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Elle avait dormi plus de deux heures d'affilée. Ce qui – lorsqu'on connaissait mademoiselle Powell – relevait d'un miracle. La rousse s'était réveillée en sursaut. Et pour une fois, elle n'avait pas crié. Elle n'avait pas non plus pleuré. Ce n'était pas l'envie qui lui manquait pourtant. Des cauchemars, des terreurs nocturnes. Depuis qu'elle avait repris connaissance, elle n'arrêtait pas d'en faire. Et généralement pour se rendormir, il lui fallait du temps. Beaucoup de temps. Pour une heure de sommeil, il lui fallait une bonne demie heure pour pouvoir à nouveau trouver le sommeil. Sukie aurait pu tenter une énième tentative pour se rendormir, mais elle ne l'avait pas fait. Elle avait remarqué que le soleil était en train de se lever. Cela ne servait rien de tenter de dormir. La jeune femme était allongée sur lit, essayant de se calmer de ce cauchemar. Rien n'était réel et elle allait bien. Elle n'était pas blessée, ni en danger. Elle allait bien. C'est ce qu'elle répétait sans cesse pour se rassurer. Rapidement l'heure du petit-déjeuné était arrivée, la jeune femme avait suivi le reste de son bungalow pour aller à sa table. Durant le repas, la jeune femme paraissait être ailleurs. Archie lui parlait et souvent elle mettait du temps à répondre et souvent c'était pour répondre quelque chose qui n'avait aucun sens. Le repas avait été trop long pour la jeune femme, alors lorsqu'il était enfin terminé, cela lui semblait être un synonyme de libération. Elle aurait pu aller s'entraîner. Après tout, c'est ce qui était convenu. Elle aurait dû rejoindre Alyss pour s'entraîner avec l'arc, mais le regard de la rousse croisa durant un court instant celui d'Arthur. Vraiment un court instant, puisque le fils d'Héphaïstos avait bien trop rapidement baissé son regard. Une réaction habituelle depuis le réveil de la jeune femme. C'est à ce moment-là qu'elle eut une idée. Elle allait suivre Arthur. Elle allait réussir à passer un moment avec lui. Elle en avait marre qu'il l'évite. Et ce que Sukie voulait, Sukie l'obtient. Enfin généralement. La sang-mêlée avait suivi avec discrétion – enfin … selon la définition de la rousse – pendant quelques minutes. Il n'avait rien remarqué. Enfin, c'est ce qu'elle pensait. Elle pensait qu'elle allait enfin lui parler, passer un moment ensemble. Sauf qu'elle l'avait perdu. Il avait tout simplement disparu. La jeune femme soupira lorsqu'elle remarqua cette disparition. Elle n'était décidément pas douée pour les filatures. Enfin, elle n'était pas vraiment douée pour pas grand chose. La rousse commençait à revenir vers les bungalow. Elle était passée près du bungalow 9. Et un miracle s'était produit. Arthur était là. Et il était concentré, donc il ne se rendrait pas compte qu'elle arrivait vers lui. Donc qu'il ne pourrait pas s'échapper. Une occasion en or pour la jeune femme. Elle s'était avancée vers lui, un grand sourire sur le visage. « Tu fais quoi ? » Elle lui avait posé cette simple question. Une question innocente. Et pourtant le jeune homme avait sursauté. Sans doute était-il surpris de voir Sukie à ses côtés.

