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Sujet: Comité d'accueil (Tamara, terminé) Lun 18 Jan - 8:50
Comité d'accueil
Ft. Tamara & Dewei
Pendant cinq ans, Dewei avait vécu l'enfer en prison. S'il s'aventurait à tracer le bilan de ce séjour (façon de parler), l'Asiatique jugerait sans hésiter que les deux premières années furent les pires. Pas à cause de l'adage décrétant que les premières années étaient toujours les plus difficiles, mais parce que pendant deux ans, en plus d'être devenu la cible des autres prisonniers avide de passer leurs nerfs à un ancien flic, Dewei avait été abandonné de tous. Sa famille, ces anciens collègues, tous lui avait tourné le dos et prit pour un fou. Lui assurait avoir vu un monstre tandis que le diagnostic sorti par un de ces psys se croyant plus intelligent que les autres prétextaient le surmenage dût à une pression familiale. Forcément, Monsieur le Juge, lorsqu'on s'auto-inflige un tel poids sur les épaules, les nerfs finissent par lâcher avec les dramatiques conséquences que l'on connaît. Ah, Dewei se souvenait de chaque paroles prononcées. Tout comme il se remémorait parfaitement des tentatives de son avocat pour lui convaincre d'accepter de plaider la folie.
A force d'entendre les mêmes mots, les mêmes arguments, les mêmes sourires polis et le regarde emplie de pitié de sa petite soeur (la seule qui lui rendait visite), ces certitudes avaient doucement commencé à vaciller. Peut-être était-il fou, tout compte fait. Heureusement, il reçut la visite du DLCEM qui, non seulement lui avait apprit la vérité, mais l'avait aidé à obtenir une liberté conditionnelle. Grâce à cela, il avait su trouver en lui la détermination de tenir les trois années suivantes et maintenant, il était libre.
L'ancien flic portait encore les contusions de son dernier passage à tabac. Ces bourreaux, sentant que leur cible préférée allait bientôt mettre les voiles, s'en étaient donné à cœur joie et les gardiens, frustrés de voir celui qu'ils estimaient comme un traître regagné sa liberté, avait fermé les yeux comme ils savaient si bien le faire parfois. Ces côtes le faisaient encore souffrir lorsqu'il prenait une trop grosse respiration, mais Dewei s'en moquait, préférant chasser le passé pour se concentrer sur le présent.
Il semblait concentré sur la cigarette qu'il fumait avec lenteur tandis qu'il regardait les volutes de fumée s'échapper par la fenêtre entrouverte de la voiture. Pourtant, il ne perdait pas une miette du flot d'informations qu'on essayait de lui enfoncer dans le crâne au sujet de sa nouvelle vie. Un nouvel appartement, une formation, etc. Dewei sortit de son silence et de sa contemplation lorsque son interlocuteur lui proposa un jour de repos avant de commencer sa formation. "Non, çà ira. Je veux commencer le plus vite possible." Avait-il affirmé.
Visiblement, son interlocuteur ne s'attendait pas à cette réponse. Dewei n'avait que faire d'une journée de libre. Il n'avait pas de famille à aller retrouver ou d'amis avec qui fêter sa libération. Il n'était même pas pressé de découvrir le minuscule logement qu'on lui avait attribué. Même les effets personnels qu'on lui avait rendus peinaient à tenir dans un sac. À la place, il avait hâte d'apprendre à combattre ces créatures du monde mythologique qui était la cause de ces malheurs. L'agent passa quelques coups de téléphone. Pendant ce temps, Dewei retourna à sa cigarette. Une sale habitude prise en prison et qu'il savait ne pas pouvoir arrêter alors qu'il faisait d'ordinaire très attention à sa santé.
Bientôt, il vit au loin le Building qui servait de couverture au QG du DLCEM. Il eut un sourire ironique en découvrant qu'il s'agissait d'un service pour l'environnement. Drôle d'idée, mais pourquoi pas. En sortant de la voiture, il écrasa sa cigarette tandis qu'on l'informa qu'un agent de terrain allait prendre la relève. Dewei acquiesça et regarda un instant l'homme qui était venu le sortir de la prison retourner à présent à ces affaires. Décidé à attendre sagement, l'ancien flic regarda avec une certaine curiosité le hall d'entrée. Il avait beau avoir déclaré être impatient de commencer, il avait encore du mal à réaliser que tout cela était réel. Rien que de repenser au monstre qui avait tué Frank... Heureusement, quelqu'un arriva, ce qui coupa court à ces sombres souvenirs.
"Agent Lond, je suppose ?" Demanda-t-il en se souvenant du nom que l'autre agent lui avait donné avant de retourner à son travail en le laissant ici. En prison, on se moquait bien de la politesse. Dewei dut faire un effort pour retrouver ce vieux réflexe et tendra la main. "Dewei Law." Se présenta-t-il.
Un nouvel agent allait rejoindre la grande famille, si l'on pouvait dire, qu'était le DLCEM. C'était ce qu'était venu dire à Tamara l'agent de liaison qui se trouvait présentement dans son bureau. L'agent Lond fit mine d'être intéressée en haussant les sourcils et hochant vaguement la tête, sans pour autant regarder son interlocuteur, trop absorbée par l'article qu'elle avait imprimé et qu'elle lisait scrupuleusement, et qui pouvait peut-être lui apporter des pistes quant à ses recherches personnelles. Ce n'est que quand son fébrile interlocuteur glissa la phrase "et vous lui ferez visiter les locaux" que Tam daigna lui accorder un regard, qui ne fut guère des plus tendres, abaissant violemment la feuille de papier qu'elle tenait.
-Je vous demande pardon?!
L'agent de liaison, qui sans doute avait perdu à la courte paile pour avoir l'honneur d'aller annoncer cette merveilleuse nouvelle à l'agent de terrain la moins sociable de tout le département, eut à peine le temps de déposer sur le bureau le dossier du-dit nouvel agant avant que ses collègues ne puissent le voir sortir en courant du bureau de l'agent Lond après avoir entendu cette dernière hurler un charmant "foutez-moi le camp d'ici!".
Elle récupéra le dossier du futur nouveau et le parcourut rapidement.
-Un taulard. Génial!
Tamo soupira. Étrangement, pour une journée passée au DLCEM et non sur le terrain, les minutes défilaient rapidement jusqu'à l'heure fatidique de l'arrivée de ce Dewei Law. Inutile de faire l'effort de mémoriser son nom, avec un peu de chance, elle n'aurait jamais à travailler avec. Sérieusement, ils n'avaient trouvé qu'elle pour jouer les guides touristiques? Un gars sorti de prison en plus! Cette réflexion lui tira un nouveau soupir. Elle avala une dernière tasse de café avant de se rendre au rez-de-chaussée du bâtiment où se trouvait l'accueil. Synchronisation parfaite: Tam put voir arriver le fameux Dewei, avec son accompagnateur qui ne tarda pas à s'eclipser. La belle brune regarda quelques secondes la main tendue de son interlocuteur avant de daigner la lui serrer avec une poigne assurée et non retenue.
-On ne peut rien vous cacher, se contenta-t-elle de répondre lorsqu'il évoqua son nom avant de se présenter. J'imagine qu'on vous a dit ce que vous aviez à savoir... on vous a donné votre badge? Sans badge, vous n'entrez pas.
Sans attendre la réponse, elle tourna les talons, époussetant machinalement sa veste de tailleur, et se rendit à l'ascenseur. Elle passa son badge dans un lecteur et approcha ses yeux pour un scanner rétinien. L'ascenseur s'ouvrit, il y pénétrèrent et Tam apuya sur le bouton 7. Quand les portes se rouvrirent, elle rompit le silence.
-Cet étage est consacré aux bureaux. Chaque agent en a un, qu'il soit agent de terrain, de liaison, infiltré etc... là c'est le mien, marmonna-t-elle en espérant qu'il n'aurait pas la désagréable idée de venir l'importuner ultérieurement.
