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Sujet: Ô douces retrouvailles. (marvin&tamara, terminé) Mer 13 Jan - 0:58
O douces retrouvailles
I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way.
MarHayTam
Calme, tout semblait si calme ces derniers temps, tellement que cette quiétude avait incité Haytham à prendre le temps de réfléchir. Il lui fallait un nouveau départ et donc un nouvel appartement, l’ancien ayant été partiellement (re)décorer par deux abrutis prétendument italiens qui avaient fait l’erreur de venir chercher des noises à ce qu’on pourrait qualifier de « gars pas commode » Et c’est ce qu’il était, encore plus lorsqu’il se mettait en colère. Mais malgré l’imposante déculotté qu’il avait gentiment offert aux deux hommes de main d’une caricature de Parrain, Haytham savait qu’il devait faire profil bas au moins pendant quelque temps. C’est pourquoi il opta pour un nouveau quartier et le nouvel appart qui va avec, cela va de soi.
Sean, ami et gérant du pub dans lequel le fils de Mars exerçait ses talents de barman durant quelques soirées, tenait entre ses mains un carton et se demandit bien où le poser à présent. Haytham qui avait monté en une fois une bonne partie de ses cartons, se précipita vers son ami qui peinait à tenir l’imposant carton regroupant les souvenirs d’une vie passée. « - Laisse, je vais le prendre celui-là ! Il a une valeur toute particulière » avoua Hay à mi-mot en délestant son ami de l’imposant carton qu’il déposa sur la pille près de la fenêtre. Le propriétaire du pub s’épongea le front. L’ascenseur qui ne fonctionnait qu’une fois sur deux, ne lui avait pas rendu la tâche facile et à l’inverse de son camarade, le dénommé Sean éprouvait beaucoup plus de difficultés à grimper autant de marches avec des charges aussi importantes dans les bras. D’ailleurs, il commençait à s’en plaindre, se demandant pourquoi l’Irlandais d’origine avait opté pour l’un des derniers étages de cet immeuble au lieu de se contenter du rez-de-chaussée. Amusé par la réflexion de son ami et désireux de se faire pardonner, le brun ténébreux avança vers le frigo qu’il avait branché la veuille et en sortit deux bières. Il en balança une à son camarade en déclarant toujours sur le ton de la plaisanterie :
« -Tu ne voulais pas faire un peu d'exercice ? Et puis j'avais envie d'un peu plus de tranquillité. »
« -Hauteur n'est pas synonyme de tranquillité tu sais ! »
« - De là où je viens si ! Et puis regarde la vue, ça en vaut très largement la peine. »
Haytham satisfait de sa nouvelle habitation, observa son ami qui semblait quant à lui interloquer, ce qui ne manqua pas d'étayer la curiosité du sang-mêlé.
« -Quoi? » dit-il en délestant sa bière d'une gorgée.
« -Bah je me demandais comment tu avais fait pour monter le gros mobilier ?" » s'enquit de savoir Sean.
« - J'ai enfilé mon costume de superman, il est caché dans la penderie si tu veux le voir ! »
Sean haussa un sourcil puis éclata de rire face à la boutade. Haytham ne pouvait se targuer d'être un comique, il avait son humour bien à lui et rare était ceux et celle qui y souscrivaient, Sean faisait donc partit des « chanceux ». Les deux hommes se connaissaient depuis le retour d'Irak. Le propriétaire du pub avait d'ailleurs été l'une des premières mains tendues. Étant lui-même un ancien alcoolique, Sean n'avait pas jugé Haytham. Pour ça et pour la seconde chance dont il fut tributaire, le demi-dieu n'en était que plus reconnaissant. À n'en pas douter, l'attaque perpétrée par les humains au sein des deux colonies, n'avait en aucun cas changé la perception qu'Haytham se faisait des humains, bien au contraire, lui ne faisait pas l'amalgame et refusait de faire comme ses semblables en souscrivant à une généralité.
« -Dis autre chose me taraude ! Comment tu as fait pour avoir cet appartement ? »
« -J'avoue que ça n'est pas avec le salaire que tu me files que j'ai pu en arriver. En fait, j'ai un autre boulot qui me permet d'arrondir mes fins de mois » déclara Haytham en terminant sa bière. Sean toujours aussi perplexe, leva un sourcil, mais ne posa pas d'autre question. À son tour, il termina sa boisson et consentit à laisser son ami profiter de son nouvel appartement. Sans perdre une seconde, Haytham se précipita sur l'imposant amas de cartons qu'il déballa un à un pour faire un peu plus de place. Cette opération s'étala sur toute l'après-midi. Peu à peu, l'appartement prenait vie à la grande joie de son tout nouveau propriétaire qui redoublait d'efforts pour achever au plus vite la besogne.
Il garda le meilleur pour la fin, le fameux carton trop lourd pour un simple mortel. Avec précaution, il ouvrit donc ce carton qui contenait les souvenirs de toute une vie. Il en sortit quelques photos issues de ses différentes missions au Moyen-Orient et les quelques médailles qui allaient avec. Quelques bibelots sans intérêt, un voir deux livres... A force de fouiller, Hay trouva enfin ce qu'il cherchait. Du tréfonds de son carton, il sortit un épais album contenant un nombre conséquent de photographies. Le demi-dieu finit par s'assoit sur son canapé et commença à feuilleter le livre de sa vie. Il fit sur les premiers clichés, le visage souriant d'une mère aimante qui savourait les premiers pas de son enfant. Puis il vit l'immense part de son tout premier gâteau d'anniversaire. Il continua donc à tourner les pages de son album et tomba sur cette photo, ô combien précieuse. D'ailleurs, il l'a sorti de sa pochette en plastique et prit le temps d'observer le cliché. Deux enfants s'amusaient ensemble tandis que leurs mères riaient aux éclats. Haytham posa un doigt près du visage de la petite fille qui se trouvait à ses côtés. Elle souriait de bon cœur, un sourire à damner les dieux, un sourire qu'il n'avait pas revu depuis une éternité et qui venait de lui réchauffer le cœur, en un instant.
« -Tam » dis-il avec une pointe de nostalgie. Il posa la photo sur le rebord de la table, puis continua à tourner les pages de son album pour trouver d'autre photo provenant de l'époque où lui et sa mère avaient posé leurs valises chez les Lond. La Nouvelle-Orléans, il se souvint de toutes ces couleurs, ces saveurs, des grandes fêtes, du jazz qui résonnait à chaque coin de rue. L'époque était joyeuse tellement que l'on pouvait rêver sans crainte. Une époque où son cœur s'était mis à battre pour la toute première fois, car l'amour avait incontestablement pénétré sa vie. Le sourire de Tamara lui revenait peu à peu malgré les 28 années de séparation. Il se rappelait même de cette petite cicatrice sur sa lèvre supérieure. Puis il posa son regard sur une pile de lettres toutes adressées à Tam, mais jamais il n'avait trouvé la force de les lui expédier. Il reprit la photo en main, se demandant comment était Tamara à présent et ce qu'elle était devenue. Mais il ne put se résoudre à étayer sa réflexion, car son portable se mit à vibrer. « -Allô ! Oui, c'est moi ! Maintenant ? 4 000 dollars, vous êtes sérieux ? Ok, j'arrive ! » Le demi-dieu mit un terme à la conversation. Un combat était prévu non loin de là. N'ayant pas de combattant sous la main, le bookmakeur attitré du demi-dieu, avait fait mandater l'un de ses contacts pour l'appeler et lui transmettre les coordonnés du lieu-dit. Sans plus attendre, Hay récupéra son sac, y glissa quelques affaires et quitta les lieux. Lunettes de soleil sur le bout du nez, il rejoignit sa voiture, posa son sac à l'arrière, démarra et s'éloigna sans trop savoir ce qui l'attendait
Sujet: Re: Ô douces retrouvailles. (marvin&tamara, terminé) Jeu 14 Jan - 1:06
O douces retrouvailles
Everybody told me DLCEM stuff's dangerous. I guess I didn't believe it until now. And, Deep down, I know that I'm just a human but I know that I can draw my sword and fight, with my short existence, I can make a difference. I can be this knight.
MarHayTam
Marvin regardait avec la plus grande attention deux vidéos provenant des caméras de surveillance d'un magasin de fleurs. Sa mission du jour était de comparer les deux vidéos, car la vendeuse du magasin était suspectée d'être un monstre, il fallait donc établir des preuves et des habitudes avant de passer le relais aux agents doubles. L'informaticien avait toutes les raisons de penser que sa journée se résumerait à cela... À scruter en plissant les yeux (signe incontestable de sa concentration) les deux vidéos pour jouer à une sorte de jeux des septs erreurs... Mais un jeu des sept erreurs au niveau expert, au moins. Maigre consolation.
L'informaticien s'enfonça dans son siège, comme si cette nouvelle distance par rapport à l'écran pouvait l'aider à y voir plus clair. Un doigt suspendant au-dessus de la touche 'Enter', paré à interrompre la vidéo au moindre signe suspect. L'autre main tambourinait en rythme sur son bureau. Attendre que quelque chose d'extraordinaire n'arrive. Il avait parfois l'impression que cette phrase résumait sa vie. Marvin étouffa un soupir. Bien, il était temps de s'octroyer une petite pause. Ou plutôt, de creuser une autre piste. Marvin figea les vidéos, diminua les onglets et se détacha de la contemplation de son écran pour prendre un autre dossier de la pile rangée sagement à côté de la tour de son ordinateur.
Une bonne petite pêche aux infos sur la Toile lui ferait le plus grand bien. Çà et une tasse de café. Mais l'apport de caféine attendra un peu, car cela demandait un minimum d'effort physique (aller jusqu'à la machine) qu'il n'était pas motivé à faire pour l'instant. L'informaticien préférait se plonger dans un monde composé de zéro et de un, un monde en apparence compliqué qui se résumait pourtant à un assemblage savant de deux chiffres. Bon, en vérité, c'était un peu plus ardu que cela, mais Marvin aimait ce résumé sommaire d'un univers qu'il connaissait par cœur.
Marvin arpentait le net, une vraie délivrance après s'être ruiné les yeux devant son comparatif de vidéo d'il y a quelques minutes. Les clics réguliers qu'il effectuait avec sa souris lui donnaient l'impression d'avoir un métronome ou de faire un travail chronométré. L'informaticien restait plus ou moins silencieux durant ses recherches. Parfois, il lâchait un 'olah, où tu croyais aller, toi' ou un 'yess' marmonné entre ses dents, histoire de s'automotiver.
Un spectacle qui devait paraître assez ennuyeux à contempler si jamais quelqu'un se risquait à franchir la porte de son bureau. Marvin basait ses recherches sur un principe, lui-même baser sur son expérience : lorsque quelque chose sortant de l'ordinaire apparaissait, les gens devaient en parler. Même si c'était illégal, même si ce n'était qu'une spéculation ou une photo certainement retouchée de manière excessive sur Photoshop. Le commun des mortels était poussé par l'envie d'en parler, de partager. Deuxième réalité : ces personnes pensaient l'anonymat et la sécurité du Net infaillible.
Les demi-dieux, les monstres. Ces deux catégories avaient en commun de pouvoir faire des choses extraordinaires. Le plus dur n'était pas d'en trouver des traces, le plus ardu était de vérifier la fiabilité de toutes les rumeurs circulant sur la toile. Un travail de titan qui le passionnait toujours. Même si cela manquait d'un peu... d'action. C'était en partie pour cela qu'il admirait autant les agents de terrain. Leur travail semblait beaucoup plus significatif que tous les efforts qu'il pourrait faire en étant armé de son clavier.
