Central Park était un endroit à visiter au moins une fois dans sa vie, pour ceux qui le pouvait. Il y avait tout ici. Petite, Loïs se souvenait que c'était là que s amère l'amenait jouer. Il y avait un grand banc de sable, à l'est du parc, à côté des terrains de basketball et de football. Il y avait aussi la grande pelouse, qui s'étendait à perte de vue, sur laquelle Madame Clinton lisait ses magasine de décoration vintage. C'était étonnant de voir à quel point Loïs se souvenait de tout ses petits détails. Sa baby-sitter l'amenait aussi ici très souvent, elle lui offrait des sucreries de temps en temps. Mais ça, c'était le passé. Il était loin derrière elle et elle savait que, hélas pour elle, elle en revivrait plus jamais ses moments de bonheurs sans en payer le prix après. Sa vie de demi-déesse ne lui permettait pas de se reposer. Chaque jour, elle faisait face au danger de la vie d'un enfant de dieu. C'était un fardeaux lourd à porter mais au fond, les demi-dieu égarés, elle savait qu’il y en avait un tas dans le monde. Elle pouvait très bien vivre sans la colonie.

« Et toi salut. On se connaît non ? »

Elle aurait pu, comme n'importe quel demi-dieu sur ses gardes, sortir son arme brutalement et se rendre compte qu'elle n'était pas face à un monstre tentant de la dévorer. Au lieu de quoi, elle tourna lentement la tête et de son air fatigué, regarda le jeune homme qui se dressait en face d'elle. Lui ? Connaît pas. Ou peut-être que si. Après un effort de mémoire intense de une minute (qui sembla durer une éternité) elle dévisagea le brun qui avait une drôle de truc dans les cheveux. Son cerveau lui soufflait qu'il s'agissait sûrement de glace, mais Loïs n'en tint pas compte. New York était la ville où l'on rencontrait le plus de gens étranges. Ele la première était une étrange personne, qui était-elle pour juger les autres ?  Sa mère lui avait toujours dis que juger les gens à la va vite n'était pas une bonne chose. Elle en commettrait pas cette erreur aujourd'hui avec ce garçon.

« Mmmh, oui »

Elle le voyait clairement maintenant, elle savait qu'un jour, ce garçon lui avait parlé au camp. Sauf si c'était un mortel, et qu'elle le confondait avec un autre. Pourtant, elle avait bonne mémoire. Elle lui lança un test, le regard interrogateur.

« Quel bungalow ? »

Ça sonnait un peu comme un mot de passe entre deux agents secrets en mission. Bon, il n'en était rien. Mais si le jeune homme répondait pas un nom de dieu, alors elle saurait qu'elle n'était pas tombé face à un énième mortel qui tentait de l’accoster dans ce parc pour X raisons. En même temps il lui semblait se souvenir d'un gars au camp. Mais elle en avait vu, défiler sous ses yeux. La plus part, se moquaient juste d'elle gentiment. D'autres, ne la voyait pas, tout simplement. Étrangement, être invisible pendant de longue année à la colonie ne l'avait jamais chagriné.

