Depuis peu Alaska a arrêté de tout lui raconter en détail comme au début de son entrée au camp grec. Son père était trop angoissé et l’avait presque empêché d’y retourner. Elle ne veut juste pas l’inquiéter un peu plus. Si seulement, il comprendrait pourquoi elle fatigue aussi vite aux entrainements et pourtant elle a été à la « colonie » durant ses vacances. Tout ce qu'il avait retenu c'est qu'elle apprenait à se battre. Bon okay objectivement se défendre et se battre c'est à peu près la même chose. D'un autre côté vu les soucis qu'on peut rencontrer c'est pas plus mal. Entre les monstres et les guerres divines pour l'équilibre du monde. Mais non ça papa, il ne le retiens pas et préfère avoir peur plutôt que d'être fier de sa fille. Et pourtant, je suis peut-être nulle en cours mais la-bas je me donne à fond. Je pourrais presque dire que j'excelle. Elle pouvait se vanter de faire parfois oublié une réputation qui n'avait pas lieu d'être avec les enfants d'Aphrodite. Ils ne sont pas seulement contemplatifs et beau, fainéants de peur de transpirer et d'être repoussant. Alaska du peut-être travailler plus dur qu'une fille d'Ares qui serait avantagé par ses capacités divines mais elle n'avait pas à se sentir lésée par rapport à d'autre. Comme pour le hockey où elle était un peu plus chétive que les autres, elle s'était longuement entrainée pour trouver les qualités qui feront sa force et être capable de se défendre toute seule. Déterminée elle y était parvenue et s'il y a bien une des filles d'Aphrodite qu'on devait craindre au bungalow (même pour sa fratrie) c'était bien elle et pas à cause de ses pouvoirs ou ses charmes qu'elle n'utilisait que par facilité ou de façon déloyale. Non elle c'était ses coups et son fort caractère. Elle ne pouvait pas tout hérité de sa mère et était à l'image de son père. Comme il a été longuement répété, c'était à son grand damne. Ce qui l'avait le plus effrayé ce fut la bataille avec Chronos et pour le coup il fut soutenu dans l'angoisse par les Fawkes. Alaska s'était retrouvée face à la plus part de ses amis, surtout Edmund mais aussi le Prince et O'. Et dont l'un d'eux lui avait dit qu'il n'hésiterai pas à la supprimer s'il le fallait (pas forcément celui qu'on imagine). Alaska n'allait pas tourner le dos à sa mère, déesse majeure pour faire plaisir à ses amis. Cette guerre était plus grande qu'une histoire d'amitié. Ils se sont souhaités de ne pas se rencontrer sur le front. Elle était comme seule pour affronter cet événement. Il avait passé quatre jours sans nouvelles de sa fille en convalescence à la Colonie. Ce fut une torture pour le père qui faillit faire une dépression. Désemparé, lorsque une autre bataille s'annonça avec une tout autre puissance il avait enfermer sa fille dans la cave de la maison transformée en abris. Il ne voulait pas risquer de la perdre et elle n'était pas prête à l'écouter et comprendre. Au grands mots, les grands remèdes. Ce ne fut pas facile pour lui et elle lui en voulut disparaissant deux mois pour s'isoler à la Colonie. Il s'en était voulu et se retenait de réitérer ce genre de situation. Disons qu'il trouvait d'autre moyen détourné pour retarder le temps où elle était une sang-mêlée. Et pourtant il pouvait être fier d'elle et comprendre qu'elle ou lui ne pouvait ignorer éternellement ce qu'elle était réellement.

« Fin de la trêve.
_Fin de la trêve. » avait-elle répété les mots avant qu’ils signent encore d’une rencontre complice de leur poing. Puis ils se séparèrent pour aller retrouver leur bungalow. Alaska fit quelques pas et s'arrêta pour observer la silhouette d'Edmund qui s'éloignait. Elle eut comme la chair de poule, un léger frisson qui la parcourut discrètement. Elle se frotta par automatisme les épaules. Malgré leur conflit, elle se sentait en sécurité à ses côtés surtout depuis l'intervention des mortels dans le camp. Ses angoisses s'étaient décuplés ainsi que sa nervosité. Elle pinça sa bouche rien que de repenser aux éventuels cauchemars qu'elle faisait souvent dès qu'elle revenait à la Colonie. Ca ne durait généralement que les premiers jours, parfois plus. Finalement elle ne se sentait plus en sécurité nulle part. Même plus ici, le seul endroit où elle pouvait respirer avant ces évènements qui comprenaient des mortels prêt à tout pour les supprimer.

Soudain une sang-mêlée lui attrapa le bras pour venir la saluer. Elle fut désagréablement surprise. Les filles d’Héphaïstos et leur délicatesse... Après elle ne pouvait leur jeter la première pierre, elle ne valait pas mieux sur ce point. Par contre son poing si elle lui jeta en plein visage, c'était un pur accident dû à un mécanisme de défense. Défense physique et psychologique. Elle était perdue dans ses pensées et quand elle avait sentit cette main moite et un peu trop ferme lui serrer le bras, son inconscient lui envoya comme une image subliminale, un affolant souvenir de la dernière rencontre sanguinaire avec des mortels. Ça l'avait frappé comme un flash. Un des agents l'avait attrapé un peu de la même manière pendant la panique de l'attaque surprise chez les grecs. C'était le chaos total et elle n'y comprenait rien. Elle cherchait désespérément des repères mais on l'empoigna sans ménagements et elle se vit mourir, les yeux focalisés sur l'arme à feu qu'il commençait à pointer sur elle. Edmund était intervenu tout juste. Il la sortit de là grâce à ses pouvoirs, la séparant violemment de l'homme avec des pics de glace sortant du sol et empalant l'agent de part en part. Cela lui permit de se dérober pour lui courir dans les bras et gagner du temps pour trouver comment aider les autres à survivre à l'assaut comme elle. Ils n'ont pas tous été épargnés... C'est trop facile de dire qu'on a fait tout notre possible. C'est faux.

Elle avait attrapé le visage de son amie avec autant de délicatesse qu’elle. Pas de sang, mais la fille du dieu forgeron n’avait pas vraiment trouvé ces salutations agréables à voir les traits froncés de cette dernière. Alaska était confuse et s’excusa.
« Non ça va. T’inquiètes » lui dit-elle pour la déculpabiliser en se massant le nez. Elle connaissait bien la personnalité d’Alaska et sa récente sensibilité depuis ce jour. Chacun avait sa façon d’affronter les choses. La fille d’Aphrodite avait compensé ses peurs de mourir et sa culpabilité, évitant de reparler de tout ça au maximum. Son esprit compensait lui, en exacerbant certains traits de caractères. Elle était plus irritable, plus agressive, irresponsable, violente et impulsive… Sa camarade le savait et même si ça ne l’excusait pas tout les jours, là ça passait.
« Je suis con, j’aurais du t’appeler avant. Bon bah ça attendra peut-être un peu. Y’a du nouveau sur les disparues. Ils savent où elles sont de ce qu’on dit… Je t’en parle après ? Donne ton sac, je vais t’aider. » avait-elle annoncé ces informations d’un air grave. La donneuse de poing hocha timidement la tête et l’autre jeune fille l’aida à s’installer. Comme si ce n’était pas assez de les voir débarquer et leur tirer dessus et saccager leur camp ou venir leur déclarer la guerre… Ils les enlevaient. Alaska n’y comprenait toujours pas grand chose, mais sûrement parce qu’elle ne voulait pas savoir. Ca n’allait pas en la rassurant.