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 Passer par la case prison (tristan)

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MessageSujet: Re: Passer par la case prison (tristan)   Passer par la case prison (tristan) - Page 2 EmptyDim 26 Juin - 16:30

Tromper l'ennui. Il en était réduit à ce genre de choses. Faire des paris, jouer avec les mots, tester les limites du gosse avec qui il se retrouvait coincer. Loger à la même enseignée qu'un gamin paumé, ce fait rester en travers de la gorge de Dewei. Savoir que ses anciens collègues complotaient pour rendre ce séjour, le plus inconfortable et le plus long possible n'aidait pas non plus à calmer son humeur. Ce qu'il lui fallait, c'était une cigarette ou bien frapper quelqu'un. Hélas, aucun de ces deux possibilités n'étaient du domaine du possible. Ou plutôt, céder à la deuxième tentation reviendrait à offrir sur un plateau des prétextes à ces détracteurs pour le maintenir de ce côté des barreaux. Hors de question de leur accorder ce plaisir !

L'Asiatique essayait de se calmer au mieux et faire preuve de patience, deux qualités qui ne le caractérisaient pas vraiment en temps normal. Ces ex-collègues avaient beau le détester, ils n'avaient rien contre lui. Du moins, pour l'instant. Tout ce qu'ils pouvaient faire, c'était de retarder le moment du fameux coup de téléphone qui le tirerait de là et espérer qu'il craque avant. Par conséquent, tout ce qu'il devait faire était d'attendre.

Dewei n'aimait jamais parler des circonstances l'ayant conduit en prison. Qui aimerait évoquer ce genre de chose ? Il n'y avait aucune fierté à avoir été pris pour un fou, à voir sa famille le renier et ces collègues lui tourner le dos. Ces réactions étaient vivace dans son esprit, comme si cela datait d'hier. De ce fait, il ne parlait jamais des détails, taisait l'apparition du monstre qui avait fait basculer sa vie sans tache dans la honte. Tout en faisant un récit abrégé, il fouillait une dernière fois ces poches au cas où une cigarette s'y trouverait. Hélas, rien. Il n'eut pas le temps de manifester sa déception qu'il se retrouva devant un Tristan le fixant en lui demandant s'il se foutait de lui. "J'aimerais, mais non." Répliqua l'agent de terrain avec un sourire ironique.

Il était très difficile de rester serein, du moins, en avoir l'apparence alors qu'on était, en réalité, qu'une boule d'impatience et de frustration. Alors, face à la provocation ouverte de son compagnon de cellule, il était encore plus difficile de ne pas se saisir de cette perche tendue, de céder à la tentation en se disant que 'ce n'était pas lui qui avait commencé' aussi puérile que pouvait paraître cette excuse. L'Asiatique semblait n'attendre qu'un geste pour faire voler aux éclats ces bonnes résolutions. Peut-être que son interlocuteur le sentit puisqu'il revint aux grilles plutôt que de continuer sa provocation.

"Tu as quel âge ? Et déjà, tu as foutu ta vie en l'air. Des gosses comme toi, j'en ai vu des centaines quand je portais encore un badge. On a rien en commun."
Cracha-t-il face aux paroles du jeune homme. Il était difficile d'essayer de se calmer quand votre interlocuteur appuyait là où cela faisait mal et qu'en plus le nouvel arrivant ivre commençait à improviser une chanson. Comment dire qu'il n'avait pas voulu plaider la folie, même si cela lui avait permis d'échapper à la prison ? Il ne devait rien à ce gosse. Encore moins la vérité sur son passé. "La seule chose qui me retient, de faire taire cet abruti..." Dit-il avec un mouvement du menton en direction de l'ivrogne. "...Est que cela ferait trop plaisir aux autres abrutis, ceux qui m'ont foutu dans cette situation." Marmonna-t-il en croisant les bras, comme si ce geste pouvait l'empêcher de faire parler ces poings à sa place.

