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La claustrophobie est une bien curieuse maladie. Heureusement pour Allan, il n’en souffre pas. Parce que rester enfermé plus de sept longues heures dans un avion entre une boule de graisse évacuant toute sa transpiration nauséabonde par chaque pore de sa peau et une mère dépassée essayant de faire taire son mioche en plein caprice, est déjà assez pénible. Pas la peine de rajouter une sensation d’asphyxie à ce calvaire. Il faut dire que c’est typiquement le genre de situation qui donnait envie à Allan de détourner un avion, de le faire exploser… Enfin rien de réjouissant pour ses passagers en fait. Décidément, la classe économique n’était pas faite pour le journaliste. Heureusement, dans le cadre de ses déplacements professionnels, son employeur lui payait gracieusement le voyage en classe affaires. Mais dans le cas présent, son voyage à New York n’avait rien à voir avec son statut de journaliste. Il se rendait simplement à une réunion d’anciens étudiants à l’université qu’il avait fréquentée. Pourquoi il le faisait ? Il ne le savait pas trop lui-même. Peut-être que c’était un simple prétexte pour aller à New York ? Il n’avait pas que de bons souvenirs là-bas, mais cette ville lui inspirait tout de même une certaine nostalgie.
L’atterrissage fut salvateur pour Allan. Ses sens étaient enfin libérés. Adieu odeur putride. Adieu cris stridents. Il était 19 heures et les rayons de soleil se faisaient déjà rares en ce mois de mars. Il appela un taxi pour le conduire à l’hôtel. Il avait hâte d’arriver. L’idée de se jeter sur son lit et de s’affaler de manière amorphe lui semblait être le paradis. Mais en même temps, il avait envie de dégourdir les jambes. Paradoxal ? Allan en avait l’habitude. De toute manière, il devait passer à l’hôtel en premier pour poser sa valise. Il choisirait sur place. Le taxi le déposa ainsi devant l’hôtel en plein centre de Manhattan. Bien qu’il avait voyagé en classe économique, il s’était permis d’être plus strict dans le choix de l’hôtel. En effet, Allan accordait une très grande importance au service et au confort et il refusait d’atterrir dans un hôtel miteux avec des papiers peints qu’il aurait pu retrouver chez ses parents. Mais il ne s’était pas trompé sur le choix de l’hôtel visiblement. Il s’agissait d’un grand building lumineux se dressant derrière un parking décoré d’une longue colonnade corinthienne. Un groom vint chercher sa modeste valise, voyageant léger, conséquence de son bref séjour. Il lui suivit dans le hall pour aller s’enregistrer et obtenir les clés de la suite convoitée.
L’intérieur était tout simplement majestueux : décors de marbres, fontaines intérieures, banquettes en cuir, lampes anciennes… Le grand luxe ! Bon, ça reste entre nous, mais Allan avait dû faire jouer certaines de ses relations pour obtenir une suite dans un hôtel aussi luxueux à un prix aussi compétitif. Sans ça, il aurait à peine eu les moyens de louer les toilettes de sa chambre. Être journaliste avait quand même du bon, il faut l’avouer. En voyant tout ça, son envie de découvrir sa chambre fut décuplée. Finalement, il allait peut-être profiter de son lieu de résidence plutôt que de se balader dans la grande pomme. Il reporterait cette activité tout aussi satisfaisante au lendemain. Après tout, il restait trois nuits au total, alors autant profiter de tout ce qu’il pouvait. Une fois les formalités remplies et les clés obtenues, Allan se dirigea vers sa chambre seul, le groom ayant pris soin de monter sa valise il y a quelques minutes. Il décida donc de prendre l’ascenseur pour atteindre le cinquante-deuxième étage au son d’une musique répétitive et ennuyante.
Dernière édition par Allan H. Kramer le Mer 4 Sep - 20:27, édité 1 fois
Sujet: Re: Quand le hasard se joue de vous en lieu confiné ft. Zélie Mar 3 Sep - 11:42
Il y a des règles dans un sans-efforceur.
