As long as the seasons need to follow their plan.
•• Ô BELLE LORELEY AUX YEUX PLEINS DE PIERRERIES
DE QUEL MAGICIEN TIENS-TU TA SORCELLERIE« alors, lorelei, tu as fait ton choix ? » la petite fille de cinq ans en question fit la petite moue. il y avait décidément trop de choix. la tête complètement contre la vitre des glaces. elle n'arrivait pas à se décider. si elle prenait à la violette, elle ne pourrait même pas prendre celle au chocolat avec des smarties. le choix draconien de l'enfance. elle continua doucement de faire sa petite moue. réfléchissant sans doute. c'est sa mère qui prit le relais. son père commençait à s'impatienter. il ne restait plus que le choix de la filette pour payer. la jeune femme se pencha alors sur sa fille. une douce voix. se voulant rassurante.
« si tu penses pouvoir tout manger, tu peux prendre deux boules ma chérie. qu'est-ce qui te ferait plaisir dis-moi. » la petite pointa alors un des bacs, le violet, puis celui avec quelques perles multicolores. les smarties. sa mère sourit et acquiesça. ce n'était pas si compliqué au final. les enfants se compliquaient souvent la tâche. enfin surtout lorelei. la petite fille n'avait jamais su choisir. un défaut de naissance sans doute. toujours tiraillée entre deux choix. cela sera le leitmotiv de sa vie. pourtant, elle ne le sait pas encore. non. pas encore. elle glissa sa main dans celle de sa mère. elle regarda le glacier faire les jolies boules de glaces avant de les mettre dans un joli petit récipient tout rose. lorelei regardait faire avec de grands yeux émerveillés. elle ne lâchait pas la main de sa mère. cette dernière tenait fermement la sienne. comme c'était beau l'amour d'une mère à son enfant. quelques instants plus tard, la brunette tapota alors le genou de sa mère.
« maman. j'ai envie d'aller aux toilettes. » elle avait dit ça pas trop fort. c'était impoli avait dit une fois son père. alors elle regarda autour d'elle avant de le dire. tout bas. sa mère sourit. et désigna le fond du magasin.
« elles sont juste là. vas-y je te rejoins dans un instant, ma chérie. » la petite n'hésita pas une seconde. elle lâcha la main de sa mère et s'enfonça un petit peu vers le fond de la petite boutique de glace. certains clients ne la regardèrent même pas passer. après tout, une gamine chez un glacier était assez courant. la petite suivit les indications de sa mère à la lettre. mais pourtant, elle ne se retrouva pas dans les toilettes. non. elle dut tourner à gauche au fond au lieu d'à droite. elle se pétrifia alors. à peine avait-elle franchi la porte qu'elle n'en crut pas ses yeux. le monsieur. celui qui faisait les crêpes. elle écarquilla les yeux. il avait six bras. presque incroyable. pour une petite fille de cinq, c'était impressionnant. presque inédit. elle n'avait lu ça que dans les contes du soir et encore. sa réaction ne se fit pas attendre. elle se retourna illico presto sur ses pas en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. elle appela sa mère sur le champ dès qu'elle la vit toujours au comptoir avec son père. c'était incroyable que des couples divorcés soient encore en bon terme. lorelei avait réellement de la chance. ou presque.
« maman ! papa ! » elle arriva enfin devant ses parents. le souffle presque court. la panique ou plutôt la surprise se surprenait dans ses yeux.
« j'ai vu un monsieur avec six bras. il préparait les crêpes. ses bras bougeaient dans tous les sens. » elle tenta de mimer avec ses petites bras à elle ce qu'elle avait vu. son père coula un regard vers son ex-femme. cette dernière pensa la même chose. c'est le glacier qui coupa alors le silence tandis que la petite tentait d'expliquer ce qu'elle avait vu.
« tu as l'imagination bien débordante petite. » lorelei se tourna vers ce dernier, la bouche ouverte. elle voulait lui dire que c'était vrai. mais son père la devança.
« si vous saviez, la semaine dernière, elle nous disait avoir vu un cyclope. c'est incroyable à cet âge-là. » la petite fille fit tout de suite la moue.
« mais c'est vrai. » tenta-t-elle alors de s'expliquer. mais rien à faire. ses parents étaient hermétiques à son discours. son père la regardait comme une bête curieuse et sa mère coulait un regard plein de tendresse et presque désolée du comportement de sa fille. lorelei se renfrogna tout de suite. croisant les bras. elle disait pourtant la vérité. pourquoi les gens ne la croyaient pas hein ? si elle savait. mais elle ne sait pas encore. dans quelques années, oui. elle comprendra. mais pas maintenant, ce n'est encore qu'une enfant. c'est pourtant la dernière fois qu'elle osa en parler. elle garderait ses découvertes pour elle toute seule. et tant pis pour les autres.