Sans doute aurait-il continué ainsi si son interlocuteur n'avait pas enchaîné ensuite sur le fait que le monde était plein de monstres. Dewei lui lança un coup d'œil en essayant de cacher au mieux sa surprise. "Des monstres. Tu ne crois pas si bien dire." Lâcha-t-il sur un ton beaucoup plus calme. Terrain glissant, comment exprimer cette pensée autrement sans passer pour un fou ? Au moins, cette réflexion eut le mérite de le calmer. "Foutus monstres." Chuchota-t-il, remplaçant temporairement son célèbre 'foutu karma', le temps d'un instant. Oui, en vérité, tout cela était la faute de ces saletés. Dewei poussa ensuite un soupir, comme à chaque fois qu'il s'apprêtait à s'excuser. "Désolé, disons que ces quatre murs me rappelaient des mauvais souvenirs, et cela ne me réussit pas. Comme tu le voir, je ne suis des plus social, mais nous crier dessus ou nous battre comme des chiffonniers n'arrangera pas la situation." Entre parenthèses, il n'était pas revenu sur ces paroles. Il ne fallait pas exagérer non plus.


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MessageSujet: Re: Passer par la case prison (tristan)   Passer par la case prison (tristan) - Page 2 EmptyMar 4 Oct - 8:55

Oh oui les monstres étaient partout dans le monde. Ils hantaient les coins de rue, attendaient les enfants sous leur lit et en croquaient même quelques uns à l'occasion. Mais pourtant, au milieu de cette foule de créatures immondes et infernales, les pires restaient les autres humains. Tristan les avait vu, ces hommes prêts à tout. Il avait croisé ceux prêts à vendre deux gamins pour une prime, ceux prêts à les enfermer sans chercher plus loin, juste parce que ça les arrangeait. Il avait vu ce qui auraient dû être proches de lui et qui le chassaient aujourd'hui avec le plus grand soin. Pardon ? Oui parfaitement, la Colonie des Sangs-mêlés aurait dû être son alliée, au lieu de quoi elle était devenu l'un de ses plus grands ennemis. Oui, à peu près à égalité avec ces mortels qui les traquaient. D'ailleurs on en parlait, d'eux ? Des hommes et des femmes, tous adultes, qui chassaient des enfants simplement parce qu'ils étaient nés à moitié divins… Mais Tristan s'en serait bien passé de cette part de divinité en lui ! Il adorait Borée mais il haïssait les dieux. Tous. Même Borée. Parce qu'ils ne songeaient pas à leurs enfants, parce qu'ils venaient flirter avec des mortels sans prendre aucune de leurs responsabilités. Les sangs-mêlés étaient tous livrés à eux-même ensuite et ça, des mortels arrogants venaient le leur repprocher. Bien sûr, Tristan aussi appartenait à toutes ces catégories monstrueuses. Lui aussi vendaient des innocents – parfois sa propre famille – dans l'unique but de survivre. Juste survivre. Mais c'était le but du jeu après tout : quand on mourrait, tout s'arrêtait, game over. Si on vivait, ce n'était peut-être pas rose tous les jours mais au moins le reste survivait. Quand Tristan parlait de monstres, il englobait tout cela sous la même dénomination. Les monstres étaient partout, et tout le monde en rencontrait.