Marvin balaya très vite cette pensée pour se concentrer. Après plusieurs clics sur des sites prometteurs, il changea d'approche. L'informaticien chercha dans les endroits où on pouvait le moins s'attendre à des rumeurs frôlant le paranormal. Généralement, ce genre de site ou de forums donnait toujours de bonnes pistes. Le temps fila, Marvin finit par tomber sur un forum complètement fermé aux visiteurs. Autant dire que cela sonnait comme une invitation pour sa curiosité maladive. L'informaticien se créa un compte à partir d'une de ses nombreuses adresses mail bidons puis fit le nécessaire pour obtenir les autorisations.
Lorsque cela touchait à l'informatique, le blondinet perdait toute notion de ce qui était légal ou non. De son point de vue, si vous ne vouliez pas que quelqu'un tombe sur un dossier sensible, il suffisait de suffisamment le protéger. Quoi que, paradoxalement, plus quelque chose était protégé et plus Marvin avait envie d'y jeter un coup d'oeil. C'était d'ailleurs un piratage dans ce genre qui lui avait valu d'être embauché au DLCEM. Bref, pour lui, il ne faisait rien de mal puisqu'il agissait dans le cadre de son travail. En plus, dans ce cas précis, le forum de discussions parlait de freefight, un hobby pas très légal.
Le forum de discussions parlait de freefight. Après avoir lu une dizaine (certainement plus) de sujets de discussion, il ouvrit grand la bouche avec l'expression d'un joueur occasionnel venant de décrocher le gros lot.
La joie fit place à une certaine frénésie. L'informaticien se dépêcha d'imprimer les commentaires et l'adresse qu'il avait trouvée, en pestant sur la lenteur d'impression. Un combattant défiant les statistiques des paris avec une force qu'on prétend hors du commun, çà sentait le demi-dieu. Ou alors les membres de ce forum était composé de mauvais perdants... De toute façon, le combat d'aujourd'hui opposera ce fameux combattant contre un professionnel. Les paris montaient jusqu'à 4 000 dollars, c'était dingue, en plus d'être l'occasion rêvée de vérifier les rumeurs couchées sur le papier qu'il venait fraîchement d'imprimer.
Marvin quitta son bureau et se précipita vers la première porte qui s'offrait à lui, impatient de partager sa découverte. Il réalisa avec un temps de retard qu'il s'agissait du bureau de mademoiselle Lond. Trop tard, il avait déjà ouvert et fait un pas à l'intérieur. La main toujours cramponnée à la poignée, l'informaticien donna un instant l'impression d'être une biche hypnotisée par les phares d'une voiture... ou à un poisson jeté hors de l'eau si on se fiait à ses yeux écarquillés et à sa bouche entre ouverte.
"J'ai... J'ai... trouvé une piste. Des paris pour un combat illégal, un des combattants aurait une force herculéenne. C'est peut-être un fils de Mars ou d'Arès ou peut-être d'Athéna si la force n'est qu'une illusion créer par une stratégie habile." Au début, Marvin bégaya, puis il donna l'impression d'avoir atteint le versant de la colline de son stress puisqu'il parlait de plus en plus vite.
Au final, il arrêta brusquement son discours pour tendre les feuilles imprimées. "J'ai l'adresse." Précisa-t-il avec un sourire figé. Techniquement, son rôle s'arrêtait là. L'informaticien avait beau en avoir conscience, il ne pouvait pas s'empêcher d'espérer. Cela se voyait à son regard implorant et à sa lèvre inférieure mordue. Le tableau parfait d'une supplique silencieuse.
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Sujet: Re: Ô douces retrouvailles. (marvin&tamara, terminé) Jeu 14 Jan - 12:11
Ô Douces retrouvailles
Haytham, Marvin & Tamara
Ou pas…
Cela faisait maintenant treize ans que Tamara était agent de terrain pour le DLCEM. Treize années de bons et loyaux services au sein d’une organisation qui, elle l’espérait, l’aiderait à retrouver celui qu’elle avait jadis aimé, et qu’aujourd’hui elle haïssait plus que tout. Mettre la main sur Haytham devenait de plus en plus urgent, au vu de l’état de santé de sa mère qui se dégradait à vue d’œil. Si quelqu’un pouvait lui venir en aide, c’était forcément celui à qui la famille Lond devait son malheur. Si quand elle était en chasse, Tam savait faire preuve de patience, quand il s’agissait de sa vie personnelle, c’était une autre affaire. Un coup de fil du médecin de sa mère un peu plus tôt dans la journée avait achevé de lui mettre les nerfs à vif. Et malheureusement, en ce jour, elle ne pouv ait pas vraiment se défouler physiquement, puisqu’aucune mission de terrain ne requerrait ses compétences. Au contraire, elle devait faire des rapports sur ses précédents accomplissements, ce qui l’ennuyait au plus haut point. C’est vrai quoi, pourquoi les agents de terrain ne pouvaient pas avoir de gratte-papiers attitrés pour remplir cette tâche fastidieuse ? Comme son nom l’indiquait, « agent de terrain » était synonyme d’action, pas de calligraphie !
D’autant plus agacée qu’elle avait encore passé une nuit au sommeil agité, l’agent Lond relisait, sans doute pour la dixième fois tant son attention était peu concentrée, ce rapport qu’elle avait rédigé à la va-vite, callée dans son fauteuil, une tasse de café dans l’autre main. Le café, son meilleur ami, toujours là pour la seconder dans les tâches les plus ennuyeuses. Elle lisait et relisait sans cesse le même paragraphe, ne s’en rendant même plus compte tant son esprit était accaparé ailleurs. Elle pensait à sa mère, cette femme qui avait était si joyeuse, toujours prête à rire avec sa fille, qui aimait la musique et les promenades dans leur beau jardin de la Nouvelle-Orléans. Aujourd’hui, elle n’était plus qu’une dame dont les traits s’étaient flétris bien plus vite qu’ils n’auraient dû, cloitrée dans un silence entrecoupé de divagations sans suite logique. Tam lui rendait parfois visite, espérant toujours une amélioration, mais force était de constater que plus le temps passait, et plus son état se dégradait. Voir sa mère ainsi depuis plus de vingt-cinq ans la faisait souffrir à un point indescriptible. La belle brune aurait donné n’importe quoi pour changer le passé, pour que ce monstre de les ait jamais attaqué… ou encore que les Cassidy n’aient jamais fait irruption dans leur vie. Cette dernière réflexion était injuste, elle le savait, car la maman d’Haytham s’était toujours très bien occupé d’elle, et elle était devenue une amie proche de sa mère, qui sans doute, en avait besoin. Mais Hay… tout était de sa faute. Tam avait reposé sa tasse vide de café pour attraper un crayon dans le but d’apporter d’éventuelles corrections à son rapport. Mais le fait de penser à son ami d’enfance fit remonter une certaine rage, et sans qu’elle n’y prenne garde, le crayon termina brisé en deux dans sa main.
Moins d’une seconde après, la porte de son bureau s’ouvrit avec violence, laissant paraitre un agent surexcité qui bredouillait. L’agent Lond ne leva pas le nez de son rapport qu’elle ne lisait plus depuis déjà un moment, et au vu du silence de quelques secondes qui s’était installé, se décida à rompre le silence, sans pour autant regarder celui qui venait de débouler.
-Agent Knight. Il est un fait avéré que vous êtes un original, mais est-ce que frapper avant d’entrer serait devenu obsolète chez les informaticiens ? Si c’est le cas, il faudrait en informer le reste du département, ce serait dommage qu’on vous taxe d’impolitesse alors qu’en réalité vous ne faites que respecter un code connu de vous seul...
Mais alors, Marvin justifia son entrée fracassante par quelque chose d’intéressant. Enfin ! La journée ne serait peut-être pas aussi rébarbative qu’elle sembla l’être au commencement ! Bien que son interlocuteur s’exprima à un rythme qui était assez dissonant à son oreille, Tamara prêta une attention certaine, reposant son dossier sur son bureau et s’accoudant à celui-ci pour regarder Marvin.
-Montrez-moi ça ! dit-elle en tendant une main pour qu’il lui donne le papier sur lequel il avait, prétendument, l’adresse du rendez-vous.
Elle attrapa les feuilles de papier d’un geste souple et les parcourut rapidement, ses pupilles faisant des mouvements frénétiques de gauche à droite. Le lieu était à l’autre bout de la ville, mais au moins, c’était à New York. L’heure du-dit rendez-vous approchait d’ailleurs. Un sourire en coin apparut sur ses lèvres pulpeuses. De l’action, enfin ! Sans ajouter un mot, elle se leva et attrapa son manteau accroché au porte-manteau juste à côté de son bureau. Alors qu’elle fit un pas pour se diriger vers la sortie, elle remarqua la petite moue de l’informaticien.
-Quoi ?! commença-t-elle.
Mais dans la seconde, elle comprit ce que cette mine de cocker signifiait. Il voulait l’accompagner. Le rat de bibliothèque, ou plutôt d’internet, voulait venir sur le terrain. Un petit rire ironique franchit sa bouche alors qu’elle secouait la tête.
-Oh non ! Non non non non non ! Knight, vous…
Mais plus elle regardait cette bouille, plus elle se dit qu’elle ne pouvait pas lui refuser ça. Après tout, il l’avait souvent aidée, c’était bien souvent par le biais de ses recherches qu’elle était parvenue à capturer des créatures… Il était le seul, quasiment, qui se fichait de la légalité lorsqu’il s’agissait de suivre une piste… Tamara ferma les yeux une seconde et poussa un profond soupir.
-Vous resterez derrière moi, je ne veux pas vous entendre souffler un mot, à moins que je ne vous le demande. C’est clair ? Pas de commentaire, pas de jugement, vous vous contentez de respirer. C’est non négociable.
Sans attendre sa réponse, elle passa devant lui, enfilant son manteau, et se dirigea vers l’ascenseur qui les emmènerait au sous-sol où était garée la voiture de fonction de l’agent Lond. Les portes de l’ascenseur se refermèrent juste derrière Marvin, et Tamara en profita pour sortir son pistolet pour en vérifier les munitions. Elle le rangea ensuite dans son dos, et les portes de l’ascenseur s’ouvrirent. Toujours sans l’attendre, la belle brune alla jusqu’à sa voiture noire aux vitres teintées et y entra.
-Bouclez votre ceinture.
Elle démarra et sortit en trombe du parking, les emmenant à toute vitesse vers le lieu où devait se trouver ce fameux hypothétique demi-dieu. Bien entendu, l’agent Lond étant une nerveuse, elle avait une conduite que l’on pouvait qualifier de… sportive. Aussi, quelques raccourcis de sa connaissance furent pris, et pas forcément dans le sens de la conduite conventionnelle, afin d’écourter le temps de trajet. Elle ignorait complètement celui qui l’accompagnait, n’ayant pas pour habitude d’avoir un binôme. Ils finirent par arriver, l’endroit semblait désert, du moins extérieurement. Elle gara la voiture près d’un entrepôt. Elle sortit de la voiture et jeta à nouveau un œil au papier qu’avait imprimé Marvin et qu’elle avait glissé dans la poche de son manteau.
-C’est par ici, murmura-t-elle comme pour elle-même.
Elle se dirigea alors d’un pas assuré vers le lieu choisi pour le combat illégal.
