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Sujet: Like a hobo. (dillon, abandonné) Mer 11 Mai - 21:51
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In that nightclub.
Il venait d'essuyer trop de refus ce soir, il n'en tolérait pas d'autres lui qui gérait si mal la frustration. Andréas ne contrôlait pas son amertume quand il était censé accepter le rejet, le non catégorique. Pour lui rien n'était jamais sûr, un billet lâché par si, un sourire enjôleur par là et toutes convictions au départ assurées, s'envolaient. Il fallait seulement se montrer observateur un quart de seconde pour savoir quel comportement adopter, quelle phrase toute prête sortir. Bon, il est vrai que ce petit tour de passe-passe n'avait pas fonctionné, ni au Club Paradise, ni au Treasures et encore moins au Déjà Vu Showgirls où il avait été accueilli par un colosse deux fois plus grand que lui qui n'avait même pas attendu que notre cher demi-dieu ouvre la bouche pour lui foutre une rouste à l'en faire décoller du sol. Humilié, Andréas s'était relevé lentement, une main à plat sur sa joue meurtrie il avait vociféré un moment, shooté dans une canette trouvée au sol, en direction de la masse infranchissable de l'entrée qui grogna comme toute réponse. Menace prise au sérieux le brun décampa, il avait de toute façon encore un endroit à essayer, avec une autre manière pour y être admis cette fois. Sur le parking, dans la nuit noire de ce mercredi soir il patientait, bras croisés, un bomber épais sur le dos, la joue violacée mais heureusement non enflée. Il avait l'air fin, il bouillait autant de l'intérieur que de l'extérieur, l'épicentre de cette fusion lui arrachait de temps à autres des petits soupirs, il fulminait, il voyait rouge. Scrutant les arrivées de potentiels clients du bar, clope en main, il attendait, comme on sauterait en marche d'un train on évite de choisir une zone trop rocheuse. Il ne voulait pas se louper, il n'avait jamais eu recourt à ce type de technique pour aller passer du bon temps dans un club ou les plus habillés n'étaient pas les employées. Andréas hésita plusieurs fois, des hommes jeunes voilà ce qu'il ciblait, des clients qui pourraient comprendre son cas et avoir un peu de compassion pour lui. Tout ce qui avait le regard fuyant et les bras repliés contre le torse il le fuyait, pas envie de perturber un puceau qui se sent déjà terriblement fautif d'être là.
Adossé à un pilonne électrique, entre deux voitures il se vu abordé, deux fois. Toujours pour la même chose et cela ne l'amusa pas, pas une seule fois. Sa voix pincée pouvait parfois intimider, comme à cet instant quand il jura avec aplomb le regard braqué dans ceux lâches de ces hommes en quêtent d'un peu de réconfort bradé. Son idée était conne, désespérer, sa position laissait sous-entendre autre chose et son apparence finissait de tuer le doute. L’œil gauche violacé, la commissure de lèvres tâchée de sang séché et puis maintenant la joue qui avait elle aussi pris une jolie couleur. Le tout se mariait parfaitement à son regard bleu lagon, une poupée fardée sans avoir besoin de maquillage.
Quand, à bout, la jambe tremblotante et les mâchoires contractées il se décida à renoncer à sa petite soirée au chaud qu'il quitta sa vigie les mains dans les poches la mine renfrognée, un homme croisa sa route, longeant lui aussi l'arrière du club, la rangée de voitures. Grand pas très vieux, après le reste peu importait à Andréas qui n'avait besoin que d'un mec peu louche pour faire l'affaire. Sans hésiter il le rattrapa,revenant sur ses pas et happant sa victime d'une poigne bien confiante. "Hey, excuse-moi...Tu vas au Cheetah'? "
Le mégot au bord des lèvres il le libéra, le laissant rouler au sol puis sous sa chaussure qu'il prit bien soin de frotter un long moment. Libérant sa victime à l'attention enfin capté il indiqua d'un regard le vigile à l'entrée. "Avec ma dégaine c'est sûr que je suis pas retenu pour le casting..Comme si fallait une gueule d'ange pour arroser ces chiennes de pognon..Hé dis, tu veux bien qu'on passe ensemble ? T'as l'air d'être un gars bien, un gars respectable, j'te paye ta première conso si ça te dit". Ca n'engageait en rien l'étranger qui toujours aussi froid ne semblait pas décider. Nerveux, Andréas guida plus d'une fois sa main aux ailes marquées de son nez aquilin, les frottant et les frottants encore, la gêne, le manque ou peut-être bien les deux une chose était sûre, il avait besoin d'une réponse maintenant. "Hé, j'te cherche pas les embrouilles j'veux juste un p'tit coup d'main après j'te laisse tranquille, sois sympa."
Sujet: Re: Like a hobo. (dillon, abandonné) Mer 11 Mai - 23:13
like a hobo - { Andréas & Dillon} -Un verre à la main, une clope qu’il n’avait pas allumée de l’autre, Dillon s’ennuyait fermement à l’appart. Son poing était enfoncé dans l’une de ses joues, l’autre refermé sur le verre qu’il faisait doucement tournoyer. Les yeux plongés dans le liquide, on aurait dit qu’il cherchait quelque chose de passionnant à l’intérieur. Mais à part les vaguelettes et quelques gouttes désireuses de s’échapper, il n’y avait rien. Toute la beauté de cette danse ne l’envoutait pas le moins du monde. Un soupir, il reposa le verre, attrapa la clope à son bec de son pouce et son index, la jeta d’un seul tir dans la corbeille, passant son autre main dans la touffe bouclée à l’arrière de son crâne. Sa chaise n’était appuyée que sur deux pieds, les siens maintenant le tout en équilibre. C’était le poison en bâtonnet qui avait pris tout sa frustration. Cela ne l’avait pas calmé pour autant. Voilà qu’il balançait son corps en se mettant un coup sur les talons, un coup sur les pointes. Une cigarette de gâchée, se dit-il. Tenté de la récupérer, il fixa de ses paupières abaissées sur la poubelle la feuille chiffonnée qui y traînait. Des informations non codées, des lieux entourés de rouge et liés entre eux selon leurs emplacements géographiques approximatifs. Tout avait été écrit à la main, non pas par manque de moyen, mais parce qu’il avait les détails en tête. Poser sur papier quelques informations qui paraîtraient aux yeux d’une femme de chambre, assez banales pour ne pas être signalées était un vieux réflexe qu’il avait conservé et s’avérait utile à ses supérieurs. Non, il n’y avait rien à faire et ressasser le dossier d’un prétendu escroc n’avait rien d’excitant tant qu’il ne s’agissait pas d’aller sur le terrain pour lui. Il pianota quelques secondes sur la table en verre trempé noire, mordillant sa lèvre. Il n'y avait rien à faire. L'appartement lui semblait vide, comme s'il n'y avait jamais vécu, comme s'il était prêt à s'évaporer sans laisser aucune trace et ce à tout instant. N'était-ce pas le cas ?
C’était décidé, il allait sortir, se changer les idées. Faisant claquer d’un seul coup les deux pieds de la chaise jusque-là dans les airs, il se redressa tout aussi violemment et s’étira longuement avant de gagner la chambre. Un simple tee-shirt noir, un jean foncé et une veste tout aussi colorée feraient l’affaire. Dillon avait des goûts très arrêtés et cela lui valait une préparation assez rapide dans le choix de sa tenue. Il en allait de même pour les chaussures, le placard y étant réservé ne comportant pour l’essentiel que des paires de baskets, des vans, des rangers. Un coup rapide à la salle de bain pour remettre en ordre sa tignasse brune désordonnée, c’était plié. Les clés de l’appart dans une poche, celle de voiture dans l’autre, un briquet oublié là par hasard, la portière de voiture qui claque et finalement, les roues qui s’arrêtent à l’endroit souhaité.