Trois jours, trois jours déjà qu'elle tournait autour de la colonie des demi-dieux grecs sans parvenir à y entrer, il y avait de quoi devenir complètement fou. Elle avait essayé en restant sous l'eau, en longeant la plage, en contournant par les bois.. Rien à faire, la fichu protection magique fonctionnait partout, c'était agaçant à la fin. Comprenez bien qu'elle ne comptait tuer personne, certes, le mur qui protégeait la colonie avait toutes les raisons du monde de se méfier d'une sirène, mais ne pouvait-il pas lire en elle ? Voir et comprendre qu'elle était simplement curieuse, désireuse uniquement de faire un petit tour, de visiter, découvrir ce que cachait le camp des fameux enfants des Dieux. Elle en avait croisé plusieurs d’accord, et elle avait eu certains récit de la colonie avant de les tuer ou de les laisser partir donc c’était un peu comme une visite guidée, mais il lui fallait imaginer beaucoup de choses.. Et elle en avait marre de ça, de devoir simplement rêver sans pouvoir toucher, si elle s’était éloignée de l’Océan ce n’était certainement pas pour rester à observer de loin, alors elle n’abandonnerait pas, même si c’était la meilleure chose à faire en principe. Pàlina était une tête de mule, et donc un jour, elle finirait par entrer. Mais pas ce soir. Elle souhaitait se dégourdir les jambes et profiter d’un vrai lit, oui quand on goutte au luxe on l’aime c’est un fait, et elle avait déjà passé une nuit dans un hôtel du centre de la ville pas loin de la colonie, elle en avait oublié le nom. Par contre elle se souvenait parfaitement de l’adresse du fameux lieu pour dormir, l’auberge pour riche dans un quartier tout beau, tout brillant.
Le soleil avait commencé son déclin, la sirène n’était plus dans l’eau mais bien sur ses jambes, miracle de la nature, lorsque sa queue séchait les écailles disparaissaient pour laisser la place à deux belles gambettes. Zélie ne se lassait pas de les toucher d’ailleurs, ce n’était pas aussi doux que son habituelle queue – car rien ne pouvait être aussi doux que cela – mais c’était agréable et surprenant, même après trois semaines. La créature marine qui faisait frissonner les marins depuis des centaines d’années n’avait donc plus rien d’un monstre, bien au contraire, elle portait un mini short en jeans délavé et une chemise blanche très légère, entrouverte et glissant légèrement de ses épaules, repliée au niveau des manches pour laisser entrevoir ses poignets si fins.. Rassurez vous les âmes sensibles, en dessous elle portait aussi un débardeur bleu pastelle, pas d’autres accessoires, pas de maquillage ou de fioriture, juste une paire de spartiate pour ne pas marcher pieds nus en ville. Elle avait dissimulé quelques sacs de vêtements dans des coins que personnes ne pouvait trouver, pour éviter de se balader trop longtemps complètement nu sur les plages, et d’attirer l’attention. Mais là justement, alors qu’elle marchait en direction de l’hôtel il fallait qu’elle attire certains regards, ceux des hommes qu’elle fuyait le plus souvent sur terre, mais qui parfois pouvait se révéler bien utile. Première victime en vue, un homme sortant d’un taxi et rangeant son porte feuille qui débordait presque de papiers vert, ce fût rapide, Zélie le percuta avec douceur et se rattrapa à lui, plantant son regard trop bleu pour être vrai dans le sien, un sourire d’excuse, un petit mot soufflé près de son oreille.. Il était piégé. Il se rendrait compte trois rues plus loin que son argent s’était mystérieusement éclipsée mais ce sera trop tard, la belle inconnue aura déjà disparu. La sirène répéta l’opération trois fois, dans trois quartiers différents, ce fût une très belle réussite à chaque coup. Elle ne garda que les billets, jetant le reste à l’abri des regards qui se faisaient de plus en plus rare à mesure que la lumière du jour s’éteignait, et elle passa les portes de l’hôtel avec de quoi payer largement sa nuit au moment où les rayons du soleil rasait une dernière fois la ville.
Chance quand tu nous tiens, le petit homme à l’accueil était le même que la dernière fois qu’elle était venu, pas difficile à convaincre sans identité valable, pas dure de le manipuler d’un regard, d’un murmure. Il sembla presque la reconnaître d’ailleurs lorsqu’elle arriva au comptoir flanqué d’un merveilleux sourire, suivit de près par son aura enchanteresse, elle lui laissa un bon tas de jolis papiers verts et elle reparti avec une clé, triomphante fasse au bougre qui semblait quitter sa transe. Avant de rejoindre l’ascenseur – et après avoir repoussé un autre petit homme qui voulait porter des bagages inexistants – elle se laissa divaguer dans le grand hall, le regard perdu au plafond, aux murs.. Tout était si beau, la fontaine attira son oreille évidemment, le marbre son regard, elle ne comprenait pas vraiment pourquoi les mortels faisaient cela, depuis des années elle les savait victimes du luxe et ça l’amusait. Mais bon, il fallait bien avouer que le résultat était joli, la preuve, ça la faisait revenir et s’émerveiller à chaque fois. Un petit bruit la fit sortir de sa rêverie, elle était tout près de l’ascenseur et il était en train de se refermer, il allait monter. Zélie réagit donc assez rapidement et se précipita à l’intérieur, manquant de s’écraser contre l’unique passager de la boite qui monte et qui descend.
