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| Sujet: little talks (thea) Jeu 20 Aoû - 17:05 | |
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there's an old voice that's holding me back Well tell her that I miss our little talks Soon it will be over and buried with our past We used to play outside when we were young And full of life and full of love. •• thea& june. 19/02/2015
June lança une drachme dans l'eau pour envoyer un Iris Mail à Thea, son amie qui devait se trouver dans son appartement à New York (ou n'importe où ailleurs). Elle devait lui parler, lui raconter ce qu'il s'était passé il y a quelques jours de cela. Le lendemain de l'attaque qui avait été lancée sur la colonie et le camp Jupiter, la fille d'Arès n'avait pas eu le temps de tout expliquer à sa vieille amie; l'effervescence était telle à la colonie qu'elle n'avait pas trop eu le temps de s'éterniser dans son premier message Iris (en plus la fille d'Hécate était dans sa salle de bain à moitié nue, il y avait mieux comme situation de discussion). Dans le message Iris qu'elle était en train d'envoyer, la fille du dieu de la guerre disait à la rousse qu'elle allait passer chez elle, et que donc elle la rejoindrait dans son appartement. Appartement qui se trouvait dans le Quartier de Queens (et ouais, avec le temps elle avait retenu le lieu et l'adresse si ce n'était pas beau). Impassible, comme à son habitude, la fille d'Arès quitta son bungalow sans lancer un mot à ses frères et soeurs (ces derniers avaient fini par s'habituer à son silence au fil des ans, après tout avoir un glaçon comme soeur n'était pas très habituel donc il fallait bien s'y faire). C'est avec un petit pincement au coeur que la jeune femme passa la protection qui protégeait (enfin était sensée) protéger la colonie. Comment ces morts avaient-ils pu passer cette barrière magique que même les plus puissants monstres ne pouvaient briser? Elle aurait bien voulu savoir. Et que faisaient les dieux quand on avait besoin d'eux hein? Héphaïstos n'aurait pas pu saboter un peu leur matériel tellement high-tech au lieu de rester cloîtré silencieusement dans son atelier tel un ermite? Non bien sûr que non. Quand elle fut assez éloignée de la colonie, la jeune femme marcha sur le long de la route jusqu'à arriver à un arrêt de bus, où elle attendit le prochain en direction de New York (qui était juste à côté soit dit en passant). Quand le bus arriva, la fille d'Arès monta après avoir lancé une drachme au conducteur un peu louche qui la laissa finalement aller s'asseoir tranquillement à une place dans les premiers rangs. *** La jeune femme descendit du bus et laissa son regard froid embrasser les alentours, par pure méfiance. Avec les récents évènements, elle préférait rester prudente (car finir avec une balle en bronze céleste entre les deux yeux ne lui plaisait pas plus que ça). Intérieurement, elle se promit que si le moindre mortel faisait mine de l'attaquer, elle lui ferait regretter d'avoir croiser sa route. L'idée même d'en torturer un pour obtenir des informations lui semblait bien plaisante.. mais elle secoua la tête pour chasser cette idée de son esprit. Elle avait toujours été violente, aujourd'hui plus que jamais. June regarda le panneau qui se trouvait à quelques mettre d'elle. Quartier de Queens. C'était là. Sans plus attendre, elle marcha jusqu'à l'immeuble de son amie et frappa à la porte sans plus de cérémonie, jetant un regard au sac qu'elle tenait dans sa main. Quand la porte s'ouvrit, elle lança à la rousse un très simple; « Salut. » Son visage restait de marbre pendant qu'elle la saluait, lui donnant un air assez antipathique mais Thea était habituée. Après tout, elles n'étaient pas si différentes toutes les deux, et se ressemblaient sur certains points. June tendit ensuite le sac à la fille d'Hécate; « C'est pour Lou. » Elle avait lu que les tortures mangeaient un peu de tout, alors elle avait été faire un petit tour au supermarché du coin avant de venir. Quoi? Même les personnes les moins sympathiques pouvaient se montrer un tant soi peu bien élevés et ramener quelques choses quand ils passaient chez quelqu'un, non?
Dernière édition par June L-M. Summers le Lun 24 Aoû - 18:48, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: little talks (thea) Jeu 20 Aoû - 22:30 | |
| « T'as pas vu mon chargeur de téléphone ? » Thea redressa la tête du formulaire qu'elle essayait de lire. A moins que « talent parallèle » ne veuille dire quelque chose, elle échouait lamentablement. Joie. Après quelques instants où son cerveau était un peu vide, la demi-déesse enregistra les paroles de son colocataire. « Je suis pas ta concierge. » Alec poussa un soupir exagéré depuis le salon, et Thea grogna en se relevant. June apparut face à elle au moment où elle criait. « Tu l'as sans doute laissé aux toilettes, et je veux pas savoir pourquoi. » Croisant le regard June, elle mit un moment à reprendre une contenance plus correcte, son regard se faisant plus sérieux et son expression légèrement plus dure. Leur conversation fut brève, et Thea agita la main distraitement quand June lui annonça qu'elle serait là au plus tôt. Cela ne voulait dire deux choses : 1), June allait tout lui expliquer, et 2), il était temps de mettre Alec à la porte. Il serait totalement terrorisé par June, qu'il n'avait croisé qu'une fois. Il en parlait encore. « Hé, Alec. » lança la jeune femme en sortant de sa chambre, rajustant son short en jean autour de sa taille. « June arrive. » Alec sembla pâlir, et en moins d'un quart d'heure, il avait disparu de l'appartement. Thea afficha un sourire amusé en le constatant, quand elle sortit de la salle de bain. Concentrée sur ses formulaires, elle n'avait pas vu le temps passer, et... Disons qu'il était grand temps qu'elle prenne une douche. Pour June, venir ici était sûrement dangereux, avec ce qui était arrivé. Mais Thea se rassurait, se disant qu'ils ne pouvaient pas les traquer. C'était impossible, illogique. S'ils attaquaient à nouveau, ce serait dans les camps. Ce qui n'avait rien de rassurant, puisque June vivait là-bas, tout comme Ailam, ou n'importe lequel de ses amis là-bas. Thea ignora le nœud qui se forma dans son estomac, et quand elle ouvrit à June qui venait de frapper, son visage n'affichait rien de son anxiété qui disparaissait. L'accueil de June lui tira un sourire bref. « Salut. On a l'appartement pour nous, entre. » La fille d'Hécate s'était décalée d'un pas pour laisser entrer son amie, qui lui tendit brusquement... un sac. L'attrapant en haussant un sourcil, la rousse jeta un œil à son contenu avant de commenter. « Je te remercie en son nom, alors. Tu peux aller lui donner, si tu veux. » Imaginer June en train de nourrir sa tortue était sans doute l'image la plus invraisemblable au monde, mais pourquoi pas ?