Son âge ? Law pouvait bien parler. Il ne savait rien, ce type, absolument rien. Avoir vingt ans, c'était presque un record chez les demi-dieux. Ceux qui vivaient au-delà de leurs vingt premières années étaient rares, ceux qui dépassaient la trentaine se comptaient sans doute sur les doigts d'une main. Les autres… pouvaient être inscrits dans le livre des records sans doute. « Parle pas de mon âge, tu vas te planter. » Law allait se planter en disant qu'il avait encore toute la vie devant lui, qu'il l'avait complètement foutu en l'air. Que dalle : c'était les dieux qui l'avaient foutu en l'air, c'était son sang de demi-dieu qui avait tout démoli. Une vie normale, il ne l'avait plus depuis des années. Dés qu'il avait eu mis un pied à la Colonie, ça avait été trop tard. Il avait ce jour-là tiré un gros trait sur une vie tranquille. Il avait affronté Cronos et Gaïa, il avait affronté la haine de ses semblables, toujours avides de se trouver une tête de Turc. Il avait construit son caractère, simplement adapté à la survie dans son état le plus pur. Et aujourd'hui il était là. Mais il était vivant ! Les mots suivants de l'ex-agent Law interrompirent cependant ses réflexions (qui défilaient jusque là les unes avec les autres sans aucune pause). Law avait enchaîné sur les monstres, d'un ton qui… Non, Tristan se faisait sans doute des idées. À voir des monstres partout, il venait à finir par croire qu'il en allait de même pour les autres. Pourtant… L'excitation lui tordait presque le ventre à présent. N'était-il pas déjà tombé sur un gars qui voyait des monstres en plein salon de jeux vidéos, à New-York même ? Le fils de Borée n'aurait jamais pensé que Marvin voyait à travers la Brume et pourtant… « Ouais, foutus monstres... » En deux minutes, ils étaient passés de la quasi-confrontation (ce n'était pas passé loin, et Tristan l'avait bien senti) à une foule de sous-entendus de sa part. « C'est vrai. » Law avait raison, même si ça coûtait au sang-mêlé grec de l'admettre. D'ailleurs, question logique, il semblait bien plus intelligent d'avoir Law de son côté plutôt que d'en faire un ennemi. « J'ai pris l'habitude de la confrontation. » La confrontation, ou simplement rester en retrait, conserver une froide distance au cas où. « Pour ne pas me faire manger, t'vois ? » Toujours dans le thème monstrueux, Tristan pensait autant aux créatures qui pouvaient parfois se dissimuler derrière ni'mporte quelle apparence, mais aussi aux hommes du style de Vaska. Ce type, Tristan était prêt à tout pour garder ses bonnes faveurs. Lui aussi voyait à travers la Brume d'ailleurs… « On tombe sur des types tellement bizarres que… on sait jamais. » Il voulait savoir. Il voulait savoir si Law avait parlé des monstres comme ça, par hasard, et que lui s'accrochait au moindre détail, ou si Law savait réellement quelque chose. Était-il à côté d'un demi-dieu ? Il avait bien croisé Marvin au hasard ! Ou était-ce un mortel comme Vaska amical ou dangereux ?
Il en était là dans ses réflexions quand l'un des aimables policiers vint ouvrir la cellue pour y laisser débouler… les trois prostituées.
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MessageSujet: Re: Passer par la case prison (tristan)   Passer par la case prison (tristan) - Page 2 EmptyLun 24 Oct - 20:42

Dewei n'aidait pas vraiment à calmer la tension dans sa manière de mettre les choses à plat. Comment pouvait-il y arriver ? Tout dans cette situation l'énervait. Découvrir que la moindre personne de son ancien service lui avait tourné le dos et participait à cette farce grotesque. Être dans le même sac que tous les rebuts qui lui servaient de compagnon de cellule. Pas de cigarette pour le calmer. Sans la certitude de ne pas jouer le jeu de ceux lui ayant fait cette vengeance aussi mesquine qu'injustifiée, l'Asiatique en serait déjà venu aux poings.

Ensuite, le mot 'monstres' avait été lâché et avait refroidit en un instant les ardeurs à en découdre de l'agent de terrain. Il était impossible qu'ils parlent de la même chose, mais il était tout aussi impossible de ne pas penser à certains événements en entendant ce mot. Les monstres. Tout était la faute des monstres, au fond. Ces foutus vermines mythologiques qui n'avaient rien à faire dans ce monde. Monstre. Demi-dieux. Divinité. C'était du pareil au même. Aucune de ces choses ne devrait exister.

Cette fois, il ne pouvait ressortir l'argument de l'âge pour émettre un jugement hâtif. D'ailleurs, quel âge avait son interlocuteur ? Au fond, il s'en fichait de la réponse. Sa remarque était juste un prétexte pour nourrir son irritation grandissante. Chose qu'il n'avait plus envie de faire pour l'instant, alors que le mot monstre avait été lâché. Alors, l'ex-flic se contenta d'un haussement d'épaule. La meilleure manière de signaler qu'il se moquait des détails. Il était certain de ne pas se planter en affirmant que Tristan était plus jeune que lui. De ce fait, il pouvait très bien le larguer dans la catégorie 'gosse' s'il en avait envie. Il préférait ce jugement arbitraire plutôt que de se demander s'il n'avait pas le même âge qu'un de ces jeunes frères. À quoi bon retourner le couteau dans la plaie avec ce genre de comparaison ? Il ne savait même pas ce que devenaient les membres restant de sa famille. Peut-être qu'eux aussi avait gâcher leurs vies, peut-être que Dewei devrait écouter les tentatives de sa sœur à donner des nouvelles de tout le monde. Autant de 'peut-être' auquel il ne voulait pas réfléchir. Se mettre en colère, mettre tous ces malheurs sur le dos des monstres, voilà qui était bien plus facile.

