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 (hot) [La Nouvelle-Orléans 03/10/2016] Something has changed (terminé)

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Tamara Lond
Tamara Lond
COLONEL BADASS
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COLONEL BADASS

(hot) [La Nouvelle-Orléans 03/10/2016] Something has changed (terminé) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: (hot) [La Nouvelle-Orléans 03/10/2016] Something has changed (terminé)   (hot) [La Nouvelle-Orléans 03/10/2016] Something has changed (terminé) - Page 2 EmptyLun 21 Nov - 23:33



Something has changed






Si dire que la sérénité était revenue était ici un peu exagéré, au moins n’y avait-il plus aucune animosité. La bonne entente, les sourires complices et les regards amoureux avaient néanmoins réélu domicile entre les deux amoureux, ce feeling unique qui les caractérisait si bien était présent, plus que jamais. Tam regrettait sincèrement d’avoir été aussi désagréable avec Hay, lui gâchant ainsi son petit bonheur de la découverte. Elle lui avait expliqué qu’en aucun cas elle n’en avait eu l’intention, mais que simplement pour elle, il était difficile d’admettre qu’une chose qu’elle voulait à tout prix éviter se produirait inéluctablement, et que cette chose en question changerait leurs vies à tout jamais.

Egal à lui-même, le demi-dieu ne put s’empêcher d’évoquer le journal intime de la période pré-adolescente de Tam, dans lequel il n’était question que du fils de Mars, du moins dans quatre-vingt-dix pourcent des pages. La belle brune grimaça en fronçant le nez.

-J’aurais dû marquer « gratin dauphinois », mais je crois que je ne savais pas l’écrire. Et arrête d’évoquer ce foutu journal, j’avais dix ou onze ans. J’en reviens toujours pas que tu aies osé le lire sans rien me demander. Ca m’apprendra à passer trois plombes dans la douche.

Elle pouffa de rire lorsqu’il se défendit d’être un ange en lui demandant d’imaginer la tronche du vieux barbu sur son nuage s’il devait avoir un ange tel qu’Haytham.

-Ah ça ! Il y a fort à parier qu’il regretterait de ne pas avoir mené lui-même l’entretien d’embauche !

Le sujet de la chère maman du demi-dieu arriva sur le tapis. C’était prévisible, étant donné qu’elle avait aussi vécu dans cette maison et qu’elle avait sacrifié sa vie dans ce jardin pour sauver son fils ainsi que Victoria et Tamara. Cette dernière caressa la joue de son petit-ami en le regardant avec tendresse et une pointe d’émotion également. Elle aussi aimait Eileen énormément, c’était un peu sa seconde mère. Elle afficha un sourire nostalgique lorsque Hay lui décrivit ce qu’il voyait dans ses rêves lorsqu’il rêvait à sa mère.

-C’est tellement touchant. Moi aussi il m’arrive de rêver d’elle tu sais. Elle serait tellement fière de toi, de tous les efforts que tu as fait, de la personne que tu es devenu. Moi, en tout cas, je suis fière de toi, je le suis pour elle et pour moi.

Sa deuxième main était venue se poser sur l’autre joue du « Penseur », et Tam le regardait droit dans les yeux, comme pour appuyer ses dires. Lui embraya sur autre chose, expliquant qu’il ferait tout pour qu’elle soit bien, qu’il irait même jusqu’à regarder des tuto sur internet, ce qui fit sourire l’ex agent de terrain.

-Tu seras parfait, à n’en pas douter. J’ai confiance en toi, ma Guimauve, en toi et en personne d’autre.

Le sujet de conversation dévia forcément sur le double exploit du jour : les deux guimauves derrières les fourneaux. La prise de risque pour cette pauvre cuisine avait été maximale, en cette journée d’octobre ! Mais force était de constater qu’avec un peu de volonté et une recette bien rodée suivie à la lettre, les miracles pouvaient avoir bel et bien lieu. Tamara avait réussi à faire des pancake, en préparant elle-même la pâte, et d’après le bénéficiaire, ils avaient été orgasmiquement bons, et puis notre cher Marsien s’était lancé dans la confection de muffins au citron. Tam ne les avait encore ni goûtés, ni même vus, mais sa curiosité était à son paroxysme, tout comme sa faim d’ailleurs, et elle n’avait qu’une hâte, savoir ce que valait la création de son cher et tendre.

-Dis donc, je te sens bien motivé à ce que la cuisine ne soit plus seulement un lieu de rangement des vivres… De là à dire que ce n’est plus un espace hostile, j’émets quelques réserves. Une fois n’est pas coutume, et je ne vais pas m’emballer parce que j’ai réussi une seule fois à te faire des pancakes. Donc de mon côté, je suis loin de me sentir pousser des ailes, jusqu’à avoir l’optimisme de vouloir tenter quelque chose de difficile. Mais toi, je sens que tu vas nous surprendre, mon amour. Et je t’arrête tout de suite, tu es déjà l’homme parfait. Du moins, ma vision de la perfection. Tu n’as pas besoin de savoir faire de la haute gastronomie. Y a des resto pour ça. Et puis je ne t’en voudrai jamais de ne pas savoir faire le gratin dauphinois de Mme Lignac.

Là, Hay évoqua leur veine tentative d’enfance pour concocter une tarte Tatin, pâte comprise. Ah, cette infâme pâte qui ressemblait d’avantage à du pain qu’à une pâte sablée… Un sourire amusé se dessina sur les lèvres pulpeuses de Tam qui revoyait son cher demi-dieu affirmer avec certitude qu’il fallait rajouter de la farine. C’était là la clé de leur erreur monumentale.

-J’irai pas jusqu’à dire que c’est la chose la plus infecte que j’aie mangé, parce que la bouffe de l’armée quand tu te retrouves en terrain hostile, crois-moi, à côté de ça, la tarte Tapin était comme du caviar.

Elle comprit bien entendu l’allusion au bébé dans cette anecdote. OK, c’était un souvenir amusant, OK, c’était leur création à eux et ils en étaient fiers, OK, ils avaient appris de leurs erreurs, bla bla bla. Mais pour Tamara, rien n’y ferait, avoir un bébé n’était clairement pas dans ses priorité, ni même dans ses projets de vie. Hay était mignon, il essayait probablement de lui faire voir le bon côté des choses, de lui montrer le verre à moitié plein. Mais rien à faire, l’américaine ne voyait qu’un verre vide avec en guise de fond un trou noir qui les projetterait dans une chute vertigineuse et infinie. Loin d’avoir envie de remettre de l’huile sur le feu et faire redémarrer une dispute, elle se contenta de hocher la tête, son sourire s’étant transformé peu à peu en sourire de côté, puis en bouche pincée en une sorte de petite grimace qu’elle faisait toujours enfant lorsqu’elle se concentrer pour la fermer au lieu de rétorquer quelque chose qui la ferait d’avantage gronder ou punir.

-OK ouais… enfin la tarte, on était fiers de l’avoir fait nous-même, mais on l’a jetée après parce qu’on s’est dit que personne ne méritait de manger une telle horreur… marmonna-t-elle en fuyant son regard.

Le bébé, ils ne pourraient pas le jeter une fois qu’il serait là pour leur pourrir l’existence. Elle sentait le truc arriver de loin, Hay passerait le plus clair de son temps avec, ce qui semblait légitime, et puis comme Tam n’arriverait sûrement pas à être aussi émerveillée que lui devant un humain miniature qui baverait sur eux sans arrêt, il finirait sûrement pas ne plus la calculer. Cette idée lui donna un frisson d’horreur le long de l’échine, et elle secoua la tête pour la chasser de son esprit. Elle se reconcentra sur la conversation. Maisie avait eu la gentillesse de donner quelques cours de cuisine à son cher père, histoire de ne pas le laisser encore et toujours se nourrir de n’importe quoi. Tam eut un petit rire lorsque son « Penseur », égal à lui même, déclara ne pas avoir été malade à cause de ses pancakes.

-Eh, je me suis appliquée pour toi ! J’ai tout suivi à la lettre, j’ai presque eu une crampe au bras à force de remuer cette foutue pâte !

Bon le coup de la crampe était évidemment faux, vu la résistance physique de l’agent Lond, mais le fait qu’elle ait fait des efforts pour que sa création culinaire soit la plus parfaite possible était absolument vrai.

-Si j’ai été capable de faire ces machins ronds dont tu raffoles, je suis sure que tes muffins seront délicieux. Et puis tu me connais, tu penses vraiment que je serais capable de te mentir en te disant que c’est délicieux, si en réalité c’est une pâte de tartre Tapin bis ? De toute façon tu le verras à ma tête, je suis incapable de gérer les réactions de mon visage quand il s’agit de bouffe. Quant aux cours que tu pourrais me donner pour m’apprendre à les faire, j’avoue que c’est uniquement pour que tu te colles à moi. Il faudra bien que tu passes tes bras autour de moi pour me montrer quoi faire, pas vrai ? Et puis profites-en pendant que tu arrives encore à faire le tour de mon corps avec…

Ils échangèrent quelques baisers, après avoir parlé de « French kiss ». C’était toujours très amusant pour un américain, cette appellation du baiser. Toujours était-il que dans cette discipline, Haytham et Tamara excellaient et ne se privaient pas pour en faire profiter l’autre.

-Je ne me lasserai jamais de tes baisers, ma Guimauve.

Alors qu’il proposait d’occuper le temps restant avant le dîner avec un peu de sport de chambre, ce qui était loin de déplaire à la belle brune, la mère de celle-ci avait décidé de les appeler pour qu’ils se joignent à eux. Le plan semblait mis à mal, mais c’était sans compter que Tamara, toujours pleine de ressources quand il s’agissait de trouver une idée pour pouvoir tout faire, pour que tout le monde soit content. Hay semblait prêt à renoncer, et commença d’ailleurs à expliquer à sa douce comment prononcer correctement le nom de son plat préféré, le fameux gratin dauphinois. Tam secoua la tête avec un sourire amusé.

-Eh, moi je le mange, je compte pas lui passer un coup de fil pour lui demander des nouvelles. Donc le gratin dauphinois -toujours prononcé à l’américaine mais avec un petit effort malgré tout- restera le gratin dauphinois, peu importe comment je le dis. Arrête d’en parler, ça me fait saliver !


Et les lèvres du demi-dieu la faisaient frissonner. Il se plaisait à l’effleurer depuis le front jusqu’au cou.

-Ah non, ne t’avise pas de massacrer le gratin dauphinois ! Si tu essaies de le faire, y a intérêt à ce qu’il soit parfait. Et puis tu ne vas pas non plus t’offusquer parce qu’en cas de famine j’hésiterai peut-être un peu à t ‘échanger contre cette merveille ? Avoue qu’en pareil cas, si on te proposait un stock illimité d’oréos, tu serais aussi face à un dilemme ! Bref, le gratin dauphinois, c’est la propriété de Mme Lignac.

Quand le sujet fut clos, l’air espiègle, Tamara commença à évoquer l’idée d’un petit défi pour son cher amoureux, toujours friand de ce genre de choses. Elle avait ainsi appelé sa mère au salon pour lui donner le délai au bout duquel ils descendraient. Hay semblait se demander ce qu’elle mijotait, et il n’allait pas tarder à le savoir. Aussitôt qu’il eut compris de quoi il était question, le fils de Mars s’empressa de se délester de la moindre parcelle de tissu, visiblement content de l’idée. Il ne tarda pas d’ailleurs à retirer le bas de jogging de sa beauté brune qui dévorait ses lèvres chaque fois qu’elles passaient à proximité. Le bel irlandais s’affairait consciencieusement à lui retirer tous ses vêtements alors qu’il résumait le programme des dix minutes à venir. Tam hochait la tête, amusée de le voir si motivé pour un challenge qu’elle imaginait déjà perdu d’avance.

-C’est ça, ton record de la honte puissance dix à mon avis… commença-t-elle avec un sourire en coin. Mais c’est pas grave tu sais, je suis pas obligée de prendre mon pied à chaque fois. Ce sera bien quand même, le rassura-t-elle en souriant.

A peine eut-elle fini de parler qu’elle fut surprise par ce baiser ardent qu’il lui donna. Lorsque sa bouche fut enfin libre puisque celle du fils de Mars descendait progressivement jusqu’à sa poitrine, elle reprit son souffle.

-Waow ! lança-t-elle avec un petit rire.

Elle se tortillait déjà, essayant de résister, mais la bouche experte de son petit ami qui lui prodiguait mille baisers sur chaque parcelle de son corps avait tendance à lui procurer de doux frissons. Il la connaissait si bien à présent, il connaissait tous ses points sensibles, mais malgré cela, la jeune femme restait persuadée que grimper aux rideaux en cinq minutes était mission impossible. Lorsque les baisers du « Penseur » arrivèrent au niveau du nombril de la belle, leurs regards se croisèrent. Elle était déjà chaude comme la braise, sans savoir comment il avait pu réaliser ce prodige.

-Tu triches, c’est pas possible… gémit-elle.

Il n’y avait pas à dire, c’était un expert. Haytham avait la situation en main, il ne se privait pas pour le montrer. Tam était complètement à sa merci, subissant les assauts de sa bouche tout aussi experte qui avait mis le cap plein sud. Le souffle court, la belle brune passa une main dans les cheveux de son homme, son corps cambré sous les décharges de frissons qui la parcouraient à cause de lui. Son coeur s’emballait tout comme sa respiration. Elle attrapa un coussin de sa main libre pour mordre dedans afin d’éviter de pousser des cris qui auraient alertés, un étage en dessous, les trois adorables personnes qui prenaient l’apéritif. Alors que sa chérie était au sixième ciel, à savoir qu’il ne manquait donc pas grand-chose pour qu’il gagne un peu trop vite son pari, la langue du demi-dieu laissa place à une autre partie de son corps tout aussi efficace. Elle jeta le coussin à l’autre bout de la pièce et passa ses mains autour du cou d’Haytham qui était désormais au-dessus d’elle.

-Je te déteste, tu es trop doué ! tenta-t-elle d’articuler.

Elle mourrait d’envie de reprendre le dessus, mais elle savait que cette fois-ci, c’était convenu comme ça, et elle devait le laisser faire. Et il officiait à merveille, Tam avait beaucoup de mal à ne pas le montrer. Le lit aussi pouvait témoigner, tout comme son voisin le mur qui le recevait en pleine poire à chaque mouvement.

-Doucement… Hay… le lit ! J’en ai qu’un ! souffla-t-elle.

Il lui avait attrapé les mains d’ailleurs pour la dissuader sans doute de la moindre initiative, mais malgré tout, elle entoura les hanches de son homme avec ses jambes, comme pour le garder plus près d’elle. Penchant la tête en arrière, elle cherchait son souffle, puis voulut lui voler un baiser alors que son visage était près du sien, mais l’irlandais, joueur, fit exprès de s’y soustraire.

-Hay ! le gronda-t-elle un peu frustrée.

Ce sentiment n’aurait su durer, le fils de Mars s’en assurait parfaitement et Tamara dut s’avouer vaincue, le plaisir ne faisait que monter jusqu’à atteindre l’ultime palier, sans qu’elle ne l’ait vu venir. Elle reprenait son souffle et ses esprit, et l’entendit à peine fanfaronner d’avoir gagné le défi lancé. Bouche bée, les yeux rivés au plafond, essayant de savoir si ce qui venait de se passer était bien réel, elle le sentait la parer de nouveaux baiser.

-Mon dieu… qu’est-ce que tu m’as fait… murmura-t-elle alors qu’elle sentait son esprit revenir dans son corps peu à peu.

Elle entendit ensuite l’alarme de son téléphone sonner, qu’elle arrêta assez maladroitement pour faire tomber l’appareil au sol. Elle se tourna ensuite vers son amoureux, sourire aux lèvres.

-Tu n’en finiras jamais de me surprendre, mon amour. T’as appris ça où ? Je suis presque vexée que tu me connaisses si parfaitement. Même mieux que moi-même.

Elle soupira d’un air théâtral, puis sourit de plus en plus l’entendant relater la conversation qui avait lieu au salon.

-Eh, ça se fait pas d’écouter les conversations des autres, même si on en a la capacité. Je ne vais plus t’appeler « le Penseur », mais « l’Ecouteur » si tu continues.

Tam eut un sourire attendri malgré tout, heureuse d’entendre qu’on dise du bien de celui qu’elle aimait plus que tout.

-Bien sûr que tu es toujours gentil et protecteur. Un peu trop protecteur, même. Oh je t’aime tellement tu sais ! Et pas juste parce que tu fais des trucs de dingue avec ta bouche…

Quelques baisers plus tard, l’irlandais rappela qu’il était grand temps de prendre une douche parce que mine de rien, il était vrai que les minutes défilaient, et s’ils voulaient être dans les temps, il ne fallait pas trainer. Il porta sa belle jusqu’à la salle de bain, et une fois dans la douche, il entreprit de la savonner dans le dos et en profita pour lui demander des précisions sur ses intentions quant à ce qu’il avait gagné suite à ce pari.

-Haha, tu verras ça après le repas. Si je suis d’humeur, parce que je sais pas pourquoi, je la sens mal la réunion de famille après la super annonce…

C’était plus fort qu’elle, Tam sentait que sa mère, Mme et Mr Lond ne pourraient s’empêcher de se réjouir, d’afficher une mine joyeuse à l’excès et de sortir des phrases ridicules qui auraient le don de l’énerver alors qu’elle-même ne parvenait même pas à se faire à l’idée que la famille s’agrandirait d’ici quelques mois, et encore moins à trouver ça « génial », comme toutes les autres futures mamans.
Haytham se volatilisa, lui volant un baiser, prétextant devoir vérifier ses muffins. La belle brune secoua la tête avec un sourire en coin.

-Ton crash-test-goûteur est certain qu’ils n’auront pas bougé ! lança-t-elle alors qu’il était déjà loin.

L’ex agent de terrain acheva de prendre sa douche et attrapa sa serviette pour s’enrouler dedans. Malgré le peu de temps passé sous l’eau chaude, la buée avait envahi la salle de bain. Tamara regagna la chambre attenante dans l’optique de se trouver des fringues. Elle se posta devant l’imposante armoire en bois et poussa un petit soupir avant d’en ouvrir la porte. Elle commença par enfiler des sous-vêtements après avoir jeté la serviette de bain sur le lit, constatant que ses soutiens-gorge commençaient aussi à être trop petits. Nouveau soupir. Elle attrapa un chemisier, espérant que les boutons tiendraient au moins le diner, et un pantalon.

Celui-ci a survécu à une course-poursuite dans les bureaux quand j’ai voulu échapper à cette raclure de Vlad. Il devrait pouvoir contenir mon gros cul au moins ce soir…

Tam referma la porte du placard et prit quelques secondes pour regarder son reflet dans le miroir. Elle se mit de profil et passa une main sur son ventre. Elle constata qu’il commençait déjà à faire une petite forme plus volumineuse, ce qui lui tira un nouveau soupir. Elle souffla même bruyamment, manifestant son mécontentement. Elle savait qu’elle pouvait se le permettre, Haytham n’était pas là pour s’en offusquer.

-Bon allez…

Elle commença à enfiler son pantalon

-T’as intérêt à fermer toi !

Ouf, par chance, effectivement, le bouton parvint à atteindre la boutonnière, mais il semblait évident que ça ne durerait pas.

-C’est pas toi qui m’empêchera de m’enfiler une plâtrée de gratin dauphinois, je te le dis !

Puis elle mit son chemisier qu’elle boutonna tranquillement. Bon, elle avait surement dépassé les cinq minutes qu’elle avait octroyé à l’ensemble douche-habillage, mais bon, après tout le fils de Mars était descendu plus tôt et tenait compagnie à la petite assemblée. Ses chaussures enfilée, Tam ressentit soudain une légère appréhension. Elle allait se retrouver face à quatre personnes hyper enthousiastes, et il faudrait sans doute éviter de trop les décevoir en se montrant si peu emballée par la « grande nouvelle ». Elle prit une grande inspiration pour se donner du courage et daigna enfin sortir de la chambre pour emprunter les escaliers et descendre rejoindre tout le monde. Elle commença par la cuisine où elle trouva Haytham. Elle lui sourit et n’eut rien le temps de dire qu’il annonça fièrement être le commis de Mme Lignac.

-Waow, je vois que la cuisine est devenue ta nouvelle pièce préférée, lança-t-elle avec une pointe de taquinerie. Moi j’aime bien l’idée d’être le crash-test-gouteur, à condition que ce ne soit pas des trucs bizarres, du genre eucalyptus-épinard-orange-cannelle.

