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S. Bae Baelish
S. Bae Baelish
SANG-MÊLÉ GREC.
localisation : Colonie des sang-mêlés.
messages : 26
parmi nous depuis le : 25/04/2017

SANG-MÊLÉ GREC.

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MessageSujet: i am what i am, i am my own special creation (bb)   i am what i am, i am my own special creation (bb) EmptyMar 25 Avr - 21:04

- S. Bae Baelish -
dossier n°1018-24 ; informations générales.
NOM •• Baelish PRÉNOMS •• S. Ne cherchez pas, son prénom restera pour vous un mystère, les seuls à avoir eu l'honneur de le voir un jour écris quelque part sont ses professeurs qui ne l'ont de toute façon jamais appelé comme ça ou ses parents. SURNOMS •• Bae, certains pensent que c'est le diminutif de son nom mais en réalité c'est plus celui de Babe/Baby, sa mère ne l’appelant que comme ça quand il était enfant. ÂGE •• 22 ans. Et on le lui donne facilement, voir moins. DATE ET LIEU DE NAISSANCE •• 25/04/1994 à Bridgeport, Connecticut. NATIONALITÉ •• Américaine. ORIGINES •• Divine ? Non, plus sérieusement il n'en sait rien. Ces parents doivent savoir eux, ça doit être écris sur les papier de l'adoption. OCCUPATION •• Il est à la colonie, s'il ne râle pas dans son coin vous le trouverez en train de repeindre des trucs. Ça le calme. ORIENTATION SEXUELLE •• Homosexuel, les filles ne l'ont jamais attiré. STATUT CIVIL •• Célibataire, et il a bien du mal à tourner la page. PARENT DIVIN •• Hébé, la Jeunesse, la Vitalité et la Vigueur des jeunes. POUVOIR •• Outre le fait de pouvoir passer au cinéma en moins de seize ans s'il fait vraiment de gros effort et d'avoir un air assez enfantin, sa mère ne lui a légué qu'un seul don. Bae peut donner vie durant un court instant à des animaux ou personne mortes. Il leur redonne durant quelques minutes leur vitalité d’antan et les contrôle (ou presque). Cela lui demande énormément d’énergie, une grande concentration et il n'a pour le moment testé son don que sur un seul être humain, se limitant aux bestioles avant ça.  ARME FÉTICHE •• il se bat un peu avec tout, il n'a pas d'arme fétiche. DÉFAUT FATAL •• sa vue qui est très mauvaise, mais il porte des lunettes la plus part du temps, alors ça va, non ? Plus sérieusement, le gros défaut de Bae est qu'il a tendance à voir le mal partout depuis qu'il a mis les pieds à la colonie. À LA COLONIE DEPUIS •• Trois mois.
CARACTÈRE.
Bipolaire + Grande gueule + Artiste dans l'âme + Volontaire + Loyal + Perfectionniste + Protecteur + Râleur + Passionné + Timide + Ouvert + Secret + Rêveur.

QUELQUES ANECDOTES.
01. Il n'aime pas la colonie. Parce qu'on l'a un peu forcé à s'y rendre, qu'il n'a pas encore réussis à trouver ça place et parce que l'endroit craint franchement. D'ailleurs hors de question pour lui de porter cet ignoble tee shirt orange ou de faire les activités kayak. 02. Il aime beaucoup se rendre dans les bois de la colonie, ça l'apaise. Et puis il peut discuter pendant des heures avec les nymphes et les dryades, les seuls ici qui sont ouvertes à tous les sujets de discussions. 03. Il est myope comme une taupe. Sachez le, sans ses lunettes il ne distingue pas grand chose le pauvre. S'il les porte assez souvent, il les casse aussi encore plus souvent, très embêtant tout ça. 04. Ses cheveux sont du genre tenaces, et pourtant il sont régulièrement décolorés en blond platine depuis ses seize ans. La seule explication qu'il ai trouvé est que tout cela soit dans ces gènes de demi-dieu. 05. Il a la phobie des aiguilles, d'insecte ou médicale. Ça pique, c'est vicieux, loin de lui cette infamie ! 06. Il prend très soin de lui, il ne supporte pas être habillé comme un sac, mal coiffé ou avoir l'air fatigué. La mode c'est important, être présentable aussi même s'il doit être le seul dans ce cas. 07. Il a été revendiqué très rapidement après son arrivée à la colonie et n'a pas eut le temps de séjourner dans le bungalow Hermès. Et tant mieux, trop de monde tue le monde. 08. Il a peur des pégases... En fait c'est surtout parce qu'il les trouve vicieux. Et parce que la première fois qu'il est allé voir ceux de la colonie, l'un d'entre eux lui a écrasé le pied et que depuis il a très mal. 09. Quand le satyre qui l' amené à la colonie est décédé, il s'est réincarné en muguet. Un seul brin, avec des fleurs blanches comme les neiges que Bae a sur sa table de chevet. Et étrangement, la fleur ne fane ni ne vieillis jamais en sa présence. 10. il adore la musique classique, ne supporte pas le reggae (qui d'ailleurs ne le détends pas mais le rend encore plus inssuportable)
interview de s. bae baelish, colonie des sangs-mêlés.
01. •• QUE PENSEZ-VOUS DES DIEUX ? ET DES ROMAINS ? Les romains il n'en a encore jamais croisé, alors il n'a pas franchement d'avis sur la question. En revanche les dieux c'est une toute autre histoire et eux, il ne peut pas les voir. A commencer par sa mère qui, même si elle ne souhaite que bien de son fils, lui sort par les yeux. Hébé, le belle et jeune Hébé qui pense offrir une magique à son fils. Hé bien il ne la remercie pas, pour lui les dieux sont tous des cons. Et jusqu'à que l'un d'entre eux le fasse changer d'avis, il continuera de le penser. D'ailleurs, après s'être renseigné sur l'histoire de la colonie, il comprend mieux les motifs qu'avaient les partisans de Cronos. Il ne se le cache pas, s'il avait été là à cette époque, il aurait probablement rejoint leur camp.

02. •• QUE FAISIEZ-VOUS ET OÙ ÉTIEZ-VOUS LA NUIT DE L'INTRUSION (FÉVRIER 2015) DE LA BANDE ARMÉE DE MORTELS AU SEIN DE LA COLONIE ? ET LORS DE L'ATTAQUE A LA FÊTE DE MONSIEUR D ? (SEPTEMBRE 2015) Il n'était pas encore arrivé à la Colonie à cette époque. Et grand bien lui fasse, lui vivait sa vie à des milliers de kilomètres il n'a pas vécu toutes ces horreurs qu'encore aujourd'hui certains colons se plaisent à raconter. Mais tout de même, deux attaques en deux ans ? Et dire que sa mère lui a vendu la colonie comme l'endroit le plus sur pour lui. En entendant tout ça, il se dit et se répète qu'il n'a rien à faire ici et que vivre là ou à l'extérieur au fond, c'est la même chose. 

03. •• QUE PENSIEZ-VOUS DES MORTELS JUSQU'ALORS ? ET MAINTENANT ?  Il n'a jamais eu une opinion très négative des mortels, puisque jusqu'à il y a quelques mois, il vivait dans leur monde en presque toute sérénité. Et s'il avoue qu'il faut se méfier des gens louches, ce n'est pas le cas pour tous les mortels. Son opinion reste donc très neutre, il comprend bien que crier sa vrai nature n'est pas très malin et de toute façon, il a toujours su très bien la camoufler. Ou presque. Mais quoi qu'il en soit, il espère une fois la folie de sa mère passée, pouvoir retourner vivre dans le monde des mortels. Après tout, il n'a encore aucune attache dans ce monde mythologique.

04. •• VOUS SENTEZ-VOUS PARTICULIÈREMENT EN DANGER OU DÉMUNI FACE À CETTE  MENACE INVISIBLE ET IMPRÉVISIBLE QU'EST LE DLCEM ? Oui, carrément. Ceux là il en les connait pas, et d'après les dires de ces camarades ils sont dingues. Des histoires sur eux il en a entendu un tas, très différentes les unes des autres. Il a écouté des récits de combats et de quête et tout ça lui a filé les jetons. Si les mortels en général ne lui font pas peur, ce groupuscule, oui. Surtout que pour le coup, il ne sait rien d'eux. Et qu'il a encore beaucoup de chose à apprendre à leur sujet. Bae a la vague impression de débarquer au milieu d'une guerre de clans, et aimerait beaucoup s'en démêler.
à propos du joueur.
PSEUDO/PRÉNOM •• Polaris (si si, c'est mon prénom /pan) ÂGE •• 20 ans. COMMENT AS-TU CONNU MALUM DISCORDIAE ? •• Ici Leanne & Evan ! (hé non, pas de prénom rimant pareil cette fois-ci Arrow ) COMMENT TROUVES-TU LE FORUM •• Faboulousse.  AVATAR •• Miles Heizer SOUHAITES-TU UN PARRAIN ? •• non merci. UN DERNIER MOT ••  Merci Loïs pour les avatars ! i am what i am, i am my own special creation (bb) 3872310000
©️ .ipar haizea


HISTOIRE (I)
Way Down We Go
17 septembre 2001. (7 ans)
I. ADOPTION.

« Nous sommes bientôt arrivé S., tu vas voir ! » L'enfant avait le nez collé contre la vitre de la voiture. Il avait quitté son foyer le matin même. Une nouvelle famille avait bien voulu de lui. De nouveaux parents, une nouvelle maison. À quelques heures de route de son précédent foyer. Pour lui qui n'avait que sept ans, la vie n'avait toujours été que ça. Du changement, du changement en permanence. Il avait grandit dans un foyer pour les enfants abandonnés. Parce qu'un beau jour, sa mère, ou son père, ou peut-être même les deux avaient décidé qu'il était de trop. Pourquoi ? Grand mystère. Et puis on l'avait placé dans une famille d'accueil. Et un beau jour, un couple était arrivé. Un homme grand, athlétique et une petite femme, un peu ronde aux joues très rose. Ils ne pouvaient pas avoir d'enfant et celui sur lequel il jetèrent leur dévolu, hé bien, ce fut lui. « Il est tellement mignon chéri... » La femme s'était retourné pour lui poser une main sur la tête. Du coin de l’œil l'enfant vit le mari sourire tendrement à sa femme. Ils avaient l'air gentils tous les deux.

« Bae, regarde ! » Sa nouvelle mère avait vite laissé tomber S. comme prénom. Elle avait bien compris que le prénom qu'on lui avait attribué par erreur à la naissance ne lui plaisait pas. C'était son bébé. Son Bae. Elle lui avait acheté un vélo, un vélo rouge comme celui qu'il avait vu dans la vitrine l'autre jour. Il n'en avait pas fallu plus à Bae pour la couvrir de baisers et pour enfourcher son nouveau jouet. « On ne le gâte pas un peu trop cet enfant ? » Frank Baelish regardait sa femme d'un air désolé. Il savait que tout cela était important pour elle. Bae étaient tout ce dont elle avait toujours rêvé. Il était parfait. Intelligent, gentil, doux et attentionné. Dans son monde, mais idéal. « Il est heureux Frank. On devrait l'être aussi. Demain il fait sa rentrée, je voudrais qu'il soit dans les meilleurs conditions possible. » « Ta sœur est la proviseure, je suis sûre que ça pourra aider. » Et en effet, la rentrée se passa à merveille. Rapidement il s'entoura de nombreux amis. Jamais Frank et Moe Baelish avait été aussi heureux.

(9 ans)
II. LA MORT N'EST QU'UNE RENAISSANCE.

