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 Destroy the spineless, wasting our last chance, to come away - Thésée

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MessageSujet: Destroy the spineless, wasting our last chance, to come away - Thésée   Destroy the spineless, wasting our last chance, to come away - Thésée EmptyJeu 3 Avr - 16:26




Thésée W.. S.-B Ryans
Quand elles ont tissé le fil de ma vie, les Moires ont dû se planter. C'est pas du coton qu'elles ont pris, j'suis sûre que c'est du barbelé.

PRÉNOMS ◮ Thésée, ouais, c’est un nom de mec, et alors ? Wednesday, comme la petite dans la famille Addams. Elle me ressemble beaucoup, ou je lui ressemble, je ne sais pas vraiment. Strychnine-Belladone... J'ai longtemps pensé que mes parents étaient des tueurs en série  NOM ◮ Ryans. Rien à ajouter, mis à part que ce n’était pas le nom que je portais au départ.  ÂGE ◮ 20 ansTYPE DE PERSONNAGE ◮ demi-dieu DATE+LIEU DE NAISSANCE ◮ 21 Décembre 1992, Phoenix. PARENT DIVIN ◮ Nyx, déesse primordiale de la Nuit, fille du Chaos. ORIGINES ◮ Américaines. DÉFAUT MORTEL ◮ Ma fierté. Elle peut être dévastatrice et me pousser à faire les mauvais choix. STATUT CIVIL ◮ C'est compliqué. ORIENTATION SEXUELLE ◮ Hétérosexuelle, mais je ne peux pas vraiment dire, je ne suis tombée amoureuse qu’une seule fois.  GROUPE ◮ Grec un jour, grec toujours. AVATAR ◮ écrire ici.
[size=11]RELATION AVEC LES DIEUX ◮ Neutre. Je ne leur en veux pas, je ne les adule pas. J’leur dois rien d’autre que la vie, et encore, c’est grâce à ma mère. RELATION AVEC LES ROMAINS ◮  Neutre également. Qui c’est eux ? Les types qui se battent avec des armes bizarres et qui viennent parfois squatter chez nous ? J’les connais presque pas, alors me demandez pas de les juger, merci. A LA COLONIE DEPUIS ◮  Trois mois ? Quand je suis passée « du côté obscur de la Force », on s’est bien gardé de me faire découvrir la Colonie. Maintenant, j’y suis, mais pas pour moi. POUVOIRS ◮  J’suis nyctalope, non, c’est pas une insulte, me regardez pas comme si je venais de traiter votre mère de… Vous m’avez comprise. C’est juste que je vois parfaitement bien dans le noir, comme en plein jour. Egalement, je peux me transformer en ombre ARMES ET OBJETS MAGIQUES ◮ Un tomahawk, qui se rétracte en un bracelet ayant des plumes pour pendentifs. Je ne le quitte jamais. Je n’ai rien d’autre que cela, même si je m’en sors plutôt bien avec une arbalète ou un revolver (armes que je n'ai pas en ma possession)  [ /size]


questions for you.
► Comment avez vous pris la révélation concernant les romains ? Quelle réaction cela a fait naître en vous et qu'en pensez vous après tout ce temps ?

Les romains ? J’ai appris en débarquant à la Colonie, il y a trois mois, qu’ils existaient. J’les ai regardés en mode « Et alors ? ». C’est un peu normal, qu’ils existent. On m’a demandé ce que j’en pensais à plusieurs reprises, et, honnêtement ? J’ai pas su répondre. Pour moi… C’était juste normal. Mais qu’ils viennent pas nous chercher des ennuis. Je sais que c’est partiellement leur faute si on a perdu la guerre. Je ne supporte plus les idéaux de Cronos, j’ai un p’tiot à protéger maintenant. Mais j’étais assez déterminée. On m’a enrôlée comme il le fallait. Et ma mère était du même côté que moi, je me suis sentie plus proche d’elle, ainsi. Donc voilà. Qu’ils se tiennent à carreau avec mon gamin et moi, et je resterais neutre à leur sujet.

► Êtes vous satisfait de la vie que vous avez au camp ?

Ouiiii. Arhem. Oui, et non. Oui, parce que je sais que c’est le seul endroit où le marmot sera en sécurité, donc je me sens un peu soulagée. Et puis non, parce que c’est beaucoup moins haletant qu’une vie de vagabondage. J’ai toujours su me battre. Je n’ai toujours vécu qu’en me battant. Apprendre à être passif, à juste s’entraîner, c’est difficile. Mais j’le fait pour le petit, parce que je sais qu’il est rassuré de me voir là, près de lui, et protégée par la barrière magique.

► Avez-vous participé à la dernière Titanomachie ? Si oui y avez-vous subit des pertes ? Des blessures ? Des séquelles ? Faites-vous partit de l'armée de Cronos ?

Si j’y ai participé ? Di Immortales, bien sûr que oui ! J’y ai récolté des cicatrices sur les bras et dans le dos. Je faisais partie de « l’armée de vilains », comme dit mon gamin. C’est pas tout à fait des vilains. On avait tous nos raisons, et elles étaient toutes justifiées. J’ai fait ça pour la justice. Sans nous, même si les pensionnaires du « camp des gentils » se vantent, y en a pas mal qui seraient toujours chez les Hermès. Alors qu’ils oublient pas qu’ils étaient pas tout seul à la mener cette fichue guerre. Et puis, de là où j’étais, vu que Nyx était dans notre camp, je me suis sentie plus proche d’elle. Je me suis sentie fière d’être sa fille. Sa digne fille. On fait tous des erreurs dans notre vie. J’ai fait celle d’avoir été manipulable et aveuglée par le besoin de reconnaissance de la part de ma mère. Et si j’y ai subi des pertes ? La seule personne aimée y est morte. Alors, oui.

► Êtes vous un pensionnaire permanent de la colonie ou rentrez vous après chaque été chez vous ?

Rentrer ? Pour aller où ? Je ne sais même pas si mon frère m’attend encore. Ca fait huit mois que je me suis barrée, je vois pas quel espoir il aurait. Alors oui, je pense que je vais devenir une pensionnaire permanente. Pis au moins je garderais un œil sur le gosse, pour voir s’ils l’embobinent pas trop avec leurs belles paroles. S’ils lui font pas oublier qui il est. S’ils le changent pas trop. Parce qu’il y a du potentiel dans ce marmot, mais faudra savoir le tirer. Et c’est pas en étant un bisounours que ça va marcher. Au contraire, ils vont l’endormir comme pas possible. Alors, s’il y a besoin, j’l’élèverai moi-même, j’l’entraînerai et je le pousserai toujours plus loin, il devra se dépasser et dépasser ses peurs.

► Quelle est votre réaction vis vis de la DLCEM ? Auriez vous jamais pu imaginer que les humains puissent être capable d'une telle chose ?

Les humains… J’en ai un assez mauvais point de vue. J’ai été assez traumatisée par le manque d’attention de quelques parents, alors, vous voyez, non, ça ne m’étonne pas. Certains étaient prêts à me laisser dehors, à douze ans, dans la rue, sans le moindre sou. C’est une mauvaise créature que l’humain. Une créature craintive qui ne cherche pas à aller au plus loin, qui s’arrête à ses préjugés et qui n’intègre pas qu’il y a une part de lumière et d’ombre équilibrée en chacun de nous, que si nous existons, nous les êtres issus de la mythologie, c’est qu’il y a une raison, c’est pour un équilibre. Que sans nous, ce serait probablement l’anarchie. Et je fais confiance à Némésis pour s’occuper de ça.


le héros derrière l'ordinateur.
Day aux commandes de son nouveau perso, wesh. Thésée elle déchire tout, autant que mes DC, mais làààà... Donc vous vous réfèrerez à la fiche d'Haza' pour plus d'infos, et je souhaite bonne chance à l'admin qui va devoir lire ma fiche. BONNE CHANCE :mouton :


fiche by mathie.
crédits gifs & icon ;; tumblr.



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MessageSujet: Re: Destroy the spineless, wasting our last chance, to come away - Thésée   Destroy the spineless, wasting our last chance, to come away - Thésée EmptyJeu 3 Avr - 16:27



who you are.
Cynique + Arrogante + Sarcastique + Menteuse + Grossière, parfois + S’énerve facilement + Méfiante, presque parano lorsqu’elle a peur + Ne montre pas ses faiblesses + Reste le plus mystérieuse possible + Peu de personnes savent qu’elle était avec Cronos + Fière + Susceptible + Rancunière + Imprévisible + Reste toujours très vague sur son passé + Joue de la guitare à merveille + Protège son « p’tiot » jusqu’à l’étouffement + Ambitieuse + Légèrement sadique + Un brin calculatrice + Ne se laisse pas influencer + Pense à sa survie avant tout le reste + Est toujours sur ses gardes + N’est tombée amoureuse qu’une seule fois + La mort du jeune homme en question a refroidit son cœur + Mais peut-être est-elle encore capable de retomber dans les filets de l’amour + Née pour être guerrière + Impitoyable sur le champ de bataille + Ses quelques apprentis peuvent avoir l’impression d’être malmenés + Elle ne les materne pas pour en faire d’excellent guerrier + Ne supporte pas de devoir des dettes aux gens + N’aime pas qu’on lui donne des ordres + Ne les applique jamais au pied de la lettre + Indomptable + Allergique aux framboises + Son animal préféré est le loup + Elle a peur du feu + Elle a une peluche avec elle, toujours, un Stitch de cinquante centimètres de haut + Elle joue avec les plumes de son bracelet (son tomahawk rétracté) quand elle est nerveuse + Elle déteste s’exprimer en public + Sa couler préférée n’est pas le noir, mais le bleu atoll + C’est une rêveuse incomprise + Sa dyslexie est assez avancée + Elle joue de la guitare pour passer le temps + Elle en possède deux à la base, mais elle n’a pris que l’acoustique + Elle ne joue jamais en public + Si elle joue, il est impossible de la tirer de sa mélodie + Elle a commencé à fumer deux mois avant l’attaque de Manhattan + Elle bégaye lorsqu’elle est trop nerveuse + Se ronge les ongles + Aime pas manger le matin + Adore conduire les motos, mais est complètement paniquée au volant d’une voiture + Ne sait pas danser du tout .

once upon a time.