Un endroit qui lui rappelait étrangement son enfance. C’était cette même ambiance. Une nuit froide, un léger brouillard, personne à l’horizon si ce n’est l’aura menaçante de l’immense parking baigné dans l’obscurité. Les quelques réverbères monstrueux destinés à éclairer la zone stratégiquement n’étaient plus entretenus depuis longtemps, sans doute dans le but de préserver la paix des lieux. Tant qu’on n’est pas témoin, il ne s’est rien passé, quoi qu’il puisse arriver… En parlant de ça, il avait repéré ce garçon, pas très frais, jeune, seul et adossé à l’un des pylônes. L’agent fit mine de ne pas le voir, avançant, une main dans sa poche, l’autre le long de son corps, suivant le mouvement de ses jambes tandis qu’il se dirigeait vers l’entrée plus loin. Un coup d’œil discret lui confirma qu’il n’allait pas tarder à être confronté au racoleur. Cependant, il ne s’attendait pas à ce que ce soit, comme lui, un potentiel client. Silencieux, il attendit la suite, posant ses yeux sur celui, légèrement plus petit qui défendait sa cause. Un sourcil froncé, un regard vers le vigile, il resta de marbre avant d’entendre le désespoir de ce pauvre garçon qui avait les moyens, mais pas la tête de l’emploi. En l’inspectant mieux, il se disait qu’il ne serait pas en mesure de lui payer quoi que ce soit. En revanche, la cigarette ne lui avait pas échappé tout à l’heure et il en avait une envie folle.
« Ok, oublie la conso pour l’instant, si t’as des clopes j’en veux bien une » toujours droit dans ses chaussures, le militaire se questionna. Des yeux bleus, un nez droit, une carrure fine. C’était un profil qu’il connaissait presque par cœur et dont il se méfiait. Vigilant, il récupéra de quoi fumer, sortant le briquet resté dans sa poche, un oubli finalement utile et qu’il aurait mieux fait de ne pas avoir dans sa poche. Il arrêtera demain, ce qu’il dit toujours. En marche, il s’arrêta quelques secondes devant le videur, plus grand, plus menaçant, mais la chainette autour de son cou suffit à ce qu’aucun d’eux ne gaspille sa salive. Un coup de tête en direction de la porte et les voilà à l’intérieur. La musique agressait les tympans de quiconque pénétrait les lieux, contrastant violemment avec le sifflement à peine perceptible d’un vent léger. La chaleur n’avait rien de convivial, étouffant plus qu’elle n’enjoie. Le seul réconfort pour avoir mis les pieds sur le parquet crasseux de cendres, de mégots et autres substances de tout état restait la scène principale ou se déroulait sous ses yeux un délicieux spectacle. Dillon ne perdit pas le nord, gardant un œil sur son partenaire de crime ce soir. Il parlant entre ses dents, la cigarette toujours coincée et bien partie pour ne pas en être délogée. « Prend pas ton pied tout de suite, tu me dois une conso » le fin sourire en coin qu’il laissa planer indiquait clairement qu’il plaisantait, mais ne serait pas contre la tenue de cette promesse qu’il n’avait même pas eu besoin d’extorquer.
Dernière édition par Dillon J. Soto le Ven 13 Mai - 3:35, édité 1 fois
Sujet: Re: Like a hobo. (dillon, abandonné) Jeu 12 Mai - 0:53
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In that nightclub.
Il avait vraiment tout tenté ce soir pour passer sa nuit éveillée accoudé à un comptoir de bar. Andréas avait envie de boire et de se vider la tête, de laisser la musique langoureuse de ce genre d'endroit lugubre lui enivrer les sens. Il ne voulait plus rentrer, il ne voulait plus se laisser baiser par le temps qui filait à une allure folle. Il avait l'impression de ne rien maîtriser lui qui s'était si souvent caché derrière cette vérité toute trouvée, que le monde avait toujours décidé pour lui. Les cartes il les avait à présent en main mais n'ayant pas encore la règle du jeu en tête, il faisait le plus souvent banque route. L'hôtel dans lequel il séjournait n'avait rien de charmant ni de clinquant. Il était économique il était à l'écart de la ville et de ses lumières il était le choix idéal à faire quand l'argent manquait ou que l'envie de ne pas se faire remarquer devenait primordiale. Pour le brun c'était un peu tout à la fois, il n'avait plus sa place dans cette ville, il s'y était fait trop d'ennemis et il n'avait pas assez en poche pour espérer loger rien qu'une nuit dans un des palaces réserver à ceux qui gagnaient. Lui il gagnait, et très souvent ! Mais comme tout business bien huilé ces marchands de hasard n'étaient pas vraiment partant pour se laisser dépouiller par un paumé sorti de nul part. Trop chanceux pour être honnête il était dans la ligne de mire de ces distributeurs d'espoir. Ni horloges ni contraintes dans ces lieux lumineux et vivants, le temps semblait être arrêté, seul comptait le son que faisait les machines pour annoncer le jackpot. Andréas était devenu accro à ce monde, dépendant de cette adrénaline quand il était face à un jeu de carte, quand la banque devait perdre face à sa main. Il aimait les regards que cette pseudo chance attirait, les convoitises également, et la jalousie. Il s'était déjà vu offrir une soirée au Caesars en échange de trois parties passées assis à côté d'une riche femme qui l'avait désigner comme son porte-bonheur de la soirée. Après s'être assuré que la dite suite serait bien à lui et seulement à lui il lui indiqua, toujours avec très peu d'humilité sur quelle case enchérir. Elle avait naturellement gagné et lui avait pu se détendre dans un jacuzzi au vingt-cinquième étage de cette forteresse très peu représentative de l'art antique. La chose l'avait beaucoup amusé et c'est d'ailleurs parce que le lieu attisé son intérêt qu'il avait cédé à cette vieille peau aux bijoux trop voyant mais cela dit de qualité. La parure qu'elle portait ce soir là était si lourde à son cou qu'en se penchant pour abandonner un jeton à quatre chiffre sur le tapis elle avait peiné à se relever, le corps basculant dangereusement vers l'avant et le reste de la table.
Le mec abordé semblait plutôt cool, il accepta seulement en échange d'une cigarette qu'Andréas eu du mal à céder. Il était un peu dans le rouge en se moment et n'avait pas encore de projet pour renflouer ses comptes. Chaque clope était comptée mais le service demandé en valait le coup, il avait une folle envie de se retrouver la tête enfouie dans un décolleté. Une idée similaire dû lui traverser l'esprit car le filtre qu'il pinça entre ses lèvres fut agressé plus volontiers par une rangée de dents voraces. Il devait se reprendre lui qui n'avait pas encore un seul pied à l'intérieur. Cigarette allumée, passage rapide et sans interrogatoire les voilà infiltrés dans cette succursale de l'enfer si difficilement atteignable pour l'oiseau tombé du nid. Sentant la chance tournée grâce au coup de pouce de l'étranger, Andréas recouvra toute son assurance, se frottait déjà les mains prés à assouvir quelques envies nourris au fil de ces heures passées à attendre sur le parking. Allaient-elles se douter qu'il avait fait tout ça pour les atteindre elles ? Ces nymphes juste désirables grâce aux jeux de lumière et par la participation d'un appétit masculin presque insalissable pour la chair peu farouche ?
