Bienvenue sur MALUM DISCORDIAE!
Pour les nouveaux petits arrivants, direction le GUIDE qui vous permettra de mieux vous débrouiller sur le forum !
Quoi de neuf sur MD ? Viens te tenir au courrant des dernières nouveautés par ici !
Nous sommes actuellement janvier/février 2019 sur le forum ! Pour toutes demandes liées à la chronologie et aux intrigues/contexte, merci de vous référer à Jean E. Sylar !
Découvrir la chronologie et suivre l'actualité RPG au jour le jour ? C'est possible ! Viens écouter la RADIO HÉPHAÏSTOS !
∇ localisation : En exil aux Maldives avant un retour en fanfare à NY
∇ messages : 1151
∇ parmi nous depuis le : 11/01/2016
Sujet: Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour Tam. (hay&tam, terminé) Sam 21 Mai - 16:29
Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour Tam
[03/07/2016] Ils en avaient traversé, des épreuves. Ils s’étaient quittés, puis retrouvés, et cela plusieurs fois. Incompréhension, engueulades, mais toujours des sentiments aussi forts que trente ans auparavant, sinon plus. Leur dernière mission, secrète du point de vue du travail de l’agent Lond, avait été un succès pour tout le monde : Haytham s’était réhabilité du point de vue de son camp en rapportant les fameuses pommes d’or, et en en gardant une, ils avaient pu sauver la maman de Tamara. Madame Lond retrouvait peu à peu ses esprits, et les médecins disaient que d’ici quelques jours elle pourrait quitter l’hôpital. La joie avait envahi les cœurs des deux amis d’enfance qui, cette fois, n’avait plus laissé aucun prétexte se mettre devant leurs sentiments. Tam avait proposé à Hay d’emménager chez elle. Au moment où cette phrase avait franchi ses lèvres, elle avait eu un sentiment étrange : à la fois une pointe d’angoisse, puisque jamais elle n’avait partagé son appartement avec qui que ce soit, et en même temps une sorte d’euphorie lorsque le demi-dieu avait accepté. C’était étrange comme le fils de Mars parvenait à changer toutes les convictions qu’elle pouvait avoir.
Ils avaient donc passé la journée à faire les cartons de l’irlandais, et une fois ses valises et affaires emballées et chargées dans la voiture de l’agent de terrain et une petite camionnette louée pour l’occasion, ils s’étaient dirigés vers l’appartement de la jeune femme. Il leur avait fallu un certain temps pour monter tout ce bazar, mais ça en valait la peine. Les cartons trônaient dans le salon, mais ils avaient convenu qu’ils s’en occuperaient le lendemain. Tam ne reprenait pas le travail avant deux jours, d’ailleurs elle sentait que Law reviendrait à la charge avec ses questions concernant la mission de Scranton, mais Lond lui rétorquerait que maintenant que les rapports étaient rendus, elle ne voulait plus en parler. L’asiatique comprendrait surement qu’elle l’avait mauvaise d’avoir foiré la mission et s’être fait prendre en otage par l’ennemi, ce qui en temps normal aurait été vrai après tout. Les valises contenant les vêtements du demi-dieu avaient été emmené dans la chambre, et Tamara avait fait de la place dans la moitié de son dressing pour que son cher et tendre (ça lui faisait bizarre de dire ça dans sa tête) puisse y ranger ses fringues.
-Bon, je vais prendre une douche, j’en peux plus… T’as qu’à vider ta valise, tu as la moitié du dressing, ça devrait aller ? Et puis après, je te promets le meilleur apéro soft du monde, sur le toit. Ça te va ?
Elle lui avait lancé un dernier sourire avant de s’éclipser. Ce qu’elle avait oublié, c’était que dans l’espace qu’elle avait vidé pour lui se trouvait un carton renfermant de vieilles affaires qui dataient de son enfance à la Nouvelle-Orléans, et notamment le journal intime qu’elle avait tenu entre ses dix et ses douze ans.
07/07/1988
Cher journal,
La première semaine de vacances se termine, et je voudrais que ça dure pour toujours. On s’éclate tellement, Hay et moi. Rien n’est plus cool que nos journées passées dans le domaine. Aujourd’hui, on a joué aux explorateurs, on s’amusait tellement qu’on a oublié de rentrer pour déjeuner, et Maman et Eileen se sont tellement inquiétées qu’on a été punis en rentrant. J’ai dû faire des pages de cahier de vacances, alors que je devais commencer qu’en aout, c’est trop nul. N’empêche, ça valait le coup d’être punis, on est allés super loin et on a trouvé un vieil arbre énorme qu’on a escaladé super haut, et puis Haytham est trop fort, il a réussi à fabriquer un arc. Quand on a voulu tirer sur une cible improvisée, il a réussi à mettre dans le 1000 du premier coup ! Il a le plus beau sourire que j’ai jamais vu, même Brad Pitt n’a pas le même. Je crois que plus tard, je veux me marier avec lui.
***
10/08/1988
Cher journal,
J’ai fait le plus beau rêve de toute ma vie : Haytham m’embrassais. J’aimerais tellement que ça arrive ! Il est tellement parfait, et j’ai si peur qu’à la rentrée il rencontre une fille plus jolie dans sa classe. Il est au lycée, et moi à peine au collège. Les filles du lycée sont toujours tellement belles, comme dans « Amour, Gloire et Beauté ». C’est pas juste. J’ose pas lui demander s’il a déjà eu une petite amie au collège. J’aimerais bien le savoir. Ou pas, ça m’énerverait. Je veux que ce soit lui qui me donne mon premier baiser. Et je veux n’embrasser que lui toute ma vie. Mon Penseur… A quoi pense-t-il chaque fois que je le surprends, perdu dans son imaginaire ? J’espère juste qu’il ne pense pas à une fille...