D'habitude, Dewei aimait jurer contre le karma. Ici, vu la situation, il changea sa phrase fatidique pour un 'foutu monstre' qui était tout aussi rancunier que lorsqu'il pestait contre le karma. L'ex-flic en aurait bien frappé sur les barreaux, de frustration. Il n'en fit rien, car il savait que se défouler ainsi ne changeait rien à la situation et ne causerait que des douleurs à sa main. Son 'compagnon de misère' répéta ce juron, à croire qu'il comprenait parfaitement de quoi l'agent de terrain voulait parler. L'Asiatique ne put s'empêcher de lancer un regard interrogateur à Tristan tout en fronçant les sourcils. Non, c'était impossible qu'ils parlent de la même chose. Il devait se faire des idées. Surement à cause de l'endroit. Dewei avait prêché la vérité durant toute la durée de son procès, refusant de plaider la folie, et personne ne l'avait cru. Encore aujourd'hui, ces anciens collègues le prenaient pour un assassin. La preuve avec cette mise en cellule temporaire qui s'éternisait.

L'agent restait dans un premier temps sur la défensive et il serait prêt à jurer que son interlocuteur en faisait de même lorsqu'il évoque le fait d'essayer de se faire manger. "Je vois." Répondit-il tout d'abord avec une légère pointe de suspicion. C'était quoi cette conversation ? Ils étaient passés de la prise de bec à des phrases semblant sous-entendre quelque chose sans qu'aucun d'eux ne fasse le pas de clairement cracher le morceau. Dewei lança un regard en direction de l'ivrogne avant de reporter de nouveau son attention sur Tristan pour commenter : "parfois, ils ne ressemblent même pas à des types." Glissa-t-il avec l'impression d'avoir lâché la plus grosse connerie de sa vie. Oh et puis, merde, qu'est-ce que ça pouvait lui faire d'être pris pour un fou par ce gosse ? Cela n'ajouterait qu'un nom sur la liste.

Juste au moment où il pensait que le pire des scénarios serait de voir le gosse qui lui servait de compagnon de cellule se foutre de sa poire, un des policiers revint pour rajouter de nouveaux habitants à cette cellule déjà étroite. Il n'en fallut pas plus pour que Dewei perde définitivement son calme. "Non mais... Tu te fous de moi ?!" Pesta-t-il en se ruant vers la porte.
Une chose que monsieur le blagueur n'avait pas prévu, pour rajouter trois personnes à la jolie cage, il fallait laisser la porte ouverte plus longtemps. L'Asiatique avait poussé sans ménagement une des prostituées, restant sourd au chapelet de jurons qu'il reçut en retour de ce geste, pour se ruer vers son ex-collègue et le plaquer contre le mur. Sa main droite était serrée contre le poignet du policier pour l'empêcher d'atteindre sa matraque tandis que son coude gauche appuyait contre la gorge du malheureux. "Tu as assez ri, Brooks. Maintenant, tu as intérêt à passer ce foutu coup de téléphone, compris ? Et si tu penses que je ne ferais rien pour ne pas entacher mon dossier, bordel, c'est que tu ne sais pas à quel point la prison peut changer quelqu'un."
Ce petit laïus fait, il poussa le pauvre Brooks en direction de la sortie. Le temps que le mauvais blagueur se remette de sa frayeur pour s'en aller, Dewei essaya de retrouver son calme et réajusta sa cravate. Ensuite, il lança un regard en direction de la cellule et fut un instant surprit que les trois prostitués n'avaient pas bouger alors que la porte n'avait pas été fermé. "Vous entendez quoi pour dégagé ? C'est pas mon problème." Qu'elles donnent du travail en plus à ces ex-confrères, tiens, cela leur fera les pieds. Cette déclaration fait, il s’avança vers Tristan. "Alors, si on parlait de monstre ?" Proposa-t-il, bien décider à mettre les choses au clair.
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MessageSujet: Re: Passer par la case prison (tristan)   Passer par la case prison (tristan) - Page 2 EmptyDim 13 Nov - 13:04