Le tonnerre grondait, arrachant des cris aux enfants terrés dans leurs lits. Ces hurlements de terreur donnaient à la vieille bâtisse un aspect satanique, comme si quelque culte du Diable eût été installé en ces lieux. Mais il n’en était rien. Ces cris enfantins étaient emplis de peur de l’orage. Dans les draps de l’un des lits, une petite fille aux cheveux bruns, éveillée par les hurlements de ses compagnons, regardait le plafond, en scrutait les détails. La lueur des éclairs l’éblouissait, comme si, en plein jour, on lui eût montré une forte lumière. Elle s’était tue, il y a longtemps, lorsqu’elle avait découvert sa capacité à voir sans aucun problème dans le noir. Elle craignait que les autres enfants ne la rejettent comme ils l’avaient fait pour une petite, qui rapportait les dires de certaines personnes. Jusque là, rien de bien intriguant. Mais les noms de ses interlocuteurs étaient des morts. On l’avait traitée de sorcière, de fille de Satan, et de bien d’autres noms horribles. Cette histoire, narrée par les pires garnements de l’endroit, avait effrayée la brune, qui ne daignait avouer ce secret. Elle faisait semblant de se perdre dans les chambres plongées dans le noir et de se cogner, pour n’attirer nul soupçon sur elle. De son passé, elle ne savait presque rien. Ses plus lointains souvenirs remontaient tous à sa vie dans cet endroit, qui, malgré son apparence, était tout sauf lugubre. Il y régnait une ambiance emplie de joie et de gaieté, le jour lorsque le soleil luisait dans le ciel. L’enfant, nommée Thésée, s’y sentait bien. Elle y avait presque toujours vécu. Elle n’était pas une orpheline, mais son père l’avait déposée là, avec juste un prénom. Enfin deux prénoms. Thésée et Wednesday.  Son père était un fortuné malchanceux. Il avait eu une aventure avec une jeune femme qui se prénommait Night. Il l’avait aimée, ils étaient restés ensemble. Elle lui avait donné Thésée puis avait disparu. Il avait gardé la petite pendant deux mois. Deux mois rudes. Lors du premier, à la disparition de Night, le père, déshérité, avait dû trouver un travail, suffisant à peine aux besoins de l’enfant dont sa famille n’avait pas voulu. Il était encore jeune (une vingtaine d’années seulement). Alors pour protéger sa fille de la famine et des maladies, il l’avait laissée devant cet orphelinat, espérant qu’on la trouvât avant qu’elle ne décède.
Jamais Thésée n’en avait voulu à qui que ce soit. Jeune, elle était passive. Elle n’avait cure des motivations de son abandon et ne rejetai la faute sur personne. Elle voyait ça comme un rebondissement dans sa jeune vie, se disait que c’était un coup du destin, que c’était inévitable. Elle n’avait rien de ses parents, et, contrairement aux autres enfants abandonnés, elle ne demanda guère à les retrouver. Elle ne suppliait personne. Elle jouait dans son coin, et observait. Je ne sais s’il existe pareil cœur solitaire que Thésée. Toute petite déjà elle aspirait à être seule et tranquille. Non par un quelconque problème de sociabilité, mais simplement par envie.

Elle restait néanmoins méfiante. Et elle n’aimait pas les familles qui venaient voir les enfants. Elle les comparait aux familles qui vont dans les refuges pour animaux. Elle leur reprochait ce regard indifférent, passant d’un enfant à l’autre. Quand une famille venait, elle ne revêtait pas ses plus beaux vêtements. Elle restait habillée d’un jean et d’un pull un peu trop large. Elle ne tenait pas à quitter l’endroit, où elle se sentait comme chez elle. Elle se taisait, ne répondait pas à la moindre question. Elle trouvait toujours les familles trop curieuses. Et plus elle grandissait, pire c’était. Les personnes qui s’approchaient de trop près, elle leur claquait la porte au nez. Elle désespérait les adultes s’occupant de l’orphelinat. Un jour on lui demanda pourquoi elle faisait ça, et elle rétorqua que tous ces gens n’étaient que des monstres qui ne cherchaient d’un enfant que les droits qu’il apporterait en rejoignant leur famille. Elle ajouta qu’également, il lui faudrait se transfigurer pour espérer être à leur convenance et qu’il était simplement hors de question de devenir une autre qu’elle-même. Elle fit pleurer la directrice.

Un jour, une famille arriva. Elle n’était pas différente des autres, avait un regard habituel. Et il ne s’était produit aucun changement en Thésée. Elle restait toujours aussi fermée. Elle avait alors atteint ses douze ans. Sa porte était même fermée, de manière à ce qu’elle n’aie à rencontrer ces gens. Elle était seule dans la chambre, et il pleuvait à l’extérieur. Tous ses compagnons étaient dans le couloir, à montrer le meilleur d’eux-mêmes. Et Thésée était repliée et observait la pluie se déverser dans les rues. Elle était calme et sereine. Elle était persuadée que personne ne viendrait la déranger. Elle avait déjà utilisé la technique de la porte fermée à plusieurs reprises. Cela faisait douze ans qu’elle était là, maintenant. Elle était une ancienne, un vétéran comme l’appelaient les plus jeunes. Personne ne cherchait plus à lui donner tort. Beaucoup, même, la regardaient avec admiration, pour sa détermination, son audace, et son caractère. Mais elle n’y faisait pas attention. Elle ne se liait d’amitié avec personne, sachant que ces connaissances seraient éphémères de toute manière, et qu’elles seraient bien vite adoptées. Elle fredonnait sa comptine préférée quand elle ouï la porte pivoter sur ses gonds en un grincement inquiétant. Elle tourna vivement la tête, s’attendant à quelque parent trop audacieux : c’est un jeune homme de deux ans son aîné qu’elle rencontra. Il était blond et semblait passablement gêné. Il passa une main dans ses cheveux et Thésée trouva ce tic fort pathétique. Elle se leva et prit son air le plus froid et le plus menaçant possible :
« Dehors. »
Le jeune adolescent tenta de négocier. Il se présenta, et tenta d’engager la discussion avant de se faire claquer la porte au nez. Il aurait pu partir comme l’auraient fait d’autres avant lui, et c’est d’ailleurs ce que lui suggéraient ses parents. Laisser tomber, abandonner, que de toute manière, les associables n’étaient pas fait pour entrer en société. Mais le jeune homme souriait. Il s’assit à côté de la porte et continua de parler. Tout d’abord, dans sa chambre, Thésée fit la sourde oreille, pensant qu’il allait se lasser et déguerpir. Mais non, il s’accrochait le bougre ! Alors, intriguée de cette détermination, elle s’adossa contre le mur, dos au blond et écouta, pensivement, sans rien dire. Elle n’allait pas baisser sa garde jusqu’à répondre. Elle aimait bien sa manière de raconter ce qui le poussait à venir dans cet orphelinat. Ses parents qui ne pouvaient pas avoir d’enfants, mais qui lui laissaient carte blanche pour choisir un frère ou une sœur. Et puis n’ayant plus rien à dire, mais se sentant écouté, il commença à déblatérer des sottises telles que : « Les grenouilles ont trois ailes » ou bien « La marguerite rouge à pois vert a mangé la vache arc-en-ciel ». Même si elle lutta pour ne pas le faire, Thésée rit. Elle ne riait guère, ou du moins rarement. Elle finit par se lever et entrouvrit la porte avant de s’adresser au jeune blond :
« T’es un marrant toi. Et un sacré têtu. »

