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 (elin) some feelings they can travel too

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Orion Nightshade
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SANG-MÊLÉ ROMAIN.
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SANG-MÊLÉ ROMAIN.

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MessageSujet: (elin) some feelings they can travel too   (elin) some feelings they can travel too EmptyJeu 16 Mar - 20:57



some feelings they can travel too
Élin & Orion

Des champs de fraises couraient à perte de vue sur tout le contrebas de la colline. Peu importait le nombre de fois où il s’était déjà trouvé à cet endroit, le contraste saisissant entre le spectacle qu’il avait à présent sous les yeux et celui que l’on pouvait admirer en arrivant au Camp Jupiter l’étonnait toujours. Le repère des Grecs tenait plus de la colonie de vacances que du camp d’entraînement. Quelle que fût la saison, des nymphes des bois et des demi-dieux, probablement enfants de Déméter ou d’autres divinités mineures de la nature, usaient de leur magie pour faire pousser des fruits délicieux qu’ils vendaient ensuite dans le coin de New York. Il se sentait presque comme un étranger dans un tel paysage, avec son arc et son carquois qui pendaient dans son dos, et pour une fois, ce n’était pas pour lui déplaire. Orion laissa échapper un profond soupir de lassitude avant d’entreprendre sa descente du flanc opposé de la colline, en direction de la Grande Maison et des bungalows des pensionnaires. Son sac de voyage pesait lourd sur son épaule. Encore une fois, il était parti sur un coup de tête, emportant l’ensemble de ses affaires avec lui, ne sachant pas quand il se sentirait à nouveau l’humeur de retourner au Camp Jupiter. Bien qu’il appréciait la discipline à la romaine, il avait toujours eu l’impression d’étouffer dans cette véritable ville coupée du monde par les deux bras du Petit Tibre. S’il y était retourné, ce n’était que parce qu’il n’avait su où ailleurs il aurait pu porter son coeur brisé. Mais cette décision le rongeait peu à peu. D’abord, il avait du digérer la mort d’Ambre, la première et meilleure amie qu’il s’était faite à son arrivée au sein de la deuxième cohorte il y a de cela treize ans, à la suite de l’une des attaques de ces foutus mortels. Puis Alek, son meilleur ami, s’était peu à peu éloigné de lui. Ça avait été imperceptible d’abord, il se levait avant lui et partait s’entraîner seul, ne rentrant qu’à la dernière minute avant l’extinction des feux. Puis il avait commencé à prendre Lux à part, sans aucun regard pour le trio qu’ils avaient toujours formé. Si Orion n’était pas au courant de l’amour inconditionnel de son meilleur ami pour cette mystérieuse fille, Élin, qui vivait il ne savait où et qu’il n’avait - du moins le croyait-il, et c’était bien le problème - jamais rencontrée, il aurait pu croire qu’il se passait quelque chose entre sa soeur et son meilleur ami. Mais Lux elle-même agissait bizarrement depuis qu’elle était tombée sur la bague de fiançailles qu’il comptait offrir à Lorelei en fouillant dans ses affaires. Lorelei. Il chassa cette pensée d’un mouvement de la tête. Combien de kilomètres devrait-il mettre entre eux pour qu’elle ne cessât de hanter ses pensées ?

La colonie bouillonnait d’activité. C’était la fin de l’après-midi, le soleil tombait doucement vers l’Ouest. Des pensionnaires s’affairaient dans les arènes, les terrains de tir et les écuries, tandis que d’autres profitaient déjà de la fin de l’hiver pour se prélasser au bord du grand lac, comme inconscients face aux dangers qui pouvaient les guetter à tout moment. Jusque là, il avait eu la chance de ne croiser aucun de ses quelques amis grecs. Il reconnaissait un visage de temps en temps - le monde des demi-dieux n’était pas aussi vaste que l’on pourrait le croire - et se contentait d’un vague signe de la tête sans interrompre son chemin. Lorsqu’il arriva à proximité des bungalows, tout était moins fréquenté. La colonie et le Camp Jupiter avaient au moins cela de commun que personne ne traînait jamais dans les lieux qui leur tenaient de dortoirs en pleine journée. Il avait toujours trouvé fascinante la manière dont les Grecs avaient organisé les leurs. Plutôt que de regrouper les pensionnaires dans des classes ordonnées selon leur mérite au combat, on leur attribuait un bungalow selon leur parent divin - ce qui était devenu un désordre sans nom depuis la fin de la guerre contre Gaïa, lorsque tous les dieux mineurs, son père y compris, avaient réclamé leur propre bâtiment. Pourtant, un certain sentiment de réconfort s’en dégageait, parvenant presque l’espace d’un instant à lui réchauffer le coeur. Au Camp Jupiter, il n’était pas réellement proche de ses demi-frères et soeurs si on exceptait Lux, à la colonie tout semblait différent. Un sourire timide se dessina sur ses lèvres lorsqu’il entra dans le bungalow réservé à la forme grecque de son père, Éros. Il accrocha son arc de manière évidente contre un mur, de telle sorte qu’Élin ne puisse pas le manquer la prochaine fois qu’elle passerait la porte, et alla poser son sac au coin d’un lit inoccupé. Il laissa ensuite un mot sur le lit qu’il savait être celui d’Élin. « - Sèche le dîner et le feu de camp ce soir et rejoins-moi au bord du lac, on y sera au calme pour discuter. Ton frère préféré. »

