On ne vient pas au monde par hasard. Tout du moins, c'est ce que l'on souhaite croire. Il faut aussi penser qu'il y a une part de destin dans nos rencontres. Ce que croyait la mère d'un jeune garçon posé sur une balançoire, les jambes dans le vide, observant les autres enfants dans ce parc, près de sa maison. En effet, une belle et jeune femme de vingt-six ans, tout rond, travaillait comme égérie dans des marques de plusieurs types de vêtements. Elle aimait défiler même si ses parents n'avaient jamais cru en ce rêve. Par ailleurs, pour eux, cela ne comptait pas.

La jeune Taylor de l'époque devait suivre le chemin de son père et donc devenir une jeune avocate de talent. Seulement, Jude ne voulait pas faire ce que dictait son père - après tout, il s'agissait de sa vie pas la sienne, juste son chemin qu'elle devait tracer en parcourant les paysages, escaladant les obstacles, faire des rencontres, sortir de sa ville. Pourquoi ne pas aller à New York même. Dans sa chambre, la grande pomme y était représentée par divers arts. Un jour, le rêve de la belle Jude se réalisa et à aucun instant elle n'hésita à déménager, quittant ses parents pour prendre un petit appartement et réaliser ce rêve fou qui réussit à la rendre heureuse. La jeune femme gagnait bien sa vie, tout allait bien. Un soir, elle se rendit dans une soirée où se trouvaient des gens riches, des stars, des producteurs, tout ce qui attirait ses yeux remplis d'étoiles.

Jude se trouvait au bar, à siroter en cocktail avec des amies, quand entra l'homme qui bouleversa sa vie et lui offrit son plus cadeau. Tous le regardait, cet homme portait un costume qui épousait parfaitement son corps, de lui émanait une aura qui attirait à lui tous les regards de l'assistance. Ses yeux, des orbites parfaits, miroitants, étincelants finalement les plus beaux que Jude avait pu voir jusqu'à maintenant. Le mannequin n'arrivait à détourner son regard, c'est pourquoi, au lieu d'être gênée de fixer un parfait inconnu de cette manière, elle se contenta de suivre sa progression jusqu'à qu'il arrive près d'elle, à son bar. Nombreuses de ses amies tentèrent d'attirer son attention, mais rien ne semblait perturber le bel homme, celui-ci fixait un point dans le miroir du bar, qui se révélait être la jeune femme, elle-même. Celle-ci déglutit avec peine avant d'afficher son plus beau sourire auquel l'homme répondit d'un clin d'œil. Ce fut la première rencontre entre Jude Taylor et le père du jeune Destan. La femme en tomba immédiatement amoureuse et ce qui devait suivre, s'en suivit. Une année après ou plutôt devrais-je dire neuf mois plus tard, un jeune enfant naquit, Destan Amarion Taylor, le fils d'une femme mannequin et d'un homme inconnu pour lui.

En effet, son père n'était plus là quand lui prenait conscience de son entourage. Jude cessa de travailler comme mannequin pendant une année, pendant laquelle, la petite famille vivait sur ses réserves. Celle d'après, Jude reprit ses activités, une nounou gardait le jeune garçon. Quatre ans plus tard, un autre homme entra dans la vie de Jude. Pas aussi beau que son dieu mais tout aussi agréable à regarder. Il se nommait Trevor. Âgé d'une trentaine d'années, le brun adorait le petit Destan et passait le plus de temps possible avec lui quand il ne travaillait pas. Trevor était un pompier, à Boston. C'est pourquoi ils déménagèrent dans une petite villa près de la caserne du père adoptif du petit brun.

Destan avait six ans. Impulsif et hyperactif, sa nounou ne cessait de le gronder mais cela ne faisait que peu d'effet au jeune enfant. Celui-ci voulait faire comme Trevor, être un guerrier du feu, comme il disait. A l'école, il était souvent distrait et se bagarrait souvent pour protéger les autres enfants des plus âgés qui voulaient piquer le goûter de ses amis. Le fils d'Apollon très sociable avait déjà réussi à se faire des amis. En clair, le jeune garçon avait une facilité hors du commun à communiquer, seulement pas à se contenir. Par ailleurs, Trevor l'emmenait souvent à la caserne, là-bas il était vraiment bien traité. Tous les pompiers l'adoraient. Et puis, un jour Jude annonçait une bonne nouvelle à la famille, elle était enceinte, une nouvelle fois mais de Trevor.

Destan ne comprenait pas tout ce que cela signifiait avoir un petit frère ou une petite sœur. En outre, le jeune homme hésitait beaucoup. Qu'est-ce qui serait le plus amusant ? Faire des bêtises avec un petit frère ou alors apprendre à sa petite sœur à faire du football ? Le petit brun n'a jamais eu le loisir de répondre à ses questions intérieures car c'est une petite sœur qui pointa le bout de son nez, Nelly Taylor-Calloway. Le demi-dieux avait donc sept ans. La vie se poursuivait de la même manière, tout allait pour le mieux. Sa petite sœur grandissait bien et ils étaient tous heureux - la parfaite petite famille en quelque sorte avec des disputes mais rien d'anormal si ce n'est les petits problèmes de comportements et la dyslexie de Destan. A ses onze ans, le fils d'Apollon reçut - ou plutôt remarqua un carton posé devant la porte avec une écriture bizarre dessus.