***
15/08/1988
Cher journal,
Hier, on s’est vraiment trop éclatés. Le soir, Maman et Eileen sont allées au resto entre filles, Papa est parti avant-hier à Hong Kong, il a promis qu’il serait rentré pour mon anniversaire. Mme Lignac la cuisinière, nous a autorisés à faire du popcorn, et on les a mangés devant un film d’horreur. Après on a joué à cache-cache dans la maison, j’ai voulu foutre la frousse à Hay, mais c’est lui qui m’a eue, alors comme d’habitude je l’ai coursé dans le couloir. J’ai encore failli faire tomber le vase de Chine que Maman aime tant. Je l’ai déjà fait tomber de la console il y a 2-3 ans. J’ai voulu le recoller à la superglue avec Haytham, mais Maman l’a vu et elle a pleuré. Je n’aime pas voir Maman pleurer, surtout si c’est à cause de moi. J’oublie toujours qu’on n’a pas le droit de courir dans la maison. Comme toujours, mon Penseur a pensé à être un héros, et il a rattrapé le vase à temps cette fois. Il est trop fort.
***
06/09/1988
Cher journal,
Comme d’habitude, Papa n’a pas tenu sa promesse, il n’était pas là pour mon anniversaire. Il m’a quand même appelée et m’a promis un super cadeau. Honnêtement je m’en fous. Le plus beau cadeau, c’est Hay qui me l’a offert : il a sculpté lui-même une épée en bois, comme celle du reportage sur Charlemagne, en souvenir de celles qu’on avait essayé de faire en juillet. Il a même gravé une fleur de lys dessus. C’est lui qui me connait le mieux. J’ai failli lui dire « je t’aime », la honte ! J’ai rattrapé le coup en disant « je te remercie » mais je suis devenue toute rouge, j’en suis sure. Parfois je voudrais être encore plus petite pour me cacher dans un trou de souris. Maman m’a offert une robe, elle a toujours espoir que je m’habille « comme une fille ». Quelle horreur, il y a des fleurs sur cette robe ! Cela dit, si ça plait à Hay, alors peut-être que j’accepterai de porter cette fichue robe. Mais j’ai peur qu’il se moque de moi… Des fleurs quand même ! La honte de chez honte, avec un grand H ! Eileen m’a offert des boucles d’oreilles superbes ! Elle a beaucoup de gout, et je l’adore.
***
15/09/1988
Cher journal,
La rentrée, c’est trop la loose. Hay m’avait dit que le collège me plairait, mais franchement, ça craint. En fait, ce qui craint, c’est les filles. Elles s’intéressent toutes aux garçons de la classe, et quand je dis à ma binôme Mélanie que moi, le garçon qui me plait est au lycée, elle dit que je prends mes rêves pour des réalités. J’ai envie de lui planter mon compas dans l’œil. J’ose pas demander à Hay s’il s’est fait des amis, j’ai peur qu’il me parle des filles trop canons de sa classe, et je veux pas être jalouse comme un poux, il parait que ça se voit…
***
25/12/1988
Cher journal,
Papa est rentré juste à temps pour le diner du réveillon de Noël. Il a rapporté des cadeaux pour tout le monde. Il a dit que l’Indonésie c’était superbe. Quand je l’ai vu embrasser Maman sous le gui, j’ai pas pu m’empêcher d’espérer… j’ai regardé Hay, qui lui regardait son distributeur de PEZ qu’il était en train de remplir. Parfois je voudrais être ce foutu truc en plastique pour pouvoir toucher ses lèvres.
***
03/02/1989
Incroyable ! il a neigé cette nuit ! Ça n’arrive quasiment jamais. Hay et moi on a commencé un bonhomme de neige, qui bien sûr a fini en bataille de boules de neige. J’ai pas eu le choix que de faire une mission suicide, j’étais en train de perdre, alors j’ai foncé sur lui en lui sautant dessus et on est tombés sur le bonhomme. Fou-rire pendant au moins 10 minutes. Mais je crois que j’ai pris froid.
10/02/1989
Finalement, c’est Hay qui est tombé malade, le pauvre il a se traine une vilaine grippe. J’ai pas le droit de le voir parce que soit-disant c’est contagieux. Mais je m’en fous, j’y vais en douce quand les parents sont occupés. Je le réapprovisionne en PEZ, je suis sure que ça peut l’aider vu comment il est accro. Dans 4 jours c’est la St Valentin, et cette bitch de Mélanie n’arrête pas de me rebattre les oreilles avec son petit-ami Jordan… Le seul Valentin que je voudrais a 40 de fièvre et ne me voit que comme une sœur. Il n’y a pas de justice dans ce monde…
***
18/04/1989
Les beaux jours sont revenus, il a fait super chaud hier, du coup on s’est mis en maillot de bain et on a fait une bataille d’eau. Je sais pas si c’est moi qui hallucine mais je crois qu’Hay a pris des abdo. Il est de plus en plus beau. J’ai jamais eu autant hâte que l’été arrive pour le voir torse nu tous les jours.