Prêt il l'était, débarrassé de sa promesse non pas encore. Le brun détailla le bâton de nicotine pendu aux lèvres de l'étranger, tenta de lui faire passer un message, signifier qu'ils étaient quitte mais l'envie d'en finir était bien plus grande. La patience ne faisant pas partie de ces qualités il abdiqua très vite et avança d'un pas assuré et habitué jusqu'au bar, phare lumineux au milieu d'un océan de corps en mouvement. Se hissant sur un des hauts tabourets il s'adressa directement au barman oubliant une fraction de seconde qu'il était là pour rembourser une dette et non pour consommer : les deux choses pouvaient s'additionner. Du mouvement sur sa gauche, du fer qui glisse sur la surface en pvc du sol, une toux légère puis une brume opaque soufflé jusqu'à lui, le brun n'eut pas à tourner la tête pour comprendre que son collègue de la soirée était tout prés de lui. "Hm, je t'offre quoi alors ? " Il ralluma l'extrémité de sa cigarette presque étouffée par l’atmosphère nappée d'encens et de narguilé. Une main au devant de la fraise rougeâtre, l'autre sur le briquet qui l'anima d'une flamme. De profil, un bras sur sa cuisse l'autre coude pressé sur le comptoir la cigarette tenu du bout des doigts, Andréas laissa ses grands yeux se clore, rien qu'un court moment, le temps qu'il fallait pour apprécier ce premier nuage de nicotine. Son nez en échappa une bonne partie, ses poumons embrassèrent le reste, il était satisfait, tout n'était pas si mal que ça se soir, finalement. De sa main libre il remis un peu d'ordre dans ses cheveux, les rabattant et sentant que l'homme ne s'était toujours pas décidé, pire qu'il semblait l'observer, Andréas fit rapidement glisser un cendrier entre eux-deux, laissant le bois couiner sous le fer. Il ne s'y habituait toujours pas, à être scruté comme une bête de foire la faute à ce visage trop curieux pour passer inaperçu. "Bon alors tu t'décides ? Moi je vais prendre un bon whisky irlandais. "
Sujet: Re: Like a hobo. (dillon, abandonné) Jeu 12 Mai - 17:43
like a hobo - { Andréas & Dillon} -Il était hésitant, alternait entre la cigarette à céder et le regard du plus vieux. Dillon resta impassible même si l’analyse brève qu’il en faisait par automatisme lui confirmait ce qu’il savait depuis le premier coup d’œil : l’argent manquait, peut-être autre chose, une accoutumance qui n’avait pas été soignée et qui venait à se faire sentir dans les gestes de son interlocuteur. Peu importe, une fois le précieux coincé entre ses dents, il ne tarda pas à l’allumer et à poursuivre son ascension vers les enfers, sans oublier la promesse à peine tenue. Il aurait pu la briser, entrer sans attendre, mais ce soir il voulait se détendre, pas se faire de nouveaux ennemis. Il en avait de nombreux, les sang-mêlé, les créatures mythologiques, peut-être quelques frères d’armes et sans doute un nombre de conquêtes de tout sexe qui rêvaient de lui faire la peau pour n’avoir tenu qu’une nuit en leur si charmante compagnie. Un bref souvenir traversa son esprit : son ex femme. Elle était l'exception, la seule qui avait réellement le droit d'attenter à sa vie, mais il savait que jamais elle ne le ferait, pas même pour lui faire payer sa traitrise.
Un regard posé sur les danseuses lui permis de constater qu’elles n’étaient pas mortelles. Il n’avait rien contre les beautés naturelles, quelles qu’elles soient, du moment qu’elles ne représentaient pas un danger plus important qu’un simple mortel. L’addiction aux femmes et aux jeux de plaisir avait toujours été, ce n’était pas quelques nymphes qui changeraient la donne. Elles ne faisaient que profiter de leurs atouts, les desservants, à son humble avis, mal. Cependant, le spectacle étant bien plus alléchant, il n’allait pas s’en plaindre et encore moins se mêler de ce qui ne le regardait pas. Toujours désireux de consommer une nuit de plaisir dans l’alcool et la chair, il se rendit au bar, rejoignant son partenaire de crime en tirant l’un des tabourets non loin. Donner un peu de crédibilité à leur relation ne ferait qu’accroitre le pouvoir qu’il semble posséder en ces lieux, sans avoir eu besoin de faire quoi que ce soit. Etre un militaire apportait des avantages dont il ne se privait pas, restant néanmoins méfiant de toute proposition un peu trop tentante qui serait un traquenard à coup sûr. Et quand bien même ça ne le serait pas, à tout moment, il serait trop aisé d’utiliser ses soit disant fautes contre lui. Tout homme à ses failles et il est finalement très humain de les employer à mauvais escient. Un mal pour un bien.
Crachant son nuage de fumée, lèvres entrouvertes, il ne dit mot, laissant l’autre s’empresser de le faire. Il avait assez d’argent pour lui offrir de quoi se rafraîchir. Un bon point pour lui. Ses deux coudes posés sur la table, il ne dit rien, réfléchissant à ce qu’il allait prendre d’assez fort pour être dans le même état de transe que la moitié des clients, tout en étant assez éveillée pour savoir tenir une conversation, voir, en cas de besoin, avoir les réflexes nécessaire pour ne pas se faire pigeonner. Le gamin s’impatiente, il laisse échapper un sourire en entendant la commande, lui n’est pas là pour faire dans la sobriété, c’est ce qu’il cherchait et il ne s’en cachait pas. « Un Rhum cubain ». Voilà quel serait son choix pour la soirée. Un ou deux verres suffiraient à l’achever, mais il mettrait de la distance entre le premier et le second verre si l’envie lui prenait d’en consommer plus d’un. Reprenant une taffe de du bâtonnet, son regard dirigé vers les strip-teaseuses revint sur son camarade de fortune. Il l’avait longuement observé plus tôt, mais n’avait de cesse de le faire, gravant dans son esprit ces traits atypiques qui n’auraient jamais dû former un tout aussi intriguant. L’agent était attiré par les ennuis autant qu’il aimait sentir son coeur accélérer sa cadence et battre à ses tempes à lui en faire perdre la raison. Serait-il à la hauteur ? Non. Aux premiers abords, si dangereux pour quiconque se laisserait tenter, il n’était pas assez recherché pour qu’il s’y intéresse. Du moins, pour l’instant. Une simple allumette pourrait suffire à le rendre attrayant. Pourtant, il était là, accoudé au bar, rattrapant la collation qui venait de glisser sur le comptoir, il n’avait rien d’autre en tête que le bon temps qu’il prenait ou était sur le point de prendre.
Il trempa une première fois ses lèvres après avoir posé le mégot dans le cendrier entre eux, reposant le chop lentement pour faire tinter le verre au contact du bar. Ses pieds étaient appuyés sur la seule barre d’appuie miteuse, couverte de poussières, de suies autant que de rouille. Ses longues jambes, beaucoup trop musclées pour n’appartenir qu’à simple amateur de bon temps étaient repliées, laissant entre elles le bout d’un bras qui ne trouvait sa place nulle part ailleurs. Un instant, le militaire revit la scène jouée de son appartement, lorsque l’ennui l’avait gagné et qu’il s’était décidé à partir. Il resta patient. Bientôt, une main vint glisser sur son torse, passant le rempart qu’était sa veste pour mieux s’approprier cette masse de muscle. Elle s’extirpa pour passer sur une épaule, rejointe rapidement par l’autre. Un souffle chaud à son oreille laissant flotter le doux parfum de nicotine mélangée à l’alcool ainsi que quelques mots aguicheurs. Toujours aussi serein, le dos droit malgré sa position, il ne broncha pas, laissant un sourire planer. Quelqu’un avait dû repérer la chaînette à son cou. Et ce quelqu’un avait été tenté de corrompre l’âme prétendument pure qu’il possédait. Il était toujours prêt à subir les assauts incessants d’assaillants, citoyens américains ou non, le répit n’existait pas. Choyé par le contact des formes plus qu’avantageuses de l’employée, Dillon se laissa faire, profitant tant qu’elle était là, buvant sagement sa boisson. Quand elle comprendra qu’il n’allait pas bouger, elle s’en irait. Il eut une pensée, une fraction de seconde, pour l’ami resté là sur son siège, juste à côté, sans doute envieux, peut-être mauvais de la représentation qui se jouait sous ses yeux. L’avait-il déjà vu ? Peut-être. Il n’avait pas l’air insensible à cette forme d’ignorance. Lorsqu’il retrouva sa liberté, tout son corps réclamait la chaleur d’un autre corps, mais il n’y prêtait plus attention. Ce soir il ne repartirait pas seul, le tout était à présent de savoir avec qui et dans quel état. En restant fidèle à ses principes, il venait de déclarer une guerre silencieuse, mais redoutable à ceux qui tiraient les ficelles de cette pauvre marionnette. Elle était l'appât auquel il n’avait pas touché. Ne lui restait plus qu’à prouver qu’il n’était pas venu pour mettre en évidence un trafic. Il devra rester vigilant.
