☞ Sunday, Monday, Happy Days..
Abigail passa son enfance dans une véritable cage dorée. Son père était un photographe de mode. À ces yeux, c'était le meilleur, mais elle n'était pas vraiment objective sur ce point. Vu que le trois-quarts de sa journée était rempli par des séances shooting, elle ne devait pas être la seule à le penser, non ? C'est d'ailleurs via ce métier que ces parents se sont rencontré. Une relation aussi courte que passionnée.
"Aussi belle et brève qu'une étoile filante." Disait son père.
Enfin, c'est la seule information qu'elle avait réussi à obtenir quand la curiosité la taraudait sur ce sujet. Cela n'arrivait pas souvent, car la petite fille ne s'était jamais sentie triste du fait de n'avoir jamais connu sa mère et de ne quasiment rien savoir d'elle. Comme il y avait toujours du monde à la maison de campagne qui servait également de studio pour le travail de monsieur Cardin, Abby avait l'impression d'avoir pleins de mamans (ou des tas de grande-sœurs, selon les âges des invités).
Très tôt
(trop tôt ?), la petite fut incollable en matière de mode, de maquillage et de coiffures. La faute à ces mannequins qui se ruaient sur elle comme on se jetterait sur un chiot trop mignon quand elles ne prenaient pas la pose devant l'objectif. Aby participait aux échanges de potins (même en ignorant tout des principaux concernés) tout en servant de cobaye concernant tel fard à joues qui irait parfaite avec son sourire pétillant ou ce chouchou vert qui sera du plus bel effet dans sa tignasse blonde bouclée. Elle grandit en ayant l'impression d'être une poupée vivante ou une princesse. Une princesse hyperactive et dyslexique mais une princesse tout de même. La deuxième petite étoile filante dans la vie de son père.
"Mais moi, je ne vais jamais partir, papa." Disait-elle avec son innocence enfantine lorsque monsieur Cardin la surnommait ainsi. Pourquoi son père affichait toujours un sourire triste lorsqu'elle répondait cela ? Mystère.
Quoique la petite Aby consacrait ces rêveries à un autre mystère. Le genre qui lui faisait noircir ces cahiers avec son stylo rose bombons de toutes les spéculations possibles pour tenter de répondre à cette grande question : A quoi çà ressemblait de vivre une enfance ordinaire ? À quoi pouvait ressembler une vie où votre seule préoccupation est de rendre vos devoirs à temps ? En tant que "petit trésor" de son père, elle avait reçu une éducation à domicile. Alors que ces séries préférées parlaient des joies de la scolarité sous fonds de rires enregistrés, la fille de Vénus ne pouvait s'empêcher de se demander à quoi aurait ressemblé son parcours scolaire si elle avait suivi le chemin classique. Aurait-elle été populaire à l'école ou bien, au contraire, serait-elle rester dans son coin à chaque récréation ? Elle se voyait bien chef des pompons-girls ! Il lui arrivait souvent d'écrire de faux journaux intimes où elle y racontait ces journées fictives sur base de ces épisodes favoris. Pathétique ? Peut-être. Elle ne pouvait s'empêcher d'envier ce qu'elle n'avait pas, même avec une vie parfaite et qu'elle obtenait tout ce qu'elle voulait en usant du bon ton de voix accompagnée d'un regard à la fois mignon et suppliant. Sans le savoir, Abby maîtrisa rapidement les bases de son Enjôlement. Il n'y avait que sur deux sujets où ces tentatives restaient infructueuses : l'envoyer à l'école et demander des détails sur sa mère.
En grandissant, et surtout à force de voir des épisodes spéciaux sur la fête des mères, elle était devenue de plus en plus curieuse concernant cette illustre inconnue qui était la sienne. Prenait-elle des nouvelles d'elle en secret ? Son père avait-il eu une relation interdite avec une star du cinéma ? Les hypothèses ne manquaient pas et faisaient souvent rire le photographe de mode. Spéculations hasardeuses, tentatives de corruption à base de cookie fait maison... Rien n'y faisait, son père restait désespérément avare en détail sur ce point. Avare et mystérieux.