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« Arthur tu pourrais réparer le char ? Il en reste encore un. » Depuis la fameuse nuit j'étais débordé. Réparation, perfectionnement d'armes je n'arrêtais pas. Je n'allais pas m'en plaindre, j'adorais réparer. Je regardais mon camarade de bungalow qui m'avait demandé de le faire. J'acquiesçai de la tête. « Ouep. Je le ferais après manger. » C'était bientôt l'heure du déjeuner. Mon estomac commençait à réclamer et je travaillais depuis l'aube. Je sortis du bungalow et je vis le char en question. Je me grattai les cheveux. Cela allait me demander toute l'après-midi. L'essieu était foutu et il aurait bien besoin d'un gros coup de neuf. Je partis en direction du déjeuner, toujours ma ceinture d'outils autour de la taille. Je ne la quittais jamais. Je me sentais en sécurité avec. La plupart des outils m'avaient été offert par Granny et quand je les avais sur moi j'avais l'impression d'avoir toujours son regard bienveillant sur moi. Je m'installais à la table qui regorgeait comme d'habitude de plein de bonnes choses. J'en salivais d'avance. Je me servis et je commençais à manger. On parlait de bricolage avec mes camarades, notre sujet de discussion préféré. « Je pense que je vais en avoir pour l'après-midi. Il va falloir que j'aille en forêt chercher un bon bois solide. » déclarais-je en soupirant. Au dessert, mes yeux se posèrent sur Sukie. Je ne le faisais pas exprès, c'était comme si mon subconscient agissait à ma place. Je m'en voulais toujours pour ce qui s'était produit il y a dix ans et je ne voulais plus m'approcher d'elle. Oui je l'aimais, mais je ne voulais pas qu'elle subisse autre chose par ma faute. Quand elle releva le regard vers moi, mes yeux plongèrent vers le gâteau au chocolat que je mangeais. Au bout de quelques minutes, je laissais tomber la petite cuillère dans mon assiette avant de me lever. J'avertis mes camarades que j'allais aller en forêt chercher ce qui me manquait. Je partis donc vers l'extérieur du camp. Pendant quelques minutes je me sentis suivi. Cela me mettait mal à l'aise. Cette sensation s'arrêta à un moment. Je trouvais ce qu je voulais au bout d'une dizaine de minutes. Je pris le morceau en main et l'analysa sur toute ses formes. Il allait être parfait pour faire un nouvel essieu et beaucoup plus puissant. Je le gardais avec moi jusqu'à ce que je retourne près de mon bungalow. En arrivant je décidais de travailler à l'extérieur. Ce serait plus pratique pour manipuler le char. Je laissais tomber le bout de bois par terre avant de m'agenouiller et de regarder plus attentivement l'essieu brisé. Il fallait que je l'enlève. Heureusement que j'avais pas mal de force. J'entrais furtivement dans le bungalow pour prendre un pied-de-biche – avec un tournevis cela ne suffirait pas. En sortant je commençais à forcer le bois à céder. J'entendis un crac au bout d'un moment. Je pris l'essieu mort, il pourrait très bien servir pour bricoler. Je gardais tout. Tout était recyclable selon moi. Je pris le bois que j'avais été cherché et je l'examinais. C'est à ce moment là que j'entendis une voix. Je sursautais, déjà surpris par le fait que quelqu'un soit derrière moi, mais surtout quand je reconnus sa voix. Je ne me retournais pas. Je n'avais pas envie de la regarder dans les yeux. J'aurai pu faire comme si je ne l'avais pas entendu mais cela était peu crédible. « Je répare un char qui a subi des dégâts durant cette fameuse nuit. » Fis-je simplement avant de commencer à raboter le morceau de bois pour qu'il soit le plus lisse possible et à la bonne dimension. Si je me consacrais à ma tâche et qu'elle voyait que j'étais super-méga-giga-ultra occupé, elle partirait d'elle-même. Oui, espérons.