Dernière édition par Dillon J. Soto le Ven 13 Mai - 3:38, édité 1 fois
Sujet: Re: Like a hobo. (dillon, abandonné) Jeu 12 Mai - 23:17
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In that nightclub.
Le barman avait acquiescé puis s'était éloigné préparer les commandes. Son dos était large et finissait légèrement en v comme l'homme qui buvait à ses frais. Une forme parfaite selon les normes imposées par la mode et par les magasins qui suivaient scrupuleusement ces dictâtes. On enviait forcément ce qui était rare ou ce qui prétendait l'être; une couleur de cheveux ou d’œil, un type de peau ou une taille élancée. A ce petit jeu des difformités passées qualités Andréas avait lamentablement échoué. Son visage était atypique, son nez aquilin tout d'abord qui prolongeait la ligne bombé d'un front blanc et plutôt large habillé de deux sourcils sombres mais assez bien dessiné pour un garçon. Ses yeux d'une forme et d'une taille peu courantes attiraient les regards et les réactions. Sa bouche finissait de rendre l'ensemble dérangeant, elle était dessinée, peut-être trop, suivant parfaitement le tracé que le nez avait imposé. Dommage qu'une addition de particularités ne mette pas en valeur, ne soit pas un atout pire encore que cela attire l'attention de la masse mais pas de la manière escomptée. Andréas ne désirait pas plaire par dessus tout, il était capable de payer pour assouvir ses envies et comprenait très bien la mécanisme de monnayer absolument tout service. Il s'était déjà vu offrir cadeaux et prestations en échange de nuit en compagnie d'inconnus. Le monde caché de Vegas, usine à vices était encore plus sombre et destructeur, mieux valait donc s'en approcher avec une bonne connaissance de la chose pour ne pas finir broyé par sa volonté impitoyable.
Deux glaçons à moitié immergés dans une liqueur brunâtre et parfumée dansaient sous les remous appliqués par une main familière du geste. Il buvait depuis son exile presque tous les soirs. Comme la cigarette était devenue la paille qui alimentait ses poumons en air, l'alcool était la substance liquide essentielle à sa survie, l'eau ne le désaltérant que partiellement. Il se savait en danger à ainsi ruiner sa santé mais aucun déclic, aucune envie n'était suffisamment motivant pour le faire renoncer à toutes ces bonnes choses. Andréas aimait la drogue aussi, elle était douce et décuplait ses sens mais elle était chère, voilà peut être pourquoi il n'en consommait que lors de soirée ou quand ses comptes étaient renfloués. L’avarice et le manque de ressource dû à sa précarité de vie l'aidaient finalement à ne pas totalement sombrer: jusqu'à quand. Le rythme de la musique était enivrant, les enceintes de bonne qualité poussées à leur maximum faisaient vibrer les dizaines de bouteilles disposées face au bar, le long d'étagères habillées de néons. Elles forcèrent également le cœur d'Andréas à en suivre le tempo, aidé par le whisky qu'il avalait à grosse gorgée. Son verre approché tout prés de ses yeux, il en variait les nuances en laissant se superposer à l'alcool ambré les flash changeants des lumières du nightclub. Une paupière close, il resta un instant bercé par ces vapeurs parfumées, il était bien, il était détendu. " ça c'est mon calmant." Il l'avait dit tout bas, l'avait échappé dans un souffle sans s'en rendre compte. Toujours seul il avait appris à ne plus être étonné de se surprendre à s'adresser à son reflet ou à ses mains qui se mouvaient avec souplesse quand il réfléchissait à haute voix. Il fallait bien combler l'absence d'interlocuteur, Andréas y était arrivé naturellement.
Les femmes employées ici développaient rapidement un sixième sens qui leur permettait très vite de détecter l'homme susceptible de faire une proie idéale. Andréas n'était que très rarement harponné et ce soir la chose allait être bien plus ardue encore. Son visage marquée par les coups, son expression physique n'invitaient pas à la discussion. Ses paupières qui battaient si lentement ses hautes pommettes intimidaient, ses lèvres qui ne décollaient pas du bord de son verre, la position adoptée également, face totalement au comptoir, dos à la salle. Il voulait seulement profité de l'activité nocturne du lieu, passer le temps, attendre que le soleil se lève pour redémarrer une nouvelle journée. Il avait besoin du monde, de la vie mais il ne voulait pas que ce petit bain social nécessite la moindre interaction. Seul lui pouvait en décider, et ce n'était pas encore le moment. Il tendit de nouveau sa main pour happer l'attention de l'employé occupé à servir mais ne reçu aucune réponse. Du monde autour d'eux gravitaient, très peu patientaient trop pressés sans doute de retourner se rincer l’œil. Quelques serveuses profitaient également de cette proximités pour frotter seins et hanches contre cette rangée de pilier de bar peu insensible à leurs charmes. Les hommes n'étaient que faiblesse quand tant des tentations étaient à portée de main. L'inconnu sur sa gauche en faisait les frais, le voilà à son tour prisonnier des filets d'une des naïades du club, elle n'était pas agréable, juste baisable, son rouge à lèvre bon-marché et ses extensions synthétiques ne laissaient pas de doute tant à la position à adopter pour pouvoir se la faire sans risquer de régurgité l'alcool si chèrement payé. A cette réflexion le brun se redressa, dos droit il se mit à tâtonner dans ses poches, avants puis arrières avant d'en ressortir un jeton, de couleur rouge et noir. Un chiffre y était gravé en lettre d'or, il le fit glisser sous sa paume avant d'héler plus énergiquement le barman. "Un autre Whisky, et pour toi ?" La monnaie n'était pas rendue quand on avait recourt à ce type de paiement. Ce n'était donc pas la générosité d'Andréas qui parlait mais bel et bien son côté économ', tant qu'à gaspiller de l'argent autant consommer au maximum. La danseuse s'en était allée, elle n'avait pas plus insisté, libérant l'espace de son parfum écœurant. L'homme semblait maîtriser ses sens, aucune pulsion n'habitait son corps en apparence, nul signe de coup de chaud à signaler, pas d'empreinte humide le long de ses tempes. Une question tarauda l'espiègle buveur qui ne se gêna pas une seule seconde à la formulée. Nouvelle clope en main il tendit le paquet à l'homme pour capter son attention. "C'est ta première fois en club ? Tu l'as même pas regardé. " Il sourit et d'un geste désintéressé autorisa le barman à encaisser le jeton. Voilà comment ça se passait ici, à peine gagner les gains étaient gaspillés.