Un an plus tard, après de multiples rencontres, rigolades et sorties, Thésée et le jeune blond étaient administrativement frère et sœur. Le jeune homme se nommait Lukàs. Blond, les yeux bleu acier, pas musclé du tout, avec un air de lutin. Les deux jeunes gens, malgré leur treize et quinze ans, s’étaient promis de faire le tour du monde, tous les deux, une fois. Ils avaient des rêves communs. Ils avaient rédigé une liste de choses à faire avant de mourir. Ils s’appréciaient et on ne pouvait trouver l’un sans l’autre. Ils étaient tout simplement inséparables. Frère et sœur, pour toujours et à jamais. C’est ce qu’ils avaient gravé sur les murs de leurs chambres respectives. Mais jamais on ne mit de plâtre sur cette gravure, même si cela déplût aux parents de Lukàs. Thésée n’aimait pas ces deux adultes et ne les considérait même pas comme ses parents. Lorsqu’elle leur était reconnaissante de quelque chose, elle les nommait Daniel et Catherine. Sinon, c’était Monsieur et Madame. Ils n’étaient pas ses parents, et personne ne pouvait y changer. Elle en venait même parfois à se demander comment son frère pouvait supporter ces deux personnes depuis si longtemps.
Le premier Noël qu’elle passa dans cette famille, elle reçut de la part de son frère, deux guitares. Elle fut étonnée car elle n’en avait jamais demandé. Elle avait juste écrit sur sa liste de choses à faire : apprendre à jouer de la guitare (au moins un cours). Et c’est donc ce qu’il se passa. Ils apprirent tous les deux, puis finirent par se détacher des professeurs particuliers et s’entraîner juste eux deux, s’appuyant sur des tutoriels sur internet. Et Thésée adorait jouer avec son frère, en chantonnant les différentes mélodies. Ça lui permettait de contenir son hyperactivité qui fut très vite remarquée. Elle ne tenait pas en place, et le seul moyen pour qu’elle le fasse, c’était de lui donner une occupation dans laquelle elle avait besoin d’un minimum de concentration, mais pas trop, sinon, elle se désintéressait de cela. Et on ne pouvait lui en vouloir de ce genou tressautant sans cesse, de ce stylo décapuchonné puis rebouché et cela pendant un long moment. Il fallait toujours que tous ses sens soient occupés. Cela agaçait profondément les professeurs, mais ce dont Lukàs était sûr c’est qu’il lui fallait également de la patience. Il y avait quelque chose de vraiment fort qui unissait les deux adolescents. En plus d’être inséparables, ils se complétaient. Ils étaient l’eau et le feu, et pourtant de leur union fraternelle naissait quelque chose. Les cendres. Ils vivaient en harmonie, malgré les quelques petits soucis de Thésée comme sa vision nocturne ou sa peur du feu que Lukàs avait remarqué ; Cette peur d’ailleurs, expliquons là. Elle venait d’un rêve, un rêve sordide figurant une petite fille aux cheveux blonds, qui semblait faire un tas de journaux. Encore et toujours la même édition, à des dates différentes, remontant parfois à plusieurs années en arrière. Elle chantait une comptine, commençant toujours par le même vers.
Ring around the rosie
A pocket full of posies
Ashes, Ashes
We all fall down

La petite fille du rêve étalait alors les genoux et sortait une bouteille contenant un liquide ressemblant à de l’alcool. La gamine avait des nœuds roses dans les cheveux, une petite robe, des collants blancs. Elle avait l’air d’une petite fille modèle de huit ans, pourrie gâtée par ses parents, et à combler tout le monde sur son passage d’un doux sourire pour montre à quel point elle est gentille et bien élevée. Tout le contraire de notre Thésée en fait. La petite versa alors le contenu de la bouteille sur les journaux.
Ring around the rosie
What do you suppose
Can do to fight the darkness
In wich we drown

La voix était  cristalline et  enfantine. On aurait presque pu la croire venue d’une des enfants de l’orphelinat si la chanteuse n’avait pas été aussi richement habillée. Tout autour d’elle, il y avait des livres et au fond brûlait une cheminée. Elle semblait donc être dans une bibliothèque, celle d’une maison ou d’un manoir, comme Thésée aurait toujours voulu avoir, même si lire était pour elle très compliqué. Les caractères se mélangeaient et se transformaient dans sa tête, ressemblant à des lettres étranges n’ayant rien à voir avec l’alphabet habituel. La petite fille du rêve craquait alors une allumette et la déposait sur les papiers, qu’elle regardait brûler, un sourire aux lèvres, sans cesser de chanter la comptine.
Ring around the rosie
This evil thing, it knows me
Lost ghosts surrounds me
I can’t fall down

L’enfant partait alors en riant et sortait de la pièce par la porte. Thésée la voyait alors dans son rêve sortir de la maison, qui s’embrasait alors. Et un rire cristallin , semblant provenir de la petite pyromane retentissait. C’était toujours à ce moment là que Thésée se réveillait, impuissante, et troublée par le dernier couplet, qui ne lui rappelait que trop la petite qui entendait les morts. Alors, paniquée, perdue et désespérée, Th2sée s’allongeait  dans le lit de son frère et fermait les yeux, tentant de trouver un peu de réconfort dans les bras de Lukàs.