Elle se mit sur la pointe des pieds et pencha la tête de côté pour essayer de voir les fameux muffins.

-Oooh ils ont l’air délicieuuuux ! lança-t-elle avec le même entrain que lorsqu’elle était enfant et qu’elle voyait des pâtisseries de Mme Lignac. Je suis très fière de toi !

Tam se remit sur ses talons et regarda son homme avec un grand sourire.

-Remise, oui, mais il va forcément falloir recommencer après tout ce qu’on va manger.

C’est là que Mme Lignac rappela sa présence en toussant, ce qui eut pour effet de faire rougir légèrement la petite brune tandis que le demi-dieu se passa une main dans la nuque. Tam se retint de rire et se remit sur la pointe des pieds pour embrasser furtivement son irlandais.

-OK, je vais aider Maman. Oh, tu es trop mignon, ma Guimauve, mais tu sais, je suis assez grande pour parler pour moi. Laisse-les donc dire ce qu’ils veulent, promis je m’énerverai pas. Ou pas trop.


Elle allait y aller quand le « Penseur » lui rappela la virée shopping prévue pour le lendemain. Tamara ne put s’empêcher de grimacer.

-Oh non, le shopping, pourquoi j’ai dit ça ! Oh non !

Elle croisa les bras avec une mine boudeuse, la même qu’elle arborait aux alentours de ses huit ans lorsqu’elle était prise en flagrant délit de bêtise

-Mouais bon, si j’ai le droit de te choisir des trucs aussi immonde que ce que je serai obligée de porter, ce sera une consolation, bien maigre certes, mais une consolation quand même…

Elle se laissa embrasser, les bras toujours croisés, mais ne put consentir à ne pas les lui ouvrir pour le serrer contre elle suite à sa déclaration. Son sourire d’ailleurs était revenu.

-Moi aussi je t’aime, mon Amour, plus que tout. Et plus que le gratin dauphinois, c’est promis ! Jamais je ne t’échangerai.


Elle l’embrassa une dernière fois et se retourna pour changer de pièce.

-Ne vous laissez pas faire, Mme Lignac ! lança-t-elle avant de disparaitre dans la salle à manger.

Là, elle trouva sa mère et Mr Lignac qui étaient en train de mettre la table.

-Laisse, Maman, je vais le faire.

Tamara s’avança et lui prit doucement la pile d’assiettes des mains.

« -Tu es sure ma chérie ? »
-Maman…
marmonna-t-elle.

Victoria, se souvenant de la requête de son futur gendre idéal, n’insista pas. En moins de temps qu’il en fallait pour le dire, la table était mise. Mr Lond avait même coupé quelques fleurs qui ornaient le centre de table, ce qui donnait un petit côté printanier malgré l’automne qui avait commencé. Tous les trois s’assirent, Mme Lond en bout de table. Ce meuble était, comme tous les autres de la pièce, en chêne laqué. Les couverts en argent avaient été sortis. La belle brune attrapa la carafe en cristal et servit de l’eau dans les cinq verres avant de la reposer sur la table. A peine assise, Tam vit arriver Hay et Mme Lignac avec les assiettes. Elle pouvait sentir son estomac gargouiller, manifestant une faim qui laissait présager qu’il n’y aurait pas de restes. Il fallait dire que du coup, à part le petit bout de pancake qu’elle avait chipé à son Marsien, elle n’avait rien avalé de la journée. Pour le coup, elle aurait été prête à manger n’importe quoi, même des courgettes sautées. Aussi, en voyant arriver le cordon bleu français et son apprenti, elle ne put s’empêcher de passer sa langue sur ses lèvres.
L’entrée avait été préparée avec soin, cela semblait évident, la petite salade était joliment disposée dans chaque assiette, avec des tomates-cerise soigneusement coupées en deux et disposées tout autour, avec quelques croutons à l’ail au milieu. Et bien sûr la fameuse vinaigrette au vinaigre balsamique signé Mme Lignac. La cuisinière et le bel irlandais s’assirent, chacun à côté de son conjoint. Une main sur la cuisse d’Haytham, l’autre sur la fourchette, Tam allait se jeter sur son assiette lorsque sa mère décida de se lancer dans une sorte de petit discours de remerciements pour les Lignac qui acceptaient de venir partager le repas avec eux. L’ex agent de terrain lança un regard désespéré à sa mère, mais elle n’eut rien besoin de dire qu’un nouveau gargouillis se fit entendre, lui faisant écarquiller les yeux et provoquant l’éclat de rire de l’assemblée.

« -Très bien, alors bon appétit. J’ai un peu peur que notre dragon nous engloutisse tous si on la retient encore ».
-Merci Maman. Ça a l’air délicieux Mme Lignac.
« -C’est Mr Haytham qui a géré la disposition des assiettes »
, s’empressa-t-elle de souligner.
-Bravo ma Guimauve, lança Tam en tournant la tête vers son amoureux et le congratulant d’un sourire.

Puis elle murmura à l’attention de son irlandais de petit ami.

-Bon pardon mais j’ai trop la dalle !

Sans attendre, elle piqua de sa fourchette autant de feuilles de salades que possible et un morceau de tomate qu’elle enfourna dans sa bouche. La salade était délicieuse, et ça faisait un bien fou de pouvoir enfin manger.

-Hmmm qu’est-ce que c’est bon, commenta-t-elle après avoir avalé la première bouchée.

A la vérité, Tam était pressée d’enfin passer à son plat préféré, mais il fallait savoir attendre, bien que la patience ne soit pas tellement son fort, comme chacun le savait dans cette famille.
Au grand soulagement de la petite brune, les entrées ne mirent pas trop longtemps à être englouties, malgré les conversations qui reprenaient.

-Hay ne vous a pas trop embêtée, Madame Lignac ?
« -Bien sûr que non, et puis il me tarde de gouter à son dessert. Avec un peu de chance, quand sonnera l’heure de ma retraite, la relève sera assurée ! »
-J’espère que vous lui aurez appris tous vos secrets avant la retraite alors, parce qu’il est hors de question que je ne mange plus de plats français… surtout le…
-regard vers Haytham- gra-tin-dau-phi-nois ?

Elle avait essayé de le prononcer à la française, l’effort était là, le résultat était quant à lui, disons… incertain.





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Haytham Cassidy
Haytham Cassidy
CAPITAINE BEAU GOSSE
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CAPITAINE BEAU GOSSE

(hot) [La Nouvelle-Orléans 03/10/2016] Something has changed (terminé) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: (hot) [La Nouvelle-Orléans 03/10/2016] Something has changed (terminé)   (hot) [La Nouvelle-Orléans 03/10/2016] Something has changed (terminé) - Page 2 EmptyMer 23 Nov - 23:30



Something has changed


Les fils de Mars sont connus pour leur résistance physique, pour leurs prédispositions au combat, mais ce que peut savent, sauf les initiés, c'est que les fils du dieu de la Guerre sont de grands joueurs, autant que pouvait l'être leur géniteur. Ainsi lorsqu'il est question de défit nul doute qu'un Marsien sera le premier sur le pont. Ainsi, lorsque Tamara, le regard enjôleur, imposa dix minutes de plaisir, desquelles elle décompta cinq minutes pour la douche, Haytham accepta le défi sans la moindre hésitation.  Persuadé d'y arriver, car il ne pouvait en être autrement, il laissa paraître un large sourire qui disparut lorsque sa bouche partit à la conquête du corps de sa compagne. Cinq minutes ou « le record de la honte puissance dix » comme il le qualifiait lui-même entre deux caresses buccales, semblait être un défi un peu trop audacieux pour un simple mortel et prétentieux pour un demi-dieu. Mais mieux que quiconque Haytham Cassidy en fin observateur pouvait prétendre connaître sur le bout des doigts, ces petits quelques choses promptes à étayer la sensation de papillonnage dans le bas-ventre de Tamara. De ce corps parfait qui lui appartenait lorsqu'ils se livraient à une partie de scrabbles endiablée (* code pour éviter de choquer les oreilles les plus prudes, en l'occurrence celle de Marvin Knight) Haytham en connaissait la moindre faiblesse et plus encore, il était capable de localiser les yeux fermés toutes les zones potentiellement érogènes de ce corps de déesse.  Il avait donc commencé par faire jouer conjointement sa langue et sa bouche experte dans le cou de l'agent de terrain. Le tressaillement était certes léger, mais prouvait au Marsien qu'il était en bonne voie. La poitrine fut l'autre destination. Une poitrine dont Tamara Lond était moyennement fière à l'état naturel. Hay était d'ailleurs très amusé de la voir user d'artifice surtout en sa présence pour gagner un ou deux bonnets. Malgré tout, cette même poitrine aimait recevoir quelques caresses et le petit rire qui émanait de la gorge de Miss Lond témoignait de la véracité de cette observation.


Riche de leur précédente partie de scrabbles, Hay mettait en pratique tout ce qu'il avait appris. Même si le temps était compté pour mener à bien le défi, le demi-dieu faisait preuve d'une douceur dont aucune autre femme n'avait profité et il laissa sa bouche se perdre là où peu d'hommes avait eu l'audace de se rendre. Ensemble, ils déverrouillaient leur propre verrou et se laissaient aller sans la moindre hésitation. Et c'était encore le cas aujourd'hui malgré les cinq minutes imposées. Haytham continua donc à faire jouer sa « bouche magique » fier de voir la belle brune se tortillait lorsqu'il approchait d'une zone « à risques » Il ne put que constater à quel point il la connaissait par cœur au moment où ses lèvres se posèrent sur son nombril et qu'il prit le temps de croiser son regard, un regard qui laissait paraître un état d'excitation sans précédent. Elle ne pouvait même plus parler sans émettre le moindre gémissement à la grande joie du bel Irlandais « -Non je ne triche pas, c'est juste que je te connais trop bien ! » lâcha-t-il avant de laisser sa bouche reprendre sa course folle vers le septième ciel. La bouche experte se permit donc toutes les audaces et parvint à mettre en éveil tous les sens de l'humaine qui grimperait sous peu aux rideaux.

4 min 25, tel était le nouveau record de la honte pour l'expert en zone érogènes « tamaraniennes » qui avait de ce fait réussit le défi, haut la main. Le sourire ne quittait plus ses lèvres à présent et ce malgré le souffle qui manquait. Il lui fallait d'ailleurs quelques secondes pour se reprendre et continuait à tenir une conversation compréhensible. « - Oui je sais tu me déteste, parce que je suis un dieu au lit ! Pour une fois je peux prétendre à une divinité totale, ce n'est pas tous les jours ! Je dois toutefois te remercier. » Il posa son regard chocolat sur elle « -Tu mourrais d'envie de reprendre le dessus n'est-ce pas ? Tu te rattraperas la prochaine fois ! Et puis c'est quand même rassurant de voir ton homme te connaitre aussi bien non ? Quant à la précédente question, à savoir où j'ai appris tout ça je me permets d'étayer un peu le mystère avant de te répondre. » Il marqua une pause pour faire jouer le mystère et le sourire aux lèvres (fier de sa connerie) il lança : « -Les pornos c'est ça le secret ! » L'expression qu'arborait le visage de Miss Lond le fit d'abord sourire, puis il éclata de rire « -Hey je plaisante ! Cependant, je ne vais pas te dire où j'ai appris à être un bon coup. Cela pourrait ne pas te plaire. Disons juste que… bah… j'ai eu quelques aventures. » Il préféra ne pas aller plus loin espérant que l'oreiller qui se trouvait à portée de main de Tam, ne finisse pas par l'assommer. L'heure de la douche, sonnait comme un cessé le jeu. Hay s'engouffra dans la brèche et souleva sa chérie pour la conduire jusque dans la salle de bains. Il resta quelques minutes sous le jet, juste le temps de distribuer quelques baisers et de faire couler la mousse sur ce corps de déesse. L'appel des macarons étant plus fort, il rejoignit sans attendre la chambre pour se changer et quitta ensuite la pièce pour migrer jusque dans la cuisine.


Avec du recul, ce qui induit une réflexion introspective, l'on ne peut que se surprendre de l'impact de l'Amour sur nos vies. L'on parle de « changement » comme étant une action, le fait de « changer » nous intime le passage d'un état à un autre, la modification, la transformation. Ajoutons « évolution » pour que le panel des synonymes soit un peu plus garni et aussi parce que c'est un mot qui plaît à Haytham, un peu plus que les autres bien que dans le fond, le sens soit le même pour tous.  Revenons donc à la réflexion de type introspective ! Plus que jamais et en digne penseur qu'il était et qu'il demeure encore, le fils de Mars se devait, dans un coin de sa tête, d'étayer sa petite analyse de la chose. Une analyse qui l'amena à penser qu'amour(s) et changement(s) étaient  conciliables autant que peut l'être la transformation, l'évolution et tous les autres synonymes aussi nombreux soient-ils.

Cette même une évidence, (peut-être pas pour tout le monde) Rectification, tant pis si je passe pour un égoïste, c'est même une évidence pour moi. Oserais-je vous dire que ça n'était pas gagner ? Que la guimauve a mis du temps avant de devenir onctueuse ? Pendant longtemps, ajouter le superlatif « très » serait exagéré et témoignerait d'un âge canonique que je n'ai pas encore, mais cela suffirait à faire comprendre à quel point il m'aura fallu du temps pour laisser l'Amour et donc le changement entrer dans ma vie avec autant de fulgurance que la passion qui embrase notre cœur lorsque nous sommes en présence de ce que les romantiques appellent « l'âme sœur » Mais, car il subsiste un « mais » et que je suis malheureusement contraint de l'évoquer. J'ai changé en peu de temps, mais mon désir d'une nouvelle paternité semble quant à lui immuable. Je devrais donc faire preuve d'une exaltation sans borne et non contenir ma joie. Je devrais être l'homme le plus heureux du monde, je l'ai été l'espace d'une seconde, mais pas plus. Pour cette fois, j'aurai tant aimé changer pour elle, ne plus avoir envie d'être à nouveau père, me contentait de celui que je suis déjà pour Maisie. Mais cette fois, je suis forcé de constater qu'aucune transformation ne se fait, que l'évolution n'a lieu d'être, que le changement n'est pas pour maintenant. Je veux être père à nouveau et cette envie me rend un peu malheureux en de telles circonstances et même si je tâche de faire bonne figure, même si je prends des pincettes, je sais que plus nous nous rapprocherons de l'échéance et plus Tamara deviendra invivable, car elle ne veut pas de cet enfant.


« -Mr Haytham ?! Vous êtes avec moi ? » la cuisinière claqua des doigts, espérant ainsi que son interlocuteur sorte de ses pensées et l'aide à achever la préparation des entrées. « -Oui, oui madame Lignac, je suis avec vous ! Je m'étais juste perdu dans mes pensées. » Il reprit ses assiettes et la disposition des salades qui tapissaient le fond du contenant. La cuisinière le regarda intrigué « -Je vais bien ne vous en faites pas. Je ne faisais que rêvasser » Mr Lignac, Victoria et Tamara avaient déjà rejoint la salle à manger depuis quelques minutes tandis qu'Haytham et Madame Lignac œuvraient conjointement en cuisine pour terminer de préparer le repas. S'aidant mutuellement le maître et son élève quittèrent la cuisine assiettes en main pour retrouver le reste du groupe. Hay déposa une assiette devant Victoria, puis devant Tamara tandis que Madame Lignac, maîtrisant à la perfection l'art du service parvenait à se mouvoir avec trois assiettes en main. Elle déposa d'ailleurs celle d'Haytham devant lui alors qu'il prenait place auprès de sa petite amie qui était prête à se jeter sur son assiette tellement elle avait faim et ça n'est pas son ventre gargouille qui lui ferait dire le contraire. « -Effectivement je crois qu'il est préférable de ne pas faire attendre le Dragon » lança le demi-dieu espiègle à souhait tandis que Madame Lignac faisait savoir avec fierté que son commis était l'auteur de la mise en place des assiettes.


Haytham légèrement gêné rendit son sourire à Madame Lignac puis posa son regard sur sa petite amie « -Merci et vas-y jette toi sur l'assiette, j'entends ton ventre d'ici et il me semble qu'il me supplie de la fermer pour que tu puisses te régaler. Bon appétit à tout le monde » Tamara donna les premiers coups de fourchette et s'emplit la panse sans modération, sans même faire attention à la sauce qui coulait sur la commissure de ses lèvres. « -Ne bouge pas ! » sans attendre Hay récupéra sa serviette et la passa sur les lèvres de Tamara pour la défaire du trop-plein de sauce. « -Un vrai petit cochon ! » Les éclats de rire résonnèrent dans la salle à manger tandis que les assiettes se vidaient. Hay, se parant des instructions de la cuisinière, se pressant de retrouver la cuisine pour ramener au plus vite le sacrosaint Gratin Dauphinois qui faisait tant saliver Tam. « -Sortez les trompettes ! » Le sourire aux lèvres, tenant le bout de plat avec deux torchons enroulés autour de ses mains, le demi-dieu avança en prenant son temps pour faire enrager Miss Lond redevenue aussi impatiente que la petite fille qu'elle n'était plus. Le plat à peine poser, Tam tendit son assiette pour être servi la première.

« - Une vraie diva ! »

« -Quand il est question de Gratin Dauphinois ma fille perd la raison. »

« -On lui pardonne. Après tout qui peut résister à la cuisine de Madame Lignac »

« -Vous me faites rougir ! » Tous éclatèrent de rire, Hay servit Tam en priorité, avant de s'occuper des autres. Puis il retrouva sa place porta un toast en levant son verre d'eau et se jeta à son tour sur son plat. Les assiettes se vidèrent progressivement, Tam fut la première à demander du rabe sans grande surprise.

« - Attention à ton petit derrière chérie ! »

« -Hay, on ne dit pas ça à une femme ! »

« -C'est de bonne guerre Victoria, ne t'en fais pas ! Elle sait que je l'aime son petit derrière »

« -De vrais ados tous les deux ! »

« -On rattrape le temps perdu ! Bon il faut que j'aille chercher le dessert. Que personne ne bouge, je m'occupe de tout » Sans attendre le fils de Mars se précipita vers la cuisine. Il récupéra les assiettes à dessert, sorti ses muffins et commença à dresser le dessert. Il opta pour un peu de chantilly, un peu de cannelle sur le dessus, puis il déposa trois muffins sur chaque assiette qu'il déposa sur un plateau. Une fois parée, il apporta le tout à table. « -Voilà des muffins citron au lemon curd » Il déposa une à une les assiettes et c'est légèrement anxieux qu'il retrouva sa place. « -C'est une première fois. J'espère que vous aimerez ! »
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MessageSujet: Re: (hot) [La Nouvelle-Orléans 03/10/2016] Something has changed (terminé)   (hot) [La Nouvelle-Orléans 03/10/2016] Something has changed (terminé) - Page 2 EmptyVen 25 Nov - 20:12



Something has changed






Dire qu’Haytham connaissait Tam sur le bout des doigts, ou sur le bout de la langue en l’occurrence, était un euphémisme, aussi frustrant que cela puisse être pour elle qui espérait le voir, pour une fois, perdre son pari. Mais c’était sans compter sur les talents inégalables du fils de Mars qui savait faire preuve d’une dextérité incroyable avec ses doigts et sa bouche. Labelle agent de terrain dut s’avouer vaincue car, contrairement à ce qu’elle avait cru, son homme avait relevé le défi avec brio et l’avait propulsée au septième ciel avant le ridicule record imposé de cinq minutes. Le record de la honte puissance dix ! Tamara n’en revenait pas et dut même s’accorder quelques secondes supplémentaires pour réaliser. Il lui avait donné sacrément chaud, c’était le moins que l’on puisse dire. Oui, il la connaissait trop bien, et c’était le seul à pouvoir s’en targuer. Calmant peu à peu son souffle, elle le regarda à son tour, ne pouvant s’empêcher de sourire face à ce regard plein de tendresse posé sur elle.

-Je ne voudrais pas te faire prendre la grosse tête, mais oui, je confirme, tu es un dieu au lit. A chaque fois je me laisse surprendre. J’en ai presque des complexes, c’est dire ! lâcha-telle avec un petit sourire.

Il la connaissait même au point de savoir ce qu’elle pensait, ce qui lui tira une petite moue.

