01. •• QUE PENSEZ-VOUS DES DIEUX ? ET DES CAMPS ? Les Dieux m'attirent, me fascinent, semblent à la fois si proches et si lointains. Les rares fois où j'ai eu la chance d'en croiser, j'avais ce sentiment de n'être qu'une toute petite chose à côté, la langue retenant un flot de paroles incessantes et le regard avide d'en savoir plus. Je n'ai jamais rencontré mon père, pas éveillé du moins, mais je le soupçonne de s'être penché sur mes propres songes en tant qu'ombre passagère.

La colonie est un mauvais souvenir. Certes j'y ai appris à développer mes capacités, rencontré des être semblables avec qui on partage beaucoup de chose, à commencer par notre différences avec les mortels, mais les heures plutôt matinales m'ont laissées un goût amer en travers de la gorge et de très mauvais souvenirs.

02. •• POURQUOI NE PAS ÊTRE À LA COLONIE/CAMP JUPITER J'y ait fait mon temps, j'avais ce sentiment de ne plus y être à ma place, de prendre un parti si je restais, de ne pas savoir développer mon plein potentiel, d'être enfermé. Puis honnêtement, je ne me voyais pas m'occuper des jeunes recrues, omis si c'était pour gérer leurs heures de sieste et apaiser leurs nuits. Puis il faut l'avouer, il est trop belliqueux et surtout trop isolé des mortels. J'avais besoin de voir autre chose, la curiosité poussant mes pieds ailleurs, me tirant vers le monde, me fondant parmi les hommes pour mieux les observer, les décortiquer, les analyser.

03. •• AVEZ-VOUS ENTENDU PARLER DE L'INTRUSION DE MORTELS AU SEIN DE LA COLONIE DES SANGS-MÊLÉS ET DU CAMP JUPITER ? Les bruits de couloir courent vite et j'ai rapidement ri, bien que la nouvelle est pour le moins tragique. J'ai pourtant du mal à imaginer des mortels pénétrer dans la colonie, qui plus est pour une attaque. Cela dit tout le monde sait que les mortels sont versatiles, capables de s'entretuer alors peut-être que c'est possible, peut-être qu'ils ont trouvé un moyen de briser les barrières et une raison de nous en vouloir, probablement par crainte, la peur fait faire des choses parfois insensées.

04. •• VOUS SENTEZ-VOUS PARTICULIÈREMENT EN DANGER OU DÉMUNI FACE À CETTE MENACE INVISIBLE ET INCONNUE, VOUS QUI ÊTES ISOLÉ À L'EXTÉRIEUR ? Je n'ai peut-être pas de capacité hors norme capable de me transformer en arme destructrice, je n'aime pas user d'une arme et de la violence physique, mais je sais tout de même me défendre et dans le pire des cas, j'ai des jambes qui fonctionnent à merveille vous savez. Depuis que je vis de façon indépendante, je fais de mon mieux pour passer inaperçue et me fondre dans la masse, je doute que quelqu'un affiche un jour la pancarte "demi-dieu" sur ma porte.

PSEUDO/PRÉNOM •• Mad Hattress. ÂGE •• 22 ans, toutes mes dents. COMMENT AS-TU CONNU MALUM DISCORDIAE ? •• Je tournais autour, on me l'a proposé, j'ai re-tourné et craqué. COMMENT TROUVES-TU LE FORUM •• J'suis là non ? AVATAR •• Matt Smith. UN DERNIER MOT •• BOUSTROPHÉDON PARANGONNAGE ET STOCHASTIQUE !

« Tu sais petit, je sais à quel point ça peut-être compliqué de ne pas être un mortel comme les autres. Tu as l'impression d'être en marge parce que tu te sens mal dans ta peau, mais je vais te raconter une histoire, sois attentif, je n'aime pas répéter les choses et arrête de grignoter, c'est énervant.

Tout commence à Honningsvåg en Norvège, une toute petite ville côtière sur l'île de Magerøya où les maisons se parent de couleurs chatoyantes et où la pêche est la vocation de prédilection des habitants. Là bas, les paysages sont vert, la neige envahit tout une fois l'hiver venu et les légendes deviennent des murmures sous les aurores boréales et le hurlement des loups. Une jeune femme, belle, douce, venait de perdre son amant en mer depuis plusieurs semaines alors qu'il pêchait avec deux autres hommes. On murmurait que la tempête l'avait emporté lui et son bateau pour l'emprisonner dans ses flots. Pourtant un soir, il réapparut, un miracle visiblement, et il rendit visite à la jeune femme qui ne vit pas le piège, persuadé que c'était l'être aimé qui revenait saint et sauf d'un dangereux périple. La vérité était bien différente, il s'agissait en réalité d'un dieu ayant dérobé une apparence chérie pour mieux approcher la demoiselle. Un dieu qui l'avait observé durant des jours et des jours alors qu'elle dormait, épiant ses songes, un dieu qui, pour une raison inconnue, avait voulu s'approprier la jeune mortelle. Peut être par coup de tête, peut-être par amour, peut-être par désir d'approcher les hommes. Il disparut quelque jours plus tard, sans jamais réapparaître ou laisser de trace, comme un fantôme venu visiter son aimée une dernière fois avant de s'évanouir dans le royaume des morts.