« Bae, il faut que tu dormes maintenant, d'accord ? » « J'y arrive pas. Maman est là ? » « Elle doit rentrer tard ce soir. Il faut que tu dormes, d'accord ? » « Papa, j'ai fais quelque chose de bizarre aujourd'hui. » Frank soupira. Son fils était étrange, il le savait, et ça, depuis le jour où il avait signé les papiers de l'adoption. Mais lui et sa femme étaient passés outre les avertissements du foyer. On leur avait prédit un gamin turbulent, replié sur lui même et sombre. Il n'en était rien. Il était lui, il était capable d'imaginer des mondes merveilleux, d'inventer des histoire extravagante peuplés de monstres, de héros antiques mais il n'était pas méchant. « J'ai fais pousser le cerisier de maman. » « Il est mort depuis des années mon chéri, on doit le déterrer demain. » « Oui mais pendant quelques minutes, je l'ai fais pousser à nouveau papa. » « Tu voudras me montrer ça demain ? » Les yeux de son fils s'étaient soudain illuminés. S'il n'y avait que ça pour lui faire plaisir... « Oui ! » « Alors à demain Bae, fait de beaux rêves. »

L'arbre avait repris vie sous leur yeux ébahis. Et sous ceux des voisins aussi. Qui aussitôt répandirent la rumeur dans le quartier. Trois jours plus tard ils quittaient le domicile familiale, harcelé par tous les zinzins du coin, les curieux, la gendarmerie qui se posait trop de question. Bae n'avait pas ouvert la bouche de tout le trajet, la tête appuyé contre la vitre. Il n'avait jamais voulu faire fuir ses parents. Jamais. Il ne voulait pas de mal à ses voisins. Il avait juste voulu faire plaisir à sa mère en lui rendant son arbre. Mais ça, personne ne pouvait le comprendre. Il emménagèrent dans une ville voisine, plus tranquille dans une maison sans jardin. « Tu crois qu'on devrait aller voir un spécialiste ? » « Chérie, ce n'est pas la peine. On ne va pas brusquer Bae pour ça. » « Tu as vu ce qu'il a fait... » Tapis dans l’escalier Bae écoutait attentivement. Ses parents se faisaient du souci pour lui. « Tu te rappelle de ses poissons ? Il avait déjà fais le coup. » « C'est vrai mais... » « Il en était juste pas conscient. Là, c'est différent. Mais si on l'aide, peut-être que... » « Comment peut-on l'aider ? Il est quoi au juste ? » « Je ne sais pas. Parents inconnus ils disaient. »

(13 ans)
III. START A FIRE
« Bae, je t'en pris mon chéri, pose ce chien. » « Bae mon chéri, tu es triste, parle nous... Nous essayons de comprendre. » Le chien leva les yeux vers lui. Vitreux, vide, sans expression. « Bae, ce chien est mort. Je... Je ne sais pas comment tu... » « Non. » Il broyait du noir depuis plusieurs jours. Sans trop savoir pourquoi. Il était agacé, un point c'est tout. Il avait voulu un chien il y a une semaine, et ces parents avaient dis non. Alors il en avait volé un. Comme ça. Sur un coup de tête. Sur le lieu de travail de son père. « Ma... Ma cliente voudra le récupérer. Bae je t'en prie... On peut en parler. » « Il va très bien. Je lui ai dis d'aller bien. Et il va bien. » Son père avait les larmes et aux yeux. Et sa mère... Sa mère, elle tremblait comme une feuille en lui tendait les bras. « Va leur montrer que tu es vivant. » Le chien sauta de ses bras pour se jeter dans ceux de sa mère. Mais elle hurla, elle tomba à la renverse, s'agita dans tous les sens. Et soudain le chien arrêta de bouger. Il tomba. Sans vie. Et Bae pleura. Il pleura longtemps, sans que ces parents puissent faire quoi que se soit.

« Je veux l'aider, c'est notre fils, et je l'aime. » « Je l'aime aussi. Mais chérie... ça, ça ce n'était pas normal. » « Je sais, je sais... » Moe regarda son mari, les yeux humides. Bae avait fini par se calmer et à s'endormir dans ses bras. Elle passait une main dans ces cheveux bruns, l'air songeuse. « On en parlera avec lui. On mettra des règles. » « Tu penses que ça ira ? » « Et sinon quoi Frank ? C'est notre fils. »

(15 ans)
IV. OH FATHER TELL ME, DO WE GET ALL WHAT WE DESERVE ?
Une nouvelle école, encore une. Mais cette fois-ci, ces parents lui avait promis, ils resteraient. Et en contre partie, il avait aussi promis, il serait sage. Pas de pouvoir. Rien. Il serait quelqu'un de normal. Parce qu'il aimait ses parents, qu'il voulait vivre heureux en famille et arrêter de devoir bouger. Le lycée où il avait atterris ? Celui d'une petite ville trop tranquille, au nord de l'état. Mais il aimait cette ambiance, les paysages et toute la vie qu'il y avait ici. Les gens étaient souriants, ouverts. Et son premier jour des classes se passa terriblement bien. On lui attribua un parrain, un certain Jessie qui se révéla être sympa et membre du club de sport. Il disait un tas de trucs, et n'aimait pas qu'on lui pose trop de questions. Jessie fut son premier ami. Puis vint Courtney, une amie de longue date de ce dernier. Et ce fut aussi à cause, ou grâce, tout dépendait des points de vues, que monsieur et madame Baelish furent alerté des humeurs de leur fils. Sur le coup, il lui en avait voulu. Son seul ami. Un mois seulement et paf, le voilà qui balançait sur lui. Mais il avait déconné, et avant que son dossier ne soit tâché à jamais, Jessie était passé à l'action. « La bipolarité n'est pas un soucis madame. Nous allons en parler, vous apprendre à la connaître et... » Bae n'écoutait plus. Il avait les yeux rivés vers la fenêtre. Il faisait doux dehors. Les arbres avaient commencés à perdre leurs feuilles, déjà. Il se fichait d'être malade. Ou un peu perturbé. Il s'en foutait. Il avait toujours été étrange alors un truc de plus ou de moins... Là dessus lui et ses parents furent d'accord, ce n'était pas la fin du monde. Et ce fut son père qui l'encouragea à retourner vers Jessie. Ce qu'il fit, en s'excusant. Et leur amitié repris comme si de rien n'était.

➲ ➲ ➲

« Si je te dis que j'ai rêvé de toi Bae, ça te fais quoi ? » Il reposa son sandwich dans son sachet et regarda Jessie s'asseoir à côté de lui. Les gradins étaient déserts à cette heure, la plus part des gens favorisaient la pelouse de l'établissement pour déjeuner. « Heu... Je suppose que je devrais me sentir flatter ? Ou flipper ? J'avoue, je sais pas trop. » « Tu faisais des trucs étranges. » « Ah. » « Ah ? » « Tu veux que je dise quoi d'autre ? » « J'vais être honnête, c'est pas la première fois. En temps normal, j'y suis aussi, mais pas là. Enfin, j'y suis en tant que simple observateur. Et ça a l'air si vrai... » « C'est souvent ce que les rêves donnent comme impression... » « Tu as déjà ressuscité un chien ? » Il le savait, il aurait du répondre. Du tac au tac. Mais non. De longues, beaucoup trop longues secondes s'écoulèrent. « Je le savais. » « Mec, tu déconnes. Comment je pourrais faire ça ? » « C'est un don que tu as. » « Ok, c'est bon. On se voit en bio, ok ? » « Attends, Bae ! » Il se leva, attrapa son sac, esquiva Courtney qui venait de les rejoindre et fila. Mais la question de Jessie le tracassa toute la journée.

« Mec t'es dingue ! T'as vu l'heure ! Tu vas réveiller mon père et... » Jessie sortis de chez lui en fermant la porte le plus doucement possible. Il était en pyjama, gros sweat rouge et les cheveux en pétard. Sans ses lunettes il avait vraiment de tous petits yeux. Mais il n'avait pas pu tenir plus longtemps, Bae était venu. « Je veux savoir. Ce que tu sais sur moi. » Jessie avait remis la main sur la poignet. Il pouvait la sentir d'ici, sa gêne. Elle était arrivée très rapidement. « Je peux vraiment pas te parler maintenant. Mon père va me tuer s'il me voit dehors. On se parle demain. » Sauf que le lendemain Jessie ne vint pas. Ni le surlendemain. Ni toute la semaine qui suivit. Quand Jessie revint au lycée, ce fut dans un sale état et tout à fait discrètement. Du moins, la première heure. Et après les histoires sur une éventuelle baston circulèrent. Toutes aussi originales les unes que les autres. « Je savais pas que tu aimais te battre. » « Je suis comme ça Bae, très original et terriblement surprenant comme garçon. Mieux encore, je gobe tout ce qu'on raconte. » « Non attend, attend ! » « Écoute Bae, laisse moi. Je dois rentrer chez moi, mon père m'attend. » Il lui avait attrapé le bras, désespéré. « Je t'en prie... » « Tu vas me prendre pour un fou, ok ? Je sais pas pourquoi je t'ai dis ça. C'était con. Alors oubli. »

Il y avait un tas d'enfants juste là, par terre. Mort. Ils portaient tous ou presque le même tee shirt orange. Une tuerie venait d'avoir lieu. Et Jessie se redressa en hurlant dans son lit. Plus tard. Cela ne se produirait pas avant quelques années, il le savait.

➲ ➲ ➲

Sa mère avait allumé la télé et servis un pot de pop-corn géant à ses deux hommes de la maison. Les samedi soirs film pop-corn étaient un rituel chez eux. Deux longues semaines étaient passés depuis sa confrontation avec Jessie. Et depuis, plus rien. Il s'était un peu isolé, il lui parlait de temps en temps, avec Courtney. Et ces plaies cicatrisaient tandis que, de temps en temps, de nouvelles faisaient surface. Courtney lui proposa à plusieurs reprises de venir chez elle. Il déclina. Bae fit de même. Et il l'envoya bouler. Ses parents s'étaient renseigné et il avait connu dans le quartier que son père avait des fréquentations malsaines. Mais Jessie était plus fort que tout le monde. Monsieur disait qu'il pouvait tout encaisser. Tout le temps. Jusqu'à cette fameuse soirée pop-corn où il sonna chez lui. Le film venait de se terminer, sa mère était alors ensevelis sous son plaide, morte de peur après ce film chaotique sur un clown tueur d'enfants. Son père lui avait ris tout du long des effets spéciaux. Et Bae avait participé au jeu. « Salut mec... » Il regarda sa montre pour s'assurer qu'il n'avait pas fait un bon dans le temps. Il était habillé comme pour aller en classe et pourtant, il n'était bien que vingt trois heures. « Est-ce que... Courtney est partis en week-end et tu m'avais proposé de venir y'a quelques jours... si l'invit' tient toujours... » « Tu dois être Jessie ! Rentre, rentre ! » Sa mère l'avait littéralement tiré dans ses bras pour lui déposa un baiser sur la joue. Ah, sa mère et les baisers trop collants... Elle lui prépara un matelas très rapidement. En fait, elle n'eut pas besoin d'explication, le tout se lisait sur son visage. « Ne vous inquiétez pas de mon père, il ne viendra pas. Il sait même pas où je suis. » « Tu peux rester autant que tu veux mon garçon. » Il monta ses affaires dans sa chambre et Bae le laissa s'installer en silence. Le silence. Il le regarda sortis quelques affaires de son sac et en faire un tas au bout de son matelas. Il souffrait. Et cela se lisait à des kilomètres. Il avait de la chance, il tombait dans une de ses bonnes phases. Il se changea rapidement avant de s'enfoncer sous sa couette et Bae l'imita. Et au bout de quelques minutes, il renifla. Une fois, deux fois, trois fois. Jessie pleurait dans le noir. « Mec... Tu veux parler ? » « De quoi ? » « De ton père. » « Il est juste con. » « Et il te frappe. » « Il le fait juste quand je pète un plomb. C'est sa manière à lui de me calmer. Tu vois Bae, t'es pas le seul mec chelou. Moi, je rêve de toi qui fait des choses étranges et j'ai des crises parfois, ma tête explose, et je vois des choses qui vont arriver. Ou pas. Mais elles sont réelles et je le sais. L'autre jour il y avait du sang, partout. Et ces corps d'enfant morts. Mon père m'a entendu hurler. Il ne le supporte pas. Alors il me frappe. Jusqu'à que mes crises cessent. C'est ce que tu voulais savoir ? »  Il tenta de répondre, de chercher les mots justes. Et rien ne vint.

« On peut en parler. De tes visions, et de tes rêves ! » « Vraiment ? » « Tu sais quoi ? Puisque tu vis ici depuis un mois, que tu es mon meilleur pote, je vais te confier un secret. Oui, tu as raison à propos de moi. Je ne suis pas monsieur tout le monde. Comme toi ! Toi aussi tu es différent ! » Jessie plissa les yeux. Il cherchait à savoir s'il plaisantait. « Je te le jure. » « Alors on est deux un peu étranges ici ? Et si je fais une crise ici, tu vas faire quoi ? » « Je suppose que je t'aiderais, comme toi quand tu tente de me raisonner quand je ne suis plus vraiment dans mes baskets. » « Merci Bae. »

Son sommeil était encore agité. Cette fois-ci Bae était là. Avec tous ces gens. Comme lui. Il avait l'air d'un fantômes. Les gens couraient et riaient autour de lui et... Il tentait de faire bonne figure. Quelqu'un dont il ne vit pas le visage s'était approché de lui et lui avait passé les bras autour des épaules. Tout était flou, terriblement flou. Et plus Jessie se concentrait pour voir le visage de l'ami(e), plus ce dernier semblait s'éloigner.