Achéloos. Dieu fluviale donc. Bon, très bien. Elle sentit ses épaules se décrisper un peu et osa un sourire moins tendu que le précédent. Bon, et maintenant, elle avait même un nom mis sur un visage. Oui, il lui disait quelque chose, mais c'était comme si sa mémoire avait voulu effacer leur rencontre ou quoi, parce que non, elle ne se souvenait pas d'avoir été ami avec ce gars. « Pas amis, tu n'avais pas d'amis... » Pas faux. Il lui débita des prénoms à la pelle et elle leva un sourcil, étonné. C'était quoi le délire là, elle avait raté un truc ? Et fidèle à elle même, Loïs restait statique, stoïque. Il jura en grec. Puis en espagnol. Ou en portugais. Oui, c'était plus du portugais, la langue était moins chantante que celle de ses voisins. Elle le regarda s'éloigner, la laissant planté là et la jeune femme hésita vaguement à se bouger les fesses et à partir d'ici avant qu'il ne revienne. Ce n'était pas très poli, mais elle devait bien avouer que croiser un autre demi-dieu, de la colonie en plus la mettait mal à l'aise. Généralement les monstres avaient plus de facilité à les piéger quand ils étaient plusieurs, car du coup, leur odeur était plus forte. Le temps qu'elle se fasse ses nombreuses réflexion, ses petits films mentaux, le garçon était déjà revenu. Plus de truc immonde sur ses cheveux. Elle laissa échapper un bâillement quand il se remit à parler à toute allure. Elle regarda ses chaussure rapidement, releva la tête et le revoilà partit dans ses énumérations sans fin. Elle avait vraiment l'air de sortir de chez les Apollon ou les Aphrodite ? Ou même d'Arès ? Elle n'aurait pas fait long feu chez elle. Quoi que, elle aurait été un peu différente. Au moins, Déméter lui correspondait plus entre tout les bungalows qui l'avait cité.

« Hypnos, dieu du sommeil. »

Comme si cela servait à quelque chose de préciser, à la colonie, les enfants de ce dieu étaient reconnaissable. Il avait tous un air de famille et rajoutait à cela qu'il passait beaucoup de temps dans les bras de Morphée. Bon, pas Loïs. Elle faisait exception à la règle, elle n'aimait pas abuser du sommeil, alors elle dormait comme tout le monde voir carrément moins. C'était peut être le fait d'avoir Hypnos comme parent divin, mais elle pouvait tenir longtemps sans dormir.

« Et je suis désolée, mais je n'arrive pas à savoir quand nous nous sommes rencontré. Je n'avais pas beaucoup d'amis à la colonie....

Pour ne pas dire pas du tout, mais ça, elle le gardait pour elle, pour une fois.

… et je doute que tu en ai fais partis, je m'en souviendrais sinon... Au fait, je m'appelle Loïs. »

Quoi que, maintenant, plus elle faisait d'effort pour se souvenir, plus elle sentait que ce visage lui avait un jour fait face. Oui, c'était peut-être le gars qui un jour, c'était mis à lui sortir de belles paroles (elle n'avait pas compris et ne comprenait toujours pas aujourd'hui), lui lançant des regard un peu étrange (mielleux pour être plus précis mais ça aussi, elle ne saisissait pas).

« Le banquet, lors des jeux. C'est là non ? Que tu es venus me voir ? »

« Oui, je m'en souviens. J'étais venu te draguer ce jour-là, mais il me semble que je n'avais pas réussi. Enfin... Je ne me souviens pas vraiment après. Tu avais surement dût me bâiller à la figure ou un truc du genre »

Oui, peut-être, sans doute. Lui bailler à la figure, cette scène avait du le marquer, le pauvre. Et Loïs, en bonne fille très réactive, haussa vaguement les épaules en lui lançant un regard désolé. Alors vint la question sur la colonie. Elle fit quelques pas avec lui comme il le proposait, les bras croisés dans le dos. Mais qui lui disait qu'il n'était pas comme Ophélia, à vouloir à tout prix la ramener au camp ? Le fait qu'il ne sache pas qu'elle était partit lui fit changer d'avis.

« Heu... Oui, j'ai décidé de vivre ma vie d'adulte hors de la colonie. Je me suis dis que j'avais assez appris là-bas, que je pouvais survivre seule dans l'environnement... Hostile disons. »

La bonne blague. Mais bon, le mensonge était beau, et il y avait aussi une part de vérité là-dedans. Si tout s'était déroulé normalement, Loïs avait prévu de quitté la colonie pour ses vingt ans, et non pas dix neuf et de partir continuer sa formation de super guerrière (ou de survivante en milieu hostie, au choix) au Camp Jupiter. Elle avait entendu parler des gens qui vivaient leur vie là-bas, en sécurité. Certains fondait même leur famille. Bon, pour le moment ce genre de notions étaient totalement abstraite dans sa tête. Ils marchèrent le long de la grande pelouse. Les touristes et les New Yorkais étaient des centaines à s'y prélasser. Tout à coup, on lui tapota l'épaule gauche et Loïs se retourna. Un homme portant une casquette verte lui tendait un panier rempli de gadget en tout genre. « Je croyais que ce genre de vendeur étaient interdit ici... » pensa t-elle.