Elle traversa la pièce composée de box renfermant des bureaux, et de portes derrière lesquelles s'en trouvaient d'autres, avant d'arriver à un box vide.
-Voici le vôtre. Provisoire ou non, j'en sais rien, et je m'en fous.
Puis, elle reprit sa marche en sens inverse vers l'ascenseur.
-Au deuxième sous-sol, le parking avec les voitures de fonction. On vous en a assigné une ? Au premier sous-sol, la salle de tir. Au troisième, la salle de sport où tous les agents peuvent s’entrainer. Au cinquième étage, vous trouverez nos petits génies, ou les savants fous, comme vous préférez, qui nous fabriquent des prototypes d’armes. Il vous faudra un flingue avec des balles spéciales. Il vous en a parlé ?
Ce type était un ancien flic, il savait donc tirer, mais il avait passé cinq années derrière les barreaux, et mêmes les meilleurs avaient besoin de s’entrainer. De toutes façons, faire confiance et confier une arme à quelqu’un qui sortait tout juste de prison ne semblait pas une chose très judicieuse d’après Tamara. Mais bon, elle ne s’occupait pas du recrutement, et heureusement d’ailleurs, car cela impliquait de rencontrer des gens toute la journée, leur parler et les évaluer. La plaie ! Tam avait besoin d’action pour se défouler, et les jours passés au bureau étaient les pires, pour elle. Elle appuya sur le bouton 2.
-Il faut qu’on fasse faire vos empreintes rétiniennes.
L’ascenseur s’ouvrit sur une paire d’agents en blouses blanches qui semblait les attendre.
-Au fait, je suis sensée être votre baby-sitter jusqu’à quelle heure ? lança-t-elle alors que les deux scientifiques prenaient en charge Dewei.
Cette journée promettait d'être casse-pieds au possible.
-Bon, je crois que vous en avez pour un moment. Quand vous aurez fini, si vous avez des questions, je serai à la salle de sport. Si vous avez faim, la cafèt’ est au premier. Avec l’infirmerie. C’est toujours utile à savoir…
Elle tourna les talons après avoir souri à sa dernière phrase.
L’agent Lond avait troqué son élégant tailleur gris contre une tenue de sport moulante et noire. Ses cheveux étaient relevés en queue de cheval, et elle s’affairait à cogner dans un sac en cuir avec hargne et ferveur, ses mains étant protégées dans des gants de boxe. Les coups de poings et coups de pieds fusaient et se succédaient à une allure qui démontrait une certaine pratique. Reprenant à présent son souffle en retenant le sac, elle entendit qu’on l’avait rejointe dans la pièce. Elle se retourna en s’essuyant le front du dos du poignet.
Sujet: Re: Comité d'accueil (Tamara, terminé) Mer 20 Jan - 23:00
Comité d'accueil
Ft. Tamara & Dewei
Dewei détestait ouvrir les présentations. En engageant une conversation, vous vous mettez en position de faiblesse, à la merci de votre interlocuteur. Vous lui offrez sur un plateau le choix et le plaisir de vous ignorer ou non. Un luxe que l'ancien flic préférait avoir plutôt que de subir. Ici, il n'avait pas le choix. Il était le 'petit nouveau' et devait preuve de bonne volonté et il le regretta durant les quelques secondes où il resta la main tendue comme un idiot avant que l'agent Lond ne daigne lui rendre sa poignée de main. En un instant, l'Asiatique sut qu'il était une corvée pour la demoiselle chargée de lui faire visiter les lieux. En tout cas, s'il en avait douté, la suite balaya définitivement le peu de soupçons restant. "On m'en a donné un provisoire." Répondit-il docilement.
Déjà, sa guide tournait les talons sans avoir attendu sa réponse. La nouvelle recrue suivit le mouvement en sortant son badge temporaire qu'il avait coincé dans son paquet de cigarettes pour ne pas l'égarer et le passer à son tour dans le lecteur. Il sera plus respectueux avec le badge officiel, c'est certain. Malgré un accueil des plus froid, il appréciait le fait d'aller directement à l'essentiel. En plus, ces présentations avaient le mérite de mettre les choses au clair ou, plutôt, de confirmer ce qu'il redoutait. Qu'avait-il imaginé ? Qu'il serait accueilli à bras ouverts ? Il était prévisible que l'étiquette d'ex-taulard allait lui coller à la peau pendant un certain temps. Techniquement, Dewei était resté en prison plus longtemps qu'il n'avait servi du bon côté de la loi. Sans l'aide du DLCEM, il y aurait croupi pendant cinq années de plus. Rien que pour cela, le département aura son éternel respect et sa fidélité quels que soient les ordres qu'il recevra. Il n'était pas obligé de sympathiser avec les autres agents. Le silence lui convenait.
Lorsqu'ils furent arrivés, son guide brisa le silence pour une présentation sommaire de l'étage. Dewei se contenta de lancer un coup d'œil en direction du bureau de Tamara sans faire de commentaire en continuant de suivre docilement son guide. Par contre, il ne se priva pas de lancer un : "Charmant." Avec sarcasme, devant la description très personnel du bureau pour l'instant vide qui lui était destiné.
Ensuite, retour à l'ascenseur. À ce rythme-là, la visite serait pliée en une heure, grand maximum. Si c'était le cas, Dewei n'avait aucune idée de ce qu'il ferait du reste de la journée. L'Asiatique laissa cette interrogation pour plus tard. Son interlocutrice était devenue soudain très bavarde en résumant le contenu des différents étages. Il nota mentalement la fonction du troisième étage. Nul doute qu'il se rendrait très souvent à cet endroit. Ensuite, la conversation s'orienta vers l'armement.
"Brièvement. J'ai hâte d'avoir une de ces merveilles." Répondit-il avec une détermination féroce.
Ces monstres avaient bousillé sa vie. Les demi-dieux avaient tracé une différence de niveau qu'il ne pourrait jamais franchir, même en s'entraînant pour le reste de sa vie. Alors, oui, dès l'instant où on l'avait briefé sur ces balles spéciales, Dewei avait nourri une certainement impatience à en coller une entre les deux yeux de l'ennemi.
Malheureusement, ce n'était pas avec une salle de tir qu'il avait rendez-vous, mais avec une bande en blouse blanche. Dewei étouffa un soupir devant le prétexte des empreintes rétiniennes, mais ne fut aucun commentaire, bien qu'il eût très envie de signaler que cette visite au deuxième étage n'était qu'une excuse pour se débarrasser de lui. Par contre, il ne se retint pas lorsqu'il fut question de savoir combien de temps l'agent Lond devait jouer les nounous.
"Toute la journée ?" Suggéra-t-il en haussant les épaules pour signaler qu'il l'ignorait.
D'accord, c'était un coup bas et Tamara avait toutes les raisons du monde d'être méfiante à son égard, mais Dewei n'était pas du genre à subir sans répliquer de temps à temps. Il ne put s'empêcher d'afficher un sourire mesquin devant la réaction de sa guide. Sa victoire ne dura pas longtemps puisque la belle agent trouva une solution pour l'abandonner auprès des blouses blanches.
"Merci, j'ai déjà donné." Répliqua l'Asiatique avec un petit sourire lorsqu'il fut question de l'infirmerie. Pas besoin d'être un génie pour deviner que ce sont les marques encore visibles sur son visage de sa dernière bagarre qui était à l'origine de cette réflexion.
Après que sa guide tourna les talons pour partir. Dewei se montra un... Comment devait-il se qualifier étant donné les circonstances ? De patient ? De cobaye ? De nouvelle recrue ? Quel que soit le nominatif de circonstance, il se montra patient et obéissant. C'était le meilleur moyen d'en finir au plus vite. Acquiescer et obéir à tout sans poser la moindre question. Dewei avait conscience de plonger dans un univers inconnu, ou, plutôt, de voir un monde qu'il pensait familier sous un jour inédit. Certaines questions demeuraient, mais, jugeant qu'il comprendrait mieux avec le temps, il préféra les garder pour lui. Il était surtout trop orgueilleux pour admettre son ignorance, d'à quel point tout cela lui semblait insensé.
