who you are.
Il y a dix-huit ans, un homme parfaitement ordinaire, tomba amoureux d'une déesse. Vu comme ça, cette phrase parait bizarre, n'est-ce pas ? Pourtant, cette déesse partageait les mêmes sentiments que cet homme. Peu après naquit une petite fille, du nom de Drizzle. Fille d'Aphrodite, et futur pensionnaires de la colonie des sangs-mêlés. Si seulement cet homme avait réfléchit à ses actes, il aurait pu deviner qu'avoir un enfant avec une autre femme, alors qu'il est marié allait certainement lui causer quelques ennuis. Contre toutes attentes, sa femme dénommée Emma, n'eut pas la réaction qu'il aurait attendu. Bien sûr, elle ne le pris pas très bien, mais elle décida de rester tout de même auprès de son mari. Cependant, il est bien évident que le courant passerait très mal entre ces deux-là. Mais le père du bébé obtint encore une faveur à sa femme. La faire passer pour son enfant biologique. Croyez-moi, cette histoire est réelle, et personne ne peut en être aussi sûr que moi. Car cette enfant, c'est
moi.
Chapitre 1 :
Don't cry because it's over, smile, 'cause it's happened.
"-Les destin des héros sont écrits depuis des millénaires. Tu fais partie de ces héros Drizzle." La main de la déesse se balade le long du petit visage rond du nourrisson que j'étais à ce moment là. Un sourire fend son visage impeccablement beau.
"Certains pense que l'on échappe pas à son destin. Le tiens est pourtant bien trop tragique. Mais je sais que tu sauras éviter le pire avec ceci." Sa voix résonne dans l'immense salle vide dans laquelle nous étions installées. Elle posa délicatement sa main sur le sommet de ma tête. Bien sûr, cette histoire m'a été raconté, je n'ai aucuns souvenirs de ce passage de ma vie puisqu'il est uns de mes premiers. A peine venu au monde, dites-moi si vous arrivez à vous souvenirs de vos moindres faits et gestes ! C'est pour cette raison que j'ai toujours ignoré comment j'ai fait pour me retrouver avec ce
pouvoir. Mais une chose est certaine, c'est ma mère qui me l'a confié pour me protéger. Que dire de plus sur ce moment-là de ma vie ? Rien de très intéressant, juste le début d'un cauchemar certain... Comment mon père a-t-il pu penser qu'il s'en tirerait ainsi, avec un enfant dans les bras, alors qu'il est marié depuis trois mois avec une femme qui l'aime ? Il pensait peut-être qu'une déesse prendrait la peine de garder son enfant plus d'un jour ? Ridicule. Bien évidemment, en arrivant à la maison, je ne fus pas vraiment très bien accueilli. Mais Emma choisit de rester avec mon père, même en présence d'un enfant qui n'était pas le sien.
"Je t'en prie, fais ça pour moi. Regarde la juste un instant et dis-toi que c'est pour la protéger. Tu devras la faire passer pour notre enfant. Pas seulement le mien." Les larmes aux yeux, la jeune femme me fixa pendant quelques minutes. Mes cheveux blonds platines contre les siens d'une couleur des plus foncés. Mes yeux bleus marines contre ses yeux noisettes. Tout chez moi semblait être fait pour lui rappeler que je n'étais pas son enfant. Pourtant, tournant son visage vers celui de mon père, elle articula ce simple mot.
"D'accord."Chapitre 2 :
Everyday's the same, she fight to find her way.
"Ma chérie, je te présente Noah." Mes mains vinrent s'accrocher sur le bord du berceau pour m'aider à me hisser doucement sur la pointe des pieds. Mes sourcils se froncent à la vue de ce petit être potelé. Je me répète son prénom en boucle dans ma tête. Noah, Noah, Noah...
C'est mignon. Me suis-je dis. Je suis restée un moment à observer sa poitrine se soulever et se rabaisser. Les yeux clos, il ne semblait pas nous entendre. Néanmoins, une question trottait toujours dans ma tête.
"C'est un garçon ?"Aussitôt, un regard haineux se fixe sur moi, et je ne suis pas surprise d'entendre la voix de ma mère.
"Bien sûr que c'est un garçon, idiote !" Je tourne la tête vers elle et lui lance le regard désolé d'une enfant vers sa mère. Je n'étais alors qu'une petite enfant de cinq ans qui venait d'avoir un petit frère. Sans trop savoir pourquoi, j'aimais déjà ce Noah. Quelque chose dans sa tête me faisait rire. Quoi ? C'est quoi le problème ? Vous avez jamais eu envie de rigoler quand vous voyez un bébé pleurer ou éternuer ? Bah voilà...