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Elle aurait dû s'entraîner avec Alyss. Au pire, elle lui expliquerait qu'elle avait oublié. Oui, c'était un mensonge. Mais ce n'était pas si grave. Ce n'était pas un mensonge si grave que ça. C'est ce que la Powell pensait en tout cas. La rousse avait suivi Arthur dans la forêt. Le genre de filature qui n'était pas vraiment discrète. Et pourtant, il ne semblait pas l'avoir remarqué. Et puis, il avait disparu. Elle était sur le chemin pour aller s'entraîner qu'elle remarqua à nouveau Arthur. Et là pas question de le laisser s'échapper. De toute façon, il ne pourra pas fuir, puisqu'il semblait travailler. Elle allait vers lui, se plaçant derrière pour lui demander ce qu'il était en train de faire, et au passage le surprenant. « Je répare un char qui a subi des dégâts durant cette fameuse nuit. » Elle fit une petite moue lorsqu'il faisait référence à la nuit de l'attaque. Cette fameuse nuit où des mortels – par un moyen encore inconnu – étaient entrés dans la colonie et avaient attaqué, faisant des dizaines de victimes. Des blessés comme des morts. En repensant à ce massacre, la jeune femme eu un léger frisson. Cela l'avait marqué. Cette nuit revenait régulièrement dans ses cauchemars. La rousse restait toujours derrière lui, regardant ce qu'il était en train de faire. « Ça ne te dérange pas si je reste ? » Même s'il lui répondait qu'effectivement, ça le dérangerait, elle resterait quand même. Lorsque Sukie a quelque chose en tête, il est difficile de le lui enlever. Elle voulait passer du temps avec Arthur ? Alors, elle passerait du temps avec Arthur. « Tu peux me montrer comment tu fais ? » Est-ce que c'était une bonne idée? Bien sûr que non ! Elle était vraiment, mais vraiment, tête en l'air. Et maladroite en plus. Sukie avec des outils dans les mains ? Mauvaise idée. « Enfin, je comprendrais si tu dis non. » dit-elle d'un ton plus qu'innocent. Elle continuait de regarder ce que faisait le jeune homme. « Ça paraît si … facile. » dit-elle en poussant un petit soupir. Toutes les personnes de son âge étaient douées dans ce qu'elles faisaient. Et puis, il y avait la rousse, qui excellait dans son incompétence. Beaucoup diront que c'est normal. Les autres ont pu s'entraîner durant les dix ans où elle avait été inconsciente. Avec de l'entraînement, elle pourrait être aussi douée que certains. Sauf que ça la frustrait énormément cette situation. Un long silence commençait à s'installer. Le genre de silence qui faisait que la situation paraissait plus qu'étrange. Elle s'était un peu reculée, se mettait à vraiment à côté de lui. « Sinon …. Ca va bien ? » Elle s'était tournée vers Arthur, lui adressant un grand sourire. Il pouvait rester muet autant qu'il le voulait, ce n'est pas ça qui allait la faire partir.

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Si cela me dérangeait qu'elle reste ? Bien sûr que oui quelle question ! Je n'allais surement pas lui dire cash. Je restais un peu silencieux me concentrant sur mon labeur. Si je voulais avoir fini d'ici la fin d'après-midi j'avais intérêt à me mettre à bricoler rapidement. J'étais tranquillement en train de raboter le morceau de bois pour lui donner une bonne forme et cela avait l'air de marcher. Il me fallait quelque chose de solide pour le fixer à la roue. Je sortie de ma ceinture un tournevis et quelques vis. Je ne travaillais jamais avec du matériel électrique, je trouve que l'on avait pas le même mérite que de travailler manuellement. Il faudrait peut-être que je réponde à sa question car cela faisait au moins cinq minutes que je n'avais pas décroché un mot. Je n'allais quand même pas lui dire de dégager, cela serait malpoli. Pourtant, je ne voulais pas qu'elle reste dans mes pattes, déjà j'avais un travail à accomplir et puis... Si c'était pour que ça recommence comme il y avait dix ans ce n'était pas la peine. « Euh...c'est que... Je bosse quoi... » Ou comment essayer de faire passer subtilement un message. Je n'étais pas le genre de type qui arrivait à exprimer clairement ses émotions. Je ne voulais pas qu'elle reste et pourtant je n'arrivais pas à lui dire clairement car j'avais peur qu'elle ait de la peine. Voyez-vous, elle avait encore treize ans dans sa tête et du coup elle pourrait piquer une crise. Comme si je la privais de chocolat en gros... Je me reconcentrais sur mon travail, mettant les vis en place, j'allais commencer à visser tranquillement l'essieu quand elle me demanda si je pouvais lui montrer comment je faisais. Je n'aimais pas forcément avoir quelqu'un qui m'observait lors de mon travail c'était un peu déstabilisant. En plus elle s'était accroupie et s'était encore plus rapprochée de moi. Ca me gênait...beaucoup. Il fallait que je reste concentrer. « C'est que... c'est compliqué. » Tu parles. Je sortais vraiment une excuse pourrie. Visser c'était le truc le plus facile en plantant des clous. D'un côté il fallait savoir le faire aussi. Elle fixait ce que je faisais. J'avais déjà visser deux vis, il en restait encore quelques unes mais cela me paraissait solide. Elle me disait que cela avait l'air facile et elle soupirait. Quelque chose devait la tracasser, mais non il ne fallait pas que je lui demande quoi sinon ce serait engager la conversation et mon plan pour qu'elle ne traîne plus autour de moi et qu'elle soit en sécurité serait réduit à néant. Je ne répondis rien. Pour moi cela semblai facile puisque je bricolais depuis que je savais tenir un marteau en main. Je regardais mon tournevis pendant quelques temps. Cela me faisait penser à Granny c'était mon premier tournevis, le premier d'une longue collection et c'était mon préféré. Elle me l'avait offert, un véritable trésor. Je mis les dernières vis en place et je regardais si cela tenait bien. Rien ne bougeait, tout était fixé. Il fallait que je rabote encore un peu car le nouvel essieu faisait un peu grossier. Elle se rapprocha encore plus de moi. Dès que je bougeais de quelques centimètres, elle les comblait. Elle me demandait si j'allais bien. « ...ça va. » C'était la moindre des politesses de répondre. « ….et toi ? » et de le demander en échange.

