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 nuit bleue + deirdre (juin 2015, abandonné)

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MessageSujet: nuit bleue + deirdre (juin 2015, abandonné)   nuit bleue + deirdre (juin 2015, abandonné) EmptyLun 2 Mai - 12:04

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Colonie grecque, juin 2015

Toujours ce vent doux et tiède de fin de journée, toujours ce même recoin, non loin de la frontière de la colonie, toujours cette même attitude, ni rêveuse, ni déterminée, toujours ce même ressentiment froid et cassant, toujours ce même dégout, de la colonie et de ses mœurs, de ses demi-dieux assoiffés de combats, des dieux inexistants dans cette bataille sanguine qui se préparait, et puis toujours ce jeune homme, ses cheveux roux épais défiés par le zéphyr crépusculaire, ses yeux mi-clos sans couleur, cette cigarette à moitié entamée en rupture avec tout le divin qui formait son entourage quotidien, ces vêtements portés nonchalamment, ces cicatrices légères et fines qui parsemaient tout son corps presque adulte.  

Le jeune homme fumait lentement, profitant, dégustant toutes ces petites secondes qui le séparait de l’euphorie absurde, voir malsaine qui dominait la colonie, à quelques centaines de mètres. Il venait régulièrement s’assoupir sur ce petit rocher couvert de mousse verte et fraiche, s’assoupissant ou divaguant tout simplement. Il avait besoin de ce silence, peut-être aussi de sentir les rafales qui longeaient toujours les barrières magiques contre son visage. Quelques êtres mythologiques apparaissaient parfois pendant ses longues siestes mais elles ne le dérangeaient jamais, il croisait ainsi le regard de naïades, de satyres ou d’autres créatures dont il ignorait tout, jusqu’au nom. Le tabac le calmait, lui apportant un brin de constance contre la vie qu’il menait parmi les autres demi-dieux. Pour la plupart de ses camarades, la cigarette n’était qu’une autre construction d’une race, la race humaine, qui tendait comme toujours à sa destruction. Cependant il se trouvait quelquefois des compatriotes, souvent des jeunes comme lui, des demi-dieux plus ancrés dans le monde banal et humain, que dans ce monde anarchique et divin. Ses petites escapades de fin de journée étaient remarquées par les chefs de bungalows de plus en plus endoctrinés à grands jets de complots et de trahisons. Ils le surveillaient froidement, n’hésitant pas un instant à l’accuser d’espionnage ou de corruption. Frederick n’y prêtait aucune attention, il n’était pas un traitre. Il ne s’inclinait peut-être pas devant ce drôle d’univers qui lui avait été imposé à ses quatorze ans, fils de Dionysos, fils d’un dieu majeur de l’Olympe, traqué par créatures et divinités, en permanence, mais il ne trouvait aucun intérêt à affronter son propre camp. La fin du cycle mythologique ? Pourquoi faire ? En ce mois de juin, le jeune homme venait de franchir ses dix-huit ans.

Quelques jours plutôt, ses parents, ses deux sœurs et quelques amis, lui avaient tous gentiment laisser divers messages, amplifiant le frigo dont il se servait comme téléphone d’images festives et de smileys bien que comme beaucoup d’autres jeunes hommes de son âge et le terme homme peut enfin être employé sans ironie lorsque l’on rentre dans sa dix-neuvième année, il prétendait rester indifférent face à cette tempête soudaine d’attentions et de promesses. En réalité, elle le touchait, profondément, il avait presque eu les larmes aux yeux lorsque trouvant enfin un faisceau de réseau les messages s’étaient mis à défiler devant ses yeux curieux et avides. Des êtres humains tenaient à lui. Comme tout lieu marqué par l’emprunte d’un dieu, la colonie sortait de tous les circuits téléphoniques, une marche d’une demi-heure était nécessaire pour espérer joindre des mortels, la majorité de la progéniture divine n’utilisait pas d'appareils électroniques, préférant les moyens de communication magique, arcs-en-ciel ou autres ondes télépathiques. Dix-huit ans … L’espoir que lui annonçait antérieurement cet âge semblait aujourd’hui bien effacé. Il était déjà las de l’écoulement du temps, de cette tension permanente, du monde incohérent qui l’entourait. Les litres d’alcool qu’il avait ingurgité la veille s’évaporaient enfin libérant les dernières entraves sur sa conscience. Une autre soirée était prévue ce soir mais plus qu’une vulgaire beuverie habituelle pour le bungalow du jeune homme, il s'agissait d'un gala, un gala surement somptueux, donné par les enfants d’Aphrodite. Frederick n’appréciait pas particulièrement les enfants de la déesse, leur hypocrisie le hérissait. Il était cependant invité, évidemment, sa réputation de fêtard n’était plus à faire, et puis sorti du cercle tyrannique des dirigeants de la Colonie, le jeune homme était plutôt populaire, peu engagé et sans prétention, il inspirait sympathie et confiance, un adolescent bien dans sa peau qui ne se prenait pas la tête. Cette réalité le décrivait peut-être parfaitement lorsqu’il était ivre mais sobre elle ne faisait plus sens, le jeune homme était confronté à un profond mal-être, cependant il était saoul la plupart du temps chaque soir et peut-être même une grande partie de la journée.