« Un petit souvenir de notre belle ville les tourtereaux ? »
« Non merci »

C'était quoi ça, des tourtereaux ? Une tourte aux tourterelles ? Les gens avaient vraiment des expressions à dormir dehors de nos jours. L'homme sembla insister et tapota alors le fils d'Achéloos. C'était mauvais signe, et la jeune femme s'en doutait bien.

« Et toi jeune homme ? Ça ne te coûtera que... quelques drachmes »

Et le dernier mot fit tilte. Sa première pensée fut « pas ici, pas maintenant, j'ai pas besoin de monstre maintenant, j'étais tranquille jusqu'à que Logan arrive » Puis, sa première réaction fut d'attraper Logan par le col (tout en délicatesse) et de prendre les jambes à son coup. Si elle devait se battre avec un monstre, elle le ferait loin du commun des mortels, dans le sens premier du terme. Ces jours ci, elle avait eu son trop plein de créatures mythologiques loufoques. D'abord ce satyre au parc d'attraction, qui voulait la kidnapper pour en faire elle ne savait trop quo et maintenant un vendeur de mini statue de la liberté... Non merci.

Il n'avait pas eu l'air de comprendre tout de suite, mais il la suivit tout de même. Bientôt, leur course les mena dans un petit secteur du parc en pleine rénovation. Les engins de jardinages étaient éparpillé partout sur l'herbe, sans doute refaisait-ils la flore de ce bout de parc. Elle regarda sa montre, se rappela qu'il était presque midi et se dit das un premier temps que l'absence d'employer était logique. Cependant, le mot qui s'appliquait ici était plus désertique qu'autre chose et ça, ce n'était pas normal. Le vendeur les avait rattrapé et leur fit bientôt face. Le fils d'Achéloos ne perdit pas une seconde en dégainant son arme. L'homme en question sembla grandir un grand coup et bientôt, la brume qu'il avait du s'étaler sous tout le corps s'estompa, laissant apparaître devant eux un jeune cyclope, son œil unique roulant de gauche à droite, l'air complètement... Hagard. Allons bon. Elle avait toujours entendu parler de cette brume en spray, encore un truc que Hermès vendait à tout le monde et n'importe qui. Et ce cyclope s'en était servit pour passer inaperçus, le temps de trouver des proies. Prête ? Si elle était prête ? Il ne voulait tout de même pas de battre... Mais la jeune femme avait noté le côté impulsif du jeune et désenchanta très vite.

Ce fût le monstre qui attaqua en premier, poussant un hurlement bestial. Sa grosse main fondit vers eux et bientôt, il se lança dans une duel de massue/épée avec Logan. Elle recula de quelques pas, fouilla dans ses poches jusqu'à y trouver son arme bien à elle. Elle dégaina son lança pierre et l'arma. Elle avait apprit à toujours être équiper, à force de traîner avec Tristan, on apprenait vite. Tandis que son camarade de battait à l'épée, Loïs prit de la hauteur en grimpant dans un des arbres planté là. Elle n'avait jamais été une fine tireuse, mais la cible à atteindre étant plutôt grosse, elle fut avantagé. Le cyclope était embête, les projectiles qu'il recevait dans son œil unique et les coups d'épée ne lui faisait pas du bien. Sauf que bientôt, la situation qui jusqu'à alors semblait pencher en faveur des enfants de dieux, se renversa. Un nouveau bruit, ou plutôt hurlement se fit entendre et un compagnon du cyclope se pointa. Plus gros, plus massif et l'air beaucoup moins stupide que son compagnon puisque la première chose qu'il vit, ce fût Loïs dans son arbre. Elle sauta de sa branche et hurla à Logan de déguerpir au plus vite.