***
1er/07/1989
Enfin, ça y est c’est les grandes vacances ! Je suis tellement heureuse à l’idée de passer deux mois entier 24h/24 avec mon Penseur. On a déjà prévu plein de trucs. Et l’autre jour, après l’appel de Papa depuis les Philippines, on s’est dit que pour mes 18 ans on irait faire le tour du monde, rien qu’Hay et moi. Voyager avec lui, ce serait tellement beau. De toutes façons, on sera toujours là l’un pour l’autre, toute la vie. On se n’est promis.
***
13/08/1989
Cher journal,
Dans trois semaines, ce sera mon anniversaire. J’ai décidé de dire la vérité à Haytham. Continuer à vivre avec lui en lui cachant mes sentiments est une véritable torture, j’ai l’impression de lui mentir sans cesse. Il ne me connait que trop bien, comment peut-il ne rien voir ? Il est si intelligent, peut-être a-t-il déjà deviné... Ou peut-être qu’il ne sait rien. Mais dans tous les cas, j’ai besoin de libérer mon cœur, écrire ici ne me suffit plus. Il faut qu’il le sache. Je rêve que ses sentiments soient réciproques, mais je me fais surement des films. Au moins, ce sera dit. Mais si par bonheur il m’aime aussi, je crois que j’aurai alors le plus bel anniversaire du monde, car mon plus beau cadeau serait de l’entendre me dire « je t’aime aussi » […]
***
18/08/1989
[…] Est-il possible d’avoir vécu l’apocalypse et d’être encore en vie ? Sérieusement, comment ce qui est arrivé a-t-il pu être réel ? En l’espace de cinq minutes, j’ai tout perdu. Eileen est décédée, maman ne parle plus, papa me prend pour une cinglée… Et Haytham… Hay est parti. Je n’arrive pas à croire qu’il ne soit plus là. Je ne sais pas où il est, je donnerai tout pour avoir de ses nouvelles, savoir qu’il va bien. Papa m’oblige à voir une psy, il parait qu’on y est obligé quand on a vécu des événements traumatisants. Mais je vois bien qu’elle me regarde bizarrement quand j’évoque ce … monstre. Il parait qu’elle va faire interner maman. Je déteste cette femme, elle veut m’enlever la seule personne qui me croit. Haytham, où es-tu quand j'ai besoin de toi ? […]
20/08/1989
Je l’écris encore et encore, comme pour m’assurer que c’était bien réel. Le 15, nous avons vécu une tragédie. C’était horrible, je crois que ce truc voulait s’en prendre à Haytham, et Eileen s’est interposée. Cette saloperie de monstre l’a tuée. Ma pauvre Eileen… Mon pauvre Haytham. Il a fui, j’ai cru qu’il allait chercher des secours, mais il n’est toujours pas revenu. Je suis très inquiète. C’est Mme Lignac qui nous a trouvées, elle a appelé les pompiers et la police. Je n’arrive toujours pas à croire qu’Eileen soit morte. C’est horrible. Et Maman ne parle toujours pas. Papa est rentré en catastrophe. Il s’occupe d’organiser les funérailles. Je ne veux pas qu’on enterre Eileen sans qu’Hay soit là, ça va l’anéantir de ne pas dire au revoir à sa mère. J’ai tellement peur qu’il lui soit arrivé quelque chose. Papa m’oblige encore à voir la psy, c’est l’horreur de devoir reparler tous les jours de ce qui s’est passé. Je crois vraiment qu’elle me prend pour une cinglés, j’ai cru lire sur ses notes « séjour nécessaire à l’hôpital ». Papa m’a dit que de toute façon j’irai en pension à la rentrée. Ça me désespère de devoir laisser Maman., elle ne va pas mieux, et Papa repart bientôt. Je ne veux pas qu’elle soit seule. Et Hay, pourquoi ne revient-il pas ?
5/09/1989
C’est l’anniversaire le plus pourri qui puisse exister. La rentrée des classes a eu lieu hier, papa m’a envoyée en pension parce qu’il n’a pas le temps de rester à la maison et il ne veut pas que j’y sois seule. Maman est en hôpital psychiatrique, j’ai le droit de l’appeler une fois par semaine, et bien sûr il n’y a que moi qui parle. Je suis toujours sans nouvelles d’Haytham. Je me retrouve coincée dans ce foutu pensionnat de merde avec des gamines prétentieuses qui ne pensent qu’à comparer leurs robes. Alors qu’on porte des uniformes, bande de cloches ! Haytham, pourquoi tu m’as fait ça ? Si tu étais resté, on serait tous les deux ! Tu étais vraiment la dernière personne que je pensais qui me ferait souffrir. Je te déteste, sale petit enfoiré. Je vais m’inscrire aux cours de karaté, et si tu te pointes, je te défoncerai ta petite gueule d’irlandais. […]
***
10/10/1989
Je fais toujours ces affreux cauchemars où ce qui s’est passé se reproduit encore et toujours, sans que je n’y puisse rien faire. Et Hay, plus j’y pense et plus je crois qu’il s’est bien foutu de moi. Il s’est tout simplement barré pour sauver sa peau, sans se retourner, en me laissant seule avec le cadavre de sa propre mère, et la mienne en état de choc. Quel genre de personne fait ça ? Je le déteste, il m’a pourri l’existence. J’ai eu tort de l’aimer, maintenant j’ai le cœur brisé avec cette impression que je suis la dernière des idiotes. Non, je ne suis pas une idiote, c’est lui l’enfoiré. Tous les mecs sont pareils, mon père ne se soucie pas de ma mère, ni de moi d’ailleurs. Seul son boulot compte à ses yeux. Il est encore reparti à l’autre bout du monde, sans prendre de nouvelles de Maman. Les prochaines vacances me paraissent si loin. J’espère qu’elle ira mieux d’ici là. Je veux rentrer chez moi… [...]