Sujet: Re: Like a hobo. (dillon, abandonné) Ven 13 Mai - 1:21
like a hobo - { Andréas & Dillon} -Les mains de la créature avaient cessées leurs mouvements, repartant comme des serpents jusqu’à ne plus se faire sentir. Ses talons claquèrent tandis qu’elle regagnait sa place à la recherche d’autres clients. La voix grave et blasée de son camarade laissa poindre une légère curiosité, l’interrogeant sur la prochaine boisson qu’il allait prendre. Encore une offerte ? Allait-il devoir rendre cette gentillesse par d’autres faveurs que celle de lui ouvrir les portes du club ? Il sourit, annonçant qu’il choisissait la même commande qu’il ne toucherait pas dans l’immédiat. L’odeur de parfum, une fleur, quelque chose de mature, beaucoup trop léger pour être celui d’une jeune femme, se dissipa enfin et il put concentrer son attention sur le jeton lancé au barman. Dillon était à son tour intéressé. S’il suscitait l’attention de son interlocuteur pour n’avoir pas cédé aux charmes pourtant évident d’une femme prête à s’offrir, de son côté c’était l’addiction aux jeux qu’il ne comprenait pas chez le brun, trop jeune pour être appâté par le gain. Cette façon de faire, ce jeton, toujours présent sur les lieux entourés de rouge sur la feuille qu’il avait jeté. Tout commençait à ressembler fortement à cette mission qu’il avait donnée à un autre. Il n’en avait aucune certitude, il n’allait rien affirmer jusqu’à avoir une preuve concrète. Le verre dans sa main, il le laissa rouler une fois, tournant à moitié vers l’inconnu pour se saisir d’une cigarette si généreusement offerte.
« Non, pas la première et heureusement. Pareil pour toi, hein ? » Il lui offrit un sourire en coin, seul témoin de ces pensées masculines. Nul doute qu’il y avait déjà mis les pieds en quel cas il ne se serait pas mis dans pareil état et n’aurait pas supplié pour entrer. Le militaire était observait, l’influence du gringalet ? Ou son refus de toucher à la marchandise ? S’il était le gros poisson, les pêcheurs allaient s’en mordre les doigts, ramenant dans leur filet bien plus gros et plus lourd que ce qu’ils s’imaginent surement. « Je préfère quand c’est moi qui chasse, pas l’inverse » Une honnêteté à faire pâlir d’envie tous les pecnots qui manquaient d’assurance et qui n’avaient pour seul réconfort que le plaisir des yeux. Tous n’avaient pas cette chance de conquérir sans trop d’efforts les plus belles d’entre elles. Ils n’espéraient même pas pouvoir glisser leurs doigts sur les hanches de ces femmes, tandis que lui avait cette chance, voir ce privilège de les attirer. Lui, ou son statut. « Tu joues souvent ? » dit-il, faisant un signe de tête en direction de la pièce de taille et de couleur particulières. La cigarette posée entre ses longs doigts fins n’était pas encore allumée. Il la faisait rouler sagement, le temps de discuter, d’acquérir plus d’informations sur l’étranger. Il n’était pas en mission, il ne cherchait pas à attirer l’attention, l’avait déjà fait malgré lui. Sentant le manque d’action se faire pesant, il se redressa, récupérant son verre pour aller siéger aux côtés de ceux déjà conquis, dont l’un se faisait sortir de force des premiers rangs, accompagné par un autre qui tentait de dissuader le videur. Peine perdue. Deux places s’étaient libérées, bien qu’il y en ait beaucoup d’autres, celles-ci étant mieux placées, il n’hésita pas à s’en approprier une, réservant l’autre pour le gamin qu’il avait trainé ici. Il ne se sentait pas responsable de sa déchéance, faisant volontiers grincer les chaises sur le parquet pourri, posant son verre sur le plateau en céramique qui ne faisait qu’un avec la scène. Les regards ravageurs lancés par les danseuses ravivaient la lueur brillante dans ses yeux jusque-là restés indifférent à toute approche. Il avait bien quelques billets à dépenser, mais se ferait attendre, amadouant sans rien faire les belles qui se promenaient sous ses yeux. Des jambes à n’en plus finir, des formes parfaites, il en avait envie, mais ce n’était pas suffisant pour faire de lui l’objet de leurs désirs. Il ne se laisserait pas charmer si facilement.
Sentant la présence du gringalet à ses côtés, l’agent, à l’aise sur sa chaise, presque enfoncé, engage la conversation. « Tu gagnes souvent ? » question qui n’avait pas lieu d’être, ce jeton n’était signe de rien d’autre que les restes d’un gain important, qu’il avait surement dépensé au vu de son état. Rien n’était encore joué cependant. Il ne savait de lui que ce qu’il devinait, ce qu’il observait et tendait à en apprendre plus. Il semblait accorder plus d’attention au jeune qu’aux deux formes rondes qui se profilaient de plus en plus proche en face de lui.
Sujet: Re: Like a hobo. (dillon, abandonné) Ven 13 Mai - 3:20
Like a Hobo
In that nightclub.
Paquet rangée pour le reste de la soirée il ne proposa pas son briquet, se souvenant très bien avoir vu l'autre type en sortir un de sa poche quand ils étaient tout les deux encore à l'extérieur. Son prénom ? Il ne l'avait pas demandé, parler avec des inconnus lui était familier, il le faisait souvent presque tous les jours. Il ne voyait jamais l'intérêt de faire réellement connaissance avec eux, le plus souvent si une interaction avait lieu c'était dans un but bien précis. La place à une machine, proposé un objet à la revente, acheter un article ou comme là autour d'un verre. Au casino, quand la chance lui souriait Andréas devenait un autre homme. Il aimait palabrer, déambuler le bec haut, afficher sans modestie ses gains, faisant fi du quand dira-t-on. Il ne craignait pas non plus les convoitises ou les réactions violentes, il provoquait, pousser le moindre contestataire de son exhibition dans ses retranchements. Il savait comment faire flancher lui qui était si impulsif d'ordinaire devenait presque inébranlable quand sa confiance était ainsi booster par la gagne. Le revirement était pourtant si rapidement, il en était familier. Pourquoi se convaincre à chaque fois que se refaire aller changer la donne? Andréas était devenu accro à cet ascenseur émotionnel, forçant le destin il allait jusqu'à mettre ds sommes importante en jeu et laisser réellement le hasard faire les choses. Sans utiliser son don, dos à la table il laissait les dés choisir pour lui : il perdait systématiquement.
Ses yeux parcoururent l'espace qui lui faisait face, un léger sourire nostalgique au coin des lèvres. Écartant son verre qu'il avait déjà bien entamé il se remémora ses premières fois dans ce type d'endroit. Comme tous ces puceaux à la recherche de sensations encore inédites mais tant désirées il était resté bien une demi-heure à l'entrée à ne pas savoir où aller. Puis il s'était dirigé vers le bar, c'est un peu l'unique façon de se déculpabiliser penser faire croire à l'assemblée qu'on est là pour tout sauf pour ce qui semble répréhensible. Ce qu'il n'avait pas compris c'est que tous s'en moquaient mieux encore ils partageaient ce même fardeaux, ils étaient tous soumis à leurs vices. Andréas n'avait consommé que de l'image, du rêve en 3D pendant un bon moment, peut être un mois puis ne se contentant plus d'observer les danseuses depuis le bar il s'était approché, progressivement jusqu'à un soir s'asseoir à une table au plus prés des podium. L’envoûtante Cassy était là, aussi longue que voluptueuse dans ces formes mais rien de trop poussé, de trop déséquilibré. Un décolleté fourni, des hanches sans doute facile à maintenir même entre les mains du brun. Ses cheveux naturels seulement par leur longueur abordé un joli roux cuivré qui accentuait la blancheur de sa peau et l'azure de ses prunelles scintillantes. Elle ressemblait à une sirène sortie des eaux, elle était un papillon posé sur un amas d'ordures, une douceur souillée, par l'endroit qui la mettait en lumière. Elle était exploitée, utilisée, elle dansait pour vendre des charmes qui n'appartiendraient jamais qu'à elle, elle appâtait l'affamé sans assouvir sa faim. Andréas en était tombé amoureux, comme un bleu sans expérience il avait cru toutes ces paroles, s'était ému de sa condition et des regards qu'il pensait parfois saisir sans qu'elle ne le veuille. Elle était douée, elle survivait, il s'était fait avoir, on ne l'y reprendra plus. "Hm, tu veux chasser dans un lieu où toutes les proies sont déjà à porté ? Curieuse façon d'opérer. Après tout une fois que tu te décides tu es certain de n'essuyer aucun refus." Il se demandait si l'homme était comme lui, peu regardant car impatient et donc incapable d'attendre que l'autre cède. Monnayer était une façon d'obtenir tout, absolument tout et de tout le monde. Andréas n'échappait pas à cette règle, lui aussi était à vendre, d'une certaine façon son camarade de soirée l'était tout autant. Par le sexe, par l'argent, par l’envoûtement ou par l'intérêt commun. Tout être humain était faillible il fallait juste découvrir sous quelle forme il préférait être soudoyer.