-Et sinon, jamais tu arrêtes de toujours tout savoir, le « Penseur » ? Oui, c’est vrai que j’avais envie de reprendre le dessus. Je suis pas du genre passif, tu le sais ma Guimauve. Tu es bien le seul à qui j’ai jamais laissé les rênes, mon Amour. Et peut-être aussi lors de ma première fois parce que je savais pas quoi faire. Mais sinon, jamais. Le souci avec toi, c’est que je ne regrette jamais de te laisser faire, du coup tu risques de me transformer en feignasse. Donc quelque part, pour te répondre, ce n’est pas si rassurant que ça que tu me connaisses aussi bien.

La réponse d’Haytham concernant le secret de tous les petits trucs qu’il connaissait laissa sa petite amie sans voix, les yeux ronds. Puis, le rire du demi-dieu se fit entendre, rassurant la jolie brune qui leva les yeux au ciel.

-Tu es incorrigible ! Quand je pense que j’allais te dire qu’après ta prouesse du record de la honte puissance dix, je serais prête à ne pas t’échanger contre un gratin dauphinois ! Eh bien tu peux te brosser, le « Penseur » ! Mon dieu, pendant une seconde j’ai cru que j’allais devoir regarder des pornos pour espérer atteindre ton niveau !

Elle secoua la tête avec un sourire amusé avant de se retrouver en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire dans la douche.
Une fois en bas, le temps lui parut bien long avant qu’enfin tout le monde ne passe à table. Après avoir disposé les assiettes contenant les entrées, Hay s’était assis près de sa chérie qui posa sa main libre -l’autre s’étant déjà emparée de la fourchette-, sur la cuisse du Marsien. Tam ne s’offusqua pas d’être qualifiée de « dragon » par sa mère et par son homme, au vu des grondements -à ce stade on ne pouvait plus appeler ça de simples gargouillis- qui émanaient de son ventre. Et puis l’autorisation d’attaquer fut donnée, et l’ex agent de terrain ne s’en priva pas.

Mme Lignac n’avait pas son pareil pour réaliser des vinaigrettes à se damner. Tamara en avait fait des restaurants gastronomiques, notamment avec son père quand il daignait quitter sa chère Asie pour retrouver son continent natal, mais jamais une salade ne s’était trouvée si bien magnifiée que par la recette secrète au vinaigre balsamique de la cuisinière française. Dans sa précipitation, la belle brune n’avait pas fait attention à la sauce qui menaçait de dévaler son menton, mais en preux chevalier, le bel irlandais vola à son secours, et un coup de serviette plus tard, plus rien n’y paraissait. Evidemment, il n’avait pas pu s’empêcher de glisser une remarque qui fit éclater de rire tout le monde, le « dragon » y compris.

-Tu ne perds rien pour attendre, mon « Penseur »…

Mme Lignac expliquait l’importance des échalotes dans une vinaigrette tandis que les assiettes se vidaient. Tam fut bien sûr la première à terminer, attendant avec impatience la suite des événements. Hay se hâta d’aller chercher le succulent trésor culinaire dont la cuisinière de la famille Lond était la spécialiste. Le demi-dieu revint sous le regard brillant d’envie de Tamara qui avait l’impression de retrouver ses jeunes années, alors qu’elle trépignait déjà d’impatience à l’époque rien qu’en sentant cette douce odeur lui chatouiller les narines. Elle ne put d’ailleurs s’empêcher d’applaudir lorsque l’Irlandais annonça fièrement l’arrivée du plat, ce qui fit encore une fois éclater de rire la petite assemblée. La petite tornade brune en profita pour tendre son assiette à peine le plat posé sur la table, ce qui engendra une nouvelle remarque du « Marsien » et de Victoria.

-Dites ce que vous voulez, je m’en moque tant que je peux manger cette merveille.
« -Mademoiselle Tamara, votre gourmandise vous perdra... »
-J’ai le droit, de toute façon je suis destinée à doubler de volume dans les mois à venir, alors autant que j’en profite.


Victoria secoua la tête en souriant, échangeant un regard complice avec Haytham, tandis que ce dernier s’attelait au service.
Sans grande surprise, le plat était une réussite et les compliments fusèrent à l’attention de Mme Lignac.

« -Puisque monsieur Haytham semble désireux d’apprendre, je veux bien lui enseigner cette recette pour satisfaire la gourmandise de mademoiselle Tamara... »

Les yeux de la petite brune s’écarquillèrent. Elle tourna un regard amusé vers le demi-dieu et chuchota en se penchant vers lui.

-Si un jour tu arrives à le faire aussi bien que Mme Lignac, je n’aurai plus le choix et je ne pourrai jamais t’échanger en temps de guerre.

Les assiettes ne tardèrent pas à être rapillées, et Tam demanda une deuxième tournée sous le regard presque moqueur du Romain qui ne manqua pas, une fois encore, de lui lancer une petite pique, sur son derrière cette fois. Victoria vint à la rescousse de sa fille.

-Merci Maman. Quant à toi Hay, tu ne perds rien pour attendre, petite crapule. Mon derrière et moi ne sommes pas prêts à nous laisser faire.

Alors que l’ex agent de terrain entamait sa seconde assiette de gratin, sourire aux lèvres, le fils de Mars alla chercher les desserts qu’il avait réalisés. Profitant de son absence, la jeune femme se pencha vers la tablée, parlant sur le ton de la confidence, sachant malgré tout que s’il le souhaitait, le « Penseur » pourrait tout entendre.

-Sincèrement, quelles sont nos chances de survie Mme Lignac ?
« -Tamara ! »
-Quoi ? On voit que tu n’as jamais gouté sa version ratée des pancakes ! C’est pire que la pâte de la tarte Tap… la tarte tatin loupée. J’en ai mal au ventre rien que d’y penser.
« -Si tu as mal au ventre, ma chérie, c’est parce que tu as les yeux plus gros que le ventre. »
« -Mademoiselle Tamara, je pense que monsieur Haytham s’est appliqué et qu’il a suivi la recette, par conséquent, il a sûrement aussi rien réussi ses muffins que vous les pancakes d’aujourd’hui. »
-Ok, ça me rassure si vous êtes optimiste
, répondit-elle en souriant.

C’est là qu’Haytham arriva avec les assiettes, une fois encore très joliment arrangées, le tout sur un plateau.

-Waow, en tout cas c’est vachement beau. Dis donc, tu as l’oeil pour faire de jolies présentations.

Bien qu’elle soit calée par tout ce qu’elle venait de manger, les muffins au citron de son homme lui faisaient bien envie. Elle regarda son assiettes sous toutes les coutures, tandis que Mme Lignac se leva.

« -Je vais faire un peu de thé pour accompagner ce beau dessert. »

La cuisinière disparut dans la cuisine, emportant avec elle le plateau qui avait servi à Hay pour ramener les desserts, et qui servit à la Française à desservir celles du repas. Tam continuaut d’observer, admirative, l’assiette située sous son nez.

-C’est tellement joli qu’on a des scrupules à mordre dedans.

Mais c’était elle le crash-test goûteur, elle devait donc ouvrir la danse. Elle prit sa cuiller pour délester un muffin de la chantilly.

-Bon allez, j’attaque les choses sérieuses, lança-t-elle. Maman, sache que je t’aime, ajouta-t-elle pour taquiner son chéri.

Elle posa sa cuiller et attrapa délicatement le muffin au citron qui était réellement très beau à regarder. Elle attendit quelques secondes, lançant un regard espiègle à son « Penseur ».

-Alors, ma dernière volonté est la suivante : mange du gratin dauphinois pour moi, OK ?
« -De vrais gamins, vous n’avez pas grandi tous les deux ! »
-Hay te l’a dit, Maman, on rattrape le temps perdu
, lança-t-elle joyeusement.

Monsieur Lignac et Victoria se mirent à rire tandis que Tam mordit dans le muffin et que Mme Lignac revenait avec le thé, se rasseyant en observant la scène. Tous avaient les yeux rivés sur la petite brune, la regardant mâcher tandis qu’elle écarquillait les yeux.

-Oh… mon… dieu ! articula-t-elle la bouche pleine avant d’avaler sa bouchée.

Elle regarda ensuite son petit ami avec un air désappointé.

-Hay, je dois être tout à fait honnête avec toi, tu me l’as demandé et je n’aurais pas le coeur de trahir ta confiance. Alors il faut que je te le dise avec toute la franchise que tu me connais et qui me caractérise.

L’agent de terrain laissait traîner le suspens exprès, histoire d’attiser un peu l’angoisse du fils de Mars.

-C’est… absolument… DE-LI-CIEUX ! Mon coeur, je suis tellement fière de toi, tu ne vas rendre personne malade ce soir ! Bravo !

Tout le monde éclata de rire.

« -Tamara, tu n’es pas gentille, tu aurais pu le lui dire tout de suite ! »
-C’est ma vengeance pour la remarque sur mes fesses.
« -Je confirme, c’est vraiment succulent »
lança Mr Lignac qui venait à son tour de mordre dans son muffin, pendant que son épouse servait le thé.

Tam se pencha sur le côté pour embrasser son petit ami.

-Bravo ma Guimauve, tu m’impressionnes, lui souffla-t-elle à mi-voix en souriant.

Elle prit ensuite sa tasse de thé et en but une gorgée après avoir humé la délicate odeur qui s’en échappait et avoir sommairement soufflé dessus. La soirée se déroulait vraiment bien, contrairement à ce qu’elle avait pu redouter. A croire que les recommandations d’Haytham avaient porté leurs fruits. Quelque part, Tam commençait à culpabiliser de les empêcher de montrer leur joie. Elle se mordit la lèvre, se demandant si un jour elle serait prête à entendre tout le monde la féliciter en souriant, alors qu’elle n’avait pas du tout envie de sourire à propos de ce bébé qui allait venir tout chambouler. Elle commençait même à se demander si l’on pouvait apprendre à se réjouir de quelque chose. Y avait-il des cours, ou un bouquin qui traitait de la chose ? Si tel était le cas, il lui faudrait y souscrire au plus vite. Hay était plein d’attentions adorables, il avait fait des muffins avec un coeur au citron absolument délicieux, alors qu’auparavant il n’était pas fichu de faire des pancakes. Bon pour avoir expérimenté la recette le matin-même, en soit ce n’était pas si difficile, même pour Tam, donc elle se disait qu’en prenant le coup de main, ça devait être facile pour n’importe qui. Mais lui, Haytham Cassidy premier du nom, il parvenait à les louper. Il avait donc fait un effort considérable pour réussir ces délicieuses petites pâtisseries qui leur servaient de dessert ce soir. Comment ne pas culpabiliser de l’empêcher d’être heureux à propos d’une chose qu’il avait tant voulue, semblait-il, juste parce qu’elle, Tamara Lond, première du nom, ne la voulait pas ? Elle se sentait si égoïste, tout à coup. Cette idée lui arracha un soupir un peu plus bruyant que ce qu’elle aurait espéré, ce qui la sortit de sa rêverie. Elle constata alors que les regards étaient braqués sur elle.

-Désolée, j’étais ailleurs. C’est vraiment excellent, Hay. J’espère que tu seras capable d’en refaire.
« -Évite de trop t’empiffrer ma chérie, quand j’étais enceinte de toi j’ai pris une trentaine de kilo. »
-Mais Maman, moi je fais du sport.
« Tu verras que tu ne pourras plus en faire très longtemps... »


Le regard de Tamara s’emplit d’une once de désespoir. Si elle ne pouvait plus s’entraîner, qu’allait-elle pouvoir bien faire ? Hors de question de rester à la maison à faire du canevas ! Elle afficha une petite moue qui lui donnait un air enfantin, exactement la même tête qu’elle avait trente ans auparavant, ce qui ne l’empêcha pas de mordre une seconde fois dans son muffin.

« -Il faudrait que tu ailles passer rapidement une échographie aussi, c'est important. »

Tamara souffla bruyamment en croisant les bras. Pourquoi fallait-il que quelqu’un la ramène à la réalité ? Quelle super idée, une échographie, histoire que tout le monde puisse s’extasier devant ce truc informe en noir et blanc que d’aucun définit comme un bébé. Voilà qui était réjouissant.

-Oui, j’y penserai, marmonna-t-elle avant d’engloutir le dernier morceau de muffin qui lui restait.

Son pied s’était mis à gigoter frénétiquement, appuyé sur la pointe et tapant le sol du talon. Par chance, le tapis qui supportait le mobilier empêchait tout bruit qui aurait émané de la semelle de sa chaussure contre le parquet. Elle attrapa sa tasse de thé en regardant sa mère.

-Ça va, je peux boire du thé, ou est-ce que ça aussi c’est proscrit ?

Devant la tête que lui fit Victoria, Tam regretta immédiatement ses paroles.

-Pardon Maman, j’aurais pas dû dire ça. Excuse-moi…

Elle baissa le regard et posa sa main libre à nouveau sur la cuisse du demi-dieu, espérant qu’un contact avec lui l’aiderait à se calmer.



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Haytham Cassidy
Haytham Cassidy
CAPITAINE BEAU GOSSE
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CAPITAINE BEAU GOSSE

(hot) [La Nouvelle-Orléans 03/10/2016] Something has changed (terminé) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: (hot) [La Nouvelle-Orléans 03/10/2016] Something has changed (terminé)   (hot) [La Nouvelle-Orléans 03/10/2016] Something has changed (terminé) - Page 2 EmptyVen 9 Déc - 15:23

Something has changed
La Nouvelle-Orléans
Hay ✧ Tam
La journée qui s'achevait à présent laissait poindre à l'horizon une accalmie bien méritée et pour l'un et pour l'autre. Rien n'est simple avec Haytham et Tamara, encore moins lorsqu'il est question d'un sujet aussi épineux que l'arrivée d'un enfant. Un sujet prompt au débat chez les deux amoureux qui n'étaient en rien d'accord. Si l'un nourrissait l'ambition d'être père à nouveau, l'autre fuyait cette alternative avec véhémence. Le sujet avait auparavant déchiré les passions à tel point que le demi-dieu s'était promis à contre cœur de ne plus l'évoquer. Mais plus encore, par amour pour Tamara, il s'était décidé à abandonner ce doux projet d'avenir. Un sacrifice non sans conséquence qu'il était prêt à accomplir rien que pour elle, pour lui prouver bien au-delà des mots et des belles promesses, qu'il était prêt à tout même renoncer à son désir de paternité. Et c'est ce qu'il fit durant des mois, il oublia progressivement la belle et grande maison près de la mer. La barrière blanche et le labrador qui essaie de sauter par-dessus pour rejoindre la plage et ainsi gagner en liberté. Mais plus encore que la maison et le chien, il s'était presque convaincu d'oublier l'essentiel, à savoir cette petite chose qui braille toutes les nuits, ce petit être pour lequel vous n'avez pas une minute de répit, mais qui malgré les contraintes n'en demeure pas moins le plus précieux de tous vos trésors. Tamara lui suffisait après tout et puis ils étaient très bien ainsi, jouant les éternels adolescents et rattrapant tant bien que mal le temps perdu. Ils s'en contenteraient et continueraient à vivre ainsi jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus prétendre à l'adolescence éternelle. Tel était le programme, mais de toute évidence, le destin ne sembla s'en accommoder au vu des quelques tours qu'il leur réservait encore.

Il n'y a rien de pire que d'être pris entre deux feux, ou le cul entre deux chaises. Les deux expressions se valent bien que la seconde, plus imaginée, illustre un peu mieux une situation que l'on imagine inconfortable pour celui qui la vit. Hay aurait voulu se réjouir, sauter au plafond, embrasser chaque personne qui se présentait à lui et ainsi crier son bonheur au monde entier. Un voeu qu'il ne me put se résoudre à réaliser face à l'hostilité à peine voilée de Tamara, qui n'était toujours pas prête à accepter l'arrivée d'un enfant dans leur vie. Le test positif de surcroît, fit taire tous les espoirs, même le Marisien qui aurait pourtant dû s'en réjouir plus que tout regretta cette révélation. Et pour cause, voir la femme qu'il aime s'enliser dans une telle détresse, le dissuada de manifester la moindre joie quant à l'existence de ce petit être qu'il avait pourtant désiré plus que tout. La révélation, tel l'avènement d'une catastrophe naturelle de type tremblement de terre à grande échelle, avait par la suite engendré une multitude de répliques sismiques éloignant progressivement les deux protagonistes l'un de l'autre. Incapables de se comprendre, il ne pouvait en être autrement. Hay faisait pourtant de son mieux pour désamorcer sa bombe de petite-amie, mais rien n'y faisant accumulant les boulettes et incapable de faire, disparaître la détresse de Tamara, il avait préféré écourter la conversation qui tournait au pugilat.

La colère aussi pernicieuse soit-elle, fait partie de la panoplie du fils de Mars. Elle est une récurrence chez les enfants du dieu de la Guerre. Lui-même en était pourvu et avait su la contrôler pour en faire une force. Mais lui pouvait et peut encore se targuer d'être un dieu à part entière, à l'inverse de ses rejetons qui ne peuvent prétendre à un tel statut et qui doivent par conséquent apprendre à vivre tant bien que mal avec cette colère. Haytham Cassidy a longtemps combattu sa colère, incapable de la contrôler, il a perdu bien des batailles. Longtemps assimilée à sa plus grande faiblesse et demeurant un fidèle ennemi bien plus qu'une compagne de tous les instants, la colère sous bien des degrés, faisait de sa vie un enfer si bien qu'il s'était même imaginé disparaître dans un endroit dépourvu de présence humaine. La solitude voilà ce à quoi il se destinait lorsque son moral était au plus bas. Ensuite, pour passer ses nerfs à vif, soit il optait pour le jogging s'autorisant à courir comme un dératé jusqu'à ce que le premier point de côté survienne ou que sa respiration trop saccadée l'empêche de respirer convenablement. Où il optait pour le sac de frappe, un sac qu'il prenait soin de bien alourdir pour que ce dernier n'explose pas dès le premier coup. Puis il y avait l'alcool, l'anesthésiant par excellence, une solution dont il avait longtemps abusé pour apaiser ses blessures, ses peurs, sa colère. Une solution de facilité pour le lâche qu'il n'était plus à présent, mais qu'il continuait à combattre malgré tout. Cette fois, il ne put se résoudre à aller courir, ni à frapper dans quelque chose d'assez solide pour résister à l'impact. Même si à présent, il contrôlait sa colère, le demi-dieu n'en demeurait pas moins nerveux et se devait, pour tempérer son envie de frapper quelque chose, de trouver une autre alternative. Sans trop savoir pourquoi il avança dans le couloir et se retrouva dans le domaine de Madame Lignac, la cuisine. Sans se l'expliquer et avant même de jouer les apprentis cuisiniers, le demi-dieu se délesta de sa colère et de toutes ces sensations désagréables qui vous titillent les entrailles lorsque rien ne va. Les minutes défilèrent et l'ancien cancre du camp Jupiter, se surprit à jouer les élèves modèles en suivant assidument les indications de l'un des livres de recettes de la cuisinière attitrée du domaine. Le temps passa sans que le fils de Mars ne s'en rende compte, et même s'il faisait état de quelques boulettes, comme le réglage du four ou les grumeaux dans la pâte, l'irlandais ne se décourageait pas et continuait à cuisiner prenant même du plaisir à s'activer derrière les fourneaux. Et lorsqu'enfin, il sortit du four sa préparation, il exulta en découvrant le résultat. Une joie intense, presque autant que celle éprouvait après s'être enfilé à lui seul tout un paquet d'oréos. Mais rien n'était joué, car si l'apparence des muffins frôlait la perfection, le goût de ses petites merveilles restait une interrogation qui ne pourrait être éludée qu'après dégustation.

Le repas venait de débuter sous les meilleurs hospices dira-t-on. Aucune tension, si ce n'est celle d'Hay qui pensait à son dessert, ne pointa le bout de son nez. En effet, le demi-dieu qui avait vécu mille et une péripétie et qui semblait de ce fait immunisé contre la pression, n'en menait pas large quant à la dégustation de ses muffins au lemon-curd. Ayant passé de longues heures en cuisine et ayant mis du cœur à l'ouvrage, il redoutait la déception. C'est pourquoi il se permit de prier la chance de lui offrir un sursis et de faire de son dessert une tuerie. Ainsi, si la chance ne consentait à aucune médisance à son égard, il aurait une excuse toute trouvée pour se remettre derrière les fourneaux et tentait de nouvelles recettes, voir même apprendre les fondamentaux auprès de Madame Lignac. Haytham Cassidy, fils de Mars, dieu de la guerre, défenseur des cultures et des troupeaux, venait-il de se trouver une nouvelle passion ? La réponse semblait évidente, tant le demi-dieu prenait soin de dresser de belles assiettes sous le regard de Madame Lignac qui au moment de la dégustation, n'avait pas tarit d'éloge sur la mise en place de l'entrée. Un compliment qui alla droit au cœur du demi-dieu, qui arborait un tout autre visage ce soir. Le sourire aux lèvres et après avoir bu une gorgée de son verre, le fils de Mars enjoué tout comme l'ensemble de la tablée, écouta avec la plus grande des attentions, Madame Lignac qui évoquait les échalotes et leur importance dans la vinaigrette. « -Effectivement ça donne un petit quelque chose de sucré en bouche » lança-t-il à son aînée après avoir terminé son assiette. La Française acquiesça et continua à échanger ses quelques secrets pour réussir une vinaigrette à la française. Victoria qui observait sa fille du coin de l'œil non sans arborer un petit sourire, fut surprise de voir son futur genre faire preuve d'autant de curiosité, lui qui d'ordinaire se contenter de vider son assiette sans poser la moindre question.