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Sujet: Re: Ô douces retrouvailles. (marvin&tamara, terminé) Ven 15 Jan - 22:16
O douces retrouvailles
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Avant de servir des verres et de tendre l’oreille pour entendre ses clients s’épanchaient sur leur pathétique existence, Haytham portait avec fierté l’uniforme de l’armée américaine, qu’il avait servi pendant plusieurs années avant d’exercer tout un tas de petits jobs lui permettant de subsister financièrement pour ainsi pouvoir se couper du camp Jupiter et vivre par lui-même. Le temps passant, il ne pouvait en être autrement, il avait besoin de gagner son indépendance et de mettre de la distance. Ainsi lorsqu’il fut pourvu de suffisamment d’argent, il prit la décision de s’éloigner de la Nouvelle Rome et du camp Jupiter qu’il quitta sans regret. Lui avait des ambitions moins grandes que celles promises par la Légion, lui rêvait plus que tout d’être « normal », de pouvoir facilement se fondre dans la masse. Il voulait vivre sa vie sans penser aux autres, sans même se soucier du lendemain.
Les rêves se réalisent dans le meilleur des cas, à l’inverse certain subisse de pleins fouet le dur rappel à la réalité. Aussi brusque qu’immuable, il met un terme aux douces espérances. Haytham ne put se résoudre à retourner auprès « des siens » pour prêter main forte aux camarades grecques pour vaincre Gaia. Les deux colonies, unies dans l’adversité, durent chacune, payait un lourd tribut suite à leur défaite commune. Haytham lui-même avait perdu quelques camarades. Jamais encore, il n’avait connu pareil conflit et dans son fort et bien qu’étant la progéniture de Mars, il espérait naïvement ne plus en connaître de tel. Il espérait aussi ne plus jamais éprouver le plaisir qui l’avait tant de fois étreint lorsqu’épée en main, il s’en allait en guerre. Le cœur haletant, il se revoyait courir à travers les plaines, disparaître tel un fantôme dans la brume, pour attaquer ses adversaires. La violence avec laquelle il dispensait ses coups, laissait paraître un lien trop longtemps caché. Il aimait la couleur du sang et la violence digne héritage de son père, qui à n’en pas douter se réjouissait de voir sa progéniture se donner ainsi en spectacle en tranchant quelques têtes et gorges.A présent, il était évident que le petit garçon craintif n’était plus et le « penseur » comme se plaisait à l’appeler Tamara lorsqu’ils étaient enfants, n’était plus qu’un lointain souvenir.
Lorsqu’il n’était pas au pub pour prêter main forte à son ami Sean, Hay passait la plupart de son temps, enfermé dans la salle de sport qui se trouvait près de son nouvel appartement. Il pouvait très facilement y passer trois à quatre-heures, soulevant ainsi des kilos et des kilos de fonte sous le regard hagard des autres sportifs qui n’avaient jamais vu un homme soulever autant de poids sans aucune protection. Puis une fois que ses muscles lui faisaient savoir qu’il était temps de mettre les voiles, il partait s’isoler dans l’arrière court pour frapper quelques sacs de frappe. Et c’est bel et bien ce moment qu’il affectionnait le plus dans sa préparation physique. En allégeant ses coups pour ne pas abîmer le matériel mise à sa disposition, Haytham pouvait se vider la tête, ne pensait à rien tout en frappant encore et encore l’imposant sac rouge avant que ce dernier ne lui revienne en pleine poire. Puis lorsque son corps lui faisait savoir qu’il avait atteint le paroxysme de la souffrance, le demi-dieu reprenait ses affaires et rentrait se préparer chez lui, dans l’attente d’un nouveau combat. Une information qui lui était transmise en général par téléphone et non par mail au vu de son manque de pratique informatique.
Lorsque le demi-dieu arriva sur les lieux, il ne s’offusqua pas devant le vieil entrepôt qui lui faisait face. Pour n’éveiller aucun soupçon et continuait à entretenir le mythe des combats sous-terrain, il avait été demandé aux quelques spectateurs, de garer leur véhicule un peu plus loin. Échappant aux lois en vigueur, Haytham se gara au plus près pour s’éviter une fatigue inutile. Il fit donc trois pas et fut aussitôt arrêté par ce qui ressemblait, au vu de sa carrure, à un videur qui lui fit un grand sourire et lui tendit la main pour la lui serrer. Passé cette formalité, le combattant pénétra l’intérieur de cette arène improvisée, avant d'être assailli. « -Tiens tiens ! Te voilà enfin ! »Haytham se retourna et fut ainsi confronté à son « bouque » maker favori. « -A ce qui parait, il va y avoir du monde ce soir » lança t'il sur le ton de la plaisanterie avant de poser son sac à terre. L'homme presque entièrement dégarni acquiesça et tendit une brochure à son poulain qui s'en saisit aussitôt et fut surprit de découvrir son adversaire.« -Très drôle, tu connais ma politique sur ce genre de type ! » « -Mais » tête de chat botté « -Je ne combats pas les pro. » « -Hay, pro ou pas pro on s’en fous. Il n’y a pas moins de 4000 dollars à la clé. Ferme, les yeux et je peux t’assurer que tu sentiras l’odeur des billets fraichement sortit des portefeuilles de ses trous duc qui vous parier contre toi. » « - 4000 ça n’est pas assez pour un tel combat ! » « -Diva en plus ! Bon aller botte lui le cul et je m’arrange pour qu’un zéro en plus apparaisse sur la récompense. « -Rajoute un zéro supplémentaire si je lui botte royalement le cul » Le bookmaquer soupira, il ne pouvait lui promettre une telle somme, mais un tel combat resterait certainement gravé dans les mémoires. « - Ok va pour 50 000 alors ! Tu en dis quoi ? » « -J’ai du bol de partager mon petit secret avec toi » « - Ouais estime toi heureux. Bon, j’y go prépare toi marsien ! »
L’homme qui tenait sur ses béquilles, s’éloigna sans plus attendre, laissant ainsi le demi-dieu seul, pour qu’il puisse se préparer sous les meilleurs auspices. L'arène improvisée commençait à se remplir progressivement. Les spectateurs, au vu du titre de l'un des lutteurs, c'étaient déplacé en nombre pour assister à ce combat. Les aficionados du pari, avaient dégainé les biftons et pariaient en masse sur le champion en titre, faisant d'Haytham le parfait outsider. Assit sur son banc, vêtu d'un débardeur noir qui laissait entrevoir ses quelques tatouages et d'un jogging de la même couleur, le demi-dieu commençait à se vider la tête. Il fit craquer chacune de ses articulations, ferma les yeux et prit une grande inspiration.« -Profite bien du spectacle père » murmura le jeune homme à l’attention d’un destinataire invisible. Puis il se releva, ramassa sa veste et fit tomber un cliché qu’il ramassa presque instantanément. Puis il se releva, ramassa sa veste et fit tomber un cliché qu’il ramassa presque instantanément. Son sourire ne le quittait plus à présent, comme un rappel de ce passé qu'il avait cherché à fuir.
« -Bon Hay, tu te ramènes ! » Lança le satyre qui refit son apparition. « -Oui oui j'arrive ! » Le champion et adversaite du demi-dieu venait de passer le couloir pour rejoindre la cage où devait se dérouler l'affrontement. La foule déjà acquis à sa cause, scandait sans modération son nom. Haytham posa le cliché et quitta à son tour le vestiaire ignorant que la petite fille de la photo, n'était qu'à quelques mètres à peine et qu'elle avait bien grandi.
Sujet: Re: Ô douces retrouvailles. (marvin&tamara, terminé) Sam 16 Jan - 15:38
O douces retrouvailles
Everybody told me DLCEM stuff's dangerous. I guess I didn't believe it until now. And, Deep down, I know that I'm just a human but I know that I can draw my sword and fight, with my short existence, I can make a difference. I can be this knight.
MarHayTam
Marvin Knight était lucide sur son sort dès l'instant où il avait identifié la porte qu'il avait osé franchir avec l'excès d'enthousiasme qui le caractérisait. Il avait franchi sans frapper la porte de l'agent Lond. Il était un homme mort. Point. Le silence qui suivit semblait confirmer cette intuition. L'informaticien ne put s'empêcher de retenir son souffle lorsque Tamara prit la parole, tel un condamné attendant le verdict du juge.
Il ne tiqua pas sur le qualificatif d'original. Honnêtement, il avait reçu bien pire comme sobriquet. Vu la situation, il estimait s'en sortir à bon compte. Pour l'instant. La seule solution pour survivre à cette conversation semblait de se taire et d'attendre que la tempête passe... Sauf que cela lui était quasiment impossible. Il fallait croire que Marvin avait des tendances suicidaires puisqu'il ne put s'empêcher de commenter : "On va bientôt taxer l'impolitesse ?" Demanda-t-il avec le sourire nerveux de celui qui essayait de suivre la conversation.
La question aurait pu paraître ironique si elle ne sortait pas des lèvres de Marvin Knight. Mais l'informaticien était quelqu'un d'un peu trop ouvert d'esprit. De ce fait, il avait tendance à croire n'importe quelle théorie du complot circulant sur le Net. Cette mentalité présentait des avantages comme, par exemple, d'accepter sans problème ni temps d'adaptation l'existence de monstre, de demi-dieux et dieux antiques dans notre monde, mais, de la même manière, il pouvait trouver tout aussi crédible que le gouvernement décide soudainement de taxer l'impolitesse. C'était, de son point de vue, parfaitement censé. Rien qu'avec les chauffeurs de taxi, il y avait de quoi se faire une petite fortune. Déjà, son imagination partait dans les spéculations les plus folles sur les moyens d'appliquer une telle loi et les avantages/inconvénients que cela présentait.
"Oh." Lâcha-t-il lorsqu'il réalisa avoir en réalité mal interprété la phrase de son interlocutrice. À cause du stress, très certainement. Trop tard, le mal était fait. Pourtant, il tenta de réparer sa bêtise tout en aggravant son cas. À ce stade, c'était limite un don. "Si vous voulez, je peux euuuhhhhh refermer la porte et frapper avant de rentrer... De... Nouveau." Hasarda-t-il en faisant un geste engageant en direction de la porte en question avec sa main libre.
Même lui se rendit compte de la stupidité de cette proposition, ce qui lui fit baisser honteusement la tête avec une mine désolée. Pourtant, dans son esprit, son idée semblait logique jusqu'à ce qu'il se risque à la proposer à voix haute. Pour sa défense, il était incroyablement nerveux. Il parlait avec une personne qu'il admirait beaucoup et avait très mal commencé son entrée. Au point qu'il ne pouvait s'empêcher d'empirer les choses au lieu de simplement s'excuser. Après un rapide raclement de gorge dans l'espoir de clore ce moment embarrassant, il enchaîna rapidement sur le motif de cette visite aussi improvisée que cavalière.
Il tendit les feuilles imprimées avec la nervosité d'un élève rendant sa copie à un professeur particulièrement exigeant. L'informaticien devait se faire violence pour ne pas se tripatouiller nerveusement les mains en attendant le verdict. Le blondinet ne put cacher un soulagement manifeste devant le sourire en coin de l'agent Lond, signe qu'il avait fait du bon travail. Maintenant que le moment de stress était passé, Marvin ne put s'empêcher d'afficher un air suppliant avec mordillement de lèvre pour appuyer sa demande silencieuse. À chaque fois, c'était la même chose lorsque sa partie du travail se terminait. En plus, cette mission (si elle se concrétisait) comprenait des combats clandestins, un demi-dieu potentiel face à un pro... Tout cela s'annonçait particulièrement excitant. Oui, il savait que sa place n'était pas sur le terrain, mais, cela ne l'empêchait jamais d'espérer et de suivre de son regard implorant l'agent Lond qui se dirigeait vers la sortie.
"Je me disais que... Peut-être... Je pourrais être utile... Vous savez... Sur le terrain." Bredouilla-t-il assez pitoyablement.