∇ localisation : Il se pourrait qu'il soit quelque part sur une île dans les Maldives
∇ messages : 1682
∇ parmi nous depuis le : 01/08/2015
Sujet: Re: Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour Tam. (hay&tam, terminé) Dim 22 Mai - 1:46
Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour Tam
La veille du grand départ.
« -Alors cette fois ça y est ? Tu nous abandonnes ? » demanda Sean, le gérant du pub et accessoirement ami de notre cher demi-dieu qui accoudait au comptoir, savourait son verre de… thé glacé. Le gérant du commerce, torchon sur l'épaule attrapa un verre propre et se servit du thé glacé sous le regard amusé de Haytham.
« -Il est si bon ? »
« -J'ai vu mieux Sean, mais c'est buvable ! »
« -Je suis content que tu ailles mieux de ce côté-là et tout aussi content de savoir que tu as arrêté ces conneries de free-fight. Mais je suis encore plus content de savoir que tu as quelqu'un dans ta vie. »
Haytham laissa paraître un large sourire en pensant à ladite personne qui le rejoindrait demain pour lui prêter main forte. L'Irlandais trépignait d'avance à l'idée de savoir que d'ici 24 heures, il serait chez Tamara et qu'il aurait même sa propre brosse à dents dans la salle de bains.
« -Et c'est sérieux ? »
« -Oui tellement que je ne l'amènerais pas ici ! »
« -Enfoiré ! »
Le fils de Mars posa son verre après l'avoir délesté de quelques gorgées puis sortit une enveloppe qu'il posa sur le comptoir.
« -Tu vas enfin payer ton ardoise ? »
« -Tu aimerai bien n'est-ce pas ? »
« -Je n'attends que ça »
« -Un jour prochain peut-être. »
« -Non plus sérieusement, qu'est-ce que c'est ? Tu m'intrigues là ! »
« -C'est une lettre pour elle. En fait, je l'ai écrite lors de mon petit séjour. Le toubib voulait qu'on prenne le temps de tenir un journal, mais il voulait aussi qu'on rédige une lettre à la personne ayant le plus d'importance à nos yeux. Je n'ai même pas eu besoin de réfléchir, c'était évident que c'était Tamara. J'ai préféré la récupérer pour qu'elle ne tombe pas dessus demain. Ce n'est pas encore le bon moment pour la lui remettre. » Il rangea aussitôt l'enveloppe dans sa poche et récupéra son verre de thé glacé avant de porter un toast (sans alcool) avec son ami Sean, un des rares humains encore viable dans ce monde. Puis fait incroyable, le Marsien régla sa note et s'en alla. Il retrouva pour la dernière fois, son appartement. En passant la porte, il pressa l'interrupteur et souffla longuement, puis il retira sa veste qu'il déposa sur l'accoudoir de son canapé, qui après élan, devint son nouveau trône. Une fois installé, le demi-dieu se mit à observer les quelques cartons qui l'entouraient. Tout était fermé, scellé à grand coup de scotch marron, il ne restait plus que quelques bras vaillants pour transporter le tout dans la camionnette louée pour l'occasion. « -Je vais me reconvertir en déménageur » songea-t-il à haute voix en regardant son plafond. Un métier légal et facile, oui bon ne tenons pas compte des quelques capacités de notre Irlandais, qui pourrait se targuer de faire ce boulot les doigts dans le nez. « - Mouais ! » dit-il faussement convaincu. Passé les plans d'avenir foireux, le bel Irlandais quitta son canapé et rejoignit la salle de bains pour se rafraîchir un peu avant de rejoindre le royaume de Morphée.
Devant le miroir, il s'octroya quelques secondes pour s'observer. N'allez pas y voir un narcissisme exacerbé, non loin de là. Le demi-dieu observa les traits de son visage, des traits un peu plus fins à présent. Depuis son retour dans le monde réel, Haytham n'avait pas repris ses mauvaises habitudes, au contraire, il continuait à appliquer les préceptes enseignés au sein de la petite clinique. Un esprit saint dans un corps saint comme ils disent. Quelque chose qui n'est pas à prendre à la légère avec ce type de demi-dieu. Le fils de Mars leva ensuite son t-shirt et observa la cicatrice qu'il avait à l'abdomen, dernier vestige de la tentative de sauvetage dans l'un des bâtiments du DCLEM. Cette mission qui résonnait à ses oreilles, comme un échec, n'en était pas un. Enfin tout est relatif, encore plus lorsque vous êtes pourvu de l'orgueil d'un fils de Mars. Du bout des doigts, il caressa la cicatrice, se remémorant les quelques bribes de scènes qu'il avait en mémoire. Instantanément, son attention se focalisa sur Tamara et c'est le sourire aux lèvres qu'il retrouva son lit pour la dernière fois. Tamara est ponctuelle et ça n'est pas une légende. (Quelqu’un en douté ?) Le lendemain, l'agent non moins sexy du DCLEM fut la première à rejoindre les lieux et la première à porter les cartons sous le regard amusé du demi-dieu qui pouvait en prendre quatre en une seule fois. Par chance, l'Irlandais n'avait pas une foule de cartons à sa disposition. « Juste ce qu'il faut pour démarrer une nouvelle vie » comme il se plaisait à le dire. Le déménagement aussi peu laborieux soit-il, s'étira sur toute la journée et lorsqu'enfin ils acheminèrent le dernier carton et le Ardingley Armchair couleur marron délavé à l'intérieur du salon, les deux amis purent enfin souffler. Haytham avait bataillé comme un beau diable pour que Tamara accepte ce fauteuil vintage en parfaite inadéquation avec la décoration sophistiquée du salon.