« Il y en a un autre, on sort d'ici, vite, ramène toi ! »

Elle rejeta ses longs cheveux blonds en arrière et chercha une issue des yeux. Les cyclopes étaient peut-être grand, mais peu agiles. S'ils arrivaient à les entraîner dans un coin où des gens de « petites tailles » avaient l'avantage, peut-être seraient-il sortis d'affaire ? Elle rangea son arme dans son sac en bandoulière et manqua de se casser la figure sur une racine. Pourquoi fallait-il que les demi-dieu, dès qu'ils cessaient de se balader seuls, attirent toujours les ennuis ? La solution qui s'offrait à elle était de se caler dans les toilettes portable mise à disposition pour les ouvriers. Un peu comme dans dans Jurassic Parc, elle fonça dedans. Et pourtant, elle l'avait vu mille fois ce film, elle savait très bien comment se terminait la scène.

L'idée de se planquer dans des toilettes était nulle. Mais bon, elle n'avait pas trop réfléchis non plus. Et pourtant elle resta là, immobile et croisant les doigt pour que le cyclope ne dégomme pas son abri de fortune. Elle entendait des hurlement, ds grognements, signe que Logan devait être en train de se battre avec l'un des deux monstres. Là, elle ne pouvait pas l'aider et même si elle en avait envie, elle restait humaine avant tout, elle avait la frousse. Un bruit sourd se fit entendre et puis, plus rien. Elle osa poussa la porte des toilettes avec les pieds pour tomber nez à nez avec un cyclope complètement KO. Bon, rien à redire, sur ce coup là, Logan l'épatait. Mais son enthousiasme, tout comme celui de son camarade fut de courte durée quand le second monstre l'attrapa dans sa grosse main. Il fit de même avec Loïs, qui hurla de plus belle. Elle se débattit, tandis que le cyclope visiblement ravi de sa trouvaille, cherchait par où sortir du parc. La fille d'Hypnos arrêta de se débattra quand elle compris qu'à chaque mouvement de sa part, la poigne du cyclope était de plus en plus ferme. Elle se contenta de le fixer avec un regard mauvais. Les pouvoirs psychiques des demi-dieux n'avaient pas l'air de fonctionner sur lui. La poisse. Alors il se mit en route. Il laissa se balancer les bras le long sur corps et elle eux envie de vomir. Se faire balancer comme ça, c'était comme un manège à vrille sans fin, c'était l'horreur. Elle tenta d'apercevoir Logan de l'autre côté du Cyclope, en vain.

« Il nous emmène où ?! »

Bien sûr, il n'avait sans doute pas la réponse, à moins de voir quelque chose de son côté mais elle en doutait. Et cela ne servait à rien de hurler peut-être qu'il en l'entendait même pas. Mais pour se rassurer c'était une bonne chose. Elle espérait juste ne pas voir son camarade grec réduit en bouillie à la fin du périple du monstre. Et elle aussi, au passage. Elle ne voulait pas qu'on l'accuse encore d'avoir mis en danger un de ces camarades. Nouveau balancement, un peu plus violent cette fois ci et sa tête heurta quelque chose de dur. Elle en fût complètement sonné. Loïs sombra dans un épais brouillard et bientôt, les grognements du cyclope ne furent plus qu'un lointain souvenir. Où allaient-ils ? Que faisaient-ils ? Elle n'ouvrit pas les yeux tout de suite. L'odeur était infecte, rien à dire. C'était humide aussi et elle s'affola aussitôt de se retrouver en milieu sous marin, elle ne nageait pas très bien. Et elle se rappela que les cyclope n'étaient pas des créatures aimant les eaux elles aussi. Alors c'était peut-être les égouts ? Un truc du genre ? D'après les légendes au camp, on trouvait beaucoup de cyclopes dans les égouts ce que Loïs avait toujours trouvé ridicule. Mais plus elle y pensait, plus les odeurs confirmait ses doutes. Oh, elle en voulait pas ouvrir les yeux, pas encore. Elle était bien, dans les bras de Morphée.