Cette demande reposait sur le principe un peu naïf du 'qui ne tente rien n'a rien'. Le genre de proposition qui recevrait incontestablement une réponse négative, mais qu'il ne pouvait s'empêcher de formuler encore et encore, car, s'il ne le faisait pas, il le regretterait. Le mot 'surprise' n'était pas suffisant pour décrire le choc reçu en recevant la permission d'accompagner Tamara Lond sur le terrain. Ensuite, le choc laissa place à une joie débordante qu'il n'osa manifester ouvertement tout en restant visible dans son regard qui se remplirait d'étoiles s'il était un personnage de dessin animé.
Est-ce qu'il avait bien entendu ? Il allait sur le terrain ! Tout ce qu'avait l'informaticien comme expérience au niveau de l'action était purement théorique ou se basait sur des films, des jeux vidéo et son imagination sans fin. Aussi, sachant qu'il partait dans une aventure avec un handicap, Marvin buvait littéralement les conditions que lui prodiguait l'agent de terrain hautement qualifié. "Oui. D'accord. Promis. Euh... Attendez... J'espère que la condition 'se contenter de respirer' ne s'appliquait pas immédiatement. Non parce que je me tais, promis. Je me tais à partir de... Maintenant !" Commenta-t-il à une allure qui trahissait son mélange d'impatience et du désir de ne surtout pas contrarié l'agent qui lui faisait une faveur incroyable en acceptant sa demande tout en essayant de suivre le rythme puisque l'agent Lond n'avait pas attendu sa réponse pour se diriger vers l'ascenseur.
Il entra de justesse dans l'ascenseur et semblait résolut à appliquer la loi de silence. Ce qui n'était pas loin d'un exploit pour une personne aussi bavarde que lui. Pendant que l'ascenseur descendait les étages, l'agent Lond vérifiait son arme. Marvin ne put s'empêcher de trouver ce geste incroyable cool et ce sentiment augmenta d'un cran lorsqu'elle rangea son arme pile au moment où les portes de l'ascenseur s'ouvrirent. Il fut très difficile pour lui de réprimer un commentaire admiratif. Cependant, la peur de voir Tamara changé d'avis restait une raison assez stimulante pour lui faire conserver son mutisme.
L'informaticien ne put s'empêcher de ralentir légèrement le pas lorsqu'ils s'approchèrent de la voiture de fonction aux vitres tentées. Il n'avait jamais vu à quoi ressemblaient les voitures des agents de terrain, mais avait vu suffisamment de film dans le genre 007 pour se faire une petite idée. La réalité rejoignait ces spéculations, donnant un aspect un peu plus réel à ce qui n'était pas loin d'un rêve éveillé pour l'instant. Toutefois, Marvin dut sortir très vite de sa rêverie puisque la belle agent ne semblait pas décidée à ralentir. En un rien de temps, il était à l'intérieur en train d'essayer de boucler sa ceinture, chose qu'il réussit à faire au bout du deuxième essai. Pendant tout le trajet, il se comportait comme un enfant qu'on conduisait au plus grand magasin de jouets du monde. Dans la précipitation, il avait oublié de prendre ces lunettes Anti-Brume. Ni son ordinateur portable alors qu'il ne s'était jamais imaginé s'en éloigner un jour. Un double détail qu'il n'avait pas encore remarqué. Tant bien que mal, Marvin essaya de tenir sa promesse de rester silencieux. De toute façon, les paroles n'étaient pas nécessaires pour comprendre le genre de pensée qui l'habitait. Il suffisait de voir son grand sourire admiratif et les coups d’œil lancer à travers la vitre teintée comme s'il regardait le monde extérieur pour la première fois.
Parfois, son rêve éveillé s'accompagnait d'une pointe de stress, car la manière de conduire de l'agent Lond était spectaculaire. En quelques occasions, l'informaticien ouvrit la bouche dans une tentative de faire remarquer qu'une rue était un sens interdit sans avoir le temps d'émettre ce commentaire à voix haute. Malgré tout cela, lorsque son cœur revenait à un rythme normal, il revenait à son admiration silencieuse. Ce qu'il vivait était tellement cool ! Finalement, le véhicule s'immobilisa. Marvin s'imposa une pause, pour empêcher de sortir de la voiture sur des jambes flageolantes et aussi pour bien assimiler le fait que... Mon dieu, il était sur le terrain ! L'informaticien plissa les yeux sur le décor qui les entourait, les bâtiments lui semblaient familiers. Il n'avait pas vraiment fait attention à l'adresse, trop pressé qu'il avait été de communiquer cette information.
"Je crois que j'habite tout près d'ici. Çà serait dingue... Dans le genre, comme le monde est petit." Commenta-t-il à voix haute en sortant de sa voiture, plus pour lui-même que pour Tamara qui devait se moquer de ce genre de détail. C'était plus fort que lui. Il ne pouvait s'empêcher de penser que se serait quand même dingue si son appartement se trouvait seulement à quelques pâtés de maisons d'un entrepôt abritant des combats illégaux. L'agent de liaison se ravisa. Non, ce genre de coïncidence énorme arrivait dans les films, dans certaines séries, mais pas dans la vraie vie. En parlant de film, il aurait peut-être dû regarder 'Fight Club' pour se mettre dans l'ambiance. Quoi qu'il n'en ait pas eu le temps. Avant qu'il ne pose une question concernant la suite des opérations, l'agent Lond le devança pour se diriger vers l'entrepôt.
"Wooowwww, un vrai entrepôt abandonné. Je croyais qu'on ne trouvait çà que dans les films." Murmura-t-il. Une part de lui savait qu'il ferait mieux de se taire et de paraître un minimum sérieux en commençant par effacer ce sourire niais. Il savait tout cela, mais ne pouvait s'empêcher de donner l'impression d'avoir la phrase 'plus beau jour de sa vie' inscrite sur son front. Il poussa un grand soupir dans une tentative de faire retomber la pression et s'élança à la suite de sa 'partenaire'.
*çà y est... C'est officiel... Je suis sur le terrain. Et je suis certain que tout se passera bien, pas comme la dernière fois ou comme pendant les tests. Ce n'était pas officiel, çà ne comptait pas. Chuuut, interdiction d'y penser. Ne fais pas tout foirer, Marvin. Ne fais pas tout foirer.* Pensa-t-il fiévreusement.
Au moins, la pression d'être enfin sur le terrain dans un lieu rempli de personne accro à l'adrénaline avait définitivement effacé le sourire de son visage. À la place, Marvin affichait la mine soucieuse de celui qui ne voulait pas compromettre la mission avec sa bêtise.
"Alors... On fait quoi maintenant ?" Demanda-t-il sur le ton de celui qui se trouvait propulser hors de sa zone de confort.
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Sujet: Re: Ô douces retrouvailles. (marvin&tamara, terminé) Sam 16 Jan - 17:12
Ô Douces retrouvailles
Haytham, Marvin & Tamara
Ou pas…
Si Marvin Knight était un agent très doué dans son domaine, à savoir l’informatique, il n’en restait pas moins un être humain extrêmement agaçant, du moins pour les personnes comme Tamara. L’agent Lond avait besoin de calme pour réfléchir, elle avait du mal avec les esprits un peu trop turbulents comme celui de son collègue. Alors qu’ils étaient encore dans son bureau et qu’il commentait, de manière crédule au possible, sa réflexion, elle n’avait pu s’empêcher de lever les yeux au ciel en signe d’exaspération. Ses yeux finirent carrément par rouler lorsqu’il proposa de ressortir du bureau pour y entrer une seconde fois après avoir frappé. Qui avait pu se charger de recruter un crétin pareil ? Ou plutôt, qui avait été assez stupide pour lui apprendre à parler ? Le reste de l’humanité aurait dû, et ce depuis longtemps, faire un procès à ses parents ! Mais fort heureusement pour le DLCEM, Marvin était un élément d’exception en ce qui concernait la recherche informatique, un vrai petit génie. Il avait au moins ça !
Bon, la condition sinequanone de son silence avait été acceptée, ce qui rassura l’espace d’un instant l’agent Lond. Cependant, le blondinet ne pouvait s’empêcher d’émettre quelques commentaires avant que le processus de ne démarre. Tamara avait fait son possible pour l’ignorer au maximum, l’encourageant ainsi à la fermer pour de bon. Elle ne put s’empêcher de remarquer, au vu de sa manière maladroite de la suivre, qu’il avait vraiment l’air d’un poisson hors de l’eau, et son optimisme, même si dans d’autres circonstances aurait été plaisant voire amusant à constater, risquait vraiment de leur poser problème.
Une fois en voiture, tout en conduisant, de manière pas forcément règlementaire, Tam sortit de la boite à gants un autre flingue qu’elle lâcha nonchalamment sur les genoux de ce qui s’apparentait à son « coéquipier » du moment, alors que celui-ci regardait défiler le paysage, à la manière d’un enfant qu’on emmène en balade. Avait-il déjà tenu une arme de sa vie, outre les sessions d’essai du Département ? Elle avait bien peur d’avoir provoqué chez lui la même réaction que celle d’une poule ayant trouvé un couteau.
-Pas de panique, John Wayne, ce sont des fléchettes anesthésiantes. Ce sera bien suffisant pour vous aujourd’hui.
Elle ne tarda pas à se garer, et avant de sortir, elle prit un autre chargeur avec elle, dissimulé dans une autre petite trappe de la voiture, et le rangea dans une poche intérieure de sa veste. Tam regarda Marvin s’extraire du véhicule, à une allure qu’elle qualifiait de beaucoup trop lente, intérieurement. Et voilà qu’il se remettait à parler. L’agent Lond leva à nouveau les yeux au ciel, lui faisant ainsi comprendre que cette réflexion n’était pas très pertinente. Alors qu’elle commençait à se diriger vers l’entrepôt, elle fit machine arrière pour aller récupérer son poussin sorti de l’œuf.
-Ca va aller, vous n’allez pas me faire un malaise ? Et rangez ça, vous n’allez pas rester avec un pistolet dans les mains. N’ayez pas l’air aussi gauche. Vous savez quoi ? N’ayez pas l’air d’être vous, et ça ira. Le but est de ne pas se faire remarquer, vous comprenez ? Se fondre dans le décor.
Voilà qu’elle en était réduite à donner des instructions à un agent de liaison. Elle avait toujours évité autant que possible le travail d’équipe à proprement parler, pour justement éviter d’avoir à communiquer directement avec quelqu’un, éviter d’avoir à se soucier de la sécurité de quelqu’un d’autre. Tout était beaucoup plus simple quand on n’avait qu’à se soucier de soi, et qu’on connaissait ses capacités et ses limites. Mais celles de Knight ? Ses limites étaient surement déjà franchies rien qu’à cent mètres de l’entrepôt ! S’il ne faisait pas une crise cardiaque en entrant dans le sous-sol, ce serait probablement un miracle ! Soupirant et secouant la tête, Tamara s’approcha de Marvin et s’affaira à arranger sa veste.
-Mon dieu, qui vous autorise à porter ce genre de trucs ? Vous n’avez pas… une copine, ou une voisine, ou quelqu’un avec un peu de goût dans votre entourage?!
Elle lui prit ensuite le pistolet à fléchettes anesthésiantes qu’elle lui accrocha à l’arrière du pantalon, passant ses bras autour de lui et soulevant sa veste. Elle repositionna ensuite la veste de Marvin par-dessus pour que rien n’y paraisse.
-Voilà.
Elle ne put réprimer un soupir quant à sa remarque sur l’entrepôt abandonné. Puis elle lui ébouriffa les cheveux pour lui donner un air plus cool. Elle eut alors un petit sourire satisfait.
-Super. Ayez l’air plus détendu maintenant, ok ? lui lança-t-air d’un air presque gentil.