Lui faisant signe de la suivre, Thea se dirigea jusqu'au salon, où elle donna de légers coups de pieds sur les multiples objets sur son chemin : une bouteille en plastique, un t-shirt à elle, le chargeur d'Alec, et... « On avait dit pas les sous-vêtements. » marmonna Thea d'un ton furieux, en donnant un coup de pied plus violent dans le vêtement. Il alla glisser jusque sous le canapé. Tant pis. Se retournant vers June, elle lui indiqua le canapé. « Ice-tea, je suppose ? » Tout en parlant, la rousse avait rejoint le frigo, d'où elle sortit le soda, et attrapa deux verres. Après un moment d'hésitation, elle s'empara aussi du paquet de chips qui était entamé, sur le comptoir de la cuisine, et alla se laisser tomber dans le canapé. June se servirait seule si elle voulait boire ou manger, elle connaissait la maison. « Alors ? » demanda finalement Thea, son regard fixé sur elle. Elle avait besoin de savoir si tout le monde allait bien.
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| Sujet: Re: little talks (thea) Jeu 20 Aoû - 23:05 | |
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there's an old voice that's holding me back Well tell her that I miss our little talks Soon it will be over and buried with our past We used to play outside when we were young And full of life and full of love. •• thea& june. 19/02/2015
La jeune femme attendit sagement que la porte s'ouvre, sans ciller. Elle savait que son amie l'attendrait, ce n'était pas la première fois qu'elle venait chez la rousse (et loin d'être la dernière au vu des évènements). Finalement, dans un léger grincement, la porte qui donnait sur l'appartement de la demi-déesse s'ouvrit; un quart de seconde plus tard Thea se tenait là, dans l'encadrement de la porte, à lui sourire brièvement. De son côté, June lui adressa un signe de la tête cordial (elle saluait tout le monde ainsi, il était rare de la voir sourire autrement que froidement/moqueusement). La fille d'Hécate s'effaça pour la laisser entrer après lui avoir dit; « Salut. On a l'appartement pour nous, entre. » Tient, Alec n'était pas là? L'ombre d'un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune fille quand elle pensa au colocataire de la rousse. Leur première (et dernière) rencontre avait certainement dû marquer la mémoire du garçon, et cela ne faisait qu'indifférer June. La fille d'Arès hocha de la tête et entra, après que son amie se soit saisit du sac contenant la laitue et lui aie répondu en haussant un sourcil; « Je te remercie en son nom, alors. Tu peux aller lui donner, si tu veux. » La brune lui adressa un regard qui voulait dire, en langage junien, "plus tard". Il fallait qu'elles parlent, c'était important. La brune avait beaucoup de choses à dire à son amie, qui avait quitté la colonie depuis longtemps. Silencieusement, la fille du dieu de la guerre suivit la rousse qui donnait des coups de pied dans tout ce qui traînait. « On avait dit pas les sous-vêtements. » June ne lui en tenait pas rigueur, à vrai dire elle se fichait un peu de tout et accordait de l'importance à très peu de choses. C'était ce qui lui avait valu la réputation d'être détachée de tout et d'être assez difficile à approcher, car elle ne se liait que très rarement d'amitié avec les gens, et accordait peu d'importance aux relations sociales également (ce qui n'était pas très étonnant au vu de son comportement en société). La jeune femme s'assit donc après avoir hoché de la tête quand Thea lui proposa; « Ice-tea, je suppose? » Droite comme un I, raide comme un piquet, comme si elle était prête à dégainer son épée au moindre instant (on ne savait jamais à quoi s'attendre en plein New York quand on était un demi-dieu) June attendit que Thea la rejoigne avec leurs verres. Elles avaient beaucoup à se dire, et la fille d'Arès avait beaucoup à lui apprendre sur l'attaque qui avait été donnée sur la colonie et le camp Jupiter quelques jours plus tôt.