« C'est moi et le fauteuil. Tu en adoptes un, tu prends l'autre ! » Tel fut l'argument qui pencha en la faveur de l'irlandais qui pouvait enfin savourer sa victoire en observant son fauteuil fétiche trônait juste à côté de l'imposant canapé dernier cri. L'Irlandais s'assit donc dans son fauteuil, se passa les mains derrière la nuque, ferma les yeux et savoura l'instant. Quelques cartons traînaient par-ci par-là, avec la promesse d'être rangé le lendemain. Tam en avait déjà trop fait et Hay se voyait mal lui imposer le rangement dès à présent. « - Ok je n'insiste pas, on aura tout le temps pour ranger demain. » Le sourire aux lèvres, il la regarda retirer ses chaussures, elle lui fit savoir qu'elle était lessivée et qu'elle avait besoin d'une douche. Elle lui indiqua également qu'elle lui avait fait de la place dans le dressing pour qu'il puisse y ranger ses vêtements. Cette information intensifia le sourire déjà bien conséquent du jeune homme. « - C'est officiel alors ! Bon aller va prendre ta douche alors, je vais ranger mes fringues. » Il lui adressa un dernier sourire, récupéra sa valise et prit la direction de la chambre de Tam où le dressing l'attendait. Le fils de Jupiter ouvrit le dressing sans perte son sourire et remarqua la place qui lui avait été faite. Il s'approcha ouvrit sa valise et commença à ranger ses vêtements jusqu'à buter dans un carton sur lequel était inscrit au marqueur noir "Nouvelle-Orléans". Intrigué, l'Irlandais se baissa et fut aussi attiré par la couverture noire de ce qui ressemblait à un journal intime. Il laissa ses vêtements de côtés, s'assit sur le lit et ouvrit ledit journal intrigué par ce qu'il contenait.
Son regard se posa sur les mots et les maux d'une petite adolescence qui avait visiblement beaucoup de choses à dire. Il se surprit à sourire puis étouffa un éclat de rire lorsqu'il fut comparé à Brad Pitt, mais en mieux. Tamara décrivait tout dans le détail comme pour graver à jamais chaque moment passé ensemble, chaque grande aventure, chaque punition et il y en avait eu beaucoup. Il tourna une première page et entama la lecture de la suivante. Quelque chose d'étrange accapara tout son être. La petite Tamara ne semblait voir que son Penseur et personne d'autre. Elle rêvait de lui, de l'embrasser, elle désespérait à l'idée qu'il puisse céder aux sirènes de la tentation par le biais des jolies filles qui pulluler au lycée. Mais plus encore, il était attendri par les mots de la petite fille que Tamara était à l'époque. Bien sûr qu'il avait remarqué les jolies filles au lycée, bien sûr qu'il avait flirté et plus, sans jamais sentir son cœur battre suffisamment pour parler de coups de foudre. Il continua à tourner les pages du journal, toujours empreint de cette même émotion juvénile propre à la petite fille qui avait écrit ces lignes. Il comprenait ce qui semblait évident et que pourtant, il n'avait pas remarqué. Elle l'aimait vraiment et lui donner un amour qu'il avait été incapable de lui rendre au centuple. Puis l'amour laissa place à la haine et le sourire de l'Irlandais s'effaça progressivement. Il était face à ses propres erreurs, lâche dans l'âme et dans le cœur. La mâchoire serrée, il acheva sa lecture et reposa le journal à sa place avant de se lever pour rejoindre le salon et récupérer, dans la poche de sa veste, la fameuse enveloppe contenant la lettre adressée à Tamara. Le moment était venu et désormais, il ne pouvait plus s'en dérober. Il cacha aussitôt l'enveloppe dans la poche arrière de son jean et retourna dans la chambre de Tamara pour finir de ranger ses affaires.
Quelques minutes plus tard, la belle brune quitta la salle de bains et découvrit de nouveaux vêtements dans son dressing. Haytham avait terminé son rangement et avait rejoint le salon, assit dans son fauteuil, il tenait entre ses mains, le journal intime de Tamara Lond. « -Attends avant de dire quoique ce soit ! Je suis tombé dessus tout à fait par hasard, je n'ai pas cherché, je n'ai pas fouillé. » dit-il pour se dédouaner. « - Je ne sais quoi dire à propos de tout ce que j'ai lu. Jamais je ne m'en serais douté. » Il sortit la lettre de la poche arrière de son jean « -Pour qu'on soit à égalité, je pense que tu devrais lire cette lettre. Je l'ai écrite quand j'étais en cure. J'ai ...je voulais vraiment te la donner, mais je n'ai jamais trouvé le bon moment pour le faire. Comme c'est un peu gênant et pour qu'on soit à égalité, je vais te laisser lire la lettre et moi, je vais monter sur le toit en attendant. » Il lui tendit la lettre, lui sourit et quitta le salon pour rejoindre les toits, laissant ainsi Tam seule avec sa plume.