Et puis il y eût cette soirée, cette soirée que Thésée a bannie de son esprit. Elle ne veut plus jamais y repenser. Les bruits de vaisselle brisée, au rez-de-chaussée, et Lukàs qui la regardait mélancoliquement jouer de la guitare, alors que c’était leur morceau préféré. Il ne chantait pas, il se contentait d’écouter. Il la regarda tristement, puis il posa sa main sur celle de sa sœur. Il la regarda tristement. Il caressa de son autre main la joue de la jeune fille qui sentit la panique lui nouer la gorge. D’une voix un peu rauque il parla :
« Je te demande de pas me couper, je sais que sinon tu le feras. Ce que j’ai à te dire est pas très facile à exprimer et à croire. Mais t’es pas stupide. T’es même la fille la plus intelligente que je connaisse ayant ton âge. Tu m’as dit que fallait pas que je me batte, parce que j’avais des bleus, que c’était ton rôle, que j’allais te piquer la vedette ? J’te l’ai déjà dit, j’me bats pas. j'me bats pas parce qu’en ce moment je suis fatigué, je dors de plus en plus souvent. Papa et maman… Ils m’ont emmené chez le médecin pendant que t’étais en cours. J’ai appris que c’était pas normal, mais que c’était lié, les bleus et la fatigue. Et surtout que c’était grave.
-Ouais, genre, t’as une grosse grippe, puis ça va passer, suffit que tu te soignes.
-Non sœurette. J’ai une maladie qui s’appelle la leucémie. C’est une maladie mortelle qui touche le sang.
-Ça veut dire que tu peux en mourir ?
-Ça veut dire que je vais en mourir. Le médecin m’a prescrit pas mal de trucs, mais je le sais, intérieurement, je vais pas guérir. J’les ai entendus parler à voix basse quand je suis allé m’habiller. C’est pas une phase terminale, mais c’est très grave… »
Les larmes leur étaient monté aux yeux. Jusque là, Lukàs n’avait pas encore saisi l’importance de ces mots et de sa maladie. Mourir, il avait dit « Ok ». Mais ne plus voir sa sœur, ne pas pouvoir faire le tour du monde avec elle un jour, en testant tous les moyens de transport, ne plus pouvoir chanter et jour de la guitare sur leurs lits, tranquillement, ne plus dormir avec elle… Il n’avait pas encore vu tout ça. Et surtout, il venait de comprendre que mourir, c’était abandonner Thésée. Il lui avait promis de ne jamais l’abandonner, et surtout pas à ses parents. Elle ne leur faisait pas confiance, et lui non plus, ou du moins, pas jusqu’à remettre leur sort de Thésée entre leurs mains. Il caressa sa joue, tendrement, tandis qu’elle se blottissait contre lui, le serrant tel une peluche, et pleurant toutes les larmes de son corps, silencieusement. Lukàs pleurait lui aussi. Quand elle fut calmée il lui expliqua alors la situation. On entendait très distinctement des injures, des assiettes se briser contre les murs, des cris.
« Papa et Maman… Ils savent pas quoi faire de toi. T’sais, ils auraient pas voulu t’avoir toi comme fille adoptive. Tu l’as certainement ressenti puisque tu les as jamais appelés papa et maman. Ils veulent t’abandonner. Ils se reprochent chacun de pas avoir dépisté mon souci plus tôt. Parce que ça fait longtemps que j’ai des bleus qui apparaissent. Alors, plutôt qu’ils t’abandonnent, tu vas faire ce que je te dis exactement comme je te le dis. C’est le premier le dernier ordre que je te donne. Et c’est pour ton bien. Tu vas prendre le strict nécessaire d’affaires (vêtements compris), et tu vas les mettre dans un sac. Ce soir, quand tout le monde dormira, tu t’habilleras, et tu iras au banc du parc. »
Certes, dans le parc de la petite ville où ils habitaient alors, il y avait de nombreux bancs, seulement l’un d’entre eux était leur favori. Lorsqu’il était question d’un banc, c’était de celui-ci. Ils n’avaient jamais cherché à lui donner un nom, c’était naturellement que ça leur venait. Thésée tenta de s’opposer, cherchant des arguments :
« Mais… Qu’est-ce que je vais y faire ?
-Nolàn t’y attendras, de 21 à 23 heures. »
Nolàn, c’était plus que leur meilleur ami, c’était leur protecteur, leur gardien. Il était un fils d’Hécate, mais ça, Lukàs et Thésée ne le  savaient pas. Enfin, pour la jeune fille, ce n’était qu’une question de temps. Elle fit rapidement son sac, la vue troublée par des larmes incessantes. Elle le cacha sous son lit. Le reste de la soirée se passa silencieusement. Les parents étaient trop consternés et perdus par la froideur de Thésée vis-à-vis de son frère. Ils ne doutaient pas une seule seconde que leur fils l’avait mise au courant de la situation. Mais ils avaient pensé -et espéré- qu’elle serait encore plus affectueuse avec lui, refusant de le laisser mourir. Ils étaient ignorants quant à la fugue prévue de Thésée. Afin de faciliter son départ, la jeune fille tentait peu à peu de se détacher de son frère. C’était dur, mais nécessaire. Lorsque fut venu le moment de plonger dans les bras de Morphée, elle se rebella, attrapa son sac, les deux guitares que son frère lui avait offertes et partit. Elle pleurait de nouveau. Mais elle trouva la cause assez justifiée pour se laisser aller. Elle se guida instinctivement jusqu’au Parc, et se laissa tomber sur leur banc. Nolàn était déjà là. Il la regarda faire, en silence, comme il en avait l’habitude. Ce qu’il avait à li dire n’était pas facile non plus, mais il supposait que dans l’état où elle était, elle ne prendrait pas garde à la crédibilité par rapport à ce qu’elle connaissait. Elle semblait prête à tout pour changer le destin de son frère, et le fils d’Hécate la comprenait tout à fait. Il se tourna vers elle et prit une grande inspiration, tandis que Thésée en faisait de même, et lui coupa la parole, sur un ton sarcastique :
« Toi aussi, tu vas me demander de pas te couper, que t’as je ne sais quelle maladie grave et que tu vas crever ? Et tu vas me dire de fuguer ?
-Non. Moi je suis en parfaite santé. Et j’vais, au contraire, te demander de me suivre. T’inquiètes que Lukàs est en train de convaincre ses parents que c’est la meilleure des choses à faire.  Et puis mauvais comme ils sont, ils vont être contents de se débarrasser de toi, ils feront les papiers et je deviendrais ton tuteur légal d’ici à quelques mois. Nan ce que j’ai à te dire est important mais il est pas de l’ordre que t’as dit.
-Alors ? Qu’est-ce que c’est ? Nan tant que j’y suis, avec mon sac si y a besoin de fuir, que je sorte pas mes affaires pour des prunes.
-Tu connais la mythologie grecque ?
-Les histoires avec le type qui s’appelle comme moi, Hercules…
-Héraclès. Pas Hercules, Héraclès. Fichue compagnie Disney et sa dénaturalisation des mythes ! Bon. Tu vois les dieux qu’il y a dedans ? Tu pourrais m’en citer quelques uns ?
-Bah Zeus, Morphée, Héra, Poséidon, puis après ce sont les planètes : Plu…
-Non. Les planètes ce sont les mythes romains. Moi je te demande de la mythologie grecque.
-Ah oui ! Hadès. Le méchant du dessin animé.
-Méchant parce que… J’ai jamais su pourquoi. Bon, tous ces gens là, tu vois, ils existent.
-Oui, dans la tête des grecs de l’Antiquité !
-Non. Même maintenant. Ils existent pour de vrai. Ils nous surveillent certainement.
-Ouah ! Trop cool !
-Non. C’est pas cool. C’est pas cool parce que les monstres comme Chimère, Méduse…
-Les Cyclopes !
-Voilà. Tous ces monstres dangereux, bah ils existent aussi.
-Et alors ? Ils ont aucune raison de nous faire du mal, on est que des mortels !
-Y a pas plus faux. Je suis le fils de l’un de ces dieux et d’un mortel. Et toi aussi. C’est un satyre, une créature mi-homme mi-bouc qui me l’a appris. Il voulait t’emmener à La Colonie, où tous les gens comme nous s’entraînent à combattre les monstres et à respecter les dieux. Ces gens-là, on les appelle des sangs-mêlés.
-Comme dans Harry Potter. Donc les dieux sont des sorciers !
-Non. Même si ça ressemble, non. Ma mère est la déesse de la magie, je l’ai vue une fois, et je te promets quelque chose. Elle a pas besoin de baguette magique pour transformer un ennemi en souris orange. Et être un sang-mêlé, c’est beaucoup beaucoup plus dangereux que dans Harry Potter, car à cause de notre sang à moitié divin, c’est comme si on se baladait avec une pancarte : « VIANDE FRAÎCHE 100% DEMI-DIEU. » Demi-dieu c’est l’autre nom pour les sangs-mêlés.
-Du coup, on attire tous les monstres de la région.
-Oui. Et c’est encore pire si on a un téléphone portable. A croire qu’ils nous géolocalisent.
-Et t’as dit qu’il y avait une colonie, où le satyre voulait m’emmener. Mais pourquoi j’y suis pas ?
-Il y a une guerre qui se prépare Thésée. Le Titan Cronos revient peu à peu à la vie. La Colonie des sang-mêlés est contre cela. Il m’a promis pas mal de trucs et une petite revanche personnelle. Alors j’ai failli accepter. Mais non.
-Pourquoi ?
-Si je suis parti de la Colonie c’est que je ne veux plus en entendre parler. Alors j’ai promis à Cronos de ne pas aider ses ennemis et de restaurer ses troupes si besoin. Mais que je ne participerais pas à la guerre. Donc, je ne peux pas te laisser y aller. En plus là bas, c’est du bourrage de crâne « les dieux sont bons, il faut les respecter, leur faire des offrandes » Et nous on a rien en échange ! Ma mère, considérée comme une déesse soi disant mineure, n’a même pas droit à un bungalow ! Alors leurs offrandes ils peuvent se les mettre l)à où je pense. »
En réponse à cela, le tonnerre gronda dans le ciel et Nolàn marmonna quelques mots à l’encontre de Zeus parlant d’éclairs et de chaise électrique. Thésée ramena ses genoux contre sa poitrine et passa ses mains autour de ses jambes.
« -Et moi, alors, je fais quoi ?
-J’ai pas eu beaucoup à te protéger, t’es certainement la fille d’une divinité que les dieux appellent mineure. Moi j’te conseillerai de faire comme moi de rester à l’écart, mais t’as l’air bien remontée contre les dieux bizarrement.
-J’aime pas qu’on me lave le crâne. S’ils font ça à des gosses et des ados, ils doivent en payer le prix.
-Tu te rangerais du côté de Cronos ?
-Je pense. Faut que je réfléchisse. Si les dieux étaient vraiment bons et justes ils empêcheraient les maladies de se propager et sauveraient Lukàs. Parce qu’il est innocent. C’est injuste.
-Rien n’est juste quand l’un de nos parents est immortel. Je crois que les demis-dieux sont la définition même de l’injustice, Thésée. »
Ce sont sur ces quelques paroles philosophiques qu’ils se levèrent de concert. Nol0n prit Thésée avec lui, et la ramena dans son appartement. L’humble lieu n’avait que quatre pièces, mais cela leur fut amplement suffisant. Un salon/cuisine/salle à manger, une salle de bains et des toilettes, puis deux chambres, celle du jeune homme et celle de la jeune fille. Il y eût une règle qui fut installée, seule, sans qu’elle ne soit officialisée. Celle de ne jamais amener quiconque dans cet endroit et encore moins une quelconque rencontre, qu’elle ne soit qu’éphémère ou durable. Il n’y en eût pas, ou du moins pas pendant longtemps. Les deux reçurent rapidement les papiers, remettant tous les droits à Nolàn. Il ne se rendit pas aux réunions parents-professeurs. Il ne commentait pas le bulletin. Il considérait Thésée, de toute manière, comme une adulte, une personne majeure et responsable, tandis qu’elle n’avait que quinze ans. Mais il lui faisait assez confiance. Il la savait mature et réfléchie. Et puis, il se fichait complètement de ce que pouvaient dire des adultes qui ne savaient rien d’elle et qui se contenaient de la juger sur des travaux imposés.
Et puis il y eût l’arrivée dans l’armée de Cronos… Ça ne se passa pas exactement comme prévu… Bon, il est vrai qu’avec Thésée les choses se passent rarement comme prévu. Mais elle ne standardisait pas non plus à voir Nathan, chez elle, attablé, à discuter avec Nolàn. Précision. Nathan, c’est le type de jeune homme lui ressemblant énormément. Elle était devenue tout sauf passive, avait tendance à répondre aux profs. Et lui avait presque exactement le même caractère qu’elle . Presque. Il était encore plus buté et misanthrope plus qu’asocial. Il était acide. Il n’était pas rare que les deux se retrouvent chez le p^proviseur pour s’être battus. La rage bouillonnait dans leurs veines chaque fois que leurs regards se croisaient. Il n’était pas rare que tout le monde fît en sorte à ce qu’ils ne se voient pas. Un simple geste, et toutes ces personnes étaient écartées. Ils se jetaient dessus, la bouche pleine d’injures, et devenaient de vrais animaux. Et s’ils se voyaient de loin, ce n’étaient que des insultes hurlées à l’autre. Non, vraiment, il n’y avait absolument aucune sympathie, aucune tendresse entre eux. Alors voir « ce fils de chien » comme le dira Thésée, ne réveilla pas sa gentillesse, loin de là. Son regard se fit électrique, fusillant Nathan, et ses poings se crispèrent. Elle articula avec difficulté, la voix tremblante de haine :
« Qu’est-ce que tu fous là ? Dégage de chez moi. De suite. »
Et Nathan lui sourit pour la première fois. Mais une fois encore, ce n’était pas tendre, son sourire était acide sarcastique et faisait autant de mal qu’un coup de poing dans le ventre. Il assortit cette expression de ces quelques paroles, prononcées avec une étincelle de méchanceté dans le regard :
« Il va bien falloir que tu acceptes ma présence si tu veux rejoindre notre armée, Ryans. Cronos est mon maître, il attend de toi autre chose que des combats de rue. »
Son sourire dévoilait ses dents, parfaitement blanches et rangées, mais qui paraissaient celles d’un quelconque monstre carnivore à Thésée. Elle ne l’aimait pas. Et pour rien au monde elle ne l’accepterait. Il n’avait « aucune importance dans le plan de l’Univers ». Il était inutile. Plutôt crever que de devoir lui adresser la parole une fois de plus. Le poing de la jeune fille se leva et alla heurter violemment la mâchoire de Nathan. Il cracha un peu de sang et commença à s’emporter. Mais Nolàn les sépara, plaquant Thésée contre le mur d’une main et paralysant, Zeus sait comment, Nathan. Il les regarda durement et soupira.
« Thésée… Fais un effort, bordel. Ce sera ton coéquipier. Il t’entraînera. Cronos l’a décidé. Si tu veux pas aller faire un petit coucou au Tartare, car c’est là qu’il t’expédiera si tu n’obéis pas, t’as intérêt de devoir accepter Nathan. »
Thésée cracha au visage de celui qui serait son coéquipier et se dégagea en marmonnant des mots tels que « J’veux pas voir cette pourriture, qu’il se casse d’ici. », puis alla dans sa chambre et claqua violemment la porte, avant de la fermer à clé. Elle se laissa tomber sur son lit, attrapa sa guitare électrique, la brancha, poussa le volume de façon à ce qu’elle n’entende plus les deux autres discuter et se mit à jouer, frénétiquement. On l’aurait cru dans un état quasi hypnotique, tant elle jouait avec violence et dextérité, concentrée sur ce qu’elle faisait. Sa voix s’envolait parfois, et exposait des bribes de mots, paroles volées à son âme et son esprit, qui tentaient de garder un maximum le silence. Mais Thésée s’envolait et se fichait finalement qu’on l’entende. Arrivée au refrain, elle se mit à chanter, réellement, étant à demi-consciente de sa voix.
Ce qu’elle ne savait pas, une fois encore, c’était que derrière la porte, un jeune homme écoutait, avide d’entendre sa voix se poser ainsi, élégamment, sur des notes qu’elle semblait maîtriser à la perfection. Ce n’était pas Nolàn. Non, le jeune curieux ne l’avait jamais entendu chanter, libérer sa voix, la poser, élégamment, sur des notes qu’elle maîtrisait à la perfection, mais surtout avec spontanéité. Elle ne semblait avoir aucun but à atteindre avec cette chanson, autre que se libérer. De sa voix, il ne connaissait que les insultes et les remontrances. Et malgré cela, quelque chose venait de se fissurer dans son cœur. Une micro coupure, invisible, insaisissable. Il ne la ressentit même pas.
Lorsque, calmée, Thésée sortit de sa chambre, elle ne trouva que Nolàn, qui l’ignora complètement, désapprouvant complètement ses réactions et profondément perturbé par l’écoute de Nathan -car oui c’était lui- derrière la porte.