•• JE SUIS LASSE DE VIVRE ET MES YEUX SONT MAUDITS
CEUX QUI M'ONT REGARDEE EVEQUE EN ONT PERIRory croisa alors doucement les bras sur sa poitrine. il faisait un peu frais ce soir. la nuit était à son zénith. elle ne savait pas combien de temps elle marchait. une heure ? deux heures ? peut-être. elle détestait les ballades nocturnes. pourtant, elle ne disait rien. ça faisait plaisir à sa mère. alors elle se taisait. elle se promenait à ses côtés sans un mot. sa génitrice, elle, parlait doucement. elle aimait lui raconter ses anecdotes de camping quand elle était petite. comment elle avait réussi à monter sa tente avant qu'elle ne s'effondre sur elle. comment elle avait fait un feu de camp ou quand elle avait touché une plante urticante. un vrai bonheur. mais lorelei adorait ces moments-ci. elle ne pouvait le nier. elle était très proche de sa mère au contraire de son père qui vivait maintenant dans une autre ville avec sa nouvelle famille. une autre histoire.
« tu sais, on ne parle pas beaucoup en ce moment. je suis contente qu'on soit ici toutes les deux. » ah la joie de l'adolescence. à seize ans, rory était une adolescente accomplie. un peu trop selon sa mère. malgré le fait qu'elle était très studieuse, elle n'était pas souvent là à la maison avec sa mère. elles étaient proches certes. mais elles ne partageaient pas non plus trop de moments ensemble. c'était bien dommage.
« moi aussi maman, moi aussi. » elle lui sourit. sincèrement. puis elle glissa sa main dans la sienne. elle était là. pour elle. après tout, se retrouver toute seule à élever sa fille après avoir su que son ex-mari ait refait sa vie avec une autre avait du être un choc. c'était inévitable. après tout, ils étaient bien divorcés depuis les quatre ans de lorelei non ? mais peut être qu'au fond l'espoir pointait toujours en sa mère. elle l'avait eu elle aussi cet espoir de revoir ses parents ensemble. oh ils s'entendaient à merveille. mais ce n'était pas pareil. elle aurait voulu qu'ils reforment une famille tous les trois. et pas avec sa nouvelle femme et ses gâteaux sans gluten. une belle connerie tiens. mais l'espoir l'a quittée aussi. au moment où son père lui a présenté cette blonde. lorelei en tremblerait presque. mais elle ne dit rien. elle ne veut pas peiner sa mère. cette dernière n'a jamais pu refaire sa vie. sans doute encore trop attachée à son ex-mari. assez contradictoire avec un divorce. rory ne préfère pas demander d'explications. elle préfère simplement serrer un peu plus la main de sa mère dans la sienne. elle est là. oui elle est là. elle voulut dire quelque chose. une chose importante. qui lui tenait à coeur. mais elle fut bien vite arrêter. un bruit étrange. tout se passa vite. trop vite sans doute. la jeune adolescente se vit projeter par une bourrasque. puissante. est-ce le vent ? était-ce quelque chose ? elle n'en sut rien. la seule chose qu'elle sentit fut la main de sa mère qui s'arrachait à la sienne.
« cours, cours lorelei. » lui hurle sa mère. elle ne comprend pas tellement mais s'exécute. c'est là qu'elle comprend. filant à la vitesse de la lumière dans les bois. elle la voit. la créature. et pis cet homme. ou elle ne savait pas trop quoi. une aura étrange se dégageait de ses mains. du feu ? sa mère les voyait-elle donc aussi ? avait-elle aussi cette capacité qu'elle lui avait cachée ? elle ne put pas le temps d'en savoir plus. d'en comprendre plus. elle courut toujours un peu plus. jusqu'à ce qu'elle se prenne une racine. elle tomba. la tête la première dans des feuilles. c'est sans doute ce qui lui sauva la vie. elle se redressa un peu la seconde d'après mais elle ne put pas plus. sa cheville. elle avait du se la fouler. elle releva alors la tête. et là. elle se stoppa. elle vit un éclair. un seul. allant droit sur sa mère. cette dernière s'effondra. elle ne sut pas si ce fut l'étrange homme ou la créature. elle voulut hurler. hurler à la mort. hurler sa colère. hurler sa tristesse. hurler juste pour hurler. mais cela resta bloqué dans sa gorge. la nuit se faisait maître dans ces bois. on y voyait à peine. mais elle le voyait le combat. entre... elle ne savait même pas quoi. elle se recroquevilla un peu sur elle-même. les éclairs de feu gisaient de part et d'autres. des bruits terrifiants s'élevaient. elle pensait à sa mère. elle espérait que tout allait bien pour elle. qu'elle n'était que blessé. au fond. elle le savait. elle le savait très bien. mais elle ne voulait pas l'admettre. comment une fille pouvait accepter la mort de sa mère ? l'éclair avait du la rater. elle s'était baissée pour l'éviter. c'était tout. il le fallait. vraiment. la minute d'après tout était fini. cela avait été tellement rapide. tellement intense. qu'en y repensant, tout était confus dans sa tête. elle ne prit même pas la peine de se relever et se traîna jusqu'au corps de sa mère, gisant au sol. elle se ficha pas mal si le monstre et l'autre étaient encore là ou non. elle secoua le corps. sans vie. les larmes dévalaient ses joues. elle s'en fichait pas mal. tout ce qu'elle voulait, c'était sa mère. oui. elle se fichait pas mal des choses. ils n'avaient pas eu le droit. ce droit de lui arracher sa mère. oh ça non. ils ne pouvaient pas. elle ne pouvait tout simplement pas mourir. lorelei ne concevait même pas cette idée. c'était inconcevable. totalement irréel. la nuit avait été irréelle en fait. doucement sans qu'elle ne s'en rende compte, la vengeance s'insinuait dans ses veines. pour ne jamais en repartir.