« Alors? » La jeune femme cligna des yeux avant de contrôler le mouvement de ses doigt, qui tapotaient inlassablement sur ses genoux. Comme tous les demi-dieux elle étaient hyperactive, et il arrivait qu'elle ait du mal à contrôler ses pulsions ou son corps; aujourd'hui en faisait partie. Finalement, elle réussit à stopper ses doigts et posa ses yeux bleus sur son amie, le regard dur et l'air impassible. Autant aller droit au but, puisqu'elles n'étaient pas réputées toutes les deux pour passer par quatre chemins. Toutes les deux franches et directes, les deux jeunes filles ne s'éternisaient jamais en cherchant à allonger leurs phrases avec de beaux mots. Elles se contentaient de balancer la vérité crue. « On ne sait rien d'eux, si ce n'est que ce sont des mortels. » June haussa les épaules d'un air nonchalant, mais on pouvait bien voir qu'elle était en colère. Elle but une gorgée de son verre avant de le reposer sur la table pour retourner son attention sur son amie, lui lançant soudainement; « Tu aurais dû voir leurs armes... j'ai pu en voir une de près c'était effrayant. » Elle se souvenait de cette femme qu'elle aurait pu tuer s'il n'y avait pas eu ces enfants derrière pour l'en empêcher. Oh oui, si les enfants n'avaient pas été témoin de son altercation avec cette femme qui aurait pu tous les tuer, la fille d'Arès lui aurait brisé la nuque d'un coup sec comme elle l'avait déjà plein à des ennemis un bon nombre de fois. Tuer ne lui faisait pas peur, elle pouvait vivre avec du sang sur les mains. Elle savait faire avec. « Et leurs balles étaient en bronze célestes... » La jeune femme laissa planer un léger instant de silence avant de reprendre le fil de la conversation, plantant son regard dans celui de Thea, qui n'était pas là ce soir là; « Comment des mortels peuvent-ils se procurer du bronze céleste? » Ce n'était pas du désespoir, non, c'était de la colère, de l'incompréhension. Pourquoi fallait-ils toujours que les humains, les mortels, se prennent pour ce qu'ils n'étaient pas? Si le monde mythologique leur était invisible de base, il y avait une raison; c'était pour éviter un énième génocide! « Ils ont tué quarante-cinq des nôtres.. Thea la moitié n'étaient que des gosses! » Si elle n'avait pas été autant habituée aux horreurs de la guerre, June aurait certainement perdu pieds face à tous ces morts. Mais elle avait tenu, était restée de marbre et ne s'était pas effondrées, les plus jeunes avaient besoin de voir leurs aînés solides comme des rocs. Si les chefs se laissaient aller au désespoir, alors ce serait terminé pour eux. « C'était un cauchemar. » Et au petit matin, ils avaient découverts des cadavres à la pelle, jonchant le sol de la colonie des sang-mêlés.
Dernière édition par June L-M. Summers le Lun 24 Aoû - 18:49, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: little talks (thea) Ven 21 Aoû - 19:38 | |
| C'était idiot de s'imaginer que June aurait eu l'air différente, après l'attaque. Sans réellement savoir pourquoi, Thea l'avait imaginée moins dure, plus lasse, depuis l'attaque sur la Colonie. Elle avait vu June après ce qui était arrivé à Zachary ; et très bêtement, s'était imaginé que sa réaction serait semblable, que June serait... un peu à côté d'elle-même. Mais la fille d'Arès s'était endurcie, et elle le montrait là. Parce que Thea imaginait bien qu'elle était chamboulée, sûrement révoltée, sans aucun doute dans une rage folle. Mais June n'en montrait rien, elle était juste là. Thea ne dit rien, se contentant de fixer son amie, le visage neutre. « On ne sait rien d'eux, si ce n'est que ce sont des mortels. » Jusque là, June ne lui apprenait rien. La fille d'Hécate la laissa poursuivre, les sourcils légèrement froncés, parce que la même question revenait encore : comment des mortels avaient-ils pu entrer, ou même savoir où la Colonie et le Camp Jupiter se trouvaient ? Le bruit sourd du verre posé sur la table lui fit reporter son attention sur June. Les mortels avaient des armes. Mais pas des épées, ni des lances, ni des stupides machettes, non. Ils n'étaient plus au Moyen-Age. Ils étaient en 2015, et en 2015, les mortels utilisaient des flingues et des mitraillettes, et des armes à feu si grosses que Thea n'était même pas sûre de pouvoir en soulever une. Elle inclina légèrement la tête, comme si elle confirmait à June qu'elle voyait très bien ce qu'elle voulait dire. Ce n'était pas comme s'ils voyaient des armes comme ça tous les jours. « Et leurs balles étaient en bronze céleste... » Thea redressa la tête presque immédiatement. June formula la question qui lui venait presque immédiatement à l'esprit, et elle réfléchissait à toute allure. Comment était-ce possible ? « Comment des mortels peuvent être au courant de l'existence du bronze céleste tout court ? » interrogea-t-elle à voix haute. N'étaient-ils pas supposés ne rien savoir de leur monde ? Quand on oubliait ceux qui pouvaient voir à travers la Brume (et encore, la moitié devaient sans doute finir en asiles), et qu'on écartait les parents mortels des pensionnaires des deux camps. Elle avait trop de question, pas assez de réponses, et toute la situation avait un manque de logique qui lui donnait mal à la tête.
« Ils ont tué quarante-cinq des nôtres.. Thea la moitié n'étaient que des gosses! » La fille d'Hécate détourna le regard, se penchant pour se servir un verre. Elle n'avait pas particulièrement soif, mais elle avait besoin de masquer la culpabilité qui l'envahissait à chaque fois. Elle n'avait pas été là pour la Colonie, et même si elle n'aurait pas pu changer grand-chose, le fait d'avoir été en sécurité dans sa chambre ne la faisait pas se sentir mieux. Thea avait fait ses choix depuis de longues années, mais la culpabilité et l'impression d'avoir été lâche revenait toujours. Elle savait qu'elle ne pouvait pas avoir deviné ce qui arriverait, mais... Elle était humaine, eh. « Qu'est-ce qu'ils voulaient ? » murmura-t-elle, plus pour elle-même que pour June. C'était vrai ; pourquoi, au juste, des mortels avaient-ils tué des enfants, des adolescents ? Ils ne faisaient rien de mal, et Thea ne comprenait pas. Elle détestait ne pas comprendre. Elle ne voulait pas imaginer les jours qui avaient suivi à la Colonie, comme au Camp Jupiter. Le moral avait dû être terrible. Finalement, son regard se fixa à nouveau sur celui de June. « Et on ne sait rien d'eux ? Zéro information ? Même avec une armée de demi-dieux avec des pouvoirs ? » C'était ridicule. Presque pitoyable. Thea vida son verre d'une traite, comme pour éviter de dire quelque chose de stupide. Elle le dit quand même. « On est pas si cons, et ils sont pas si doués. On a forcément raté un truc. Vous avez forcément raté un truc. »
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| Sujet: Re: little talks (thea) Ven 21 Aoû - 23:58 | |
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there's an old voice that's holding me back Well tell her that I miss our little talks Soon it will be over and buried with our past We used to play outside when we were young And full of life and full of love. •• thea& june. 19/02/2015
