☞ 12 JUIN 1999
MAMAN !!! S'il te plait ! MAMAN ! Me laisse pas !Les hurlements de la petite fille étaient déchirants, ses grands yeux noisettes écarquillés sur les larmes qui s'en écoulait. Une brune à la peau si foncée pleurait doucement, serrant douloureusement ses mains alors que sa fille hurlait et se débattait dans les bras de celui qui la tirait vers le train.
Maman !! pitié !!!!Mais rien ne semblait arrêter cette machine qui avait imposé sa marque. L'enfant tenta de se défaire de l'étreinte de celui qui la portait, empêchant ses pieds de toucher le seul mais il sera un peu plus fort. Elle n'avait aucune chance.
Je suis désolée... souffla la voix de sa génitrice alors qu'elle tournait les talons, abandonnant là sa fille unique, preuve d'un pécher qui n'avait pas lieu d'être dans sa grande famille. La noblesse de la Russie refusait cette enfant née hors du mariage. pendant 4 ans, ils avaient gardé le secret. Mais aujourd'hui, c'était trop tard. Ils devaient s'en débarrasser. Qu'importe les larmes de la mère et de la fille. L'honneur d'une famille valait bien plus.
Tu es ici chez toi Malika. Tu apprendras à devenir ce que ta mère ne peut t'offrir. N'oublie jamais ton nom. Et n'oublie jamais qu'elle n'est qu'une traitresse à son sang. J'ose espérer que jamais tu ne finiras de la sorte. La petite fille serait si forte son lapin en peluche contre sa poitrine que ces jointures en étaient rendues blanches. Ses grands yeux noisettes fixaient le visage de l'adulte qui lui parlait. Les mots emplis de poison s'infiltraient en elle pour mieux la guider et la faire croire en cette vérité qui n'en était pas une. Aujourd'hui, la fillette apprenait que ce qui coulait dans ses veines n'étaient pas n'importe quel sang. Qu'elle devait croire les paroles qu'on lui offrait.
Mais ma maman... ?Oublie là. coupa la voix d'une vieille femme qui la toisait de toute sa hauteur. A l'instant même où celle qui lui disait être sa grande mère ouvrit la bouche, Malika sut qu'elle la détesterait.
Migration
Tu crois pouvoir changer quelque chose ? Elle est insolente. Je croirais voir sa mère.Elle n'est pas comme Mïa. Elle est beaucoup plus dangereuse. Il y a quelque chose chez elle qui la pousse dans les bras de la violence. Silence. Puis une réponse à une question muette.
Elle n'a pas voulu me dire qui était celui qui l'a engrossée. Tu crois qu'elle sait quelque chose sur eux ? Tu crois que Malika est l'une de leur enfant. Le silence se fit plus long, comme si les deux esprits réfléchissaient. puis la voix masculine prit de nouveau la parole.
Il faut qu'on la fasse partir d'ici. S'ils apprennent qu'elle est une enfant de l'un d'eux, ils tueront toute la famille. Envoyons là aux Etats-Unis. Tu sais comme moi ce qu'il se trame là bas. La brune dont ils parlaient, qui avait jusqu'ici l'oreille collée à la porte s'en éloigna vivement. Ils voulaient la faire partir loin de la Russie. Ils voulaient l'envoyer dans un pays qui n'était rien d'autre que la personnification du mal. Elle refuserait tout net. Mais aurait-elle le choix ? Sentant la rage bouillir en elle, comme toujours lorsque la colère la possédait, Malika sentit la douleur de ses prunelles qui devaient changer de couleur à l'instant. Elle remonta le long couloir, sachant pertinemment que ce qu'elle avait entendu lui avait suffit. Ses doigts ramassés en poing franchir le bois tendre d'une porte en un trou parfaitement symétrique mais elle n'eut aucune réaction. C'était purement normal. Cette force était un cadeau des cieux. Elle devait s'en servir. Elle ne voulait pas partir. La brune avait ici un pouvoir sur ses semblables hors du commun. Garce, dangereuse, elle les faisait tous tomber sous sa coupe et ils lui obéissaient de vulgaires caniches. Dans un autre pays, avec une autre langue qu'elle détestait, elle ne parviendrait certainement pas à obtenir la même puissance. Malika avait besoin de cet aura de commandement, besoin qu'on l'écoute comme on a besoin de boire ou de manger. Elle hurla sa rage en bondissant dans sa chambre et elle passa ses nerfs sur un punching ball que ses grands parents avaient jugé bon de lui offrir alors qu'elle était encore si jeune et que ses crises de colère étaient si imprévisibles.
Les questions s'enchainaient à elle et son esprit les combattait une à une. Elle se fichait de savoir qui étaient tous ses êtres dont avaient parlé ses grands parents. Elle se fichait de connaitre le réponse. Elle refusait juste de partir. Un monde s'écroulait pour la seconde fois de sa courte existence.
Ouais j'serais sage. que marmonna la brune alors que ses pieds foulaient pour la première fois le sol américain.
Je les respecterais et leur dirait bonjour. Oui, en anglais. J'ai compris. Je suis pas débile non plus. Devant les paroles de sa grand mère, Malika raccrocha, la coupant en pleine explication sur son oncle et sa tante américain. Elle détestait ce pays avait même de chercher à la connaitre. Il faisait trop chaud. Sa Russie natale lui manquait déjà. La Floride. De l'eau et du sable. Grand dieu, du sable ? C'était quoi le problème ici. Avec l'horrible impression de s'être retrouvé dans le Sahara, Malika appela un taxi et le regarda avec un sourire glacial trainer sa lourde valise dans le coffre. Sitôt assise dans la voiture, elle visa ses écouteurs à ses oreilles et lança de la musique assez fort pour ne plus rien entendre. Canibal Corpse hurlait. C'était bien la seule chose qu'avait les Etats Unis. Quelques groupes de métal à peu près potable.