Dès que tout cela fut fini, il remercia l'équipe et ne tarda pas à appuyer sur le bouton du troisième étage de l'ascenseur. Cela faisait cinq ans qu'il avait été prévu d'un matériel d'entraînement correct en continuant, néanmoins, de faire des exercices avec les moyens du bord. L'ancien flic était curieux de voir quel équipement il trouvera. Concentré sur ce détail, il en avait oublié qu'il y trouverait aussi l'agent Lond. L'Asiatique observa un instant la demoiselle en train de faire un sort au sac avec des gestes précis. Franchement surpris.
"J'ai été coopératif, çà aide à accélérer les choses." Dit-il en faisant quelques pas dans la pièce pour commencer s'attacher des protections autour de ces avant-bras puis enfiler des mitaines pour protéger également les jointures de ces mains. "Je vous dois des excuses, je ne pensais pas vous trouver réellement ici." Admit-il avec la mauvaise grâce de celui qui n'avait pas l'habitude de formuler des excuses. Il fit un mouvement de tête en direction du sac. "Si vous voulez vous défouler sur autre chose qu'un sac..." Proposa-t-il. "Je suis un peu rouillé."
Et il s'était retenu lors du dernier passage à tabac au cas où le moindre coup donné aux autres prisonniers, même pour se défendre, servent de prétexte pour retarder ou annuler sa libération conditionnelle.
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Sujet: Re: Comité d'accueil (Tamara, terminé) Ven 22 Jan - 0:48
Comité d'accueil
Ft. Tamara & Dewei
Une chose était sure, Dewei ne manquait pas d’humour. Son « toute la journée » à la question de combien de temps elle devrait le materner, arracha à l’agent Lond un petit éclat de rire ironique avant qu’elle ne reparte dans l’autre sens pour gagner seule la salle de sport. En chemin, elle repensa à son « Merci, j’ai déjà donné ». C’était vrai que vu sa mine, il avait dû bien se faire corriger en prison. Pourquoi le DLCEM aurait recruté un type pas fichu de se défendre ? Quelles étaient ses aptitudes particulières ? La curiosité commença à faire surface, mais elle aurait bien le temps d’approfondir le sujet puisque visiblement, elle était en quelques sortes condamnée à l’avoir dans les pattes toute la journée. Chacun des coups qu’elle mettait dans ce sac permettait à la jeune femme de vider cette rage qu’elle ressentait vis-à-vis des demi-dieux, et plus particulièrement l’un d’eux. Le jour où elle mettrait la main sur lui, son sort serait bien pire que celui de ce pauvre sac de cuir qui encaissait coups de poings et coups de pieds aussi bravement qu’un putching ball savait le faire. Oh oui, le jour où ce sale petit traite d’Haytham referait son apparition, il comprendrait l’étendue de la monumentale erreur qu’il avait commise en lui mentant et l’abandonnant après la tragédie qu’elle avait vécu, laissant ainsi sa pauvre mère perdre la raison, alors que sa simple présence pour lui expliquer ce qui s’était passé aurait pu la préserver de tous ces malheurs qui s’étaient abattus sur la famille Lond, alors que celle-ci avait toujours été bonne et généreuse avec les Cassidy. Oui, Tamara lui ferait payer son ingratitude, c’était sûr et certain. Elle mûrissait sa vengeance depuis plus de vingt-cinq ans maintenant. Elle s’entraînait chaque jour autant que possible pour être de taille à l’affronter. Bien sûr, elle ne se faisait pas d’illusion, ses petits muscles ne suffiraient pas à terrasser le fils de Mars. Les armes fournies par le DLCEM seraient d’une aide précieuse et indispensable. Mais savait-on jamais, il fallait être prête à parer toute éventualité.
La petite brune s’était bien défoulée pendant le laps de temps où elle avait été seule, mais cette solitude salvatrice venait d’être interrompue par le retour de son boulet du jour, à savoir le nouveau : Dewei Law. L’ancien flic asiatique arriva alors que Tam reprenait son souffle, et sembla se préparer pour la rejoindre. Apparemment, il avait été coopératif pour que les choses aillent plus vite.
-Oui, c’est une bonne méthode, répondit-elle en souriant.
Oui, elle avait souri, un vrai sourire, réellement sincère. A croire que sa petite séance de boxe l’avait défoulée suffisamment pour être assez détendue pour tolérer la présence du taulard. Et une aubaine se présenta : il voulait s’entrainer avec elle… ou plutôt, se faire botter les fesses. Tamara sourit de plus belle, d’un sourire légèrement carnassier qui lui donna un air félin.
-Eh bien, j’aurais peur de vous abîmer, mais si vous insistez.
Elle relâcha le sac de cuir, attrapa une casque qu’elle enfila et se plaça un peu plus sur le côté, en position d’attente, le temps qu’il termine de se préparer. Ses petits poings gantés prêts à en découdre, elle eut un sourire en coin.
-Et ne pas penser me trouver ici fait partie des excuses que vous voulez me présenter ?
Tam laissa échapper un petit rire.
-Vous avez de drôles de façons de présenter des excuses vous. D’ailleurs, pour quel motif ?
Sautillant sur place, d’un pied sur l’autre, elle continua entre deux souffles.
-Ce n’est pas de votre faute s’ils oublient toujours que je préfère être seule.
Elle attendit qu’il soit assez proche pour lui mettre un coup sur l’épaule avant de se remettre en garde, toujours en sautillant pour garder au chaud ses muscles et articulations. Elle se tenait prête à toute attaque de la part de son adversaire, souple sur ses chevilles, l’œil attentif à chacun des mouvements de Dewei. Elle se rapprocha, toujours aussi agile, lui remit un coup pour attirer son attention ailleurs, et lui fit une prise en glissant son pied derrière le pied d’appui de Dewei et le faucha pour le faire tomber à la renverse. Tam recula en sautillant et en soufflant.
-Allez, debout ! On vous apprend quoi en taule ? Allez !!
Mademoiselle Lond essayait de provoquer le petit nouveau, d’une part pour voir ce qu’il avait dans le ventre, et d’autre part pour l’inciter à ne pas se retenir sous prétexte qu’elle était une femme. En général, ses collègues masculins ne voulaient pas s’entraîner avec elle à cause de ça… et aussi parce que nombre d’eux s’étaient mangé une dérouillée magistrale, ayant ensuite prétexté qu’ils avaient retenu leurs coups par galanterie. Ceci l’ayant profondément agacée, et confortée dans son avis primaire que côtoyer d’autres personnes ne lui apportait rien, Tam avait continué à s’isoler. Au moins, elle avait essayé. On ne pourrait pas lui reprocher de l’avoir rien fait pour se sociabiliser. De toute façon, elle mettait toujours bien vite des barrières et de la distance avec toute personne qui tentait de fraterniser. S’attacher, se lier d’amitié, ça n’apportait rien de bon. On finit toujours par avoir le cœur brisé, par être déçu, par découvrir qu’on nous a menti… Non, il valait mieux ne faire confiance qu’à soi-même, c’était bien plus prudent, bien moins destructeur. Tam avait déjà payé les pots cassés d’une amitié quasiment fusionnelle qui s’était soldée par une séparation cuisante dont son cœur souffrait encore, même si elle ne voulait pas l’avouer. La fierté était quelque chose de fort, un tempérament dont la jeune femme avait bien du mal à se défaire.
-Alors, pourquoi vous êtes là ? Je veux dire, c’est sans doute pas votre capacité à tenir sur vos deux jambes qui a attiré le DLCEM à vous.
Elle continuait à le taquiner, il y avait fort à parier que la revanche de son désormais nouveau collègue serait terrible, mais Tam restait néanmoins sur ses gardes, habituée à esquiver.