Honnêtement, ces derniers jours, June n'avait fait que prendre sur elle pour éviter d'exploser au beau milieu de la colonie. Elle s'était plus défoulée que jamais sur ce pauvre mannequin qui n'avait rien demandé à personne, au terrain d'entraînement, et n'avait que très peu parler, histoire d'éviter de démoraliser tout le monde. Car oui, en plus d'être désagréable elle pouvait se montrer démoralisante. Et elle n'était absolument pas douée pour réconforter les gens; elle ne faisait que les enfoncer encore plus dans leur dépression. Elle était la pierre qui faisait couler les gens au fond de l'eau et les noyait, au lieu d'être la bouée les faisant remonter à la surface de l'océan d'émotions auquel ils faisaient face. C'était pour ça que June évitait le plus possible de se retrouver en présence de gens un peu trop émotifs; elle était incapable de les prendre en charge. Une des raisons pour lesquelles elle s'entendait bien avec Thea et Riley; elles ne se laissaient jamais submerger par leurs émotions, ou ne laissaient jamais paraître leur trouble. Oui, la fille d'Arès préférait les personnes ayant un minimum de contrôle sur eux-même. « Comment des mortels peuvent être au courant de l'existence du bronze céleste tout court ? » La jeune femme posa son regard sombre sur son amie, et haussa des épaules, l'air désinvolte et détachée. Tout ce qu'elle voulait, c'était la peau de ces salauds qui étaient venus leur causer du tort et étaient repartis sans aucune explication, sans aucune parole, sans rien. Laissant juste une traînée de cadavres d'adolescents au regard vitreux levé vers le ciel, dans une prière muette aux dieux qui avaient été témoins de ce massacre. Combien de ces enfants étaient morts en priant leur parent de les protéger? Certainement tous. Intérieurement, la jeune femme ricana; leurs parents avaient bien dû se marrer à les regarder tomber comme des mouches, sans même lever le petit doigt pour leur apporter leur aide.
Thea sortit la brune de ses pensées en murmurant la question la plus pertinente qu'il était possible de demander; « Qu'est-ce qu'ils voulaient ? » Si ça avait été quelqu'un d'autre, June aurait balancé une remarque acerbe. Mais là, il s'agissait de son amie, Thea, qu'elle connaissait depuis des années. Elles avaient affronté vents et marée (et empousas dans Central Park) ensembles, elle ne pouvait pas se montrer aussi désagréable avec elle qu'elle ne l'était avec les autres. C'est pour cette raison que June répondit, haussant une nouvelle fois les épaules; « On se le demande tous. » Et ils se la posaient tous encore. Que voulaient-ils? Qui étaient-ils? Est-ce qu'en tuant les leurs, ils leurs déclaraient la guerre? Car si c'était ce que ces chiens galeux voulaient, ils l'auraient la guerre! Une de plus ou de moins ne changerait pas grand chose; ils allaient tous mourir à petit feu à ce rythme! D'abord Cronos, puis Gaïa; ils ne pouvaient pas avoir un peu la paix? On ne pouvait pas aller emmerder la génération suivante plutôt que la leur et leur laisser le temps de souffler un peu?! Ils le méritaient bien bon sang! La fille d'Hécate, elle, ne semblait pas vouloir laisser June souffler. Enfin, cette dernière n'allait pas se plaindre puisqu'elle était elle-même venue spécialement pour tout raconter à sa vieille amie. Cette fois, la jeune femme brune ne chercha plus à réprimer son hyperactivité, elle n'en avait pas honte après tout puisque tous ceux qu'elle connaissait en était atteint.. même Thea. Un autre des inconvénients à être un demi-dieu, en plus de la dyslexie. Elle écouta son interlocutrice parler, tripotant simplement les pans de son tee-shirt. « Et on ne sait rien d'eux ? Zéro information ? Même avec une armée de demi-dieux avec des pouvoirs ? » La fille d'Arès secoua la tête avant de la regarder durement, lui répliquant sur le même ton qu'elle venait d'employer sur elle; « Avoir des pouvoirs c'est bien beau, mais faudrait savoir comment s'en servir pour obtenir des informations. » Avoir une armée de télépathes et de clairvoyants c'était bien joli, mais ils n'allaient pas non plus se tuer à la tâche sans aucun information! C'était comme chercher une aiguille dans une foutue botte de fois; impossible! June n'était pas du genre à se laisser abattre, mais elle était réaliste; utiliser leurs pouvoirs sans informations était idiot. Ils ne feraient que s'affaiblir pour rien.
« Ces gars étaient des courants d'air, ils sont venus, ils ont tué, et ils ont fui. » Elle laissa tomber sa phrase comme ça, comme un cheveux sur la soupe. C'était vrai! Ils avaient été rapides, silencieux, efficaces! Enfin pas tous, June avait réussi à en avoir une; mais elle l'avait laissée repartir (non sans l'avoir menacée de mort). « J'aurai dû égorger cette connasse quand j'en ai eu l'occasion. Ou la torturer pour la faire parler. » Elle serra si fort son poing autour du verre qu'elle tenait qu'elle finit par le reposer sur la table, n'ayant aucunement envie d'exploser un verre de Thea (cette dernière aurait été capable de lui péter une durite pour ça... ou pas, ça aurait certainement June qui aurait pété une durite parce qu'elle se serait retrouvée avec des morceaux de verre dans la main). « On est pas si cons, et ils sont pas si doués. On a forcément raté un truc. Vous avez forcément raté un truc. » June lui lança un regard noir, meurtrier. Mais elle pensait quoi? Qu'ils ne cherchaient pas la pièce manquante du puzzle? Qu'ils se fichaient de tout ça? La fille d'Arès inspira profondément pour ne pas perdre sa contenance, mais elle répliqua; « Oui on s'en doute, merci. » Son ton était calme, mais acide. Elle voulait bien que son amie soit bouleversée, mais il était hors de question qu'elle commence à remettre en cause leur efficacité ou elle finirait par perdre patience. June pouvait être capable de se contenir pendant très longtemps, mais elle avait horreur qu'on insinue qu'elle ne faisait rien quand une cause lui tenait à coeur. Surtout la protection de la colonie, qui avait été et serait toujours sa maison. « Pour une fois je serai prête à demander aux dieux un coup de pouce... mais ils doivent trouver cela plus amusant de voir leurs enfants tomber comme des mouches les uns après les autres. » Elle poussa un soupir et leva les yeux vers le plafond, comme si Zeus était incrusté dans la peinture qui recouvrait les murs. Tss, comme si leurs parents allaient se bouger pour eux. Ils ne l'avaient jamais fait, alors pourquoi le feraient-ils maintenant? « Je ne les comprends pas. Ce n'est pas comme si on était dangere- » Puis elle se coupa dans sa phrase, se souvenant qu'ils étaient des descendants de dieux super puissants, et qu'ils se promenaient avec des épées et apprenaient très tôt à tuer des monstres. « Menaçant, plutôt. » Ils n'avaient jamais cherché la bagarre avec qui que ce soit, et en plus ils vendaient des fraises pour avoir des revenus; est-ce qu'ils avaient l'air de personnes sanguinaires, franchement?