➲ ➲ ➲

Moe Baelish pressa le pas. Son fils s'était fait arrêté. Alors qu'il était censé être en cours. Son petit garçon si sage. Si adorable. Au poste de police. Quand elle poussa la porte de l'établissement elle se sentie rougir. Il était là, assis sur une chaise en face d'un policier souriant qui lui proposait un chewing-gum. Pendant quelques secondes elle eut envie de le prendre dans ses bras et de lui ébouriffer ses cheveux blonds platine. Mais non. Il avait fait une connerie, il allait assumer. Bae avait l'air très détendu. Beaucoup trop pour un gosse qui venait de se faire arrêter. « Pardonnez moi du retard j'étais au travail... » Elle prit place.  À ses côtés Bae avait cessé de faire de malin et avait baissé les yeux. « Madame si je vous ai appelé c'est que votre fils à commis une effraction. » « Oui je comprends bien... » Elle était perdu. Elle essaya de se rappeler dans laquelle de ses phases son fils se trouvait. Il était tranquille et normal depuis la semaine dernière. « Il a volé ma voiture madame. » « Pardon ?! » « Ma voiture. De fonction. » Bae avait recommencé à sourire et elle se retint de ne pas défaillir. « Votre fils l'a garé correctement quand je l'ai chopé et heu... » « Bae ! » « Il m'a simplement dis qu'il voulait tester. Qu'il faisait ça pour l'adrénaline. J'ai bien compris que ce n'était pas dans un but néfaste il... » Bae regardait ailleurs. Par dessus son épaule pour être précis. Les portraits robots devaient être amusants. « … ne l'a pas abîmé. C'est un gentil gars, un casier vierge, je vois qu'il souffre de bipolarité, je ne connais pas bien cette maladie... » « Je ne souffre pas monsieur... » murmura t-il toujours en dévisageant les portraits robot. « C'est une manière de dire Bae... Non monsieur cela reste impardonnable même si pendant quelques heures ou jours mon fils peut-être traversé d'étranges idées. Il sera puni. » « Des gamins qui ont du cran au point de faire ce genre de chose mais qui sont gentils, c'est rare. » Elle l'avait attrapé par la manche, Bae avait salué poliment l’officier et Moe l'avait traîné dehors. « J'ai honte Bae. Honte. Réponds moi bon sang ! » « Oui maman. Je suis désolé. Je voulais juste tester la sirène. » « Bae ! Mais tu as quel âge ! » Pas de réponse, Moe soupira et ouvrit sa portière de voiture. « En voiture mon fils, privé de sortie pour le mois à venir. » Il ne rétorqua pas, déjà perdu dans de nouvelles pensées.

(16 ans)
V. DO YOU DARE TO LOOK HIM RIGHT IN THE EYES ?
Cela faisait deux mois que Jessie vivait chez eux. Deux mois qu'il savait aussi pour ses pouvoirs, il n'avait pas pris le soin de le dire à ses parents. Ils seraient affolé de savoir que quelqu'un connaissait les pouvoirs de leur fils. « Et genre, t'as jamais pensé que t'étais un mutant ? » « Si, je t'avoue que j'attends toujours que Cyclope ou Charles-Xavier viennent me recruter. » « Tu te fou de moi ? » « Ouais. Complètement. » Il éclata de rire et Jessie leva les yeux au ciel. « Moi j'étais sérieux hein... Au fait, notre exposé avec l'autre gland, va falloir se bouger. On doit le rendre dans une semaine. » « Je pense qu'on a le temps... » Jessie lui lança un de ses énormes livres qu'il avait emprunté. « Lis ça plutôt, et étudie avant de dormir ! » « Tu lis ce genre de truc avant de pioncer toi ? » Jessie ne l'écoutait plus, il était plongé dans ses lectures. Le coup du « je ne t'écoute plus je bosse » était insupportable parfois. « Au fait... Mes parents ont pensé que tu aimerais bien un vrais lit. On en a un, à la cave. Il faut le monter mais je pense qu'il pourrait t'aller. » « Deux lits vont rentrer dans cette chambre ? » « Tu irais dans le bureau, on l’aménagerait ! » « Non. Certainement pas. Vous en faites beaucoup trop. » Bae soupira. Il se leva et alla s'asseoir sur son matelas. « Mon mollet... » « Non, on en fait pas trop. Mes parents t'adorent, clairement. » « Ouais mais... » « Ils vont insister. Aller, le matelas c'est pas si génial. Un vrai lit, c'est mieux. » Jessie haussa des épaules et referma son livre. « Si tu le dis. D'accord. Mais je partirais bientôt. Je ne voudrais pas non plus abuser trop longtemps... et t'es toujours assis sur mon mollet. Et t'es lourd. » « Oups, pardon ! »

Je vais mourir Jessie. Je vais mourir. Et il disait ça avec un grand sourire. Son visage, ses cheveux étaient maculés de sang et il riait presque. Parce que c'est la volonté des dieux, disait-il en riant plus fort. Son visage se déforma petit à petit et Jessie hurla. Il n'en voulait plus, de ces visions maudites. Il n'en voulait plus.

➲ ➲ ➲

« Monsieur, vous vous êtes trompé d'endroit. » « Mon bonhomme, je sais exactement où je suis ! Ta mère m'envoie te chercher pour te rapatrier ! » Jessie lui lança un regard interrogateur. Et Bae resta de marbre. « Ma mère est partis faire des courses. » Mais l'homme insista, il entra dans la maison et enleva son petit chapeau melon pour le jeter sur le porte manteau. « Mec ! Il a des cornes ! » Bae sursauta, et Jessie avait attrapé un couteau de cuisine qu'il tendit vers l'homme. « Reste derrière moi... » « Oula, oula les enfants ! Toi le mortel, repose ce couteau ! » « Certainement pas ! Dégagez d'ici on on appelle les flics ! » « Mon petit, allons, allons ! Je suis Franklin et c'est normal les cornes. Je suis un satyre ! » Les mains de Jessie tremblaient et Bae était pâle comme un linge. Un intrus fou venait de rentrer chez lui. Il avait des cornes, des pattes de chèvres. Et il portait le nom d'une tortue. Ou d'un président, tout dépendait du point de vue. « Je suis là pour toi Bae ! Pour te ramener à la maison ! » « Je suis chez moi ! A-allez-vous en ! » « Vous l'avez entendu ?! Dégagez ! » La voix de Jessie était monté dans les aigus. « J'y crois pas, cette déesse m’envoie elle même te quérir et tu refuse ! » « Pardon ? » « Ta mèèèèère ! Hébé, ta mère ! » « Non, ma mère s'appelle Moe. » « Ta vraie mère andouille ! » Il se dandinait toujours et Jessie avait attrapé une poêle. Le satyre recula. « Ta place est à la colonie ! » « Non ! » Et puis d'abord, pourquoi devait-il aller en camp de vacances ? « Oh hé bien, quand il sera trop tard, ne vient pas pleurer, tss ! Non mais ! Avant qu'il n'arrive quelque chose de funeste à tes amis, ou que les monstres viennent te dévorer, voilà un petit quelque chose pour me joindre ! » Il lui lança un porte clef cabine téléphonique. « Petit invention de chez Hermès ! » S'en était trop, Jessie avait agité sa poêle et Bae lui avait lancé un couteau de cuisine. Mais il avait esquivé, il avait disparu. « Qu'es-ce qu'on fait ? » « Quoi qu'est ce qu'on fait ? » Bae s'était précipité dans sa chambre. « La police... il faut peut-être... » « Ils vont jamais nous croire, un mec avec des cornes ! Et des pattes de chèvres ! » « Oui heu... » « Bon sang ! Mais c'était qui ce dingue ?! » « Il a dit que tu devais partir... pour aller en camp ou je ne sais quoi... » « Hé bah il rêve ! Il rêve ! Je reste ici ! Ma mère c'est Moe, c'est personne d'autre ! » « Tu vas le dire à tes parents ? » « Ils vont me croire fou. » « Leur fils est un mutant alors tu sais... »

Ils voulurent partir à nouveau. Fuir. Ce soir ses parents étaient en grande discussion. Jessie était enroulé dans sa couette et observait Bae à l'autre bout de sont lit, en silence. Il le savait, il n'avait qu'une crainte, qu'il parte. « Ne les laisse pas partir Bae. S'il te plaît. » Il ne répondit pas. Parce qu'il savait déjà qu'ils allaient partir. Ses parents ne pouvait pas le savoir en mauvaise posture. « M'abandonne pas. » Nouveau silence. « Bae ? » D'accord, son regard était insoutenable. Il le voyait derrière les verres de ces lunettes, Jessie était à deux doigts de pleurer. « Je suis ton meilleur ami Jessie. Si on part, tu viens avec nous. Franchement, qui me supporte mieux que toi ? Hormis Courtney, je vois pas... » Il rigola un peu. « Aller, t'es le seul à pas avoir critiqué ma nouvelle couleur de cheveux. » « Le blanc te va bien... » « Tu parles, j'ai fais ça sur un coup de tête. Comme le piercing. » « Oui, ça, ça se discute... » Bae lui lança son oreiller. « Merci. Tu sais, depuis que je suis ici, je n'ai pas rêvé de choses étranges. Rien vu de perturbant. C'est peut être l'environnement sain que me fait cet effet. » « Et moi j'ai arrêté de faire revivre des trucs morts. Mes parents n'en pouvaient plus sérieux. Dès que je me sentais un peu mal, hop ! » « Flippant mon gars, flippant... » Sans qu'il ne s'en rende compte, il s'était rapproché. Il avait enfin recommencé à sourire. Bae le savait, il allait tout faire pour qu'il parte avec eux. S'ils devaient partir. Il y avait plusieurs choses qu'il n'aimait pas dans ce monde. Voir ces parents ennuyé à cause de lui, voir Courtney se blesser encore une fois lors de ces entraînements de pompon girl et voir Jessie triste. « Non vraiment, ce piercing dans ton nez me perturbe. » « Oh, vraiment ? Et ça, tu ne l'avais pas vu venir dans un de tes visions ? » « T'es con. » Et il l'avait embrassé. Comme ça. Sans prévenir. Il avait posé ses lèvres sur les siennes et Bae l'avait laissé faire. Encore aujourd'hui ce baiser restait gravé dans sa mémoire. Doux, enivrant. Tout ce dont il avait toujours rêvé sans même qu'il le sache. Il avait posé une main sur sa joue, l'autre sur sa nuque et il l'avait entraîné vers lui. Il avait souris quand ses lèvres s'étaient déposées sur son cou, plus bas, encore plus bas et étaient finalement remontés pour capturer à nouveau les siennes. Il avait toujours rêvé d'un premier baiser mémorable, il l'avait. « Les garçons ! On passe à table ! » La voix de sa mère lui avait parut terriblement lointaine. D'ailleurs c'est quand elle tambourina à la porte et qu'il roula hors du lit de Jessie qu'il revint enfin sur terre. « Les garçons, c'est prêt. » « J'arrive, j'arrive. » Et étrangement le repas ne fut pas silencieux. Mais il évita tout contact visuel avec Jessie. Il le sentait bien, il cherchait à la capter. En vain. C'était nouveau pour lui. Et en plus d'être un type étrange, de traîner un gars tout aussi étrange, d'avoir un drôle de style, il aimait les garçons. Ses parents allaient finir par ne plus vouloir de lui.

➲ ➲ ➲

« Tes parents ont... » « Incroyablement bien pris la chose. Ils sont géniaux. » « Tu es sûr que ça ne leur pose aucun soucis ? » « Jessie. Laisse moi te faire une piqûre de rappel. Il héberge un ado maltraité par son père, leur fils est un sois disant demi-dieu d'après les dires d'un satyre à moitié dingue, je fais revivre des trucs morts. Alors que j'aime les garçons... Ils s'en foutent. Ils veulent même en parler mais honnêtement, je me sentais pas prêt à parler de ça avec eux. » « Mais moi. Moi je leur pose aucun soucis ? » « Disons... Qu'ils vont arrêter de t'appeler fils je pense ? Ça ferait carrément bizarre là. »

➲ ➲ ➲

« J'ai vu quelque chose hier soir. Mes rêves sont revenus. » Boum. Boum. Boum. Son cœur battait la chamade. Il le sentait juste là, sous ses doigts. Bae avait les yeux clos, la tête posé sur son torse et il l'écoutait respirer, lentement, calmement. « Bae, tu m'écoutes ? » Sa peau était douce, incroyablement douce. Et il se surpris même à sourire en y pensant. « Hé oh, Bae ! » « Mmh. » « T'étais dans un endroit inconnu. Et tu portais un tee-shirt orange vraiment dégeu. Et il y en avait d'autre, des gens comme toi. » « Chhh... » « Je suis sérieux. » Il releva la tête et fronça les sourcils. « Embrasse moi plutôt. » « Tu t'en moques ? » « Tu as déjà eu ce rêve. » « Je pense que c'est l'endroit dont parlait le bouc. Ça avait tout l'air d'un camp de vacances en tout cas. » « Rooh c'est pas vrai. » Il roula yeux vers le ciel et laissa à nouveau tomber sa tête contre son torse. « Tient, écoute ça plutôt. » D'une main il attrapa ses écouteurs et lui en enfonça un dans les oreilles. « Tu... » « Je passe un moment agréable avec mon copain, et je veux juste pas le gâcher. » « Et si c'était important ? » Mais cette phrase il l'ignora. Il n'aurait pas du, mais sur le moment, il n'avait juste pas envie d'en parler. Il avait fermé les yeux, comme Jessie. Ils se laissèrent emporter dans les bras de Morphée, l'intégrale de sa playlist y passa.