Il hésitait. Son cœur s’emballait à chaque fois qu’il envisageait de franchir ce soir la porte du bungalow d’Aphrodite. Un seul détail le retenait, un détail qui lui apportait des frissons agréables, un détail qui lui parcourait l’échine, un détail qui le faisait s’oublier lui, Frederick Stein, un détail qui contrastait avec sa polarité quotidienne, un détail ou plutôt un nom. Pourquoi sa mère écoutait Barbara quand elle le gardait enfant entre deux ventes de bouteilles de vin à quelques centaines ou milliers de dollars ? Il n’en avait aucune idée. Mais certaines de ses chansons ressortaient et apportaient une touche colorée à ses instants de réflexion chaotique. Le jeune homme parlait très correctement français, il ne trouvait aucune autre langue qui pouvait décrire si justement le sentiment amoureux, son sentiment amoureux.  Il chantait « Pour toi soudain le cri du ciel n’est plus si gris, pour toi soudain le poids des jours n’est plus si lourd. » Étonnement, sa voix était très juste et les mots s’enroulaient légèrement autour de ces bourrasques de vents refroidissant au rythme de ce grand défilé qu’est le coucher du soleil, ce spectacle merveilleux et pourtant répété tous les jours depuis la nuit des temps. « Voilà que sans savoir pourquoi soudain tu ris, voilà que sans savoir pourquoi soudain tu vis. » Il ne se permettait ces petites divagations que pendant ses intimes moments de solitude, il se lâchait aussi quelque fois tard le soir ou au lendemain d’une nuit parfumée, on lui avait déjà fait remarqué la justesse et le charme de sa voix, mais il n’était pas assez à l’aise pour la déployer consciemment devant d’autres. « Car te voilà. Oui, te voilà … Amoureux, amoureux, Amoureux, tellement amoureux. » Oui, il irait à ce stupide gala. Immédiatement un malaise le tourmenta. Comment s’habiller ? Une chemise ou un tee-shirt ? Il connaissait le goût des enfants de la déesse de l’amour pour la grande couture, ils seraient surement tous vêtus de somptueux vêtements. Frederick repoussa toutes ses pensées, il n’allait pas se mettre à stipuler sur les tenues des autres. Et elle ? Comment serait-elle habillée ? Il déglutit lentement. Non, non et non, il viendrait en tee-shirt noir et en jeans noir, pas besoin de se torturer l’âme pour si peu.

Il alluma une énième cigarette, il ne les comptait pas, elles étaient d’ailleurs fournies pour lui gratuitement au même titre que l’alcool. Dionysos était très certainement un mauvais père mais il veillait au grain à ce que ses enfants ne manquent de rien pour leurs petites soirées. Frederick soupçonnait aussi son père de décupler le sentiment de folies qui gagnait les jeunes adultes une fois l’alcool bu et les drogues consommées. Dionysos était aussi le dieu de la perdition. Cette soirée avec les enfants d’Aphrodite risquait d’être plus … conventionnel. Frederick pesta, ses grandes réceptions mondaines de la colonie l’épuisaient. Ils avaient entre dix et vingt-cinq ans, pas quarante. Pourquoi jouer aux grandes personnes ? Pourquoi jouer à ce que l’on est condamné de devenir ?  Ses pieds retrouvèrent le chemin de la colonie, il ne voulait pas attirer les soupçons, la nuit se faisait de plus en plus noire, et puis il n’était peut-être pas spécialement intelligent de trainer le long de la bordure magique toutes sortes de créatures mythologiques pouvaient apparaître à chaque instant. Il évitait soigneusement de penser à son nom, ne souhaitant pas affoler ses faibles sens pour le moment apaisés par la fumée qui parcourait ses poumons.

En revanche, il n’était pas question pour lui d’arriver sobre. Une partie infime de sa conscience le suppliait de se tenir et d’apparaître calme et reposé, particulièrement au moment où il croiserait enfin… Non pas ce nom, pas encore. Malheureusement, sa carapace le poussait à boire pour oublier ce désastre futur qui s’annonçait déjà. Il était condamné à souffrir, il aimait cette vision de lui même. Autant boire, pensa-t-il, souriant seul dans la pénombre qui l’entourait. Ses frères et sœurs de bungalow ne le jugeaient jamais, ils étaient unis dans la fête et pour toujours, Frederick s’entendait très bien avec tout son bungalow, même si quelquefois, cette euphorie permanente l’épuisait et le rongeait. Marcher lui faisait le plus grand bien. Dans quelques minutes, il apercevrait les lumières de la colonie et les regards inquisiteurs des autres demi-dieux. Il soupira. Ne pouvant lutter d’avantage ses dernières barrières se rompirent. Deirdre, Deirdre, Deirdre. Le jeune homme était terriblement amoureux. Peut-être même aimait-il pour la première fois mais comment se l’avouer quand on est un homme de maintenant dix-huit ans. Désirer, oui il avait déjà désiré, mais aimer jamais. Comment vaincre ce sentiment qui lui brulait le cœur ? Comment lutter contre ce froid glacial qui lui déchirait la poitrine ? Comment oublier ce visage, cette voix et puis ce sourire ? Ses propres sentiments le dégoutaient, il se sentait faible et pris à un piège stupide qu’il préférait délaisser aux stupides enfants d’Aphrodite. Rien, l’amour ne représente rien, tentait-il de se convaincre. Il avait tellement maladroitement engagé sa relation avec la jeune femme qu’elle devait profondément le mépriser. Et puis elle était plus âgée, il ne se sentait rien, un vide, à côté d’elle le tout, le plein. Son cœur saignait mais il se devait de l’ignorer. L’alcool masquait ses blessures et bandait ses plaies, mais le sang continuait de couler, jamais l’alcool n’avait résolu un problème, Frederick le savait pertinemment.

Pensif, il s'allongea sur son lit défait et déboucha sa première boisson. Dans une ou deux heures il serait dans ce bungalow sordide.

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