Il avait connu pire en matière d’accueil. Au moins, il n’avait pas reçu les habituelles plaisanteries sur l’ironie de porter un nom signifiant Loi en anglais alors qu’on avait fait un séjour derrière les barreaux. Ces boutades-là, il y avait eu droit lorsqu’il était entré dans la police et quelques remarques sur ce sujet avaient filtré durant son séjour en prison, souvent dit avec un sourire ironique mauvais, comme si la plaisanterie était trop tentante pour renoncer à la répéter encore et encore. Ici, il n’avait eu droit qu’à une certaine froideur parfaitement compréhensible. Comme tout petit nouveau qui se respectait, il allait devoir faire ces preuves. Honnêtement, sa priorité n’était pas de se faire apprécier. Pas quand on vous apprenait qu’il existait un moyen de tuer ces demi-dieux qui vous avaient pris de haut durant une grande partie de votre enfance.
Sa guide imposée l’avait laissé au moins des scientifiques du DLCEM pour prendre ces empreintes rétiniennes et d’autres formalités de ce style. Après s’être plié à la procédure, Dewei se rendit à la salle d’entraînement, curieux de voir le matériel du Département. Les stands de tir l’avaient également intrigué. Cela faisait cinq ans qu’il n’avait plus tenu une arme. Il devait certainement être plus urgent de retrouver ces marques dans ce domaine, puisqu’il avait pu tout de même garder une certaine forme physique durant son incarcération en s’entraînant avec les moyens du bord. S’il choisit le troisième étage, c’est parce que l’existence de munition spéciale capable de tuer la vermine mythologique lui semblait encore un concept trop étrange à pleinement assimilés. Il se demandait à quoi pouvait ressembler les armes capables d’un tel prodige et jugea que cette réponse pouvait attendre. Tandis qu’un sac de cuir ou des haltères ne pouvaient cacher aucune malice. Venant de retrouver sa liberté, Dewei avait besoin de chose simple pour commencer. Retrouver ces marques petit à petit.
Il fut surpris de voir Tamara occupé avec le sac de sport. Il est vrai que l’agent lui avait dit qu’il la trouvait là, mais, honnêtement, l’Asiatique avait cru à un prétexte pour s’éclipser au plus vite. Il fut tellement surpris de s’être trompé qu’il formula des excuses en se préparant, chose très rare chez lui.
« Quelques bleus de plus ou de moins ! Ici, au moins, je pourrais rendre les coups sans avoir peur que çà remette ma liberté conditionnelle en question. » Répondit-il lorsque Tamara signala avoir peur de l’abîmer.
Puis, ces excuses maladroites furent remises sur le devant de la conversation. Avec attention, Dewei continuait de fixer ces protections pour ses mains et ces bras, mais il esquiva un sourire ironique devant le rire de Tam. C’est vrai que répéter ainsi, sa phrase sonnait absurde.
« Hé bien, vous savez, les Chinois sont des gens bizarres. » Répliqua-t-il avec un humour et une autodérision qui ne lui ressemblait pas. Il haussa les épaules en s’avançant. « Disons que je vous ai jugé un peu trop rapidement. »
Dewei prit position. Le pied et le bras droit en avant, le talon gauche légèrement levé, les mains tendues au lieu d’avoir les poings fermés. Une position qui trahissait des années d’apprentissage du kung fu. Un art martial qu’il avait appris depuis enfant, même après avoir reçu des notions de self-défense ou de boxe durant son temps du bon côté de la loi, on revenait toujours à ces racines. Lui restait immobile à attendre une attaque alors que sa partenaire restait sans arrêt en mouvement.
Après avoir observé son adversaire improvisée, il s’avança pour tenter une brise. À la fois souple et rapide, Tamara esquiva son mouvement tout en lui donnant un coup à l’épaule. Dewei serra les poings et changeant de position, prenant appui sur son pied gauche plutôt que le droit. En prison, il avait perdu l’habitude des combats à un contre un. Le kung fu était un sport basé sur la défense et non l’attaque, les techniques apprises depuis ces huit ans avaient été fort utile face à plusieurs adversaires ou les gestes agressifs ne manquaient pas. Dans ce cas présent, il devait prendre l’initiative. Sa deuxième tentative échoua et, avant qu’il ne comprenne que le coup porté était une ruse destinée à attirer son attention ailleurs, Tamara lui faucha les jambes. L’Asiatique serra les dents pour ne pas émettre un grognement lorsqu’il tomba à la renverse. Sa douleur aux côtes se réveilla, saccadant un instant sa respiration. Devant la remarque de son adversaire au sujet de ce qu’il aurait appris en taule, il tapa furieusement du poing sur le sol, plus en colère contre lui-même qu'envers Tam. Quelle honte d’être dans cet état après une seule attaque !
« J'ignorais que ce combat était un interrogatoire. » Lança-t-il, visiblement irrité d’avoir été mis aussi facilement à terre.
Dewei vit rouge pendant un instant et, restant à terre, il fit un balayage au sol puis se servit de son élan pour se relever et administrer un deuxième coup de pied retourné avec son autre jambe en visant au niveau du visage. Tamara semblait être une vraie anguille, se glissant toujours hors de portée même si l’Asiatique eu la satisfaction de constater que son deuxième coup de pied avait failli faire mouche, frôlant la protection que Tam portait autour de sa tête. La nouvelle recrue fit prestement deux pas en arrière avant que son adversaire ne puisse en profiter pour le déséquilibrer à nouveau.
« Peut-être parce que j'ai aidé à localiser un nid de ces vermines ou que je peux voir à travers ce que vous appelez la Brume. Honnêtement, je m'en fous du pourquoi. On m'offre une chance de détruire ces saletés qui ont bousillé ma vie ! » Tout en parlant, Dewei enchaînait les attaques, imposant petit à petit son rythme. Il plaçait un coup-de-poing ou de pied quasiment pour chaque mots prononcés. Ces attaques devenaient de plus en plus violentes à mesure qu'il vidait son sac. Puis l'Asiatique fit un coup peu régulier en feintant un coup de genou pour, au final, marcher sur le pied de Tamara, stoppant ainsi son sautillement pendant un instant. Un instant bref mais suffisant pour sa prochaine attaque. Paume en avant, il frappa son adversaire au niveau du ventre avec ces deux mains et de toutes ces forces, au même instant, il relâcha sa prise sur le pied pour augmenter les chances de déséquilibre. « C'est ce qu'on apprend en taule. » Commenta-t-il en mettant l'accent sur le terme qu'avait choisi l'agent quelques instant plus tôt.
Bien sûr, il n'avait pas été entièrement honnête dans ces motivations. Même si sa famille l'avait renié à cause du procès, Dewei restait un Law et c'est pour cela qu'il avait signé au DLCEM. On lui avait martelé depuis sa plus tendre enfance que les Law devaient faire de grandes choses. Le nom de famille primait sur l'individu. Qui avait-il de plus grand que de mettre un terme au monde mythologique ?
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Sujet: Re: Comité d'accueil (Tamara, terminé) Mar 26 Jan - 1:51
Comité d'accueil
Ft. Tamara & Dewei
Dewei devenait un peu plus bavard, ce n’était pas difficile comparé au peu de paroles qu’il avait eu l’occasion de prononcer en compagnie de sa guide improvisée. Tam releva sa remarque concernant le fait de ne pas être à quelques bleus-près, ce qui lui fit pencher la tête de côté avec un petit rictus amusé lorsqu’il ajouta pouvoir rendre les coups sans risquer sa liberté conditionnelle. Elle eut un sourire ironique lorsqu’il déclara que les chinois étaient des gens bizarres.
-Pas autant que les geeks… mais les geeks chinois sont les pires, je vous l’accorde, ajouta-t-elle en souriant.
Alors qu’elle était prête, il ajouta qu’il l’avait jugée trop rapidement.
-Ah parce qu’en plus vous m’avez jugée ? demanda-t-elle pour le taquiner. Et qu’avez-vous pensé ?