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Elle restait derrière lui, à observer ce qu'il faisait. Peut-être que ça le dérangeait. Peut-être. Alors par politesse, elle lui avait demandé si elle pouvait rester. Mais même s'il lui répondait que oui, ça le dérangeait et qu'il voulait qu'elle parte, elle ferait tout pour qu'elle puisse rester quand même. Elle ferait tout son possible pour le convaincre qu'elle ne l'embêterait pas, qu'elle pourrait rester dans un coin juste pour l'observer. Elle ne ferait rien de mal. Elle lui avait posé la question et durant de longues minutes, il y avait eu un silence. Peut-être qu'il n'avait tout simplement pas entendu. Ou peut-être que son silence était sa réponse et que cela signifiait : Ouais tu me déranges, pars loin. Mais bon, puisqu'il ne le lui avait pas dit clairement. Elle restait là, derrière lui à observer le moindre de ces gestes. « Euh...c'est que... Je bosse quoi... » Effectivement, elle l'avait remarqué qu'Arthur était en train de bosser. Mais est-ce que ce ça le dérange ? Parce qu'il ne lui avait pas donné de réponse concrète. Enfin, avec ce qu'il avait, Arthur l'avait fortement insinué. Mais bon, il ne l'avait pas dit clairement. Elle pouvait donc rester. « Je ferais pas de bruit. Je regarde juste. Je serais aussi discrète qu'une souris, promis. » Un petit sourire était présent sur son visage. Ouais, Sukie qui est discrète. C'est impossible. Ou très rare. Elle est obligée de bouger. Ou de parler. Donc la discrétion ce n'est décidément pas pour elle. Mais bon. Elle pouvait toujours essayer. Cela ne lui coûtait rien d'essayer. Elle s'était rapprochée du jeune homme. De façon plus qu'innocente en ce qui concernait la rousse. Elle voulait juste voir ce qu'il faisait. Et puis, elle lui a demandé s'il pouvait lui demander de lui montrer ce qu'il faisait.  Une idée stupide de plus de la part de Sukie. Mais bon, vu qu'Arthur n'était pas très bavard, alors elle comblait à sa façon. « C'est que... c'est compliqué. » Elle arqua un sourcil. Il était en train de visser. Elle n'était pas totalement idiote non plus. Cela ne devait pas être si compliqué que ça. Quoi que … Elle serait bien capable de dévisser au lieu de visser. La jeune femme ne se trouvait plus derrière lui, mais à ses côtés. A chaque qu'il bougeait, elle bougeait aussi. Elle faisait ça sans même se rendre compte. Un autre silence s'était installé. Alors pour combler ça, Sukie avait posé une question plus que banale. Il lui avait demandé comment il allait. « ...ça va. » Autant dire que vu comment il lui avait répondu, il n'allait pas l'air d'avoir envie de parler avec elle. « ….et toi ? » « Ça va bien. » lui avait-elle répondu de manière un peu trop enjoué et avec un grand sourire. Aussi bizarre que cela puisse paraître – et surtout après ce qu'elle avait pu vivre – la rousse était toujours de bonne humeur, avec un grand sourire sur son visage. C'était juste une image, une carapace. Elle ne voulait pas montrer aux autres qu'elle n'allait pas bien. « Dis tu peux m'expliquer le truc avec les romains ? Archie a essayé de m'expliquer mais je comprends pas. » Et encore une question un peu stupide pour combler la conversation. Parce que pour le moment, elle avait l'impression de parler toute seule.