Sa mère se trouvait à la maison entra dans une folle excitation et lui ordonna d'aller dans sa chambre jusqu'au moment où elle l'appellerait. Le jeune homme fit mine d'obéir, tout en claquant la porte puis se glissant dans le couloir, près de la rambarde de l'escalier. Les oreilles en alerte, le fils d'Apollon écoutait ce que ses parents se disaient dans la cuisine. Sa mère parlait très rapidement et semblait très inquiète. Trevor, par contre avait l'air énervé et ne cessait de répéter "C'est mon fils. Il ne partira pas." Suite à ses paroles, le garçon avait froncé les sourcils, plongé dans l'incompréhension pourquoi parlait-il de partir ? Il n'avait pas envie de partir pourtant. La porte s'ouvrit à la volée, et le jeune homme fila dans sa chambre sans demander son reste. Sa mère ne vint jamais le trouver et il ne sortit pas de la soirée, préférant rester seul comme un ermite en quête de savoir.

A vrai dire, le futur archer dormit très mal cette nuit-là. Le lendemain, ce fut Trevor qui lui demanda de venir, dans le salon. Le jeune homme obéit, étrangement calme. Ses yeux bruns fixèrent immédiatement le carton posé sur la petite table. Sa mère se trouvait juste en face, Trevor prit place à ses côtés invitant son fils adoptif à prendre un siège. Destan s'assit, presque sur le bord du fauteuil comme s'il pouvait s'enfuir à tout moment. Dans ses yeux, il y avait de l'excitation et la peur lui tordait le ventre. Enfin, il allait connaître le secret qui perturbait autant ses parents. Ce fut sa mère qui commença en racontant comment il était né mais sans vraiment expliquer qui était son père.

Le jeune garçon savait très bien que Trevor n'était pas son vrai père. Mais il avait toujours cru que son défunt père était mort depuis de longues années. Trevor précisa fermement qu'il était toujours son fils et que ce qu'ils allaient lui révéler ne changerait absolument rien. Alors, ses parents lui déballèrent toute l'histoire. Son vrai père était un dieu et lui était un demi-dieux. Ce qui se trouvait à l'intérieur du carton était pour lui, son héritage en soit. Le jeune garçon s'avança, les mains tremblantes et ouvrit son "héritage". A l'intérieur, se trouvait deux bracelets en cuir. Le jeune les tenaient dans ses mains avant de le glisser à son poignet. Les yeux brillants de toutes les émotions qu'il ressentait à ce moment-là, il s'enfuit à l'extérieur pour se réfugier sur sa balançoire. Ses mains caressant les deux bracelets en torsadés. Il soupira, ses pieds effleurant le sol.

Au final, ses parent lui avaient mentit pendant onze ans. Il avait qui il était vraiment, qui était son père. Tout cela lui pesait énormément sur la conscience. Ses rêves de voyages étaient tous faux. Ses poings se serrèrent. Une heure se passa avant que ce soit sa petite sœur qui vint le chercher et le ramener à l'intérieur, un joli sourire comme toujours sur le visage. Destan s'était résigné à partir comme le voulait son père, enfin le vrai pas Trevor, le dieu inconnu. Le soir même, sa mère et lui préparèrent son sac à dos, contenant quelques affaires ainsi que les bracelets qu'il ne quittait plus. Le lendemain, sa mère l'amena près de la colonie des sang-mêlé. A quelques pas du portail, un satyre et deux demi-dieux vinrent le récupérer.

Destan s'intégra assez facilement faisant la rencontre d'un demi-dieux qui le prit immédiatement sous son aile, un fils d'Arès, Christian. Les deux garçons devinrent très vite des meilleurs amis. Le soir après son arrivée, son père, Apollon le revendiqua comme son fils. Lors de son premier entrainement, le jeune homme découvrit que le cadeau de son père était en fait un arc. Il rencontra aussi une jeune femme, demi-déesse, Nora qui lui rappelait sans cesse ses souvenirs d'enfance. Ces ceux-là passaient leur temps à se chamailler, alors qu'il faisait en parallèle les quatre-cent coups avec son meilleur ami. Le fils d'Apollon ne lésinait pas l'entraînement - il voulait à tout prix se montrer à la hauteur de son père. Et puis, pour une fois, ses comportements qui lui attiraient des ennuis étaient encouragés et utiles pour être un meilleur combattant. Le jeune homme développa des muscles bien solides et un esprit combattif. A force, il se découvrit aussi trois pouvoirs divins.

Puis vint le trouble qui devrait rimer avec Cronos et la bataille de Manhattan. Destan s'y trouvait. Le jeune homme a combattu auprès des demi-dieux Grecs, auprès de Nora et Christian. Son meilleur ami a prit un sale coup dans la tête, ce qui fit que Destan lui porta secours pour l'emmener dans un coin plus calme. Une fois, son meilleur ami en sécurité, le jeune homme y retourna avec hargne mais la fatigue se faisant ressentir, une flèche franchit sa défense le mettant hors combat pour le reste de la bataille. Pendant plusieurs jours, Destan était mal en point, la flèche avait été empoisonnée et les secours avaient mis du temps à le retrouver parmi les gravats. Le jeune homme a mis plusieurs semaines à se remettre et à reprendre l'entraînement.

A présent, il est un demi-dieux, fier de l'être et prêt à tout pour protéger la colonie de la nouvelle menace qui la tient en joue. Son ambition n'a pas maigrit mais son sens de la camaraderie n'en est que meilleur. Le fils d'Apollon donnera tout.