« -Vous avez fait un adepte Madame Lignac ! Je ne te savais pas fin gastronome Haytham ! »

« -Bah moi non plus. J'imagine que je fais ma crise de la quarantaine avec quelques années de retard. » Il sentit la main de Tam sur sa cuisse et ne put s'empêcher de lui sourire constatant non sans surprise qu'elle avait déjà terminé son assiette. Il était donc temps de ramener, le plat attendu plus que de raison. Hay, le héros d'un soir ramena des entrailles de la cuisine, le gratin, encore fumant qu'il déposa sur la table. Sous une salve applaudissements et quelques éclats de rire, il servit la tablée, commençant d'abord par celle qui surnommait affectueusement « ma guimauve ». Ce fut l'occasion d'un échange entre la matriarche et son futur gendre enclin à une coalition pour charrier gentiment la « diva » du gratin dauphinois. Madame Lignac se joignit à eux mettant en évidence l'un des vices de Miss Lond, à savoir sa gourmandise. La demoiselle se fichant bien de ce qu'ils pouvaient penser, évoqua maladroitement sa grossesse, ce qui gêna Hay qui croisa le regard de Victoria. Le sujet interdit venait d'être évoqué et notre demi-dieu craignait de voir les autres s'engouffraient dans la brèche.

Haytham qui lui ne souhaitait pas amorcer un sujet bannit (pour le moment) des conversations, continua d’assurer le service jusqu’à ce que tout le monde soit servi. Lorsqu’enfin les assiettes furent pleines, il reprit sa place, toujours anxieux à l’idée que l’un d’entre eux évoque la grossesse de Tamara. Madame Lignac, assise en face, avait remarqué les efforts de son futur commis, sentant sa gêne, elle se permit d’intervenir dévia la conversation vers un tout autre sujet, à la grande joie du concerné qui ne manqua pas de saisir la perche qui venait de lui être subtilement tendue.  « - Vous voulez m’apprendre à faire un gratin Dauphinois ? ! Je doute déjà de mes muffins, alors je n’ose imaginer ce qu’il en sera avec un plat comme ça. » Tamara se pencha vers son homme pour lui murmurer quelques mots qui ne pouvaient le laisser de marbre. « -Je crois que je ne vais pas avoir le choix madame Lignac, il va me falloir accepter votre proposition, car si un jour j'arrive à votre hauteur, j'ai peu de chance de la voir m'échanger. » Il posa un regard plein d'amour sur Tamara. « - J'espère y arriver pour devenir indispensable. » Puis il posa à nouveau son regard sur Madame Lignac et sur le reste de la tablée. « -Je savais que la cuisine était un piège à filles ! J'imagine que ça marche dans les deux sens. » Ce fut au tour du mari de la cuisinière française de prendre la parole « - J'en suis la preuve vivante. » Tout le monde se mit à rire face au couple que l'épreuve du temps n'avait pas su ébranler. Hay, tout sourire, les regarda attendrit, s'imaginant sans peine être à leur place trente ans plus tard. Il posa ensuite un furtif regard sur sa compagne, lui faisant ainsi comprendre ce à quoi il pensait. De toute façon nul besoin de paroles entre ces deux-là. Parfois, un geste, voir même un seul regard suffisait à faire entendre, ce que les mots étaient incapables de faire comprendre.

Les assiettes remplient quelques minutes auparavant, étaient à présent (pour la plupart) presque vides. Celle de Tamara l'était totalement et ce, depuis cinq bonnes minutes. La demoiselle qui attendait impatiemment le second tour, ne manqua pas de faire jouer ses couverts afin d'attirer l'attention de la personne la plus proche du plat pour qu'elle daigne la resservir. Pour la charrier et tester une fois encore sa patience, Haytham la mit en garde quant à l'abus de gratin, une mise en garde adressée directement à ce petit derrière qu'il affectionnait tant. Manque de chance, une coalition mère-fille venait de voir le jour. Victoria, amusée malgré tout, se prit au jeu et défendit sa petite princesse. « - Ca sens la coalition mère-fille à plein nez ça ! Je capitule pour cette fois. Et j'espère bien que toi et ton petit derrière vous ne vous laisserez pas faire » Il lui sourit et lui offrit un malicieux clin d'œil qui lui valut un faux regard réprobateur de la part de Victoria. « - Pardon ! » lança Haytham légèrement amusé, mais un peu gêné quand même. « -Tenez-vous un minimum mes chéris ! Bien que je conçoive qu'il soit difficile pour des ados de se tenir, je vous demanderez toutefois de faire un petit effort à table ! »

« -On ne parlera pas de sexe ! Pas d'allusions coquines ! Rien de rien. Promis juré ! Sur ce comme cela devient quelque peu gênant, je m'en fais chercher ce qui ressemble à un dessert ! » Haytham tout sourire, quitta la table pour voguer jusqu’en cuisine à la recherche de ce qui pouvait, dans le meilleur des cas être l’apothéose du repas ou à l’inverse être la cause première de l’occupation des toilettes. En sortant les assiettes à dessert qu’il déposa sur le plan de travail, notre apprenti cuisinier s’arrêta un court instant accaparé par ce qui semblait être des paroles promptes à la confidence. Tamara en première ligne, semblait s’enquérir du « pourcentage de survie » auprès de la cuisinière. Haytham laissa paraître un petit sourire et secoua la tête avant de se faire entendre de la tablée : « -C’est bien continuez à faire comme si je n’étais pas là ! » Il acheva sa préparation et rejoignit les convives, déposa tours à tour les assiettes face aux goûteurs. « -Au passage, je tiens à remercier Tamara d’être une bonne menteuse et de me laisser croire que ma pâte à pancake est passable alors qu’en réalité, elle est dégueulasse ! » Légèrement vexé, le demi-dieu reprit sa place « -Sur ce bon appétit ! Bonne survie ! » Madame Lignac le congratula d’un sourire et se leva pour aller préparer du thé pour accompagner « ce beau dessert ». La mâchoire serrée, Hay la regarda s’éloigner se posant mille et une question ! Avait-elle pris la fuite ?! Craignait-elle une catastrophe à venir ? En perdant sa seule véritable alliée culinaire, le pauvre Hay se laissa gagner en pression, chose qui ne lui ressemblait pas. Après tout ce n’était qu’un dessert, s’il était mauvais tant pis, cela ne sonnerait pas la fin du monde. Comme à l’accoutumer, Hay se convaincrait de passer à autre chose, après tout ce n’est que de la cuisine…

Mâchoire serrée, le demi-dieu observait son assiette. Lui-même était en proie aux doutes à présent, tellement qu’il avait commencé à compter ironiquement ses chances de survie après la dégustation. Tamara enclin à la culpabilité, se rattrapa en félicitant son chef de petit ami sur la décoration de son dessert et des scrupules qu’elle avait à mordre dedans. « - C’est la version polie du « j’ai peur de croquer là-dedans parce que me confronter à pire que la tarte Tap… à pain, serait une expérience traumatisante ? » Malgré le petit coup de pression et la petite vexation, le demi-dieu tâchait de faire un peu d’humour pour dissiper sa petite appréhension. Après tout, il ne voulait rendre personne malade, encore moins sa chérie (enceinte) qui en sa qualité de « crash-test goûteur » serait la première à s’enquérir de la réussite (ou non) du dessert d’Haytham. « - Si tu es malade, promets-moi juste de ne pas me vomir à la gueule. Ce sont mes dernières volontés ! » Elle venait de prendre la cuillère, aucun retour en arrière ne serait possible dès lors. Mais il était encore temps de faire un peu d’humour. « -Attends ! Et moi alors ? Tu ne m’aimes déjà plus ?! » ironisa-t-il alors que l’impétueuse agent de terrain venait de couper un petit bout de muffin pour le porter à ses lèvres pulpeuses. Mais avant, pour faire perdurer le suspense et pour titiller son homme, elle fit part de ses dernières volontés. « -Ah ah très drôle ! Ca se voit pas là, parce que je me contiens, mais je suis mort de rire. Pense à une reconversion dans l’humour à l’avenir » Victoria ne manqua pas de faire savoir à ses deux chenapans, qu’ils n’avaient pas grandis.  

Un constat qui fit sourire le fils de Mars. Elle avait raison, ils étaient des enfants, du moins dans leur tête et avaient bien l'intention de faire perdurer cette sensation pour au moins se donner l'impression de rattraper le temps perdu. Les éclats de rire fusèrent, tandis que Tamara se lançait et goûtait son tout premier bout de muffin. Dans une parfaite synchronisation, Madame Lignac revint avec le thé « -Je n'ai rien raté, on dirait » Tous les regards étaient à présent braqués sur le crash test goûteur qui émit ses premières paroles après la première bouchée. « -Quoi mon dieu ? » lança Hay légèrement inquiet. « -C'est si catastrophique que tu t'en remets à lui ? » La demoiselle ne ménageait pas ses efforts pour jouer avec les nerfs de son petit-ami qui cherchait à suivre son regard non sans appréhension. « -Oui vas-y sois honnête avec moi ! Si c'est dégueulasse, je crois être prêt à l'attendre. Après tout ce n'est pas comme si j'avais passé toute l'après-midi en cuisine. Qu'est-ce que quelques heures dans une vie hein ?! Allez, vas-y arrête de me faire languir comme ça ! Alors ? C'est quoi ? » Tout le monde retenait son souffle à présent et enfin, la première critique se fit entendre. « -Quoi ? » Lui-même n'en croyait pas ses oreilles. « -Attends, c'est délicieux ?! Vraiment ? » L'expression qu'arborait présentement le visage d'Haytham, fit rire tout le monde. À son tour, le demi-dieu se risqua à goûter une bouchée de son dessert. « -Putain..... !!!!! Enfin, je veux dire wow ! J'ai réussi ! C'est mangeable ! » Il eut à peine le temps d'engloutir un autre morceau que Tamara se pencha vers lui pour l'embrasser sous le regard de tous. Madame Lignac quant à elle, acheva de servir le thé et retrouva sa place pour goûter à son tour, l'œuvre de son futur apprenti qui se leva aussitôt, tasse de thé en main.

« -J'aimerais porter un toast, même si traditionnellement c'est avec un verre d'alcool que l'on entreprend ce genre d'initiative. Je me contenterai du délicieux thé de Madame Lignac pour se faire ! Alors, je porte un toast à vous madame Lignac. Merci de nous avoir préparé tant de si bons plats et de nous avoir inspiré moi et Tamara. Je m'excuse encore une fois pour la tarte Tatin. Mais ne doit-on pas commencer par des échecs pour que la réussite n'en soit que plus belle ? Ensuite, je vous remercie vous aussi Mr Lignac ! Merci pour votre patience, je sais qu'enfants, Tam et moi, nous vous avons donné du fils à retordre. Ensuite, je tiens à remercier Victoria. Merci de m'avoir accepté à nouveau dans la famille et d'être aussi bienveillante à mon égard. Et enfin, la meilleure pour la fin. J'aimerais remercier Tamara, qui me supporte et il lui faudrait une médaille rien que pour ça. Mais plus encore, merci à elle d'être mon toit, ma famille, mon tout. Et merci à elle de m'avoir pris la tête aujourd'hui. Nous lui devons un bon dessert ! » Il acheva ses toasts sous les regards attendris de l'assemblée puis il reprit sa place et posa sa main sur la cuisse de sa belle qui semblait ailleurs, elle se mit même à soupirer. « -Tu pensais à quoi ? » dit-il tout sourire en reprenant un bout de muffin et une gorgée de thé. Malheureusement pour lui, l'ambiance bon enfant ne put se résoudre à perdurer. En effet, Victoria reprit la parole pour mettre en garde Tam qui réclamait déjà d'autres plats de son cordon-bleu de demi-dieu qui perdit aussitôt son sourire lorsque la mère de sa belle évoqua sa propre grossesse et les quelques problèmes de poids inhérent à cela.

Hay sentant les ennuis poindre à l'horizon, ferma les yeux quelques instants. Et elle en rajoutait, c'était à se demander si la belle-maman avait des tendances suicidaires. Le demi-dieu rouvrit les paupières et lui lança un regard lui signifiant sans avoir besoin de le dire à haute voix, qu'il fallait s'arrêter là et changer de sujet au plus vite au risque de déclarer une troisième guerre mondiale. « -On ferra du sport Victoria ! J'aiderai Tam ! » Emprunt de maladresse, le fils de Mars s'attira tous les regards « -Non attendez ce n'est pas ce que je voulais dire. Enfin si, mais ce n'est pas ce que vous croyez ! » Il posa ensuite son regard sur sa compagne qui laissait apparaitre une once de désespoir suffisante à échauder toutes les ardeurs. « -On peut... » Il fit mine de mouliner l'air « -...changer de sujet » pour faire comprendre avec maladresse qu'ils étaient en train de s'embourber dans un sujet « tabou » pour l'heure. L'évocation de la première échographie tendit davantage l'atmosphère, Hay prit une gorgée de thé et croqua à son tour dans un muffin. « - On le fera Victoria ! Mais dites-moi Mr Lignac à ce que j'ai vu, vous avez planté une nouvelle variété de roses non ? » La tentative était maladroite au moins autant que les conseils prodigués par maman Lond. Pour faire part de son soutien, mais plus encore pour s'excuser, Hay prit la main de Tam et la serra dans la sienne. Et ça n'est pas les petites vibrations prodiguaient par le pied frénétique de la belle, qui arrangerait les choses. Il la sentait excédée et la remarque acide lancée à la matriarche dévoila aux yeux de tous l'exaspération de Miss Lond. Le sourire de Victoria s'éclipsa aussitôt, même Haytham fut surprit du ton employée par sa belle à l'encontre de sa mère. « -Tam, ta mère ne disait pas ça méchamment ! » La belle brune ne supportant que trop mal de voir le sourire de sa mère disparaitre, s'excusa aussitôt tout en posant sa main sur la cuisse de son homme qui attrapa aussitôt sa main pour la joindre à la sienne et lui faire savoir qu'il était là à ses côtés quoi qu'il se passe.

« -Oui c'est une variété française, des roses à grandes fleurs. Leur floraison est assez abondante et garnit bien les massifs. » Par chance monsieur Lignac avait perçu le malaise et se permit dès lors de saisir la perche qui lui avait été tendue par Haytham quelques minutes auparavant. « -Oui » se contenta Hay qui se leva « -Je vais débarrasser ! » Madame Lignac s'apprêtait à se lever, mais le jeune homme l'en dissuada d'un regard « -Je m'en occupe ! » Il s'attela ensuite à ramasser chaque assiette, à prendre chaque couvert pour enfin disparaitre dans la cuisine. Il posa le tout sur le plan de travail avant de souffler longuement, mais se rendit compte bien vite que ce n'était peut-être pas la meilleure des solutions que de laisser Tamara seule avec les autres. Arborant un semblant de sourire, il revint donc dans la salle à manger, espérant que ses quelques secondes d'absence n'aient pas enclenché de nouvelles maladresses. Madame Lignac bien décidée à se rendre utile, avait prit la relève et s'apprêtait à retourner en cuisine avec le reste de la vaisselle. « -Pas de mais monsieur Haytham » Elle passa ensuite devant le demi-dieu suivi de près par son mari qui lui venait en aide et achevé la marche. « -Victoria, ça t'ennuit si je t'emprunte ta fille pour finir de prendre le thé dans la véranda ?! » La matriarche acquiesça et se leva à son tour pour apporter sa petite aide. « -Le plaid est sur le rocking-chair. Ne prenez pas froid ! » Elle déposa un doux baiser sur le sommet du crâne de Tamara, puis elle posa une main rassurante sur l'épaule du Marsien avant de disparaître à son tour dans la cuisine, laissant les deux amoureux seuls à seul. « -Accepterais-tu de venir prendre le thé dans la véranda ?! Tu peux même prendre les derniers muffins si tu veux ! »
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Tamara Lond
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(hot) [La Nouvelle-Orléans 03/10/2016] Something has changed (terminé) - Page 2 Empty
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Something has changed






Le début du dîner se passa plutôt bien, voire même carrément bien. Malgré les quelques boutades, l’ambiance était bon enfant. Le repas était délicieux, Tamara se délectait de son plat préféré préparé avec toujours le même soin par cette chère Mme Lignac, et elle attendait avec une certaine impatience et surtout une grande curiosité de voir la petite création de son « Penseur ».

Ce pauvre Haytham appréhendait tellement la réaction de son « crash-test gouteur » de muffins au lemon curd, qu’il en avait la mine toute crispée. Et pourtant, Tam s’était fait une joie de ne pas le rassurer au préalable, bien qu’elle l’ait complimenté sur la très belle présentation qu’il avait fait l’effort d’élaborer. Mais le voir ainsi s’inquiéter pour si peu, c’était tellement… éloigné de la personne qu’il était, qu’elle avait pris un malin plaisir à faire durer le suspense, à coups de dernières volontés et autres petites phrases en guise de perte de temps supplémentaire.

-Oh, t’es vraiment immonde quand tu t’y mets ! rétorqua-t-elle avec un petit rire étouffé lorsqu’il répondit que sa dernière volonté à lui, c’était qu’elle ne lui vomisse pas dessus si elle était malade. Mais oui, je t’aime mon Amour de guimauve, seulement, vu ce que tu me fais faire, je m’accorde le droit de ne pas trop te le dire. Je n’apprécierais pas de te voir prendre la grosse tête.

Et puis finalement, après l’avoir encore un peu fait languir suite à sa première bouchée de muffin, elle avait enfin donné son avis, plus que positif sur la création culinaire du demi-dieu. Tous avaient alors gouté tandis que Mme Lignac était revenue avec le thé, et tous s’accordaient à dire que l’Irlandais avait fait des merveilles. La jolie brune s’était perdue quelques instant dans ses pensées, culpabilisant un peu de s’être montrée aussi égoïste avec l’Amour de sa vie lorsqu’ils avaient appris la nouvelle en fin de matinée. Elle reprit ses esprits rapidement, et lorsque son bel Apollon lui demanda à quoi elle pensait, elle se contenta de lui sourire en secouant la tête. Inutile de lui rappeler ce triste épisode, elle savait qu’elle lui avait fait de la peine et n’avait guère envie d’en rajouter une couche. Il finit par porter un toast, ce qu’elle trouva à la fois amusant et touchant. Hay savait être plein de surprise, un véritable original parfois. Elle le regardait avec un petit sourire, et sa tasse de thé en main, attentive et le regard plein d’Amour.


Quand Hay avait annoncé à Tamara qu’elle n’aurait pas à s’inquiéter pour le diner, qu’il avait briefé les « adultes » - oui, dans sa tête c’était un peu ça, étant donné que la dernière fois qu’ils étaient tous réunis ainsi, ils n’étaient que des gamins -, et que personne ne la bassinerait avec la « grande nouvelle », malgré elle, la belle brune ne pouvait s’empêcher d’appréhender. Et finalement, même si globalement le repas s’était bien déroulé, elle avait eu raison quelque part, puisque Victoria, sans spécialement le faire dans de mauvaises intentions, avait lourdement ramené le sujet « tabou » sur le tapis. Enfin, le sujet n’était pas réellement tabou, seulement, comme le demi-dieu s’était affairé à l’expliquer à sa belle-mère, Tam n’était pas à vraiment prête à voir tout le monde autour d’elle se réjouir alors qu’elle-même avait du mal à simplement accepter le simple fait qu’un bébé viendrait agrandir leur petite famille. Mais malgré la mise en garde du fils de Mars, ça avait été plus fort qu’elle et la matriarche avait fini par commencer à dispenser ses fameux conseils de maman. Au début, l’ex agent de terrain avait essayé d’esquiver plus ou moins par une pirouette, reportant son attention sur diverses choses, comme son précieux gratin dauphinois, ou les sublimes et délicieux muffins de son cher et tendre, mais au bout d’un moment, elle n’avait pu faire autrement que de rétorquer, avec son petit caractère. Même le sourire d’Hay, sa main autour de la sienne dissimulée sous la table et tous les efforts qu’il faisait pour essayer de changer de sujet n’y firent rien, et la jolie brune sentait le rouge de sa colère contenue lui monter aux joues.