"Maman ?" son visage se crispe, comme à chaque fois que je l'appelle ainsi. J'ai fini par m'y habituer. D'un signe de tête agacé, elle me fait mine de continuer ma phrase.
"Est-ce que je pourrais le prendre dans mes bras aussi ?" Au moment où ma mère allait répondre, mon père s'approche à grands pas de moi, et j'eus à peine le temps de voir le visage de ma mère virer au rouge. Il m'indique de la tête que je n'en aurai pas le droit tout de suite. Derrière moi, j'entends la voix de ma mère qui murmure à son enfant.
"Ne t'en fais pas, je ne la laisserai pas te prendre." J'aurais voulu tourner la tête et lui dire que je n'allais pas le faire tomber ou le manger. Mais mon père fit mine de s'intéresser à autre chose, ce qui mit fin à la discussion. Comme chaque soir, mon père m'accompagne dans mon jardin pour regarder les étoiles. Je n'aimais pas cette femme qui me servais de mère. Malheureusement, elle ne m'aimait pas non plus, et elle se faisait un sacré plaisir de me rendre la vie impossible.
Chapitre 3 :
It's too late to apologize.
C'est à l'âge de huit ans que les choses se compliquèrent pour moi. Rien n'allait plus entre mes parents. Après de longues disputes, de longs dialogues que je n'avais pas le droit d'entendre, Maman décida de partir sans rien dire à mon père. Elle pensait certainement partir sans rien dire à personne, mais ce jour-là, elle ne s'avait pas que sa chère fille qu'elle a toujours tellement détestée,
moi, la verrait faire ses valises. Attirée par des bruits inhabituels, je sortis la tête de ma chambre. Mes longs cheveux blonds platine m'arrivaient à présent au milieu du dos. Voyant que le bruit ne s'arrêtait pas mais qu'au contraire, il s'intensifiait, je descends les escaliers menant vers le salon en trombe, pour y voir ma mère préparée ses valises. Elle avait l'air d'une sorcière qui se serait faits voler son balai. Je la regardais un instant, de mes petits yeux enfantins. Elle ne m'avait pas encore vu. Nous étions un mardi matin, et j'étais censée être à l'école. Mon père avait jugé préférable de me laisser dormir, après avoir compris que j'avais de la fièvre. La tête me tournait, et je n'étais plus sûr de grand-chose.
"Qu'est-ce que tu fais maman ?" Surprise et en colère, elle se tourna vers moi. Je put lire dans ses yeux de la colère, -comme toujours lorsqu'elle me voyait- mais aussi de l'anxiété. Je m'attendais à ce qu'elle me demande de retourner dans ma chambre. Pourtant, elle me répondi pour la première fois, d'un ton calme.
"Ce que j'aurai dû faire à ta naissance." Je ne compris rien de ses paroles, pourtant, je voyais là où elle voulait en venir. Je secouai la tête pour lui exprimer mon mécontentement. Comment pouvait-elle partir sans rien dire à mon père ? Voyant que je continuais à la fixer, elle leva les yeux au ciel et se retourna pour continuer ses valises. Je restais là, le temps qu'elle termine, et le temps de voir si elle partait réellement, ou si elle allait changer d'avis. Quelques minutes plus tard, elle se redressa et se dirigea vers la porte. Lorsqu'elle ouvrit la porte pour passer l'encadrement, je me levai d'un bond les larmes aux yeux. Une fois de plus, je n'aimais pas cette femme, mais elle était tout de même ma mère. Je m'accrochai à son bras en la suppliant de rester. D'un air plus qu'agacé elle détacha mes petites mains de ses poignets.
"Maman s'il te plaît reste !" A ce moment-là, elle eut comme un gros choc et, de colère me cracha cette phrase à la figure.
"Ouvre les yeux Drizzle, je ne suis pas ta mère !" Après avoir formulé ces mots, elle claqua la porte derrière elle, me laissant ainsi, seule dans cette grande maison vide.
Chapitre 4 :
You don't know what it's like to be like me...