•• MES YEUX CE SONT DES FLAMMES ET NON DES PIERRERIES
JETEZ JETEZ AUX FLAMMES CETTE SORCELLERIEla jeune femme de dix-huit ans soupira un instant en relevant le regard vers le plafond. cela faisait des heures qu'elle lisait. elle n'avait pas vu les heures passer. la lune s'annonçait déjà par sa fenêtre. mais tant pis. elle reprit sa lecture, armée de son stylo. c'était plus fort qu'elle. si elle avait pu, elle aurait empruntée tous les livres de la bibliothèque universitaire. il fallait qu'elle sache. qu'elle comprenne. ça devenait un besoin presque obsessionnel. elle s'en rendait compte parfois. d'autres fois non. la jeune étudiante ne faisait pas ça pour ses cours. ô ça non. la mythologique grecque et romaine était loin de son programme scolaire au MIT. c'était ses lectures de chevets. depuis cette fameuse nuit, elle sentait ce besoin en elle qui grandissait. elle devait en apprendre plus. et encore plus. pour savoir comment s'y prendre. pour savoir comment elle pourrait se venger. parce que c'était ça qui l'animait au fond. la vengeance. elle ne pensait qu'à ça. ça commençait à la miner. elle ne le voyait même pas. c'était presque pathétique. elle était pathétique. même sa colocataire étudiante le lui disait. mais rien à faire. elle était butée rory. un peu trop d'ailleurs. elle fit une deuxième pause.
l'odysée était décidément un gros bouquin. oh elle en avait lu des pires. vraiment. mais ça commençait à lui monter à la tête. elle préféra alors reposer un peu le livre sur la table basse du salon. elle se releva et se dirigea vers la cuisine. ariel était là. elle mangeait des céréales. il devait bien être vingt-trois heures. le regard de cette dernière s'illumina en la voyant.
« serait-ce une rory qui apparaît ? pas possible. je la croyais morte dans ses bouquins. » ariel et son humour incroyable. la brune se retint presque de lui tirer la langue. elle préféra lever les yeux au ciel. son aînée de deux ans ajouta.
« je sais pas comment tu fais pour bouffer tout ça, sérieux. en plus des cours je veux dire. à ta place je me tirerais une balle. » comme si elle avait le choix. lorelei fit mine de l'ignorer. après tout, la blonde ne comprendrait surement pas. non. elle ne pourrait pas comprendre. elle ignorait tout de ce monde cruel et sans pitié. de ces monstres sanglants prêts à tuer d'innocentes personnes. oh que non, elle ne savait pas tout ça. lorelei l'enviait presque de son innocence. vraiment. changer de sujet. c'était le mieux à faire.
« t'es de sortie aujourd'hui ? » à en juger par sa tenue des plus pailletée, elle en déduisait que oui.
« ouais. conor fait une fête à son appartement. tu devrais venir. je suis sûre que tu t'amuserais pour une fois. lâche un peu tes bouquins. » je peux pas. c'était ce qu'elle voulait dire.
« ça devient une obsession sérieux. » si elle savait. elle ne savait pas que parfois, quand elle n'arrivait pas à dormir la nuit, elle lisait. les cauchemars se multipliaient parfois. trop. alors elle lisait. ça la calmait. elle comprenait un peu plus. mais pas tout. ça la rendait dingue. elle avait certains éléments. éléments qu'elle voyait parfois dans la réalité. mais d'autres fois, c'était flou. totalement flou. les livres étaient une mine d'informations. certes. mais beaucoup de choses étaient tues. et elle avait l'impression de devenir dingue. ou peut être l'était-elle déjà. elle ne serait plus place après. surtout après la mort de sa mère. on avait conclu à un suicide. à une dingue qui emmène sa fille dans les bois pour mourir. on avait pris lorelei pour une victime. pour une pauvre petite fille d'une mère bonne à enfermer. elle était victime oui. mais de monstres. oh que oui. des monstres qu'elle ferait tout pour éradiquer de cette terre. quitte à payer le prix de sa vie.
« faut que je révise un peu pour demain. » c'était la raison officielle. officieusement, elle pensait déjà à
l'odyssée qui l'attendait.