Malgré tout, elle avait immédiatement regretté les paroles un peu amères qu’elle avait balancées à sa mère, alors qu’en y réfléchissant bien, elle se rendait compte que celle-ci ne cherchait pas à mal, au contraire, elle voulait bien faire. Et Hay se permit de le lui confirmer, comme si elle n’avait pas compris.


-Je sais !
lui souffla-t-elle en croisant les bras et s’adossant au dossier de sa chaise, avant de rechercher le contact de son petit ami en posant sa main sur sa cuisse.


Mr Lignac reprit la conversation sur les nouvelles roses du jardin avec le demi-dieu tandis que Tam restait l’air pensif. Elle ne remarqua même pas que son « Penseur » s’était levé pour débarrasser, ni que Mme Lignac en avait fait de même peu après. Elle était restée là, le regard dans le vague, regrettant amèrement d’avoir été désagréable avec sa mère qu’elle aimait tant, et dont elle avait espéré toute sa vie durant la guérison. Décidément, aujourd’hui elle avait réussi à être méchante avec les deux personnes qu’elle aimait le plus, et cette pensée l’attristait beaucoup. C’est le baiser sur le front que sa mère lui fit qui la ramena à la réalité. Tamara lui tendit un petit sourire un peu enfantin en la regardant s’éloigner.


-Bonne nuit maman ! lâcha-t-elle un peu tard.


Puis, Hay vint dans son champ de vision, lui demandant de venir prendre le thé dans la véranda.


-Oui, d’accord, répondit-elle en souriant avant de se lever en gardant sa tasse en mains. Oh non, je peux plus rien avaler. Mais demain matin, ils vont surement passer un sale quart d’heure, les petits survivants, ne t’en fais pas.


Elle glissa ma main libre dans la sienne et ils se dirigèrent vers la véranda. La nuit était belle et bien tombée seules les lumières suspendues à la terrasse qui prolongeait ladite véra nda et la pleine lune permettaient de distinguer encore un peu la végétation qui les entourait. Tamara s’installa sur la banquette et posa sa tasse sur la petite table en rotin à côté d’elle avant de tendre les bras vers le fils de Mars.


-Tu peux me prendre dans tes bras s’il te plait ma Guimauve ? Serre-moi fort.


La jeune femme se blottit contre son homme, appréciant ses bras autour d’elle. Rien au monde ne savait mieux la rassurer que sa présence. Alors qu’elle était contre son bel irlandais, son regard aux teintes chocolat se posa sur le sol de la véranda, puis celui de la terrasse. Cette terrasse qui avait vu tant de jeux des jeunes Haytham et Tamara, les auteurs présumés de l’œuvre fictive des « Quatre-cents coups des aventuriers en culottes courtes », tant de bêtises aussi, et des mamans tantôt furieuses, tantôt amusées qui riaient aux éclats et les voir se courir après, ou inventer des histoires toutes plus délirantes les unes que les autres. Entourés à présent du plaid que Haytham avait surement pris sur recommandation de sa belle-mère, les deux amoureux étaient au chaud.


-Tu te souviens de la fois où la terrasse avait gelé et qu’on s’amusait à faire des glissades, mesurant celui qui arriverait à aller le plus loin ? C’est là que je me suis cassé le nez en arrivant à l’autre bout, me prenant la figure dans les barreaux en bois. Il y avait du sang partout, j’ai cru que ma mère allait tomber dans les pommes.


Déjà à cette époque, Tam ne reculait devant rien pour gagner, et même prendre le risque de ne pas freiner pour être sure d’arriver à l’autre bout de la terrasse, avec l’élan suffisant pour le faire, ne lui avait pas fait peur. Et ça lui avait valu les vacances d’hiver avec un gros plâtre sur le nez, fort désagréable d’ailleurs.
Miss Lond leva la tête pour regarder son amoureux dans les yeux.


-Ne m’en veux pas, Hay. Je fais de mon mieux tu sais. Je voulais pas plomber l’ambiance, je l’ai pas fait exprès, je te jure.


Elle se mordilla la lèvre inférieure quelques secondes, espérant ne pas avoir dit une bêtise de plus, puis reprit le fil de sa pensée.


-Merci d’avoir essayé de me sauver. Un vrai chevalier. Et… je veux pas que tu t’empêches d’être heureux. Si cette nouvelle te fait plaisir, c’est bon, je t’assure, laisse paraître ta joie. Moi c’est ça qui me rend heureuse, c’est de voir ton sourire. Alors si ce petit truc qui va me rendre énorme te donne le sourire, eh bien souris, ne t’en prive pas, ma Guimauve. Sois une guimauve comme tu sais l’être.



Sous le plaid, elle glissa sa main dans la sienne, laissant ses doigts s’entrelacer aux siens.


-J’ai pas envie de la passer, cette échographie, franchement ça m’emmerde, et en plus, c’est peut-être pas l’idée la plus judicieuse du monde d’aller faire ouvrir un dossier à mon nom dans un centre médical alors que le Département pourrait très bien continuer à nous chercher. Je sais que je suis pas le seul agent en cavale, mais j’ai pas vraiment envie d’être celle qui servira d’exemple, tout ça pour un cliché de merde sur lequel on verra rien. C’est bon, au Moyen-Âge ils se débrouillaient sans ça. J’imagine que dans le camp Jupiter aussi. Alors on peut gérer, pas vrai ? On n’ira à l’hosto qu’au dernier moment et puis voilà.


Tam et son aversion des hôpitaux et du corps médicale en général. Y ajouter le risque lié au DLCEM, et vous aurez l’argumentation parfaite du « c’est pas la peine d’y aller », made in Tamara Lond. Rien que la simple idée de devoir faire les magasins pour s’acheter des fringues dans lesquelles elle aurait un espoir de rentrer quand sa grossesse serait plus avancée - étant donné que ça commençait déjà à être difficile de rentrer dans ses vêtements alors que ce n’était que la fin du premier trimestre à en croire le foutu test du matin -, il faudrait aussi bien entendu faire des emplettes pour le bébé, sa chambre, son quotidien… Quelle perte de temps ! Avoir un enfant, c’était tout simplement ne plus vivre que pour lui. Clairement, ça la gavait d’avance. Mais comme l’avait dit précédemment, elle n’empêcherait plus Haytham de se réjouir. De toute façon, le sort était jeté, il n’y avait aucun retour en arrière possible. Ils auraient ce bébé, tel était leur destin, alors autant essayer de se faire à l’idée, même si cette dernière ne l’enchantait pas, loin, très loin de là.


-Tu voulais me dire quelque chose en particulier, c’est pour ça qu’on s’est isolés ici ?


Elle redoutait un peu la réponse, autant il avait fait tous ces efforts en cuisine pour encore lui annoncer un truc désagréable. Puis elle se raisonna, après tout, rien ne pouvait être pire que la « grande nouvelle », comme Tam l’appelait ironiquement intérieurement. Après tout, c’était ainsi que tout le monde qualifiait l’annonce de l’arrivée dans une famille d’un bambin. Enfin bref, l’ex agent de terrain regarda son demi-dieu de petit ami. Peut-être avait-il simplement voulu la soustraire à la présence des autres, et surtout de sa mère qui semblait soudain ne plus pouvoir s’empêcher de dispenser des conseils que sa fille n’était pas prête à entendre, et dont elle ne voulait pas, surtout pas. Mais bon, ça aussi, il faudrait s’y faire. Contrairement à Tamara, sa chère mère Victoria était une femme « normale », qui trouvait que le mariage et avoir des enfants étaient des trucs cools. Elle soupira, pensant à tout ce qu’ils ne pourraient plus faire quand le « truc » sera là.


-Hay… Tu crois qu’on pourra se le faire maintenant, ce tour du monde dont on avait parlé ?


Elle repensa à ce fameux soir d’été où elle avait parlé la première fois de ce projet. Du haut de ses onze ans, elle n’avait encore jamais vraiment voyagé, et elle avait lancé, alors que le fils de Mars et elle contemplaient les étoiles, allongés dans l’herbe, que pour ses dix-huit ans, elle voulait voyager et faire le tour du monde avec son meilleur ami, celui qu’elle aimait secrètement. Aujourd’hui, les sentiments avaient été révélés et étaient partagés. Cela aurait été le moment rêvé pour entreprendre de telles pérégrinations, seulement… il y a avait ce… « truc ». Etait-ce encore possible ? A présent, la petite brune n’avait plus aucune certitude, sinon celle que tout allait changer, et pas du tout dans une optique qui lui plaisait. Elle poussa un petit soupir. Clairement, chaque fois qu’elle y repensait, à cette foutue nouvelle, le désespoir s’emparait de Tamara. Mais heureusement, les bras de l’Irlandais contribuaient à l’apaiser, même si la guérison n’était que partielle. Pour pallier cela, Tamara avait essayé toute la journée de ne plus y penser, et puis elle s’était endormie. Là, pour le coup, elle n’avait plus sommeil, et puis le simple fait de ne plus penser à quelque chose ou de ne pas le voir n’en supprimerait pas l’existence. Malheureusement. Elle avait beau se raccrocher à ce « carpe diem », vivre au jour le jour avec son grand Amour, malgré tout, Tam avait conscience que cette petite insouciance ne pourrait pas durer. Du coup, ça l’obligeait à revoir ses plans d’avenir, du moins le peu qu’elle avait, et se forcer à être comme tous les autres gens, elle qui n’avait jamais vraiment réfléchi comme tout le monde.

Où allaient-ils mettre le bébé ? Surement dans l’ancienne chambre d’Haytham, qui était la plus proche de l’ancienne chambre de Tam, qui était leur actuelle chambre à eux deux. Mais resteraient-ils définitivement dans la maison familiale ? Non, ils auraient surement envie d’avoir leur chez-eux à eux. Hay le voudrait surement. Mais où ? A côté de la Nouvelle-Orléans ? Ailleurs ? Allaient-ils retrouver un travail ou passeraient-ils leur temps à s’occuper de leur rejeton ? Clairement, Tamara n’avait aucune envie d’être mère au foyer. Après tout, c’était « le Penseur » qui était content d’être père, il n’avait qu’à s’en occuper lui-même de son quart de quatre-quarts. Quant à Tam, Il lui faudrait faire autre chose, mais quoi ? Elle ne pouvait pas retourner dans l’armée, ça l’obligerait à être loin de l’homme qu’elle aimait, et ça, elle ne le voulait pas. Avant de connaître l’existence du « truc », la belle brune était ravie de cette retraite anticipée d’une trentaine d’année, elle imaginait des voyages, visiter des tas d’endroits reculés comme la jungle amazonienne, gravir des montagnes, traverser des déserts, aller skier en hors-piste, faire du saut en parachute, de la plongée, des tas de choses exaltantes à découvrir. Mais elle se voyait beaucoup moins faire toutes ces choses avec un landau et un « truc » braillard à l’intérieur qu’il faudrait sans cesse surveiller, parce que s’il lui arrivait quelque chose, ce serait de sa faute. La jeune femme avait juste l’impression que sa vie était désormais finie avant même d’avoir pu commencer. Mais il lui faudrait surtout ne pas partager ce constat, au risque de déclencher une nouvelle dispute, ou d’encore vexer celui qui comptait plus que tout.

Tam en vint même à se poser brièvement la question, durant une nano seconde : sa vie n’était-elle pas mieux finalement avant de retrouver Haytham ? La réponse était clairement évidente : non. Bien sûr que non. A choisir, si elle avait la possibilité de faire un vœu, elle préférait malgré tout cette situation qui lui déplaisait fort, mais au moins elle pouvait être avec son grand amour, plutôt que de retrouver sa vie telle qu’elle l’était encore deux ans auparavant. Avoir de nouveau le fils de Mars dans sa vie lui avait permis d’une part d’effacer toute cette rancœur qui alourdissait son cœur, de retrouver les sentiments qui l’étreignaient vingt-sept ans auparavant, de découvrir le bonheur d’un amour partagé, et surtout de s’apercevoir qu’ensemble, ils étaient bien plus forts qu’isolés. La preuve, ils étaient même parvenus à trouver les pommes d’or et à accomplir l’exploit de guérir Victoria. Sans parler du fait que l’Irlandais lui avait ouvert les yeux sur le fait que les demi-dieux n’étaient pas tous des « vermines ». Elle avait été dans l’erreur si longtemps, elle se dégoûtait parfois de ne pas avoir vu plus loin que le bout de son nez. Mais Hay lui avait pardonné, et c’était ça le plus important.

Bref, Tamara essayait de relativiser. Le changement n’était pas forcément mauvais, elle en avait eu la preuve. Alors qui sait, peut-être que ce nouveau changement ne serait pas aussi cataclysmique que le tableau noirci qu’elle entrevoyait. A vrai dire, si avant, Tam se fichait de savoir précisément ce qui se passerait dans le futur puisqu’elle savait qu’elle serait avec Hay, maintenant qu’une inconnue s’était glissée dans l’équation, les choses étaient différentes, et elle ne pouvait s’empêcher de se poser mille et une questions. Elle se doutait que c’était probablement un peu la même chose pour son petit ami, comment pouvait-il en être autrement ?


Allez Tam, arrête de te poser dix-mille questions, il va finir par le voir… Il sait toujours tout de toute façon…

-Dis, tu voudrais bien me chanter la chanson que tu m’as fredonnée lors de notre première nuit tous les deux ? S’il te plait ma Guimauve.

Cette nuit-là avait été depuis bien des mois sa première nuit sans cauchemars, et l’agent de terrain pensait alors que c’était grâce à Hay, ses bras et sa voix apaisante qui lui avait permis de s’endormir en ne pensant qu’à des choses positives. Il n’y avait que lui savait ainsi la calmer dans ses moments de doutes, il la comprenait mieux que personne, et même si parfois c’était un peu agaçant, la plupart du temps c’était un soulagement de ne plus se sentir seule au monde et d’avoir son âme sœur avec soi, la personne sur qui compter.



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Haytham Cassidy
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CAPITAINE BEAU GOSSE
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CAPITAINE BEAU GOSSE

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MessageSujet: Re: (hot) [La Nouvelle-Orléans 03/10/2016] Something has changed (terminé)   (hot) [La Nouvelle-Orléans 03/10/2016] Something has changed (terminé) - Page 2 EmptyMer 28 Déc - 23:27

Something has changed
La Nouvelle-Orléans
Hay ✧ Tam
Aimer, c'est faire des concessions et de ce fait, il nous faut accepter que parfois l'autre n'est pas enclin à en faire. Alors pour assurer l'équilibre, nous devons prendre sur nous-même, mettre nos propres désirs de côté et veiller à ce que tout soit en ordre. Et puis quand on cherche à tout prix à se convaincre que c'est mieux ainsi, qu'avoir un enfant est une belle utopie, rien de plus, l'on finit par s'en convaincre, jusqu'à la révélation qui ravisse, l'espace d'un court instant le peu d'espoir qu'il vous restait encore. Et puis, l'autre, toujours pas enclin à faire des concessions, vous ramène à la réalité. Haytham en avait voulu à Tamara, une rancœur qui ne dura qu'un infime instant, mais qui avait eu le mérite d'exister. Comment pouvait-on ne pas se réjouir d'une telle nouvelle ? L'arrivée de ce petit être, le fruit d'un grand amour, ne devait-il pas sceller cet engagement ? Ce bébé, n'était pas un don du ciel ? Pourquoi ? Cet infime moment de rancœur avait laissé place à tout un tas d'interrogations qui furent malgré tout, vite balayées, Haytham ne pouvant se résoudre à continuer d'étayer sa colère. Il aimait cette femme plus que tout et de ce fait, pour elle, il était prêt à faire des concessions, sacrifiant même sa joie au profil du bienêtre de l'agent de terrain. Malheureusement pour lui, tout le monde ne semblait pas enclin à un tel sacrifice. Victoria Lond la première ! Pouvait-on la blâmer d'agir de la sorte, malgré les recommandations du demi-dieu ?! Pouvait-on interdire à cette femme de se réjouir de l'arrivée de son futur petit-enfant après tout ce qu'elle avait vécu ?

La fin du dîner se pourvoyait d'une bien étrange saveur, mi- douce, mi- amère. Tout avait pourtant démarré sous les meilleurs hospices et voilà qu'à présent, un petit malaise s'était instauré entre les participants, qui ramaient chacun a leur tour pour tenter de désamorcer une bombe dénommée Tamara Lond. Hay s'y employa à l'aide de quelques maladresses dont lui seul avait le secret, avant de consentir à lier sa main à celle de la jolie brune à ses côtés et de lui adresser un regard désolé. Il avait pourtant essayé de mettre en garde les autres, sur les allusions à ne pas évoquer en présence de Tamara, en vain. Mais il ne pouvait se résoudre à en vouloir à quiconque ce soir. Après tout, ils avaient le droit de se réjouir, lui se contenterait de rester modéré pour canaliser sa compagne en espérant éviter le mélodrame ce soir. Le pouvait-il encore ? Certainement, mais pour se faire, il lui faudrait évoquer le sujet tabou et en privé de préférence. Par chance, Tam se montra coopérative et accepta de suivre son homme jusque dans la véranda pour prendre un dernier thé, laissant de côté les muffins en promettant de ne laisser aucun survivant lors de la prochaine rencontre. « -Je te les mettrais de côté alors ! » A son tour Hay subtilisa sa tasse de thé encore fumante et entraîna sa petite amie hors de la salle à manger pour rejoindre sans attendre la véranda, le lieu de quiétude par excellence.

La véranda était un lien magique qui délestait chaque visiteur de son surplus de négativisme. C'était prouvé, Hay l'avait testé à de nombreuses reprises et ne pouvait réfuter les vertus de ce lieu qui n'était ni à l'intérieur, ni à l'extérieur de la demeure. En somme, une véritable parenthèse dans laquelle il était conseillé de se perdre sans modération. Tamara fut la première à prendre place et après avoir posé sa tasse, elle incita son homme à la rejoindre en le suppliant de la prendre dans ses bras et de la serrer fort, comme lui seul savait si bien le faire en temps de crise. Sans se faire prier, le demi-dieu posa sa tasse près de celle de sa petite amie, il attrapa ensuite un plaid qu'il déposa sur l'agent de terrain avant de la laisser se blottir tout contre lui. Lorsqu'elle fut bien installée, il en profita pour passer ses bras puissants autour d'elle, espérant ainsi la délesté de ses derniers effluves de colère. Un léger silence s'instaura entre les deux amoureux qui n'avaient pas besoin de plus pour profiter l'un de l'autre. Hay regarda le ciel assagit par la présence de la lune bien rousse et bien pleine ce soir. Quelques étoiles osaient timidement attirer l'attention, mais peinaient à se faire voir tant la luminosité de l'astre nocturne était conséquente. Tamara encline à la nostalgie, fut la première à briser cette relaxante quiétude, attirant ainsi toute l'attention de son Penseur qui ne put s'empêcher d'esquisser un tendre sourire à l'évocation d'un souvenir.

« - C'était de loin, l'idée la plus stupide que l'on n'ait jamais eu. Une idée dont je ne revendique pas la paternité. Tu voulais gagner et tu étais prête à tout pour y parvenir. Ta mère était dans tous ses états, je ne l'ai jamais entendu crier autant. J'avais tellement pitié de toi que j'ai été la voir pour lui faire savoir que l'idée venait de moi. J'espérais naïvement t'épargner la punition. Au final, on s'est retrouvé puni tous les deux, mais toi plus que moi. » Il se tue un court instant puis se mit à rire en repensant à la scène surréaliste d'une petite Tamara clouée au lit avec un imposant plâtre sur le nez. « - Tu avais une de ces tronches avec ton plâtre sur le pif. Et puis tu te souviens quand tu m'as demandé de t'écrire un mot ? Je n'ai rien trouvé de mieux à faire que de colorer le plâtre en rouge pour te faire un nez de clown que ta mère a fortement approuvé à l'inverse de la mienne. J'avoue, c'était limite comme blague, j'ai fait mieux, mais c'était trop tentant, je n'ai pas pu résister. » À peine eut-il fini de rire, que le regard chocolaté de la belle américaine se posa sur le demi-dieu qui comprit que dès lors, qu'un sujet plus sérieux allé être évoqué.