Il ne pouvait décidément pas s’empêcher de la ramener. « On » fait quoi maintenant ? « ON » ? Vraiment ? Tam pouffa de rire une seconde et le regarda dans les yeux.
-Moi, je fais mon job, et vous, vous observez. Et surtout, surtout, SURTOUT, par pitié, évitez ce genre de commentaires. Je vais vous dire ce qui n’arrive pas que dans les films. Il arrive que des agents soient démasqués. Et vous savez ce qui se passe dans ces cas-là ? Eh bien des innocents y passent. Parce que ces créatures que nous traquons, sont dangereuses. Elles n’ont rien à foutre dans notre monde, mais elles y sont. Elles n’ont rien à foutre du sort des mortels que nous sommes. Et tous ces gens –elle désigna d’un regard quelques personnes qui entraient dans l’entrepôt, sans doute des spectateurs- aussi stupides soient-ils pour aller voir ce genre de spectacle, ne méritent d’être des dommages collatéraux. Vous pigez ? siffla-t-elle entre ses dents.
A mesure qu’elle parlait, elle s’était rapprochée de lui, comme lui faire peur, en arrivant à le plaquer contre la voiture. Peut-être qu’à présent, il se rendrait compte des enjeux et de la délicatesse de la situation. Elle avait posé une main sur le capot de la voiture, son bras tendu à quelques centimètres du visage de l’agent de liaison qui semblait intimidé. Tant mieux, c’était l’effet escompté. Au moins, il la fermerait assez longtemps pour qu’ils aient le temps d’arriver à l’intérieur. Après l’avoir fixé intensément dans les yeux quelques secondes pour bien lui faire piger qu’il ne devait pas moufeter, elle se détacha de lui, ouvrit deux boutons supplémentaires de son chemisier pour avoir l’air plus décontractée, et le prit par le bras pour se diriger avec lui vers l’entrée de l’entrepôt plus si abandonné que ça. Le videur n’avait pas l’air commode et il fallait montrer patte blanche… sous forme d’invitation. Qu’ils n’avaient pas. Voyant que le type la leur réclamait, Tamara prit sa voix la plus niaise possible.
-Oh, s’il vous plait mon chou, soyez mignon… on est trop fan de… -elle mit un discret coup de coude à Marvin pour qu’il lui donne le nom du boxeur qui affrontait l’hypothétique demi-dieu- je survivrai pas si je le vois pas… Pas vrai Marvinou chéri ? dit-elle après une mimique théâtrale en s’adressant cette fois à l’informaticien, tout en lui caressant la joue.
Le baraqué de l’entrée dévisagea tour à tour le blondinet et la belle brune, ou plutôt son décolleté, et celle-ci sortit alors un gros billet vert, ce qui parut faire office d’une invitation parfaite. Il les laissa alors franchir le seuil et enfin ils purent s’engouffrer vers les escaliers qui descendaient. Une fois engagés, elle lâcha le bras de Knight et passa devant lui. Le sous-sol était déjà noir de monde, et c’était dû à la présence de l’adversaire du demi-dieu, apparemment un professionnel. Cela faisait à peine deux minutes qu’ils étaient entrés que le début du combat fut annoncé. La foule semblait en effervescence.
-On va rester un peu en retrait pour observer, murmura Tam à l’intention de son binôme du jour.
Ils étaient placés de manière légèrement surélevée, voyant très bien l’espèce de cage qui servirait d’arène. Le professionnel commença à s’avancer au centre, la foule était quasiment en délire, scandant son nom et des encouragements. Tam ne pouvait s’empêcher de secouer lentement la tête, réprouvant ce genre d’attitude. Elle croisa les bras. Les deux hommes allaient s’affronter. Plus tôt le dénouement du combat aurait lieu, plus tôt elle pourrait aller choper l’adversaire du professionnel qui allait surement prendre la dérouillée de sa vie, si son assaillant s’avérait vraiment être un demi-dieu. A la distance où elle était, il aurait été impossible à Tam de reconnaître Haytham, ça et les quelques vingt-huit années qu’ils avaient passées loin l’un de l’autre. Elle s’adossa au mur derrière elle, observant les deux combattants qui s’avançaient l’un vers l’autre tels des fauves. Cette métaphore semblait d’autant plus appropriée que la cage qui les enfermait n’était pas sans rappeler le cirque. Cette pensée fit soupirer l'agent Lond qui espérait que le boxeur s'en tirerait sans trop de dommages.
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Sujet: Re: Ô douces retrouvailles. (marvin&tamara, terminé) Lun 18 Jan - 0:05
O douces retrouvailles
I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way.
MarHayTam
Il y a quelque chose de presque théâtrale dans cette entrée, ou du moins dans les instants qui la précèdent. Le cœur qui s’emballe et bat promptement puis tient une cadence digne d’un coureur qui foulent les tous premières mètres de sa course folle en quête de victoire. Puis il y a les pupilles incapables de s’ancrer dans l’immobilisme. Elles n’ont de cesse de se dilater avec ferveur épousant ainsi l’intense rythme des battements du cœur. L’adrénaline est, quant à elle, présente et compte bien le faire savoir. Telle une drogue nocive qui vous fait atteindre en moins de deux les paradis artificiels, elle pulse dans les veines du combattant. Puis il y a la traditionnelle gorgée de Whisky pur malt qui vient parfaire le rituel de celui qui se fait appeler sobrement « l’Irlandais ». Avec Joshua, le satyre, qu’Hay se plaisait à nommer « Faune » histoire de le titiller un peu, le demi-dieu avait cogité un certain temps avant de trouver le bon pseudo, puisqu’il ne voulait pas combattre en laissant paraître aux yeux de tous, son identité complète. Le satyre qui ne manquait pas d’imagination, avait ainsi proposé à son acolyte tout un tas de noms en rapport direct avec le champ lexical de la guerre, des propositions qu’Haytham contesta une à une. Lui, voulait se contentait de quelque chose de simple, frôlant la subtilité, sans trop la titiller, mais avant toute chose, le fils de Mars voulait s’éloigner le plus possible de son père et n’avoir, à travers cette activité, aucun lien avec ce dernier. L’Irlandais s’était imposé de lui-même, une évidence incontestable, mais plus encore, en choisissant ce pseudonyme, Haytham rendait hommage à ses racines maternelles.
Les projecteurs venaient de se braquer sur le champion, l'arène improvisée était pleine en ce doux soir d'été. Les parieurs n'hésitaient plus à sortir leurs billets à l'avance, une façon pour eux de faire acte de présence. Une fois encore, on ne pouvait que constater la popularité du professionnel qui était très largement donné vainqueur sur son adversaire, un petit outsider a priori sans danger. L'homme, un type originaire d'une Europe de l'Est en déclin, avait un palmarès assez bien garni et le compte en banque qui va avec. De passage dans la ville qui ne dort jamais, il n'a d'ailleurs pas manqué à la tradition du flambage en bonne et due forme. A présent à sec, le champion avait ainsi accepté de venir livrer un combat exceptionnel entre les murs de cette ancienne usine, vestige du capitalisme « Fordien ». La rumeur, fidèle compagne de ce genre d’événement avait fait le reste. Se répandant comme une traînée de poudre, elle avait attiré dans ses filets les fervents adorateurs de ce sport extrême qui s'étaient déplacés en masse pour voir un combat à l'issue plus ou moins certaine. La chance ne pouvait donc leur faire défaut et nombreux étaient ceux qui s'étaient rangés derrière les statistiques, plaçant ainsi de grosses sommes sur le Russe.
Continuant à faire craquer les muscles de son cou, Haytham marchait d'un pas lent à travers le couloir qui le mènerait sous peu vers la cage à l'intérieur de laquelle se trouvait le « ring ». Suivant toujours son rituel, le demi-dieu gardait la tête baissée. Perdu dans ses pensées, il faisait abstraction de l'exaltation d'un public non acquit à sa cause. Tant pis, il se fichait bien de ça et plus il avançait vers la cage, plus il retrouvait les sensations du guerrier. Son cœur battait à nouveau avec ferveur, ses pupilles se dilatèrent, il sentit quelques picotements au bout de ses dix doigts et se laissait envahir par cette chaleur qui vous dévore de l'intérieur. Puis vint l'excitation due au fait de rejoindre cette scène, d'être sous le feu des projecteurs pour jouer sa partition, ou dans le cas présent, offrir à tous ces amateurs de freefight un spectacle inattendu.
Joshua, qui se traînait sur ses deux béquilles métalliques, peinait à tenir la distance, mais ne ménageait pas ses efforts pour encourager son complice. « -Je ne vais pas te faire plaisir, mais tu n'es pas donné gagnant. » « -Sans blague ! Donne-moi les statistiques ! » lança Haytham toujours aussi concentré. « - Le guichet du savoir laisse sous-entendre que c'est de l'ordre du dix contre un. Ça, c'est en étant positif ! » « - J'ai hâte de voir leurs tronches quand j'aurais massacré le bolchévique ! » « -Russe Haytham. Tu sais ça fait un petit moment qu'on n'est plus en période de guerre froide ! » « -Pour moi c'est comme les faunes et les satyres, c'est la même chose ! » « -Dixite le fils de MarsArès ! » « -C'est que ça sonne bien en plus. » « -Aurais-je trouvé un nouveau nom de scène à ma diva ? » « -Pas sûr que le paternel apprécie, encore faudrait-il qu'il daigne me parler un jour. » « -Commence déjà par botter le cul de ce ruscof après on verra pour ta rancune paternelle. J'ai réussi à négocier une jolie petite somme alors ne me fait pas honte Marsien »
Le fils du dieu de la guerre esquissa un petit sourire avant de rejoindre enfin l'antichambre de l'enfer. Joshua toujours monté sur béquille pour cacher ses sabots, n'osait pas s'aventurer dans la foule, il préféra donc rester en retrait de toute cette agitation. Le « Marsien » prit une très grande inspiration et sous les nombreux hurlements d'une foule non-acquise, il pénétra à l'intérieur de la cage métallique. Son adversaire, blond platine, était déjà en place, il ne lui prêta pas la moindre attention visiblement galvanisé par la foule qui n'avait de cesse de scander son nom. L'Irlandais ne s'en offusqua pas, après tout, il n'était qu'un outsider comparé au « grand » champion qui lui faisait face. Le monsieur « Loyal » du jour s'avança au milieu du ring et fit signe aux deux combattants qui se rapprochèrent aussitôt. L'arbitre commença donc son boniment pour présenter les deux « guerriers ». D'un côté celui qui obtenait les faveurs du public et de l'autre, le pestiféré du jour, qui ne ferait visiblement pas le poids. Le Ruscof satisfait, lança une petite phrase en russe avant de se préparer. Hay toujours concentré, embrassa la pierre de sa bague et se prépara à son tour.
Les projecteurs se braquèrent donc sur les deux protagonistes de ce « spectacle ». La cloche se mit à sonner annonça le début du combat. Les parieurs, debout sur leur siège, exultaient devant la violence des premiers coups. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le Russe, en rouge, n'y allait pas de main morte. L'homme, une véritable machine à coups, voulait gagner et n'envisageait aucune autre alternative. Le pauvre Haytham trop sûr de lui ne s'était pas attendu à subir des coups aussi rudes dès les premières secondes. Concentré, le demi-dieu parvenait cependant à éviter pas mal de coups pour faire durer le combat et maintenir le suspens au grand désarroi de Josh qui avait déjà commencé à se ronger les ongles. Cinq minutes passèrent avant que la lutte ne prenne une intensité toute particulière. Le champion vif et audacieux, réalisait de belles attaques qu'Haytham peinait à parer. Il se retrouva d'ailleurs au sol, avant de vite reprendre le dessus blessé dans son orgueil de guerrier. Son corps tout entier fut assailli par un trop-plein de colère que le demi-dieu cherchait à amoindrir pour éviter un drame. « -Calme toi... respire... » se disait-il. Les poings vers l'avant, il se redressa et ne chercha plus à éviter les coups. Il devait en finir vite, avant que la colère ne décuple sa force le rendant ainsi incontrôlable. Il frappa alors l'abdomen du Ruscof qui déséquilibré, ne put éviter le coup suivant qui le propulsa contre le grillage. Hay reprenait la main à la grande joie de son Satyre qui frappa des mains, laissant malencontreusement tomber ses deux béquilles au sol.