« arrête. j'suis sûre que tu connais déjà ton cours par coeur. allez viens t'amuser. t'en as besoin. t'as une tête à faire peur. s'il te plaaaaaaait. » ariel fit les yeux doux à sa colocataire. lorelei roula des yeux. mais avec un sourire. oui avec un sourire. attention. était-elle en train de céder ? peut-être.
« et pis tu sais, il y aura peter. » elle lui lança un clin d'oeil. comme si cette remarque allait la faire changer d'avis. peut-être un peu si. mais pas tellement. ariel aimait beaucoup la chambrer avec ce fameux peter. un autre étudiant du MIT. il s'asseyait souvent à côté de rory. ils parlaient longuement ensemble. mais c'était tout. du moins, officiellement. officieusement, rory n'était pas insensible. il fallait bien qu'elle l'avoue. alors...
« je te préviens, je rentre pas à huit heures du mat' » ariel sauta sur ses pieds. heureuse. son amie acceptait. elle faillit presque mettre encore à moitié vide son bol de céréales par terre.
« parfait ! par contre viens avec moi. faut te préparer. t'as une tête d'enterrement. s'il te voit comme ça, il va prendre peur c'est sûr. » la brune roula encore une fois des yeux. mais une fois dans le miroir. elle l'admit. ses séances nocturnes de lecture lui faisaient de jolies cernes sous les yeux. une horreur. pourtant, elle savait qu'elle recommencerait en rentrant. c'était beaucoup plus fort qu'elle. une obsession, je vous dis. une obsession.
•• JE FLAMBE DANS CES FLAMMES Ô BELLE LORELEY
QU'UN AUTRE TE CONDAMNE TU M'AS ENSORCELEc'est dur. mais elle tient. il le faut bien. elle a pas le choix. maintenant qu'elle y est, elle ne peut plus reculer. elle souffle un bon coup. respire un bon coup. elle ferme un oeil. pour avoir une meilleure vision. son bras est tendu. inflexible. sa main est ferme. elle ne tremblerait même pas. les lunettes sur son nez, elle relève un peu la poitrine. une respiration. un battement de coeur. et le coup parti. elle sentit le recul de l'arme mais pas assez pour la faire flancher. il lui en faudra beaucoup. elle est plus forte que ce que l'on ne croit. après tout. le DLCEM ne l'aurait sans doute pas engager et mise en entrainement sur le terrain sans ça. bon fallait bien l'avouer, elle avait un peu forcé la mise. mais pirater un de leur système a été une de ses meilleures idées. elle pouvait les combattre à présent. elle en avait les moyens. elle avait déjà la rage de vaincre avant. la justice qui crevait en elle. la vengeance dans la peau. à présent, l'organisation lui en donnait les moyens. qui aurait cru qu'une étudiante diplômée deux ans avant l'heure soit recrutée par ce genre d'agence ? personne. surtout pas son père qui la voyait encore comme une petite fille fragile. s'il savait le pauvre. à ses yeux, sa fille de vingt-et-un ans était en apprentissage pour devenir reporter camerawoman en école. c'était la version officielle. la version que tout le monde pensait. mais ils se gouraient tous. lorelei n'avait jamais pensé à autre chose qu'à se venger. encore et encore. chaque semaine. quand elle se rendait au cimetière, sa douleur était encore vive. sa rancœur encore plus. ils lui ont prise. sans même se retourner. ô comme elle lui ferait mal s'il se retrouvait devant elle ce... monstre. il ne valait pas mieux que la bête contre qui il se battait. il était devenu cette bête en quelques sortes. ce demi-dieu de pacotille. ils se croyaient invincibles. bah bien sûr. qu'il croise sa route tiens. elle rigolerait bien. elle se reconcentra à nouveau sur sa cible. quelques secondes plus tard la balle était dans l'humain cartonné. un peu au dessus de la cible.
« nice shot, storm. » elle releva un instant les yeux vers la source. un homme. évidemment. dans ses paroles, elle percevait la moquerie. elle serra les dents un instant. elle s'énervait souvent pour pas grand chose.
« j'pensais que t'en avais plus dans le ventre que ça, femmelette. » la réflexion lui hérissa presque les poils de l'échine. elle se tut pourtant. il ne fallait pas s'énerver. c'était juste une réflexion non ? oui. sans doute. mais lorelei n'en pouvait plus de ses sous-entendus. elle pouvait devenir une vraie tigresse dans ses moments-là. il fallait qu'elle respire juste. non. il fallait qu'elle lui cloue le bec une bonne fois pour toute. elle se retourna alors vers son ajusteur de cible. elle entendait encore ses ricanements insupportables. elle retira simplement ses lunettes de protection. juste le temps de réajuster un peu la cible. encore plus loin, toujours plus loin. elle valida. cela eut l'effet escompté.