C'était tellement idiot de guetter le moindre signe montrant que non, le mot monstre n'était pas intervenu au hasard dans cette conversation… Alors Tristan en était réellement là, à rechercher la moindre personne susceptible d'appartenir son univers, de comprendre ce qu'était sa vie ? Parce que sa vie, à Tristan, ce n'était rien. Ce n'était plus rien. Il avait tout perdu le jour où il avait découvert son sang mêlé, infâme mélange entre un dieu et une mortelle. Les créatures comme lui avaient toujours existé, au moins depuis la naissance des dieux, mais ce n'était pas pour autant qu'elles auraient dû exister. Être un demi-dieu, c'était n'appartenir à aucun monde, être une erreur de la nature aussi bien du côté des dieux que de celui des mortels. C'était n'avoir sa place nulle part mais être contraint et forcé à faire comme si, en permanence, sans aucune pause. Tristan était un demi-dieu et en tant que tel, il devait accomplir son destin. Aider les dieux. Protéger les mortels. Se défendre. Survivre. Mourir aussi, mourir avec un semblant de gloire, l'épée dressée devant un monstre qui voudrait sa peau. Jamais il n'avait eu le choix, jamais on ne lui avait demandé s'il souhaitait renier ses origines divines. D'ailleurs, à cette question, il aurait sans doute répondu que non. Comprenez bien, il détestait être un demi-dieu, il détestait cette vie imposée… mais il adorait son père. Tristan aimait Borée, le glacial vent du nord, avec tout l'amour d'un fils pour son géniteur.  Il détestait ce qu'il était, sans vouloir pour autant renier ses origines. S'il n'était plus le fils de Borée, alors il ne serait plus personne, c'est tout. Il n'était déjà pas grand-chose mais il lui restait une petite part de son identité. Qu'il cachait assidûment derrière le masque d'Ethan, pour survivre, pour mener ce qui se rapprochait le plus d'une vie classique.

Et la conversation avec Dewei Law, ex-agent de police de New-York se poursuivait, toujours aussi étrange. Lorsque Law mentionna le fait qu'ils ne ressemblaient même pas toujours à des êtres humains, Tristan sentit ses poils se hérisser. Il avait la chair de poule à force d'excitation. Ce n'était plus un hasard, ce n'était pas possible autrement. Jamais un simple et vulgaire mortel comme il y en avait des millions dans les rues n'aurait poursuivi une telle conversation avec ces mots et cet aplomb. Un aplomb doublé de suspicion. À l'instant, l'enfant de Borée était certain que les mêmes doutes traversaient leurs deux esprits. « Ah ça non… Parfois ils s'accordent avec leur nom : ils sont monstrueux aussi bien physiquement que pour le reste. » Son jeu d'acteur s'était brisé l'espace d'un instant, oubliant les mauvaises manières et l'air revêche d'Ethan pour retrouver le visage plus authentique de Tristan Langley. Il se reprit presque aussitôt, se maudissant de baisser autant ses défenses face à ce… mystère. Law était une énigme, qui l'inquiétait autant qu'elle le fascinait. Il s'apprêtait à demander sans sommation s'il était lui aussi un sang-mêlé lorsqu'un agent se ramena pour faire entrer trois prostituées dans la cellule déjà exiguë. L'ex-flic bondit comme un diable pour pousser la porte. Au milieu des cris des trois putes, toutes bien camées et débiles (et vulgaires), l'ivrogne qui entama un Santiano dans un Français médiocre dans son coin et l'officier qui poussa un cri de surprise, l'espace restreint du couloir des gardes à vues se remplit d'une cacophonie sans nom. Tristan se glissa entre deux des dames de la nuit, bouscula la troisième pour ne rien manquer de l'altercation qui n'allait pas manquer d'avoir lieu.