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| Sujet: Re: little talks (thea) Jeu 27 Aoû - 16:06 | |
| « On se le demande tous. » Oui, bon. Thea se doutait bien qu'elle n'était pas la première à se poser la question, et c'était réthorique. Mais c'était June qui lui parlait, donc Thea s'abstint de faire un commentaire bien acide, et se contenta de lever les yeux au ciel. Elle faisait de son mieux, et la fille d'Hécate n'était pas connue pour être une boule guimauve de gentillesse et d'amabilité. Même si elle était loin d'atteindre le niveau de June concernant sa sociabilité. Il suffisait à June d'adresser un regard noir à n'importe qui pour les faire fuir. Peut-être qu'elle aurait dû tenter ça, durant l'attaque. Thea aurait peut-être dû se sentir mal de plaisanter à ce sujet – même intérieurement, mais c'était ça ou pleurer. Et rares étaient ceux qui l'avaient déjà vue pleurer. A la Colonie, il ne devait y avoir qu'Ailam, et peut-être June, mais elles faisaient généralement semblant de ne rien remarquer lorsque l'autre montrait un peu trop d'émotions. C'était mauvais pour leur réputation, après tout. « Avoir des pouvoirs c'est bien beau, mais faudrait savoir comment s'en servir pour obtenir des informations. » C'était vrai, mais aussi frustrant. De se dire qu'ils étaient demi-dieux, à moitié divins, et s'étaient laissés avoir par de bêtes mortels avec de gros flingues... Thea ne regrettait pas sa décision de fuir la Colonie, au final. Avec le confort et la sécurité dont ils bénéficiaient là-bas, l'utilisation de leurs pouvoirs se résumait aux petites choses pratiques de la vie. Quand la jeune femme était là-bas, même pour quelques jours, elle s'abaissait même à utiliser les ombres autour d'elle pour dessiner des personnages et les animer : rien de très badass. (Mais oui, Thea ne le faisait que lorsqu'elle était seule : réputation.) A New York, elle n'avait pas d'autre choix que d'utiliser ses pouvoirs à fond : pour se cacher, pour fuir, pour se battre. Une question de vie ou de mort, ça motivait. Mais la rousse ne blâmait personne, elle... Elle cherchait juste à comprendre. Quelque chose comme ça. « Ca promet. » marmonna-t-elle. Ils étaient mal barrés, avec ce qu'ils avaient entre les mains. Rien ne semblait empêcher les mortels de revenir faire un tour et d'abattre un certain nombre d'entre eux. Parce que c'était tout ce qu'ils avaient fait, apparemment. Ils étaient venus juste pour les tuer. Sans aucune surprise pour eux. « Au moins, on échappe aux scientifiques tarés des séries. Finir comme un rat de laboratoire, c'est sans doute encore pire que de mourir. » Et puis, ils savaient ce qui venait après la mort, et de ce que Thea savait, ça n'avait pas l'air si désagréable. Pas si effrayant.
Le regard assassin de June lui fit clairement comprendre qu'elle dépassait les bornes. Reposant son verre vide sur la table, elle garda le regard posé dessus pendant un temps, le bout de ses doigts tapotant le rebord du canapé. Elle ne se sentait pas vraiment coupable d'avoir dit ce qu'elle pensait, mais elle n'avait pas spécialement envie que June démolisse son appartement. « J'accuse personne, ils ont juste l'air foutument doués pour masquer leurs traces. » finit par dire Thea, et c'était tout ce qu'aurait June comme excuse. Ce n'était pas comme si elle avait tort. Les dieux... Thea émit un petit rire faux. « Ils s'en tapent. On est bien utiles quand ils ont des problèmes, mais maintenant que Gaïa et compagnie font la sieste pour un moment, qu'est-ce que ça peut leur faire, que leurs enfants soient en train de crever ? » Levant les yeux au ciel à la fois par prudence et par agacement, elle ajouta. « On est leur chair à canon, sauf qu'ils n'ont plus de guerre à nous offrir. Ils vont juste faire d'autres gamins pour avoir suffisamment de soldats la prochaine fois. » Son ton était neutre, parce qu'elle s'était faite à cette idée depuis bien longtemps. C'était comme ça. Leurs parents n'en avaient rien à faire. Thea non plus. « On est dangereux. Et menaçants. C'est pas parce qu'on ne fait rien de menaçant qu'on ne l'est pas. On a du potentiel, et si on le voulait, on pourrait détruire New York en moins d'une journée. C'est logique qu'ils flippent. Moins logique qu'ils nous tuent. Y'a toujours un cinglé qui pense pouvoir transformer le truc dangereux en arme docile, d'habitude. » Peut-être que Thea regardait trop de séries, de films, ou avait une trop grande imagination, mais si elle était à la place de mortels suffisamment riches pour se procurer ces flingues et du bronze céleste, elle aurait fait ça. D'une façon ou d'une autre. « Je me demande ce qu'ils comptent faire une fois qu'ils nous auront éliminés. S'en prendre aux dieux ? » Ce serait ridicule.