« -Alors Staline ? » lança l'Irlandais confiant. Un projecteur se braqua alors sur lui et l'aveugla l'espace d'une ou deux secondes. Le Russe en profita pour se jeter sur son adversaire tout en lui offrant une salve de coup qui auraient logiquement dû mettre le combattant KO. L'arcade sourcilière d'Haytham commença à s'ouvrir laissant plusieurs gouttes de sang perlaient sur son visage. Sa lèvre inférieure fendue avait quant à elle déjà commençait à saigner. Les parieurs se réjouissaient déjà de voir leur poulain rouge se déchaînait sur le demi-dieu. Ce dernier, légèrement, sonnait, ne pouvait cependant se résoudre à perdre ce "putain" de combat. Plus que la promesse de 40 000 dollars, sa fierté était en jeu et quand on est un fils de Mars, on ne plaisante pas avec la fierté. « -Tant pis pour toi le Ruscof ! » Déclara le demi dieu avant de déséquilibrer son adversaire qui se retrouva une fois encore contre le grillage. L'Irlandais se redressa aussitôt, cracha du sang et fit craquer les os de son cou. Sans plus attendre, il se précipita sur l'adversaire rouge et à son tour, l'alourdit de plusieurs coups. Le public n'en croyait pas ses yeux, l'outsider ne faisait qu'une bouchée du champion. Le combat s'acheva rapidement sous le regard hagard d'une centaine de personnes. Le fils de Mars l'emporta et quitta aussitôt la cage métallique. Il bouillait de l'intérieur, peinant de plus en plus à réprimer sa colère. Il devait s'isoler au plus vite, c'était un impératif. Il rejoignit donc son vestiaire sans plus attendre.
Sujet: Re: Ô douces retrouvailles. (marvin&tamara, terminé) Mar 19 Jan - 8:56
O douces retrouvailles
Everybody told me DLCEM stuff's dangerous. I guess I didn't believe it until now. And, Deep down, I know that I'm just a human but I know that I can draw my sword and fight, with my short existence, I can make a difference. I can be this knight.
MarHayTam
Marvin se serait volontiers pincé le bras s'il n'avait eu la certitude que ce geste lui aurait fait perdre le peu de crédit qu'il devait posséder auprès de Tamara Lond. Non seulement, il accompagnait l'agent Lond sur le terrain, mais, en plus, elle venait de lâcher une arme sur ces genoux. Lui confier une arme ! À lui ! Difficile de ne pas croire que tout ceci n'était qu'un rêve et il était encore plus difficile de résister à la tentation de vérifier. Au lieu de cela, il se contenta de fixer l'arme d'un œil rond comme s'il croyait que l'objet s'évapore s'il clignait des yeux. Cette sortie devenait de plus en plus cool à mesure que les minutes s'écoulaient ! Marvin aurait volontiers resté dans cette contemplation muette pendant le reste du voyage, mais la conduite sportive de la demoiselle qu'il accompagnait l'obligea de se saisir de l'arme pour l'empêcher de glisser lors d'un virage particulièrement brusque. La sensation était irréaliste et, à nouveau, Marvin eut du mal à contenir un 'wouaw' admiratif. On ne lui avait jamais confié une arme. Pendant les tests, on le faisait toujours sauter cette étape et, lorsqu'il se permettait une visite à la section de développement des armes, on lui retirait avec une délicatesse exagérée tout objet qu'il osait prendre en main. La seule fois où il avait tiré avec l'équipement du DLCEM c'est lors de la formation obligatoire après son recrutement. Çà remontait à presque seize ans, en gros. Par contre, depuis qu'Isaure faisait partie du département armement, Marvin avait eu beaucoup d'occasions de servir de cobaye pour ces inventions.
"Oh, je sais. Je reconnais le modèle. On l'a testé sur moi." Déclara-t-il devant les explications de Tamara. Il ne put s'empêcher de rajouter. "Longue histoire." Au cas où sa déclaration aurait piqué la curiosité de son interlocutrice. "Je suis content de voir qu'Isaure a fini de la mettre au point, il ne semblait pas entièrement satisfait la dernière fois."
Il essayait de bluffer. Avec l'agent Lond. Lui qui n'était pas doué pour ce genre de chose à la base tentait maladroitement de cacher le fait que sa joie manifeste ne venait pas du fait qu'on lui avait confié un des gadgets super classe du Département ou qu'il spéculait déjà sur la signification du 'ce sera bien suffisant pour vous aujourd'hui' qui laissait entrevoir la possibilité qu'il y ait d'autres journées aussi incroyables que celle d'aujourd'hui. S'il ne faisait pas tout foirer. Même lui avait conscience que ce cas de figure était tout à fait possible.
Ils arrivèrent à destination en un temps records. Marvin prit le temps de se remettre de la conduite particulière pour ne pas s'écrouler à cause de jambes tremblante. En sortant du véhicule, l'informaticien visait un objectif assez simple : être à la hauteur. Il tenait toujours l'arme comme s'il s'agissait d'un objet à la fois précieux et fragile ou, plutôt, comme quelqu'un qui ne savait pas quoi faire d'une arme puisqu'il n'en avait pas l'usage régulier. Histoire de camoufler cette gêne grandissante, il ne put s'empêcher de faire une réflexion sur le décor qui lui semblait familier. Bon, les bâtiments new-yorkais avaient tendance à tous se ressembler. N'empêche, il serait amusant de découvrir qu'il habitait peut-être à deux pâtés de maisons d'un lieu de rendez-vous de combats illégaux. Enfin, façon de parler. Marvin était reparti dans ces spéculations, une manière d'éviter de réaliser qu'il était complètement hors de son élément lorsque Tamara fit demi-tour pour lui donner quelques autres conseils.
"Non, çà va, c'est juste... Oh, oui bien sûr." Réagit-il, incapable de finir une phrase devant l'enchaînement de recommandation.
Puis il baissa les yeux en réfléchissant à une cachette possible pour l'arme. Dans les films et sans doute aussi dans la réalité, les agents en mission portait un holster (était-ce utile de préciser que Marvin trouvait cela hyper classe ?). En l'absence d'un tel accessoire, l'informaticien était un peu perdu et cela devait être perceptible grâce à son visage horriblement trop expression puisque Tamara soupira en secouant la tête.
L'agent de liaison se crispa en même temps que de se figer totalement lorsque l'agent Lond s'approcha encore pour arranger sa veste. Il n'osa pas bouger le moindre muscle. Par contre, sa langue était encore active, car il fut surpris des commentaires sur ces vêtements. Plusieurs tentatives de réponses lui vinrent à l'esprit et celle qui franchit ses lèvres fut :
"Qu'est-ce que vous diriez en voyant le genre de tenue que je porte en dehors des heures de travail." Dit-il avec un petit rire dans une tentative de plaisanter.
Ce qui n'était pas la meilleure réponse à donner, mais elle restait tout de même mieux l'aveu d'avoir une vie sociale proche du négatif (si cela était possible). En plus, ce n'était pas loin de la vérité. Lorsqu'il n'était pas au travail, Marvin affichait des tenues... Disons... Qui criait au monde sa nature de geek via des t-shirts avec des références pour ces séries préférées. Il n'osait imaginer la réaction de Tamara si jamais ils se croisaient hors du cadre du travail et, heureusement, ce cas de figure ne s'était encore jamais produit. Sinon, on assisterait à la première mort instantanée pour cause de honte de l'Histoire.
Ensuite, son cerveau aussi se paralysa alors que Tama passa ses bras autour de lui pour placer le pistolet dans son dos. Coup de grâce, elle lui ébouriffa les cheveux. Cette fois, il semblait avoir définitivement perdu l'usage de sa langue. En grande partie parce qu'il savait que toute tentative de commentaire se solderait par un bégayement. Mieux valait garder le silence. Il n'était pas loin d'avoir des pensées du genre qu'il ne se laverait plus jamais les cheveux de sa vie, à l'instar de certains fans extrêmes face à leur idole. Ce qui trahissait son degré d'admiration pour l'agent Lond.
"O...ok." Répéta-t-il après avoir avalé sa salive lorsqu'elle lui suggéra d'avoir l'air plus détendu.
Histoire que sa prochaine phrase ne soit pas proche du gargouillement ou du disque rayé, il essaya de changer de sujet. Il avait osé dire 'on' en parlant de la suite. Pire, il avait failli ajouter timidement qu'ils étaient une équipe devant la réaction de Tam. Heureusement, une bride d'instinct de survie l'empêcha de formuler cette remarque à haute voix.
Pour la suite, il aurait pu protester en rassemblant assez de courage pour affirmer qu'il savait les risques des missions. Un petit détail réduisit son beau discours intérieur en un 'Mais' bredouillé et étouffer dans le flot de paroles de son interlocutrice : il ne s'attendait pas se retrouver plaquer contre la voiture avec le bras de la belle agent à quelques centimètres de son visage. "Compris." Se contenta-t-il de dire avec le plus grand sérieux dont il était capable.
À peine eut-il le temps de se remettre de ce petit tête-à-tête qu'il fut attrapé par le bras pour être emmené vers l'entrée. Pour le bien de sa santé mentale, le fait que Tamara avait ouvert deux boutons de son chemisier lui échappa totalement. En voyant la carrure et l'air patibulaire du videur, instinctivement, l'informaticien voulut ralentir son allure, mais cela fut impossible puisque l'agent Lond le tenait par le bras et lui imposait son rythme. En plus, il était toujours décidé à ne pas passer pour une poule mouillée auprès d'une personne qu'il admirait même s'il était très mal parti concernant ce dernier point.
Le discret coup de coude le ramena à la réalité. Mince, c'était à lui de répondre ? Rapidement, Marvin fouilla sa mémoire, les différents commentaires qu'il avait lus.
"De... De... De Nikolay Klitschko." Compléta-t-il avec un petit temps de retard. Peut-être n'était-il pas doué pour le bluff, mais il savait jouer les fanboys, surtout quand un sobriquet et une caresse sur la joue vous donnait des ailes ! "Le voir sur le sol américain et dans un match non-officiel, en plus ! C'est une chance qui ne se produit qu'une fois dans une vie ! Même contre un outsider comme l'Irlandais, çà serait le combat du siècle, mec ! Faut qu'on entre à tout prix."
Avait-il vraiment utilisé le mot 'mec' devant une armoire à glace ? Il semblerait bien. Il pouvait presque sentir la goutte sueur froide coulée dans son dos alors qu'il subissait le regard inquisiteur du videur. Au final, grasse à un gros billet vert, ils purent passer. Marvin peina à étouffer un soupir de soulagement.
Maintenant qu'ils étaient entré et que l'agent de liaison croyait naïvement que le plus dur était derrière lui, l'excitation de se retrouver au cœur de l'action revint lentement. L'ambiance électrique palpable y était sans doute pour quelque chose. Certains scandaient déjà le nom du russe, pressé de voir le combat commencer. Personne ne criait le nom de l'Irlandais. Le pauvre, c'était difficile d'être un outsider. Quoi que cette sympathie fût mal venue puisqu'on parlait d'un demi-dieu, un guerrier sanguinaire qui ne valait pas mieux que les autres monstres. Il se rappela le montant des paris, en faveur du pro. Si l'Irlandais était vraiment un demi-dieu, il suffirait de miser ne serait-ce qu'un dollar sur lui pour... Marvin stoppa ce plan, il se représenta mentalement l'expression désapprobatrice de l'agent qui l'accompagnait et se fut assez efficace pour étouffer dans l'œuf son projet.