En fait, le boucan ne dura qu'un instant. Lorsque Law plaqua l'officier contre le mur du couloir, le silence se fit presque instantanément. Si bien que personne ne songea à bouger. Tristan, les trois prostituées, l'ivrogne qui s'était redressé d'un air perdu… Ils restèrent tous plantés sur place, bouche cousue, à regarder Brooks se faire ridiculiser sauvagement par un Law en furie. L'officier fut pousser sans ménagement vers la sortie et Tristan le regarda sans aucune forme de pitié. C'était l'un des pires ici, l'un des plus cons, l'un des plus méchants. De ce genre qui été heureux de vous voir arriver menottes aux poignets car il savait que vous n'auriez aucun moyen de vous défendre légalement. Depuis que Tristan lui avait craché dessus, c'était pire. (Bon certes, ça n'avait pas été malin comme geste de la part du fils de Borée mais parfois, les gestes les plus vulgaires étaient aussi de ceux qui soulageaient le plus.) Law grogna aux putes de disparaître et après un ultime instant d'hésitation, elles se dispersèrent dans le couloir, surexcitée, pour filer dans le commissariat. Le clochard se rendormit sur son banc, sans jamais cesser de fredonner ses chansons de marin. « Ah euh oui, de monstres. » Tristan glissa les mains dans les poches de son sweat trop grand et s'appuya contre les barreaux. Il en avait marre des sous-entendus, des discussions qui n'avançaient pas. « Vous les voyez, nan ? » Dans le pire des cas, il passerait pour un dégénéré, un gosse rendu débile par la vie, un peu bizarre, un peu fou. Ce n'était pas grave, il avait l'habitude des questions ou des regards plein d'une pitié forcée. L'altercation entre Law et Brooks avait au moins eu un avantage : Tristan avait changé son ordre d'approche. Il ne dévoilait rien sur son statut là, il pouvait aussi bien être un demi-dieu qu'un mortel voyant à travers la Brume, voire même l'un de ces mortels agressifs qui avaient attaqué la Colonie et le Camp Jupiter. Il ne savait pas comment ils s'y prenaient, s'ils étaient si nombreux que ça, ni à quoi ils ressemblaient… Mais pourquoi pas, après tout. « Mentez pas, c'était des sous-entendus tout à l'heure, pas des mots en l'air. » Alors pourquoi… pourquoi n'y avait-il pas le feeling ? Habituellement, Tristan sentait lorsqu'un demi-dieu lui parlait. Ça faisait partie de ces ressentis innés, comme quand on sait que quelque chose nous regarde. Un sixième sens. Là, ce sixième sens restait muet. Tristement silencieux. C'était d'ailleurs ce qui avait poussé Tristan à ne pas se présenter de but en blanc lorsqu'il avait choisi la conversation directe aux échanges de paroles cachées. C'était qui, ce putain de mec en face de lui ? Les demi-dieux vivaient assez rarement aussi vieux et travailler dans la police… Enfin finir en prison ? L'affaire qui avait mal tourné peut-être ? Tristan était connaisseur de ces tristes situations où le monde entier se liguait contre vous. Enfin il s'égarait parce que fond, il ne savait rien. Comme toujours, il était victime des événements, contrait d'attendre la suite. « Agent de quoi, au fait ? » Les mots que l'agent Law avait prononcé un peu plus tôt auparavant lui revinrent en mémoire.
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MessageSujet: Re: Passer par la case prison (tristan)   Passer par la case prison (tristan) - Page 2 EmptyJeu 1 Déc - 19:37

Au départ, le seul objectif de Dewei était de tenir le coup jusqu'à ce que ces anciens collègues se lassent de ce petit jeu et le fassent sortir. Attendre en essayant de garder son calme pour ne pas aggraver sa situation était déjà un sacré défi en soi, surtout quand on distillait des événements afin de rendre explosive une situation déjà tendue sans les 'cadeaux' offerts pendant les brèves apparitions des flics locaux. L'Asiatique se jura de trouver une vengeance appropriée aux mauvais tours qu'il subissait. Puis le mot monstre avait été lâché dans la conversation avec celui qu'il qualifiait mentalement de gamin paumé et, tout d'un coup, l'objectif de Dewei n'était plus uniquement d'attendre, mais de savoir s'ils parlaient bien de la même chose.

Parler par des sous-entendus n'avaient jamais été son fort. Pour cela, il admirait les agents doubles qui savaient se placer au plus près de l'ennemi tout en arrivant à cacher leurs réelles intentions. Lui, ce n'était clairement pas son truc et ces tentatives maladroites pour parler d'un sujet qui l'avait déjà fait passer pour un fou la dernière fois en était la preuve. Le seul côté rassurant, qui renforçait l'irréalisme de cette tournure dans la conversation était que son interlocuteur semblait tout aussi maladroit que lui dans ces réponses. On avait l'impression qu'il jouait à qui cracherait le morceau le premier. L'Asiatique prit un petit risque en disant que certains monstres n'étaient même pas humains. Au pire, Ethan le prendrait pour un fou, ce qui rendrait l'attente de sa libération encore plus pénible.

Au lieu de cela, son interlocuteur opina en déclarant que ces êtres étaient aussi monstrueux physiquement que leurs noms pouvaient l'indiquer. Dewei eut du mal à masquer sa surprise. Le doute n'était plus permis après ce genre de déclaration. Ils parlaient bien de la même chose ! Lentement, l'agent de terrain décroisa les bras et se retira de son mur d'appui. Sans doute aurait-il mis les choses aux clairs si on ne leur avait pas réservé la surprise de trop avec l'arrivée des prostitués dans la cellule.