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Je me sentais mal à l'aise. Je me sentais coupable de tout ça et l'avoir près de moi me rappelait que je n'avais pas vraiment assuré lors de cette quête. Elle avait souffert et avait failli mourir par ma faute. Je voulais me frapper à cet instant précis. Je devais me calmer sinon j'allais brûler mon bois si ma température corporelle continuait à monter. J'avais alors tenté de lui faire passer le message de partir, d'aller embêter quelqu'un d'autre ou d'aller s'occuper ailleurs mais il fallait croire que ça n'avait pas marcher car elle me déclara qu'elle allait rester et être silencieuse pour ne pas me déranger. Bon, si elle ne parlait pas je ne serai pas obligé de répondre et par la suite elle partirait d'elle-même. Je me concentrais sur mon travail. Le soleil tapait cet après-midi mais la chaleur pour moi n'était pas un problème, je pouvais travailler en plein kenya sans sentir la moindre fatigue, pas comme en hiver. Je finissais de fixer l'essieu et je finissais de le mettre à la bonne dimension et qu'il soit parfait. Elle me demandait comme j'allais. Je répondis, par pure politesse et je lui demandais aussi. Elle avait un grand sourire aux lèvres en disait qu'elle allait très bien. Tant mieux. C'était bien. 'empêche elle devait être perdue avec ce réveil dix ans plus tard, beaucoup de choses avaient changé. J'avais juste souri légèrement. Au moins elle le vivait bien. Elle me demandait par la suite de lui expliquer pour les romains, que son frère avait tenté de lui expliquer mais qu'elle n'avait pas trop compris. Pourquoi elle me demandait à moi ? J'étais un peu dans les derniers à pouvoir bien expliquer. Je restais la plupart du temps dans ma forge. « Pour faire clair, on a failli tous mourir à cause de Gaïa qui s'est réveillée. Du coup, grecs et romains se sont unis pour combattre et maintenant on est en trêve. On est pas les meilleurs amis du monde mais ça se passe bien. Voilà. » O ne pouvait pas faire plus court. Si elle ne comprenait pas, je ne pouvais rien pour elle. Je remis mon attention sur la roue du char à réparer. Je me concentrais sur mon travail mais j'avouais que la proximité du corps de Sukie près du mien faisait que je n'étais pas forcément super-concentré. Ce fut peut-être pour ça qu'à un moment donné ça dérapait et que je m'ouvris le doigt. « FAIS CHIER ! » J'avais juré me relevant d'un coup en mettant mon doigt au bord de mes lèvres pour sucer le sang. Ca pissait le sang. Fameux. Je ne voulais en aucun cas inquiéter Sukie. Je la regardais du coin de l’œil. Elle s'était relevée aussi. « C'est rien... Je suis habitué. » Bon pas comme ça, car franchement mon doigt pissait le sang mais ce n'était pas ça qui allait m'arrêter. Je pris un morceau de tissu pour entourer la plaie, je me soignerai plus tard. Je ne voulais pas m'arrêter dans mon labeur. J'avais bien du mal à faire tenir ce morceau de tissu, je ronchonnais dans mon coin.