...:
Chère Tamara Lond
Tu ne connais que trop bien mes talents littéraires et mon amour (ou pas) pour les correspondances épistolaires. Je tâcherais de faire preuve de sincérité en t'avouant que j'ignore totalement où cette lettre me mènera, probablement très loin. Mais sache qu'au cas où l'inspiration salvatrice vienne à me faire outrageusement franchir le seuil du recto-verso, j'ai prévu ma réserve de crayons et de papier. J'espère vraiment aller au-delà de cette étape, car je te dois bien plus qu'une copie recto-verso.
Ma chère et tendre Tamara ! On se connaît depuis tellement longtemps que je suis incapable de donner une mesure temporelle et puis ça ne va pas nous rajeunir tout ça, épargnons-nous cela. Je crois que nous avons passé un cap. Trois décennies à avoir ton prénom en tête, dont une entière à se supporter mutuellement. Plus de trente ans que nos existences se sont liés l'une à l'autre. En y repensant, j'ai l'impression d'avoir retourné un sablier, mais très vite et lorsque je me surprends à penser à toi, le sable s'arrête de couler. Tour ça pour te dire d'une façon maladroite, car je n'ai ni l'âme ni la plume d'un poète, qu'avec toi le temps est une donnée inexistante. Tu sais, je ne suis qu'un penseur et d'ordinaire, je m'enfonce dans la cogitation et l'élaboration d'une pensée constante sur les grandes réflexions métaphoriques de notre mon monde... Houla si je commence de la sorte, je risque de bien vite m'égarer et bien, c'est gonflant de trop réfléchir et d'être le prétendu détenteur de la science infuse. Personne ne l'a, ce ne sont que des conneries. Tu te souviens quand nous étions gamins ! Tu disais toujours de moi que j'étais le cerveau, le penseur, l'intelligence saupoudrée de subtilité et moi, je faisais de toi ma modeste audacieuse, ma tête brûlée qui feignait de n'avoir peur de rien. Aussi différents que complémentaire, à nous deux, nous avons commis un nombre incalculable de conneries, tellement que même le terme "400 coups" ne me paraît pas adéquats pour définir l'ensemble des dégâts perpétrés conjointement lors de nos folles années. Nous avons bien rigolé hein ! De quoi remplir comme il se doit notre jauge de mortalité.
WOW, ça y est, nous venons de passer le cap de la page resto-verso, il nous faut de ce pas, fêter cela. Je n'ai tellement pas l'habitude de m'épancher autant, que je parviens à me surprendre moi-même. Je ne me pensais pas capable d'écrire une introduction aussi longue. Car oui, nous sommes encore à la phase introductive de cette correspondance épistolaire à sens unique. Je pense qu'il me reste encore beaucoup de choses à écrire, trop pour ne pas être serein devant les trois copies qui se battent en duel devant moi. Prions un de mes nombreux oncles ou l'une de mes nombreuses tantes pour que je ne manque pas de matière première. J'ignore encore si je pourrais te transmettre cette lettre en main propre, car comme tu le sais, je suis « ailleurs » en ce moment. J'espère que ce que je m'apprête à écrire n'étayera pas tes envies de meurtre à mon égard. Je suis dans un ailleurs qu'il est difficile de nommer avec fierté, sauf si l'on est une starlette en mal de reconnaissance. J'ai appris que pour le commun des mortels, être dans cet ailleurs constitue l'une des pires déchéances. Nous sommes dans cet « ailleurs, car nous avons touché le fond, à tel point que si l'on creuse encore un peu, je suis prêt à parier que l'on retrouvera du pétrole dans nos souliers. Mais il faut que je l'accepte Tam, j'ai touché le fond et comme la plupart de mes camarades d'infortune, je dois désormais m'asseoir sur ma fierté et dire tout haut sans peur que « je m'appelle Haytham Cassidy et que je suis alcoolique » Ce constat est amer, encore plus pour le fils d'un dieu. Je suis censé être quelqu'un d'extraordinaire et pas juste un poivrot incapable de se sauver lui-même. Sur ce, je préfère tirer un trait là-dessus, je veux t'éviter à tout prix le mélodrame qui se profile à l'horizon. Je ne dois pas ressasser les mauvaises choses, le médecin qui s'occupe de moi pense que je devrais arrêter de prendre des chemins de traverse et aller de ce fait, droit au but. Je dois arrêter (c'est primordial) de faire l'autruche. Il est évident que ce demi-dieu est pourvu d'une sagesse que je n'ai pas…
