01. •• QUE PENSEZ-VOUS DES DIEUX ? ET DES ROMAINS ?
« Commençons par les romains, je passerai vite fait sur le sujet. Je n’ai pas grand-chose à en dire. Il y a des têtes de cons, il y a des petits merdeux, il y a de belles plantes et des gens tout à fait adorable. Enfin… sur le court terme. Mais comme partout, surtout chez nous. OK, il y a peut-être un paquet de romains avec lesquels je ne m’entends pas, mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas me les cadrer. Enfin si. Mais je fais avec. Tant qu’ils ne nous chient pas à la gueule, je peux être cool. Bon, s’ils sortent les bazookas, on en reparlera, mais on n’en est pas encore là.
Pour les dieux… sérieusement, je peux comprendre tous les raz-le-cul qu’il y a eu à ce propos. Je veux dire, comment voulez-vous que des gamins grandissent normalement avec des parents pareils ? Je suis sûr de ne pas être le seul à n’avoir jamais connu mon parent divin. On m’a juste dit C’est elle, félicitations. Je sais pas, je suis sûr qu’il y aurait moins de dégénérés à la Colonie si on avait eu des parents normaux. En même temps, de quoi on se plaint ? Rien que notre naissance nous donne le droit d’être au-dessus du commun des mortels. Je suis bien content d’avoir mes pouvoirs, et d’avoir la capacité d’en mettre plein la gueule à n’importe qui. Les monstres ? OK ça fait chier, et c’est con de devoir se cloîtrer dans une Colonie pour pouvoir dormir sur ses deux oreilles. Mais ce n’est qu’un détail. Bref. Moi tout ce que je retiens, c’est que je suis exceptionnellement normal au milieu d’une autre bande d’exceptionnels. Les dieux, vu ce qu’ils nous servent, tant mieux pour eux s’ils continuent à pondre. Moi j’ai coupé le cordon, j’ai arrêté de m’en soucier. »

02. •• QUE FAISIEZ-VOUS ET OÙ ÉTIEZ-VOUS LA NUIT DE L'INTRUSION DE LA BANDE ARMÉE DE MORTELS AU SEIN DE LA COLONIE ?
« J’étais à la Colonie à ce moment-là, en train de tranquillement taper la discussion à une fille de Déméter près de son bungalow. Les détails sont un peu flous, c’est arrivé trop vite et c’était trop inattendu pour qu’on y soit préparé. Je m’étais habitué aux monstres, je m’étais habitué aux querelles entre divinités et à la série Chronos. Mais certainement pas à ces moins que rien. Tout a l’air plus réel quand on est concernés m’avait un jour dit mon père à propos des monstres, quand je lui ai demandé comment lui il avait pu gober toutes ces histoires mythologiques. Moi je peux vous dire que j’étais tellement concerné que j’ai encore du mal à le réaliser. Putain j’aurais aussi pu y passer cette nuit-là. On nous bassine comme quoi faut faire gaffe avec ces conneries de harpies et autres spécimens monstrueux. Mais s’il faut se méfier des mortels on n’est pas sortis de l’auberge. Enfin je devrais peut-être même pas râler. On a perdu des nôtres dans cette affaire. Puis il y a eu des blessés. Je sais même pas comment j’ai fait pour ne pas trop mal m’en sortir. Mes seules blessures sont dans la tête. Un épisode pareil, ça a de quoi vous secouer un peu. La Colonie, on m’a toujours dit que c’était l’endroit le plus sûr pour un demi-dieu. Maintenant j’ai tendance à analyser chaque personne que j’y croise. À nouveau, j’ai du mal avec les lieux. Je ne quitterais pas la Colonie pour autant. Des mortels, il y en a partout au dehors de toute façon. Mais bordel. »