La trace de cet "adieu" laissa tout de même un souvenir indélébile, une marque et pour cause, la jeune femme portait un enfant, un enfant qu'elle chérissait plus que tout au monde. Elle était devenue une mère exemplaire malgré les dires et ragots qui attendaient qu'elle fasse quelque chose de travers, comme si une femme seule ne pouvait élever un enfant correctement. Ce dernier grandit, mais bien vite, au début de l'adolescence, les choses se compliquèrent. Entre terreurs nocturnes, rêves insensés qui devenaient une obsession, une incapacité à se concentrer sur un livre et des lettres, sans oublier de trop longues heures de sommeil, il y avait quelque chose d'illogique, d'anormal chez cet enfant. Évidemment tous deux ignoraient le fait que j'étais en réalité un demi-dieu. J'ai dis "je" ? Un lapsus, probablement.

Ainsi commença les séjours à répétitions chez les médecins et psychologues en tout genre, les tests, les analyses, les discussions sans fin, les murmure derrière les portes, comme si on parlait d'un fou avec une maladie inconnue, la mère défendant toujours son enfant bec et ongles. Les gens finirent par les éviter, comme si c'était quelque chose de contagieux. Jusqu'au jour où vint l'idée de changer d'air, de partir quelques mois, de quitter la Norvège et même le continent Européen, le tout soufflé par un jeune médecin qui venait d'arriver en ville.

C'est alors que la voie vers les États-Unis s'ouvrit, envoyant le jeune adolescent au beau milieu d'un quartier New-yorkais dans une famille qui devait l'héberger pour trois mois dans l'espoir que son mal s’apaise. La barrière linguistique était pourtant terriblement présente, lèvres transformant les phrases à l'origine anglaises en une toute autre langue, maîtriser l'anglais avait été un véritable cauchemar. C'est tout de même fou ce hasard, parfois le destin aime jouer des tours et se moquer de nous. Il se trouve qu'à New York, non loin de la ville, il existe une colonie qui abrite et entraine de jeunes demi-dieu, à croire que la suggestion avait été intentionnelle depuis le début.

Je ne sais plus vraiment comment la suite se déroule, je crois que c'était un individu un peu louche, un satyre qui dissimulait ses pattes, qui est venu. Une fois à la colonie, lettre envoyé en Norvège pour rassurer la mère à propos de cette absence qui allait se prolonger, les choses ont commencé à s'éclairer, à devenir presque logiques, telle une évidence. Ce gamin, perdu dans un monde mortel, n'était autre que le fils d'un dieu, dieu rapidement identifié sous les traits Morphée.

La colonie était un endroit où on se sentait à l'aise, à l'écart des autres mortels et créatures néfastes. Il y faisait bon vivre, du moins au début. Les idéaux changèrent avec le temps, les désirs de devenir fort s'éteignirent et furent remplacé par la curiosité. Oh que non, il n'avait pas les dons nécessaire pour briser les corps en transformant ses mains en de grosses haches (une petite déception au début d'ailleurs), ce n'est pas subtil une grosse hache tu sais, ses capacités étaient plus... passives on va dire. A l'image de Morphée, les heures de sommeil devenaient importantes, trop importantes par rapport à l'activité exigée sur le camp, une récupération d'énergie indispensable, mais aussi un moyen de s'infiltrer dans les rêves d'autrui pour y implanter ce que je désirais. J'ai encore dit "je" non ? Décidément... Où j'en étais ? Ah oui ! Tu sais, les songes, les subconscients, ça peut paraître un peu ridicule aux premiers abords, mais ça reste complexe. Modifier les songes, faire germer une idée, provoquer une terreur cauchemardesque, à force on peut finir par tirer les ficelles. Oh ce n'était pas son genre, ce n'était pas un mauvais bougre et en aucun cas l'utilisation de cette capacité ne servait à retourner les têtes. Il y avait aussi l'autre don, plus tangible, celui d'envoyer une illusion chez autrui afin de faire penser qu'il s'agit d'un proche. Un don semblable à celui qui, ironiquement, avait piégé sa mère.

Je pourrais m'arrêter là, grandir, devenir adulte, ce n'est pas la partie la plus drôle, c'est compliqué, surtout lorsqu'on a des envies de rentrer auprès de ce qu'on connait, loin de l’Amérique, loin de vos semblables, juste guider par le mal du pays, par la curiosité de retrouver les mortels qu'on avait que trop peu côtoyer, les observer, les étudier, se fondre parmi eux. La colonie, c'était prendre un partit, une sensation de faire partie d'une armée, d'être enfermé dans quelque chose. Il ne fallu donc pas attendre plus tard que ses dix-huit ans pour qu'il file et saute dans le premier avion. Vint alors le temps d'un autre apprentissage, les études et la psychologie, un sacré coup de tête si tu veux mon avis. Nulle besoin de préciser qu'il avait un don pour la psychanalyse d'ailleurs. Tu sais, l'interprétation du subconscient, des rêves et tout le tintouin ? Puis ce furent l'équivalence américaine, le retour à la grande pomme, les permis de travail et de séjour qui se renouvèlent encore et encore. Des mots et des choses compliquées, tu es encore trop jeune pour ce genre de choses.

Quoi ? Ce que je fais dans la vie ? Psychanalyste. Non cette histoire n'a rien à voir avec moi, tu penses sérieusement que j'aime m'inventer une vie fantastique ? J'ai l'imagination fertile, mais tout de même de là à dire que je suis le fils d'un dieu qui joue avec les rêves ! Allez file, de toute manière ton réveil va bientôt sonner pour que tu te réveilles. »