Ce fut sans attendre la réponse qu’elle l’avait mis par terre, ce qui, visiblement, l’avait fortement agacé. Cela se comprenait, Tam non plus n’aimait pas perdre. Tout en restant souple sur ses articulations, l’agent Lond observait son adversaire et ses réactions. Son souffle avait visiblement été coupé quelques secondes. Pourtant, ce n’était pas la force du coup qu’elle avait mis qui avait pu produire cela. Etait-ce une ancienne blessure ? Peut-être souffrait-il encore de certains mauvais traitements en prison ? Tam ne voulait pas qu’on l’accuse de déjà foutre à l’infirmerie les nouveaux. Il se relava et attaqua à son tour. Elle esquivait ses premières attaques au mieux. Il était clair qu’il avait une formation en arts martiaux, cela s’était remarqué à la position première de ses mains, non pas poings serrés, comment pour un match de boxe ou une bagarre ordinaire, mais les doigts tendus et serrés, comme au karaté. Elle eut un sourire en coin lorsqu’il employa le terme « interrogatoire ». La petite brune était curieuse, et c’était une qualité pour ce genre de métier. Elle haussa les épaules.
-Si vous ne voulez pas parler, dites-le, mais ici, on vous en posera des questions…
Tout aussi souple qu’elle l’était, l’asiatique parvint à frôler le casque de Tamara avec l’un de ses coups de pieds. Celle-ci était désormais en position défensive, tâchant d’esquiver aussi bien que possibles les parades de son adversaire. Mais celui-ci devenait de plus en plus rapide, ce qui lui plut, d’ailleurs. Se pouvait-il qu’elle ait enfin trouvé un adversaire à sa mesure ? Il avait à présent reculé, et elle fut surprise de l’entendre dire qu’il voyait à travers la Brume. Elle aussi était pourvue de ce don. Les personnes en étant dotées étaient rares, et au DLCEM, les agents devaient se munir de lunettes spéciales pour pouvoir avoir les mêmes facultés. En énonçant donc cette raison et ses motivations, Dewei devenait un véritable guerrier et assenait coups sur coups à sa belle adversaire qui avait de plus en plus de mal à les parer. Cependant, elle ne quittait pas des yeux ceux de l’agent Law. Voulant esquiver un coup de genou, elle ne sentit pas venir le coup bas : il lui écrasait le pied fermement, l’empêchant ainsi de se dérober. Cette sensation était d’ailleurs désagréable, et Tam pinça les lèvres pour ne pas laisser échapper un gémissement de douleur. Elle n’eut pas le temps de retenir les paumes de Dewei qui vinrent la frapper dans les abdominaux, qu’elle avait contractés juste à temps, ce qui, une fois qu’il eut relâché la pression qu’il exerçait sur ses orteils, la propulsa en arrière. En se faisant éjecter, elle ne manqua pas de lui mettre un coup de son pied libre dans l’avant bras, avant de se retrouver à son tour au sol. Elle l’entendit ponctuer sa chute d’un « c’est ce qu’on apprend en taule » avec une certaine insistance sur le dernier mot. Tam eu un sourire amusé et se retrouva sur pieds en un rien de temps, faisant un mouvement de levier avec ses jambes et s’aidant de ses mains pour se lancer en avant. Se retrouvant ainsi sur ses orteils, elle sentit que ceux du pied droit avaient bien morflés. Mais c’était le jeu. Souriant toujours, elle reprenait son souffle.
-Eh bien, on en apprend de belles, effectivement. Vous avez une certaine rage, ça vous aidera, c’est sûr.
Elle souffla et se repositionna.
-Alors, qu’est-ce qu’elles vous ont fait, ces vermines, pour bousiller votre vie ?
Tam ne pouvait que comprendre. Elle était dans la même situation, ses motivations étaient les mêmes que celles du petit nouveau. Du coup, il lui paraissait déjà un peu moins antipathique. En plus, il n’avait pas peur de combattre face à elle, il ne retenait pas ses coups et n’hésitait pas à la balancer à l’autre bout du ring, ce qui changeait des autres agents qui se comportaient comme des mauviettes. Bon, il fallait dire que beaucoup d’entre eux préféraient faire de la muscu ou s’entrainer au tir. Et quand ils faisaient de la lutte ou d’autres sports physique à un contre un, c’était toujours entre adversaires du même gabarit. Rares étaient les femmes qui participaient.
Le faire parler sur ses motivations, son passé, ses ambitions, permettait à Tam d’être sure qu’il n’ait pas le temps de lui poser des questions sur elle. L’agent Lond détestait parler d’elle et de son passé. Pour ses collègues, c’était une femme très mystérieuse. Seuls ceux qui l’avaient engagée connaissaient ses réelles motivations et son passé. Les autres agents ignoraient tout d’elle. Et si certains mâles avaient essayé de la draguer, aussitôt qu’ils avaient voulu en savoir plus, elle les avait balayés du paysage, leur faisant montre de son charmant caractère et leur faisant comprendre que ce n’était plus la peine d’insister ou d’espérer quoi que ce soit. De toute façon, la belle brune n’était pas du genre à s’attacher. Les seules personnes pour qui elle avait encore de l’Amour et de l’affection, c’était ses parents. Son père, elle ne le voyait pour ainsi dire plus. Ils s’appelaient de temps en temps, pour les grandes occasions. Quant à sa mère, elle était dans une chambre d’institut psychiatrique, murée dans son silence parfois entrecoupé de délires que personne ne comprenait. Les gens qu’elle aimait étaient loin et elle ne leur parlait que rarement. C’était sans doute mieux ainsi, elle pouvait mieux se concentrer sur son travail et sa quête secrète : retrouver Haytham Cassidy pour qu’il rende la raison à sa mère.
Sujet: Re: Comité d'accueil (Tamara, terminé) Mer 27 Jan - 22:30
Comité d'accueil
Ft. Tamara & Dewei
Dewei n'aimait pas parler de son passé. C'était encore trop tôt. Les plaies n'avaient pas encore cicatrisé. Combien de fois avait-il raconté la vérité ? On l'avait à chaque fois traité de taré. C'est vrai, il était peu probable qu'on le prenne pour un dingue, ici, puisqu'on savait la vérité. Pourtant, l'ancien flic ne pouvait oublier les sourires polis et crispés de sa sœur lors de ces visites et de redouter de retrouver ce genre de réaction chez les autres. Le pire était son regard, parfois triste parfois compatissant. Pauvre grand frère qui avait craqué sous la pression. Il avait espéré repartir de zéro au DLCEM et l'accueil peu chaleureux de sa guide avait eu le mérite de mettre les choses aux claires concernant cette illusion. Même durant ce combat improvisé, l'agent Lond le lui rappela : ici, on allait lui poser des questions. Lui-même se voyait toujours comme un flic, comme un Law, puisqu'il n'avait rien fait de mal. Bien qu'il fût devenu un traître pour ces anciens collègues et un paria pour sa famille, il continuait de penser ainsi et il avait cru que ces futurs confrères en feraient de même.
L'Asiatique s'en voulait d'avoir été aussi naïf, tout comme il ragea intérieurement d'avoir été mis aussi rapidement et facilement au tapis. Il quitta sa position défensive afin d'essayer d'imposer son rythme. Chose qu'il arriva petit à petit à faire alors qu'il commençait à retrouver ces marques. Tandis qu'il augmentait le rythme de ces attaques, il déballa son sac concernant les éventuelles motivations ayant poussé le DLCEM à le sortir de prison. Dewei devait bien avouer qu'il ne s'était pas posé la question. Peut-être était-ce parce qu'il voyait à travers cette fameuse Brume ou parce qu'il avait dénoncé sans regret son ancien professeur quand il avait compris qu'il s'agissait d'un satyre. Il s'en moquait du pourquoi, comme il ne tarda pas à le déclarer. Du moment qu'il tuait ces demi-dieux trop arrogant et réduisait en cendres des monstres comme ceux ayant détruit sa vie, peu importe pourquoi le Département était venu le chercher.