L'informaticien ne savait plus où donner de la tête, voulant graver chaque détail dans sa mémoire, mais, alors qu'ils approchaient de la foule venue voir le combat, il se rendit très vite compte qu'il risquait de perdre de vue Tamara s'il ne se concentrait pas sur l'agent de terrain. Il essayait de suivre de son mieux, mais un élément du décor attirait sans cesse son attention. Jusqu'à le faire sursauter lorsque la foule s'anima soudain, signalant le début des hostilités.
"D'accord." Acquiesça-t-il devant le murmure de son interlocutrice, encore un peu honteux d'avoir sursauté à cause du cri de la foule. Pour masquer cela, il essaya de se concentrer sur la cage qui servait à délimiter le ring et sur ce qui s'y passait.
"Woouaw, un vrai colosse." Commenta-t-il à mi-voix en voyant le Russe entré en scène. Si le fameux Irlandais arrivait à tenir le coup, son assurance divine ne ferait plus aucun doute.
Le combat commença. C'était vraiment quelque chose d'impressionnant à regarder. L'adversaire d'Haytham était clairement un professionnel, même un novice comme Marvin pouvait le remarquer. Pendant les cinq premières minutes, l'outsider se fit mettre à terre. Complètement prit dans l'action, l'informaticien se rongeait l'ongle du pouce. "Allez, allez, montre ce que tu as dans le ventre." Marmonna-t-il, inquiet devant l'idée d'avoir entraîné l'agent Lond dans cet endroit pour rien. *Ne soit pas une fausse piste. Ne soit pas une fausse piste.* Pria-t-il intérieurement l'informaticien.
Il était trop loin pour reconnaître l'identité du demi-dieu. Par contre, il ne rata pas le retournement de situation. "Ouais !" S'enthousiasma-t-il tandis que les partisans du Russe émirent un cri de surprise et de protestation. Son enthousiasme était autant destiné pour cette preuve que l'outsider n'était pas un mortel ordinaire que par l'enchaînement impressionnant que le potentiel demi-dieu effectua. Si à ce stade, le doute pouvait encore planer sur les origines en partie divines de l'Irlandais, le fait qu'il brancha à peine face à des coups qui auraient mis KO n'importe qui finit de les transformer en certitude. En un instant, le combat fut fini. Dans les commentaires qu'il avait lus avait de partir, l'informaticien avait lu unanimement que les internautes s'attendaient à un combat rapide, mais, ironiquement, ils avaient cru que le massacre à sens unique proviendrait des mains du Russe.
L'outsider quittait la cage après sa victoire écrasante pour rejoindre certainement les vestiaires, Marvin lança un coup d'œil interrogatif vers l'agent Lond, dans l'attente de la suite des opérations.
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Sujet: Re: Ô douces retrouvailles. (marvin&tamara, terminé) Mar 19 Jan - 11:26
Ô Douces retrouvailles
Haytham, Marvin & Tamara
Ou pas…
Apprendre, alors qu’ils étaient encore en voiture, que Marvin avait servi de cobaye pour ces fameuses fléchettes tranquillisantes avait tiré un sourire en coin à l’agent Lond, sans que celle-ci ne quitte la route des yeux, avec un « cool ! » qui aurait presque pu lui conférer une dimension sadique. L’espace d’une seconde, elle s’était dit qu’utiliser ce geek comme crash-test devait être jouissif. Puis elle avait balayé cette pensée d’un léger mouvement de tête faisant virevolter ses cheveux, sans pour autant quitter son sourire.
Le commentaire sur le genre de tenues qu’il portait en dehors du travail lui valut en revanche un soupir d’exaspération suivi d’un « j’espère ne jamais avoir à le découvrir… » légèrement marmonné. Il avait ce don d’être agaçant rien qu’en respirant, cet agent. Comment faisait-il ? Comment était-ce humainement possible ? Le faisait-il exprès ? Cette attitude presque surjouée de gosse de maternelle était-elle vraiment si naturelle ? Parfois, Tamara se posait la question, mais tenir un rôle pareil devait être usant, même pour le meilleur comédien du monde, et selon elle, Knight était loin de posséder un tel talent… Sinon il aurait été agent infiltré.
Néanmoins, cette réflexion fut mise en branle par sa surprenante élocution improvisée concernant le russe. Une fois à l’intérieur, après l’avoir lâché, Tam le regarda l’espace de deux secondes, encore un peu surprise qu’il ait réussi à ne pas les faire jeter avant même d’être entrés.
-Pas mal… se contenta-t-elle de dire.
Une fois arrivés au sous-sol, c’était là que les choses sérieuses allaient commencer. La foule s’agitait, s’énervait, s’excitait, c’en était usant. Mais Tam gardait son calme, adossée au mur, un peu plus haut, afin d’avoir l’œil sur ce qui servirait de ring. Elle ne pouvait s’empêcher de se demander comment l’on pouvait apprécier ce genre de « sport », de spectacle, si l’on pouvait appela ça comme ça. Cela lui semblait si barbare… Mais bon, qu’un demi-dieu profite de la faiblesse humaine ne lui paraissait pas si insensé que cela.
Enfin le combat pouvait commencer. Le russe entra, son nom scandé par tous ces petits fanatiques ridicules. Tam faisait fi des commentaires de Marvin, concentrée sur ce qu’elle avait sous les yeux. Néanmoins, son accompagnateur exceptionnel avait raison, c’était un véritable colosse, et si le fameux « irlandais » n’était pas réellement un demi-dieu, il y avait fort à parier qu’il en prendrait pour son grade… C’était surtout cela qui angoissait un peu la demoiselle : devoir assister, impuissante, au massacre d’un innocent. Mais bon, l’agent Knight avait eu l’air tellement sûr de son coup… s’il avait des défauts, beaucoup de défauts, ce blondinet n’en restait pas moins très compétent dans son domaine d’action, aussi, Tamara lui avait fait confiance sur cette affaire.
L’irlandais daigna montrer le bout de son nez, et visiblement aucun des spectateurs ne l’encourageait, du moins, par ce que l’on pouvait entendre de là où se trouvaient les deux agents du DLCEM. Sa carrure était bien moins imposante que celle de son adversaire. Le début du combat fut annoncé, et la foule cria d’aise, ce qui, visiblement fit sursauter Marvin. Mais Tamara restait concentrée. En temps normal, elle lui aurait balancé une petite vanne, mais là, elle voulait vraiment savoir s’ils s’étaient déplacés pour une raison valable. Elle en profita pour détailler l’arène improvisée, les couloirs dissimulés, les murs, tout autre sortie possible. Elle fit mentalement un plan des lieux, cela leur serait peut-être utile pour la suite.
Le russe prit rapidement le dessus dès le départ, rouant de coups son adversaire, notamment un qui le fit saigner. Tam esquissa une grimace en faisant un O silencieux avec sa bouche, signe qu’elle compatissait presque à la douleur du supplicié. Enfin, cela si et seulement si ce type n’était pas un demi-dieu. Mais pour l’instant, rien ne permettait de l’attester avec certitude, au vu de la raclée qu’il se prenait. L’agent Lond commençait même à se demander si son collègue ne l’avait dérangée pour rien, et elle ne put empêcher un regard inquisiteur de quelques secondes sur Marvin. Mais son « ouais ! » d’enthousiasme ramena la petite brune au combat qui se déroulait en contre-bas. L’irlandais, qui, s’il avait été un humain normal, aurait dû être Knockout, reprit le dessus. Les yeux de Tamara ne pouvaient alors plus se détacher de ce qui se passait. Elle s’était même décollée du mur, fixant avant attention chaque mouvement de cet outsider qui, miraculeusement, vint à bout du colosse de l’Est qui lui faisait face. Fronçant légèrement les sourcils alors que l’irlandais vainqueur quittait l’arène, Tam attrapa le bras de Marvin.
-Suivez-moi et fermez-la.
Elle se faufila sur le côté. La foule, trop occupée à s’agiter devant la cage, criant sur pauvre russe KO, masquait les deux seuls individus qui ne faisaient pas comme tout le monde. L’agent Lond avait repéré une porte qui semblait donné dans la même direction que là où se rendait le fameux irlandais. Arrivés devant cette porte, elle sortit son arme, vissa un silencieux qu’elle sortit d’une de ses poches intérieures de veste, déverrouilla le cran de sureté, et de son autre main, rapidement, attrapa celle qu’elle avait confiée à Marvin. Au vu de son excitation, mieux valait être prudent et ne pas le laisser avec quelque chose dont le coup pouvait partir tout seul. Avec la chance qui le caractérisait, il pouvait très bien se tirer dans le pied, et Tam ne comptait pas le porter jusqu’à la voiture ! Elle lui fit signe d’ouvrir la porte, ses deux mains étant prises. Un petit couloir se présenta à eux, qui menait sur une autre porte un peu plus loin. La petite brune lui fit signe silencieusement de se taire, puis elle passa devant, à pas de loup, néanmoins assez rapidement, aussi agile qu’une panthère. La porte du fond fut rapidement gagnée. Elle plaqua son oreille contre la porte et constata une présence. Si elle ne se trompait pas, l’irlandais se trouvait là. Enfin elle se retrouvait dans son élément. Ils allaient choper un demi-dieu, avec un peu de chance ils, enfin, elle, lui mettrait une trempe et il serait ramené au DLCEM où son sort sera scellé. La Terre serait débarrassée d’un nuisible de plus. Ce sentiment réchauffa le cœur de l’agent de terrain, qui fit une nouvelle fois signe à Marvin d’ouvrir la porte scrupuleusement cette fois. Leur homme se trouvait dans la pièce juste derrière.
Lorsque le blondinet eut entrouvert la porte, Tam l’ouvrit silencieusement avec la pointe de son pied et entra prudemment dans la pièce, toujours en silence, son regard braqué dans la même direction que ses armes feu, observant chaque recoin de la pièce. L’homme était là, dos à eux, à quelques mètres. Tam pouvait sentir l’adrénaline monter en elle. Un petit sourire en coin se dessina sur ses lèvres. Ce sale parasite n’avait pas la moindre honte d’avoir ainsi terrassé un mortel qui n’était qu’un insecte par rapport à lui. Il ferait moins le malin quand il aurait gouté aux balles de son flingue.
-Belle victoire, quoi qu’un peu trop facile à mon gout. T’as pas trouvé d’adversaire à ta taille, parmi ceux de ton espèce ? Ou peut-être sont-ils trop forts pour toi ?
Les bras tendus pour braquer les pistolets en direction du sang-mêlé, Tamara attendit qu’il se retourne. Manifestement, il avait arrêté ce qu’il était en train de faire.
-Retourne-toi lentement.
L’agent Lond ne lui ferait aucun cadeau, et s’il fallait cribler son corps de balles, elle le ferait sans la moindre hésitation. Néanmoins, le DLCEM aimait les avoir vivants, pour tâcher d’en tirer des informations. Pour Tam, l’important était que ces êtres malfaisants ne trainent pas dans la nature, avec le risque potentiel de faire du mal à des mortels.