Une semaine plus tard, je me retrouvais dans ma chambre. Mon père ne s'était pas encore totalement remis du départ d'Emma. Noah, alors âgé de trois ans, m'avait rejoint dans ma chambre, comme chaque soir. Assis tous les deux sur ma terrasse, nous observions les étoiles d'un air admiratif. J'avais toujours trouvé que le ciel la nuit était éblouissante. "Ouvre les yeux Drizzle, je ne suis pas ta mère !" Cette phrase tournait en rond dans ma tête. Pourtant, je ne pouvais pas y croire. Tout du moins, je n'y arrivais pas. Pour moi, elle sonnait fausse. Elle avait prononcé ces mots comme si cela était parfaitement évident. Jamais je n'aurais cru cela possible. Je n'avais que huit ans ! Je n'en avais pas parlé à mon père. J'avais l'impression que si je lui en parlais, cela déclencherait encore plus de tristesse chez lui qu'il n'en avait déjà. Alors j'avais fini par mettre cette information de côté. Un petit doigt potelé traverse mon champ de vision pour se positionner juste devant mon nez.
"Regarde-on dirait un mouton !" Amusée, je tourne la tête vers la direction montrer. En effet, plusieurs étoiles semblaient former un petit mouton, certes légèrement déformé, mais un mouton quand même. Mon petit frère était adorable, aussi, dès qu'il ouvrait la bouche, j'avais envie de le prendre dans mes bras. Et je ne m'en privais d'ailleurs que très souvent ! Passant ma main dans ses épais cheveux légèrement bouclés, je lui en continuant de fixer les étoiles.
"C'est toi le mouton." Il émit un petit rire amuser. Soudainement, une violente douleur m'assaillit aux tempes, tellement que j'en hurlais de douleur. Pris de panique, Noah se lève pour reculer d'un pas. Je m'écroule à terre sous la douleur, et continue de hurler. Un nouveau venu entre dans la pièce en courant. Mon père. Il semblait demandait ce qui se passait. Je ne l'entendais même pas. Je plaque mes mains contre mon crâne, les larmes aux yeux. Je ferme les yeux et tente de me concentrer pour ne pas hurler à l'agonie. Ma respiration se saccade et je ne vois presque plus rien. La douleur voile ma vision d'une fine couche trouble. Comme si cela ne suffisait pas, je me sens sombrer et perdre connaissance. Une fois sans connaissance, une image m'apparaît. D'abord complètement flou, mais la netteté augmente au fur et à mesure. C'était extrêmement bizarre, je ne voyais pas une scène. Simplement une image. Et je n'y voyais pas normalement. Comme si je voyais à travers un trou de serrure. Quand l'image devint entièrement visible, je vis une jeune femme. À la beauté frappante, et aux traits pourtant familiers. De magnifiques cheveux blonds vénitiens retombaient en souplesse sur ses épaules. Un sourire se dessine sur mon visage. -du moins intérieurement, étant donné que j'étais dans les vapes- Je connaissais ce visage. Je ne savais ni pourquoi, ni comment, mais il me rappelait de bons souvenirs. Ce n'est qu'après avoir passé une minute entière à regarder cette femme, que je m'aperçus qu'elle tenait dans ses bras un enfant. Un enfant aux cheveux blonds platine et aux yeux bleu foncé. Son visage était blanc et gracieux, même pour un bébé. Je n'avais jamais vu cette image. Mais j'avais vu des photos de ma naissance. Ce fût pour cette raison, que je compris à ce moment-là que ce bébé dans les bras de sa mère, n'étais autre que moi.
Je me réveille en sursaut. Je suis toujours allongé sur ma terrasse, mon père au-dessus de moi, pris de panique, et Noah, derrière lui, inquiet. Je ne devais pas être restée longtemps sans connaissances. Après avoir rassuré mon père en lui disant que j'allais à plusieurs reprises et mis Noah au lit, je suis allé voir mon père. Je voulais simplement des réponses. Que venait-il de m'arriver ? Pourquoi Emma a-t-elle dit cela avant de partir ? Pourquoi ai-je vu une photo de moi à la naissance, dans les bras d'un inconnu au visage pourtant familier ? Arrivée devant mon père, je ne tenais plus, et lâchais une seule phrase qui voulait pourtant tout dire.
"Emma n'était pas ma mère. N'est-ce pas ?" Les yeux de mon père s'ouvrir en grand, et il me fixa un instant d'un air choqué. Ses longs cils se fermèrent pour se rouvrirent, comme s'il n'en revenait pas. Après un temps d'arrêt, il s'approcha de moi et s'accroupit pour se mettre à mon niveau.