"Un jour, tu entendras un appel. Ce jour-là, je te dirais tout." Sérieusement ? Çà voulait dire quoi cette réponse ? Pourquoi autant de mystères ?
"Ok, garde tes secrets, grand maître Yoda." Déclara-t-elle en faisant une moue boudeuse. Lorsqu'elle évoquait Star Wars, elle qui détestait la science-fiction, c'était que son niveau de bouderie était au maximum.
Elle n'en comprit le sens qu'à ces quinze ans. C'était... Vraiment étrange. Cette impression... Non, c'était bien plus qu'une impression... Plutôt : cette certitude que quelqu'un l'attendait quelque part. Elle qui ne s'était jamais éloignée de chez elle voyait pourtant clairement la route à parcourir. Abigail avait marché jusqu'à la cuisine, les sourcils froncés devant cette sensation étrange. Son père, quant à lui, affichait la mine de celui qui voyait sa pire crainte arrivée. Il avait compris en un regard ce qui se passait. Quoi de plus naturel de la part du meilleur papa du monde ?
"J'avais espéré que ce jour n'arrive jamais." Avait-il dit. Maintenant, Abby comprenait pourquoi son paternel la surnommait sa deuxième étoile filante.
La fille de Vénus avait toujours fui les œuvres de science-fiction et de fantaisie. Elle était sans doute la seule petite fille de l'Univers à ne pas aimer la série
'mon petit poney'. Elle préférait de loin les fictions et les comédies romantiques. Bref, rien ne la préparait aux révélations qui allaient suivre. Sa mère était une déesse. Les monstres adoraient l'odeur des demi-dieux, c'est pour cela qu'Abby n'était jamais allé à l'école, que son père se jetait vers elle avec inquiétude quand elle jouait à l'exploratrice dans les alentours de la maison et qu'il y avait toujours du monde chez eux (Pour masquer l'odeur divine... Ne lui demander par la logique de cet argument, tout ce discours sonnait bizarre à ces oreilles).
À la fois logique et illogique. Voilà comment elle résumerait cette conversation. Au fond d'elle, ces paroles sonnaient juste comme si cela débloquait des zones floues de son passé. Le sentiment de soulagement qui en découla fut bref et vite remplacé par le chagrin. Elle ne pouvait rester et ignorer l'appel de Lupa. Ils le savaient tous les deux, cela ne rendit pas les au revoir moins déchirants, à eux qui ne s'étaient jamais séparés.
☞ What is this feeling?
Chacun a sa propre vision de l'Enfer. Celle qu'en aurait la fille de Vénus ressemblerait beaucoup aux six mois passés à la maison du loup. Elle était arrivée avec un sac à dos presque aussi grand qu'elle et, au final, elle n'avait plus que les vêtements qu'elle portait sur le dos, en piètres états, lors de son arrivée au Camp Jupiter après cette terrible épreuve.
Infernal. C'est le seul commentaire qu'elle daigne faire lorsqu'on lui pose la question. Entrer dans les détails la faisait toujours frissonner d'horreur donc, elle préférait éviter d'avoir à se remémorer ce qui ressemblait au pire jour de sa vie (bien qu'il fût étrange de qualifier pire jour de sa vie une période de six mois). En tout cas, une chose était certaine, c'est à partir de cet instant qu'elle déclara la guerre aux moustiques... Et à tout ce qui rampait... Et qu'elle refuse de dormir autre part que dans un lit. Une expérience particulièrement traumatisante, donc.