03. •• QUE PENSIEZ-VOUS DES MORTELS JUSQU'ALORS ? ET MAINTENANT ?
« Les mortels n'ont jamais gagné mon intérêt. Ce n'est qu'une masse de cloportes parmi les papillons, des gueux ignorants au milieu de la noblesse. Même avant la Colonie, ils m'ont toujours fait de la peine. Ils se font berner quotidiennement par leur propre vue, pour ceux en tous cas qui n'ont pas la capacité de voir au-delà de ce que l'on veut bien leur montrer. Ils se contentent d'une vie misérable et vide d'aventures, d'un fleuve tranquille pendant que nous, nous tentons de survivre aux monstres et aux ennemis. J'aurais encore un peu d'humanité, je plaindrais ces mortels qui remplissent leur vie de peccadilles. Mais je suis trop fier et égocentrique pour penser à eux. J'ai une fois failli crever sous les griffes d'un monstre, et pourtant... même en voyant ma vie défiler derrière mes paupières closes, je n'ai jamais espéré me contenter d'une existence aussi morose que celles qu'ont ces new-yorkais.
Pour autant... si j'ai longtemps ignoré ces banales créatures qui m'entouraient, qui faisaient office de pot de fleur dans mon monde, aujourd'hui je les exècre. Pour ceux qui s'intéressent à notre spécialité et qui en sont verts, au point de nous compliquer la vie inutilement, je n'éprouve aucune compassion. S'en prendre à nous ! Ils n'ont pas idée de ce à quoi ils se frottent. Le premier paysan venu ne détrônera pas le marquis. »

04. •• VOUS SENTEZ-VOUS PARTICULIÈREMENT EN DANGER OU DÉMUNI FACE À CETTE MENACE INVISIBLE ET INCONNUE ?
« Moi, me sentir démuni ? Évidemment. S’ils ont passé la barrière magique, on fait quoi nous ? Il faut que l’on dorme armés jusqu’aux dents dans l’éventualité où une nouvelle attaque a lieu ? Après on est entraînés hein, je ne dis pas qu’on est sans défense. La plupart d’entre nous est capable de se défendre face à des monstres, ce n’est pas un groupe de clampins qui vont nous empêcher de vivre. Mais ce serait pas mal si on se sentait vraiment en sécurité par ici. Parce que je ne sais pas vous, mais personnellement j’ai un peu du mal à dormir sur mes deux oreilles depuis l’événement. Démuni oui, parce qu’on a rien su faire. Il y a eu des blessés, il y a eu des morts, et on n’avait pas du tout prévu le coup. C’était arrivé comme ça. Maintenant on sait que l’on peut s’attendre à ce que ça recommence, et peut-être que la prochaine fois les morts ne seront pas de notre côté. »

PSEUDO/PRÉNOM •• Laurie officiellement, mais l'orifice, l'orifice anal, l'origami, lo riz basmati, l'originale, ou tous ces trucs du genre pour les intimes. ÂGE •• Encore et toujours jeune ! COMMENT AS-TU CONNU MALUM DISCORDIAE ? •• Y avait une odeur de couscous, j'ai juste fait ce que mon estomac me disait de faire. COMMENT TROUVES-TU LE FORUM •• C'est une bonne alternative au couscous, j'dirais ! AVATAR •• Cette belle petite gueule bandante de Jake Abel (c'est vraiment pas fait exprès, le coup du casting de The Host). SOUHAITES-TU UN PARRAIN ? •• Ça va, j'arrive à me débrouiller. UN DERNIER MOT •• CONCRATAKA !