Le rejoindre à cette table faciliterait peut être la chose avec les strip teaseuses qui ne donnaient jamais le meilleur d'elles mêmes si il n'y avait pas au minimum deux hommes pour les en récompenser grassement. Assis lui aussi dans cette chaise peu confortable, il déposa son verre tout prés du bord et croisa les jambes, les mains jointes derrière sa nuque quelque peu moite. Si l'inconnu n'avait pas flanché en étant effleurer par une des tentatrices du club, Andréas lui, se sentait déjà tout chose, les membres qui fourmillaient et se sang qui bourdonnait dans les tempes il y était habitué, c'était ça qu'il aimait tant et qui le poussait à se rendre si souvent dans ce genre d'endroit. Les mêmes effets qu'une bonne défonce sans avoir à débourser les mêmes sommes, c'était tout bénéf'. " T'es pas d'ici toi." Jouer souvent ? Qui n'était pas joueur à Vegas ? Qui venait ici pour autre chose que se risquer à tout perdre dans l'espoir d'empocher bien plus ? Si depuis le début de leur rencontre le brun s'était contenté de répondre et d'acquiescer les questions plus qu'étranges de son interlocuteur le rendirent curieux. Il ne se gêna pas alors de le détailler, pratiquement tourné face à lui, les bras croisés contre son torse libéré d'une veste qu'il avait abandonné sur le dossier de la chaise, il se figea un moment. Réflexion faite, l'homme n'avait rien d'un touriste, mais rien d'un habitant de cette ville non plus -qui pouvait l'être si on ne prend pas en compte les clochards et les paumés comme Andréas. L'Enfer tente et séduit mais toujours de façon éphémère, la flamme d'une bougie intrigue mais le brasier ardant fait fuir. Un corps qui les surplombait, debout sur l'estrade et montait sur des platforme de quinze bon centimètres s'approcha un peu plus et se penchant, vint se saisir du verre d'Andréas. Ce geste il le vit venir à temps et d'un mouvement sec du poignet récupéra sa chère boisson, dédaignant la danseuse qui loupa son effet a priori dévastateur avec les autres. Il le reposa et reporta son attention sur l'étranger, ne réalisant pas que sa rapidité cachait peut être là une impulsivité ou une hyperactivité mal géré, évoluée en agressivité dangereuse. Son humeur avait changée en un éclair son instabilité avait été révélé, accentué par une consommation d'alcool presque abusive dans son état physique." Tu t'appelles comment ? " Les questions c'étaient lui qui les posait, il se méfiait de tout le monde ici et les demandes faussement anodines de cet homme avait réveillé sa vigilance.
Sujet: Re: Like a hobo. (dillon, abandonné) Ven 13 Mai - 21:46
like a hobo - { Andréas & Dillon} -Il était absurde de se prendre pour un roi quand on sait déjà que le client l’est à la première consommation. Mais Dillon était de ceux qui préféraient attendre le bon moment pour trouver celle ou celui qui lui fera envie. Seul lui avait ce droit de choisir. Ça n’était pas l’inverse. Les paroles sensées du gringalet démontraient qu’il était sur ses gardes et il faisait bien. Cet intérêt grandissant qu’il lui portait pourrait bien faire de lui le prochain repas du militaire. Dillon lui adressa un sourire, expliquant ses dires. « Mais ce ne sont pas celles qui s’offrent que je vise » l’emploi du féminin ne laissait pas planer le doute trop longtemps sur ce qu’il recherchait ici. Il ne laissait aucunement entendre qu’il cherchait autre chose que du plaisir non plus, de quoi faire redescendre le gamin de ses quelques soupçons. Il le sentait tendu et qui ne le serait pas avec de pareilles questions ?
Le philippin s’était trainé jusqu’à la scène, immédiatement accueilli par une des sublimes créatures sur la scène. Il n’était pas d’ici, non. Un coup d’œil sur sa gauche lui confirma que l’acolyte avait suivi. Les rires étaient plus présents, mais pas un mot ne semblait sortir des lèvres mouillées de baves de tous les spectateurs. Ou presque. Dillon laissa les glaçons de son verre fondre lentement, plongeant ses yeux sombres dans ceux clairs de l’inconnu. « Quand une mission est terminée, on a du temps à tuer » dit-il. Pourquoi mentir ? La seule chose qu’il devait garder secrète était le département dans lequel il travaillait. Le geste vif du brun témoignait de sa méfiance accrue. Dillon inspira longuement puis expira aussitôt. Etait-il considéré comme une menace par son acolyte aussi ? Les videurs et quelques managers étaient déjà méfiant, mais lui ne bronchait pas, son calme devait être responsable de la tension qui régnait. Il ne s’en souciait pas. Son attention se reporta sur la belle, trémoussant ses hanches sur un Pol-dance. Le spectacle était satisfaisant et il aurait aimé se concentrer d’avantage. Seulement ses pensées étaient dirigée, de plus en plus, vers ce papier oublié dans la corbeille de son appartement. Seul des mots anodins étaient notés en guise de nom de ville, sans même que l’on puisse faire le rattachement entre puisqu’ils ne commençaient pas par la même lettre ou n’avait aucun espèce de rapport avec. Une liste de course, tout ce qu’il y avait de plus banale, une liste non verticale. « Dillon Soto, et toi ? » Il avait bien compris qu’il n’aurait pas de réponses aux autres questions, mais ça lui importait peu, il n’était pas en service et ça ne ferait qu’accentuer la paranoïa de l’étranger. Vivait-il à Vegas depuis longtemps ? Il connaissait si bien les travers de la ville jusqu’à se comporter comme un parfait citoyen. S’il avait vraiment un lien avec l’affaire qui lui trottait dans la tête, il était doué. Conserver ses repères sans jamais être pris, un véritable don quand on connait les moyens mis en œuvres par le DLCEM pour récupérer ne serait-ce qu’un sang-mêlé. Ou du moins le pister jusqu’à obtenir des informations satisfaisantes.