À mesure qu'il vidait son sac, ses coups devenaient plus rapides et plus fort. Jusqu'à ce qu'il feinte puis écrase le pied de son adversaire pour prendre l'avantage. Il y a cinq ans, Dewei n'aurait jamais songé faire ce genre de coup bas. Il avait beaucoup trop d'honneur pour cela. Qu'il le voulait ou non, la prison l'avait changé. D'un autre côté, il y a cinq ans, il aurait sans doute refusé de combattre Tamara ou l'aurait sous-estimé sous prétexte qu'il s'agissait d'une femme. Sans attendre, il assainit un violent coup de paume au niveau du ventre à la belle agent Lond tout en relâchant sa prise sur le pied. Dewei fut impressionné que Tam eut le réflexe de lui porter un coup en chutant.
S'il avait craint de vexer son adversaire du jour avec sa manœuvre peu régulière, le sourire amusé qu'affichait l'agent Lond le rassura vite. Après la satisfaction de mettre Tamara à terre était venu une pointe de remords de ne pas réussir en suivant les règles. Un sentiment qu'il balaya vite puisque son adversaire ne semblait pas lui en tenir rigueur. Dewei resserra sa garde, demeurant silencieux alors que son interlocutrice lui glissa que cette rage lui sera utile. Il préférait réfléchir à ses prochains mouvements que d'entretenir le dialogue. Pourtant, ce qu'il avait appelé avec ironie un interrogatoire semblait continuer.
"Une histoire tellement longue que je ne serais pas par où commencer." Répondit-il en comblant rapidement la distance entre lui et son interlocutrice pour tenter un nouveau coup de paume vers le haut en visant le menton. Ensuite, il profita de l'esquive de son adversaire pour saisir son poignet, mais, avant qu'il ne puisse s'en sortir pour une prise, Tamara se déroba de nouveau.
Par sa réponse laconique, Dewei trahissait le fait qu'il répugnait d'en parler. Quoi qu'il ne mentît pas vraiment. Comment expliquer à une étrangère le concept archaïque que respectait sa famille ? C'était avec cette éducation stricte que tout avait commencée. Qu'il s'était retrouvé dans ce club d'arts martiaux servant de point de rechercher à un satyre pour débusquer les sang-mêlés. C'est là qu'il avait rencontré Frank, le demi-dieu qui l'avait humilié en déclarant qu'il n'avait rien de spécial, qu'il ne serait jamais à son niveau même en s'entraînant le reste de sa vie. Le simple fait d'y penser le faisait bouillir de rage. Cette humiliation était à l'origine de tout. L'ancien flic se concentra sur le combat, esquive et attaque se mélangeait avec rapidité, lui demandant toute sa concentration.
Dewei esquiva un coup avec un pas en arrière puis arriva à placer deux tranchants de la main aux tempes de Tamara. Un geste inutile vu, la protection de son adversaire. Un autre point qui changeait par rapport aux luttes derrière les barreaux. Dewei s'était protégé les avant-bras, mais avait négliger de mettre la même protection à la tête que sa guide, n'ayant plus l'habitude de sentir ce contact.
"J'étais en filature." Finit-il par raconter, le souffle court à cause des échanges de coups.
L'Asiatique n'était toujours pas motivé à raconter son passé. Cependant, il devait admettre que Tamara avait raison. Puisqu'on allait lui poser la question, à défaut de tout raconter, il pouvait au moins dissiper le doute concernant son ancien statut de prisonnier.
"Il y avait... Un petit groupe... J'accumulais des preuves pour un dossier." Dewei coupait son récit par intermittence, le temps de reprendre son souffle ou de placer un coup. "Soudain, un... Monstre débarque et attaque mes suspects. J'ai vidé mon chargeur sur la bête... Rien. Un des suspects se retourne, s'étonne que je puisse voir le monstre, son inattention lui a été fatale."
Dewei sauta pour placer un double coup de pied, puis tenta un coup de pied retourné dès qu'il retoucha le sol. Suivit d'un autre. Puis d'encore un autre. Ensuite, il esquiva un petit bond en arrière avant que Tamara n'essaye de faucher sa jambe d'appui et poursuivit son histoire. "Quand les renforts sont arrivés. Ils ont trouvé les douilles de mon arme, un mort et moi... Complètement sous le choc... Qui parlait de monstre. Les conclusions furent rapides." Il ne put s'empêcher d'être ironique dans sa dernière phrase et c'est avec cette même ironique qu'il continua tout en se remettant en garde. "Alors, le DLCEM n'a pas engagé un criminel... Rassurée ?"
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Sujet: Re: Comité d'accueil (Tamara, terminé) Ven 29 Jan - 13:31
Comité d'accueil
Ft. Tamara & Dewei
Dewei reprenait du poil de la bête, ses coups étaient plus forts, plus rapides, plus nombreux. Tam aimait les défis, et cet adversaire en était un. Même si elle n’avait jamais eu l’occasion de combattre au corps à corps avec un demi-dieu, il fallait s’y préparer et pouvoir parer toute éventualité, d’où la nécessité de ces entrainements quotidien qu’elle s’imposait. Elle réussissait à esquiver ou parer la plupart des coups de l’agent Law, mais s’en recevait quand même certains, comme ce double coup à la tête qui la fit grimacer. Non pas qu’elle ait ressenti une vive douleur, loin de là grâce à la protection qu’elle portait et qui l’en protégeait, mais les coups résonnèrent dans sa boite crânienne, ce qui était une sensation hautement désagréable. Ceci raviva sa hargne et à son tour, elle prit une position d’attaque en remontant vers son adversaire, tachant d’esquiver ses coups par diverses parades avant de le laisser lui attraper le poignet, et se servir de cette prise pour à son tour se saisir de son bras et le faire basculer. Tamara s’éloigna ensuite pour le laisser se relever et reprendre son souffle. Sa langue se déliait et il laissait échapper quelques bribes d’informations sur son passé. L’agent Lond écoutait attentivement, tissant mentalement le canevas du parcours du petit nouveau, satisfaite d’en apprendre d’avantage. Elle se rendit compte qu’elle aussi, elle l’avait peut-être jugé un peu rapidement. Il n’aurait, pour autant, aucun traitement de faveur.
La fatigue commençait à se faire sentir, et pour cause, la jolie brune avait commencé à s’acharner sur son punching-ball depuis bien avant l’arrivée de l’asiatique dans la salle. Néanmoins, elle ne lâchait pas le morceau, reprenant son souffle à son tour tout en mettant un peu de distance entre Dewei et elle. Elle avait écouté son histoire, et en effet, les circonstances de son incarcération ne jouaient pas en sa faveur, du point de vue d’un simple mortel. Il avait donc passé cinq ans en prison alors qu’il était parfaitement innocent. Rien de plus frustrant. Tamara comprenait mieux sa rage à présent. Il avait de bonnes raisons, lui aussi, d’en vouloir à mort à ces vermines. Elle sourit au ton ironique qu’il avait employé. Sans doute s’attendait-il, au vu de ses cinq années derrière les barreaux, à être jugé là-dessus.
-Je vous ai peut-être mal jugé aussi, je le reconnais. Rassuré ? répéta-t-elle pour le taquiner.
Alors qu’elle s’apprêtait à repartir à l’attaque, la porte s’ouvrit et deux agents entrèrent.
« T’as monopolisé cette salle assez longtemps, Lond ! » lança l’un des deux hommes. « Et puis va pas amocher le nouveau tout de suite ! On a vu mieux comme comité d’accueil ! Excusez-la, ajouta-t-il à l’attention de Dewei, les rapports humains, c’est pas son truc. »
Tam leva les yeux au ciel et s’approcha de son sac de sport posé en lisière du tatami pour en sortir une petite serviette qu’elle passa derrière sa nuque.
-Mille excuses, je pensais que ta petite séance de gonflette durerait plus longtemps, au vu du boulot qu’y a !
D’un signe de tête, elle invita Law à la suivre.
-Je vous montre la piscine ?