La suite… Oh, je ne dirais pas que ça s’est passé comme prévu, sachant que Thésée, Nathan et même Nolàn s’attendaient à tout de la part des uns et des autres.Th2sée dut rejoindre son rival dans un hangar à bateaux désaffecté. Là, il lui donna des cours, lui donna une arme et l’entraîna. Tous les soirs dès que les cours étaient terminés. Ils en profitaient pour se battre. Ils utilisaient leur propre rage pour s’améliorer, se pousser toujours plus haut. C’était plus qu’un concours, ou une simple bataille. C’était une lutte acharnée, celle de deux âmes en perdition, qui se haïssaient. Mais au moins étaient-ils trop pris par leurs combats pour s’insulter et se détester plus qu’ils ne le faisaient déjà. Et c’était leur colère réciproque qui allait les rapprocher. Ils parvenaient parfois à se dire bonjour. Ils finissaient par se connaître, parvenaient à lire dans le regard de l’autre, à prévoir chacune de leurs réactions et à empêcher les plus problématiques. Ils finissaient même par traîner ensemble, parfois. Ils ne discutaient pas, restaient simplement assis, à observer le monde filer sous leurs yeux. Ils étaient (enfin) passifs. Assis, les coudes posés sur leurs genoux, le menton reposant dans leurs mains, l’œil triste et morne. Oh, on aurait pu faire attention à eux… Mais franchement, qui voudrait faire attention, qui prendrait en pitié deux jeunes voyous dont une fille aux cheveux bleu turquoise ? Car telle était la couleur des cheveux de Thésée à l’époque. Deux jeune dépravés. Et la jeune fille allait l’être encore plus. Elle avait alors seize ans. Un an était passé depuis sa fugue. Et le coup de fil qu’elle allait recevoir ce soir là, le soir de son seizième anniversaire, elle ne s’y attendait  pas, mais alors pas du tout. En fait, elle aurait préféré ne jamais décrocher ce téléphone.

Elle jouait tranquillement de la guitare sèche sur son lit. Nathan avait tenu à lui donner une journée de repos. Il la surmenait, et elle était fatiguée. Et puis en plus c’était son anniversaire. Même s’il ne l’appréciait pas plus que ça, c'aurait été barbare de la faire s’entraîner. Elle était donc presque sereine. Et le téléphone sonna, coupant court à sa mélodie. Nolàn n’était pas là, elle était donc chargée de répondre. Elle ne connaissait pas le numéro. Ou plutôt elle ne le reconnaissait pas. Elle décrocha et attendit que la personne à l’autre bout du fil se manifeste. Et c’est une voix d’outre-tombe qui retentit.
« -Allô, Thésée ? »
La voix d’un adolescent blond, entêté, qui avait un jour projeté de faire le tour du monde avec Thésée. Lukàs. Elle n’avait pas eu de nouvelles du jeune homme depuis un long moment, à croire qu’il voulait s’éloigner d’elle pour ne pas l’attrister par sa mort inévitable. Mais cet appel là resta gravé dans sa mémoire comme l’acte courageux auquel elle n’ait jamais assisté.
« -Lukàs ?
-Oui, c’est moi Thésée. Bon anniversaire sœurette. »
La voix était faible, fatiguée, mais encore pleine de joie et de bonne humeur. Et Thésée savait que même à cinq heures du matin, Lukàs étaient encore capable de ça.  Il pouvait remonter le moral à n’importe qui, même si lui-même n’allait pas bien. Et c’était ça qu’elle admirait chez son frère. Les larmes lui montèrent aux yeux. Il ne l’avait pas oubliée.
« -Merci Lu’. Merci beaucoup. Tu me manques tu sais ? »
Il y eut ce moment de silence comme si son interlocuteur soupesait chacun de ses mots et les choisissait minutieusement.
« -Toi aussi tu me manques ma Thésée. Mais je m’interdis de te dire ça. Pas vu les paroles qui vont suivre celles-ci. Tu auras le droit de me détester. Je ne peux pas te faire ça le jour de ton anniversaire. Mais tu m’aurais détesté quand même si je te l’avais dit… Tu te rappelles de notre dernière discussion avant que tu partes chez Nolàn ? Tu te souviens de la raison de cette fugue ?
-Comment oublier ces paroles qui m’ont déchiré le cœur et qui m’ont retransformée en la fillette de l’orphelinat refusant tout contact extérieur ?
-Comme je souffre de t’avoir dit tout cela… Saches que je suis actuellement à l’hôpital…
-Pour une visite de contrôle ?
-Ne te mens pas. Tu sais pourquoi au fond de toi-même… Je vais mourir Thésée. Cette nuit au plus tard… »
Elle resta interdite à l’autre bout du fil et retourna s’asseoir. Elle essuya les larmes qui coulaient le long de ses joues du revers de la main. Elle savait que Lukàs l’appelait pour passer un dernier moment avec elle, pas pour l’entendre sangloter. Elle prit donc sur elle pour masquer les tremblements de sa voix. Lukàs reprit :
« Ils m’ont gardé dans ce monde là le plus longtemps possible. Mais je suis devenu un zombie. J’étais éloignée de ma vie. De mon âme. De ma petite sœur… Celle que j’avais tiré des griffes de l’obscurité pour lui faire connaître le Soleil. Je t’ai donné le soleil qui illuminait ma vie, et je suis entré dans le monde d’obscurité qui était tien avant notre rencontre…
-Lukàs… Arrête, tu vas me faire pleurer bordel…
-Tu pleures déjà. Je te connais. La vraie raison de mon appel est purement égoïste j’crois. J’veux que tu restes avec moi jusqu’à… Jusqu’à ce que tu ne m’entendes plus…
-Non… Reposes toi…
-Ça ne servirait à rien. J’veux qu’on discute comme on le faisait avant. Et j’aimerais t’entendre jouer un morceau de guitare. M’en fiche duquel c’est. Juste pour t’entendre.
-Alors attends… Tu veux pas passer en appel visio ? Ainsi je pourrais te voir.
-J’suis plus très beau t’sais…
-J’m’en fous de ça. Tu pourrais avoir huit mille ans, que tu seras mon frère. Tes yeux… Ce sont tes yeux qui me manquent.
-Comme tu voudras… »
Sur le téléphone apparut alors un jeune homme, chauve, aux yeux cernés, mais toujours aussi bleus. Il était pâle et avait maigri. Mais Thésée, ça l’importait peu. Elle revoyait enfin son frère. Elle aurait pu aller le rejoindre, mais elle ne connaissait pas l’hôpital dans lequel il était. Le peu de maquillage qu’elle avait mis avait coulé, et se mêlait à ses mèches bleues qui revenaient sur son visage.
« -T’as les cheveux… Bleus ?
-Oui… Ça te plaît pas ?
-Si, au contraire. Ça te va juste trop bien… Tu veux pas me jouer Unintended ou Map of Your Head ?
-Va pour Unintended… »
Et Thésée chanta. Ils discutèrent et chantèrent de nouveau. Trois heures passées ensemble, à pourtant des dizaines de kilomètres l’un de l’autre. Thésée chantait encore une fois quand elle entendit un long son strident. Le regard de son frère s’était fait absent… Mort. Il n’était plus là. Elle le savait. Elle le sentait, au plus profond d’elle-même. Elle ne s’était pas fait d’illusions après tout. Mais anticiper quelque chose et y faire face dans un deuxième temps, ce ‘est pas la même chose… Il y a alors les sentiments et les émotions contraires qui se mêlent à votre jugement. Et les parents de Lukàs débarquèrent. Ils se disputaient déjà et tentèrent de prononcer quelques mots pour Thésée.
« -Je veux pas vous entendre, salauds ! Vus auriez dû vous en rendre compte avant ! On aurait pu faire quelque chose, bon sang ! Et quand votre gosse était en train de crever vous vous engueuliez ! Vous êtes que des connards ! Vous étiez même pas dignes d'être ses parents ! J'vous déteste ! Tout ça parce que vous vouliez rien faire ! J'vous déteste tous ! »
La jeune fille raccrocha et elle se mit à pleurer comme jamais elle ne l’avait fait. Elle venait de perdre son frère, la moitié d’elle-même. Et cela jamais elle ne le pardonnerait à Daniel et Catherine, les parents de Lukàs. Elle ne voulait même plus entendre parler d’eux. Elle ne voulait même pas s’en souvenir.
Elle redevint froide et distante avec tout le monde. Même Nathan et Nolàn avaient plus de mal à l’approcher à réussir à la cerner. Le premier qui y parvint fut son entraîneur. Il l’emmenait souvent au Q.G. de Cronos, sur le Princesse Andromède, afin qu’elle s’entraîne avec d’autres demi-dieux, à présent qu’elle était assez formée. Elle adorait perdre son esprit dans les combats, se plonger dans le cliquetis des armes. C’était une toute autre musique, un tout autre rythme. Mais celui-ci avait pour effet de tout lui faire oublier. Il fallait qu’elle survive. Et Nathan comprit qu’elle s’entraînait pour ne plus avoir à penser. Alors il lui fit sécher les cours et l’entraîna toujours plus. Elle ne se séparait plus du tomahawk qu’il lui avait donné et qui se rétractait en un bracelet à plumes. Bien évidemment, elle savait se servir d’une arbalète ou d’un revolver de petit calibre mais c’était bien son arme préférée. Elle aimait pourfendre et taillader sans aucun répit. Son côté sadique ressortait. Elle aimait voir le sang de ses ennemis couler et se mêler à celui de ses alliés sur le sol.