"Ma chérie, bien sûr que si c'était ta véritable mère !" Tout à coup, un espèce de petit serpentin s'afficha juste devant mon père. Je pointe mon doigt vers cette chose qui s'agrandissait à une vitesse incroyable. Pourtant, mon père ne sembla pas le voir. Quelques secondes plus tard, je le serpentin se transforma pour former un "m". Je fronce les sourcils. Il ne devait s'être écoulé que quelques secondes depuis le début de son apparition. Je poursuivais son chemin attentivement. "mente". Mon père semblait perdu. "menteur". Je n'en revenais pas. Pour le coup, je me devais de le croire. Ce mot révélateur était inscrit en jolie écriture marron juste entre moi et mon père. Je restais un moment pour encaisser le choc. Mon père commençait à s'inquiéter sérieusement.
"Tu mens." Dis simplement.
"Je le sais. C'est écrit devant toi." À ce moment-là, comme si les lettres avaient entendu mes paroles, ces derniers s'effacèrent comme si quelqu'un venait de souffler dessus..
Chapitre 5 :
I told you to be patient, and i told you to be kind..
"Mets ta ceinture tout de suite et aide Noah à s'attacher aussi." Péniblement, je joins ma ceinture à l'attache pour ensuite attacher mon petit frère qui semblait avoir perdu tous ses repères. Encore en pyjama, mon père l'avait réveillé juste après qu'un violent coup fasse tomber la porte d'entrée de la maison sur une créature hideuse que j'avais déjà vue dans des livres. À ce moment-là, les lettres "menteur" venaient tout juste de s'évanouir dans l'air. Au moment où il allait entrer pour nous massacrer, une barrière protectrice se forma juste devant mon père et moi. Lorsque le monstre frappa sur la couche magique, il me sembla voir une légère fissure. Sans plus attendre, mon père alla chercher le pauvre Noah endormi depuis plus d'une heure. Il m'ordonna de le suivre jusqu'à l'arrière de la maison, mon petit frère dans les bras. Je restais cependant pétrifié devant la chose qui semblait vouloir m'attraper moi.
"Attachez-vous ça va secouer." Les larmes aux yeux a cause de la peur, je m'accroche le plus fort à la portière, le seul endroit ou je peux m'accrocher. Noah ne semblait pas inquiet, il devait certainement penser que nous allions nous promener plus tard qu'à au normal, voilà tout ! Nous roulions à une allure incroyable. Je tournais la tête toutes les cinq secondes pour voir s'ils ne nous suivaient pas. Soudainement, un hurlement se fit entendre. Mais pas dans la direction que je regardais. Au-dessus de là où je regardais. La panique l'emporte, quand mon père arrête la voiture.
"Descends. Vite !" Je m'exécute, sans réfléchir. Mon père sort à son tour.
"On va courir Drizzle, beaucoup. Ne t'occupe que d'une chose, cours. Va toujours tout droit et ne t'arrête pas pour regarder en arrière. Je vais t'accompagner mais surtout ne me prête aucune attention." Essayant toujours de me reprendre, je me mets à courir le plus vite possible.
Toujours tout droit, toujours tout droit... Les seules pensées qui traversaient mon esprit étaient ces trois mots, et ma famille que je laissaient derrière moi. J'avais confiance en mon père, comme il me l'avait demandé, je ne regardais pas en arrière. J'entendais cependant des craquements de bois sécher qui m'indiquait que mon père était toujours derrière moi, Noah dans les bras. Le fait qu'il ait un enfant dans les bras le retardait beaucoup trop. La lumière de la lune n'éclairait que très peu et je ne voyais presque rien. Je savais simplement que je me trouvais dans une forêt, puisque je m'étais pris plus d'une fois des branches dans le visage. Je sentais quelques petits filets de sang de part et d'autre de mes membres. Soudain, un hurlement. Je ralentis ma course, mais je ne me retourne pas. La tentation de voir si mon père allait bien devient insupportable. Un second hurlement et la tentation deviennent trop forts, je m'arrête et me retourne pour découvrir mon père allongé sur le côté, le corps entier maculé de sang. Je reste pétrifié un instant, puis me jette à ses côtés. Il n'était beaucoup plus loin de moi que ce que je ne pensais.
"Papa !" Il me semblait entendre ma voix de très loin. Comme dans un tunnel. C'est à ce moment-là, lorsque j'appelle mon père que je réalise une chose.
Où est Noah ? Je plonge mes yeux dans les siens, il semblait déjà être loin.
"Je suis désolé Drizzle. Fais moi confiance ta mère sera très fière de toi et je le suis aussi. Mais j'aimerais te demander quelque chose.." A ses mots, j'ouvre de grands yeux. Une seule question. Juste une..