« Excusez moi. »
Tout sourire, elle se rapprocha du tableau de bord et appuya sur le numéro cinquante deux, son étage, puis réalisa qu’il était déjà allumé ce qui signifiait que son voisin s’y rendait également, très bien. Elle n’avait pas encore fait attention à lui d’ailleurs, le pauvre avait vu arriver une furie qui sentait bon le soleil et le mimosa avec sa tenue d’été et ses cheveux en pagaille, sauf que ce n’était pas n’importe qu’elle souriante. En relevant enfin ses yeux bleus vers lui elle se figea, et recula instinctivement – mais sans non plus faire un grand bond en arrière - à l’autre bout du sans-efforceur, ce damoiseau là elle l’avait déjà croisé plusieurs fois, de manière hasardeuse et agaçante d’ailleurs. En renversant un café sur lui, en se retrouvant dans sa chambre d’hôtel.. Monsieur hasard n’était pas toujours très drôle et avec eux il semblait réellement prendre son pieds, comme si c’était un jeu de les faire se croiser ici et là, dans des lieux et des situations improbables. Toute l’excitation de la soirée qu’elle pensait passer redescendit d’un coup, de manière générale elle était mal à l’aise avec les hommes sur terre, mais elle avait appris à supporter la proximité qui ne semblait vraiment pas déranger ces mortels, comme faire un trajet en ascenseur avec uniquement un homme par exemple. Mais là c’était un peu différent puisque lui, elle le connaissait, ou presque, elle savait qu’il avait un petit chien entre autre et qu’il commandait toujours trop de cafés. Puis qu’il devait se souvenir d’elle comme une jeune femme bizarre qui avait la fâcheuse manie de fuir pour un rien. Pas génial comme voyage du coup. Il fallait donc espérer que ce soit rapide et qu’il n’ait pas le temps de la reconnaitre, pour mettre toutes les chances de son côté elle laissa ses cheveux venir cacher une grande partie de son visage et garda le regard rivé sur le petit cadrant qui indiquait les étages qui défilaient sous leurs pieds, et ils étaient encore bien loin du cinquante deuxième.
La porte allait se refermer quand une personne retint l’ascenseur à la dernière seconde pour pouvoir l’emprunter. Une jeune femme entra dans l’ascenseur et découvrit qu’elle allait au même étage qu’Allan. Situation banale me direz-vous. Certes, sauf quand il s’agit d’une personne que l’on connait et qu’on passe son temps à croiser et recroiser. Mais ça, Allan ne le savait pas encore. Il n’avait pas encore reconnu sa « groupie numéro un » qui passait son temps à la rencontrer dans des situations toujours plus hasardeuses. Pourtant, le coup de l’hôtel, elle l’avait déjà fait ! À croire qu’ils avaient vraiment des goûts communs en ce qui concernait le confort de l’habitat. Il est vrai qu’il arrive régulièrement qu’on croise plusieurs fois la même personne dans sa vie sans rendre compte. En fait, c’est assez inévitable. Bon, pas sur une aire géographique aussi grande que les États unis tout entiers, je vous l’accorde. Mais tout ceci n’a aucune importance pour le moment, car Allan n’avait pas reconnu la jeune femme. Donc, on peut dire qu’on en revient au départ : une situation banale. Mais, la providence, Dieu, le hasard, une conjonction d’événement métaphysique – insérer la raison plus au moins scientifique de votre choix – allait en décider autrement.