Nathan quant à lui aimait l’observer. Elle avait une rage intérieure qui la poussait à toujours se dépasser, toujours faire mieux. Et même s’il n’osait pas l’avouer, il adorait la regarder en plein combat. Il la trouvait belle, sauvage et indomptable. Et quand le mot belle lui traversait l’esprit pour qualifier Thésée, il secouait la tête, et chassait cette idée. Elle ne pourrait jamais être plus qu’une rivale. Elle l’insultait encore, même si ces mots grossiers se faisaient plus rares. Il s’opérait un changement, une évolution dans leur relation. Et même la belle aux cheveux bleus le ressentait. Mais elle cachait cette étrange sensation qu'elle ne comprenait pas. Ou tout du moins qu'elle refusait de comprendre tant la réponse était évidente. Un an après la mort de Lukàs, le cœur de Thésée n'était toujours pas réparé et elle se murait dans sa tristesse pour ne jamais avoir à oublier son frère. Elle se rendait souvent sur sa tombe. Elle n'avait voulu venir à l'enterrement. Elle ne voulait pas se disputer tandis qu'on mettait son frère en terre. Et chaque fois qu'elle se rendait dans ce cimetière, elle s'agenouillait et priait Hadès pour qu'il atteigne les Champs Élysée. Et Nathan souffrait de la voir ainsi. Elle se noyait dans les armes et le chagrin. A plusieurs reprises il l'avait sauvée. Quand elle était trop près du bord d'un toit, quand le contenu d'un verre ne lui semblait pas très net... Il tenait à ce qu'elle vive, sans même savoir pourquoi. Puis il y eût cette soirée là.

Nathan  et Thésée s'entraînaient sur le Princesse Andromède. La salle d'entraînement était vide, tout le monde était alors parti manger. Mais comme à son habitude, Thésée n'avait pas faim. Elle ne viendrait prendre son repas que tard dans la nuit, quand elle serait trop exténuée pour s'entraîner encore et au bord de la crise d’hypoglycémie. Nathan ne voulait plus la laisser seule, il ne savait pas de quoi elle était capable s'il l'abandonnait. Il savait qu'elle détestait qu'il soit tout le temps sur ses talons, mais il ne pouvait décidément pas la laisser seule. Elle aurait pu se tailler les veines ou quoi que ce soit d'autre. Elle était dans une période de dépression, ça, il s'en doutait fortement. Elle avait laissé ses cheveux bleus reprendre leur couleur naturelle. Et pourtant il savait qu'elle adorait cette couleur. Ses cheveux étaient devenus aile-de-corbeau, et elle les avait coupés aux épaules de manière à ce qu'ils ne la gênent pas quand elle se battait. Normalement, il se serait assis et l'aurait observée ou bien il serait allé s'entraîner avec elle. Mais là, je ne sais quel dieu ou quelle déesse s’intéressa à eux à ce moment là. Mais ce qu'il fit, était en réalité la solution à leur problème mutuel. Thésée était adossée, debout, contre le mur, pensive et le regard vague. Et Nathan s'approcha d'elle, de face. Elle le laissa faire. Il prit le visage de la brune entre ses mains et l'embrassa. Ce n'était pas doux, tendre et passionnel. C'était violent, agressif. Leurs dents s'entrechoquaient, ils tentaient tous les deux d'avoir le dessus sur l'autre. A bout de souffle, ils s’éloignèrent l'un de l'autre. Ils ne rougirent pas, ne baissèrent par les yeux. Thésée enchaîna même avec une attaque, comme s'il ne s'était rien passé. Mais les regards ne mentent jamais. Et dans le sien, quelque chose s'était rallumé : une étincelle de vie et de compréhension.

Plus jamais Thésée ne pleura Lukàs après cela. Oui, elle y repensait encore souvent, il lui manquait. Mais quand elle allait dans le cimetière, ce n'était plus les larmes aux yeux, mais plutôt le sourire aux lèvres. Elle ne changea pas du tout au tout non plus, elle restait la même fille cynique et sarcastique. Mais elle avait retrouvé le goût de vivre en même temps qu'elle avait découvert celui des lèvres de Nathan. Elle s'enfermait de plus en plus souvent dans sa chambre, sa guitare électrique branchée, imaginant de nouvelles mélodies et de nouvelles paroles. Nolàn était content de la voir s'ouvrir de nouveau au monde, observer les gens, chercher leurs points faibles. Mais elle s'entraînait autant. Et Nyx l'avait revendiquée comme sa fille. Elle s'entraînait également à se fondre parmi les ombres, mais elle ne le faisait que très rarement. Elle n'était pas la plus engagée contre les dieux, mais elle était remarquable par la qualité et l'intensité de chacun de ses combats. Elle luttait pour sa survie. Elle était une bête sauvage qui avait conscience de ses actes. Ce baiser l'avait aidé à grandir.

Néanmoins, deux mois avant la fin de la Titanomachie, Thésée n'en restait pas moins anxieuse. Elle détestait ne pas savoir. Le destin reposait entre les mains des Parques et n'avait pas à être connu des mortels, elle le savait. Mais elle aurait tout donné pour savoir comment ça se finirait. Elle se rongeait tellement les ongles qu'ils étaient sans cesse le plus courts possible. Elle ne leur laissait presque pas le temps de repousser. Et même cela ne lui suffisait pas. Nolàn fumait depuis longtemps, ça n'avait jamais réellement dérangé la brune. Il le faisait à la fenêtre, de manière à ne pas enfumer l'appartement. Nathan également s'était mis au tabac, et depuis peu. Thésée céda également à l'appel de la nicotine. Sa première cigarette lui parut infecte et elle s'étouffa. Elle n'y prit aucun plaisir avant de l'écraser, à peine entamée. La deuxième, en revanche, fut celle qui marqua sa mémoire. Ce fut celle qu'elle consuma jusqu'au bout, qui lui transmit cette saveur étrange et qui la rendit peu à peu accro.