« -Tam, tu n'as pas à faire ça, je t'assure. Je sais que tu ne voulais pas plomber l'ambiance. » Il lui prit le visage pour capter toute son attention et faire taire cette odieuse culpabilité qui alourdissait ce regard enfantin semblable au siens. « -Je te sauverai toujours, c'est mon rôle. Quant au bébé, je...je ne sais plus vraiment où j'en suis. J'avais fini par me convaincre de ne pas en avoir, du moins c'est ce que je me disais. Je pense que parfois, pour l'autre, on doit mettre de côté ses envies, faire des concessions et c'est ce que je pensais faire. Et puis Bam, hier, j'entends deux cœurs battre à l'unisson au lieu d'un et re bam, le test de grossesse qui s'avère être positif. Bien sûr, l'espace d'un instant, j'étais le plus heureux de tous les hommes, mais quand j'ai vu ce que ça te faisait, ça m'a fait mal. Ma Tam, je ne peux pas être heureux si toi, tu ne l'es pas et tu ne peux pas être heureuse, si moi, je ne le suis pas. Écoute, laissons les choses se faire, n'y pensons qu'au moment venu. Et moi aussi, je veux te voir, sourire, être ma guimauve. » Il consentit à laisser ses doigts se mêler aux siens sous le plaid et continua à la regarder amoureusement. « -Si tu ne veux pas passer l'échographie, soit. Je m'en fous et puis c'est vrai qu'on n'aura pas l'air con si le Département nous retrouve par le biais d'un dossier médical. On va gérer ça, tous les deux. Moi, je m'en fous du reste, tant que je suis avec toi, c'est tout ce qui m'importe. Je t'aime Tamara Lond, plus que tout au monde et je suis prêt à tout pour toi. Même à te supporter lorsqu'on aura atteint la phase critique de la fin du second trimestre. Je vais m'occuper de tout, des fringues... Enfin non peut-être pas de ce domaine. Toujours est-il que je peux m'occuper des meubles, des vêtements, de la chambre, de la peinture de tous ces trucs débiles qui vont t'emmerder à coup sûr. Je veux être ton roc, ton socle, tes fondations. Je veux que tu puisses t'appuyer sur moi de toutes tes forces. Je sais que c'est dur pour toi, que tu as toujours eu l'habitude d'être indépendante, de vivre pour toi, enfin pour nous deux maintenant. Mais si je t'ai amené ici, c'est aussi pour te dire quelque chose d'important, trop pour être évoqué devant tout le monde ce soir. Je pense que tu as peur de ce bébé. Tu as peur qu'il m'accapare, que je m'éloigne de toi. Tu as peur de devoir me partager une fois encore. Laisse-moi juste te dire que jamais ça n'arrivera. Jamais je ne m'éloignerai de toi Tamara. Tu es le grand amour de ma vie. Je t'aime tellement que mon cœur se serre et tambourine comme un dératé à chaque fois que tu es près de moi. Jamais personne n'enlèvera ça et je suis même prêt à me faire tatouer ton prénom, car je sais que quoiqu'il arrive notre amour est et restera indélébile. » Il lui sourit visiblement ému de se livrer de la sorte, puis pour trancher avec le caractère lyrique à l'excès de sa réplique, il récupéra sa tasse de thé pour la délester d'une gorgée avant de la reposer pour reporter toute son attention sur la femme de sa vie qui osa formuler une nouvelle interrogation et pas des moindres.

« -Bien sûr qu'on se le fera ce tour du monde ! Ça, c'est le genre de promesse que je veux tenir. Tu sais, rien ne nous empêchera de le faire avec le bébé, une fois qu'il ou qu'elle sera né(e). Tam, ma guimauve, je sais que tout ça te contrarie, que tu te poses beaucoup de questions. Moi aussi, tu sais. Je me demande où on va mettre le bébé ? Surement dans mon ancienne chambre, puisque la tienne est devenue la nôtre à présent. Après je me demande si l'on va rester ici ou si l'on va chercher un vrai chez nous. Où, telle est la question ? Va-t-on devoir retrouver du travail ? Toi oui, c'est indéniable, je ne t'imagine pas mère au foyer. Alors peut-être devrais-je me demander si ça n'est pas moi qui vais devoir enfiler les habits du père au foyer ! Tu vois, j'y pense, mais pour le moment, je n'ai pas envie de trouver des réponses à ces questions. Mon amour, je te promets que l’on visitera tout un tas d’endroits reculés en Amazonie, que l’on gravira des montages, que l’on traversera des déserts, que l’on ira skier et tout un tas de choses toutes plus excitantes encore. J’en ai marre de ne plus tenir mes promesses, surtout les tiennes. On a beau se taper tout un tas de galères, on finit toujours par y arriver, parce qu’on est ensemble. Tous les deux, nous sommes plus forts. Bon, aller, je parle trop, comme toujours et je vois que ça bouillonne dans ta caboche. »

Elle sourit, puis laissa éclater un petit éclat de rire cristallin qui rivalisait ainsi avec les plus belles mélodies de ce monde. Hay continua à la regarder comme au premier jour. Elle venait de lui demander de fredonner la chanson de leur première nuit ensemble. Aussitôt, l'Irlandais s'exécuta et laissa entendre les premières notes d'Unchained Melody qu'il lui murmura à l'oreille. Le sourire aux lèvres, alors qu'il attaquait le refrain, il ne put s'empêcher d'ajouter « - Dans le film, ils font de la poterie et c'est super érotique. Peut-être qu'on...qu'on devrait s'essayer à la poterie. » Il l'embrassa dans le cou et reprit sa mélodie tout en la gardant contre lui. Il sentait ce corps réceptif au siens, se défaire de toutes tensions. Son cœur battait tranquillement, le demi-dieu parvenait même à percevoir, durant d'infime seconde, celui de la petite chose qui grandissait à présent dans le ventre de la belle brune.
© Starseed
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MessageSujet: Re: (hot) [La Nouvelle-Orléans 03/10/2016] Something has changed (terminé)   (hot) [La Nouvelle-Orléans 03/10/2016] Something has changed (terminé) - Page 2 EmptyMar 3 Jan - 14:01



Something has changed





Le calme après la tempête. S’être isolée sur la véranda avec Haytham avait été une excellente idée, énoncée bien entendu par le demi-dieu. Il était un véritable amour, tâchant de préserver au mieux sa chérie de toute chose qui pourrait la contrarier. Tamara prenait la pleine mesure de la chance qu’elle avait d’avoir un amoureux tel que son demi-dieu. Il la connaissait par cœur et faisait désormais tout, encore plus, pour lui éviter les tracas. Elle trouvait son attention vraiment douce et délicate, même si elle espérait qu’il n’en ferait pas trop uniquement parce qu’ils avaient appris qu’elle était enceinte. Tamara n’était pas le genre de femme à aimer qu’on la traite comme un objet fragile, et l’Irlandais le savait.
Blottie contre son « Penseur », Tam évoqua une anecdote qui s’était déroulée sur cette véranda, encore une de leur folles idées qui avait mal tournée puisque la petite fille qu’elle était à l’époque s’était retrouvée avec un nez cassé, répandant son sang sur le sol.

-Mon sauveur, tu essayais toujours d’alléger la punition pour moi. Quant au nez rouge, je t’en ai voulu longtemps, surtout qu’avant de retourner à l’école j’avais essayé de mettre du correcteur blanc dessus, ça rendait encore plus dégueulasse. Je te remercie pas pour les moqueries auxquelles j’ai eu droit à l’époque. Toi qui as lu mon journal, à mon avis j’ai dû mettre des passages incendiaires sur toi à ce moment-là.

Comme à son habitude, le fils de Mars essaya de rassurer sa chérie qui culpabilisait d’avoir été un peu désagréable sur la fin du diner. Il se lança alors dans un discours attendrissant. Haytham était vraiment le petit ami parfait, du moins selon les critères de Tamara qui l’aimait plus que tout. Il savait faire s’estomper les sombres sentiments qui ombrageaient et alourdissaient son cœur. Lui seul avait ce pouvoir.

-Moi aussi je m’en fous du reste, tant que je suis avec toi, c’est tout ce que je veux, rien d’autre. Je t’aime plus que tout, Haytham Cassidy, je sais que je peux m’appuyer sur toi, quoi qu’il arrive. Même si ma fierté me dit que je ne devrais pas admettre avoir besoin de toi. Mais c’est un fait, je n’imagine plus ma vie sans toi. Tu m’es indispensable.

Elle baissa la tête, malgré les mains chaudes et puissantes du demi-dieu qui lui tenait le visage, lorsqu'il évoqua sa théorie selon laquelle elle avait peur de ce bébé, peur qu’il éloigne Hay d’elle. Et c’était vrai. Comment faisait-il pour lire toujours savoir ce qu’elle pensait ? Personne ne la connaissait aussi bien que lui, et parfois, c’en était flippant.

-Oui, c’est vrai, osa-t-elle admettre en le regardant de nouveau dans les yeux. Je sais que je devrais avoir honte de le dire, mais tu as raison, ce « truc » me fait peur, parce que j’ai peur que ce soit une source continuelle de disputes, et qu’on finisse par s’éloigner à cause de lui. Ou elle. Oui, c’est vrai, l’idée de devoir te partager me fait horreur. Tu me trouves égoïste ? Tu aurais raison. Je te crois, Hay, quand tu dis que tu m’aimes et que tu ne t’éloigneras pas, mais j’y peux rien si malgré tout ça m’effraie. Je crois que c’est ce qui se passe quand on aime quelqu’un, on a peur de le perdre, même si c’est irrationnel. Si je suis irrationnelle, c’est parce que tu es, toi aussi, le grand Amour de ma vie, et que cette fois si je te perds, je sais que je ne m’en remettrai pas.

Elle se mordit la lèvre, se taisant pour le laisser finir, et ne put réprimer un petit sourire amusé lorsqu’il parla de se faire tatouer son prénom. Elle secoua la tête de gauche à droite, laissant échapper un petit rire.

-Toi alors ! commenta-t-elle avec un sourire ému.

Elle le laissa prendre sa tasse de thé et en fit de même, la délestant d’une gorgée avant de la reposer pour lui poser la question qui lui brûlait les lèvres. Le feraient-ils, ce tour du monde qu’ils avaient projeté presque trente ans plus tôt ? Elle fut rassurée d’entendre qu’il en avait toujours envie, et qu’il voulait tenir cette fameuse promesse. Puis, il énonça à haute voix la plupart des questions qu’elle se posait intérieurement. Elle poussa un soupir silencieux, s’appuyant contre le torse musclé du fils de Mars.

-T’en as jamais marre  de tout savoir, ma Guimauve ? J’ai l’impression de te poser tous les jours la même question. Et je suis sure que tu seras parfait en père au foyer. Et puis ça m’arrange parce que je serai probablement la moins douée des… mères qui soient. Alors si l’un de nous peut remonter le niveau…


Oui, elle avait dit le mot « mère » en parlant d’elle. Sans doute le pas en avant le plus douloureux qui lui ait été donné de faire. Elle ferma les yeux, le temps d’encaisse le coup qu’elle s’était elle-même porté.

-Bien sûr qu’on s’en sort toujours tant qu’on est tous les deux, ma Guimauve. Tu as raison. Arrêtons de nous poser toutes ces questions.

Elle lui sourit et resta tout contre lui, lui demandant de fredonner cette chanson qui était désormais la leur. Il avait tant de talents, et même le son de sa voix était quelque chose qui sonnait comme étant parfait pour Tam.

-Tu veux faire de la poterie ? OK, je suis prête à essayer tout ce que tu voudras. Ça a l’air cool la poterie.

Il reprit la mélodie, et l’ex agent de terrain se détendait, les yeux clos, laissant le sommeil la happer, au son de la douce voix de l’homme de sa vie.

15/11/16

Le ventre de Tamara s’arrondissait à mesure que les talents culinaire d’Haytham se développaient, et si, en temps normal, l’on aurait pu croire les deux informations liées, la première n’était en fait due qu’au quatrième mois de grossesse bien entamé. Les nausées s’était considérablement calmées, et ça, c’était une bonne nouvelle pour Tam. Et surtout le fait de supporter à nouveau l’odeur du café ! Une chose qui avait tendance à améliorer son humeur. Le punching-ball qu’Hay avait acheté il y avait de cela quelques semaines subissait une garde partagée des deux tourtereaux. Ce matin-là, Tam lui avait mis une sacrée dérouillée à ce pauvre sac de cuir. Mais elle avait besoin de se défouler, histoire de ne pas reporter sa colère vis-à-vis de la situation sur le fils de Mars. Elle lui avait promis de faire un effort, elle essayait de s’y tenir, même si parfois, une petite crise éclatait.
Sortant de la salle de sport improvisée, une serviette autour du cou, la belle brune croisa sa mère dans le couloir qui la regarda d’un air désapprobateur. l’ex agent de terrain risqua un :

-Bonjour maman.

-Tamara, tu ne devrais pas faire ça… Et ne lève pas les yeux au ciel quand je te parle.


Tam soupira.

-Et toi, arrête de m’infantiliser. Je sais que c’est dur pour toi d’avoir fermé les yeux sur ta fille de douze ans pour la retrouver à trente-huit, mais il faut que tu comprennes que je suis adulte. Je ne veux pas te faire de peine, mais s’il te plaît, comprends-le, c’est difficile pour moi d’être… comme ça ! Lâcha-t-elle en montrant son petit bidon. Je vais prendre une douche, acheva-t-elle avant de rentrer dans sa chambre.

Une vingtaine de minutes plus tard, elle descendit à la cuisine. Elle se servit une tasse de café et vit Haytham arriver pour allumer le four.

-Tu vas me faire des cookies, c’est ça ?  Chocolat noir et noix de macadamia. Parce que tu savais que je mourrais d’envie de manger des cookies, pas vrai ?

Cette phrase fut ponctuée d’un sourire presque angélique qui voulait dire « même si c’est pas ce que tu penses, pitié dis oui ».

-Oh, j’ai une idée ! On pourrait faire un pic-nic, on devrait en profiter pendant qu’il ne fait pas encore trop froid, parce que d’ici une dizaine de jours ce sera trop tard. On pourrait retourner à notre cabane imaginaire, là où tu avais gravé des trucs sur un tronc.

En fait, elle cherchait une excuse pour s’éloigner de la maison pour ne pas avoir sa mère sur le dos. Ces derniers jours, elle ne cessait de lui rebattre les oreilles sur un sujet qui lui tenait bien plus à coeur qu’à sa fille, à savoir la grossesse de cette dernière.

-Ou alors on peut prendre la voiture et faire un tour… genre au Mexique ? Je suis sure qu’on peut y être en moins de trente-deux heures ! Lança-t-elle avant de boire une gorgée de café.

Elle fit mine de réfléchir.

-Mieux ! On va chercher un exemplaire du kama-sutra et puis on essaie toutes les positions avant que je ne ressemble à un cartoon qui aurait avalé tout rond une citrouille ? Ça devrait nous occuper un moment, surtout si on va pic-niquer au Mexique avec des cookies. Ou sinon, on le fait maintenant tout de suite le tour du monde.

Elle posa sa tasse de café sur le plan de travail et vint se coller contre son dos pour le serrer dans ses bras pendant qu’il sortait ses instruments de cuisine.

-Je t’ai dit que je t’aimais, aujourd’hui, ma Guimauve ?

Tam lui déposa un baiser dans la nuque avant d’aller s’asseoir sur le plan de travail.

-Tu veux pas me montrer comment on fait des cookies ? C’est rapide au moins ?


Pourvu qu’il ne la serine pas avec des légumes à l’immonde couleur verte par la suite, c’était tout ce qu’elle demandait. Là aussi, elle sentait comme une coalition belle-mère/gendre, ils avaient tendance à avoir les mêmes propos, et ça en devenait parfois flippant. Le bien fait des épinards et des choux de Bruxelles, sérieusement, qui en avait quelque chose à carrer ? Eux, visiblement, eh bien ils n’avaient qu’à les manger eux-mêmes. Pour une raison qu’elle ignorait, Haytham avait pris le parti de Victoria concernant les légumes. Tout un chacun savait dans cette maison que les seuls légumes que la brunette tolérait étaient les pommes de terre, et éventuellement les carottes (ce qui ne la rendait pas plus aimable pour autant). Et la salade. Mais dans le vert, il ne fallait pas pousser, qui trouvait ça cool de manger des brocolis ? Ça ressemblait à un cerveau devenu une plante ! Enfin bref, pour l’heure, encore matinale, Tamara savait qu’elle n’aurait pas à faire l’effort d’en ingurgiter, le petit déjeuner était vraiment le seul repas sans risque, côté légume. Elle pouvait donc espérer avoir ses cookies. Si monseigneur le nouveau roi de la pâtisserie daignait accéder à son humble requête, évidemment, parce que Tam se souvenait encore très bien de l’effort surhumain que ça lui avait demandé de préparer des pancakes il y avait de cela environ six semaines, alors devoir mélanger encore plus d’ingrédients et les confier ensuite à l’hostile four pour un temps de cuisson à surveiller, voilà bien une mission qui dépassait ses compétences. Heureusement pour elle, son cher et tendre, lui, semblait s’être découvert des talents indiscutables pour la pâtisserie, et même la cuisine au sens plus large, ce qui n’était pas pour déplaire à  notre petite gourmande.

-Et à l’occasion, tu serais chaud pour retenter une tarte Tatin, version réussie ? Je t’éplucherai les pommes, si tu veux. En espérant ne pas y mettre mes mauvaises ondes de boulet de la cuisine.

Elle se retourna pour ouvrir le placard derrière elle et sortit un sachet de pépites au chocolat noir qu’elle ouvrit. Elle en grignota une avant de tendre le paquet au fils de Mars.

-Oh, mets-en deux, ce sera meilleur.

Elle chercha le second paquet de pépites et celui de noix de macadamia avant de refermer le placard. Elle se baissa ensuite pour ouvrir le tiroir à couverts entre ses jambes et attrapa tout un tas d’ustensiles.

-T’as besoin de ça ? Fourchette, cuiller, couteau, truc bizarre en forme de je sais pas quoi ? Sans déc, à quoi ça sert ce machin ? Tu crois que Mme Lignac a mis des sortes de pièges pour pas qu’on touche à son matos ?


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Haytham Cassidy
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CAPITAINE BEAU GOSSE
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CAPITAINE BEAU GOSSE

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MessageSujet: Re: (hot) [La Nouvelle-Orléans 03/10/2016] Something has changed (terminé)   (hot) [La Nouvelle-Orléans 03/10/2016] Something has changed (terminé) - Page 2 EmptyJeu 5 Jan - 13:59

Something has changed
La Nouvelle-Orléans
Hay ✧ Tam
Nous avons des qualités, mais aussi (et surtout) des défauts. Car c'est connu l'être, qu'il soit totalement ou à demi-humain est imparfait par nature. Mais preuve que cette dernière est bien faite (sous le prisme mathématique) additionner deux êtres imparfaits l'un à l'autre et vous obtiendrez ce qui se rapproche le plus de la perfection, au même titre que l'addition de deux valeurs négatives, donne en guise de résultat final, une valeur positive. Une histoire d'équilibre selon les puristes du verbiage et d'âmes soeurs pour les adeptes du romantisme. Deux êtres imparfaits qui se rapprochent de la perfection par leur union. Oui, cette définition bien qu'un peu simple à la première lecture, n'en demeure pas moins la meilleure de toutes pour parler d'amour, car c'est bien de cela dont il est question. Les défauts de Tamara étaient nombreux tout comme ceux d'Haytham, mais curieusement toutes ces tares s'amoindrissaient lorsqu'ils étaient réunis. Une bénédiction pour Victoria... (du moins pour le moment) Toujours est-il que la tempête venait de passer et qu'il fallait en profiter avant que les valeurs négatives ne reprennent le dessus et déséquilibrent l'idyllique addition. Hay, faisant preuve d'une bienveillance extrême, n'en demeurait pas moins naïf et savait que tôt ou tard, il lui faudrait à nouveau redoubler de patience pour réinstaurer l'équilibre des forces. Il appréhendait aussi les difficultés à venir avec la présence de cette petite crevette venue bien malgré elle perturber l'équation. Mais pour l'heure, loin de toutes ces considérations, le couple profitait paisiblement l'un de l'autre, tout en se livrant sur des vérités somme tout évidentes, mais au combien salutaires pour apaiser les passions.