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| Sujet: Re: little talks (thea) Lun 31 Aoû - 16:19 | |
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there's an old voice that's holding me back Well tell her that I miss our little talks Soon it will be over and buried with our past We used to play outside when we were young And full of life and full of love. •• thea& june. 19/02/2015
« Au moins, on échappe aux scientifiques tarés des séries. Finir comme un rat de laboratoire, c'est sans doute encore pire que de mourir. » Conciliante, June hocha de la tête sans rien dire. Personnellement, elle aurait choisi la mort plutôt que de finir comme sujet d'expérience. La mort n'était pas si effrayante... La fille d'Arès la considérait plutôt comme une vielle amie que l'on attendait, qui venait quand son temps était là. La jeune femme ne comprenait pas pourquoi une grande partie de la population craignait la mort; elle la voyait comme une délivrance. Et quand bien même les proches morts pouvaient manquer aux vivants, elle savait bien qu'elle finirait par les rejoindre une fois aux Enfers. Après, elle se doutait bien qu'elle ne risquait pas de les revoir; essayer de retrouver quelqu'un aux Asphodèles serait revenu à chercher une aiguille dans une botte de foin. Autrement dit, impossible. Après que June ait répondu plus ou moins agressivement à Thea, cette dernier lui répondit aussi froidement que la fille d'Arès ne l'était; « J'accuse personne, ils ont juste l'air foutument doués pour masquer leurs traces. » La colère sourde de la brune disparut, et en quelques secondes elle s'apaisa. June était sereine la plupart du temps, elle savait contenir sa colère, mais comme tout le monde elle avait ses limites; elle restait humaine, et n'était pas une statue sans sentiments même si elle voulait en donner l'impression.
Quand la grecque eut le malheur de citer les dieux, même si l'ironie était bien perceptible dans sa voix, la fille d'Hécate rit faussement. Impassible, June regarda la rousse, loin d'être surprise par cette réaction. D'un côté, elle aussi se doutait bien que les dieux n'en avaient pas grand-chose à faire de leur descendance. « Ils s'en tapent. On est bien utiles quand ils ont des problèmes, mais maintenant que Gaïa et compagnie font la sieste pour un moment, qu'est-ce que ça peut leur faire, que leurs enfants soient en train de crever ? » Silencieuse, sombre, la fille du dieu de la guerre hocha une nouvelle fois de la tête sans piper mot. Elle était bien d'accord avec tout ce que venait de dire sa vieille amie; les dieux étaient des opportunistes, manipulateurs et calculateurs. Dans le fond, il étaient aussi irresponsables que des adolescents; ils semaient des enfants un peu partout dans les USA et une fois qu'ils naissaient, ils disparaissaient et ne donnaient jamais un seul signe de vie. De vraies raclures en somme. Une nouvelle fois, Thea renchérit après un très court silence; « On est leur chair à canon, sauf qu'ils n'ont plus de guerre à nous offrir. Ils vont juste faire d'autres gamins pour avoir suffisamment de soldats la prochaine fois. » Imitant son amie, June leva elle aussi les yeux au ciel. Les dieux pouvaient les entendre, elles le savaient toutes les deux; mais la rancœur qu'elles avaient au fond de leur cœur était trop intense pour pouvoir la contenir. Jamais elles ne pourraient comprendre la façon dont les dieux voyaient les choses.
Si la fille d'Arès ne disait rien et laissait parler son amie, cela ne voulait pas dire qu'elle ne pensait rien de tout ça. Bien au contraire, ses pensées n'étaient qu'amertume et haine sourde. L'air dangereusement calme, elle laissait la fille de la déesse de la magie parler sans rien dire, les bras résolument croisés d'un air austère sous sa poitrine. De temps à autre, la demi-déesse portait son verre de ice tea à ses lèvres et buvait une gorgée avant de reposer le verre sur la table, prenait garde à n'abîmer aucun des deux par respect pour Thea qui devait suffisamment peiner à subvenir à ses besoins. « On est dangereux. Et menaçants. C'est pas parce qu'on ne fait rien de menaçant qu'on ne l'est pas. On a du potentiel, et si on le voulait, on pourrait détruire New York en moins d'une journée. C'est logique qu'ils flippent. Moins logique qu'ils nous tuent. Y'a toujours un cinglé qui pense pouvoir transformer le truc dangereux en arme docile, d'habitude. » Encore une fois, la rousse avait raison. Et encore une fois, June hocha silencieusement de la tête pour approuver ses dires. Elle devait avouer qu'elle était elle aussi étonnée qu'ils soient venus pour les tuer, sans emmener aucun d'entre eux pour faire des expériences étranges. D'habitude, les mortels voulaient toujours tout comprendre; pourquoi les éliminaient-ils ainsi? « Je me demande ce qu'ils comptent faire une fois qu'ils nous auront éliminés. S'en prendre aux dieux ? » Le regard de la fille d'Arès se fit profondément plus sérieux qu'il ne l'était déjà, si c'était possible. Cette hypothèse pouvait s'avérer vraie; mais étaient-ce seulement possible de s'attaquer aux dieux? Après tout, ils étaient ceux qui maintenaient l'équilibre, la vie. Ils avaient crée la vie; pouvait-on seulement les réduire à l'état de néant absolu?