Tu fais partie de ces êtres exceptionnels. Au-dessus du commun des mortels, mais n’ayant pas atteint le stade divin. Tu t’en fiches, tu te contentes de ta supériorité et de tes capacités par rapport au reste du monde. Ça te vient sûrement de ton père, ce trait de caractère. Il se rappelle parfaitement de ta mère. Il était au courant de sa nature pendant qu’il fricotait avec elle. Chioné, la véritable reine des neiges, était suffisamment fière pour ne pas se cacher aux yeux de ses amants. Neuf mois après l’aventure de ton père, tu étais là. Le vrai petit cadeau du ciel, la plus belle richesse du père Fawkes et de sa nouvelle femme. Car oui, entre Chioné et ta naissance, monsieur s’est marié une quatrième fois avec une femme de bonne famille, plus proche de la ménopause que des premières règles. C’était pour cela qu’elle t’a vite adopté d’ailleurs. Elle savait qu’elle ne pourrait pas se faire engrosser sans risques, qu’elle avait d’ailleurs de grandes chances de ne jamais pouvoir enfanter tout court. Alors quitte à ne pas avoir d’enfant, autant prendre celui qui n’avait pas de mère. Elle t’a toujours chouchouté comme si tu venais de son utérus. Tu ne t’en es jamais plaint. Tu sais qu’elle est toujours une barrière de protection devant n’importe quelle couille dans la vie. Mais nous y reviendrons.
Tu étais le petit Edmund, soi-disant né d’une mère inconnue – en tous cas elle ne t’a pas reconnu quand tu as été expulsé de son vagin – dans l’état d’Alaska. Quelle ironie, quand tu connais la suite. Ton père a toujours su d’où tu venais et ne te l’a jamais caché. Il avait trop de fierté lui aussi pour te cacher ce détail. Pour ton père tu étais trop hors du commun pour être élevé comme n’importe quel garçon, tu ne méritais que le meilleur. D’ailleurs, cette façon de penser, tu l’as bien intégrée. Tu étais un mélange de mortel et de divinité. Mais tu étais pour lui – et pour toi – surtout le fils d’une divinité redoutable. C’est pour ça qu’il ne t’a pas confié dès ta naissance finalement, comme il l’aurait fait avec n’importe quelle ex aventure qui se serait ramenée avec un bébé dans les bras. Tu étais assez digne pour porter le nom Fawkes. Tu n’étais pas qu’un garçon, tu étais un héros, un genre de surhomme, et rien que par ton ascendance divine tu étais à la hauteur. Pour ta mère de substitution, tu étais une petite tête blonde à bichonner, l’occasion ou jamais pour elle d’élever un enfant comme si c’était le sien. En bref, tu n’étais pas qu’un enfant riche et pourri gâté, tu étais aussi la prunelle des yeux d’au moins deux personnes.

Tout allait pour le mieux dans ta petite famille noble, riche et aux trois résidences secondaires. Jusqu’à ce que tu atteignes l’âge des cinq ans et que tu rencontres à l’école ton premier monstre. On ne parle pas de cyclope ou de n’importe quel truc difforme qui se réduit en poussière une fois que tu le crèves. L’odeur d’un fils de déesse mineure n’était visiblement pas si forte, et tant mieux pour ta vie, aussi tu étais plutôt tranquille de ce côté-là. Ce qui te causait du souci, ça s’appelait Alaska Matthews, et c’était dans ta classe. Vous étiez les gamins que les institutrices tentaient toujours de séparer parce que vous vous tiriez les cheveux, vous pinciez, vous mordiez les orteils jusqu’au sang. Plusieurs fois tu lui as fait sentir d’un peu trop près sa purée à la cantine, d’autres fois tu vidais le bocal à vers pour la pêche de ton grand-père dans ses poches, mais jamais elle ne partait en poussière. Et le problème avec ce genre de monstre, c’est qu’encore à l’heure actuelle, tu n’arrives toujours pas à t’en débarrasser. La faute à vos parents. Une fois que ces derniers furent devenus comme cochons en foire, c’était foutu pour ta gueule. Tout ça parce que tu avais eu le malheur de dire à tes parents qu’Alaska était du même genre que toi. Et une fille d’Aphrodite en plus. Ils ne pouvaient pas rêver meilleure créature pour te caser, en tous cas c’est ce qu’ils te feront comprendre plus tard. Que tu ne pourrais pas espérer mieux qu’elle. Et eux ne pouvaient pas rêver mieux qu’un autre bonhomme avec qui souffler, qui comprenait leurs tracas quotidiens avec toi, et avec qui ils pouvaient parler de ton cas particulier et de celui d’Alaska. Parce que vous étiez tous les deux des cas particuliers.
C’était pour cela qu’il valait mieux vous mettre dans des écoles différentes. Tous les deux vous risquiez de vous faire remarquer. Ce n’est pas pour autant que vos parents à toi et à Alaska avaient cessé de se voir. Tu devais toujours te la farcir de temps en temps, et elle avait toujours à te supporter parfois. Tu ne savais pas trop ce qui te liait à elle. Tu devinais que ça dépendait des jours. Elle pouvait être ton cauchemar comme une jolie jeune femme en fleur. Tu avais fini par céder, arrivé au collège. Une amourette qui n’avait pas duré longtemps, mais ce n’était que le début de votre histoire. Ce qui deviendra plus tard un mélange de crasses, de coups bas, et de sexe. Mais surtout une histoire de sexe.