L'ex-flic fit ce qu'il aurait dû faire depuis le début de cette farce. Mais non, il avait voulu jouer en suivant les règles et se montrer patient. Alors que profiter de l'ouverture pour plaquer Brooks contre le mur en l'étranglant à moitié était bien plus satisfaisant. L'Asiatique était trop concentré à menacer son ex-confrère et à se délecter du mélange de surprises, de panique et de douleur qui se peignait sur le visage de Brooks pour remarquer que le silence s'était fait autour de cette scène. Après avoir mis les points sur les i, Dewei appuya d'avantage sur la gorge du 'malheureux' avant de relâcher sa prise en poussant l'officier vers la sortie.

Pour que le tableau soit vraiment parfait à ces yeux, il aurait fallu qu'il retrouve par miracle une cigarette et un briquet oublié dans sa poche. Là, il aurait vraiment pu savourer la scène. Dommage. Au lieu de cela, avec un temps de retard, il constata que les vermines qu'on avait voulu coller dans sa cellule était encore là. Dewei leur signala qu'elles pouvaient partir. Oui, qu'elles aillent donc semer la zizanie dans le service. Ce serait le problème des flics locaux, pas le sien. Les indésirables enfin partis, et le clochard ayant repris sa sieste, l'ex-flic proposa de reprendre cette conversation sur les monstres. Au ton ou à son expression, on pouvait deviner qu'il ne comptait plus chercher maladroitement d'aborder le sujet de manière détournée. Bien sûr, il restait la crainte de s'être trompé et d'être pris pour un fou, mais, au stade où il en était, il s'en moquait. Sentiment partagé, apparemment, puisqu'Ethan parla aussi franchement que lui.

Cette question franche lui arracha un sourire. Pendant ce temps, son interlocuteur insista. "Oui, je les vois." Affirma l'Asiatique, sans détour. Dewei se repassa mentalement la petite conversation avec Ethan et sa curiosité se porta sur un point. "Les monstres ont quelques choses à voir avec le concours de circonstances auquel tu faisais allusion tout à l'heure ?" Comme quoi, il n'avait pas perdu totalement ces réflexes de flic, toujours cette manie de vouloir creuser les zones obscures dans une discussion. Par contre, là où son instinct s'était émoussé était le fait qu'il n'envisageait pas qu'Ethan soit un demi-dieu. Il détestait tellement ces êtres, que l'agent de terrain en avait nourri certains a priori qui ne collait pas avec l'étiquette de gamin paumé qu'il avait attribué à son interlocuteur du jour.

"Ne t'occupe pas de ça." Répondit-il avec un geste évasif comme s'il voulait balayer la dernière question que le fils de Borée posa. "La vraie question est..." Il marqua une pause, le temps de s'approcher d'Ethan. "...Est-ce que ta sortie d'ici énerverait mes anciens collègues ?" Demanda-t-il le plus sérieusement du monde.
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MessageSujet: Re: Passer par la case prison (tristan)   Passer par la case prison (tristan) - Page 2 EmptyJeu 20 Avr - 11:00

Il parlait ouvertement de monstre à un inconnu aussi louche que lui, mais il évitait toutefois de trop de se démasquer. Tristan avait compris depuis longtemps que pour rester en vie, il fallait garder secrets le plus grand nombre d'atout possible. Tant que l'autre ne savait rien de lui, ou rien de plus que ce qu'il laissait entendre, il gardait l'avantage. Il pouvait très bien n'être qu'un vulgaire mortel doté de la capacité de voir à travers la Brume. Après tout, ça existait, et ces gens-là étaient bien souvent condamnés à une vie d'incompréhension. Tristan se demandait parfois comment de simples mortels pouvaient naître dotés d'une telle capacité… Pour lui, ces gens avaient forcément un lien avec la mythologie et les dieux, aussi lointain soit-il. Des descendants de demi-dieux peut-être, ou possédant quelques gènes d'une créature quelconque… Quand aux mortels qui avaient attaqué la Colonie et le Camp Jupiter il y a plus d'un an maintenant, Tristan se plaisait à imaginer qu'il pouvait passer pour l'un d'entre eux. Il était loin de la réalité bien sûr, mais pour être aussi bien informés, ces gens devaient forcément avoir collaboré avec des sangs-mêlés à un moment ou un autre de leur histoire.