Après une courte sieste pour se remettre du long voyage qu’il avait entrepris depuis San Francisco, il constata en arrivant au bord du lac qu’il ne s’était pas trompé. Les pensionnaires qu’il avait vus en arrivant à la colonie avaient tous déserté, sans doute en direction du mess où le dîner était servi tous les soirs. Il se demanda combien de temps serait nécessaire à Élin avant de prendre connaissance de son message. Connaissant sa soeur, il était presque certain qu’elle ferait un détour vers son bungalow avant de se rendre au dîner, il n’avait donc plus qu’à attendre. Il lui avait écrit qu’ils pourraient discuter, mais à présent, il n’était pas sûr de savoir par où il pourrait commencer. Élin et lui ne pouvaient pas être plus opposés, pour deux personnes partageant le même père. Lux et lui partageaient leur chevelure blonde, leur goût pour les grands gestes romantiques et une foi inébranlable - ou presque - en l’amour. Élin n’avait rien de tout cela. Il avait beau aimer sa soeur de tout son coeur, le fait que c’était vers elle qu’il décidait de se tourner à présent en disait long sur son état. Sans qu’il ne s’en rendît véritablement compte, la bague de fiançailles qu’il transportait toujours dans l’une de ses poches était venue tourner dans sa main. C’était devenu un réflexe à chaque fois qu’il se trouvait dans un état d’énervement. Cette bague résumait la plupart des problèmes auxquels il faisait face ces temps-ci. Revoir Lorelei ce fameux soir dans le bar l’avait boulversé. Pendant des semaines, presque des mois, il s’était persuadé qu’il ne ressentait plus que de la haine à son égard. Pourtant, dès que son regard avait accroché le sien, il avait cru mourir. Comment Cupidon, son propre père, avait-il pu laisser se faire un amour si destructeur ? Orion était plein d’amertume, de colère, de tristesse, mais le pire sentiment de tous, c’était cette petite étincelle d’espoir qu’il ne parvenait pas à éteindre, cette braise qui s’était ravivée avec la révélation de Lorelei. Elle lui avait laissé entrevoir l’avenir dont il avait toujours rêvé. Mais pouvait-il réellement se le permettre ? Nul doute qu’Élin tenterait vite de le faire redescendre sur terre.


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MessageSujet: Re: (elin) some feelings they can travel too   (elin) some feelings they can travel too EmptySam 3 Juin - 15:00


some feelings they can travel too


 Et je suis en route, je me souviens encore de ces vieilles routes de campagne. Quand on ne connaissait pas les réponses, ce que tu me fais ressentir me manque, c'est réel. Ed Sheeran – Castle on the Hill  
Orion & Elin