Allan s’appuya contre la paroi de la machine attendant qu’elle monte paresseusement les cinquante-deux étages qui le séparaient d’un lit moelleux et d’une bouteille de champagne bien fraîche. L’ascenseur est quand même un lieu bizarre : tout le monde attend dans son coin, partageant un bout de chemin ensemble, un peu comme dans un transport en commun, sauf que tout le monde semble mal à l’aise. Les gens, y compris Allan, ont alors tous le même réflexe : lire l’écriteau informant de la charge pouvant être transportée par l’ascenseur. Il apprit ainsi que ce dernier pouvait ainsi supporter jusqu’à 800 kilogrammes soit sept personnes. Ce qui fait en fait 114 kilogrammes par personne. Définitivement, il vivait dans un pays où les gens traînaient une sacrée charge pondérale. Heureusement, les personnes présentes n’avaient pas l’air concernées. En parlant des personnes présentes, attardons-nous un peu sur la jeune femme co-voyageuse d’Allan. Elle semblait s’être recroquevillée volontairement dans un coin de la pièce mouvante comme si elle voulait se cacher.
*Et il y en a qui disent que je suis asocial* soupira intérieurement le journaliste.
Cette situation le laissa toutefois dans l’indifférence totale. Ce n’était qu’un voyage d’au plus quelques minutes. Pendant ce temps-là, l’ascenseur continuait son ascension dans une ambiance de folie, apportée par la musique diffusée par les haut-parleurs. Bon, c’est ironique, mais il y a quand même quelques points communs avec une musique d’ambiance de folie que l’on peut écouter en boîte de nuit : elle est répétitive et que ce serait une boîte de nuit sans musique ? Un ascenseur c’est pareil. Vous enlevez la musique éponyme et ce n’est qu’une grosse boîte qui transporte des gens. Ce n’est, certes, pas un point de vue partagé par tout le monde, mais pour Allan c’était le détail le plus important. Il faut dire qu’il accordait beaucoup d’importance à des détails que beaucoup considéreraient comme futiles. Il en était de même pour tous les environnements qu’il côtoyait. Ses sens étaient réceptifs au moindre détail : une odeur, un son… tout ce qui pouvait donner une identité à un lieu. Ironiquement, il n’avait pas le même sens de l’observation quand ça concernait les autres. La preuve : il n’avait même pas encore identifié la passagère.
Le voyage commençait à se faire long jusqu’au sanctuaire qui lui était promis. Jamais il n’avait utilisé un élévateur aussi lent. Il en vint même à se demander si le but n’était pas qu’ils décèdent pour cause de vieillesse avant d’arriver à destination. Trente… Trente-et-un… Trente-deux… C’était à mourir d’ennui. Trente-trois… Il faut croire qu’avoir les yeux rivés sur le chiffre des étages réduisait la vitesse d’écoulement du temps. Trente-quatre… Trente-ci… Il n’eut pas le temps de voir le chiffre s’afficher que la lumière se coupa et que l’ascenseur s’arrêta brusquement. C’était bien sa veine. Coincé dans un ascenseur entre le trente-quatrième et le trente-cinquième étage, soit à environ dix-sept étages et demi sa chambre. Dix-sept pauvres petits étages le séparaient des plaisirs de sa suite pour une durée indéterminée. Il s’approcha du boitier d’appel d’urgence de l’ascenseur pour sommer à un technicien de venir débloquer cette machine infernale dont il était le prisonnier. Après de longues heures coincées dans un avion, il fallait qu’il se retrouve coincé dans un ascenseur. Manquerait plus que l’autre fasse une crise… Un technicien prit enfin son appel, après une autre petite musique d’ascenseur. Comme s’il n’en avait pas assez écouté.
« Bonjour, puis-je vous aider ? - Bonjour, merci de venir débloquer l’ascenseur de l’hôtel Hypérion parce qu’on est légèrement coincés dedans et on va pas passer la nuit, il marqua un silence, ou la vie ici. Enfin personnellement, j’y compte pas trop. - On vous envoie un technicien le plus rapidement possible. Merci de patienter et de ne pas paniquer. »
Il craignait cette réponse. Ce fichu hôtel n’avait donc même pas un technicien pour assurer la maintenance de l’appareil ! Sûr que la direction allait entendre parler de cet incident. C’est comme ça qu’il traite les clients ici ? Les billets ne suffisent même plus à obtenir un service de qualité. Si ce n’est pas malheureux ! Il soupira et alla se recaler dans un coin de l’ascenseur, prendre son mal en patience. Après tout, il n’y avait que ça à faire. À peine avait-il fait deux pas, que la lumière revient, accompagnée d’une lueur d’espoir, mais non, l’appareil ne redémarra pas. Il allait donc devoir attendre et peut-être même devoir engager la conversation avec l’inconnue. La soirée s’annonçait mortelle.