Peut-être était-ce pour cela que, encore maintenant, elle se souvenait de son entrée au Camp Jupiter dans les moindres détails. Tel un rescapé regagnant la civilisation, elle avait posé son regard sur les habitations à la fois sévères et élégantes, sur les autres personnes qui ressemblaient à des figurants de péplums. Fini les loups, enfin des autres humains ! Son souffle était court, elle avait l'horrible sensation d'avoir des feuilles et des bouts de brindilles coincés dans les cheveux, tout en ayant la certitude qu'elle ne pouvait qu'empirer les dégâts en essayant de les déloger. Tant pis pour la première impression. Mais, en vérité, si elle se souvient aussi bien de ce jour, c'est parce que ce fut le jour où elle le rencontra LUI. L'homme de sa vie.
Le grand amour. Elle s'y était préparé toute sa vie. Elle avait tout lu sur le sujet, vu tous les films possibles. Sans vouloir se vanter, elle estimait être une experte. Alors, bien évidemment, lorsqu'il vit ce demi-dieu totalement craquant venir vers elle tandis qu'elle errait complètement perdu dans le campement... Abby fut victime d'un coup de foudre. Ce sourire ! C'était la seule pensée cohérente qui lui traversait l'esprit. Elle pouvait se noyer dans ces dents d'une blancheur impeccable ou dans ce regard noisette.
"Par... Pardon... Tu disais ?" Bredouilla-t-elle après s'être rendu compte qu'il attendait une réponse de sa part. Heureusement, la crasse masqua la teinte rouge que prenaient ces joues tandis qu'elle essaya nerveusement de lisser sa chevelure blonde.
Le temps semblait tourné au ralenti, les paroles des chansons qu'elle écoutait en boucle sans vraiment les comprendre avaient enfin un sens. C'était l'amour avec un grand A. Elle en était persuadée. D'ailleurs, elle fut revendiquée par sa mère presque aussitôt après avoir senti ce doux sentiment envahir son cœur. N'était-ce pas un signe ? La fameuse approbation maternelle discrète qu'elle avait vu tant de fois dans les sitcoms ?
Abigail reçu une montagne d'informations et de règle à suivre à assimiler en un temps records. Elle qui avait toujours vécu dans une bulle protectrice grâce à son père devait maintenant apprendre à se battre, mais, surtout, à vivre en communauté. Se découvrir plein de demi-frères et demi-sœurs fut un coup dur, car Aby avait toujours imaginé l'amour entre sa mère et son père comme une histoire unique. Hélas, non, son pauvre père n'était que le numéro 200 (au moins) des prétendants de Vénus. Pourtant, elle n'en était pas encore au stade où elle détestait sa divine mère. Après tout, elle l'avait reconnue dès son arrivée au Camp, c'est qu'elle ne devait pas être entièrement mauvaise. Heureusement, elle bénéficiait du meilleur guide possible. Lui, Zack, fils d’Apollon. Compréhensif, intentionné, craquant (l'avait-elle déjà précisé ?), parfait. Quand il était auprès d'elle, les entraînements semblaient moins durs et elle ne pouvait rien afficher d'autres qu'un sourire cruche.
Elle fut en période de probatio au sein de la deuxième cohorte, la même que Zack. Aby en avait sautillé de joie devant cette nouvelle. Les mauvaises langues disaient qu'elle évoquait un petit chien en manque d'affection qui suivait Zack partout pour quémander des félicitations ou des gestes d'attentions.
Au Camp, elle découvrit son deuxième don. Abigail découvrit que certaines personnes semblaient liées par des fils de diverses couleurs. A force d'entendre les potins des autres enfants de la déesse de l'Amour, elle finit par comprendre (à force de patience) quelle couleur signifiait quel type de relations. Fraternel, amourette, véritable amour. Certains étaient aussi doux et fragiles que de la laine tandis que d'autres ressemblaient à une corde solide selon l’intensité du lien. Plus aucune histoire de cœurs ne lui échappait. Elle aurait dû y voir un indice concernant sa propre histoire, déduire que son amour n'était pas partagé. Cependant, elle préférait nier l'évidence, se dire que peut-être cette partie de ces dons ne marchait pas sur elle et que c'était pour cela qu'aucun fil ne la reliait à Zack.