Tu avais dix ans, dans ces eaux-là, quand tu es arrivé à la Colonie pour la première fois. Ton père t’avait parlé des éventuelles confrontations que tu pourrais avoir avec des monstres, que ceux-ci pouvaient se cacher derrière n’importe lequel de tes professeurs. Il t’y avait envoyé parce que c’était là que devaient aller les gens comme toi à un moment donné. Il savait pour les monstres, et il savait aussi que le seul moyen pour que tu apprennes correctement à te défendre c’était la Colonie. Tu n’aimais pas ce lieu. Pas au départ. Non seulement il y avait encore Alaska – quand tu te disais que tu n’arriverais décidément pas à t’en débarrasser, tu n’imaginais pas jusqu’où ça allait – mais tu devais aussi partager une chambre avec d’autres casse-pieds. Tu étais passé de ta grande chambre à toi tout seul, à une espèce de bungalow qui hébergeait tous les enfants d’Hermès et ceux des dieux mineurs. Mais il fallait voir à quoi ça ressemblait, une colocation avec des enfants d’Hermès. Tu vois, toutes les crasses que tu avais fait à Alaska autrefois ? Tout t’était retourné en pleine figure. Pas étonnant que tu aies un moment changé de camp, quand Chronos avait proposé une alternative à la Colonie. Ou en tous cas un moyen de révolutionner le système.
Malgré tout, quand cette histoire fut classée et que les choses s’étaient améliorées à la Colonie, tu n’avais plus cherché par tous les moyens à t’en sortir. Tu savais que tu y étais en sûreté – tu avais encore un souvenir vif du coup des harpies à la maison au bord du lac –, que tu y apprenais à te défendre. Et puis tu préférais la compagnie d’autres demi-dieux que celle des mortels ignorants de ton lycée, puis de ton université. Car oui, tout de même, tu avais souhaité avancer loin dans les études. Il fallait que tu te fasse remarquer chez les mortels, et que tu continues de faire la fierté de ton père lors des repas familiaux pour les fêtes de fin d’année. Tu as vite intégré une école de commerce, sans vraiment avoir une idée précise de ce que tu compterais faire avec ton diplôme. Il paraît que ce n’est pas donné à tous les demi-dieux d’atteindre l’âge de la vie active, tu auras le temps de t’en soucier plus tard si tu as de la chance.

Maintenant tu avais un autre problème que tes écoles élitistes, tes études ou les monstres à gérer – dont Alaska. Il y avait les mortels. Et ça, même la Colonie ne pouvait visiblement plus t’en protéger. Avant tu avais l’habitude d’aller à Colonie pour t’en débarrasser et traîner avec des gens de ton espèce, un Prince par exemple, et puis du jour au lendemain tu as appris à t’en méfier. Une première fois. C'était sorti de nulle part. Tu n'avais rien compris à ce qu'il se passait. Tu te rappelle des tirs, du nombre de morts. Quarante-cinq, putain. Tu as perdu des connaissances, des alliés, dans cette histoire. Tu n'avais pas pu t'empêcher d'haïr un peu plus ces misérables vermines après ça. Et puis ça s'était calmé. Et quelques mois plus tard, rebelote. Tu te rappelles de la fête de départ de Monsieur D. L'ambiance était détendue, il y avait même des romains et ça ne te gênait pas. Pas que tu avais un souci avec les romains, mais tu aimais quand ils n'avaient pas à squatter sur ton territoire. Et là encore, alors que tu pensais de nouveau être tranquille, les mortels étaient revenus foutre la merde. Au départ rien de trop grave, jusqu'à ce qu'il y ait l'hydre... puis les renforts. Et les morts. Et les prisonniers. Vingt-trois demi-dieux supplémentaires vous avaient quittés ce soir-là. Soixante-huit morts sous les mains de vulgaires mortels, putain.
Le problème avec les mortels, c’est qu’ils n’ont pas des allures étranges. Ils sont… communs. Et trop nombreux. Ça te rend un peu paranoïaque d’ailleurs, même si tu es trop fier pour le montrer. Tu n’es que plus méfiant chaque fois que tes vacances à la Colonie se terminent et qu’il est l’heure de retrouver le monde mortel. Mais tu ne peux plus t'empêcher de devenir paranoïaque aussi à la Colonie. À deux reprises on a pénétré celle-ci, à deux reprises tu étais sur les lieux. La prochaine fois, tu feras peut-être partie des victimes.