La porte coulissa et se referma aussitôt sur son corps. Aucun doute qu’on ne devait pas être ici à ce moment. Que si quelqu’un nous trouvait, ils seraient vraiment surpris de nous trouver là. Et si c’était un professeur, on aurait le droit à un sermon digne de Zeus pour avoir osé sécher l’entrainement de tir à l’arc pour faire ceci. Mais je m’en fichais. La seule chose que je voulais était de l’oublier. Oublier cette sensation d’avoir un flingue contre son dos. Oublier que ma vie n’avait été suspendue qu’à un stupide fil et que ce n’était grâce qu’à mon père et ma chance de m’être tiré de là-bas vivante. L’oublier simplement. Un gémissement sortit de ma bouche tandis que j’agrippais son tee-shirt pour le lui enlever. Non. Si j’avais été honnête avec moi-même, si je me comportais ainsi, c’était pour oublier la sensation de ses lèvres sur les miennes. Cette envie de les reposer alors que ma tête me hurle de le tuer. Comme il avait tué de sang-froid mes amis lors de leur première attaque à la colonie des sangs-mêlés. Pourquoi diable pensais-je à ce mortel de cette façon ? Et pourquoi je l’avais déjà embrassé déjà ? La réponse sortit quand mon haut disparu pour être jeté plus loin. Je l’avais embrassé pour le faire chier. Car les demi-dieux le dégoutaient et j’avais trouvé ça fun de l’embrasser pour le faire encore plus dégouté de ma personne. Et ça avait marché. Par Eros, bon dieu que ça avait marché et j’avais nié de toutes mes forces mon envie de continuer. Je secouais la tête intérieurement tandis que son tee-shirt vola, rejoignant le mien solitaire. J’avais eu la peur de ma vie quand Isaure, car il ne pouvait avoir que ce stupide mortel pour me mettre dans tous mes états, m’avait kidnappé avec l’intention de me tuer à l’endroit où tout avait commencé. Comme si me tuer là-bas fermait la boucle qu’il avait ouverte quand il nous avait trouvés là-bas. Qu’il avait tué de sang-froid mes camarades et que j’avais pris le dessus par un coup de chance légendaire. Je détestais Isaure. Non. Je le haïssais. Je ne voyais que cette explication pour laquelle je voulais encore le voir, mais n’expliquait pas pourquoi je ne l’avais pas tué. Cette fois encore. Mon dos buta contre la porte et mes jambes s’enroulèrent autour du buste du demi-dieu pour mieux me positionner. Je ne savais plus comment il s’appelait. Adam à moins que ça soit Enzo ou un autre nom. Je savais juste qu’il était un fils d’Arès, du dieu de la guerre. Et qu’il était à mon goût. C’était suffisant pour coucher avec lui. Un moyen pour me sentir vivante et d’oublier l’ancien épisode. Je n’avais raconté à personne qu’Isaure m’avait kidnappée, car je savais que si je l’avais fait, ils m’auraient demandé pourquoi je ne l’avais pas capturé. Et leur dire que je le voulais que pour moi n’était pas vraiment une réponse digne d’une demi-déesse grecque. J’aurai pu le dire à mes demi-frères et sœur, mais je ne voulais pas avoir affaire à leur raisonnement. Surtout celui d’Orion. Il m’aurait faire comprendre des choses que je ne voulais pas savoir. Et l’inquiété était la dernière chose que je voulais faire. Alors, à la place, je m’étais contenté de continuer à faire honneur à ma réputation. Car si Eros était le dieu de l’amour, il était aussi le dieu de l’érotisme. Et c’était sur ce domaine-là qui me redonna goût à la vie. Et tant pis, pour la réputation qui va avec. Je l’avais déjà. Autant la lui faire honneur. Et ce fils d’Arès allait faire l’affaire.

Un sourire gravé sur mon visage, je partis rejoindre un autre entrainement. Un de mes amis me demanda où j’étais passé, qu’il ne m’avait pas vu à l’entraînement de tir à l’arc et je lui répondis par un simple clin d’œil. Me connaissant, il leva les yeux au ciel qui firent accentuer mon sourire. Vu mon parent divin, je n’avais pas besoin de m’entraîner d’avantage au tir à l’arc. Cupidon sous sa forme romaine était connu pour son lancé de flèche et rare était ses enfants qui ne savaient pas manier correctement cet arme. Et ce n’était pas mon cas. Je savais bien le manier, certes moins bien qu’Orion, mais je savais lancer des flèches. Mon regard se perdit au loin vers la forêt. Orion me manquait et l’idée de lui rendre visite m’effleura l’esprit. Il m’avait semblé bizarre la dernière fois que je l’avais vu et à cause des attaques des mortels, je n’avais pas eu le temps de me rendre au camp Jupiter pour le voir. Attaques qui étaient toujours présentes même si elles semblaient s’être calmées depuis quelque temps. Et pas besoin d’être un enfant d’Athéna pour savoir que les attaques reprendront. Elles reprendront et on serait prêt pour contre-attaquer. Il fallait juste profiter de ce calme comme si c’était la dernière fois qu’on pouvait se le permettre. Je me passais une main dans mes cheveux tandis que j’écoutais le cours de stratégie guerrière. Oui. Il fallait profiter de ce calme avant que la tempête explose à nouveau. Et chacun espère, qu’elle n’explosera pas de si tôt.