La bataille de Manhattan fut pour Thésée une autre source de destruction, mais cette fois-ci mentale et non physique contrairement à la nicotine et à tous ses adjuvants. Il ne s'était rien produit entre Nathan et elle depuis ce baiser. Pour eux ce n'était rien, c'était juste une idée comme ça, stupide. Ils ne prêtaient même pas gare à ce qu'ils avaient ressenti à ce moment là. Quelques jours avant le début de la bataille, Nathan avait été revendiqué par son père : Arès. Cela n'avait pas vraiment étonné la brune. Elle aurait pensé à Enyo si son coéquipier n'avait pas grandi avec une mère. Jusqu'à ses huit ans du moins. Elle était morte d'un pneumonie. Et lui avait légué un porte-bonheur : un pendentif de trèfle à quatre feuilles, rappelant les origines irlandaises du jeune homme. Il faisait nuit depuis quelques minutes à peine et Thésée fumait une cigarette, adossée au mur, à l'entrée de au repaire de Tatie M., qui était devenu leur Quartier Général. Ils allaient livrer leur dernier assaut. Elle avait comme un mauvais pressentiment, mais faisait confiance à son instinct de prédateur pour se tirer des mauvais pas dans lequel l'armée risquait de tomber. Nathan s'approcha d'elle, doucement, en tentant de ne pas faire de bruit. Mais Thésée l'avait vue, grâce à ses pouvoirs.
« Nate... »
Elle le surnommait comme ça. Ce n'était pas très original, mais elle s'en fichait. Ils étaient assez différents ainsi. Pas besoin d'en rajouter. Nathan semblait étrange. Nerveux. Et la brune ne l'avait jamais vu ainsi. Ça la tourmentait. Elle fronça les sourcils. Et comme toujours, le jeune homme ne passa par quatre chemins :
« Je t'aime Thésée. »
Thésée ouvrit de grands yeux, avant de reprendre une expression neutre puis d'esquisser un sourire. Et elle embrassa le jeune homme à en perdre haleine. Il aurait dû la repousser, mais il n'en eut ni le courage ni l'envie. Au contraire. Il passa ses bras autour de sa taille et approfondit le baiser. C'était moins violent mais ça le restait toujours un peu. Ça restait eux.
« -Je t'aime aussi Nathan. »
Ils ne pleurèrent pas de joie, ils ne restèrent pas un long moment enlacés. Ils se regardèrent, et Nathan sortit de sa poche un petit pendentif argenté. Un trèfle à quatre feuilles. Thésée fronça les sourcils. Ils étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Thésée sentait le souffle de celui qu'elle pouvait dès lors considérer comme son petit-ami sur son visage. Sa cigarette était toujours allumé, coincée entre son index et son majeur, mais elle la laissait se consumer.
« -C'est ton porte-bonheur, non ?
-Oui. Oui, mais je veux que tu le prennes. Je veux... Tu vas te foutre de moi parce que ce que je vais te dire est d'une niaiserie sans pareille. Je veux partager mon bonheur avec toi.
-Oui, c'est sûr qu'au niveau niaiserie, là, on atteint des sommets. Et pourquoi tu veux me donner ça ? T'sais que sans tu peux crever ?
-J'm'en fous. J'm'en fous de crever du moment que t'es en vie. Tu le prends et tu poses pas de questions. Sinon j'te provoque en duel et je sais que tu serais alors incapable de me frapper correctement.
-Ah bon ? Tu crois ? »
Néanmoins elle ne discuta pas et prit le porte-bonheur qu'elle enfila sur l'un de ses bracelets, celui sur lequel figurait une breloque en forme de faux, signe qu'elle appartenait à Cronos. Quelques minutes après, toute l'armée se préparait à repartir au front.
Cette bataille, Thésée la détesta. Elle tentait de suivre Nathan. Ils combattaient ensemble, comme ils avaient pour habitude de le faire. Ils se comprenaient aisément et savaient quand l'autre faiblissait. Mais ils furent séparés par un flot continu de guerriers des deux camps. Thésée s'acharna, cherchant du regard celui qu'elle aimait. Ne le trouvant pas, elle dû se convaincre qu'il était en train de se battre, comme elle. Elle se laissa entraîner par le bruit du fer se croisant et s'entrechoquant. Et puis Cronos entra dans l'Empire State Building. Nakamura le suivait. La bataille tait rude, mais elle n'y faisait pas attention. Elle restait focalisée sur ce que lui hurlaient ses sens. Rester en vie. Survivre. Se protéger. Gagner. Ne pas se laisser déstabiliser. Mais ils allaient perdre. Elle le lisait dans les yeux des autres et à la manière dont tout le monde battait en retraite dans l'armée du Titan. Elle aurait pris la fuite si un serment ne la liait pas à Cronos.

Quand le Titan tomba, quelqu'un l'appela. Un enfant d'Apollon qui voulait la voir à tout prix. Il l'emmena sur le camp des blessés. Là, elle vit le visage de Nathan. Il avait l'arcade ouverte et blessé de partout. Mais ce qui souleva l'estomac de Thésée, c'était cette plaie profonde au niveau du cœur. Il lui sourit faiblement avant de pousser son dernier soupir. Thésée ne parla pas, ne pleura pas. Elle resta à côté de lui, assise, brisée. Son regard n'exprimait que de la tristesse. Elle l'aimait. Elle l'aimait mais tous ses espoirs venaient d'être écrasés, piétinés, réduits en poussière par la guerre. Par les combats. Mais sans cette fichue guerre, d'un autre côté, elle ne serait jamais tombée amoureuse de lui. Tomber amoureuse... Il y avait le verbe tomber et elle l'avait expérimenté avant le mot amour. L'enfant d'Apollon ne disait rien. Il la laissa et s'occupa des autres blessés. Il savait de toute manière que le moindre mot serait retourné contre lui et que désolé était trop faible à l'expression qu'elle avait prise.
Se reconstruire après cette mort là fut très dur pour la brune. Elle s'expérimenta aux sports de combat. Elle ne lâchait pas prise. On lui avait proposé d'aller à la Colonie. Mais elle n'était pas encore prête à affronter tout ce monde mythologique dont ces gens étaient fiers. Pas après ce qu'il venait de se passer. Elle n'avait pas envie de voir tous ces adolescents étaler leur bonheur à la tête des autres. Elle avait besoin de se sentir de nouveau normale. Avec juste son tomahawk pour se défendre et Nolàn pour pas déprimer.

Nolàn... Elle le considérait comme son grand frère. Pas comme Lukàs, mais presque. Elle l'adorait. Oui, au passé. Même si maintenant elle hésite de nouveau. Il y a huit mois, tandis que Thésée rentrait à l'appartement, elle découvrit son frère avec une belle blonde plantureuse à demi-nue. Elle fut choquée par cette vision, et s'en alla en claquant la porte. Elle resta un long moment de le hangar à bateaux où elle s'entraînait souvent avec Nathan. Son frère venait de manquer au règlement. Il avait ramené une fille à la maison. Elle se décida alors à faire ce à quoi elle pensait depuis bien longtemps : fuguer, encore une fois. Elle rentra. Dans l'appartement, Nolàn l'attendait, et il n'y avait aucune trace de la blonde. Il tenta de s'expliquer mais elle ne l'écouta même pas. Elle prit son sac à dos, y rangea quelques affaires, prit quelques vivres, de quoi survivre en pleine nature, et surtout son bracelet en argent qui était dépourvu de sa breloque en forme de faux originelle mais d'un pendentif : un trèfle à quatre feuilles. Elle n'oublia pas sa guitare acoustique. Nolàn tentait de s'excuser. Il en avait les larmes aux yeux. Il savait que ce qu'il venait de faire était grave pour Thésée. C'est pour cela qu'il ne l'empêcha pas de s'en aller, même si ça lui brisait le cœur de la voir faire cela.