(17 ans)
VI. YOU LET YOUR FEET RUN WILD
« Les garçons ! » Courtney venait d'arriver vers eux, essoufflé. Elle portait encore la tenue verte et or des pompon girl. « Le proviseur te cherche Bae ! » Jessie lui lança un regard inquiet que Courtney capta très rapidement. Cette fille avait toujours été douée pour les déchiffrer tous les deux. Et puisqu'elle connaissait Jessie depuis la maternelle... « Oh, je pense pas que ça soit grave, il avait l'air de bonne humeur ! » Ah, l'habituel optimiste de leur amie. Courtney était toujours optimiste. Quand elle avait fait brûlé une de ses mèches de cheveux en chimie. Quand elle s'était cassé la jambe pendant un entraînement. Quand elle avait eu un stupide accident de skate durant lequel elle était rentrée en collision avec un chat. Cette fille était une bouffé de bonne humeur et de blague à elle toute seule. Mais après tout, pourquoi pas. Ce que voulait le proviseur... était tout à faut surprenant. Tout d'abord il lui demanda d'organiser le bal de Noël, le confondant avec l'un des artistes du lycée. Mais il accepta, avoir des bons points étaient toujours bien pour tenter d'intégrer une bonne université. Et en suivant... Il lui demanda de surveiller ses arrières. Parce qu'un homme portant un chapeau melon le suivait et qu'il n'arrivait pas à l'intercepter. Il était venu plusieurs fois ce renseigner sur lui.

« Alors il voulait quoi ? » Courtney lui avait passé une bras par dessus les épaules. « Que j'organise le bal de Noël. » « Ah ! Bah tu vois ! Je vous laisse les garçons, j'ai une chorégraphie à répéter ! » Ils la regardèrent s'éloigner en pas chassée et Bae soupira. Avec un peu de chance, elle ne se mangerait pas le premier arbre venu... « Et...? » Le soucis avec Jessie était qu'il le connaissait un peu trop bien. «  Et quoi ? » « La deuxième chose qu'il t'a dis ? » « Rien. » « Tu mens très mal Bae. Enfin, tu me ne sais pas me mentir à moi. » « Rien j'ai dis. Laisse tomber, viens on va... pas ici. À la bibliothèque. » « Je croyais que t'aimais pas y mettre les pieds... » « Uniquement parce que la bibliothécaire pense que je suis un délinquant notoire. » Mais il avait besoin d'être à l'intérieur. Il y serait en sécurité. La bibliothécaire lui jeta un coup d’œil courroucé dès son arrivée mais il l'ignora. Madame Champ était du genre vieille école. Alors les élèves modernes comme lui et les trois quart du lycée... Il se souvenait encore de ses remarques sur son piercing. Ou de son pétage de plomb quand les deux élèves les plus aimée et populaire du lycée s'était roulées un patin dans sa bibliothèque. Elle avait crisé, et leur avait même lancé un magazine. « J'attendrais que tu me le dise. » « Tu attendras longtemps Jessie, j'ai tout dis à Courtney. » « Bon. Ok. En attendant, tu veux de l'aide pour le bal ? » Pourquoi il avait accepté de faire ça déjà ?

➲ ➲ ➲

La cours de biologie passait très lentement. Et quand à lui... Il se sentait fatigué. Pas fatigué quand il traversait une de ces phases chiantes, non, c'était différent. « Bae, tu veux sortis ? » Jessie avait relevé ses lunettes. « Faut que tu sortes mec, t'es pâle comme un linge. Disséquer ça t'a jamais fait du bien. » Ça, non. La prof venait de leur poser les cadavres de souris ou de grenouilles en fonction des binômes et avait commencé à donner les consignes. Et soudain, la perte de contrôle. Totale. Il l'avait vu, remuer dans sa boite. Il avait sentit Jessie lui serrer la main, lui chuchoter des mots à l'oreille. Il essayait de le résonner. « Bae on sort... on sort tout de suite... » Jessie tremblait, il essayait de le tirer hors de sa chaise. « Monsieur Jameson, que faites vous ? » « Bae se sent pas bien madame. » Et les souris s'étaient toutes réveillés. Les grenouilles avaient bondis dans tous les sens et ce fut la pagaille en moins d'une minutes. Les élèves hurlait, la professeur aussi. Elle se rua sur son portable pour appeler le proviseur. Et quant à Bae... Sa tête allait exploser. Il s’évanouit, tout comme beaucoup d'autres élèves complètement paniqué et ce fut dans le lit de l'infirmerie qu'il se réveilla. L’élèvement était inexplicable. Personne ne pu le pointer du doigt.

« C'est quoi cette liste ? » Jessie l'avait posé sur son bureau le soir même. « Incident des grenouilles... Tu te fou de moi, tu fais un récap de mes bourdes ? » « Non. C'est les trucs que j'ai vu en rêve. » « Tu m'avais dis que t'avais arrêté d'en faire ! » « Pendant un temps, oui, mais ça m'a repris il y a quelques semaines ! » « Et tu savais ! Tu savais pour aujourd'hui ! » « J'ai compris dès que t'as commencé à devenir tout blanc, ouais. » « Ah, et je vois que monsieur à eu la gentillesse de me tenir au courant des prochains trucs qui risque d'arriver ! » « Je fais ça pour toi Bae... Je veux que tu saches. Peut-être... Qu'on pourra contrôler ? » « T'es un comique toi. Me touche pas. Sors de ma chambre. » « Bae... » « Non. » « Tes parents sont pas là, je croyais qu'on passait la nuit ensemble. » « Putain, tu fais chier mec. » La soirée fut glaciale. Ils mangèrent en silence. Jouer au con il savait faire. Ils se couchèrent en silence. Jessie parla tout seul pendant de longues minutes. Et Bae fit mine de rien entendre. Il se retint de rire à chacune de ses blagues. « Tu sais, je te sens tressauter. » « Chut. J'essaie de dormir. » « Tu viens avec moi au bal ? » « Non, je comptais me trouver une fille avec de gros seins. Avec un peu de chance, je perdrais même ma virginité avec elle dans les toilettes du lycée. Mon rêve. Je préfère, tu vois ? » « Je sais pas... Maïa et Anna ne sont pas venues ensemble l'an passé et pourtant... Raah, blague pas sur ça. » « Mais on est pas Maïa et Anna. Bien sûr que je viens avec toi idiot. Aller, on dort. » Il sentit ses bras se resserrer un peu plus contre lui. Qu'il le veuille ou non, ces moments là étaient les seuls où il se sentait vraiment en paix. Il adorait ça, que Jessie lui embrasse la nuque comme il le faisait en ce moment même. Le sentir tout près de lui. Il se sentait chanceux. « Je t'aime. » Clic. Jessie avait allumé la lumière. « Rooh mec mes yeux... » « T'as dis quoi ? » « Que je t'aimais, pourquoi tu m'aveugle comme ça ? » « C'est la première fois que tu me le dis. » « Oui bon heu... Ça me semblait évident. » Bae soupira, il aurait du s'y attendre, Jessie était du genre ultra romantique à marquer chacune de leur première fois d'une croix sur le calendrier. Oui, du genre à relever qu'on était le jour de la saint valentin, du genre à fêter les trois mois, les six mois et toutes ces conneries. Le genre à relever toutes les petites attentions que Bae lui faisait (et sans même s'en rendre compte pour la plus part). Alors une annonce pareil. Qu'avait-il fait... Ils replongèrent dans le noir. « J'ai déjà des idées pour nos costumes. » « Bonne nuit, Jessie. J'te boude toujours même si ça ne se voit pas. »

Le satyre agonisait. Était-ce Franklin ? Il n'en avait aucune idée. Mais Bae était là. Et il souriait. Comme toujours dans ces dernières visions. Un sourire mauvais, malsain. Son visage était encore tâché de sang. "Qu'est ce que tu as fais ?" Il ne l'entendait pas. Enfin, c'était tout comme. Pourtant il s'était relevé, le corps du satyre dans les bras. Pourquoi le voyait-il aussi diabolique ? Il était si gentil. "Je suis troublé aujourd'hui Jessie", disait-il. "Très troublé." Et Jessie se noyait, il essayait de ne plus penser à rien.
©️ .ipar haizea


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MessageSujet: Re: i am what i am, i am my own special creation (bb)   i am what i am, i am my own special creation (bb) EmptyMar 25 Avr - 21:06

HISTOIRE (II)
I had a dream: We were sipping whisky neat. Highest floor, the bowery and I was high enough. Somewhere along the lines, we stopped seeing eye to eye. You were staying out all night. And I had enough


➲ ➲ ➲

C'était... L'enfer en un sens et le paradis dans l'autre. Le gymnase s'était transformé en une espèce de salle de danse très bien décoré par ses soins, certes mais l'ambiance... Je vous arrête là tout de suite : Bae aimait bien les soirées. Ce qu'il n'aimait pas, c'était les soirée kitch. Et celle-ci en était une. Un bal de Noël quoi. Les garçons avait fait péter les costards et les filles rivalisaient toutes les unes avec les autres avec leur robe énorme aux froufrous bien trop voyants. Courtney était là, avec son cavalier du moment. Elle était belle elle aussi. Mieux que les autres filles en tout cas. Son amie avait toujours comment ne pas en faire des caisses. « On détonne carrément. J'adore. » Et Jessie était aux anges. Il avait pris sa main et l'avait entraîné vers Courtney qui semblait déjà envoyer des signaux de détresse quant à son cavalier visiblement très lourds. « Mes deux... Fofolles favorites ! » Et ce genre de réaction était celle qui illustrait parfaitement le bonhomme. Mais puisqu'il avait l'habitude, il se contenta juste de le saluer. « Salut Brad... » « J'vais nous chercher à boire Court' ! » « Mmhh... Wow, les garçons vous êtes parfaits. » « Merci. Le costume c'est l'idée de Bae. Je suis sûr qu'il voulait que ça colle à ses cheveux. » « Le blanc c'plus sympa que le noir, c'est tout... » La fête aurait pu être génial. Elle le fut, pendant les trois premières heures. Ils dansèrent tous les trois, Bae était dans un de ces jours où il avait envie d'en faire des caisses. Et... Courtney termina la tête suspendue au dessus des toilettes, Bae l'aidant à ne pas se vomir dessus et Jessie lui faisait la moral du siècle. Puisque monsieur ne touchait pas à l'alcool... « Au moins on aura tenu trois heures avant que ça vire au cauchemar... » « Oh les garçons, j'ai appelé ma mère, elle vient me chercher, allez vous amuser ! » Nouveau vomi. « Bon. D'abord on prend l'air, clairement je suis pas en état d'y retourner. » Courtney attaché dans sa voiture, à moitié somnolente, ils se redirigèrent vers la salle des fêtes. « Tu veux vraiment qu'on y retourne ? » « On a pas fait les slows encore... » Il aurait du s'y attendre. Ses slows, il les fit. Pour tout dire, ce n'était pas la danse la plus compliqué à suivre. « On rentre maintenant, parce que j'ai une surprise. » « Ah ouais ? » Et pour une surprise... La soirée aurait du se finir en beauté. Mais non. « Et la surprise elle est dans le penthouse au fond du jardin ? » « Tu vas voir. » « Je peux ouvrir les yeux ? » « Pas encore ! » Bon sang, il ne tenait plus en place. Et dire qu'il avait d'avantage préparé ça que la fête en elle-même. « Maintenant tu peux ouvr... » Le satyre était là. Il était assis sur le lit, son chapeau melon sur la tête, une pipe dans la main. Alors certes, il avait laissé toute la déco en place. Les draps, les lumières sauf que... il était là. « Fils d'Hébé ! » « Aaargh ! » « Cela suffis, vient avec moi maintenant ! » Jessie avait réouvert les yeux pour découvrir avec horreur le satyre qui lui bondit dessus. « Il faut que tu viennes avec moi à la Colonie ! » « Lâchez le ! » Jessie suffoquait. « Non mon enfant, je vais te faire entendre raison ! » « Lâchez le tout de suite ! » « Tu es en danger ici ! » Bim. Il avait pris le premier truc lourd qui lui tombait sous la main et lui asséna et un grand coup sur le dos. « Aïe ! » Le satyre roula par terre, Jessie crachota.  « Je t'aurais prévenu ! La manière douce ne fonctionne pas avec toi mon garçon... » Le satyre gronda, et comme la première fois il disparu rapidement. « Merde merde, Jessie, ça va... » Il était livide, et toujours par terre. « Hum... » Il toussota. « Oh bordel je suis désolé... » « Ça, je ne l'avais pas vu venir... » Oui, lui non plus. Et maintenant, il le voyait, au fond de son jardin. Les bras croisés sur son torse poilu, les yeux plissés. Comme s'il avait envie de lui en faire baver sérieusement. Il ne comprenait juste rien. « Bae ? Reste calme. » « Je suis calme. » « Non, tu vas exploser. Et c'est normal. » Jessie massait toujours son cou douloureux. « Je vais bien. On va bien. Il est partit. » « Pourquoi tu ne l'as pas vu ça ? » « Je suis pas voyante... » « Excuse moi. C'est juste que... J'en ai marre que ce type me suive. Mais là, il vient carrément encore une fois chez nous ? » « Qu'il te suive... ? » « Mmh. » Et c'était le proviseur qui le lui avait dit. Il avait été incapable de le voir lui-même. Imbécile. « Tu me l'avais pas dis... » « Je ne voulais pas t’inquiéter. Tu t'inquiète toujours trop pour moi. » Jessie leva les yeux vers le ciel. « On va finir par installer des pièges dans le jardin... »