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Des silences. De longs silences. Arthur n'était décidément pas très bavarde. Bon, peut-être que le fait que le jeune homme soit en plein travail est sans doute une raison à ce manque de discussion. Mais bon, pour la rousse, rester silencieuse ainsi ce n'est décidément pas son truc. Mais vraiment. Le silence, ça la stressait. Il lui fallait du bruit. Bon, il y avait le bruit de la forge, ça aurait pu la calmer. Sauf que le manque de conversation la gênait terriblement, alors elle lui parlait. Encore. Oui, elle lui avait promis d'être discrète, qu'elle ne ferait pas de bruit. Elle a tenu cette promesse durant quelques minutes. Pas plus. Et ça pour lui poser cette question tellement importante. Elle lui avait demandé comme il allait. Autant dire que c'était la question la plus importante au monde. C'était bien utile de le déranger pour ça. Lorsqu'elle lui avait répondu qu'elle allait bien, Sukie aperçu un sourire sur le visage d'Arthur. Forcément, le sourire de la rousse s'était légèrement agrandi C'était bien la première qu'elle voyait un sourire de sa part. En même temps, c'était la première fois depuis son réveil qu'elle passe autant de temps en compagnie du fils d'Héphaïstos. Et à nouveau, un silence s'était installé. Alors à nouveau, elle posa une question totalement stupide. La situation avec les romains. Archie avait tenté de lui expliquer, mais elle ne comprenait pas. Enfin, peut-être qu'elle ne faisait pas d'effort pour comprendre. Et puis, comme ça il allait lui parler.  « Pour faire clair, on a failli tous mourir à cause de Gaïa qui s'est réveillée. Du coup, grecs et romains se sont unis pour combattre et maintenant on est en trêve. On est pas les meilleurs amis du monde mais ça se passe bien. Voilà. » Une moue était à nouveau apparu sur le visage de la rousse. « Oh … D'accord. » Elle acquiesça, lui faisant signe qu'elle avait compris, alors qu'en fait non. Enfin si. Elle avait compris qu'un tas de choses s'étaient passé durant son absence. Beaucoup trop de choses. Elle le regardait toujours travailler, lorsque Arthur s'était blessé, s'ouvrant – et pas que légèrement – un de ses doigts. « FAIS CHIER ! » Il s'était relevé. Sa plaie saignait, malgré le fait qu'il essayait d'arrêter ça. La jeune femme s'était levée. Elle s'était même approchée pour voir comment allait sa main. « C'est rien... Je suis habitué. » Elle le voyait qui essayait de 'soigner' sa blessure. Et ce n'était pas un grand succès. Il fallait être aveugle pour ne pas le remarquer. « Tu as mal ? Je peux arranger ça. » Rapidement, Sukie avait pris la main du jeune homme. Enfin lorsqu'elle lui a dit qu'elle allait arranger, c'était sans doute un mensonge. Un petit mensonge. Contrairement à son frère, elle n'avait pas le pouvoir de guérison. Mais étant une enfant d'Apollon, elle s'y connaissait un minimum dans les soins. Alors elle avait repris le bandage qu'Arthur avait fait pour le refaire et en mieux. Elle avait tenté aussi d'apaiser la douleur que pouvait ressentir le jeune homme. Tenter parce qu'elle ne savait pas vraiment comment utiliser ce pouvoir. « Ça va mieux ? » Un faible sourire était apparu sur son visage, alors qu'elle tenait toujours la main d'Arthur.

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C'est quand elle me demandait comment était notre relation avec les romains que je me rappelais à quel point on avait frôlé la mort à cette période. Il s'en était fallu de peu. Un peu plus et je n'aurai pas été là aujourd'hui à réparer ce char. Je sentis un frisson me parcourir quand je me rappelais des scènes post-apocalyptiques de tout ces monstres qui voulaient notre peau et de Gaia qui voulait juste anéantir le monde. Finalement, heureusement que Sukie avait été dans le coma, elle n'avait pas eu à subir tout ça. Elle avait eu de la chance... en quelques sortes. Je me taisais bien de lui dire. Elle m'avait répondu par le positif mais je ne savais pas pourquoi, je me disais qu'elle ne comprenait pas. Je ne voulais pas que l'on rentre dans une discussion plus en profondeur, déjà car je voulais m'écarter d'elle et aussi car elle avait l'air perdu. Je m'étais alors concentré sur mon ouvrage mais sa proximité vis-à-vis de mon corps avait fait que je n'étais pas totalement concentré et du coup je m'étais blessé. Profondément. Je n'avais pas pu m'empêcher de jurer et je m'étais relevé assez rapidement, laissant tomber mes outils sur le sol. Sukie s'était elle aussi relevée et je tentais de la rassurer en disant que j'avais l'habitude. Certes je me blessais régulièrement vu que j'étais maladroit, mais là ça saignait beaucoup plus que d'habitude. Je ne voulais pas que cette blessure m'handicape et j'étais bien décidé à continuer mon labeur. J'avais décidé de mettre un tissu autour de ma mai pour que cela éponge et que cela me suffisse jusqu'à ce que je finisse. J'irai à l'infirmerie bien plus tard. Sukie me demandait si j'avais mal. En vérité je