans un état pareil. Et puis j'ai dix-huit ans, merde à la fin ! J'suis majeure, je fais c'que j'veux. J'pourrais même partir de la maison. Mais le truc c'est que je fais partie des gens qui aiment bien se retrouver dans leur petit cocon. Je pourrais (presque) faire la guerre à la solitude.

"-T'es grec je présume ? Nan, parce que par chez moi on dit plus Neptune que Poséidon."

Et là je me souviens qu'il y a une guerre. Bah quoi ?! J'en fais pas partie je devrais même pas être censée le savoir. Le seul souci avec moi c'est que le "cens" fonctionne très mal. Très très très très mal. Et puis je suis un peu imprévisible aussi. Donc je me dis qu'il vaudrait mieux rajouter un truc pour pas me faire embrocher dans les deux secondes qui suivent.

"-Mais moi, j'suis une romaine à la retraite qui s'en fiche éperdument de cette guerre. C'est plus mes affaires. Ils peuvent en dire ce qu'ils veulent, ils peuvent même me traiter de traire à la patrie, ça ne me regarde plus. Sauf si ils font mal à mes amis. Mais là c'est aux deux camps que je fais la guerre."

Je souris. Je sais qu'il est un demi-dieu. Qui d'autre se baladerait avec un arc et des flèches en bronze céleste, vous pouvez me dire ? C'est très rare. 'Fin pas tellement dans mon entourage. J'a très peu d'amis humains, et encore moins de romains. Ou alors pas des errants. Ils sont tous restés au Camp, ou alors à Nouvelle-Rome. Mais moi je m'étais tirée, j'avais pris "mes cliques et mes claques" comme disait Katie et j'évitais bien Frisco. T'façon on e fait moins attaquer à New-York j'trouve. Peut-être aussi parce qu'il n'y a pas de Camp pleins de demis-dieux à proximité aussi. Je regarde le garçon. Bru, bouclé, le teint un peu halé, les yeux marrons et un joli sourire... Mignon, mais pas mon style. J'préfère les blonds aux yeux bleus. Ca vous fait rire, hein ? Mais en même temps, z'avez vu le modèle que j'ai (très confortable le modèle soit-dit en passant).


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