« va pas te faire mal à rater ta cible, lorelei. » ô comme elle détestait ce prénom. à ce moment-ci. trop féminin. trop faible. trop blessant. trop facile pour eux. les hommes. pourtant, pour une fois. elle ne répondit rien. enfin pas verbalement du moins. elle reprit son arme. elle la leva. deux secondes plus tard, elle était dans l'objectif de la cible. bon. y avait-il un peu de chance. sans doute. mais elle n'allait pas l'avouer. l'homme à ses côtés, dans l'autre cabine, en resta pantois. il avait presque de la bave qui lui collait de la bouche. répugnant. lorelei rangea alors son arme et retira ses lunettes de protection. c'était tout pour aujourd'hui. elle se résolut à partir. enfin presque. en passant, elle lança une simple phrase.
« t'as la braguette ouverte, carter. » avant de prendre la porte. l'intéressé s'empressa alors de la fermer. dans les deux sens du terme. rory ne put s'empêcher de rire dans le couloir menant au vestiaire. c'était presque facile. les hommes et leur égo surdimensionné. elle était presque sûre que le bâtiment entier d'entrainement ne serait pas assez grand pour contenir l'égo d'un seul homme. en tout cas pas celui de ce dit carter. un vrai bout-en-train. elle accéda vite à son casier.
rory était gravé dessus. bien plus mixte que lorelei. il n'y avait plus beaucoup de monde qui l'appelait ainsi en dehors de sa famille. à croire qu'elle n'était plus cette fille innocente qui voyait juste des choses étranges. non. rory était à présent une part plus sombre d'elle-même. presque cruelle. elle en avait conscience malheureusement. rory c'était une femme en devenir pleine de rancoeur. de haine. aveuglée par la vengeance sans doute. une tueuse.
•• EVEQUE VOUS RIEZ PRIEZ PLUTÔT POUR MOI LA VIERGE
FAITES-MOI DONC MOURIR ET QUE DIEU VOUS PROTEGE« alors. bonne journée ? pas trop fatiguée par ton voyage ? » il entoura doucement ses bras autour de sa taille. elle était épuisée. vraiment. se réfugier dans ses bras était presque réparateur. elle s'assit alors sur ses genoux. néanmoins le sourire fatiguée.
« ça va. juste quelques retards dans le vol. mais ça va. tant que j'ai pu être vite avec toi. » elle sourit. elle ne lui avait pas dit. pas dit qui elle était vraiment. ou ce qu'elle faisait réellement plutôt. comment aurait-elle pu ? il l'aurait surement prise pour une folle bonne à être enfermé. comme sa mère. son coeur se serra presque en y pensant. oh non, elle ne pouvait décemment pas lui parler du DLCEM. il ne comprendrait pas. pourtant lui mentir lui pesait. vraiment. trop sans doute. mais c'était un mal nécessaire. pour se protéger. pour le protéger surtout. elle ne supporterait pas une autre perte. surtout pas lui. oh ça non.
« je me suis ennuyée moi sans toi, pendant deux jours. » elle glissa sa tête alors sur son torse, s’enfouissant dans ses bras. elle fait la moue. comme une enfant. orion resserre un peu plus ses bras autour d'elle. il était si... protecteur. pourtant c'était pas gagné entre eux. ou presque. une rencontre dans un bar n'était jamais signe de durabilité. et encore. mais orion était orion. leur histoire était plus qu'une histoire de bar. ils le savaient tous les deux à présent. depuis trois ans.
« et moi donc. » dit-il simplement. sa main atterrit dans les cheveux de la jeune femme qu'il s'amusa à caresser doucement. ces moments de tendresse lui manquaient quand elle partait parfois au bout du monde. en fait. il lui manquait. c'était un fait. les minutes s'écoulèrent sans qu'elle ne les rattrape. elle aurait aimé être dans ses bras pour toujours. ne jamais en ressortir. ne pas affronter ce monde sanglant et cruel. mais c'était impossible. le temps suivait son cours sans qu'elle n'y puisse quelque chose. elle soupira un instant avant de relever la tête.
« t'as mangé ? » à vrai dire. avec le décalage horaire, elle était presque complètement déphasée. il avait beau être vingt-trois heures, elle avait une faim de loup. elle aurait pu manger n'importe quoi. pourtant en relevant sa tête, elle vit dans le regard d'orion, un changement. son regard se faisait plus grave. plus sombre. automatiquement, son coeur s'affola. elle posa délicatement ses mains sur ses joues. inquiète.
« quelque chose ne va pas ? » elle fronce les sourcils. elle n'aime pas ça. oh que non. mais elle ne dit rien. patiente. elle en mourrait presque.
« il faut qu'on... parle tous les deux. » ça, ça sentait pas bon. ça sentait même le roussi. les narines de lorelei en étaient presque gênées.
« oh. » c'était la seule chose qu'elle puisse dire. voulait-il rompre ? il en avait pas l'air quand elle était rentrée il y a une heure. voulait-il faire un break ? encore moins. elle était perdue. elle avait peur. elle le regarda. les yeux pleins d'inquiétude. elle aurait aimé qu'il parle plus vite. qu'il crache le morceau un peu plus vite. mais il sembla chercher ses mots. tourner ses phrases. au diable les maudites conventions sociales.