Elle passa un long, un très long moment à vagabonder, enchaînant les petits boulots de quelques jours, les divers abris. Elle campait en forêt, se battant contre les monstres qui débarquaient parfois. Elle redevenait un cœur solitaire, comme lorsqu'elle était petite. Et il y eut Max.
Thésée l'avait trouvé là, sur le sol. Elle l'observait avec curiosité, comme si c'eût été un animal rare et intriguant. Les cheveux blonds de l'enfant étaient étalés dans l'herbe, semblant former une auréole, lui donnant l'apparence d'un ange. Il en avait d'ailleurs tout l'air. Le petit garçon était serein et un sourire était étendu sur ses lèvres. Il tenait une peluche entre ses mains et était recroquevillé à la manière d'un fœtus. La dernière personne que Thésée eût vu dormant aussi paisiblement était Lukàs et cette pensée lui serra le cœur. Alors elle s'assit aux côté de l'enfant pour le veiller. Elle monta la garde pour ainsi dire. Il aurait été un monstre que la brune ne l'aurait pas cru. Il avait une innocence qu'on ne pouvait pas reproduire qui ne se voyait qu'au naturel. Au réveil de l'enfant, il ne paniqua pas. Il la dévisagea avec étonnement. Ce n'était pas un étonnement terrifié, juste curieux. Un étonnement innocent, celui d'un enfant. Ne reconnaissant aucune menace en la personne de la fille de Nyx, mais plutôt un potentiel soutien, il se jeta dans ses bras, des larmes de nervosité, de fatigue et de peur bordant ses yeux bleutés. Et de voir ce petit bout d'homme aussi éperdu arracha quelque chose à Thésée, quelque chose qu'elle pensait avoir caché au fin fond de son cœur, pour ne plus jamais être gentille et brisée de nouveau : de la compassion. Elle pleura, elle aussi, de voir autant de  tristesse dans un si petit corps. Ce moment créa une implosion dans les deux cœurs, les liant à tout jamais. Et c'est avec cette même implosion qu'ils se firent la promesse silencieuse de toujours veiller l'un sur l'autre.
Ils mangèrent et firent connaissance, même si cela semblait, aux yeux de  Thésée, superficiel et inutile comparé au moment précédant. C'est ainsi qu'elle apprit son prénom, Max, et qu'il avait perdu son père. Il ne s'était retourné «  qu'un seul instant, juste un tout petit temps pour regarder le papillon bleu et il avait disparu. ». Heureusement, cela ne faisait qu'un jour qu'il était seul. Il demanda à la brune de l'aider à retrouver ce père disparu. Et à sa propre surprise, elle accepta. Elle lui demanda son nom de famille, afin de restreindre les recherches, mais il fut incapable de le lui donner. Une fois encore, elle fit quelque chose auquel elle n'aurait jamais pensé avant : elle lui donna son nom de famille, ou plutôt celui de Nolàn, qui était toujours son tuteur légal : Ryans. Ils vagabondèrent ensemble pendant deux semaines. Pendant celles-ci, ils furent plus attaqués par les monstres que si Thésée avait été seule. Ce qui étonna la fille de Nyx c'était la capacité de son « petit protégé » à voir approximativement à travers la Brume : il distinguait mal les monstres, mais voyait parfaitement le tomahawk. Mais rien ne la surprit plus que le jour où, battant en retraite contre un chien des Enfers particulièrement tenace, et la panique submergeant Max, il fit se développer un fouillis de plantes épineuses, créant un barrage entre la créature et eux. Le chien fit demi-tour, tandis que l'enfant sombra dans une légère inconscience. Thésée le prit dans ses bras et fuit. Elle venait de comprendre quelque chose. Elle l'allongea dans l'herbe, posa la tête du petit blond sur ses genoux, et sortit de son sac un minuscule carré d'ambroisie, qu'elle lui fit avaler. L'enfant se réveilla alors, comme s'il ne s'était rien passé d'anormal. Il était donc un demi-dieu, cela ne faisait plus aucun doute. Elle dut alors lui expliquer à Max l'existence des dieux, comme Nolàn l'avait fait cinq ans auparavant. Elle l'emmena jusqu'à la Colonie. On lui avait proposé d'y aller, on lui avait donné les indications nécessaires. Elle avait refusé. Le souvenir de Nathan était encore trop vif à l'époque.

Arrivés à la Colonie, elle sentit son aversion pour l'endroit. Elle pensait laisser le gamin et s'en aller. Et même si elle ne lui en avait pas parlé, même s'il ne connaissait rien de ses intentions, elle ne put le faire. Elle était attachée à lui. Elle l'accompagna à travers les bungalows. On leur présenta la Grande Maison, les terrains d'entraînements... Max posa de nombreuses questions à celle qu'il considérait déjà comme sa sœur, mais elle ne pouvait y répondre, découvrant les lieux en même temps que lui. L'endroit qui la marqua le plus ? La forge. Toutes ces flammes, prêtes à se répandre, à tuer, à détruire. Elle ne put s'empêcher de repenser à ce rêve, qu'elle faisait toujours, bien que plus rarement. Elle fut distraite par ces pensées terrifiées et parvint à se brûler. On l'envoya à l'infirmerie. Là, un jeune homme, aux cheveux bouclés l'aida. Le feu l'avait marqué. Elle en oublia d'être mauvaise comme elle l'avait été jusque là avec tout le monde qui tentait de l'approcher. Et de regard à regard, il se passa quelque chose. Quelque chose que Thésée ne comprit pas. Elle l'entendit discuter, joyeusement. Il avait un regard espiègle, qui lui rappelait tant Lukàs... Et puis Nathan également. Nathan et son humour noir très particulier. Elle ne savait même pas de quelle manière son amour défunt et son guérisseur se ressemblaient. Ils n'avaient rien à voir.
Bref.
Thésée devait quelque chose à ce jeune homme. Elle apprit qu'il se nommait Eytàn. Elle le sut grâce à ces appels d'une personne à l'autre, ces interpellations. Elle le surveillait de loin, guettant le moment où elle pourrait s'acquitter de sa dette. Et le moment se présenta quand elle s'y attendait le moins. Il était tard, mais ce n'était pas avant le couvre-feu. Elle était sortie des limites de la Colonie, sa cigarette coincée entre les lèvres. Et elle vit ce fameux Eytàn. Il avait le regard perdu. Et... Il était recouvert de sang. Il était imposant ainsi. Il n'avait plus l'air d'être le blagueur de service. Il ressemblait plus à un militaire se rendant compte de ses crimes de guerre. Thésée aida le jeune homme. Elle l'aida en prenant un ton presque... Sympathique. Le sang ne la dégoûtait pas.
Et elle accepta sa présence, surtout si elle était silencieuse. Il était bien l'un des seuls à pouvoir venir s'asseoir à ses côtés pendant qu'elle fumait. Et elle ne sait pas pourquoi. Elle a payé sa dette. Elle devrait s'éloigner, mais c'est plutôt l'inverse qui se produit désormais, au grand bonheur de Max qui ne souhaite qu'une chose : qu'elle reste avec lui et qu'elle soit de nouveau heureuse.


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crédits gifs & icon ;; tumblr.

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MessageSujet: Re: Destroy the spineless, wasting our last chance, to come away - Thésée   Destroy the spineless, wasting our last chance, to come away - Thésée EmptyVen 4 Avr - 13:31

Elle a l'air super ta Thésée de ce que j'ai lu!

Bienveuhnue sur le fow!
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MessageSujet: Re: Destroy the spineless, wasting our last chance, to come away - Thésée   Destroy the spineless, wasting our last chance, to come away - Thésée EmptyVen 4 Avr - 18:55

Merci ma n'Hérétique-de-Licornes préférée ♥
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MessageSujet: Re: Destroy the spineless, wasting our last chance, to come away - Thésée   Destroy the spineless, wasting our last chance, to come away - Thésée EmptySam 5 Avr - 12:18

Ahaha, j'avais pas lu ton commentaire sur la fiche qui disait que c'étai toi, ton perso a vraiment l'air génial.

Bonne validation alors! Wink
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MessageSujet: Re: Destroy the spineless, wasting our last chance, to come away - Thésée   Destroy the spineless, wasting our last chance, to come away - Thésée EmptyDim 6 Avr - 9:05

Rebienvenue donc !
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MessageSujet: Re: Destroy the spineless, wasting our last chance, to come away - Thésée   Destroy the spineless, wasting our last chance, to come away - Thésée EmptyDim 6 Avr - 10:09

Merciiiii  :hug3: 
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MessageSujet: Re: Destroy the spineless, wasting our last chance, to come away - Thésée   Destroy the spineless, wasting our last chance, to come away - Thésée EmptyMar 8 Avr - 14:43



Bienvenue
Thésée W. S.-B. Ryans !

Donc déjà, rebienvenue ! et encore un personnage très intéressant que tu nous présente là, ça fait vraiment plaisir ^^
Au passage encore désolé pour l'attente et c'est gentille de ta part d'avoir été compréhensive, tu es la meilleure !


Maintenant que tu fais partit des notre, voici un petit tour des lieux ! Tout d'abord n'oublis pas d'ouvrir ta fiche de liens à cet endroit et ta fiche de sujets pour que tes petits camarades puissent venir te proposer tout plein d'idées folles ! Si vous souhaitez obtenir plus de responsabilités veuillez vous rendre sur ce sujet pour les grecs et ce sujet pour les romains. Mais attention, ils faut être motivé car il ne s'agit pas de postes facilement pourvus ! Et voila, tu as normalement toutes les clés en main pour commencer sur Divina Bellum. Nous espérons que tu t'amuseras bien et passeras un bon moment parmi nous !

Enfin, si t'as une question, une suggestion, une demande, une idée, bref, n'importe quoi, ou même si t'as juste envie de causer, n'hésite pas à t'adresser à Tristan E. Langley, Théodore N. Williams ou Lethario A. Mulligan, les maîtres suprêmes des colonies, du forum, de l'Olympe, des héros, des mps. 'Fin bref, tes administrateurs qui sont là pour toi et qui attendent avec impatience d'être harcelés de mps.

Amuse-toi bien sur Divina Bellum, essaye de pas te faire tuer trop vite par un monstre, on veut pas être déjà responsable d'un accident, encore moins du tiens! Et surtout, puissent les dieux veiller sur vous!

N'oubliez pas surtout pas de voter pour les topsites toutes les deux heures !

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