Ronchonnant toujours, la russe débarqua chez les riches Ledosk de l'autre côté de l'océan. Ils ne lui plurent pas. Ils n'avaient aucune chance de le faire de toute manière. L'accent de sa tante lui donna envie de vomir. Les américains mangeaient-ils tous leurs mots de la sorte en parlant ? On avait l'impression de les entendre marmonner dans leurs barbes et Malika ne comprit pas le traitre mot de ce qu'ils lui disaient. Montant un peu plus le volume de la musique, elle grimpa jusqu'à sa chambre, laissant son oncle et sa tante s'occuper de sa valise. Elle n'allait quand même pas tout faire ? La peste ne fit pas l'honneur de sa présence au repas du soir, boudant dans sa chambre, la musique à fond. Elle voulait retourner chez elle. Elle sentait contre sa peau la caresse de la main d'une mère qu'elle n'avait jamais connu.
Tout le pouvoir que j'ai
Elle avait fini par fuguer. L’Amérique ne lui plaisait pas, elle voulait à tout prix rentrer chez elle. Malika avait beau être de nouveau devenu un leader qu'on aimait en secret, elle voulait partir. Quitter ce monde, retourner dans les vastes steppes russes où la neige dominait. L'eau, le sable et la chaleur de la Floride, rien ne lui convenait ici bas.
Un sac au bras, elle avait prit le minimum syndicale. Mais à l'instant présent, elle regrettait presque d'avoir quitter sa famille d'accueil. Elle n'avait pas prit assez d'argent pour prendre un avion et surtout il lui fallait un passeport. Voir son visage sur tous les écrans l'empêchait d'agir. Elle était recherchée. La police ne mettrait plus longtemps à la trouver. Mordant violemment dans sa lèvre inférieure, elle termina son travail et récupéra le porte feuille de l'Homme qu'elle avait attaqué. La brune se faisait menthe religieuse pour trouver de l'argent. L'envie de voir couler le sang l'avait toujours envahie. Et aujourd'hui, elle semblait plus puissante que jamais.
Se rendant dans des toilettes publiques pour essuyer ses mains couvertes d’hémoglobine, la brune leva un oeil jusqu'à son reflet. Maintenant, avec ses longs cheveux bruns qui poussaient dans tous les sens, mettant fin au carré strict qu'on l'avait obligé à porter, elle ressemblait à ce qu'elle voulait vraiment. Retouchant son mascara avec une application de princesse déchue, elle se sourit et récupéra les vêtements qu'elle avait volé la veille.
Un grondement la fit se retourner vivement alors que ses prunelles croisaient le regard jaune d'un animal qui n'avait rien d'un vulgaire chien sauvage. Le jaune affronta le noisette pendant quelques secondes, sans qu'aucun ne bouge. Malika allait sortir une arme pour tenter de se défendre contre le loup quand une voix gronda dans son esprit. Inconsciemment, la brune baissa son arme et s'approcha de l'animal au pelage de jais dans lequel elle fourra ses doigts. Le canidé n'eut aucune réponse et la fixa.
Durant trois semaines, Malika suivit la louve qui la mena jusqu'à un endroit dont elle n'avait aucune idée. Un camps qu'on lui glissa alors qu'elle franchissait le portail du lieu. Un camp pour demi dieux. La brune éclata de rire, certaine qu'on lui mentait. Mais non. C'était bien réel. Elle était bien parmi eux et elle allait apprendre à comprendre. Apprendre qui elle était réellement.
Attaque bordel. Mais attaque moi au lieu de regarder le papillon. T'es où là ?Malika passa avec facilité l'attaque d'une enfant qui bondissait sur elle. Enroulant l'épée de la sienne, elle fini par glisser sa lame sous la gorge de la petite blonde avec un regard glacial.
Dans un vrai combat, là tu es morte décapitée. Réveille toi Danae. Je te le dirais pas deux fois. Tes ennemis se foutent de ton âge et tu ne pourras pas les attendrir avec ta moue de gosse. Ils te tueront sans le moindre état d'âme. J'croyais que tu voulais te battre ?La voix froide de Malika tranchait dans la clairière silencieux où s'entrainaient la femme et l'enfant.
J'veux devenir comme toi. J'veux devenir une guerrière sans peur et sans pitié. Mais j'ai pas Arès comme géniteur moi. J'ai pas une louve qui veille envoyé par mon père.Nos parents ne font pas ce que l'on est Danae. Tu deviens ce que toi tu veux. Attaque. Encore.Les lames s’entrechoquèrent mais en quelques secondes, la brune eut le dessus et l'enfant jeta son épée à terre, baisant les bras. C'est avec un sourire triste que la fille d'Arès posa son arme sur le sol et vient offrit à la petite fille un câlin réconfortant. Chuchotant des mots doux, elle serait contre elle cette gamine de douze ans qui pleurait lentement en murmurant à travers ses hoquets qu'elle voulait voir son père. Malika ne répondit rien, se contentant de la réconforter. Voilà six mois qu'elle avait prit sous son aile cette enfant à la pureté angélique qui la changeait de sa propre personne. Avec ses grands yeux et ses longs cheveux blonds, Danae était une petite princesse fragile qu'on voulait protéger. Qu'elle protégerait jusqu'à la mort.
Jusqu'à ce jour terrible où tout bascula. Jusqu'à ce jour terrible où le corps de Danae gisait dans la poussière. Jusqu'à ce jour terrible où la haine remplaça tout dans le coeur de la fille d'Arès.