« et bien... voilà. je ne suis pas comme tous les autres. » lorelei arqua un sourcil. mais ne dit rien. il n'avait pas fini.
« je veux dire humain. comme tu le sais, j'ai un beau-père. et ma mère. que tu connais d'ailleurs. » le coeur de la jeune femme allait exploser. pas ça. oh non. tout mais pas ça. elle attendit. la mort dans l'âme.
« mon père n'est pas... mortel. c'est cupidon. le dieu romain de l'amour. un peu l'équivalent d'apollon en mythologie grecque. » oh ça elle le savait qui était cupidon. pour l'avoir lu encore et encore dans ses livres. elle se releva un instant. ses yeux hagards. perdue. elle ne voulait pas qu'il continue. qu'il termine ce qu'il avait à dire. pas lui.
« je suis un demi-dieu romain. » elle n'eut pas trente-six millions de réactions. c'est sorti tout seul d'un coup. sans qu'elle ne le veuille. elle y a à peine penser.
« tu te fous de moi pas vrai ? » elle eut presque envie de rire. rire à ce fichu destin qui l'accablait. pourquoi lui et pas un autre. pourquoi tant de haine. elle le regarda un instant.
« non. lorelei, attends. » mais trop tard, elle avait tourné les talons. comment ne s'était-elle pas rendue compte avant. comment avait-elle pu tomber amoureuse de l'un deux. comment. tant de questions sans réponses. ça la rendait dingue en deux secondes. il devait surement penser qu'elle pensait à une blague de mauvais gout. que les dieux n'existaient. s'il savait bon sang. s'il savait tout ce qu'elle avait enduré à cause d'eux. s'il savait tout ce que son monde lui avait arraché de force. s'il savait qu'elle exécrait tout ce qu'il était.
s'il savait. si elle avait pu elle se serait enfuie. elle avait du mal à respirer. vraiment. elle manquait d'air. elle se dirigea vers leur chambre. presque machinalement. allait-elle faire sa valise et partir ? elle ne savait pas. elle se savait plus. tout était si irréel. comme cette fameuse nuit. elle posa une main sur son ventre. tenta de respirer. orion ne l'avait pas suivi. il restait silencieux. la laissant sans doute encaisser le choc. il tentait sans doute de se faire déjà à l'idée qu'elle s'en aille. comment pouvait-elle rester. mais elle l'aimait. oh qu'elle l'aimait. de tout son être. c'était l'amour de sa vie. elle le sentait tout au fond d'elle. elle avait connu quelques hommes avant lui. mais cela n'a jamais été pareil. orion restait orion. l'homme qu'elle aimait. elle prit une seconde inspiration. se calmer. c'était tout. faisait-elle une crise de panique ? dans un sens oui. le DLCEM ne l'avait surement pas assez entraînée. son job. si cela s'apprenait, elle était finie. rayée de la carte. pire encore. on lui donnerait une mission. s'occuper d'orion. elle ne pouvait pas le supporter. oh ça non. elle l'aimait trop. ça la tuait. littéralement. parce que s'il lui arrivait quelque chose.. elle ne pouvait pas le supporter. elle finit par sortir de la chambre. il se tourna vers elle automatiquement.
« orion. » dit-elle simplement. il ouvrit la bouche pour parler. sans doute s'expliquer. lui dire que c'était vrai. pas une blague. mais il n'en eut pas le temps. lorelei se jetait déjà dans ses bras. pour l'embrasser. il ne comprenait surement pas ce qu'il se passait. elle avait fait un choix. ou un semblant de choix. elle vivait déjà une double vie. elle pouvait encore continuer. combien de temps, elle ne savait pas. mais elle pouvait le faire. elle le savait. elle ne pouvait pas partir. s'enfuir. c'était au dessus de ses forces. elle l'aimait trop. puis orion était différent. elle le sentait en elle. il était presque humain. elle pourrait le protéger du DLCEM. elle pourrait anticiper. le protéger. oui c'était tout ce qu'il lui importait à vrai dire. le protéger. quitte à se mettre en danger elle-même.
•• MON AMANT EST PARTI POUR UN PAYS LOINTAIN
FAITES-MOI DONC MOURIR PUISQUE JE N'AIME RIEN
MON COEUR ME FAIT SI MAL IL FAUT BIEN QUE JE MEURRE
SI JE ME REGARDAIS IL FAUDRAIT BIEN QUE J'EN MEURREson coeur battait la chamade. elle avait peur. un peu. c'était vrai. fallait bien qu'elle se l'avoue. l'arme levée, elle attendait les ordres. à côté d'elle, carter semblait bien fier. elle faillit rouler des yeux. on ne le refera pas lui. même dans des moments pareils, il était aussi frais qu'un gardon. son coeur tambourina à ses tempes. l'heure allait sonner. elle les entendait arriver. ils n'était pas beaucoup. deux peut être trois. leurs pas étaient tranquilles. trop tranquilles. s'ils savaient ce qui les attendait. carter et lorelei se tenaient bien droits à l'angle de la rue. elle leva un regard vers le haut. un de leur coéquipier s'était placé là. en hauteur. pour bien les voir. et pas les louper. lorelei était dans le feu de l'action. un peu trop. elle commençait à avoir l'habitude à vrai dire. c'était de la bonne peur en quelques sortes. mais tout ne se passa pas comme prévu. en effet, le silence fut bientôt détruit. détruit par des bruits de pas précipités. une respiration lourde. un homme.