➲ ➲ ➲

Bae leva les yeux et vit Jessie raccrocher, un peu livide. « C'était ton père ? » Jessie hocha la tête en silence. « Ça faisait des mois qu'il ne m'avait pas parlé. Il fait genre qu'il s'inquiète pour moi. Qu'il veut que je rentre. Et qu'il ne me touchera plus jamais. » « Tu veux essayer d'aller le voir ? » « Bae ! Non, non pas du tout. » « Alors pose ce téléphone. Il va te rendre malade sinon. » « Je le suis déjà... » « Dis pas de connerie. Je suis le plus étrange et malade de nous deux, me pique pas la vedette avec ton don madame Irma ! » « Tu vas voir ce qu'elle va te faire la madame Irma ! » « Je suis terrifié ! A moi ! » Il l'avait plaqué sur son matelas. « T'as même pas cherché à te débattre un peu... » « Ah mince. Mais tu vois, j'ai peur de te faire mal. Avec mes gros muscles. » Il rigola. Ça faisait du bien de rire. Surtout quand on avait passé les deux derniers jours sous la couette à broyer du noir et à esquiver tous le monde. Si ces parents faisaient mine d'être habitué et de n'être plus touché par sa bipolarité, Jessie tentait toujours sa chance, en vain. Quand il était dans ses humeurs maussades, il l'envoyait balader comme tout le monde. Il se mangea une pichenette sur le nez et répliqua. « Tu fais quoi ? » « Je tâte ce corps d'athlète. Je tremble, c'est vrai que je risque gros ! » « T'as fini oui... » rigola t-il. « Et si mes parents nous chope, ils vont criser. » « Ils sont au ciné. » « Ah ouais ? » « Ouaip. » Il haussa les sourcils et attendit une autre réaction. Silence gênant. Enfin, pour lui, parce que Jessie prenait un malin plaisir à le mettre dans l'embarras. Dis un truc Bae. Parle, dépêche il attend quelques mots de ta part. Bon sang il est canon. Il veut pas arrêter de me regarder comme ça ? Je ressemble à quoi, à une choux à la crème ou quoi ? Aller Bae, sort quelque chose de censé. Bouge. Bouuge. Non, pas ça, pense à autre chose. Tient, pense à tes parents. Berk, nan attend c'est dégeu là. « Bae, c'est quoi ton vrai prénom ? » Il relâcha la pression. Il ne pensait pas à la même chose que lui. Dommage quelque part. « Bae, tu viens de le dire. » « Chui ton copain, j'ai le droit de connaître ton plus grand secret ! » « Oh, et quel secret... Bae c'est le diminutif de Baby, tu vois ? Ma mère m’appelait toujours comme ça et devine quoi, on l'a même fait passé en usuel ! » « Dis moi, s'il te plaît. » « Contre quoi en échange ? » « Tout mon amour. » « Tss... » « Hé ! » « Approche. » Il avait collé son oreille à sa bouche. Il hésita deux secondes à lui en inventer un avant de se résigner. « Sérieux ? » « Ouais. » « Mais c'est mignon comme tout mon chou... » « Vas-y, moque toi ! » « Aller, on va dire que je trouve ça très sexy. » Tu parles, pensa t-il, je perd toute ma virilité durement acquise... Aller Jessie, qu'est ce que tu attends pour m'embrasser ? Ah, nous y sommes. C'était si bon d'être là, avec lui. Jessie s'était penché sur lui, ce sourire si craquant aux lèvres. Quelques secondes après il réclamait un nouveau baiser, collant un peu plus son corps sur le siens. Le sentir comme ça si près de lui, c'était quelque chose de délicieux. Son étreinte se resserra un peu plus quand il sentit les lèvres de son amant se poser sur les siennes. Il l'avait de nouveau pour lui tout seul. Bae et Jessie. Jessie et Bae. Ça sonnait si bien. Un peu comme un couple de série. Il sentit bientôt ses doigts encore froids se faufiler sous son tee-shirt. Il ferma les yeux, le laissant promener ses doigts puis ses lèvres sur son torse. Ses lèvres remontèrent jusque dans son cou, lui arrachant un gémissement de plaisir. Il le voulait maintenant. Il en avait marre d'attendre, et de toute façon, il n'avait jamais été très patient. C'était maintenant ou jamais. Au diable ses parents, ils n'avaient plus qu'à prier pour que leur séance se termine tard. « Ne t'arrête surtout pas Jessie... » chuchota t-il. « J'en avais pas l'intention... »

➲ ➲ ➲

« Tes sûr que c'était une bonne idée de partir comme ça ? » « Ce sont des vacances Jessie, on se détend. Et puis, Courtney est là. Mes parents sont rassurés qu'elle parte avec nous. Et puis au moins, le vieux bouc nous lâchera. » Courtney avait insisté pour passer trois jours dans la maison de vacances de ces parents. Elle en avait besoin disait-elle. Et puisque que Jessie ne lui refusait jamais rien, il avait accepté. Et Bae avait suivi dans la foulée. Fantastique. Mais des vacances, il n'en avait jamais prises juste avec des amis. C'était une première fois et il était aux anges. « Monte le son Courtney, Gloria Gaynor, ma déesse... » Jessie chantait faux, mais c'était mignon. Et Bae l'imitait. « Les gars, de vous deux, seul Bae peut tenter The Voice. » « Méchante va ! » La maison était grande. Très grande, lumineuse et bien agencée. Le genre que l'on voyait dans les magazines, et qu'on se demandait si elles existaient vraiment ou pas. La réponse était donc oui. « Vous prenez la chambre juste ici les mecs ! » Il s'y attendait, mais son copain le devança et se jeta sur le lit. « J'prends le côté gauche ! » « Gamin va... » « Ma chambre est juste en face ! Alors si vous faites des trucs... » « Courtney. Ça serait déplacé de notre part, en plus avec ton autre amie qui devrait arriver... » « Dans deux jours. » « Oui, oh, tu sais, je pense qu'on pourra se retenir, hein ? » Elle haussa les épaules et les laissa quelques instants. « Tu mets tes affaires dans le placards ? » « Si je fais ça, je risque de m'étaler, tu me connais... »

Ce soir là c'était cinéma. Courtney voulait le voir, son film romantique à deux balles. Mais bon. Jessie était carrément fan aussi. Et Bae... il avait dit qu'il ferait un effort. « Trois billets pour... » Il leva les yeux vers les noms de films et le murmura à demi mots. « C'est pour toi et ta petite amie ? » « Pas vraiment non. » Il lui arracha presque les billets des mains et se dirigea vers ses amis. « Je crois que tu lui as tapé dans l’œil Bae. Il te mate le cul là. » Courtney avait éclaté de rire en suivant, les entraînant dans la salle. « Oh joie. » Jessie était aussi en train de rire. Le film se déroula... trop lentement. Pas pour Courtney qui avait la larmichette à l’œil en tout cas et qui s'empiffrait de pop-corn à n'en plus pouvoir. Mais quand Bae se retrouva à triturer les doigts de son copain... « Bae, mes doigts... » « 'Scuse. J'vais aux toilettes. » Bon sang. Ça faisait du bien. Quitter cette salle. Et ce film nul. Et cette musique ringarde. Et ces dialogues à deux balles. Ce que les couples hétéro pouvaient être chiants parfois. C'était toujours la même chose dans les films. « Le film ne te plaît pas ? » Il releva les yeux vers la glace des toilettes. Ah, le vendeur de billets. « Pas vraiment non. » « Arf, je connais bien ça, être la troisième roue du carrosse. » Il haussa des sourcils. « C'est mon numéro. » Il  le lui glissa dans la pochette de sa chemise. « Je vois. Désolé mais... Je ne suis pas intéressé. Le gars dans la salle, c'est mon copain. » « Découvrir de nouveaux horizons ne fait jamais de mal à personne, non ? » « Je vais y aller. » Pour qui il se prenait celui là ? Il sentit sa main se poser sur son épaule et se retourna aussi sec, lui flanqua une baffe au passage. « Ne. me. Touchez. Pas. » Bon sang, Jessie, où es-tu quand j'ai besoin de toi ? Il la sentait bien, la tête qui commençait à tourner. « Hé mon gars, ça va ! C'pas mon genre d'être entreprenant mais t'es vraiment super mignon, tu vois ? » Elle allait exploser. Et à chaque fois, c'était mauvais signe. « Tu vas bien ? » Il ne pouvait rien se passer. Il n'y avait rien de mort ici. Rien qui ne pouvait revivre. Il tituba, cherchant la poignée de la porte. Il allait sombrer, il le sentait maintenant. Nouvelle main sur son épaule, qui essayait de le redresser. Et un sourire un peu trop mesquin. Et soudain ses dents se dévoilèrent. Blanches, longues et pointues. Et quand il ouvrit la bouche un cri inhumain en sortis. Bae hurla, paniqué et sa main fut incapable de trouver la poignet tout de suite. Tandis que le jeune homme se muait en un monstre effroyable Bae avait fuis. Il fallait qu'ils partent, tous les trois. Il ouvrir la porte de la salle essoufflé, se jeta vers les sièges où se trouvait ses amis. « IL FAUT QU'ON PARTE ! » « Chut, jeune homme ! » Les gens commençaient à s'agacer et bientôt, ce fut le bordel. Complet. Le monstre avait fait irruption dans la salle et malgré la faible luminosité, il le distinguait. Et Jessie aussi. « Qu'est-ce que... » « Les gars, ce n'est qu'un homme un peu amoché, rasseyez vous... » « Courtney ! » Ils la tirèrent vers la sortis tandis que le monstre s'était jeté sur leur fauteuil. Trop tard. Il se mangea une accoudoir, les gens hurlèrent d'avantage. Et Bae tenta tout ce qu'il pouvait pour se frayer un chemin. « Vite, dans la caisse, vite ! » « Les garçons... Les garçons je suis en talon ! » Dire que Jessie jeta son amie sur les sièges arrières... était vrai. Et Bae démarra. « Bae tu sais pas encore conduire ! » « Ben j'vais apprendre, et très vite ! » La peur faisait faire des choses idiotes. Et le monstre s'était agrippé au coffre. « Aaaargh ! Mais il veut quoi celui là ! » « Bon sang Bae, plus vite ! » hurlait Jessie. « Je fais ce que je peux, essaie de le faire descendre ou on est mort ! » Déjà son bras avait traversé la vitre arrière. De ses doigts griffus il cherchait à attraper un bout de viande et Courtney, qui s'était plaqué au sol de sa voiture du mieux qu'elle pouvait se bouchait les oreilles pour ne plus entendre ses cris démoniaques. Ils arrivaient presque chez Courtney, et le monstre était toujours là. Il freina d'un geste brusque, il dégringola mais bien loin de se raviser, plongea sur le pare brise. C'est alors qu'il apparu. Le satyre. Le reste... Fut confus. S'en suivit une duel épique entre un monstre et un satyre, un satyre qui transperça le monstre d'une longue épée argenté, monstre qui s'envola en un tas de cendre et... « Où es le monsieur fou ? » Courtney, les cheveux ébouriffés venait d'ouvrir les yeux et de se redresser, toujours à l’arrière de la voiture. « Heu je... » Le sature était là, victorieux. Il lui lança un clin d’œil avant de s'en aller en trottinant. « Heu... » Courtney était sortis de sa voiture, dans tous ses états. « J'y crois pas ! Vous avez vu l'état de ma voiture ?! Et c'était qui ce dingue ! En plus il est partis comme ça ! » Sonné. Il était sonné et Jessie ne disait plus rien.