Les sourcils de la jeune femme se froncèrent, des flammes bleues se mirent à danser dans son regard glacé. Ses muscles se raidirent et ses poings se serrèrent tandis qu'elle sifflait haineusement, aussi agressive et venimeuse qu'une une vipère; « Ça ne m'étonnerait pas plus que ça. » Son ressentiment était bien palpable dans sa voix, aussi impassible tentait-elle de paraître. L'air pensive, June croisa les jambes et se redressa sur le canapé, le regard dans le vague, perdue dans ses pensées. Après un court moment durant lequel elle ne dit rien, la demi-déesse reprit le fil de son petit instant de parole; « Les mortels ne font que tout détruire sur leur passage de toute façon. Ils se prennent pour ce qu'ils ne sont pas. » Elle n'était pas objective puisqu'elle ne portait pas les mortels dans son cœur. Après tout, ils étaient ceux qui avaient gâché sa vie, tué sa mère et qui avaient engendré son placement dans cet orphelinat qu'elle avait détesté dès les premières secondes. « Tenter de s'en prendre aux dieux... ce serait idiot. Mais ça leur correspond bien. » Ce fut sa dernière phrase, moqueuse, sarcastique et sombre. June était en colère, et avait des envies de vengeance comme tout le monde.
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| Sujet: Re: little talks (thea) Dim 6 Sep - 13:56 | |
| June restait silencieuse. Cela n'avait rien d'inhabituel, et Thea ne s'en formalisait plus depuis longtemps. Le silence ne l'avait jamais réellement dérangée, au contraire. Ceux qui parlaient trop lui donnaient l'impression d'être faux, et cet adjectif était loin d'être l'un de ceux que Thea appliquait à June. On pouvait dire que c'était un foutu glaçon, June était à des kilomètres d'être fausse. La façon dont elle hochait la tête aux paroles de Thea suffisaient amplement à la rousse, parce que même ce simple geste n'était pas juste une vague politesse, histoire de la laisser poursuivre. A l'heure actuelle, June semblait pensive après ses dernières paroles. Thea la laissa dans ses pensées, elle-même un peu perdue dans les siennes. Elle voyait mal les mortels s'attaquer aux dieux – eux-mêmes, demi-dieux, n'osaient pas ne serait-ce que prononcer une parole mauvaise sur un dieu, alors des mortels... Ils n'avaient aucune idée de ce à quoi ils feraient face. Et pourtant, ce n'était pas le manque de légendes, d'histoires qui démontraient le pouvoir des dieux qui se faisait ressentir. Les mortels étaient stupides, parce qu'ils pensaient qu'être nés plus tard, à une époque différente, plus « évoluée » équivalait à une intelligence supérieure, et donc, à une force supérieure. Et pourtant, dans les films d'horreurs, les esprits les plus puissants et effrayants étaient toujours les plus anciens. Même s'il s'agissait d'une référence stupide, Thea avait tendance à l'appliquer à la plupart des situations. Sûr qu'un chiot des Enfers ne lui ferait pas grand mal – contrairement à celui qui avait des milliers d'années et dont le seul talent était la traque et le meurtre dégoûtant de demi-dieux qui le contrariaient. CQFD.
Trop noyée dans sa réflexion, Thea manqua la façon dont June se tendit, dégageant une aura glaciale et solide. Ce ne fut que quand la fille d'Arès prit la parole que la rousse tourna la tête, son regard aussitôt attiré par l'attitude de June. Elle-même resta immobile, laissant June parler tout en inclinant légèrement la tête, sans en avoir conscience. Le ton de la voix de June était lourd d'animosité, mais là non plus, cela n'avait rien de surprenant. « Les mortels ne font que tout détruire sur leur passage de toute façon. Ils se prennent pour ce qu'ils ne sont pas. » Des dieux, songea Thea, ils se prennent pour des dieux. Le moment où ils se trouveraient face à de réels dieux... La moitié en perdrait déjà la tête. Certains mortels avaient du mal à accepter que leur réalité n'était pas la réalité. Et Thea comprenait, que se rendre compte que tout un univers n'est qu'un genre de décor en carton, et que ce qu'on pensait connaître n'était juste qu'une image – de la poudre aux yeux pouvait détruire un esprit. Mais elle avait du mal à comprendre pourquoi, lorsque l'on faisait partie de la seconde moitié, il n'y avait que le besoin de détruire l'inconnu. C'était pour cette raison qu'elle ne disait rien à Alec : parce qu'elle ignorait dans quelle moitié il se trouvait, et qu'elle ignorait dans laquelle la rousse préférait qu'il se trouve. « Tenter de s'en prendre aux dieux... ce serait idiot. Mais ça leur correspond bien. » Thea ne put qu'hocher la tête. Elle ne détestait pas les mortels comme June les haïssait – son père, sa belle-mère, Alec et n'importe qui à New York étaient des mortels. Elle vivait avec eux, parmi eux, et les détester aurait été incroyablement prétentieux et hypocrite de sa part, à ce stade-là. Ca ne l'empêchait pas de confirmer le fait que les mortels étaient des idiots, qui ne pensaient qu'à leur vie, leur apparence, leur argent. Bien sûr, certains demi-dieux aussi étaient comme ça ; mais ces détails étaient souvent atténués par le fait qu'ils devaient régulièrement courir, se battre, se salir et se blesser pour sauver leur vie. La plupart des mortels citaient la fois où ils avaient traversé le passage piéton sans regarder à droite et à gauche comme le moment le plus dangereux de leur vie. Quand la pire blessure de votre vie est le jour où vous êtes tombés de la balançoire à huit ans et que vous vous êtes cassé le bras, il est difficile de voir les choses comme un demi-dieu de quinze ans qui a perdu deux de ses meilleurs amis, l'intégralité de sa famille et qui a une horde d'empousai à ses trousses. Tant mieux pour les mortels, après tout. Ils vivaient heureux et naïfs, et avec l'envie apparente de détruire les demi-dieux comme s'ils n'en avaient pas eu assez avec les monstres et les dieux. « Qu'ils le fassent. Bon débarras dans les deux cas. » finit par dire Thea en s'étirant comme un chat, ses bras dépassant au-dessus du canapé. Un grondement, comme du tonnerre, résonna dans l'air. Quand Thea tourna la tête, rien n'indiquait un orage, et elle adressa un sourire amusé à June. « Oups. » Elle ne présenta pas d'excuses – même si les dieux s'en fichaient qu'elle soit honnête, elle-même n'allait pas devenir une menteuse en plus d'une égoïste juste pour leur beaux yeux. Après un instant où elle essayait d'étouffer un bâillement, la jeune femme se leva d'un bond pour disparaître un moment dans la cuisine, avant de revenir avec deux bouteilles de bière. « Si je bois pas maintenant, je vais avoir envie de me pendre ou de me jeter par la fenêtre, avec ces conneries. » Son ton était brusque, son expression soigneusement vide. Thea n'était pas comme June – indéchiffrable et froide et comme un orage sur le point d'éclater ; Thea essayait de tout noyer sous une brusquerie maladroite et une violence devenue impeccable avec le temps. Juste regarder June suffisait à faire s'éloigner n'importe qui – Thea devait éloigner ceux qui s'approchaient avec quelques mots acides et l'aide de ses poings. Et là, Thea avait juste envie de descendre un certain nombre de bières pour digérer les informations qu'on venait de lui donner. Et peut-être qu'elle et June pourraient s'entraîner après, elle avait envie de frapper dans quelque chose.