Sans me rendre compte, la nuit tomba sur la colonie des sang-mêlés, signe que l’heure du dîner approchait. Je fis signe à mes amis que je les rejoindrais là-bas, car j’avais besoin de passer à mon bungalow pour chercher quelque chose. La vue des bungalows me fit sourire. C’était bien une chose que j’aimais ici. Être partagé entre personnes de même famille et non par compétences ce qui était le cas au camp romain. J’arrivai rapidement au mien et la première chose que je vis en entrant fut un arc que je reconnaîtrais entre milles pour savoir à qui il appartenait. Je cherchais des yeux sa présence et la seule chose qui attira mon regard fut un morceau de papier sur mon lit. Un sourire se dessina sur mes lèvres quand je parcourrai le mot des yeux. Orion était là. À la colonie des sang-mêlés. Je ne savais pas depuis combien de temps il était là et ce n’était pas le plus important. Mon demi-frère était à la colonie et c’était tout ce qui me comptait. Je ne pris même pas la peine de me changer et je rejoignis à grande vitesse le réfectoire pour prendre n’importe quelle nourriture. Orion devait avoir faim vu son long voyage du camp Jupiter jusqu’ici. Ma vitesse surprenait les demi-dieux qui mangeaient tranquillement au feu de camp. Désolé papa, je te ferais une offrande plus tard. Chargé d’un sac de nourriture, je filais à l’endroit du rendez-vous. J’espérais de ne pas avoir fait trop attendre Orion.

La vue de lac m’arriva rapidement. Et comme je m’en doutais, une seule silhouette était présente à son bord. Il était de dos, mais je reconnaîtrais par cœur la silhouette de mon demi-frère. Orion et moi, on était-ce qu’on pouvait appeler d’opposer. On avait certes le même père, mais ça s’arrêtait là. Il était romain, j’étais grecque. Je n’avais pas sa chevelure blonde comme il l’avait avec notre demi-sœur Lux. Et encore moins sa foi en l’amour qu’il partagea avec elle. Et pourtant, je l’adorai. Et c’était bien une des rares personnes que j’aimais vraiment ici. Et qu’est-ce qu’il m’avait manqué. La vision que je ne l’aurai plus vue si Isaure m’avait tué me traversa l’esprit. Mes jambes se mirent à courir alors que le sac de nourriture s’écrasa dans l’herbe. En peu de temps, j’arrivais derrière Orion et je me jetai littéralement sur lui et ce n’est grâce qu’à ses réflexes qu’on ne tomba pas par terre. « Orion ! » Mes bras s’enroulèrent autour de son buste. Dans ma précipitation, je ne fis pas attention directement que je lui avais fait perdre quelque chose qui traînait dans sa main. La seule chose qui comptait à présent était de sentir la présence d’Orion. Qu’il était bien là. Je montrais rarement mes élans de tendresse envers quelqu’un et ce simple geste devait le surprendre et l’inquiété. Je fermais les yeux quand ma tête se colla contre son buste, heureux qu’il soit là. « Qu’est-ce que tu m’as manqué ! Depuis quand tu es à la colonie ? » Je me reculais pour le regarder. Il n’avait pas changé même si je percevais dans ses yeux un petit, quelque chose qui me fit froncer les sourcils. La première pensée fut qu’il s’était passé quelque chose au camp Jupiter, mais je la rajoutai. On aurait été au courant si ça avait été le cas. Alors, ça venait de lui. Et ça me fit reculer de quelque pas et sans m’en rendre compte mon regard glissa sur le sol. Un truc rond traîna par terre et je me souvenais que quelque chose était tombé de sa main quand je l’avais percuté de pleins fouet. Je m’agenouillai pour le ramasser et mes yeux s’agrandissent en découvrant que l’objet rond était en réalité une bague. Mes yeux se fermèrent et je poussai un soupir. La bague étincelait et vu la grosseur allait plus pour une femme que pour un homme. Je pris la bague entre mes doigts de façon à la mettre en évidence devant les yeux d’Orion. « Tu m’expliques ? » Car il n’y avait pas besoin d’être l’Oracle pour deviner que c’était une bague de fiançailles. Et que si Orion l’avait entre les mains, c’était pour offrir à quelqu’un. Et la dernière fois que je l’avais vu, il n’était pas question de femme dans sa vie. D’où la surprise de mon geste. On dirait bien que l’heure des explications avait sonné.