Neuf années filèrent sans qu'elle n'avoue ces sentiments. Elle n'osait pas, malgré la certitude que Zack était son véritable amour. Et si, après tout ce temps, elle était tombée dans la redoutable Friend zone ? Et si Zack ne voulait plus jamais la voir après sa déclaration ? La fin de son service obligatoire approchait. Aby essayait de réfléchir à l'avenir. Elle se jura de faire sa déclaration à la fin de sa dernière année à la légion, car elle ne se voyait pas vivre à la Nouvelle Rome sans lui.
☞ I'm having a me party ! A party by myself.
Ce moment n'arrive jamais. Pourtant, elle s'était tenue si proche du but. C'était sa dernière quête. Elle avait choisi Zack comme coéquipier. Son plan était parfait : ils allaient réussir et elle se déclarerait en profitant de l'euphorie de la victoire, puis ils allaient s'étreindre et elle recevrait son premier baiser. Sauf que, bien évidemment, rien ne se passa ainsi. Arrivé sur le lieu de la quête, ils constatèrent que quelqu'un leur avait coupé l'herbe sous le pied. Qui ? Ils n'eurent le temps que de voir au loin une des responsables. Cela ne dura que le temps d'échanger un regard, mais cela suffit. Abigail vit avec horreur le lien se tisser entre son Zack et cette inconnue. Cela ressemblait donc à çà un coup de foudre ? Un VRAI coup de foudre ?
Qui était-elle ? Une amazone ? Une chasseresse de la déesse ? Un monstre ? En tout cas, Aby ne vivait plus que pour voir ce lien se casser. Hélas, la part de mystère de cette rencontre fortuite semblait renforcer cette attirance. D'une certaine façon, c'était pire que de les voir se tenir par la main ou s'embrasser devant elle. Un amour né après un seul regard, que pouvait-elle faire contre l'attrait exotique et énigmatique qui semblait s'être dégagé de cette mystérieuse apparition ? Pendant un an, Abigail se laissa dépérir. Ses cheveux blonds devinrent raides et perdirent de leur éclat doré, elle changea petit à petit de façon de s'habiller, ne portant plus jamais de couleurs éclatantes comme avant. C'était comme d'assister au spectacle d'une fleur en train de se faner.
Bien sûr, il était hors de question pour elle de rester à la Nouvelle Roma après çà. La logique aurait voulu qu'elle retourne chez son père pour noyer son premier chagrin d'amour sauf que plus elle repensait à tout çà (et en un an, elle avait eu largement le temps de le faire), elle se sentait incroyablement... Stupide ! Qu'est-ce qu'elle s'était imaginée ? Elle était tombée amoureuse du premier garçon qu'elle avait rencontré et crut que c'était le grand amour. Elle s'était crue où ? Dans une de ces fictions à l'eau de rose ? Comme elle avait été bête, bête, bête ! Hors de question de rentrer chez elle, elle aurait eu bien trop honte. Surtout que durant ces années de service, elle avait envoyé un nombre incalculable de lettre à son père concernant Zack. Quelle idiote !
Après avoir goutté à la vie en communauté, la fille de Vénus décida d'expérimenter l'indépendant. Elle s'installa à San Francisco, prit la nationalité américaine et trouver un petit job dans un Call Center... Une vie ordinaire, quoi. C'était vraiment rafraîchissant comme travail. Des gens la prenaient parfois pour une psy et lui racontaient leurs malheurs ou alors elle faisait face à l'incompétence des gens. Dans les deux cas, elle se sentait moins minable. Dans les bons jours, elle se sentait ordinaire. Ni une dangereuse romaine, ni la petite poupée parfaite de son père. Jusqu'au jour où une attaque de harpies sur son lieu de travail, ce qui lui rappela brutalement qu'un sang-mêlé ne pouvait jamais espérer à une vie normale. Du moins, en solitaire. Ayant perdu son travail, elle redoutait que ce cas de figure ne se reproduise si elle tentait sa chance dans un autre secteur. Qu'elle le veuille ou non, retourner la Nouvelle Rome semblait être sa seule solution.