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| Sujet: Re: little talks (thea) Sam 12 Sep - 11:53 | |
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there's an old voice that's holding me back Well tell her that I miss our little talks Soon it will be over and buried with our past We used to play outside when we were young And full of life and full of love. •• thea& june. 19/02/2015
Peut-être que June mettait tout le monde dans le même sac en disant que les mortels étaient tous des imbéciles, mais elle le pensait réellement et se fichait bien de ce que les autres pouvaient penser de ses paroles. Elle avait ses raisons pour les haïr, tout comme ils avaient leurs raisons pour les apprécier. Les mortels étaient superficiels, et ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez; tant qu'ils avaient ce qui les intéressait il se fichait bien du sort des autres. Oui, ils étaient égoïste et sans aucun scrupule, ne pensant qu'à leur propre petit confort sans se soucier de l'avenir de l'humanité. Donnez-leur un paradis qu'ils en auraient fait un enfer en moins de deux; ils ne savaient que tout saccager tout sur le passage de toute façon. Ils suffisait de regarder l'état dans lequel ils mettaient la nature au fil des jours, mois, années; Déméter devait s'en arracher les cheveux, et les nymphes devaient mourir à petit feu à cause d'eux. Fronçant les sourcils, la fille du dieu de la guerre termina son verre d'une traite avant de le reposer sur la table, plongeant son regard dans celui de Thea qui venait de rétorquer d'un air désinvolte et très sérieux; « Qu'ils le fassent. Bon débarras dans les deux cas. » La grecque brune hocha doucement de la tête tout en répondant à son amie d'un air détaché et sombre; « Oui. » A peine eurent-elles toutes les deux terminé de parler qu'un grondement sourd résonna au-dessus de leur tête. Si Thea répondit d'un air malicieux; « Oups. » June, elle, roula des yeux d'un air froid et blasé avant de marmonner; « Toujours en train de grogner. » De toute façon, les dieux n'étaient bons qu'à se la ramener quand leurs enfants leur manquait de respect. Sinon, quand ils avaient besoin de leur aide ils se la coulaient douce; et après on osait se demander pourquoi les demi-dieux ne comptaient pas sur l'aide leurs parents.
La fille d'Hécate finit par se lever pour filer dans sa cuisine; la fille d'Arès la regarda faire sans rien dire, avant de détourner le regard vers la fenêtre la plus proche. Le ciel était bleu gris, et parsemé de quelques nuages; en un instant le temps avait changé. Peut-être que Zeus avait très mal pris leurs paroles et se vengeait en leur envoyant un temps merdique qui sait. La rousse finit par revenir avec deux bouteilles de bières. Une expression vide collée au visage, différente de celle qu'arborait June tout en lui étant étrangement similaire, elle finit par lâcher brusquement tout en s'asseyant; « Si je bois pas maintenant, je vais avoir envie de me pendre ou de me jeter par la fenêtre, avec ces conneries. » La fille du dieu de la guerre et de la destruction haussa les épaules et accepta la bouteille que lui tendait son amie. Après avoir but une petite gorgée, elle se contenta de répondre d'un air monotone et sombre à la fois; « Ça te ferait moins de problèmes. » Et puis, comme cela avait déjà été dit, elles savaient toutes les deux ce qui les attendait après la mort et étaient consciente qu'elles n'avaient pas à craindre de mourir. Bien au contraire, elles étaient même au courant qu'elles pourraient choisir de se réincarner; et peut-être que dans cette seconde (ou trentième?) vie, elles seraient éloignées de tout ce qui se rapprochait du monde mythologique, et pourraient enfin avoir une vie calme. La brune but une nouvelle gorgée d'alcool avant de demander à son amie; « Alec est sensé rentrer quand? Avant qu'il revienne on peut aller cogner de l'empousa. » Elle se fichait bien du fait que l'ami mortel de la rousse ne soit pas là à chaque fois qu'elle passait; à vrai dire, elle s'en portait même mieux. Mais au moins, elles pourraient sortir un peu avant qu'il ne revienne.
June laissait planer un court silence avant de hausser une nouvelle fois des épaules tout en marmonnant; « Juste une proposition. » le tout en buvant quelques secondes après une nouvelle gorgée de bière. Après tout, cogner du monstre c'était dans leurs gènes non? La fille d'Arès avait arrête de compter les fois où elles avaient toutes les deux dû courir en plein New York pour leur vie, tout en égorgeant des monstres par-ci et par-là, laissant une traînée de poussière dorée sur leur passage. De bons ou mauvais souvenirs? A voir, ça dépendait de quel point de vue on se mettait. Il y avait beaucoup de perspectives différentes, après tout. Un bruit sourd contre la vitre attira l'attention de la demi-déesse grecque, qui tourna la tête en direction de la fenêtre; elle leva les yeux au ciel quand elle vit un pigeon glisser contre la vitre avant de reprendre son envol dans le sens inverse. Qu'est-ce que les animaux pouvaient être cons, bon sang.
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| Sujet: Re: little talks (thea) | |
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