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MessageSujet: Re: (elin) some feelings they can travel too   (elin) some feelings they can travel too EmptyDim 27 Aoû - 16:08



some feelings they can travel too
Élin & Orion

Il faisait tourner la bague dans sa main d’un geste machinal, le diamant captant la lumière des rayons du soleil couchant. Le spectacle était splendide, majestueux. Il se perdait dans la contemplation du ciel, dont la couleur changeait à chaque seconde, du bleu au rose à l’orangé… pour bientôt se revêtir du noir de la nuit. Il pouvait apercevoir quelques étoiles briller, peut-être même celles formant la constellation qui lui avait donné son nom, et la lune se refléter dans la surface calme de l’eau. Ce paysage avait quelque chose d’apaisant ; une sérénité étrangère prenait peu à peu possession de son être. Une pure beauté de la nature. Les moments tels que celui-ci n’existaient pas au camp Jupiter. Là-bas, tout était toujours teinté par l’atmosphère fourmillante créée par les légionnaires vaquant à leurs occupations. Les levers et couchers du soleil, il les passait d’ordinaire sur le champ de Mars, un arc à la main, des flèches dans le carquois qu’il portait sur le dos, et une bande d’adolescents prêts à le solliciter à chaque seconde à propos d’une technique particulière ou de la position adéquate à adopter devant lui. Le silence de la colonie lui fit du bien. Il perdit toute notion du temps, ignorant totalement combien de minutes il passa à attendre Élin. Il oublia même ce qu’il était venu faire ici, le mot qu’il avait laissé posé sur un lit plus tôt dans la journée ainsi que la douleur, la tristesse, la haine qui l’avaient habité ces derniers mois. Il aurait pu se perdre dans sa contemplation, debout face au lac. Peut-être même l’aurait-il voulu, il serait si simple de laisser le courant emporter tous ses problèmes.

Mais soudain, un poids atterrit sur son dos, des jambes lui encerclèrent la taille et des mains délicates se posèrent sur ses épaules. Seules ses treize années d’entraînement au sein du camp romain lui permirent de ne pas se laisser déséquilibrer et de ne pas valser vers le sol. Mais la bague, sa précieuse bague lui échappa des mains et alla rouler dans l’herbe, un peu plus loin, hors de son champ de vision immédiat. Son premier réflexe aurait été de se débarrasser de la personne qui l’avait pris au dépourvu pour courir la récupérer ; et ses instincts de guerrier ne furent stoppés que par l’entente d’une voix mélodieuse. Une voix féminine qu’il connaissait bien, une voix qui appelait son nom avec un franc et honnête enthousiasme. Il reprit peu à peu conscience du monde en-dehors de la bulle qui l’avait enveloppé ; il déposa délicatement Elin pour que ses pieds adhèrent à nouveau au sol, et sa soeur prit quelques pas de recul pour mieux l’observer. Il ne put s’empêcher de se demander à quoi il ressemblait à travers ses yeux, puisque lui ne parvenait plus qu’à contempler l’ombre de l’homme qu’il avait été lorsqu’il se regardait dans une glace. Mais sa présence fit instantanément naître un sourire sur ses lèvres, et sans doute n’avait-il pas l’air si pitoyable à cet instant précis. « - Moi aussi je suis heureux de te voir. » lui répondit-il avec un clin d’oeil tout en lui rendant l’étreinte qu’elle lui avait offerte. Le geste lui réchauffa le coeur, il savait que, contrairement à lui, sa soeur grecque n’aimait que très peu les démonstrations d’affection. « - Je suis arrivé un peu plus tôt dans la journée, ne t’inquiètes pas tu as été la première personne à être mise au courant de ma visite. » ajouta-t-il sur un ton taquin. Il en oublia presque son précieux bijou l’espace de quelques secondes, occupé à scruter le visage d’Élin. Il y avait longtemps qu’il n’avait pas eu l’occasion de lui rendre visite. Elle restait inchangée, fidèle à elle-même avec ses yeux noisettes et ses cheveux de jais qui étaient tout l’opposé de son propre visage. Parfois, il se demandait comment deux êtres si différents pouvaient partager le même père. Elle avait l’air en forme, son dos pouvait en témoigner, mais quelque chose dans son visage lui semblait nouveau. Un air durci, déterminé, l’air d’une personne qui a connu des temps difficiles. C’était le compte de tous les demi-dieux au cours de cette dernière année, mais ses instincts de grand frère protecteur étaient en alerte. Il se promit d’aborder le sujet plus tard, afin de ne pas immédiatement gâter leurs joyeuses retrouvailles.