Comme avec le deuil (oui, ce n'est pas très gai comme comparaison), Les AA ont plusieurs étapes à franchir pour prétendre à la guérison. L'une de ces étapes sobrement intitulée « le pardon » consiste à demander « pardon » comme son nom l'indique. Le toubib n'a de cesse de répéter que c'est l'une des étapes primordiales du processus de guérison. On nous demande de choisir la personne qui compte le plus à nos yeux et comme tu t'en doutes, il faut demander « pardon » pour toutes les mauvaises choses et toutes les souffrances engendrées par notre comportement. Le psy m'a conseillé de t'écrire une lettre, car il a bien compris que je n'étais pas du genre à me livrer avec aisance comme le font la plupart des pleurnichards qui m'entourent. Les spécialistes doivent de ce fait, sortir les rames en ma compagnie. Tu me connais, je ne suis pas du genre causant et si je ne veux pas faire d'effort, je n'en ferais aucun. Donc le toubib qui me suit, m'a conseillé la correspondance épistolaire. Il m'a convaincu que cela me permettrait d'avancer sans craindre un retour en arrière. J'ai donc accepté de l'écouter ce bon vieux toubib qui avait jusqu'alors subit mon sale caractère. Me voilà donc tel le William Shakespeare que je ne suis pas, résolu à rédiger l'ultime acte d'une vie oscillant entre comédie et tragédie. Au moment où je t'écris, cela fait à peu près plus de 30 jours que je ne suis plus ici. 30 jours, 29 nuits dans une chambre, qu' ils nomment « cellule ». Sans télé, sans musique, sans film, sans console, sans rien en fait ! On ne peut rêver mieux comme antichambre de l'enfer. Mais c'est aussi et surtout plus de 30 jours et 29 nuits sans toi, sans ton regard, sans ton sourire et sans tes blagues pourries… Cette fois, le temps ne s'est pas arrêté, au contraire. Loin de toi les secondes sont des minutes, les heures des jours et les jours une éternité. Loin de toi le temps est un enfoiré qui s'étire sans modération pour bien me faire sentir que ton absence est douloureuse. Tam, ma douce et belle Tam, je ne peux me résoudre à te mentir une fois encore en rétorquant « que tout va bien » alors que c'est totalement faux. Rien ne va, c'est difficile très difficile. Mon corps ne gère que très difficilement les sensations de manque, mon estomac également. Je n'ai rien mangé de consistant depuis un moment. Mon organisme n'accepte plus grand-chose, j'imagine que je vais encore subir ce dictât durant quelques jours. Les vieux briscards me disent que le sevrage total dure pas moins d'un mois. C'est dur, tellement dur si tu savais ! Les nausées, les crises, les tremblements, les hallucinations. J'ai l'impression que mon corps s'est ligué contre moi et qu'il me fait payer de l'avoir aussi mal traitée. Ajoute à ça le fait que… Tu me manques chaque jour un peu plus colonel Badass.
Jusqu'alors je n'avais pas conscience d'être aussi mal en point. Je n'imaginais pas que mes addictions avaient pris autant de place dans ma vie. Elles sont devenues comme une sorte de béquille sur laquelle je pouvais m'appuyer au moindre obstacle. L'alcool me permettait d'oublier facilement, voire d'atténuer la douleur. Maintenant, j'ai pleinement conscience d'avoir totalement merdé et de m'être trompé de béquille. C'est sur toi que j'aurai dû m'appuyer et non sur l'alcool et la violence. Mais comprends-moi, je ne voulais pas être égoïste, ni tout centré autour de ma petite personne. Pour moi, il était inconcevable que je te mêle à tout ça, Pas après tout ce que tu as vécu. En agissant ainsi, j'ai voulu te préserver, faire en sorte que tu n'aies pas à porter conjointement ce fardeau, MON fardeau. Mais avec du recul, je me rends compte qu'en voulant te préserver, je me suis enfoncé encore plus. Je suis tombé très bas. Le psy avec lequel je travaille depuis mon arrivée, dit que dans l'ombre subsiste la lumière, que même si le ciel est noir, accaparé par les nuages, les étoiles seront toujours là pour quiconque veut les voir. La première fois que j'ai entendu ça, j'ai éclaté de rire. Tu aurais vu sa tête, ce type semblait tellement convaincu par ce qu'il disait. J'ai même fini par le trouver touchant malgré la naïveté de ses propos.
Il m'en aura fallu du temps, mais j'ai compris. Pour s'en sortir, il faut chercher son étoile, trouver sa lumière et avancer dans les ténèbres. La métaphore est belle, mais tu te demandes bien comment mettre ça en pratique. En fait, c'est simple, il faut juste trouver sa lumière et cette lumière, c'est toi Tam, je n'en doute plus maintenant. Au fond de moi, je l'ai toujours su, mais j'étais trop effrayé pour crier à l'évidence. Savoir est une chose, comprendre en est une autre. Je viens de passer un cap et je sais que sous peu, j'en passerais un autre. J'ai trop peur de griller les étapes, alors je prends le temps qu'il faut pour vider mes tiroirs et mon cœur, qui bat encore. Là, j'avoue que nous sommes proches du miracle, car après toutes les péripéties que j'ai pu vivre, je m'étonne encore de le sentir cogner dans ma poitrine cet enfoiré. Je me souviens encore de la douleur ressentit lorsque la fatalité m'a pris ma mère et a enseveli la tienne dans les ténèbres. Je me souviens de tout avec une précision désarmante alors que paradoxalement, j'ai tout fait pour oublier chaque détail de cette triste scène tout comme j'ai tout fait pour oublier l'amour que je n'ai su définir à ton égard. Je me rends compte qu'on y est, on arrive enfin à l'instant fatidique où les grandes révélations commencent à pleuvoir. Le psy n'a eu de cesse de me répéter qu'il ne fallait rien omettre dans cette lettre et surtout pas l'essentiel, c'est-à-dire « nous » Je dois continuer, aller jusqu'au bout, je te le dois Tamara.