Il resta silencieux, commençant à boire le second et dernier verre qui lui serait offert avant de le reposer. Il avait bien vu cette nymphe y mettre une fleur de lotus, trônant au milieu du verre sans couler. Une magnifique fleur qui avait des propriétés addictives élevées. Assez pour qu’il la laisse pour l’instant décorer son verre, le temps d’y trouver une alternative en la croquant. Il voulait rester lucide et il le resterait. Cela ne l’empêchera pas de détendre tous les muscles crispés de son corps. C’était le second refus. Il n’était pas immunisé et connaissait plutôt bien les effets dévastateurs de la plante pour ne pas avoir envie d’y goûter. Néanmoins, il pouvait le faire croire. Un simple grincement de dents avec le lotus au centre de sa bouche pouvait parfaire l’allusion, la fleur étant assez petite pour ne pas déformer la bouche lors de la dégustation. Le problème restait d’ensuite de relâcher la fleur en toute discrétion, chose moins évidente. Il ne s’en préoccupa pas dans l’immédiat, laissant les artistes s’approcher de lui pour quelques billets en échange de caresses. Pourquoi était-il venu à Vegas déjà ? Tout était si fade malgré l’excitation autour de lui. Il semblait mort à côté de ses congénères, mais seul pourtant parmi les vivants à ne pas s’être fait happer trop vite par la bouche des enfers. Il y avait déjà goûté, évidemment, il aimait faire le funambule sur la ligne délimitant les bornes du raisonnable et de l’inconscience. Il la franchissait parfois et se plaisant à sentir les effets néfaste de cette vie sans attache.
« T’es originaire d’ici ? T’as l’air de t’y connaitre » fut tout ce qu’il était capable de sortir, ne voulant pas alerter les sens bien trop sur la défensive du gringalet. Le bouclé balayait du regard ce qui lui était accessible de la salle, termina son verre et le reposa, essuyant ses lèvres d’un coup de langue, humectant ces dernière au passage, bien qu’elles n’en avaient pas besoin après ce rafraîchissement, et tourna enfin son visage vers celui azure de l’antagoniste. Encore ces lèvres fines, ces joues creuses et ce regard insensible, mais pourtant curieux. Les quelques mèches qui lui retombaient négligemment sur le visage rendait le tout plus attrayant, ou était-ce ce regard qui lui avait tapé dans l’œil ? Il n’en avait aucune idée et ne se poserait pas plus de question. Non, Dillon se contenta d’attendre la réponse à cette question, laissant entendre lui-même la sienne. Il prit les devant, ayant le sentiment qu’il fallait apprivoiser l’homme avant de pouvoir s’en approcher. S’il voulait rester maître de la conversation, il le resterait. Ce n’était pas un problème pour l’agent, il cherchait juste à tuer l’ennui à défaut de pouvoir prendre les têtes d’ennemis reconnus ou de passer ses nuits dans l’euphorie d’un nightclub, dans les bras d’une jolie fille. Ici tout était si facile qu’il n’avait pas le goût du jeu, préférant laisser cela aux quelques désespérés croyant au rachat de ses pêchés passés et à venir. « Je suis de Caroline du Sud » endroit où il avait passé son stage avant d’entrer officiellement dans l’armée de terre. Ce n’était pas non plus un mensonge en vue des liens qui l’unissait à sa famille. Il n’avait rien d’un Philippin si ce n’est l’éducation laxiste. Et il n’avait gardé de Philadelphie que ses souvenirs d’adolescent, ceux d’une vie que l’on ne choisit pas et que l’on finit par quitter pour s’éloigner de ce qui ne nous ressemble pas.
Sujet: Re: Like a hobo. (dillon, abandonné) Lun 16 Mai - 22:10
Like a Hobo
In that nightclub.
Excès de violence affiché, Andréas s'attirait pour la seconde fois la méfiance d'un personnel de club peu causant. Ils étaient là, prés des portes d'accès, tapi dans les coins sombres de la salle à patienter naseaux dilatés. Le brun avait mal réagit, mieux encore il était resté un moment le corps courbé mais relevé de son siège comme si bondir sur l'impolie était une option envisageable. Ces gros bras n'étaient pas seulement là pour dissuader, étonnamment la diplomatie n'était pas la règle d'or partagée par tout ces types de lieux. Sermon épargné à la clientèle on favorisait d'avantage les torsions de membres et autres intimidations sanglantes. La violence d'une consommation écœurante de chair allait de paire avec celle physique et douloureuse que des colosses cette fois sans charmes distribuaient. Andréas avait déjà eu le droit à ce genre de promotion, une main baladeuse qui s'attarde un cours moment là où elle ne devrait pas et voilà ces mêmes doigts châtiés par un coup de marteau réprobateur. Connerie d'hypocrite. Nerveux encore, il l'était et allait très certainement le rester jusqu'à quitter le club. Il se sentait en terrain hostile, il n'aimait pas avoir l'impression d'être surveillé, d'être sur la sellette. Il n'y avait pas de seconde chance possible ici, dés lors qu'un geste ou une parole était interprété pas de nouveau procès accordé. " Kenny." Il donna naturellement son surnom, celui qu'il s'était choisi adolescent par amour pour le petit personnage de la série déjanté South Park. Les autres noms sonnaient bien trop comme de véritable prénoms et ce n'était pas le but recherché par l'adolescent. Il voulait donner l'impression d'appartenir à un groupe, avoir sa propre petite bande d'amis qui se soucierait de lui si il venait à mourir. Faute d'avoir de réels proches il faisait mine d'y croire.
Une serveuse qui s'approcha, habillement dans une nuage de brume que le brun perça d'un regard plus acéré encore, une fleur déposée au coté de chaque verre, un sourire et une invitation à la consommation. Le brun aimait ça avant, il se laissait tourmenter volontairement par ces chimères euphoriques qui le faisaient s'évader de son quotidien fait uniquement de violence et de peur. Mais le retour à la réalité était à chaque fois plus difficile encore au point qu'à présent la seule vue de cette douceur magique lui soulevait le corps. D'un geste assuré il l'envoya au sol entre ses jambes, justifiant son acte auprès de Dillon par un "j'aime pas." Quelles précautions avait-il à prendre avec un simple humain qui allait bientôt mourir ici comme tous les autres clients trop faibles qui avaient fini par succomber. Lui allait s'en sortir, s'échapper par la grande porte une fois son verre terminé. "On finit tous par l'être. On ne quitte jamais Vegas." Un rire étrange passa la barrière alcoolisée de ses lèvres. Il n'aimait pas la mélancolie qui imprégnait quelque fois ses pensées et qui le forçait à répondre de cette façon aux questions qu'il n'aimait pas entendre. Vegas était devenu sa prison, il y avait reproduit le même schéma qu'à la Colonie, et comme un peu plus tôt à l'Orphelinat. Andréas n'avait jamais connu que ça, vivre aux crochets des autres tout en tentant par ses propres moyens de s'élever plus haut que ses bourreaux. Les geôliers décident pour les bagnards, il allait devoir l'assimiler.