Sa serviette autour du cou, le sac avec ses affaires sous le bras, la petite brune traversa le couloir, suivie de Dewei.
-Faut pas faire attention à ces deux idiots. Ils font équipe depuis des années et se prennent pour l’élite du Département, uniquement parce qu’ils ont trouvé un repère de créatures dès leur première semaine. C’était y a au moins un siècle. Et chacun ici a fait aussi bien qu’eux, depuis.
Tam haussa les épaules avec un sourire amusé.
-C’est vraiment un truc de mecs, de toujours vouloir savoir qui a la plus grosse…
Ils arrivèrent au bout du couloir, et l’odeur de l’eau chlorée commençait à se faire sentir, trahissant la présence de la piscine. L’agent Lond poussa la porte qui s’ouvrit sur deux rangées de vestiaires et cabines de douches.
-Si vous n’avez pas de maillot, il y en a dans le distributeur au fond de l’allée.
Le DLCEM était vraiment bien équipé pour entrainer ses agents au mieux. Etre sur le terrain faisait parfois appel à des ressources physiques importantes, et il fallait y être préparé. Tamara entra dans l’un des vestiaires, se mit en maillot et prit rapidement une douche avant de ressortir pour se diriger vers le fond de l’allée où se trouvait la piscine. Au moins, elle n’avait pas totalement perdu sa journée, profitant de la visite guidée pour faire son sport du jour. Elle se plaça sur un plot de départ et plongea dans le bassin avant d’entamer un crawl à une allure plutôt soutenue. Une fois sur le retour, elle s’arrêta au rebord pour chercher du regard l’agent Law. La piscine était vide pour l’instant. L’agent de terrain en profita pour refaire une longueur, plus tranquille cette fois, avec un dos crawlé. Elle regardait défiler le plafond sous ses yeux, se demandant si ses recherches la mèneraient quelque part, si un jour elle retrouverait Haytham Cassidy qui lui avait pourri la vie ainsi que celle de sa mère. Sa chère maman qui perdait la raison un peu plus de jour en jour, et pour qui les médecins n’avaient aucun espoir de rémission. Cette idée lui tira un pincement des lèvres et un froncement de sourcils. Il était insupportable pour elle de se dire que du jour au lendemain, sa vie parfaite avait basculé, alors que tout allait si bien dans le meilleur des mondes. Elle aurait mille fois préféré ignorer tout ce qui se passait, ceux qui ne savaient pas étaient sans doute plus heureux, insouciants. Etait-ce réellement mieux ? Que se serait-il passé si aucun monstre ne les avait attaqués, ce fameux jour d’été, à peine quelques mois avant son douzième anniversaire ? Hay lui aurait-il un jour avoué la vérité sur sa véritable nature ? Sa pauvre maman Eileen Cassidy serait-elle encore en vie ? Auraient-ils continué à tous former une sorte de famille unie ? Ou tôt ou tard quelque chose serait-il venu ternir le tableau idéal ? Toutes ces pensées furent interrompues par l’arrivée au rebord opposé. Tam fit demi-tour et nagea jusqu’à son point de départ.
Cela pouvait sembler ironique, mais ce combat lui procurait un certain sentiment d'apaisement maintenant qu'il avait pu vider son sac. Il y avait une sorte de simplicité relaxante dans un affrontement en un contre un. Lorsqu'il s'entraînait seul, Dewei sentait toujours le poids des attentes familiales peser sur ces épaules, un poids qui s'intensifia à chaque nouveau membre de la famille venant s'ajouter. Il devait tout réussir, s'efforcer de faire parfaitement chaque gestes, les répéter mille fois jusqu'à les connaître sur le bout des doigts, jusqu'à en avoir les muscles qui brûlent de douleur et, même ainsi, cela ne semblait jamais suffisant. Maintenant qu'il savait le monde peuplé d'être à moitié divin, cette sensation ne semblait pas prête de disparaître. Tandis que dans un combat, seul l'adversaire comptait et Tamara offrait assez de résistance pour qu'il puisse lâcher sa rage sans craindre les conséquences. Elle savait prendre les coups et riposter au point de le faire tomber. L'Asiatique n'aurait pu rêver mieux comme premier affrontement après avoir fraichement retrouvé sa liberté grâce au DLCEM.
Devant le 'rassuré' tout aussi ironique que le sien, Dewei esquissa également un sourire et leva un peu plus sa garde comme pour signaler à son adversaire qu'il était prêt pour la suite. Il aurait aimé jusqu'à attendre qu'un des deux cèdent ou bien que la fatigue impose une interruption. À la place, se fut l'arrivée de deux autres agents qui brisa le silence relatif de la salle d'entraînement. D'avance, il savait que la présence de spectateur allait le déconcentrer, mais les premières paroles échangées lui signalèrent que cette interruption sonnait surtout la fin de ce combat improvisé.
"Cela nous fait un point commun." Répliqua-t-il lorsque l'individu signala que les rapports humains n'étaient pas le point fort de l'agent qui lui avait servi de comité d'accueil.
Dewei baissa sa garde à regret et recula d'un pas pour faire de la place aux nouveaux arrivants ou plutôt à leurs gigantesques égaux. Pendant une horrible seconde, l'ancien flic avait baissé les yeux. Une attitude passive qu'il avait adoptée en prison pour éviter les bagarres inutiles avec les personnes fortes en gueule. Il se ressaisit vite, mais fut visiblement contrarié d'avoir cédé à un réflexe qui n'avait pu lieu d'être. Tout comme il était contrarié de voir ce combat fini sans réel vainqueur à cause de l'arrivée des deux bavards.
Visiblement, il n'était pas le seul puisque sa guide leva les yeux au ciel. Après avoir lancé une réplique bien sentie aux intrus, Tamara lui parla de la piscine. Sur le moment, Dewei ne put cacher sa perplexité.
Il ignorait s'il était victime d'une blague qu'on faisait à tous les petits nouveaux ou si le Département avait réellement investi dans une piscine pour l'entraînement de ces employés. Néanmoins, il suivit docilement son guide du jour sans adresser le moindre mot supplémentaire aux deux agents de terrain. Ce n'était peut-être pas le meilleur comportement à avoir envers ces aînés, mais sur le moment, Dewei s'en moquait. Afin de ne pas ruminer éternellement cette interruption irritante, l'Asiatique essaya de se concentrer sur les paroles de Tamara. "J'ai connu ce genre de types au commissariat." Commenta Dewei en acquiesçant devant la description peu flatteuse. "Je suppose que certaines personnes ne changent pas, qu'il s'agisse d'arrêter des petits voyous ou des créatures mythologiques."
Ensuite, il racla poliment la gorge lorsque sa guide continua ces commentaires au sujet des 'mecs', signalant discrètement qu'il entrait dans cette catégorie bien qu'il ne put cacher un sourire amusé à son tour.
Le mystère de la réelle existence d'une piscine entre les murs du DLCEM n'en resta pas un longtemps, car, à peine était-on arrivé au bout du couloir qu'on pouvait sentir l'odeur de l'eau chlorée si caractéristique. Dewei n'en revenait pas. En entendant le petit discours de la personne qui l'avait tiré de prison, il avait eu conscience que le Département se pliait en quatre pour offrir le meilleur, mais... De là à avoir une piscine privée ? Cela semblait tout aussi irréaliste que cette histoire de munition spéciale pour les monstres. Pourtant, l'un et l'autre semblaient réels.
Après un dernier coup d'œil circonspect à sa guide lorsqu'elle évoqua le distributeur de maillot, mais garda le silence avant de rentrer à son tour dans un des vestiaires. Retirer ces vêtements fut plus lent que prévu. Lorsqu'il faisait un geste trop ample (au moment de défaire sa chemise, par exemple), certaines blessures se rappelèrent à son bon souvenir comme pour lui signaler qu'il n'aurait pas dû recommencer à se battre aussi tôt. Dewei grimaça, mais fit de son mieux pour ne pas émettre une protestation, même étouffée. Il dut faire des pauses, le temps que la douleur se calme. Être aussi lent et fragile l'irritait.
