Alphabet Boy - Melanie Martinez

Elle lui annonçait alors une chose qui le laissa coi. Il n’avait pas tourné la tête, ni même émit un son. Pourtant tout était entrain de bouillir dans son corps, son sang et son esprit. La seule chose qu’elle aurait pu voir, c’est qu’il avait simplement serré le poing de sa main qui reposait sur l’accoudoir du canapé. Il se sentait partir dans sa rage. Il essayait de se contrôler. Il ne lui laisserait pas le plaisir de le rendre aussi vulnérable. Elle allait le garder. A quoi elle jouait ? se répétait-il, n’y comprenant absolument rien. Mais qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi ? Qu’est-ce que j’ai fais ? Je purifie ce monde, certes je suis pas parfaitement net, mais je confie mes pêchés et je prie pour me faire pardonner. Pourquoi ? C’est pas comme ça que ça devrait se passer. C’était un ange, ma porte de sortie de l’enfer qui m’étaient promis, sacrifié pour une tâche ingrate et cruelle. Elle était là pour essuyer la tentation du Mal qui comme un poison me ronge l’âme. Finalement, n’est-elle pas un démon caché… Me suis-je laissé avoir par le Diable ?.

Elle partit et il ne l’avait pas regardé une seule fois. La porte claqua doucement et il se leva brusquement. Jusqu’à la table, il attrapa son revolver et tira deux trois balles contre la porte, les larmes aux yeux et grognant de colère. La porte était blindée et les balles n’avaient pas traverser, mais on entendit les bruits de coups de feu résonner dans le couloir du dernier étage de l’immeuble. Il finit par hurler, attrapant la table pour al renverser, les chaises qui volèrent dans le loft, contre la fenêtre, la hotte de la cuisine ou encore rebondissant sur le canapé. Sa petite chienne s’était réfugiée dessus. Il continua à détruire tout ce qui lui passait par la main, étagère, vaisselle, bouteilles vides ou remplies, les livres, des armes, le téléphone, …

Il se retrouva au milieu de son loft essoufflé et éreinté. Il avait l’impression d’être mort et revenu à la vie. Au milieu du chantier, il ne s’était pas senti aussi vide depuis bien longtemps. « Salope ! » avait-il grogner presque dans un gémissement, les dents serrées. Il souffrait. Il s’était laissé avoir par les sentiments, et il pensait que toutes les femmes n’étaient que des impies dont il devait se méfier. Avant Lena, il avait déjà beaucoup de mal à donner sa confiance à la gente féminine, et elle n’avait fait qu’envenimer l’image qu’il avait d’elles. Elle n’avait pas mérité l’attention qu’elle lui portait.

Andrei finit par retourner sur le canapé et finir son film. Après vingt minutes de calme, sa chienne vint grimper sur le canapé et s’était calée tout contre la cuisse de son maître qui fixait la télé d’un air absent. La bouteille de vodka trainerait rapidement sur la table basse, vide. Au moins ça lui permit de dormir.

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