Ils avaient eu du mal à fermer les yeux, ce soir là. « Jessie, tu l'as vu toi aussi, non ? » « Oui. » « Bordel c'était quoi, hein ? » « Un monstre... » « Tu savais ? » « Je te l'aurais dis. » « On aurait pu y passer, tous les trois. Comment vas Courtney ? » « Au lit. Avec un doliprane elle dort comme un bébé. » « Elle a bien de la chance. » Son cœur battait à tout rompre et il le serra un peu plus contre lui. Reste calme Bae. Il est là. Toujours là. Demain est un autre jour. Vous allez juste essayer d'oublier qu'un monstre a tenté de vous dévorer, ok ?


18 ANS.
VII. TIME HAS COME AS WE ALL OH, GO DOWN.
« Plus que quelques semaines et on en a terminé avec ce maudit lycée ! » Ils étaient de retour de vacances et hormis Courtney qui avait su oublier de manière remarquable leur agression (que le cerveau humain était étrange parfois), les deux garçons eux, restaient sur leur garde en permanence. Pour ne rien arranger, pour la première fois le père de Jessie était venu chez eux. Pour parler disait-il. Il était resté de longues heures avec ses parents à parler de son fils. « Il est hors de question que je vive chez lui à nouveau. » Ils épiaient la conversation. Son père était sur la défensive. « C'est mon fils. Et il va revenir. » « Nous comprenons mais... » « Vous n'avez aucun droit. Vous l'avez nourris, logé pendant plus d'un an et ça fait quoi de moi ? » « Jessie nous... » « Mon fils n'avait plus toute sa tête. Vous savez quoi, je trouve que vous avez eu une mauvaise influence sur lui. Il n'y a qu'à regarder votre fils pour voir que vous êtes des parents indignes. » C'était injuste. Parfaitement injustifié. Bae se retint de ne pas se jeter sur lui. Ses parents étaient les meilleurs. « Il est juste con. Laisse... » murmura Jessie. Il était alors entré dans la pièce. Et son père l'avait longuement dévisagé. Sans doute ne le reconnaissait-il pas ? Parce que son fils avait grandit loin de lui ? Ou parce qu'il avait changé ? Bae osa se montrer à son tour et ses parents se levèrent de leur siège. « Jessie va décider. Nous ne le forçons pas à rester ici. » Maintenant qu'il les voyait tous les deux, il ne pouvait s'empêcher de voir toutes les ressemblances. Mêmes cheveux châtain en bataille. Même carrure. Même yeux verts. Même nez, même bouche. À la différence que les traits de Jessie était plus doux, moins sévère que ceux de son père.  « Il rentre avec moi. Qu'il ne le veuille ou non. Votre pédale de fils ne le touchera plus jamais. » A cet instant il ne su pas vraiment qui avait frappé le premier. Monsieur Baelish ou Jessie ? Quoi qu'il en fut, le père de Jessie se retrouva par terre et son fils ainsi que son père étaient près à exploser. « T'es vraiment qu'une enflure ! » « Dehors, dehors ! » Son père écumait de rage, littéralement. Si c'était Moe qui avait toujours su porté l’étiquette mère poule, son père tenant à lui plus que tout au monde. Et qu'on insulte son fils, il en était hors de question. Le père de Jessie hurla, il les menaça d’appeler les flics mais au fond, il le savait très bien tous quatre, il n'oserait jamais. Parce qu'il était violent, stupide et que ce n'était pas sa première infraction. Qu'il le veuille ou non il avait perdu son garçon il y a bien longtemps, avant même qu'il ne vienne habiter ici.

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« Maman, tu en as marre de moi ? » Moe planta son regard tout doux dans celui de son fils et lui passa une main dans ses cheveux. « Je sais, trop court, t'aime pas ça. » Elle lui fit son sourire le plus aimant et le pris dans ses bras. « Jamais. Tu sais Bae, quand ton père et moi t'avons vu pour la première fois... Je ne saurais pas l’expliquer, mais il c'est passé quelque chose. On a su que c'était que l'on voulait. On a eu peur, tu avais déjà sept ans et... La dame nous avait promis qu'on allait en baver avec toi. Mais tu sais quoi , si c'était à refaire, je prendrais la même décision. Tu es parfait. Tu es le fils que tout le monde rêverait d'avoir. » « Vraiment ? » « Chéri... » « Vous êtes tombé sur le gamin avec le plus de tares oui... Regarde moi ! Je suis un demi-dieu, combien de chance aviez vous de tomber sur ça ? Et si on met de côté mon caractère un peu étrange, mes sautes d'humeur, mon copain, ma vue de merde, mon pouvoir flippant, le satyre, toutes les merdes que je fais... » « On t’aime pour ça Bae. Je t'aime pour ça. Ton père t'aime pour ça.  Honnêtement, notre couple ne serait plus pareil sans toi. Qui viendrais nous annoncer qu'il a encore cassé ses lunettes en s'asseyant dessus, hein ? Qui aurait fait revivre toutes les ruches de papy ? Et tu te souviens du chien ? On a ri, on eu peur avec toi. Mais on vit quelque chose de fantastique. Et je ne suis pas sûr qu'un autre garçon aurait pu nous procurer autant de joie. »

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Les adieux avec Courtney avaient été compliqué. Enfin, ceux de Jessie/Courtney. Elle partait pour New York, alors que Bae et lui se contenteraient de l'université de l'état dans lequel ils résidaient. Et c'était déjà pas mal. Elle leur avait fait promettre de leur écrire, et de passer sur skype le plus souvent possible. Et ils avaient tous les trois promis. C'était le cœur lourd ce jour là qu'il avait vu sa voiture flambant neuve démarrer et rouler vers une ville qu'aucun des trois n'avait encore découvert. « Si on m'avait dis il y a trois ans que quelqu'un me boosterait pour aller à l'université... » Jessie était mal à l'aise. « C'est pour ton bien. Histoire d'avoir plus de chance de réussir, tu vois ? » Et Bae pas du tout. Une nouvelle étape commençait, étape qu'il était fin prêt à franchir. L'énorme avantage était qu'ils pouvaient toujours résider chez ces parents. Moe et Frank n'avaient pas été stupides, il lui avait fait entendre raison : prendre une chambre étudiante serait risqué. Depuis le satyre, l'attaque des monstres et autre, ils voulaient leur fils avec eux. Il avait tenté de négocier. Les deux cas de figures étaient risqué en soit. Mais il préférait voir un monstre se déchaîner sur le campus plutôt que dans sa maison.

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« On dirait qu'un garçon s'est fait abandonné par son ami. » « Franklin. Vous commenciez presque à me manquer. » Le satyre était arrivé comme ça, sans prévenir. À force cela allait devenir une habitude. Mais rentrer dans sa voiture et le raccompagner jusqu'à chez lui... Ça non, il ne l'avait pas encore fait. « Vous voulez quoi. » « La même chose que depuis des années. Plus rien ne te retient ici mon garçon. » « Mon copain loge sur le campus. Et j'ai toujours mes parents. Je n'irais pas dans votre camps pour dérangés. » « Mon garçon ! Allons ! Des demi-dieux ! Tu y apprendras a... » « … te battre, te défendre contre les choses les plus horribles que notre monde possède ! Oui, je sais. Mais j'ai pas envie. Ma vie est très bien comme ça. » « Même avec les monstres ?  » « Étrangement il ne viennent pas trop m'embêter. » « Et tu ne t'es jamais demandé pourquoi ? » « Sortez de ma voiture. Tout de suite. » « Mon petit S. je... » « Bae. Mon prénom c'est Bae. » « Tu n'es pas toi même ici. Et tu le sais, sinon pourquoi avoir gardé mon porte clef ? » Et sur ces paroles il descendit de la voiture au feu rouge. Et puis quoi encore ? Il montait la garde devant chez lui ? Depuis tant d'année ? La bonne blague. Qu'il aille se faire mettre.

Franklin était hors de lui. « Oh ma déesse... Ma déesse ! » Une légère secousse plus tard, la déesse Hébé se tenait là, sous ses yeux. L'air éternellement jeune, souriante et pleine de bonté. « Franklin ? » « Votre ingrat de rejeton... Il est têtu. » « Je sais mon petit Franklin... » « Écoutez madame, je sais que je vous dois encore sept ans de bons et loyaux services mais là... » Il baissa la tête. Oh bon sang. Qu'avait-il fait le jour où il avait trompé sa déesse avec une nymphe ? Hébé ne l'avait pas mal pris, on non. Elle lui avait fait promettre de lui lécher les bottes pendant quinze ans. Quinze ans ! Quinze ans qu'il était son satyre à tout faire. Il le savait, c'était où ça ou... ou terminer très mal. Il ne voulait pas savoir comment d'ailleurs. « Continu à veiller sur lui alors Franklin. » « Ma déesse, pourquoi, pourquoi lui ! » « Parce que je n'ai pas beaucoup d'enfant. Et qu'il est mignon. Et que j'ai fais l'erreur de le laisser dans les bras d'un homme odieux. Heureusement pour moi, une gentille famille l'a récupéré. » Franklin leva les yeux au ciel. « Mais il refuse d'aller à la colonie... » « Alors soit son gardien. Pour le temps qu'il te reste à mon service. » « Vous pourriez tenter de le convaincre ! Ma déesse ! » « Je ne voudrais pas le perturber. » Et sur ces mots elle s'envola. « Bordel de biquette ! Merdouille ! Ha ! Vous êtes marrant vous les dieux ! Le perturber ! Ha ! Mais il est perturbé ce gamin ! Si encore je recevais quelques drachmes... » Il continua de grommeler encore quelques longues minutes dans sa barbe. Gardien de demi-dieu... C'était le pire job pour un satyre. Combien de fois avait-il manqué de se faire dévorer à sa place tandis qu'il vivait sa vie tranquille celui-là ?


19 ANS.
IX. CAUSE THEY WILL RUN YOU DOWN, DOWN TIL THE DARK
Bae reposa les lunettes de soleil sur le promontoire et leva les yeux au ciel. « Oh, flûte. Ne me dis pas que tu m'as vu de là... » « Franklin, je pense que même aveugle j’arriverai à sentir votre présence. Qu'est ce que vous foutez là ?! » « Mais tu es aveugle... ou presque, non ? » « Très myope, c'est différent. » Il enfonça ses lunettes sur son nez et détourna le regard. Depuis ses trois derniers mois Franklin venait presque le voir une à deux fois par semaine. Il l'avait dit à Jessie, mais pas à ses parents. « Tu sais quoi petit ! Je pense que ton copain peut avoir sa place à la colonie ! » « Ah ouais ? Vraiment ? Jessie est un demi-dieu lui aussi ? » « Sur un autre ton jeune homme, dis donc... Tss. » « Ne vous avisez pas de foutre la merde dans mon couple. » « Oh non, loin de moi cette idée ! Je sais pas expérience que les couples c'est la merde. Ça ne dure jamais très longtemps. Même si on est très amoureux. Non, je peux lui trouver une place ! Comme oracle par exemple ! » « Mais oui, excellent ! Vous vous foutez de moi ? » « Oh, petit ! Les oracles sont importants. Et je sais que ton Jessie a un don très intéressant. Ils sont rares à être comme lui. Bon alors certes, il y a des ratés dans les entretient d'embauches... Mais on est plus à l'époque de la malédiction, il ne ressortira plus fou furieux comme cette dingue de Castellan ! » « Merci mais non merci. Ne mêlez pas mon copain à ça. Merci. » « Petit ! » « Bae, juste... Bae. On se connaît depuis que j'ai quinze ans, vous pouvez commencer à m’appeler autrement que petit, non ? » Il fit signe de partir d'un geste de la main et soupira. Un de ces jours il allait craquer. Et lui arracher ces deux petites cornes ridicules qu'il avait sur le crâne.