Finalement, après s'être servi au destributeur au fond de l'allée comme suggéré par Tamara, il put rejoindre la piscine. Lui qui n'aimait pas s'excuser allait devoir encore reformuler des excuses, car il voyait bien que son petit tour dans les vestiaires avait mis plus de temps que prévu.
"Désolé pour l'attente."
Maintenant qu'il était torse nu, il n'y avait plus rien qui cachait les nombreux bleus qui constituaient le dernier 'cadeau' de ces compagnons de cellule. Cela retenait plus l'attention que les muscles trahissant le fait que, même derrière les barreaux, Dewei avait continuait de s'entraîner autant que possible.
Il entra à son tour dans l'eau après un petit plongeon. Dans l'entraînement spartiate qu'il s'imposait avant d'être arrêté pour un crime qu'il n'avait pas commis, l'Asiatique avait toujours négligé la piscine, préférant s'enfermer pendant des heures à la salle de gym. Mais, dans ce cas précis, il jugea que cette partie de la visite n'était inutile. Au moins, dans l'eau, ces muscles endoloris ne le feront temporairement plus souffrir. Tout de même... Il continuait de se demander l'utilité d'une piscine privée... Est-ce qu'il allait devoir également affronter des étrangetés marines dans ce nouveau travail ? Ne voulant pas risquer de poser une question idiote, il préféra taire cette interrogation ou, du moins, la formuler autrement.
"Dois-je m'attendre à d'autres surprises durant cette visite ?"
Tamara avait souri intérieurement en entendant Dewei rétorquer à leur aîné du DLCEM qu’ils avaient en commun le fait de ne pas être doués avec les humains. Au moins, l’autre imbécile n’irait pas lui chercher des noises, ce serait une chance pour Law. De toute façon, il y avait peu de chance que ces deux-là soient amenés à faire équipe étant donné qu’au DLCEM on pouvait choisir avec qui l’on voulait ou non travailler. Sauf cas exceptionnel de force majeure, bien entendu. Le petit nouveau sembla surpris qu’une piscine soit mise à disposition. Il s’agissait d’une piscine d’entrainement, pas d’un bain à remous, il devait s’en douter, mais la tête qu’il faisait était vraiment trop drôle. Tam sourit en secouant la tête tout en continuant à avancer dans le couloir. L’asiatique parla alors de ce qu’il avait vu au commissariat à l’époque où il y travaillait. Ce genre de gros lourds y faisaient aussi des siennes. A croire que dans tous les corps de métiers on trouvait des gens à l’égo surdimensionné qui passaient leur temps à rabaisser les autres. Ce genre de grossiers personnages avait le don d’agacer au plus haut point l’agent Lond. Elle esquissa un petit rire au raclement de gorge de Dewei qui lui rappelait que lui aussi appartenait à la gente masculine.
-Oh, ne vous formalisez pas, je ne mets pas tous les gars dans le même panier… y a les geeks aussi. Vous les reconnaitrez très vite. Déjà, ils ne vont jamais dans les salles de sport… Ils parlent tout seuls, ou à leur ordinateur, mais on est d’accord, ça revient au même ?
Un petit sourire amusé se dessina sur ses lèvres avant qu’ils n’arrivent à la porte qu’elle ouvrit. Elle lui expliqua succinctement l’emplacement des vestiaires, du distributeur, de la piscine au bout de l’allée, et après s’être changée, était partie faire quelques longueurs rythmées. Lorsque son premier aller-retour fut achevé, Dewei l’avait rejoint. Elle le regarda s’approcher et fut déconcertée de constatée la présence de nombreux hématomes sur son corps. Les yeux ronds, elle le regarda plonger après qu’il se soit excusé pour l’attente. Elle était bouche bée (pour une fois) et ne répondit pas toute de suite.
-C’est quand même pas moi qui vous ai fait tous ces bleus… murmura-t-elle.
Puis elle se rappela qu’il sortait tout juste de prison, et que sans doute il avait eu à faire à des caïds là-bas. Quelle horreur, Tam espérait ne jamais avoir à faire un séjour dans ce genre d’endroits. Balayant cette hypothétique perspective qui n’arriverait sans doute jamais, l’agent Lond fit quelques mouvements de brasse pour arriver au niveau de Dewei, et l’incita à la suivre.
-Ils ne vous ont pas loupés là-bas. Je suis désolée, si j’avais su, je ne vous aurais pas proposé de combattre. Voulez-vous que je vous montre l’infirmerie après ?
Avec tous les bleus qu’il avait, comment savoir s’il ne s’était pas fêlé une côte ou quelque chose du genre ? Surtout s’il s’était pris une dérouillée avant de sortir de taule. Pour une fois, Tamara culpabilisait un peu. Maintenant que l’asiatique était remonté dans son estime, elle se disait qu’elle avait été un peu dure avec lui. Ça lui faisait bizarre, d’ailleurs, elle n’avait pas l’habitude d’avoir de la considération pour ses collègues, bien que là, ce soit un bien grand mot. Disons juste qu’elle avait décidé de lui laisser le bénéfice du doute, et que jusqu’à ce qu’il prouve le contraire, elle ne le verrait plus comme un type qui ne sait rien faire de ses dix doigts. Plutôt comme un nouveau qui semblait désireux de faire ses preuves, et qui, comme tous ceux du Département, ne rêvait que d’une chose : mettre une branlée aux demi-dieux qui n’avaient rien à faire dans leur monde d’humains normaux.
Dewei demanda s’il devait s’attendre à d’autres surprises. Tam ne sut que répondre à part sourire d’un air amusé. Bon, elle devait bien le reconnaître, elle aussi, en arrivant, fut des plus étonnées de constater la présence d’autant d’équipements destinés à l’entrainement des agents. Même à l’armée, elle n’avait pas vu autant de déploiement d’efforts et de qualité.
-Je ne sais pas, tout dépend de ce qui vous surprend.
Puis, elle prit une inspiration et plongea dans les flots pour finir la longueur de bassin sous l’eau. Elle ne sortit la tête de l’eau qu’une fois au niveau du rebord opposé et se retourna pour faire face à son interlocuteur qui n’était pas bien loin.
-La natation est une excellente préparation physique, même si elle est moins violente que la boxe, mais croyez-moi, vous aurez besoin de souffle.
Elle repensa à sa dernière « arrestation » qui s’était avérée plutôt musclée et sportive, elle avait dû cavaler un moment avant d’attraper la demi-déesse, et lui tirer dessus avant de lui mettre une droite pour l’assommer et pouvoir la ramener au DLCEM. La belle brune n’avait aucune idée de ce qui était advenu de sa prisonnière. Le Département la voulait vivante pour lui poser certaines questions, et sincèrement ce n’était pas ses oignons, elle avait la certitude qu’elle n’en ressortirait pas, et c’était tout ce qui lui importait. Avec un peu de chance, l’équipe gadgets s’en servirait comme un rat de laboratoire pour tester les nouvelles armes dessus. Ce serait bien fait pour cette saleté. Elle lui avait donné du fil à retordre en plus. En y rependant, elle eut un petit sourire en coin. Rien de mieux qu’une mission rondement menée pour mettre de bonne humeur. Tam s’aida du rebord contre lequel elle s’appuya pour se donner de l’élan et repartir dans l’autre sens, sur le dos cette fois. Le dos crawlé permettait de bien muscler le dos, les bras et les jambes. Elle regardait défiler les poutres et briques du plafond à une allure constante, et lorsqu’elle vit le repère qui indiquait qu’elle était presque arrivée, elle se retourna et acheva la courte traversée avec quelques mouvements de brasse. Dewei était là aussi. La natation avait le don de détendre, aussi, après une séance de sport un peu punchy, ça faisait toujours du bien. Tamara avait pris l’habitude de venir fréquemment à la piscine lorsqu’elle n’était pas en mission de terrain.