Dans un timing parfait, ce fut à ce moment-là qu'il y eut la grande bataille contre Gaïa. À son retour, Abigail ne dut présenter aucune excuse pour se justifier. En fait, elle tombait carrément à pic. Ensuite, elle était tellement ancrée dans l'action que la fille de Vénus n'eut pas le temps d'amortir le choc de ces retrouvailles avec Zack.
Pendant les rares accalmies entre les batailles, elle l'évitait comme la peste, sans lui fournir d'explication, le lien toujours visible entre lui et la mystérieuse guerrière faisait toujours aussi mal à voir.
Ensuite arriva la paix. Abby en aurait pu éprouver du soulagement. En plusieurs occasions, elle avait cru mourir, mais elle avait aussi connu la sensation grisante de ne faire qu'un avec les autres de la Légion. À la fin, elle en venait presque à penser que cette histoire avec Zack était risible et qu'il n'y avait pas de quoi foutre sa vie en l'air pour un mec. Puis il y eut la fête de réconciliation avec les Grecs et elle la vit ELLE, la fameuse guerrière. Le mystère était résolu. Abgail aurait préféré que la mystérieuse apparition pour laquelle Zack avait craqué en un regard ne soit une Empousa ! Malheureusement, il s'agissait d'une demi-déesse grecque.
Finalement, elle revenait sur son précédent avis. Voir les débuts de la romance était encore pire que de voir le lien enroulé le poignet de Zack alors qu'il ne savait rien de la guerrière. Abigail s'enlisa dans un profond désespoir. Elle était devenue définitivement cynique, se croyant condamné à assister aux belles histoires d'amour des autres sans pour autant en vivre une. C'est à partir de cet instant qu'elle commençait à noyé son tatouage de la Légion sous une tonne de maquillage, particulièrement le signe qui la montrait comme une fille de Vénus.
En gros, elle avait le choix entre une vie dehors à la merci des monstres ou une vie à la Nouvelle Rome à tenir la chandelle aux deux amoureux. Autant dire la peste ou le choléra. Abby resta et réussi à dégoter un travail dans une feuille de choux new-yorkaise. Son style mordant avait, semble-t-il, été apprécié lorsqu'elle avait postulé pour le courrier du cœur. Quoi de mieux de lire le malheur des autres quand on se noie soi-même dans le chagrin ? En plus, elle pouvait écrire ces articles bien à l'abri à la Nouvelle Rome.
La demi-déesse s'était enfermée dans une certaine routine. La seule manière pour que son cœur ne se brise pas en morceaux à chaque fois qu'elle voyait son ancien amour.
On aurait pu croire que la certitude de ne jamais connaître l'amour serait une épreuve suffisante, mais il fallait croire que sa divine mère avait encore un As dans sa manche. (Car, oui, Aby tenait la déesse de l'amour responsable de ces malheurs). Après l'attaque des Camps par des mortels, Abigail découvrit que le sentiment le plus destructeur n'était pas le chagrin, mais l'espoir. Sa rivale grecque était morte durant l'attaque. C'est un Zack détruit par la tristesse qui était venu lui annoncé la nouvelle. La fille de Vénus avait passé la nuit à le consoler, jusqu'à ce qu'il s'endorme à force d'avoir pleuré sur son épaule.
L'espoir fou revint. Peut-être que cette perte allait les rapprocher ? C'était horrible de penser que l'attaque des Camps pouvait potentiellement être la meilleure chose qui lui était arrivée ces trois dernières années. Le lendemain, il proposa de signer à nouveau pour la Légion et elle feinta d'être aussi motivée que lui. Elle y croyait encore. Même en voyant bien que le lien forgé entre son amour et la grecque défunte restât toujours aussi fort, elle continuait de croire qu'elle avait une chance. Quelle cruche !