« si vous êtes là ne sortez surtout pas c’est un piège ! » carter roula doucement des yeux. il allait faire capoter la mission cet idiot.
« merde. merde. » fut la première réaction de la jeune femme. mais elle était entraînée. entraînée pour réagir à n'importe quelle situation. alors elle sortit en même temps que son coéquipier. elle brandit son arme et tira. elle ne sut pas si ce fut carter ou elle qui le toucha. le demi-dieu grec s'écroula sur le sol. sans vie. c'était le principal. d'autres s'échappèrent de leur cachette. carter lui fit signe de s'occuper de ces deux là. ils s'occuperait de l'autre côté. tout se passa très vite. encore une fois. mais elle avait l'habitude. il fallait juste vite tirer, viser juste et c'était bon. mais le temps s'arrêta net. comme suspendu dans les airs. il était là. devant elle. avec cet autre grec. orion. elle l'avait cru en sécurité. chez eux. pas ici. c'était un romain. pourquoi était-il là ? elle pouvait lire le monde dans ses yeux. la surprise. l'horreur. l'incompréhension. il fallait qu'elle agisse. le temps courrait. elle leva son arme. si ce n'était pas elle. c'était carter. ce dernier s'occupait d'un autre qui tentait de s'enfuir par l'autre côté. mais il allait finir par se retourner. alors elle tira. sur ce jeune homme. elle vit le blond se précipiter sur l'homme. peut être un ami. son coeur se serra. il poussa un cri. un cri qui déchira le coeur de lorelei. bon sang. cette soirée allait avoir sa peau. elle ne voulait pas tirer sur lui. oh ça non. c'était orion ou lui. son choix avait été vite fait.
« je t’aimais… » elle avait vu ses mots sur ses lèvres. un faible instant. elle sentit une larme monter à ses yeux. elle n'avait pas le droit aux sentiments. elle n'avait pas le droit de l'aimer ce soir. pourtant, elle n'arrivait pas à lever son arme. c'était plus fort qu'elle. orion en profita pour relever son camarade. elle voyait encore la surprise dans son regard. mais surtout de la tristesse. une tristesse indescriptible. c'est à ce moment-là que carter se décida à se retourner. le dernier grec venait de tomber à terre. il prit en joug l'homme qu'elle aimait. mais elle eut un réflexe. sans doute désespéré. elle le bouscula un peu. carter était réputé pour ne jamais rater sa cible. orion serait son exception. c'était ce qu'elle s'était promis. toujours le protéger. au péril de sa vie. ils eurent le temps de partir. alors que la balle ricocha sur un des murs tout proche. son coeur se sentit presque mieux. son coéquipier se tourna vers elle.
« ils vont tomber sur l'assaut de groupe. ils ne résisteront pas. cela sera plus drôle. » s'expliqua-t-elle. elle connaissait parfaitement la folie sanglante de carter. cet homme voulait voir danser chaque demi-dieu avant sa mort. il avait toujours aimé voir sa victime le supplier en vain. ça le faisait rire. lorelei avait la vengeance dans le sang. c'était un fait. mais elle faisait vite et bien. elle restait humaine. c'était important. le plus important. elle voulait rester elle. même si tout portait à croire qu'elle était une tueuse. une meurtrière. qu'elle ne valait pas mieux que l'assassin de sa mère. ce qu'orion devait croire à l'heure qu'il était. pourtant, ce dernier ne tomberait pas sur l'assaut. il n'y avait personne de ce côté-ci. lorelei le savait. il était sain et sauf. c'était le principal. elle se fichait pas mal de savoir s'il le savait. il était en vie ce soir. c'était sa victoire personnelle. même si au fond, elle commençait à douter. de tout. et de rien. ça commençait à la dévorer petit à petit. doucement mais surement. elle avait hésité un instant. à cause de ses sentiments. ça remettait tout en question. encore et encore. elle n'allait jamais pouvoir s'en sortir. enfin presque. ce soir, elle l'avait perdu. elle le savait.
« bien joué, rory. » carter ricana. il a cru au mensonge. c'était le principal. elle sourit faiblement. au fond d'elle, elle avait juste envie de s'écrouler.