Comme toujours, les deux amis devenus amants se laissaient aller à l'évocation de quelques souvenirs dont certains avaient, à n'en pas douter, leur place dans « les quatre cents coups, pour les aventuriers en culotte courte » l'ouvrage fictif dans lequel les deux terreurs avaient prévu de narrer chacun de leurs grands exploits dont celui « du plâtre nez de clown ». La blague avait beau avoir presque trois décennies au compteur, elle n'en demeurait pas moins hilarante aux yeux d'Haytham qui ne ménageait pas sa peine pour ne pas tomber dans un fou rire incontrôlable. Et pour cause, le visage de la petite Tamara handicapée par son plâtre au nez, lui revint instantanément en mémoire. Il se revoyait tenir le feutre rouge et profiter d'une faiblesse de son amie pour exercer ses talents de coloriste (ou pas) « -C'est là que j'aurais aimé te chiper le polaroid pour prendre un cliché. Il aurait valu son pesant d'or celui-là. » Elle lui fit alors part des quelques moqueries dont elle avait été la cible et de la petite rancœur éprouvé alors pour son demi-dieu, une rancœur retranscrite dans le fameux journal intime dévoré par le Marisien lors de leur première nuit passée ensemble à New-York dans l'appartement de Tamara. « -C'est bizarre, mais je ne me souviens plus de ce passage. Peut-être devrais-je me lancer dans une relecture non ? » Il connaissait déjà la réponse, Tamara n'avait pas apprécié cette intrusion, et ce, malgré le fait qu'ils soient en couple. « -Ok, j'ai compris. Pas de relecture ! » Et il ne pouvait la blâmer pour cela.

Passé l'évocation des souvenirs, le fils du Dieu de la guerre se para d'un autre costume qu'il ne portait que trop bien depuis que son cœur s'était ouvert à cette jolie tornade brune qui avait élu domicile entre ses bras. Le belliqueux n'était plus à présent et c'est bel et bien le protecteur qui prenait vie sous les traits de l'Irlandais. Un rôle dans lequel il se sentait à l'aise depuis la découverte de sa première paternité. Oui, l'arrivée de Maisie dans sa vie, avait bouleversé Haytham et sa façon d'être. Fini l'aventurier sans peur, qui n'hésitait pas à prendre des risques pour que le trou béant dans son cœur cesse de croître. Fini les beuveries et l'absence de responsabilités. Fini de tourner les talons à la moindre anxiété. Il était père et en assumant ce rôle, il avait choisi de devenir responsable, mais plus encore d'être un protecteur, chose qu'il n'avait pu se résoudre à être jusqu'alors et qui l'avait conduit à se sentir inutile. Une inutilité qui n'avait plus lieu d'être dorénavant. Mais il savait, Tamara elle aussi avait changé et ne supporterait que trop mal ce surplus de protection, remettant ainsi en cause le nouveau rôle de son compagnon, un rôle qu'il prendrait malgré tout très au sérieux, et ce, malgré les crises à venir, car nul doute que Tamara n'était pas prête à endosser le rôle de la petite chose fragile qu'il faut sans cesse protéger.

Les yeux brillants, les gestes tendres, les mots doux, les belles déclarations rythmèrent la suite de leur conversation sans que personne ne vienne les interrompe. Ils étaient là entre l’intérieur et l’extérieur, profitant de la chaleur de l’un et de l’autre. L’Irlandais, qui ne cessait de sourire écouter avec délice, les paroles de la femme de sa vie. Oui il n’en doutait plus à présent, les signes ne trompaient pas. Son cœur continuer à battre avec ardeur à chaque regard, à chaque caresse. La quotidienneté n’avait pas entravé la passion, loin de là. Et malgré les quelques frictions, malgré les divergences, il continuait à l’aimer comme au premier jour. Il lui suffisait d’un regard pour l’entendre, pour l’écouter, pour comprendre l’indicible. Avec elle, il se surpassait, il prenait à cœur d’être meilleur et de corriger une à une les erreurs d’un lourd passé qu’il ne cherchait plus à faire taire sous un flot d’alcool. Mais plus encore, il parvenait à lire en elle comme dans un livre ouvert. Il l’a connaissait autant qu’il se connaissait lui-même ce qui en devenait presque effrayant pour Tam qui ne manquait pas de le faire savoir à la moindre occasion. Cependant, la miss n’était pas en reste de son côté. Cette fois, elle n’usa pas de sa faculté et pour cause, son cœur et son esprit étaient entravé par un sujet qu’elle aurait voulu survoler à n’en pas douter.

« -Pour commencer je t'interdis de penser que tu es égoïste ! C'est de la connerie ! Bien sûr, tu as ton petit caractère de femme indépendante, mais tu n'es certainement pas égoïste. Cersei dans Game of Thrones est égoïste. » Il se tue l'espace d'un instant pour se repasser sa réplique et se rendre compte de son inutilité. « -Ok ce n'était pas le meilleur exemple. Écoute, on va se faire une promesse ! Je te propose, pour le moment, de ne pas évoquer les sujets fâcheux, sauf si c'est utile. Je ne veux pas que tu te sentes mal comme ça et que tu me chipes mon rôle de Penseur. Car oui, tu penses trop, je le sens d'ici. Ça put la rafale d'interrogations internes. Et en tant que grand amour de ta vie, je te suggère donc de nous contenter de nous aimer, de manger des muffins et de boire du thé et aussi de manifester notre amour physiquement parlant, tant qu'on le peut encore. » Il lui sourit près à dégainer une bêtise pour que son sourire parvienne à chasser de son regard cette peur irrationnelle du départ et de la perte. Puis, histoire de clore correctement le sujet, il reprit son sérieux. « -On s'est retrouvé, ce n'est pas pour se perdre à nouveau. Et non, je n'en ai pas marre de tout savoir. Je suis un Penseur, c'est mon boulot ça. On sera géniaux parce qu'ensemble, on atteindra toujours 100 %, je n'en doute pas une seule seconde. » Après un ultime sourire, il consentit à chantonner « leur chanson » en guise de berceuse. Tout en se laissant aller à quelques doléances érotiques. Par chance Tam semblait séduite par la poterie et par le fait de rejouer l'une des scènes les plus célèbres du grand écran. Hay se félicita intérieurement, d'une part, il était parvenu à l'apaiser, d'autre part, il leur faudrait ajouter un nouveau fantasme à leur petite liste d'envie.

Un moins (bien entamé) plus tard.

Les jours s'étaient écoulés, les semaines avaient quant à elles défilé pour laisser place à un mois supplémentaire. Le ventre de Tamara s'était bien arrondi, les talents culinaires, nouvellement, acquit par le fils de Mars semblaient y être pour beaucoup. Miss Lond venait de bien entamer le premier mois de son second trimestre à la grande joie de Victoria, qui semblait avoir oublié les doléances de son futur gendre à propos du « sujet tabou » Oui ici l'on évitait de dire bébé, l'on optait plutôt pour cette appellation quand Tamara se trouvait à proximité. Au début, Hay jouait le jeu, certainement pour le confort de sa chérie, mais devant l'empressement de Madame Lond, il avait fini par céder et acceptait à présent d'évoquer sans problème la grossesse de Tam avec Victoria. Ce qui avait valu au couple plusieurs tensions de plus en plus difficiles à apaiser. L'achat d'un punching-ball fut de ce fait une très bonne idée dont le Marsien pouvait revendiquer la paternité. Il n'était donc pas rare que le fils de Mars s'enferme avec le sac de frappe pour lui faire la causette avec les poings lorsque Tamara lui tapait sur le système et cela arrivait assez souvent ces derniers temps. Il lui fallait donc redoubler de patience, mais rien n'est facile avec Tamara Lond et ça, le demi-dieu l'avait appris à ses dépens. Au sac de frappe, s'ajoutait la Cuisine, le nouveau territoire de l'Irlandais. Un rien suffisait pour le calmer. Ainsi casser des œufs, faire une pommade avec du beurre, se livrer à un marathon de pâtisserie, tout ça se subtilisait peu à peu aux coups-de-poing contre le sac de frappe, à tel point qu'à présent, seule Tamara semblait lui faire la causette.

Ce matin-là, après avoir essuyé une nouvelle tempête, la veille, les deux tourtereaux se quittèrent bien tôt. Tam fut la première à déserter le lit pour vaquer à ses occupations. Quelques minutes, plus tard, se fut au tour d'Haytham de se défaire de l'étreinte de Morphée. La froideur de la place à ses côtés, le délesta un peu plus vite de ses derniers relents de sommeil. Après s'être étiré, le demi-dieu se prêta au jeu de la décence et enfila un bas de pyjama et l'une de ses chemises à carreaux qui trônait sur la chaise d'en face. La serviette de sport avait disparu, ce qui ne laissait rien présagé de bon pour le punching-ball. Mais une bonne chose pour Hay, qui de ce fait, ne subirait pas la mauvaise humeur de sa compagne. Sans attendre davantage, il quitta la chambre pour rejoindre la cuisine et ainsi préparer le petit-déjeuner profitant du fait que Madame Lignac ne soit pas là aujourd'hui. Victoria déjà sur le pont s'empressa d'aller saluer le petit ami de sa fille.

« -Tu vas nous préparer un super petit-déjeuner ?! »

« -J'ai le droit à un joker pour cette question ? »

« -Probablement pas ! »

« -Je m'y attèle alors ! » Et avant que la matriarche des lieux ne quitte la pièce, conscient du malaise engendré la veille par la « petite » dispute avec Tamara, Hay arrêta Victoria et lui présenta ainsi ses plus plates excuses, espérant que l'accalmie perdure aujourd'hui.« -Ça ira, ne t'en fais pas. Je vais commencer à préparer du café puisqu'elle semble à nouveau tolérée l'odeur. »

« -Non Hay, pas de café. »

« -Ca ne va pas la tuer »

« -Non certes, mais ça n'est pas bon pour le bébé »

Cette fois Haytham devait s'incliner, la sécurité du bébé prédominait sur le reste. Victoria posa une main sur l'épaule du jeune homme et le laissa méditer dans la cuisine. Quelques minutes plus tard, après avoir sorti la carafe en verre de la cafetière, Hay surprit une conversation entre Tam et sa mère. Cette dernière désapprouvait encore une fois les envies de sport de sa fille qui elle ne ménageait plus ses efforts pour cacher son exaspération et le monologue qu'elle assena à sa mère ne laissait plus de doute, elle ne voulait plus être infantilisée. Hay souffla une fois encore, se sachant visé bien malgré lui. Il entreprit ensuite de quitter la cuisine pour rejoindre l'extérieur et alla récupérer le courrier. Il lui fallait pour se faire marcher sur plus de deux cent mètres, la boîte se trouvant au bout du chemin menant à la demeure. Cela laissa le temps à Tam de prendre une douche et de redescendre pour rejoindre à son tour la cuisine. Après avoir déposé le courrier sur le meuble à l'entrée, le fils de Mars refit son apparition et se dirigea vers le four pour l'allumer. Tam assise, buvait tranquillement son café, dans l'attente d'un quelque chose que seul le demi-dieu était en mesure de préparer. « -Tiens la guerre froide est terminée entre nous ?! » lança-t-il non sans ironie. Toutefois, il s'approcha de la demoiselle et déposa un léger baiser sur la commissure de ses lèvres. La demoiselle arborait le sourire angélique de celle qui obtient ce qu'elle veut en agissant de la sorte.

Avant que le demi-dieu ne donne sa réponse, sa chérie, de bonne humeur, renchérit. « - Hum hum... Cookies chocolat noir et noix de macadamia + pique-nique à la cabane imaginaire ? C'est moi où là, tu cherches une excuse pour mettre les voiles ? » La surenchère continua jusqu'aux frontières. « -Le Mexique ? Tu es sérieuse ? » L'air dubitatif d'Haytham en disait long sur son état d'esprit, puis il remarqua la tasse de café et les gorgées répétées « Guimauve, tu devrais y aller mollo avec la caféine non ? » La demoiselle se tue pour réfléchir, de toute évidence son cerveau fourmillait d'idées ce matin, des idées qui ne trouvaient jusqu'alors aucun écho aux oreilles du fils de Mars. Mais c'était sans compter sur les hormones de Tamara. « -Un exemplaire du Kama Sutra pour essayer toutes les positions ? Tu sais qu'il y en a plus de soixante ? Dis, c'est tes hormones qui parlent là ? Après moi perso, je ne suis pas contre hein ! Tu sais que niveau sport de chambre, je suis toujours prêt » Ah ça oui, il l'était, Tam encore plus. Preuve que la libido excessive des femmes enceintes n'est pas une légende, les hormones capricieuses non plus. « - Bon écoute, pour le Mexique et le tour du monde je te propose de remettre ça à plus tard. En revanche, je peux me résoudre à te faire des cookies si tu veux, mais pas dans l'excès comme l'autre fois hein? »

Tam posa aussitôt sa tasse et se colla au dos de son chéri pour ensuite passer ses bras autour de lui. Ce dernier ouvrit les tiroirs dans lesquels se trouvait les ustensiles, paré pour une nouvelle aventure culinaire saupoudrée par quelques mots doux d'une Tamara encline aux gamineries aujourd'hui. « -Je remarque que tu m'aimes encore plus lorsque je te prépare un petit quelque chose ! » Elle déposa un léger baiser sur la nuque du demi-dieu qui frissonna tant il aimait ce genre de contact. « -Tu veux me servir de commis ? ! Ok mais tu ne t'enfiles pas toutes les pépites de chocolat alors ! » Elle eut à peine le temps de soupirer qu'il reprit la parole. « - Tam, ne recommence pas. Tu sais que c'est pour ton bien que je dis ça. Bien sûr, je ne vais pas t'imposer des légumes verts au petit-déj, mais évite quand même d'absorber trop de sucre voir de la caféine. Tu sais, j'ai lu quelques magazines et... » Voyant qu'elle décrochait, il se tue aussitôt. « -Ok, je vais te préparer de bons cookies, comme tu les aimes. Pour la tarte tatin, on pourrait retenter l'expérience cet après-midi non ? » Il en profita pour récupérer le paquet de pépites de chocolat déjà bien entamé, qu'elle venait de lui tendre en arborant toujours ce même air angélique. « -AH non un paquet ça suffit, ça risque d'être trop écoeurant si on en mets trop. » Il s'approcha à nouveau, referma le tiroir qu'elle avait entre les jambes, déposa les ustensiles qu'elle tenait et passa ses mains sur sa taille, puis sur son ventre arrondi. « -Là ce qu'il me faudrait pour le moment c'est un peu d'encouragement et la promesse que tu feras un effort avec ta mère aujourd'hui, parce que j'ai la flemme de mettre les voiles ! »
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Tamara Lond
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Something has changed





15/11/16

La soirée de la veille s’était soldée, comme de plus en plus fréquemment, par une engueulade. Il fallait dire que depuis qu’ils avaient appris la grossesse de Tamara, les habitants de la demeure coloniale des Lond étaient tous très attentifs à ce que la jolie brune faisait ou mangeait. Et maintenant que le fils de Mars s’était trouvé une passion pour la cuisine, il se faisait un malin plaisir à lui servir, avec la complicité de Mme Lignac, des légumes à toutes les sauces (sans jeu de mots). La veille encore, elle avait eu le droit à une réflexion parce qu’elle n’avait pas mangé toutes ses courgettes. Pourtant, ce n’était un secret pour personne que Tamara avait horreur de ça. Elle avait fait l’effort d’y gouter parce que c’était Haytham qui les avait préparées, mais après elle s’était rapidement reportée sur le reste du contenu de l’assiette. La dispute avait donc commencé avec une remarque dans ce sens, évidemment Victoria n’avait pas pu s’empêcher d’y mettre son grain de sel, sans méchanceté certes, mais suffisamment pour que sa fille disjoncte. Elle était sortie de table comme une furie, suivie de près par Hay qui n’était visiblement pas près de laisser passer ce comportement. Tam était trop fatiguée pour aller faire un tour, et bien sûr la nuit était tombée depuis un bon moment, du coup elle s’était vengée sur le paquet d’Oréos du marsien pendant qu’ils s’envoyaient des mots à la figure. Même pendant qu’elle se brossait les dents, elle continuait à lui rappeler qu’elle ferait de toute façon ce qu’elle voulait et que personne n’avait d’ordre à lui donner… ce qui eut pour résultat un magnifique feu d’artifice de dentifrice sur le miroir de la salle de bain. La tornade brune bouda ensuite pour le reste de la soirée et de la nuit, n’accordant plus un mot au demi-dieu.

Le lendemain matin, comme souvent, tout était oublié. Heureusement d’ailleurs. A chaque lever de soleil qui marquait le départ d’une nouvelle journée, Tamara se disait qu’elle ferait un effort, qu’elle ne passerait pas ses nerfs sur qui que ce soit, qu’elle tâcherait de feindre la bonne humeur tout le jour durant. Mais il était vrai que parfois, ses résolutions avaient du mal à être tenues tant la situation lui échappait. Elle avait donc été se défouler sur le sac de frappe, histoire de bien démarrer la journée. Alors qu’elle pensait que toutes les tensions s’envoleraient ainsi pour les douze prochaines heures, sa chère maman ne se priva pas pour en remettre une couche.

De bon matin, à jeun ! Faut pas pousser ! avait-elle pensé.

Après la petite altercation et une bonne douche, l’ex agent de terrain s’était rendue dans la cuisine dans le but de boire un bon café salvateur. L’arrivée de l’homme de sa vie fit sourire Tam qui en avait presque oublié la dispute de la veille. C’était sans compter sur Hay qui ne se priva pas de la lui rappeler.

-Oh ma Guimauve… pardon pour la guerre froide. Sans rancune ?

Un petit sourire irrésistible et le tour serait joué, du moins elle l’espérait. Elle le laissa déposer un baiser sur le coin de ses lèvres, ravie de voir qu’il était enclin à faire la paix. Elle s’empressa alors de proposer un petit programme bien sympathique, du moins selon elle, mais l’air dubitatif qu’afficha l’Irlandais ne présageait pas une validation des idées. Tam afficha une petite moue.

-OK, peut-être pas le Mexique, quoi que du guacamole et des tortillas, ça m’inspire bien, pas toi ?

Alors qu’elle buvait une énième gorgée de café, son mug se délestant peu à peu de son contenu, lorsque le fils du dieu de la guerre lui fit remarquer qu’elle devrait peut-être y aller mollo sur la caféine. La tasse lui camouflant la moitié du visage, elle planta son regard dans celui de son homme avant de laisser paraitre une nouvelle petite moue.

-Tu ne vas pas commencer, j’ai droit à une tasse alors laisse-moi la savourer, OK ? J’en n’ai pas bu pendant tout un mois, je peux bien me rattraper un peu. Et puis t’as qu’à faire du déca si tu flippes tellement.

Elle termina cul sec sa dernière gorgée de café, non sans un regard légèrement provocateur à l’encontre du demi-dieu, avant de lui proposer l’idée du Kâma Sûtra. Ca au moins, il ne dirait pas non. Tam eut un petit sourire espiègle.

-Ne mets pas tout sur compte des hormones, c’est déjà mon excuse quand vous me saoulez tous avec vos légumes verts dégueu. Au passage, c’est vraiment pas sexy les courgettes. Non, c’est juste qu’on a déjà une certaine liste à compléter, et puis j’ai jamais dit qu’on devrait tout faire en une journée. Plus de soixante, OK, mais au moins on aura le choix.

Après être venue lui faire un petit câlin, elle se réinstalla sur le plan de travail avant de réagir à sa petite pique.

-C’est pas que je t’aime encore plus, c’est que j’admire ton talent nouvellement acquis, et je ne voudrais surtout pas qu’il s’épuise, alors je te donne du boulot. Tu vois comme une suis prévenante comme petite amie ?

Un nouveau sourire angélique sur ses lèvres, puis elle sortit les fameuses pépites de chocolat, n’hésitant pas au passage à se servir dedans, ce qui lui valut une nouvelle remarque. Elle leva les yeux au ciel en lui tendant le premier sachet de pépites, soupirant en l’entendant avancer des arguments du genre « j’ai lu ça dans un magazine ». Pfff, des mecs qui lisaient des magazines, on aurait tout vu !

-Pitié ! Y a quasiment pas de sucre dans le chocolat noir, et c’est plein de magnésium. C’est bon pour la santé le magnésium, c’est pas écrit, ça, dans ton magazine de filles que t'as surement piqué à Abby ?