Une nouvelle danseuse, une autre musique, un jeu de lumière qui varia pour s'accorder et l'attention de la salle qui sembla y répondre favorablement. Un lourd silence qui laissa l'occasion aux oreilles délicates de percevoir les respirations plus chargées des différents hommes amassés dans l'obscurité. Andréas n'y faisait plus attention, lui aussi il lui arrivait d'occultait l'ensemble et de ne se voir plus que lui et la nymphe. Les autres bêtes qui haletaient échauffés par ces spectacles tentateurs n'avaient aucune sympathie à ses yeux, il les jugeait de façon cruelle quand l'opportunité lui était donné mais la plus part du temps il ne les remarquait plus, il était dans son monde de plus en plus. Encore un commentaire de ce Dillon qui ne semblait toujours pas partant pour se laisser aller face au spectacle offert. Andréas était perturbé par l'ensemble que cette environnement créer, les questions, les informations données et les signaux qu'il pensait capter de la part de cette danseuse intrépide qui lui avait fait perdre son sang froid quelques minutes plus tôt. Il contrôlait moins ses réponses, avait bien moins de méfiance, un homme faible voilà ce qu'il était. "t'es un sorte de militaire alors. J'ai entendu que vous étiez hyper en chien dans vos bases, profite avant qu'elle vienne te réclamer plus d'oseille." A ses mots il décala légèrement son bassin du fauteuil pour glisser une main dans sa poche arrière et en ressortir un autre jeton, d'une autre couleur et d'un autre montant cette fois. Il l'abandonna sur le podium et attendis que la jeune femme se penche langoureusement pour le ramasser pour venir la saisir par le poignet, la rapprochant violemment jusqu'à lui mettant en alerte tous les chiens de garde aux alentours. "La prochaine fois que tu touches à mon verre je te brise le nez, on verra si tu ressembleras toujours autant à ta chienne de mère. " Elle fêla puis avec souplesse se détacha de cette poignet qui lui brisait presque le poignet. Andréas récupéra son jeton, simple appât et termina son verre d'un jeté de tête rapide vers l'arrière. Il enjamba le première siège sans se faire priser quand les cris de la danseuse finirent d'alarmer les monstres qui surveillaient les alentours. Ils étaient forts, massifs, ils sentaient le bouc, rien de très plaisant. Le brun réussi à sortir discrètement par une porte dérobée, il riait fort dans l'impasse, éloigné du club d'une bonne dizaine de mètres. Dillon il l'avait complètement oublié, peut être que c'était grâce à lui qu'il avait réussi à sortir sans dommage. Le militaire supposé encaissait peut être à sa place les répliques physiques aux menaces verbales qu'il avait débité sans ciller.
Sujet: Re: Like a hobo. (dillon, abandonné) Lun 16 Mai - 23:17
like a hobo - { Andréas & Dillon} -Pas très bavard, sans doute absorbé par les danseuses se disait Dillon. Il devrait prendre exemple, mais ce bout de papier s’obstinait à faire éruption au moment précis où il parvenait à se détendre. Il avait gardé la deuxième cigarette, posée sur la table à côté du verre contenant toujours la fleur. L’étranger venait de jeter la sienne, prétextant ne pas aimer, qu’en avait-il à faire ? Son sourire en coin s’agrandit tandis qu’il terminait son verre, n’observant plus que les formes gracieuses se mouvoir en face de lui, l’approchant parfois sans jamais l’atteindre, frôlant la bulle invisible qui délimitait son espace sans jamais la percer. Des caresses lointaines qu’il appréciait pour n’avoir aucun effort à faire. De temps en temps, il demandait à son voisin de table s’il s’y connaissait, d’où il venait, mais rien, aucune réponse si ce n’est concernant sa formation. Était-ce comme cela que l’on voyait les militaires ? Pas étonnant qu’ils soient craints de tous, surtout des gringalets comme lui, se disait Dillon. « Y’en a qui savent se tenir, d’autres pas » quant à savoir dans quelle catégorie l’agent double se rangeait, il fallait bien observer.
Du bruit et quelques gémissements à sa gauche se firent entendre au bout de quelques secondes. Un jeton bleu récupéré, les bras meurtris d’une danseuse et le mouvement des videurs prouvaient que l’inconnu avait fait des siennes. Et il le donnait en mille, le Philippin allait payer pour lui. D’une parce qu’ils étaient entrés ensemble, de deux parce que les boissons étaient aux frais du gaillard et de trois parce qu’ils s’étaient assis ensemble au bar et autour de la scène. Il avait filé comme l’éclair, tel le fils d’Hermès, ce que soupçonnaient les agents du DLCEM concernant cette région. Un lieu propice pour développer les dons d’un voleur agile. Ce qui passa par la tête du bouclé à ce moment fut que le traire avait de la chance qu’il ne soit pas fils de Dieu, car à coup sûr il aurait été celui d’Arès, dieu de la guerre. Ou Némésis, déesse de la vengeance. Il faisait néanmoins preuve de retenue et s’était simplement levé, montrant un billet qu’il avait délicatement posé sur la table en levant ses bras. « Je m’en vais » son regard s’était durci, sa mâchoire était barrée par un trait tant il serrait les dents. La tension était grimpée en un instant, atteignant des sommets pour lui qui n’avait pas lieu d’être. Si le garçon n’avait pas été si violent, lui n’en serait pas là. Était-ce possible que ses sens en alertes ne fussent pas dus à des soupçons portés sur lui, mais sur Kenny ? Il s’était fait avoir en beauté. Rares étaient les occasions de le prendre si facilement dans ses filets, il l’avait jusqu’au cou. Difficile d’en sortir. L’ancien des forces spéciales dut échanger quelques coups pour se faire un passage. Sa lèvre saignait et ses côtes avaient pris assez pour lui faire rendre le peu consommé. Il allait le lui faire regretter. Rapidement, il était sorti, évitant le plus de problèmes possible. Il avait jeté son verre pour faire diversion et donner le premier coup, récolté les suivants tout en échangeant au possible, entrainant ses assaillants vers la porte de sortie arrière. Une fois dehors, il n’y avait plus moyen d’entrer. Ce n’était pas assez pour que ses poursuivants abandonnent. Mais une énorme benne à ordure poussée en travers après avoir lui-même tiré la porte, oui, c’était un bon moyen de dissuasion.
Un seul néon éclairait le couloir sombre et pratiquement désert du coin. La poussière se soulevait aisément, aucun vent ne venait fouetter son visage, juste une brise aux senteurs nauséabondes venait polluer son odorat de temps en temps. Il reprenait son souffle, droit, n’attendant pas que les bodybuildés viennent à lui. Il suffisait à présent d’une étincelle pour que l’explosion ait lieu. Plus loin, l’ombre du fuyard se réduisait à vue d’œil. Le militaire vida l’air de ses poumons dans un soufflement bref et puissant. Il ne s’empressa pas de le rejoindre. Il avait toujours sa cigarette et fit rouler l’engrenage métallique, n’extirpant qu’une seule flamme pour allumer le bout de la clope. De nouveau il souffla, toussotant. Il s’arrêta une fois le gamin sorti du long tunnel miteux que formaient les deux seuls commerces du parking. Une question lui vint. Comment s’était-il rendu jusque-là ? Peu importe. Il siffla. « Hey, Kenny » immobile, il attendit une réaction, soufflant la fumée de ses narines et de sa bouche. Il marqua un temps. « J’suis pas du genre rancunier, mais comme tu m’as fait perdre du bon temps » c’était tout ce qu’il voulait, à la base. Et maintenant ce qui l’obsédait c’était : qui était donc ce môme qui se payait sa tête ? Qui était le Joker si tristement célèbre pour ses expulsions de casinos et ce qu’il empochait sans jamais être découvert ni attrapé ? Ça n’avait pas de sens, les deux n’avaient peut-être rien à voir, mais Dillon voulait quand même tenter sa chance. Son erreur était peut-être de s’être annoncé à sa suite, mais il avait surement entendu le fracas causé par les grognements de ces drôles de boucs incapables de pousser une vulgaire benne tant ils se ruaient tous en même temps dans l’encadrement que par les grincements de métaux sous les coups. Il ne le dirait pas deux fois. C’était amusant, à présent éveillé hors du nuage brumeux du night-club, il n’avait qu’une seule envie : faire de l’exercice. Et son petit favori pour l’heure était la course poursuite. Les deux se mirent à courir au même instant, sentant sans doute leurs auras s’échauffer un peu trop. Dillon allait l’avoir, s’il ne savait pas encore quoi faire, il allait rapidement trouver, ne manquant pas d’imagination quand il s’agissait de satisfaire ses désirs personnels, plus que ceux du DLCEM. Il écoutait, il obéissait, il faisait peut-être même des heures supplémentaires à son insu ce soir. Il pouvait bien se permettre ce petit écart. Plus que quelques pas pour le rattraper, il allait l’avoir et le bloquer visage contre la vitre d’une voiture ou le bitume, ça dépendrait de lui.