"Qui est ma mère ?" Je suis surprise de trouver ma voie pleine de panique, alors que je me forçais à rester calme. Malgré ma question, il continu sa phrase.
"Garde Noah en vie." Je ne trouve même pas la force de hurler, seulement celle de pleurer toutes les larmes de mon corps quand je comprends que je n'aurai jamais de réponse à ma question. Un bruit étrange résonne dans la forêt et je ne veux plus qu'une seule chose. Trouver mon petit frère. Désespérée de ne pas le trouver, je l'appelle le plus fort possible. Mes mains tremblaient de peur. Je ne savais même pas quelle chose avais tué mon père, mais surtout,
où était-elle ?Il me semblait entendre des bruits de pas de tous les côtés. Tout à coup, la même douleur que quelques heures plus tôt me prit au crâne. Je me remis à hurler à l'agonie. Je m'écrase sur moi-même, les mains sur la tête. Je ne perds pas connaissance cette fois-ci. Je vois une image, une image différente. Je me vois moi, à côté d'un arbre, en pleure, livrant toutes mes larmes aux monstres qui ont faits cela. Je ne vois pas quelle est la raison d'un tel chagrin, mais je frôle la crise, lorsque je reconnais les petites baskets de mon frère. Je comprends une chose, il va arriver quelque chose à mon frère. Lorsque je me "réveille", je hurle au désespoir le nom de mon frère. La panique l'emporte quand j'entends encore une fois un hurlement. Un hurlement enfantin, tout près. Je ne sais pas de quel côté aller.
"Drizzle." Je me retourne lentement, cette voie étouffée ne m'inspirait pas confiance. Je m'accroche à l'espoir que ces visions puissent être fausse. Pourtant, elle se réalise à cet instant précis. Je ne hurle même pas. A vrai dire, je m'y attendais. Je sens la force de continuer m'abandonner en m'approchant de mon petit frère en sang.
C'était sa dernière volonté. Dernière volonté que je n'aurai pas su tenir. En m'approchant un peu plus, je me rends compte qu'il respire encore. Mais plus pour très longtemps. Je n'ai plus la force de pleurer, alors je lui prends la main, et attend qu'il parte.
Tant pis s'ils arrivent, je n'ai plus rien à perdre. À l'âge de huit ans, il y a beaucoup de choses que l'on ignore. À ce moment-là, j'ignorais tout de l’identité des créatures qui avaient faits ceci, et aussi qu'il n'y avait rien de plus dangereux que de rester là sans rien faire. Quand il cessa de respirer, je me lève, les jambes flageolantes. Je tremble de tous mes membres. En levant la tête vers la droite, j'aperçois des lumières. Je me dirige dans cette direction. Puis j'entends des grognements au loin. Une voie dans ma tête me demande de courir. Je n'en fais rien. La même voie dans ma tête me demande de prendre la perle de mon collier dans mes mains. Je me décide enfin à obéir. Pour moi, il ne se passa rien à ce moment-là. Pourtant, quelques secondes plus tard, trois créatures immondes arrivent en face de moi. Je reste pétrifiée devant cette vision atroce. Elles s'arrêtent un instant pour renifler l'air, et au moment où je m'attends à me faire tuer comme ma famille, elles me passent devant comme si je n'existaient pas. L'une d'entre elles me frôle presque le bras. Toujours la main sur mon collier, je continue mon chemin vers la lumière, pour arriver dans un endroit plein de lampe torche. Je m'avance dans cette espèce de camp. Une personne se trouvait là, et fixait l'endroit où je me trouvais sans me voir. Un instant, je me suis demandé si je n'étais pas morte, raison pour laquelle personne ne me voyait. Un garçon de mon âge, aux cheveux châtains magnifiques et aux yeux d'un bleu profond. Je m'avance vers lui. Une voix résonne encore dans ma tête. La même que tout à l'heure. "Il s'appelle Samael." Un sourire se dessine sur mon visage. Je me sentais en sécurité ici. Je retire ma main de mon collier, espérant un instant qu'il m'entendrait au moins. Soudainement, il ouvrit de grands yeux et fils un bond en arrière.
"Bonjour Samael. Je m'appelle Drizzle et je ne sais pas où je suis." Il sembla encore plus surpris que je connaisse son nom. Mais son expression s'adoucit vers la fin de ma phrase. À la vue d'un petit sourire amuser sur ses lèvres, je sourie, heureuse d'être enfin sortie de ce cauchemar, et perdis connaissance.