Voyant qu’il s’était décidé à ne pas insister, elle se calma aussitôt.

-Du coup, si un paquet suffit, j’ai le droit de taper dans le deuxième ? Et pour la tarte Tatin, cet après-midi, ou demain.

Tam regarda en souriant son bel Irlandais se rapprocher, reposant les ustensiles inutiles qu’elle venait de sortir avant de poser ses mains sur elle. Elle pencha la tête sur le côté, le regardant avec amour.

-Je t’encourage de tout mon cœur, ma Guimauve… Quant à la promesse… je crois que personne ici ne se rend compte à quel point je fais des efforts. Tu sais que si ça ne tenait qu’à moi, cette maison serait déjà à feux et à sang. Je fais un effort considérable pour rester la plus gentille possible avec maman, parce que je sais que ça fait beaucoup d’un coup pour elle aussi de nous retrouver avec presque trente ans de plus. Elle croit que je suis toujours sa petite fille de douze ans, et c’est hyper dur à vivre pour moi qui me suis démerdée toute seule depuis cet âge. Elle n’y peut rien, je le sais, et c’est pour ça que je tâche de rester calme, mais crois-moi, je vis un véritable Enfer. Je sais aussi que tu n’aimes pas que je dise ça, mais je préfère te dire ce que je pense. J’essaie vraiment de me faire à l’idée de ce… truc
–elle posa sa main sur celle d’Haytham qui était posée sur son petit ventre arrondi-, mais toujours est-il que malgré tout ce que vous pouvez dire ou penser, eh ben ce truc il est hostile envers moi ! Je passe mon temps à gerber, j’ai pas pu boire de café pendant presque un mois entier, je sais pas si tu imagines ce que c’est pour moi. Quand on s’est retrouvé, mon sang était composé à 80% de café, c’est sûr ! Alors rends-toi compte. Ensuite, je suis tout le temps crevée. J’ai jamais autant dormi de ma vie, et tu sais combien je déteste dormir, j’ai ces saloperies de cauchemars qui reviennent. Ok, c’est moins souvent depuis que tu es là, mais ils existent quand même. Et puis des fois je pête un câble un peu trop vite, c’est vrai, mais j’ai vachement de mal à me contrôler. Tu peux me croire, ça ne m’amuse pas d’être un foutu volcan en éruption. J’aime pas être odieuse.

Elle soupira après ce monologue, se taisant quelques secondes.

-Je me rends même plus compte quand je suis blessante ou non. J’ai été blessante là ? Ma Guimauve, je ne veux pas te faire de peine. Tu le sais, je t’aime plus que tout.


Elle posa ses deux mains sur les joues du demi-dieu, le regardant droit dans les yeux.

-Si ce qu’il te faut, c’est la promesse que je ferai encore un effort, je veux bien te le promettre, mais ce qui m’aiderait, ce serait qu’on sorte de la maison. Juste tous les deux. Je sais que tu as la flemme. Je pourrai peut-être te motiver un peu. Qu’est-ce qui te motiverait ? Demande-moi ce que tu veux. N’importe quoi, tant qu’on s’éloigne un peu. Pitié, sois motivé.

Le regard de Tam se fit implorant. Elle n’avait pas l’habitude de quémander ou supplier pour quoi que ce soit, mais là, tout ce dont elle avait besoin, c’était de passer un bon moment, un moment où personne ne lui prendrait la tête avec cette foutue grossesse. Un moment dans les bras de celui qu’elle aimait. Et manger des cookies pleins de chocolat. Ça se semblait pas si difficile, ce n’était pas trop demander, si ? Elle déposa un doux baiser sur ses lèvres avant de lui rendre son visage, ôtant ses mains.

-Voilà ce qu’on va faire, on prépare les cookies, on prend un bon petit déj’, et après on voit si j’arrive à te motiver pour bouger tes fesses hors d’ici. Est-ce que ça te va comme plan d’action Captain Beau Gosse ?


Elle ponctua sa question avec son fameux sourire qui lui faisait quasiment tout obtenir. Et puis ce n’était pas une demande insurmontable après tout. La jolie brune prit un petit élan pour descendre de son perchoir.

-Allez, on s’y met ma Guimauve. Alors, il faut commencer par quoi ? Non ne me dis pas… Humm… prendre un saladier pour tout mettre dedans.


En disant ceci, elle en attrapa un qu’il avait déjà au préalable sorti.

-Et ce machin aussi. Ça s’appelle bien un fouet ? Perso, je trouve pas que ça ressemble des masses au fouet d’Indiana Jones. Pourquoi ça s’appelle un fouet ?

Elle lui mit une petite claque sur la fesse avec, un sourire amusé.

-Je suis sure que ça fait pas le même effet. Bon ensuite. A part du chocolat et des noix, il faut quoi ? De la farine…

Elle se mit à contempler les placards, un sérieux air de réflexion sur le visage. Puis, elle se souvint de celui dans lequel elle avait pris le paquet de farine lorsqu’elle avait voulu faire la surprise des pancakes à Hay. Le paquet sorti, elle le posa sur le plan de travail avant d’ouvrir le frigo.

-Combien d’œufs tu m’as dit ?

Elle se tourna vers lui, avec un œuf dans chaque main.

- Oh, pendant que les cookies cuisent, tu ne voudrais pas me faire une omelette ? Avec des champignons. Les champignons, on peut considérer ça comme des légumes, pas vrai ?

Un petit battement de cils, histoire d’appuyer cet argument hautement convainquant, Tam espérait qu’il ne rechignerait pas à accéder à sa requête. La Nouvelle-Orléans, surtout dans le coin retiré où ils étaient, ce n’était pas comme New York où l’on pouvait avoir accès à ce qu’on voulait en moins de cinq minutes juste en mettant le nez dehors. Non, ici, il fallait prendre sa voiture, ou le bus, pour se rendre au centre-ville, et encore, tout n’était pas ouvert à n’importe quelle heure. Alors avoir Hay sous la main, qui désormais commençait à être un redoutable prétendant au titre de Cordon bleu que détenait Mme Lignac, c’était bien pratique lorsqu’il prenait à Tamara une envie particulière de nourriture, surtout si c’était quelque chose à cuisiner ou préparer. S’il lui venait l’idée d’essayer toute seule, comme ce fut le cas une dizaine de jours auparavant alors qu’Hay avait décrété que ce n’était pas bon pour elle, la cuisine ressemblait à un véritable chantier et en plus, la demoiselle n’avait pas réussi à faire ce qu’elle voulait, ce qui lui avait valu de bouder, accusant le fils de Mars pour son epic fail en matière de fraises enrobées de chocolat. Apparemment, faire fondre du chocolat, y tremper des fraises et attendre que le chocolat durcisse relevait du défi insurmontable pour mademoiselle Lond. Fort heureusement pour elle, Mme Lignac n’avait pas vu sa cuisine dans l’état dans lequel Haytham l’avait vu lorsqu’il était descendu voir ce qui se passait, entendant probablement pester et jurer son Américaine. Du chocolat fondu partout, même sur les placards, des fraises enrobées de chocolat pas assez fondu… Un vrai désastre, mais Tam ne s’était pas laissée démonter et avait quand même mangé sa « création », même si elle n’avait pas le rendu escompté. Après tout, elle avait sa fierté, et tout était bon pour ne pas s’entendre dire un « je te l’avais bien dit » fort désagréable, surtout à une heure aussi avancée dans la nuit…



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Haytham Cassidy
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CAPITAINE BEAU GOSSE
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CAPITAINE BEAU GOSSE

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Something has changed
La Nouvelle-Orléans
Hay ✧ Tam


La cuisine, lieu de toutes les passions. Tantôt jaillissante lorsqu'un exploit culinaire est en passe de prendre vie dans les fourneaux. Tantôt teintée de délivrance quand Haytham s'y enferme pour seconder Madame Lignac et fuir de la sorte, une Tamara chavirée par ses hormones. Mais aussi un lien de tension, de querelle, grande ou petite, elles ont tout le même dénominateur, la grossesse de Tamara. Plus rien n'était simple depuis la journée où la révélation avait ébranlé leur vie, et ce, malgré les efforts de tous. Chacun pouvait se targuer d'y mettre du sien, chacun tentait de ce fait de se voiler la face en vain, car quoiqu'il arrive, les tensions revenaient comme le naturel qui revient en galopant après avoir été chassé. Victoria, n'avait point tenu son engagement et n'avait de cesse d'évoquer la grossesse de sa fille par le biais de mille et une recommandations qui sonnaient plus comme des impératifs auxquels il ne fallait pas se soustraire. Bien sûr, Haytham ne pouvait se résoudre à lui en tenir rigueur et si au début, il prenait sur lui pour jouer les arbitres, à présent, il prenait plus facilement parti pour la matriarche des lieux qui pouvait se targuer par son expérience, d'être la voix de la sagesse au grand dam de sa fille qui peinait à prendre des pincettes lorsqu'elle se sentait offusquée. Dès lors, elle devenait aussi menaçante qu'un volcan sortant de sa léthargie. Haytham quant à lui, jouait les équilibristes sur son fil, mais peinait à avancer en toute quiétude. Le punching-ball fut la première alternative, mais étant lui-même soumis aux éruptions hormonales de Tamara, le demi-dieu dû se trouver autre chose. Lieu de retraite ? Exil en pleine tempête ? La cuisine revêtait bien des fonctions depuis plus de deux mois, exultant les passions positives et négatives, mais quoiqu'il arrive à la fin, c'est toujours ici, autour d'un bon plat que l'armistice est signée...

Malgré la crise récente, Haytham ne put se résoudre à lui en vouloir bien longtemps, d'ailleurs un sourire avait suffi à balayer les derniers restes d'animosité. De toute évidence, la guerre des légumes, génératrice de conflit, n'était pas venue à bout des deux tourtereaux qui se retrouvaient comme s'ils n'avaient pas été ébranlés par une crise la veille. « Ce n'est que partie remise » se disait-il intérieurement en repensant aux brocolis si injustement malmenés. Après un baiser de rigueur en période de paix, le demi-dieu se laissa convaincre et consentit à préparer des cookies, les préférés de sa belle qui profita de la bonne humeur retrouvée de son homme pour lui proposer en plus des cookies, d'autres activités. qu'il aurait presque fallu lister tant il y avait de propositions. Les yeux brillants, la fière amazone redevint l'espace d'un court instant, la petite princesse avide d'aventures et de grands voyages. « -Chérie, on n'ira pas au Mexique même pour du guacamole et des tortillas. Il y en a à l'épicerie en centre-ville, et même au Centre commercial. Si tu en veux, mets-le sur la liste de courses. Ou au pire du pire, je peux tenter de faire du guacamole si ça te fait tant saliver. Tiens peut-être même que l'on pourrait tenter une nouvelle recette. Le guacamole brocolis. Non attends, j'ai mieux, le brocomole ! » Il se tue un instant prenant connaissance de la bêtise qu'il venait de sortir puis il reporta son attention sur sa compagne qui continuait à siroter son café avec délectation. Ayant en tête la précédente conversation avec Victoria, le fils de Mars ne put s'empêcher, à son tour, de jouer les moralisateurs laissant paraître une moue désapprobatrice sur le visage de la future « maman »

« -Tam, ne le prends pas comme ça et... Attends, ouais, c'est une bonne alternative le déca ! » Pas sûr que Madame Lond accepte ce qui semblait pourtant être un bon compromis. Par chance, après avoir laissé à Tam, la possibilité de finir cette tasse tant espérée Hay se laissa tenter par une proposition pour le moins alléchante pour l'amateur de sport (de chambre) qu'il était et qu'il demeurait encore. Cependant, si l'envie d'explorer de nouvelles positions en se servant du livre de référence, l'idée que les hormones de Tamara soient à la manœuvre, remit en doute la spontanéité de la chose. « -Non je ne mets pas tout sur le coup des hormones, mais avoue qu'elles y sont pour beaucoup. Et je n'ai jamais dit qu'une courgette était sexy, sauf pour ceux et celles qui ont l'esprit légèrement tordu. Quant au reste... hum c'est plus que tentent. » Et pour cause, si les hormones « dragoniser » Tam de temps à autre, pour ce qui est du domaine sexuel le dragon revêtait des couleurs un peu moins hostiles, sans pour autant se défaire de la passion et d'une gourmandise d'une toute autre nature.

Mais enclin à la sagesse (ou juste un peu flemmard) le cuisiner en herbe fit émigrer le sujet vers un nouvel horizon. Et voilà que maintenant, il reprenait les rennes et enfila non sans impatience son tablier. « -Tu sais, je pense que tu devrais aussi faire une liste de tes envies... culinaires. » Avant qu'elle ne se laisse exalter par son excessive gourmandise, Hay prit les devants « -Mais attention, on obtient rien sans rien. Je veux bien cuisiner pour toi, mais en échange, tu dois faire des efforts et cesser de faire preuve d'hostilité à l'encontre de ces pauvres légumes. Tu vois, moi aussi, je suis prévenant, mais à ma façon. » Consentirait-elle à accepter ? Rien n'est moins sûre, Tamara avec ou sans hormones était plutôt dure en affaire, une « qualité » qu'elle tenait surement de son père. Le Marsien n'était pas naïf, il savait qu'il devrait redoubler d'efforts pour que sa petite tête de mule cesse ses caprices de petite fille, mais il était prêt à tenir le pari au prix de quelques tensions. Pour l'heure, la demoiselle semblait joueuse et bien décidée à avoir ses cookies alourdis par quelques pépites de chocolat noir qu'elle commençait déjà à dévorer. « -Alors d'un ce ne sont pas des magazines de filles. Et ce n'est pas Abby qui me les a confiés, mais ta mère. Et franchement, tu apprends plein de trucs dans ce genre de mag, c'est vachement intéressant. Tiens, tu savais que tous les mammifères font du sommeil lent et du sommeil paradoxal. Mais la façon dont ils dorment diffère en fonction des espèces. Certains animaux ne sont pas immobiles pendant qu'ils dorment, par exemple le dauphin nage pendant son sommeil, D'autres comme le cheval et l'éléphant peuvent dormir debout et la vache peut-elle dormir les yeux ouverts. La durée du sommeil est également très variable. Si la chauve-souris dort 19 heures par jour, le cheval ne consacre que 3 heures au sommeil. Les animaux longs dormeurs sont, contrairement à ce que l'on pourrait penser, de petits animaux avec une espérance de vie courte, peut-être parce que leurs réserves d'énergie, notamment de graisses, sont faibles, le sommeil leur permettant alors de ne pas dépenser trop d'énergie. On apprend plein de trucs là-dedans, je t'assure ! Je parle trop hein ? Ton silence est éloquent ma guimauve. Bon aller, on va cuisiner. »

Mais avant de livrer bataille avec les fourneaux, une accalmie était de mise. Tam en profita d'ailleurs pour se lancer dans un long monologue que son demi-dieu de petit ami, écouta avec la plus grande des attentions. « -Ah bébé...Je sais que ça n'est pas facile et j'ai conscience que comme ta mère, comme moi, tu fais des efforts, mais comprends que parfois ça n'est pas facile pour nous également. Tu devrais parler à cœur ouvert avec Victoria, lui dire ce que tu me dis là » Puis il se tue pour qu'elle puisse continuer à se livrer, car de toute évidence, elle en avait besoin tandis que la main du demi-dieu, continuait à caresser son ventre arrondi, un geste qui l'apaisait. Tam continua à s'exprimer avec sincérité, une sincérité qui cette fois fit grincer les dents du fils de Mars. « -Tam s'il te plaît arrête de parler du bébé comme ça. Ce n'est pas un truc, c'est un être humain. Et non arrête de dire n'importe quoi, c'est toi qui est hostile au bébé, pas l'inverse. » Le demi-dieu retira aussitôt sa main et baissa la tête « -Pardon...je n'aurai pas dû dire ça. Ça n'est pas facile pour toi, ça l'est encore moins pour moi, tu sais. Mon amour, s'il te plaît, on ne va pas encore se prendre la tête pour rien ?! Je vais te préparer tes cookies ok ? » La demoiselle encline au pardon, posa ses deux mains chaudes sur les joues de son demi-dieu lui priant de la regarder droit dans les yeux une fois encore. « - Non tu n'as pas été blessante mon amour, c'est de la maladresse je suppose. Je ne peux pas t'en vouloir de ce fait. C'est juste pas évident de t'entendre dire « ce truc » alors qu'il est question d'un être vivant. J'ai beau t'aimer moi aussi plus que tout, ça n'est pas facile à entendre. »

Avide une fois encore de pardon, parce qu'elle savait qu'elle était en tort d'une certaine façon, Tamara promit à son compagnon de faire un effort, tout en le suppliant de répondre par l'affirmative à sa demande de sortie. Une façon de faire qui ne ressemblait pas à Miss Lond, qui n'avait pas pour habitude de quémander. Hay comprit alors qu'il n'était pas juste question d'une lubie, mais d'un réel besoin. Voyant qu'elle parvenait à lui faire revoir ses priorités, Tam se permit de proposer un programme auquel Hay ne pouvait que souscrire. « -Hum Captain Beau Gosse est donc de la partie ? » Elle lui sourit, mais pas le petit sourire à peine enjôleur, non, elle venait de sortir la grosse artillerie. « -C'est impossible de lutter contre ce sourire ! » Il acquiesça donc et mit un terme à la charmante et enivrante promiscuité qui le liait à Tam. Il tira ensuite sur les cordons de son tablier pour mieux l'attacher. « -Ok, je vais préparer des cookies, ensuite je consentirais à bouger mes fesses pour qu'on sorte rien que tout les deux. » C'est donc une Tamara victorieuse qui descendit de son perchoir pour venir prêter main forte à son chef.

« - Avec toi à mes côtés, dans la cuisine, tout peut arriver surtout le pire ! » lança-t-il légèrement moqueur tout en lui offrant un clin d'œil complice. « -Donc oui on commence par prendre un saladier dans lequel l'on y incorpore la préparation. » En parfait commis, elle lui tendit un saladier qui avait servi la veuille tout en s'emparant du fouet qui se trouvait à l'intérieur « -Bien mademoiselle Lond ! » Elle ne put s'empêcher de faire « claquer » le fouet contre l'une des fesses de son homme. « - Non effectivement ce n'est pas le fouet d'Indiana Jones, il n'en demeure pas moins tout aussi efficace. Au 19e siècle, le fouet métallique n'existait pas, alors on prenait des brindilles de pommier ou de pêcher pour fabriquer un instrument semblable au fouet, mais qui ne servait pas forcément à mélanger les ingrédients. En effet à l'époque, l'on aimait donner un parfum de bois aux mélanges. On utilisait aussi les mains. Ce n'est qu'au milieu du 19e, que le fouet métallique a été inventé et c'est en France que tout a commencé. » Passé la petite explication de Mr Le Penseur-professeur, ce dernier se saisit sans ménagement du fameux fouet qu'il fit claquer doucement contre la fesse de Tamara en guise de petite revanche. « - Alors question effet on est loin du claquement du fouet d'Indiana ? Qu'on soit clair mon cœur, je ne suis pas pour ce genre de pratique hein. Le style, 50 nuances de Grey ça n'est pas mon délire. Bon revenons à nos moutons cher commis. Effectivement, il me faut tout ce que tu as énoncé. Je te laisse trouver. » Bras croisés, il l'observa se lancer en quête des ingrédients. Une fois paré, de tête, il se remémora la recette.

« -Il nous faut deux oeufs ! » Tamara sortit la boîte du frigo et la délesta de deux œufs qu'Hay prit soin de récupérer aussitôt « -On va éviter le drame comme ça ! » lança-t-il encore avide de moqueries. Et alors qu'il cassait les deux œufs dans le saladier, la princesse Tamara se laissa aller à un autre caprice gustatif. « -Tu veux une omelette ? Avec des champignons ?! » répéta-il pour être sûr d'avoir bien entendu. Tamara joua à nouveau de ses charmes pour enjôler son chéri et obtenir de lui une omelette avec des champignons. « -Oui les champignons sont des légumes c'est un fait, mais tu n'essaierais pas de m'entourlouper avec cet argument ?! » Elle battait des sourcils et arborait son sourire le plus angélique. C'est ainsi qu'elle procédait pour avoir tout ce qu'elle voulait et il faut dire que la méthode, bien rôdé, était imparable. Et puis s'il pouvait éviter une prise de tête inutile, why not ? Bien qu'en fond de lui, il n'apprécie que très moyennement cette méthode et le fait d'avoir offert un rôle aussi salutaire à la nourriture.
© Starseed
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