➲ ➲ ➲

« Oh putain, si tu savais comme ça m'avais manqué... » Il hocha la tête. Oui, lui aussi. Jessie faisait presque sa vie à part et qu'il le veuille ou non cela les avait un peu éloigné ces derniers temps. Pas les mêmes emplois du temps, plus le même toit... Ses parents avaient des boulots prenants et Bae bossait beaucoup trop. Alors quand Jessie venait lui rendre visite, c'était la fête à chaque fois. « J'devrais te présenter à mes potes, franchement Bae, tu vas leur plaire... Ah, et j'ai même trouvé quelqu'un qui me fait penser à Courtney un truc de dingue. Sa jumelle, mais en version diabolique. La version diabolique de Courtney ha ha ! Tu y crois ? Et je sais pas si t'as le vieux Robert en professeur de littérature, mais bordel celui là, un vrai con. Et... Pourquoi tu souris comme ça ? » « Parce qu'à chaque fois qu'on vient de s'envoyer en l'air, tu parles toujours pendant trois heures. C'est systématique. Tu peux pas faire comme tout le monde, pioncer ou me prendre dans tes bras, non non. Tu causes sans t’arrêter jusqu'à que, généralement, je fasse semblant de dormir. Et c'est très drôle parce que tes cheveux font n'importe quoi aussi. » « Non mais dis donc... Viens par là ! » Une fois de plus il avait cru avoir la paix. Rien qu'une fois depuis des mois. Mais non. Parce que sa vie n'était plus aussi tranquille qu'avant. Et au moment où Jessie lui rendait son baiser la porte de sa chambre vola en éclat. « MON GARÇON ! » Franklin avait surgis de nul part, faisant voler sa porte de chambre. « Bordel ! » Jessie avait sursauté et hurlé en suivant. « Bordel ! Le satyre fou ! » Il avait ramené les draps vers lui, paniqué, Bae avait soupiré avant de prendre un oreiller et d'enfoncer sa tête dedans. Pourquoi. Pourquoi ?! « Ça ne vous convient plus de me fliquer dehors, faut aussi venir regarder mes parties de jambes en l'air ? » « Quoi ? Non mais enfant mon garçon je... Oh mon dieu ! » Il plaqua ses deux mains poilues devant ses yeux. « Ah non pas ça, deux garçons qui qui... » « FRANKLIN ! » Il lui lança tous ses oreillers sur la figure et le satyre sautilla dans tous les coins de la pièce, les yeux toujours clos. « DEGAGEZ DE LA TOUT DE SUITE ! » « Mais c’est important ! C'est votre mère ! » Il lâcha sa lampe de chevet qu'il s'apprêter à lancer. « Vite, suivez moi ! »

Il avait attrapé son caleçon et un tees shirt à la volé avant de le suivre dans son jardin. Jessie était resté dans la chambre, complètement surpris. Il devait sûrement en train de grommeler tout seul. Mais Moe était sacrée. Sauf que ce n'était pas Moe qui l'attendait en toute... élégance dans le jardin. Mais une femme blonde au cheveux mi long, bouclés, avec de grands yeux bleus. Elle portait une robe rouge et était assise sur une récamière dorée et pourpre.  Une petite lueur qui descendait du ciel nuageux venait mettre en lumière son beau visage, qui semblait étrangement jeune. Elle agitait un large éventail décoré de plume assortis à sa tenue. Et elle avait cet air dramatique et théâtrale à la fois qui... « Bordel qu'est-ce que vous foutez dans mon jardin ? » Elle avait fait repousser des massifs de fleur à la base de chacun de ces pieds de son fauteuil et... « Mon enfant ! » Elle s'était levée et avait écarté  les bras en avançant vers lui. Après l'avoir à moitié étouffé contre ses seins et elle le regarda longuement en souriant et Bae la repoussa. « Mais casse toi ! Non mais ça va pas ! Où est ma mère Franklin, c'est qui c'te meuf là ?! » « Bae, je suis ta mère. Je suis Hébé ! Déesse de la vitalité, de la jeunesse et des.. » « Mais ta gueule ! » Hébé s'arrêta aussitôt, clouée sur place. « Mais... » « Mais quoi ! Vous pensez que ça va changer quelque chose ? Arriver comme ça ? Au bout de dix neuf ans ? Non, que dis-je, vingt dans dans quelques jours ! Je ne vous connais pas. Et soyons clair. Je veux que vous arrêtiez. Que le bouc retourne d'où il vienne. » « Tu ne peux pas me renier mon fils ! Tu ne peux pas renier ce que tu es ! » Il avait l'impression de se retrouver ne plein dans un péplum des années soixante. « Ah ouais ? » « Je viens t'offrir quelque chose. En échange de quoi tu iras à la colonie. » « Non. » Il tourna les talons. Une déesse. En fait, il n'arrivait même pas à prendre la chose au sérieux. « Si tu acceptes de te mettre en sécurité à la colonie, ton contrôleras ton pouvoir. Je te le jure. » « Vraiment ? » « Vraiment. Je ne peux pas perdre d'autres de mes enfants. » « Ben  j'vais réfléchir. » Qu'elle aille donc se faire mettre et pondre d'autre môme.


20 ANS.
X. YES AND THEY WILL RUN YOU DOWN, DOWN TIL YOU FALL
« Et tu vas accepter ? Tu sais que... Je t'aime comme tu es, hein ? Je me fiche bien que tu fasse revivre des trucs sans le faire exprès. Et puis, voir des fleurs refleurir c'est pas la mort, hein ? Et heu... » « J'en ai parlé à mes parents. Et ils ont sortis les mêmes arguments que toi. » « Ah ! Hé bah... Hé bah tu vois ! » « Et je n'ai pas envie de partir. J'ai envie d’avoir une vie normal. Il m'a fallu au moins trois ans pour apprendre à vivre avec ma bipolarité, une dizaine d'année pour surmonter mon don... Partir là-bas... j'aurais l'impression de repartir à zéro. » Son regard se perdit quelques minutes dans le vide. Vingt ans. Vingts années passées dans une famille aimante, loin de tout ces merdes mythologiques... Non, il ne laisserait pas tomber. Franklin voulait monter la garder pour qu'aucun monstre ne vienne le manger ? Grand bien lui fasse. Lui ne bougerait pas. Et une année s'écoula. Elle ne fut pas de tout repos. Parce que son don était toujours là. Et qu'il semblait comme accentué. À chacune de ses phases de dépressions, il devenait incontrôlable. Bientôt ses parents lui ordonnèrent de rester chez lui pendant les quelques jours où son moral était au plus bas, afin d'éviter les accidents. Il ne comptait plus les jours où les insectes morts reprenaient vie pendant quelques minutes, où les fleurs brûlées par la chaleur retrouvaient leur vitalité d'antan. Et tout cela le faisait souffrir. On ne donnait pas un peu de vie sans souffrir en retour. Un an de torture et pour Bae il était évident que sa mère était derrière tout ça.


21 ANS.
XI. YEAH SO YOU CAN'T CRAWL NO MORE
« C'est la merde bordel, la merde ! » « Calme toi fiston, calme toi... » Son père était fatigué, il avait de grandes cernes sous les yeux, et essayait de calmer son fils du mieux qu'il pouvait. « Pourquoi le moindre truc mort reviens à la vie soudainement hein ? Pourquoi ? Putain ! J'ai beau m'enfermer dans ma chambre que t'attire quand même tous les trucs à moi je... » C'était sa mère, la véritable, qui était coupable. Il ne voyait que ça. Moe avait fait irruption, l'aspirateur à la main. « C'est bon, tout est aspiré, j'ai tout jeté dans la poubelle du coin de la rue. » Ils n'étaient pas à l’abri d'un oiseau ou d'un rongeur mort qui traînait quelque part dans leur jardin. « Fait chier merde. Je pensais qu'il fallait que je touche pour que je... Raaah ! » « Bae, attends ! Tu vas où ? » « Parler à quelqu'un qu me doit quelques explications ».

C'était bien la première fois que le port clef allait lui servir. Il appuya dessus et le satyre accouru dans la minute qui suivit son appel. « Prêt  décoller ? Où sont tes valises mon garçon ? » « Je ne pars pas. » « Mais que... » « Je veux des réponses. » « Hein ? » « Pourquoi mon pouvoir déconne comme ça ? » « Tu mûris, et lui aussi je suppose ? Mais pense à la proposition de dame Hébé mon enfant ! » « Je n'ai pas envie d'aller dans votre camp là ! Pas envie, vous comprenez ? Je veux vivre normalement ! Qu'elle me rende mortel tient ! » « Ce n’est pas si simple hein... Oh, et oui vous êtes nombreux à dire ça. Mais tu verras. On s'y fait vite ! Tu peux avoir une vraie vie là-bas ! Rien ne t'empêcheras de voir ton copain de temps en temps ! L'été par exemple ! » « L'été ? » « Oui, même si ces temps ci, les temps sont compliqués, il vaut mieux y rester à l'année. Et je sais que ta mère te veux en sûreté. » « Ben voyons. Des temps compliqués. » « Oui, des mortels nous agresse. Ils nous traquent et parfois ils capturent des gens comme nous. On doit se mettre à l'abri Bae ! Tu ne voudrais pas mettre en danger ta famille et ton petit Jessie, hein ? » « Je veux juste vivre ma vie. Juste ça. » Il avait envie de pleurer. Comme ça, subitement. Il avait tourné les talons avant de craquer devant le satyre. Et ce fut le chemin de l'université qu'il prit en courant. Il avait toujours été une quiche pour ce qui était de se repéré. Alors il se trompa au moins cinq fois de chambre avant de tomber sur la bonne. « Jessie ? Jessie c'est moi... » Pas un bruit. Rien. « Si tu cherche Jessie, il est à la fête dans la fraternité des... » « Merci. » C'était bien sa veine. La fête il était passé devant et la mission retrouvé quelqu'un dans une baraque blindée de jeunes bien alcoolisé et complètement dans leur monde... Pourtant il y alla, s'armant de courage. Et il en avait besoin. Rentrer fut facile, trouver son copain, beaucoup moins. Surtout quand il avait décidé d'aller faire trempette en se donnant carrément en spectacle. Oh mon dieu Jessie j'ai honte...  Il le regarda hurler et se jeter dans la piscine (il fit un plat monumental) sous les cris et les applaudissements des autres étudiants qui l'imitèrent aussitôt. Putain, mais c'pas vrai... Il essuya ses larmes, essayant de lui faire signe. « C'est mon copain ! » Il était complètement... Ailleurs. « C'est le plus beau, c'est mon copain, viens Bae ! » Il avait une subite envie de se planquer derrière le bar. « Non non je... » « Bae ! » On hurlait son prénom, il tourna les talons mais la foule le rattrapa très vite et il termina trempé de la tête au pied. « Ouaiiis ! » « Jessie faut que je te parle, maintenant. » Jessie n'écoutait pas, Jessie faisait des vagues avec ses bras et se fendait bien la poire. « Eeeet, ton tee shirt il est transparent ! » « Ouais ouais, il est blanc je... Faut qu'on parle, c'est urgent. » Quelqu'un lui envola la tête sous l'eau, la musique démarra, toujours plus forte et bientôt ce fut la cohue. Jessie était repartis dans ces délires, il ne voyait plus rien, ces lunettes étaient tombées au fond de la piscine, et elles furent sans doute écrasés par un de ces lourds qui firent le concours de bombe dans la piscine. Évidement, sa paire de rechange elle, devait le narguer poser sur sa table de chevet. À moitié aveugle, frustré et franchement agacé il sortis de la piscine. La seule personne à qui il avait envie de causer faisait un concours de shot en faisant trempette. Tu me déçois beaucoup Jess'. Beaucoup. Il du l'entendre car sur le chemin du retour, ce fut lui qui le rattrapa, dégoulinant de partout. « Bae, Bae attend... » « T'es bourré. » « Peut-être... Un peu ? » « Je préfère parler à un Jessie sobre. Merci pour l'humiliation ce soir. » « Mais... Mon gars ! » « Chui pas ton gars. Je suis ton copain. Bonne nuit. » « Te prends pas la tête comme ça ! Oh ! Regarde moi quand j'te parle ! » Il avait tourné les talons, les mains dans les poches. Qu'il aille décuver lui... « Fait pas genre t'es déprimé là ! Aller c'pas parce que t'es bipolaire que j'vais te pardonner tes humeurs sans arrêt changeantes ! Faut pas déconner mon gars... Cherais pas toujours là pour toi faut pas rêver ! » Bae ne sut pas exactement à quel moment il fondit en larme, ni même à quel moment lui il colla son point dans la figure. D'abord le poing puis les larmes ? Non... l'inverse ? Le résultat fut le même, il s’enfuit en courant et Jessie resta sur le bord de la route en caleçon, sonné.