Elin se pencha alors, ramassant un objet qu’elle mit bien en évidence entre ses doigts, réclamant des explications. Son coeur se serra à nouveau. La bague, qu’il avait presque oubliée. Il avait presque envie d’en rire. Voilà des semaines qu’elle lui empoisonnait l’esprit, pesant douloureusement dans sa poche à chaque seconde, et à présent il avait été suffisamment stupide pour manquer de peu de la perdre. Il se sentait presque nu sans elle tant il avait pris l’habitude de la transporter partout avec lui. Pourtant, il ne tenta aucun geste en direction d’Elin pour la récupérer, s’en délester quelques instants ne lui ferait pas de mal. Le visage de Lorelei était déjà omniprésent dans son esprit, entouré de sentiments contradictoires et de questions auxquelles il ne parvenait pas à répondre. Si la situation était déjà désespérée au moment où il avait enfin découvert la vérité sur elle, sur l’activité qu’elle était parvenue à lui cacher pendant près de six ans, c’était encore pire depuis qu’il l’avait revue, depuis la révélation qu’elle lui avait faite. Elle l’avait laissé entrevoir tout ce dont il rêvait, une famille, leur famille. Mais même s’ils décidaient de garder cet enfant, rien ne pourrait jamais être comme avant. Elin réclamait qu’il lui explique, mais la vérité c’était qu’il était perdu lui-même et qu’il n’avait aucune idée de par quel bout de l’histoire commencer. Il laissa un soupir profond s’échapper de ses lèvres avant de se lancer. « - Tu te souviens quand les Grecs et les Romains se sont rencontrés pour la première fois ? Je ne vivais pas au Camp Jupiter à l’époque, je suis parti quand j’avais vingt ans. Je me suis installé à San Francisco et peu après, j’ai rencontré… Lorelei. » Le nom est douloureux sur ses lèvres, un goût amer. Il est maladroit, il sait qu’il a déjà parlé de Lorelei à Élin, mais il ne lui a jamais raconté toute l’histoire, leur histoire. Connaissant la vision de la grecque sur l’amour, elle avait du inconsciemment penser que la relation ne durerait pas. Ça le tue de se dire qu’elle avait raison. Lorsqu’il voyait sa soeur, il avait l’impression de la connaître depuis toujours, il oubliait souvent que ce n’était en réalité pas le cas. Il avait connu Lorelei pendant plus longtemps qu’elle, et ça ne lui avait toujours pas suffi pour la percer à jour. « - Je sais que tu ne crois pas à tout ça, mais c’était l’amour de ma vie, cette bague, c’était pour elle. » En parler au passé lui brise encore le coeur. Il essaie de cacher son visage à Élin, n’osant pas affronter son regard. Il ne sait pas jusqu’où aller dans ses aveux. Ce qu’il a raconté jusque là n’explique toujours pas pourquoi Lorelei ne porte pas la bague au doigt. Il n’en a encore parlé à personne, mais peut-être que partager ce fardeau l’aiderait à s’en remettre. « - Il s’avère que j’avais tort. » Le ton est plein d’amertume. « - T’avais raison, l’amour n’est qu’une grande connerie. » Il a besoin d’une pause de quelques instants avant de pouvoir aller plus loin. « - Elle fait partie de ces mortels, ceux qui nous traquent. Je l’ai vue descendre un gosse sous mes yeux. » Impossible de reprendre les mots qui se déversent de sa bouche. Il se plante devant Elin, fixe son regard dans le sien. « - J’ai toujours eu une foi infaillible en Cupidon, et c’est comme ça qu’il me remercie ? » Une question désespérée, une rage qui se libère après des semaines de silence.


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