souffrais, mais il était hors de question que j'admette cette faiblesse. J'avais un certain honneur de ma personne. Je ne répondis rien mais elle m'avait pris la main. Ma peau était très chaude. Elle était fille d'Apollon, peut-être qu'elle pouvait m'arranger ça en deux secondes. C'était ce que je pensais mais je la vis juste prendre le tissu et de faire un bandage plus solide. Bon je n'allais pas me plaindre mais je m'étais attendu à un truc plus... exceptionnel. Voyez-vous, le genre de magie qui guérit. Fallait que je redescende sur terre parfois. Néanmoins j'avais ressenti que la douleur se calmait un peu. Je la regardais un peu, elle me demandait si ça allait mieux. « Euh ouai... » Fis-je. Au bout de quelques minutes, après être resté silencieux à la regarder, j'enlevais ma main un peu brusquement. Cette proximité me gênait, et puis... j'étais en train de me déconcentrer de mon travail. Je passais ma main machinalement dans mes cheveux, je me sentais mal à l'aise d'un coup. Je me remis sur le sol pour voir si l'essieu tenait et en effet il tenait bien. J'avais pensé faire le char plus performant mais là j'arrivais pas à mettre mes idées en place. Je ramassais mes outils mais je vis rapidement qu'il en manquait un. Pas des moindre. Je sentais mon cœur se contracter. « Tu n'as pas vu mon tournevis ? » Je regardais partout, sans y voir sa trace. Je vérifiais ma ceinture à outils, rien. Je n'aimais pas ça, du tout.
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Il devait s'être passé beaucoup de choses durant la période où elle avait été inconsciente. Beaucoup trop d'ailleurs. Archie était toujours très vague sur les événements de cette période. Et Arthur avait eu le même comportement. Son jumeau lui avait souvent dit qu'elle avait eu sans doute de la chance d'avoir à échapper à tout ça. Sauf qu'elle ne savait pas ce qu'était le tout ça en question. Elle pourrait poser la question, mais la rousse savait déjà qu'on allait lui répondre vaguement. Alors, sans doute qu'elle allait rester dans cette ignorance un sacré moment. Sauf que la jeune femme détestait être dans l'ignorance, curieuse comme elle l'était. Elle allait donc bien trouver quelqu'un qui allait lui dire ce qu'elle avait manqué durant ses dix longues années, que ça soit du côté des demi-dieux, mais aussi du monde des mortels. Sukie restait près de lui, très près de lui, pour voir ce qu'il faisait. Elle était absorbée par le travail que le jeune homme faisait. Cela avait l'air si simple pour lui. Et pourtant il s'était blessé. Et ce n'était pas très beau et cela n'avait pas dû lui faire que du bien vu la réaction qu'il avait eu. Il s'était levé brutalement tout en poussant un juron. Sukie s'était levée aussi. Elle avait essayé de voir comment il allait se soigner. Peut-être même qu'elle pourrait l'accompagner à l'infirmerie. Son frère ou demi-frère ou sœur pourrait s'occuper de cette vilaine blessure et elle pourrait rester à ses côtés. Peut-être bien. Non au lieu de ça, il avait fait un bandage. Enfin un semblant de bandage. La jeune femme lui avait demandé s'il avait mal et qu'elle pouvait arranger ça. Enfin, elle ne pouvait pas guérir sa blessure. Elle n'avait pas ce don. C'était son frère qui en avait hérité. Mais elle pouvait au moins faire un bandage plus que correcte et de faire ça sorte que la douleur qu'il pouvait ressentir s'apaisait. Oui, parce qu'avec ce qu'il s'était fait, il avait forcément mal, même s'il ne l'avouait pas. La rousse avait pris sa main pour refaire le pansement, mais surtout pour qu'il ait moins mal. La première chose qu'elle a remarqué en prenant sa main, c'est la chaleur qui en dégageait. Ouais, sa peau était chaude, mais quelque chose d'agréable. Une caractéristique des enfants d'Héphaïstos sans doute. Elle lui avait souri en lui demandant s'il avait moins mal. Comme elle ne contrôlait pas son pouvoir, peut-être qu'elle ne lui faisait absolument rien. « Euh ouais... » Son sourire s'était agrandi. Elle avait réussi à utiliser son pouvoir. Elle gardait son sourire alors qu'il la regardait dans un silence complet qui avait duré quelques minutes. Ce petit moment se termina lorsque Arthur retira brutalement sa main, ce qui l'avait plus que surprise. Et peut-être un petit peu déçu aussi. Il s'était remis à travailler sur le char, lorsqu'elle vit quelque chose briller au sol. Elle l'avait ramassé presque par automatisme. « Tu n'as pas vu mon tournevis ? » Elle regarda l'objet qu'elle avait dans la main. Un sourire se dessina sur son visage, alors que le jeune homme cherchait partout sur le sol. « Ce tournevis ?» Arthur avait levé les yeux vers elle. Sukie tenait dans une main. Il avait essayé de l'attraper, mais elle s'était reculée au dernier moment. « Viens m'attraper si tu le vraiment. » dit-elle avec un petit rire enfantin. Oui, Sukie se comportait actuellement comme une enfant. Mais c'est ce qu'elle était après tout. La jeune femme voulait jouer. Et la situation était parfaite.