L’irlandais obtempéra silencieusement, se retournant lentement. Tam, les index sur chaque gâchette, prête à utiliser l’une ou l’autre de ses armes, attendait de voir le visage de cette créature. Alors qu’elle le fixait d’un œil implacable de dégout et de colère, quelque chose cependant la fit hésiter. C’était la seconde fois, au cours de sa carrière de treize années au DLCEM, que Tamara Lond hésitait pour appuyer sur la gâchette. Sa main gauche, qui tenait l’arme aux balles d’or, émit un léger tremblement lorsqu’elle découvrit le visage de sa proie. Plus que son visage, ce fut son regard qui la troubla. Il lui rappelait étrangement celui d’une certaine personne, une personne qu’elle avait aimée, qu’elle haïssait, qu’elle recherchait depuis plus de vingt ans. Etait-ce seulement possible ? Pouvait-il s’agir d’Haytham ? Cela semblait tellement invraisemblable. Peut-être était-ce l’un de ses demi-frères, allez savoir ? Les dieux étaient connus pour se taper nombre de mortelles, alors sans doute qu’Hay avait des frères et sœurs un peu partout dans le pays, voire dans le monde. Son petit sourire narquois avait disparu à présent. Elle voulait être assurée de l’identité de ce demi-dieu avant de décider quoi faire de lui… Parce qu’il était clair que si ses yeux ne lui jouaient pas de tours et qu’il s’agissait bien d’Haytham, il aurait un traitement particulier… Tam essayait de garder la tête froide, de ne pas s’emballer, mais la simple hypothèse qu’il puisse s’agir de ce petit traitre la rendait folle de rage.
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Sujet: Re: Ô douces retrouvailles. (marvin&tamara, terminé) Mer 20 Jan - 21:06
O douces retrouvailles
I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way.
MarHayTam
La victoire ! N'aurait-il pas dû la fêter comme il se doit ? N'aurait-il pas dû lever les yeux au ciel pour tenter d'avoir l'approbation d'un père absent depuis toujours ? Peut-être dans un sens, mais peut-être pas dans l'autre. Cette victoire était plutôt amère à vrai dire et lui qui d'habitude parvenait à contrôler sa colère, avait ce soir perdu pied. Nul doute que s'il ne s'était pas rattrapé, le Russe aurait subi le courroux d'un fils de Mars, qui même après tant d'années de vie, ne parvenait à totalement se contrôler, ou du moins à contrôler cette faculté dite « active » dont il était tributaire. Le pouvoir d'Haytham est logique au vu de l'identité de son parent divin, Mars, le dieu de la guerre et personnalité divine de première importance au sein de la belle et fastueuse Rome Antique. Comme la plupart de ses frères et sœur, l'Irlandais jouis d'une faculté non négligeable pour un être belliqueux, il est pourvu d'une force extraordinaire qui atteint son paroxysme lorsque le demi-dieu est en colère. Mais tout n'est pas si simple encore moins lorsque l'on est fils de Mars. En effet ce pouvoir digne d'un superman, possède une faille, la perte de contrôle. De ce fait lorsque cette « force divine » atteint son climax, Haytham est quasi-incontrôlable est tel un Bruce Banner devenu Hulk, il déchaîne sa fureur contre ses hypothétiques adversaires, qui n'ont alors pas l'ombre d'une chance, sauf si bien-sûr ce sont des monstres mythologiques. La victoire quand elle survient est donc bien souvent amère et ce soir elle l'est plus que jamais, car le demi-dieu, dix ans après sa dernière folie, a failli sombrer à nouveau.
Près de Makhmour, Irak Eté 2005 Son cœur battait avec promptitude, sa gorge était tellement sèche qu'il en était arrivé à avaler sa salive afin de s'hydrater un minimum. Le soleil n'avait quant à lui aucune pitié et continuait à assécher l'atmosphère. Plusieurs soldats de l'armée Américaine, avançaient en plein désert depuis au moins deux heures, avec sur le dos, un lourd chargement. Le climat était hostile, trop pour que la concentration soit de mise. Le silence régnait entre les hommes, qui arme en main, avançaient vers une destinée funeste. Hayham, la mâchoire serrée, avançait lui aussi en silence, sans savoir ce qui l'attendait. Il n'avait pas peur, mais il n'avait de cesse d'observer ses camarades qui malgré leur carrure de gaillards, n'affichaient pas une grande sérénité. Le périple de ses galériens modernes, prit fin à l'entrée d'un tout petit village irakien, comme on en croise beaucoup depuis le début de la guerre. Le fils de Mars se laissa gagner par l'empathie, une qualité transmise non par son père, mais par sa tendre mère, emportée tragiquement des années auparavant sans qu'il ne puisse rien faire pour la sauver. En ces lieux où la Mort semblait festoyer sans vergogne, Haytham trouva le courage de défier son supérieur hiérarchique pour porter assistance à un groupe de villageois, qui faute de moyen pour se rendre à l'hôpital "le plus proche" avaient bâti sur les ruines encore fumantes de leur village, une installation de fortune pour recevoir d'hypothétiques blessés, espérant naïvement pourvoir encore leur sauver la vie.
Le regard d'un enfant allongé sur une pile de cartons, acheva de convaincre le demi-dieu qui voulait ainsi se prouver qu'il n'était pas le digne fils de son père. Mais il n'avait rien vu venir, car il croyait encore en la bonté, il n'imaginait pas que les hommes puissent être assez fous, pour sacrifier les leurs dans le seul but de tuer l'ennemi. Des terroristes avaient ainsi pénétré le camp d'infortune, en se cachant parmi les blessés. Le premier coup de feu se fit entendre, une balle siffla à quelques centimètres du demi-dieu qui malgré ses sens aiguisés, n'avait rien vu venir. Le concert funeste commença, les balles sifflèrent de partout, la Mort venait de s'inviter et emportait avec elle les innocents injustement sacrifiés au nom d'une cause futile. Les mares de sang gisaient de partout e la "pluie d'acier" continuait à s'abattre impunément sur les soldats. De la sueur perlait sur le front de ce pauvre Haytham, qui se sentait de plus en plus mal, l'adrénaline l'étreignant de toutes parts. Il n'avait pas peur de mourir, peut-être mettre l'aurait-il voulu si lire l'avenir avait été l'une de ses facultés. Devant tant de morts, tant de lâcheté, ivre d'adrénaline, la colère pointa le bout de son nez. Les pupilles du demi-dieu avaient déjà commencé à se dilater, l'envahissant progressivement d'une ivresse de violence. Il luttait, mais son cœur continuait à tambouriner avec ardeur. La colère redoublait encore et encore. Un cri déchira l'horizon, un des camarades d'Haytham venait de tomber. Puis ce fut à son tour d'être touché. Le projectile émanant d'une kalachnikov, perfora son épaule. Le sang coula sur le sable, le fils de Mars tomba à terre. Alea Jacta Est ! Mais le Destin est parfois joueur et pervers. Près du soldat Cassidy, se tenait un triste spectacle qui scella le destin des terroristes. En effet, machette en main, l'un d'eux s'apprêtait à commettre l'impensable sur l'un des soldats. Haytham, triste spectateur, sombra et ne parvint à contrôler ses pulsions. La rage déferla dans ses veines tel l'odieux poison qui détruit les âmes et l'arme destructrice qui engendre des monstres. La bête qu'il est devenu, n'a laissé aucune chance aux assaillants qui s'apprêtaient à décapiter l'un des soldats. Haytham les a tous désarmés avec facilité. Il a commencé par faire apparaître l'arme de son père, une splendide lance dorée qui s'est logée dans le bras d'un des terroristes. Il a ensuite pris de vitesse l'un de ses adversaires et ne s'est pas gêné pour lui briser la nuque. Puis il s'est fait un plaisir d'empaler les autres. La rage avait déformé ses traits et annihilait sa conscience sans qu'il ne s'en offusque. Ils sont tous morts sauf Haytham, qui le visage rougit par un sang qui n'était pas le sien, tombait à genoux en découvrant le visage de celui qui lui avait tiré dessus, un enfant de 13 ans à peine. Il ne l'a pas épargné, loin de là.
Le souffle court et le cœur battant la chamade, Haytham rejoignit sans plus attendre son vestiaire alors que certains spectateurs criaient son nom. Le demi-dieu commençait à se sentir défaillir, le Russe était à terre inconscient. Joshua qui avait assisté au triste spectacle, essaya de se faire une place parmi la foule compacte pour rejoindre au plus vite son poulain. Ce dernier après une course folle de quelques secondes, retrouva enfin son vestiaire. Il se précipita vers les lavabos et se passa la tête sous l'eau froide pour se calmer, puis il se prit la tête, se frotta le visage et cogna dans la vitre qui lui faisait face. Plusieurs morceaux de verre se logèrent ainsi dans ses phalanges. Par chance, ce coup le ramena à la raison et à bout de souffle, il ferma les yeux, prit une grande inspiration et...
« -Belle victoire, quoi qu’un peu trop facile à mon gout. T’as pas trouvé d’adversaire à ta taille, parmi ceux de ton espèce ? Ou peut-être sont-ils trop forts pour toi ? »
Une voix qui lui était, a priori, inconnue, le sortit de sa méditation. Une fois encore ses sens, pourtant aiguisés, lui avaient joué des tours, tellement qu'il n'avait pas entendu le martellement d'une paire de talons sur le sol ou même le battement cardiaque élevé d'un homme qui ne lui été pas inconnu. Toujours à dos, le demi-dieu fit bonne figure malgré tout. « - Facile ? J'ai dérouillé quand même et je, vous demanderez de bien vouloir omettre le terme "espèce". Les Irlandais sont comme vous, des êtres a priori normaux. Sauf si aux USA, on pratique le racisme anti-irlandais. Si c'est le cas, je vous demande de m'excuser de ne point connaître vos fondamentaux. » dit-il avec ironie pour cacher son trouble. Comment se pouvait-il que cette personne, certainement armée, soit en mesure de l'identifier comme étant un "demi-dieu". Était-elle une créature mythologique pourvue d'une forme humaine pour se fondre dans la masse ou se pouvait-il que cette personne fasse partie des humains responsables de l'attaque des deux camps, menée quelques mois auparavant ?
Il préféra ne pas étayer la seconde alternative, au risque de s'abreuver à nouveau de colère. La femme, surement une demoiselle, lui demanda alors de se retourner, lentement de préférence. Haytham hésita un court instant, mais finit par obtempérer pour le bien de tous. Il se retourna donc en suivant l'instruction de sa nouvelle interlocutrice et pour lui prouver qu'il n'était pas une menace, il leva ses mains en l'air. « -Voilà ! » dit-il en perdant aussitôt l'esquisse de sourire qui venait de paraître sur son visage abîmé. La femme le tenait en jonc, bien armée visiblement, mais ce qui attira le regard du demi-dieu se trouvait sur le visage de la jolie brune, accompagnée au passage, par le pseudo-informaticien contre lequel il avait failli livrer bataille pour une recharge de pez. Il aurait pu s'en offusquer, lancer un "vous" interrogateur en le pointant du doigt, mais il n'en fit rien, toutes ses attentions étaient concentrées sur la femme armée. Elle portait une cicatrice sur la lèvre supérieure, une légère entaille qui ébranla toutes les certitudes du fils de Mars. Non, c'était impossible, ça ne pouvait pas être elle, pas après toutes ces années, pas ici, pas maintenant, pas comme ça. Visiblement, la demoiselle était aussi troublée que lui. Plus aucun doute n'étaient permis, c'était elle, sa meilleure amie, sa confidente, son tout premier amour. Elle lui demanda son nom, d'une voix froide presque dénuée d'empathie, qualité autrefois remarquable chez Tamara. Haytham ne se démonta pas et la fixa droit dans les yeux avant de répondre d'une voix calme et posée.
« -Tu le connais Tamara, pas besoin de poser la question ! »