➲ ➲ ➲

« Bae ? Bae mon chéri Jessie est là, il voudrait te parler... » Moe était penchée au dessus de son lit. Elle lui passait une main dans les cheveux en souriant, elle avait toujours aimé le réveiller comme ça. « Il a l'air anxieux. » « Il est quelle heure... » « Onze heures. » Il soupira et retourna sous sa couette. « Je lui dis de monter ? » « Non. » « Non ? » « Oui, non. J'ai pas envie de voir sa tête de con. » « Bae ! Comment tu parles ? » Évidement qu'elle ne l'écouta pas. Elle sortis de sa chambre et à peine une minute plus tard c'était Jessie qui faisait irruption. Il avait sale allure. Seul l'odeur de son shampoing le sauvait. D'accord, hier soir il avait sacrement bien visé, sa joue avait pris une drôle de couleur. « Salut je... Tu m'entends ? » « Non non, je dors. » « Ah, bon, très bien écoute je suis désolé, pour hier soir. » « Cool, maintenant sors d'ici. » « Tu voulais me parler d'un truc urgent et j'étais pas moi même alors... Maintenant je t'écoute. » « Tu m'as affiché devant tout le monde. J'aime pas être le centre de l'attention. » « Et toi tu m'as collé un poing dans la figure. » « Tu l'avais cherché. En plus tu laissais ce mec te grimper dessus là... » « J'étais bourré. » « C'pas une excuse. » Qu'il parte. Il avait besoin d'une pause. Il avait fermé les yeux, le noir et la chaleur de sa couette l'apaisait. Bon sang, ne pouvait-il pas essayer de comprendre pour une fois. Il le sentit s'allonger à ses côtés, et malgré ses coups rien n'y fit, Jessie resta en place. « J'vais rester là jusqu'à que tu arrêtes de jouer au con. Après on parlera. » Et ils restèrent allongés sans rien dire pendant longtemps. Jamais Bae n'avait fait durer le silence aussi longtemps et jamais Jessie n'avait su aussi bien se retenir pour détendre l'atmosphère. Et évidement ce fut lui qui craqua le premier. « Bon aller Bae... Tu vas pas me dire que c'est fini à cause d'hier soir ? » « Non. » « Bon, tu me rassures... En plus qu'aurait dit Courtney, elle vient nous voir dans un mois ! » « Je voulais te parler de la colonie. Je pense que je vais y aller. » Silence. « Pardon ? Sors de là-dessous. Et redit le en me regardant. Aller. Sors-de-là-tout-de-suite. Je plaisante pas. » Ça, il le sentait bien. Arrête de chialer comme une mauviette bordel... Jessie lui secoua les épaules et fini par lui arracher la couette des mains. « Vas-y, redis moi ça ? » « Jess'... » « Redis le. Redis-le-maintenant. » « Je... » Il ne pouvait pas. Pas devant lui. Pas devant ce regard là. Il ne méritait pas ça. « J... » Jessie l'avait pris dans ces bras et enfouis son visage dans son cou. Putain, et comment j'vais réussir à le lui dire maintenant ? Aller, dis tout. Redis le. Soit fort Bae. « Je vais suivre Franklin... » renifla t-il. Jessie n'arrêta pas son étreinte pour autant. « Ça devient insupportable. Faut que ça s'arrête. Que je contrôle. » « D'accord tu... Tu es secoué, je comprends. On peut en reparler un peu plus tard. Ne dis pas ça parce qu'hier j'ai été con s'il te plaît. » « Tu comprends pas... » murmura t-il. Comment lutter contre la volonté d'une déesse qui pensait bien faire pour son enfant ? C'est insupportable. Elle lui pourrissait la vie alors qu'elle voulait lui rendre service. C'était le pire paradoxe du monde. Hébé, il la haïssait. Il avait bien comprit, il ne lui suffirait pas de passer quelques jours dans sa stupide colonie pour que tout aille bien. Non non, il devrait y rester jusqu'à que madame lui autorise à sortir à nouveau et à vivre sa vie. Jusqu'à que les conflits dont parlait Franklin cessent. « Tu l'as dis à tes parents ? » « T'es le premier à savoir. »

Moe avait éclaté en sanglot. Son fils partait. Le petit garçon qu'elle avait adopté il y a presque quinze ans partait pour un monde inconnu. Parce qu'une déesse l'y forçait. C'était la meilleur. Combien de nuit elle avait prié avec Frank pour avoir un enfant ? Et quelle ne fut pas sa joie quand l'agence d'adoption leur avait permis d'adopter Bae. Et quand il était devenue légalement leur fils. Tous ces moments passés avec lui... Elle l'aimait, il était la prunelle de ces yeux. Elle ne voyait pas une monde sans lui. C'était impossible. Tout bonnement impossible. Et pourtant il était là, debout devant Frank, Jessie et elle. Et il leur annonçait sa décision. Sa main attrapa celle de son petit ami et elle la serra fort contre sa poitrine. On lui arrachait son fils. Parce qu'il souffrait de ne pas être comme eux, de ces dons qui n'avait cessé de s'amplifier. Elle essaya de se rassurer, de ce dire que là-bas tout serait mieux pour lui. Plus de souffrance et des gens comme lui. Ses semblables. Mais au fond, tout comme Frank, quand Bae les prit une dernière fois dans ses bras, son cœur se brisa en mille morceaux.

➲ ➲ ➲

« Je peux au moins t'accompagner... » « Je veux pas tu vois l'emplacement. Et puis de toute façon, tu sais déjà à quoi ça ressemble de l'intérieur non, tu l'as vu, dans une de tes visions... » Jessie hocha de la tête. « Tu te souviens de ton rêve, celui où j'étais avec des gens comme moi, et habillé comme un sac ? » « Oui ? » « Tu le savais. À cette époque déjà. Tu le savais. » Jessie avait détourné le regard, levé les yeux vers le ciel. « Et je te remercie pour n'être jamais revenu dessus. Tu m'as laissé quelques années de répit. » Oui, il savait. Jessie avait toujours eu cette vision de lui. D'eux séparés. Il avait toujours su qui l'attendait. Tout comme il avait vu son pouvoir s'amplifier, commencer à dépasser les bornes. Il avait peut-être même vu ce moment là. Mais il avait su garder la tête haute, prendre sur lui. Il avait mis de côtés ses visions, il les avaient refoulés. « Tu mérites mieux. Tu trouveras quelqu'un mille fois mieux que moi, j'en suis sûr. Parce que je ne sais pas combien de temps ça va durer. Et t'es un mec super tu vois... » Il était horrible. Il le savait, Jessie continuerait de rêver de lui comme il l'avait toujours fais. C'était un don, un lien qui les unissait. Peut-être qu'en rencontrant quelqu'un d'autre tout cela finirait par cesser ? Il l'avait pris dans ses bras et embrassé une dernière fois. Jessie et ses jeans troués, Jessie et ses cheveux qui faisaient leur vie, Jessie et son regard de chien battu. Et ce sourire. Ce satané sourire qui l'avait fait craquer tant de fois. Adieu.


IL Y A TROIS MOIS.
Ce n'était plus si loin lui avait dit Franklin. En attendant, Franklin mourrait. Bae ne voyait plus rien, il cherchait ses lunettes, égarées quelques part sous les fougères. La Colonie était là, quelque part dans ses bois. Et lui venait de manquer de se faire tuer. Mais Franklin l'avait repoussé. Ce monstre ignoble, repoussant. Au péril de sa vie. Et maintenant il perdait tout son sang, il poussait des râles terribles qui lui donnait envie de vomir tout ce qu'il avait dans le ventre. Quand ses doigts se posèrent enfin sur ces verres, Bae inspira profondément. Ils étaient seuls. Non, il ne pleuvait pas, ce n'était pas la nuit non plus. Pas de vent, pas de neige, rien qui puisse rendre la scène plus glauque qu'elle en l'était déjà. Juste la poussière d'une forêt trop sèche, des odeurs fortes qu'il n'avait plus sentit depuis son dernier séjour dans un parc national et une lumière aveuglante quand il levait les yeux vers les cimes. « Bae... » Il se traîna vers le satyre. « Je suis ravi de t'avoir servis tout ce temps mon petit. T'avoir vu grandir était un privilège. » « Attendez, Franklin... Je sais pas où on est ! Bordel Franklin vous étiez censé m'amener dans un endroit sûr ! Et vous mourrez ! » « Merci, dame Hébé... Ça a été un véritable honneur pour moi de vo... » « De quoi , de quoi bordel ! Franklin ! Non, hop hop on se réveille ! Bordel de merde ! Espèce de fils de... Raaaaah ! » Il se releva en tremblant, les poings serrés. Non. Non ça ne pouvait pas se finir comme ça. Lui, paumé dans les bois, loin de tout. Loin de tout ceux qu'il aimait. « Réveille toi tout de suite satyre. Aller. DEBOUT ! » Il n'y cru pas vraiment. À vrai dire, il n'avait jamais testé son don sur autre chose que des végétaux, insectes ou petits animaux. Alors quand le satyre se releva, tout sourire et s'inclina devant lui, il resta cloué au sol quelque secondes. « M-montre moi l-le chemin de la Colonie des Sang-Mêlés. » Et il s'élança. Bae couru pour ne pas le perdre de vue, Franklin sautillait joyeusement, pimpant comme jamais. « Par ici ! Par ici ! » Ils y étaient. La colonie des Sang-Mêlés. Il y entra normalement, devant les regards surpris des locataires des lieux, auquel il n'adressa aucun sourire, aucun regard. Franklin l'avait conduit devant une grande maison devant lequel un centaure (ça devait être tout à fait banal par ici) attendait. « Chiron, voici ton nouveau pensionnaire ! » Quelques pensionnaires curieux s'étaient amassés non loin de la grande maison. « Merci Franklin. » Et Franklin retomba ; ses yeux redevinrent vitreux, son ventre s'ouvrit à nouveau pour déverser ce qu'il restait de sang et de boyaux. Et tout le monde hurla, Chiron eut un mouvement de recul et Bae soupira. Sa nouvelle vie commençait maintenant.
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Dernière édition par S. Bae Baelish le Mer 26 Avr - 20:13, édité 3 fois
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B. Mercedes Weathley
B. Mercedes Weathley
L'AS DE CŒUR.
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L'AS DE CŒUR.

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MessageSujet: Re: i am what i am, i am my own special creation (bb)   i am what i am, i am my own special creation (bb) EmptyMar 25 Avr - 21:07

C'est quoi ce titre ? :mdl:
(re)Bienvenuuuue ! bril J'ai bien hâte de découvrir ton bonhomme dans son intégralité ! Bisous eskimau En tout cas, je te souhaite un boncourage pour la fin de ta fichette ! i am what i am, i am my own special creation (bb) 116420351 (Prénom trop mignon ! Huhu bril)
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S. Bae Baelish
S. Bae Baelish
SANG-MÊLÉ GREC.
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SANG-MÊLÉ GREC.

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MessageSujet: Re: i am what i am, i am my own special creation (bb)   i am what i am, i am my own special creation (bb) EmptyMar 25 Avr - 21:11

Un pari débile avec quelqu'un sur le forum qui se reconnaîtra :mdl:

Merci Mercedes, j'espère que ce nouveau perso va plaire i am what i am, i am my own special creation (bb) 1737477489 J'ai déjà fais l'histoire, j'essaie de trouver le courage de tout mettre en page avant demain soir i am what i am, i am my own special creation (bb) 4104680634
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Jules E. Sand
Jules E. Sand
IULIUS DIVINUS
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MessageSujet: Re: i am what i am, i am my own special creation (bb)   i am what i am, i am my own special creation (bb) EmptyMer 26 Avr - 9:01

Bienvenue une nouvelle fois parmi nous ! bril
J'aime beaucoup le choix du parent divin et du pouvoir, bin courage pour ce qui te reste ! i am what i am, i am my own special creation (bb) 1644506257
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Loïs I. Clinton
Loïs I. Clinton
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ITINÉRANT.

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MessageSujet: Re: i am what i am, i am my own special creation (bb)   i am what i am, i am my own special creation (bb) EmptyMer 26 Avr - 9:51

Bienvenue avec ce nouveau personnage ! i am what i am, i am my own special creation (bb) 3331083651 Bon tu le sais déjà mais je suis fan du choix de l'avatar, et j'aime beaucoup la déesse que tu as choisis i am what i am, i am my own special creation (bb) 1758784161 Bon courage pour cette nouvelle fiche, si tu as besoin d'aide (sait-on jamais /pan) n'hésite pas ! o/
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Rosario L. Autiero
Rosario L. Autiero
ITINÉRANT.
localisation : New-York.
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ITINÉRANT.

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MessageSujet: Re: i am what i am, i am my own special creation (bb)   i am what i am, i am my own special creation (bb) EmptyMer 26 Avr - 11:05

Bienvenue avec ce nouveau personnage ! Fanatique
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Rahne A. Altman
Rahne A. Altman
SHE IS THE DEMIURGE
localisation : Colonie des sang-mêlés.
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SHE IS THE DEMIURGE

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MessageSujet: Re: i am what i am, i am my own special creation (bb)   i am what i am, i am my own special creation (bb) EmptyMer 26 Avr - 13:27

(re)Bienvenue parmi nous ! i am what i am, i am my own special creation (bb) 461780553
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Orion Nightshade
Orion Nightshade
SANG-MÊLÉ ROMAIN.
localisation : camp jupiter
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MessageSujet: Re: i am what i am, i am my own special creation (bb)   i am what i am, i am my own special creation (bb) EmptyMer 26 Avr - 13:35

Rebienvenue avec ce nouveau personnage bril
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MessageSujet: Re: i am what i am, i am my own special creation (bb)   i am what i am, i am my own special creation (bb) EmptyMer 26 Avr - 18:01

Oh canon l'avatar (la série aussi i am what i am, i am my own special creation (bb) 1737477489 i am what i am, i am my own special creation (bb) 1737477489 ) et j'aime beaucoup le choix du parent divin aussi.
Re-bienvenu sur MD et courage si tu n'as pas finis ta fiche déjà bien entamé i am what i am, i am my own special creation (bb) 1737477489
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MessageSujet: Re: i am what i am, i am my own special creation (bb)   i am what i am, i am my own special creation (bb) Empty

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