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J'avais enlevé ma main un peu trop rapidement. J'étais gêné par ce contact de proximité et je préférais mettre de la distance entre nous. J'avais alors focalisé mon attention sur mes outils et je commençais à les ranger. Au vue de la blessure je ne pourrais pas perfectionner le char ce jour-là, je le ferai le lendemain avec l'aide d'un de mes camarades du bungalow. Cela nous ferait passer le temps en plus. Je rangeais au fur et à mesure et c'est alors que je vis qu'il me manquait quelque chose. Quelque chose de très important à mes yeux. Mon premier tournevis, offert par ma grand-mère quand j'étais enfant quand elle avait remarqué ma passion pour le bricolage. Depuis lors, je l'utilisais dans tous mes travaux et il était très solide. Je ne voulais pas le perdre, c'était un objet et un souvenir très précieux à mes yeux. Cela aurait été un autre outil je n'aurai pas paniqué, mais pas celui-là. Je lui avais alors demandé si elle l'avait vu. J'espérais qu'elle me dise oui. Hallelujah ! Je m'étais retourné, souriant et soulagé... Pourtant, mon sourire s'estompe bien vite quand je constate qu'elle veut s'amuser et qu'elle me déclare qu'il faut que je l'attrape. Elle était sérieuse ?! Il fallait croire que oui car elle s'était déjà éloignée. « Sukie... » Fis-je, les lèvres pincés en soupirant. Je ne voulais pas jouer à ce jeu. J'avais passé l'âge. Elle me regardait avec un air espiègle, voulant vraiment s'amuser. J'avais le choix entre rentrer dans son jeu ou lui dire d'arrêter ses idioties. Je ne voulais pas être méchant, mais je n'avais vraiment pas l'envie. J'avais mal à la main, j'étais fatigué, franchement, qui pouvait rentrer dans un jeu de conneries pareilles?! « J'ai pas envie de jouer là ! Rends-moi ça ! » J'avais eu la voix assez sèche, et j'étais vraiment agacé. Je savais que cela avait refroidi l'ambiance. Elle ne savait pas que ma grand-mère était morte et qu ce tournevis pour moi c'était un souvenir très précieux me rappelant les bons moments que j'avais eu avec elle. La fatigue et la douleur avaient eu raison de moi et je m'étais mis en colère. Je soupirais en passant une nouvelle ois ma main dans mes cheveux. « Excuse-moi, je ne voulais pas te crier dessus. » C'était rare que je me mettais vraiment en colère, et fort heureusement cette fois-ci il 'y avait pas de flammes qui étaient sorties de mes mains. Je ne voulais pas mettre le feu à quelque chose en plus. J'avais tendu la main. « Je n'ai pas envie de jouer. » Mes doigts se plièrent comme pour faire signe de me le rendre. J'espérais vraiment ne pas en venir aux mains. Non je ne serais pas violent mais si je lui arrachais de ses mains elle allait sans doute pleurer. « Sukie. » Fis-je comme si je perdais patience. « S'il te plait. » Je préférais quand même être poli pour ne pas passer pour un tocard.
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