Tristan dévisagea l'asiatique en face de lui. Ce type était futé. Pas forcément très adroit dans ses paroles ou ses techniques d'approche, mais il se servait de sa cervelle et le fils de Borée appréciait cette qualité. « Probablement que oui, oui. » Si les monstres avaient un lien avec ce fameux concours de circonstances ? C'était peu dire, en effet. Ils étaient à l'origine de tout, à l'origine de la destruction du restaurant, de sa folle course-poursuite à travers la ville, de la plongée dans le fleuve de deux flics morts noyés… À l'origine de sa vie aussi, de son enfance compliquée – mais heureuse – et aussi à l'origine de son arrivée à la Colonie des Sang-mêlés. À l'origine de tout. Les monstres régissaient la vie des demi-dieux en permanence : si vous naissiez avec quelques chromosomes divins, vous étiez sûrs de ne pas vivre une vie commune. Les monstres, c'était vivre en danger à plein temps, c'était devoir rentrer chez soi en vérifiant chaque coin sombre, c'était se retourner dans la rue et se méfier de chaque nouvelle rencontre. Cette jolie fille ne serait-elle pas une harpie déguisée ? Et cette jolie blonde une Empousai prête à vous becqueter si vous vous laissiez approcher de plus près ? « Les voir, ce n'est pas franchement une partie de plaisir. On finit forcément par passer pour un dingue. » Tristan haussa les épaules avec flegme. « Mais vous le savez, non ? » Il réfléchissait aussi, Tristan, puisqu'il n'avait rien d'autre à faire en attendant que les flics du commissariat ne se décident à les libérer. « Et vous, les monstres ont quelque chose à voir dans votre propre concours de circonstance ? » Au fond, Law et Tristan se ressemblaient un peu. Deux types maltraités par la société, par les autres, qu'on ne croyait pas ou plus, qui se retrouvaient là à échanger sur des sujets incroyablement sérieux avec l'air de ne pas y toucher. Bien sûr, Tristan ne savait pas qui il avait en face de lui : un demi-dieu ? Un mortel ? Un de ces tueurs de demi-dieux ? Comment savoir ? Mais peu importait, parce que Law ne savait pas non plus. Ils s'étaient donnés des noms mais ils parlaient toujours soue le couvert de l'anonymat.

« Franchement ? Ouais. Ça les saoulerait bien. » Tristan, c'était le gamin du quartier, celui qui finissait inlassablement ici pour avoir piquer des trucs dans les poches d'un touriste, pour avoir mal parlé à un flic, pour répondre, pour jouer les voyous du coin. Mais il avait froid, il avait faim et son travail à mi-temps dans une animalerie ne payait pas assez pour vivre bien. Il se cachait derrière Ethan parce que c'était la dernière chose qui lui restait, son seul lien avec New-York et les mortels qui y vivaient. Alors il faisait des incursions ici et ça l'arrangeait bien parce qu'il y avait chaud. C'était un peu triste qu'un gamin de vingt ans soit heureux d'être collé en garde-à-vue pour avoir chaud mais c'était la vérité. Il y avait chaud, et parfois on lui donnait même à manger et à boire. Au fond, il ne valait pas beaucoup mieux que les prostituées et les clochards alcooliques qui les entouraient mais c'était comme ça. C'était ça, sa vie aujourd'hui. « Et puis ça peut être marrant. » Le quotidien, très peu pour lui. Il avait pris le pli de courir dans tous les sens, de ressentir le danger et l'adrénaline qui allait avec. Quand il ne faisait pas froid, il volait quand même, juste pour ressentir l'exaltation de la course-poursuite. « Si vous avez des idées pour qu'on s'échappe d'ici, je suis partant, ça me fera bouger. » Le plus dur serait de ne pas utiliser ses pouvoirs. Il avait trop pris l'habitude de s'en servir à la moindre occasion, pour sauver sa peau parfois, et d'autres simplement pour s'amuser. C'était mal, ça l'épuisait rapidement et il finirait par se griller. La plupart du temps, la Brume jouait son rôle à merveille en masquant les éléments trop bizarres aux yeux des mortels… Mais Law voyait donc à travers cette fameuse Brume. Aujourd'hui, il ne serait qu'Ethan le mortel, et ça, c'était excitant.
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