•• MON COEUR ME FAIT SI MAL DEPUIS QU'IL N'EST PLUS LA
MON COEUR ME FAIT SI MAL DU JOUR OU IL S'EN ALLAet elle s'écroula. deux secondes plus tard. sans doute le trop d'émotions. la peine. la douleur. le déchirement. et puis cette vengeance. qui l'anime. qui l'envenime. elle n'est plus elle. plus lorelei. elle s'est métamorphosée. rory a pris toute sa place. elle étouffe. elle meurt. qu'on lui vienne en aide. la souffrance dans les traits. ce dualisme qui la crucifie. elle a besoin qu'on la soulage. elle a besoin de choix. peut-elle le faire ? pas réellement. elle l'aimait. mais elle exècre les gens de son espèce. un roméo et juliette moderne. un roméo demi-dieu et une juliette meurtrière. avait-elle encore le droit de l'aimer ? oh il devait sans doute la détester à présent. l'avoir en horreur. beaucoup plus qu'elle n'avait les enfants divins sans doute. est-ce que cela valait-il le coup ? est-ce que sa vengeance valait-elle le coup de perdre l'amour de sa vie ? est-ce que son amour pouvait surmonter sa rancœur ? des questions qui tournent. des réponses qui tardent. elle se sent mal. à en avoir envie de vomir. vomir tous ces souvenirs. les bons comme les mauvais. faut que ça sorte. les bons deviennent douloureux. les mauvais creusent sa tombe un peu plus. qu'elle devienne amnésique tiens. ça lui fera les pieds. ça la soulagera un temps. mais juste un instant. parce que quand elle se réveillera. ça fera mal. très mal. trop mal. en pleine figure. la vérité ne la loupera pas. elle avait tenté de la fuir à maintes et maintes reprises. mais ce n'est plus pour longtemps. elle venait d'éclater un peu ce soir-là. mais pas assez. l'abcès était à peine ouvert. des explications restaient à venir. parce qu'il fallait s'expliquer. il fallait qu'elle s'explique. peut-être ne pourrait-elle jamais plus être à ses côtés. sans doute. peut-être n'aurait-elle jamais son pardon. c'était fort probable. mais il valait mieux pour lui d'avoir les cartes en main. d'avoir toutes les cartes en main pour la juger. pour la condamner à mort. ces cartes, lorelei les fuyait depuis bien trop longtemps. elle se devait de tenir son jeu bien haut à présent. son masque de rory était à terre. elle aussi.elle n'était plus forte. elle tombait en morceaux. comme son coeur. aussi impuissante et faible. elle ne sentit même pas qu'on la soulevait. elle avait repris conscience mais tout le monde autour d'elle tournait au ralenti. elle était perdue. son regard le cherchait. mais elle ne trouva que du vide. un horrible gouffre glacial. elle se laissa faire. on la prit sous le bras, l'emmenant loin de cette scène d'horreur. on mit ça sur le compte de l'émotion. de sa nature féminine. elle n'eut pas la force de répliquer. pas ce soir. ça s'embrouillait un peu dans sa tête. les scènes se succédaient sans qu'elle n'en soit réellement conscience. le dépôt de l'organisation. le discours. les cris de guerre. l’hôpital. pour rassurer de sa santé. seule. puis son appartement. leur appartement. elle fit un dernier signe de tête au chauffeur du taxi. elle n'avait pas eu la force de conduire. presque irréel pour elle. il pouvait y aller. elle se tourna vers son immeuble. il semblait bien sombre. elle traîna les pieds jusqu'à son étage. leur étage. son coeur tambourina. jusqu'à l'en faire devenir sourde. c'était le moment. elle ouvrit la porte. elle regarda presque cette dernière atterrir doucement contre le mur. aucun bruit ne transparaissait dans l'appartement. tout était trop silencieux. comme un silence assourdissant. elle fit quelques pas. balançant son sac sur le canapé. elle se précipita vers la cuisine. pis le salon. et enfin la chambre. c'est là qu'elle comprit. elle ne voulait pas le voir. ni le comprendre. mais les armoires ouvertes ne pouvaient l'y tromper. il était parti. il l'avait bel et bien quittée. la vérité se planta dans son coeur comme un coup de poignard. l'achevant un peu plus. sans qu'elle ne s'en rende réellement compte. des larmes coulèrent dans un silence de mort sur ses joues. ses jambes ne portèrent plus. elle se laissa glisser le long du mur. elle ne pouvait pas. elle ne pouvait plus. ça la tuait. ses chaussures se virent balancer à l'autre bout de la pièce. par colère. par tristesse. par désespoir. lorelei entoura doucement ses jambes avec ses bras. telle une enfant. c'était ce qu'elle avait toujours été. une enfant paumée. depuis la mort de sa mère. elle agissait comme telle. elle enfouit sa tête dans ses genoux. elle se laissa aller. de toute façon, elle était seule. complètement seule. son portable était toujours dans son sac. elle pourrait l'appeler. s'expliquer. mais elle sait qu'il ne répondrait pas. il ne voudrait surement pas lui parler. entendre sa voix. c'était compréhensible. mais elle avait tellement besoin de lui en cet instant. seule dans ce grand appartement vide. et
enceinte.
•• [...] MON COEUR DEVIENT SI DOUX C'EST MON AMANT QUI VIENT
ELLE SE PENCHE ALORS ET TOMBE DANS LE RHIN