Le temps a passé et nos vies ont changé, c'est indéniable. On a vécu nos vies chacun de notre côté. Au moment où je t'écris, je me creuse la tête pour savoir si oui ou non, je dois continuer, car je sais pertinemment que si je continue, je m'aventurais sur un terrain hostile et que dès lors, je serais vulnérable comme jamais encore, je n'ai pu l'être. Mais quand on y pense, la vie n'est-elle pas suffisamment courte pour se laisser accaparer par de tels dilemmes ? J'ai envie de croire que la vie peut encore être belle, mais qu'elle est aussi indomptable à tel point que nous sommes incapables de prévoir le jour de notre chute et si oui ou non, on s'en remettra. Nous sommes sensibles, nous devrions avoir conscience de la préciosité de la vie et du temps qui peut venir à manquer d'un instant à l'autre. Il faut vivre, faire comme si ce jour était le dernier. Je ne veux plus me cacher et encore moins me lever un jour et être assailli par le regret encore une fois. Je te dois bien ça, ce concept qu'on appelle « vérité » et qui a entre autres, la faculté de changer la vie de ceux et celles qui se la prennent en pleine poire.
Je ne t'ai jamais quitté du regard, tu étais la plus belle des petites filles et tu éclipsais toutes les autres. Tu as toujours été la plus belle à mes yeux et jamais aucune fille n'est arrivée à ta cheville. Et puis je t'ai retrouvé. J'ai avalé ma salive bruyamment, car jamais encore, je ne m'étais senti aussi con. Malgré ta colère, ta haine, ta vengeance, je t'ai trouvé rayonnante, féminine, sensuelle et tellement sexy. Mon cœur a loupé un battement et pour cacher cette gêne, une fois encore, j'ai fait l'autruche. J'aurai dû te courir après, ou alors non… Peut-être aurais-je dû te courir après trente ans plus tôt. J'aurai tant aimé avoir plus de courage et être l'homme à ton bras. J'aurai tant aimé comprendre plus tôt ce qui m'avait échappé jusqu'alors et ne pas devoir attendre presque trente ans avant d'accepter ce que je suis, à savoir l'homme qui t'aime depuis le tout premier jour, mais qui n'a jamais osé te le dire. Tamara, tu es la femme de ma vie. Pardonne-moi d'avoir mis autant de temps à le comprendre. Maintenant, je peux enfin le dire, je t'aime, je t'ai aimé et je t'aimerais toujours.
Capitain Beau, gosse tailleur de cure-dent et bouffeur de pez invétéré
∇ localisation : En exil aux Maldives avant un retour en fanfare à NY
∇ messages : 1151
∇ parmi nous depuis le : 11/01/2016
Sujet: Re: Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour Tam. (hay&tam, terminé) Dim 22 Mai - 23:31
Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour Tam
[03/07/2016]
Une bonne douche chaude, voilà qui fit du bien aux muscles de Tam, qui avaient été fortement mobilisés en portant tous les cartons du fils de Mars pour qu’il puisse emménager chez elle. Ce serait chez eux à présent. Cette pensée la fit sourire. C’était comme un vieux rêve qui devenait réalité. Elle se sécha rapidement les cheveux et sortit de la salle de bains avec la serviette enroulée autour d’elle, pour se diriger dans la chambre, où elle s’attendait à retrouver Haytham. Mais non, la chambre et le dressing étaient vides. Etonnée, elle se défit de sa serviette pour passer une tenue plus décontractée. Elle jeta machinalement un œil au côté droit du dressing réservé au demi-dieu, et la jeune femme constata qu’il avait tout rangé et sourit, jusqu’à ce qu’elle voit le vieux carton des affaires de Louisiane. Elle haussa un sourcil, se demandant ce qu’il fichait là. Elle l’avait complètement oublié. Tout comme elle avait oublié ce foutu journal intime. Un short et un débardeur enfilé, elle jeta la serviette sur le lit avant de regagner le salon à la recherche de son « Penseur ». Tam avançait vers le salon.
-Dis donc, tu as été rapide, je pensais pas qu…
Elle s’arrêta nette, interdite, voyant ce que le fils de Mars tenait entre ses mains. Il était là, installé dans son immonde fauteuil qu’il l’avait convaincue d’accepter (après tout, avec toutes les fois où elle avait failli le perdre, elle aurait presque tout accepté pour qu’il vienne habiter avec elle). L’agent de terrain fit immédiatement le rapprochement avec le carton qu’elle venait de retrouver par inadvertance. Non… il avait le journal intime de ses onze ans entre les mains ! L’avait-il lu ? Au vu de ce qu’il était en train de dire, la réponse était oui. Tamara sentit le rouge lui monter aux joues, tout comme une pointe de colère. Alors qu’il essayait maladroitement de justifier le fait qu’il l’ait lu, elle se précipita vers lui d’un pas décidé et lui arracha le vieux cahier des mains.
-Tu exagères ! T’aurais jamais dû l’ouvrir ! Dans « journal intime », y a « journal » et y a « intime » !
Elle était carrément gênée, et du coup ses propos étaient assez limités. Elle était abasourdie par le fait qu’Haytham ait pu avoir accès à toutes ses pensées, tous ses sentiments qu’elle avait reporté dans ce foutu journal, pensant ainsi soulager son petit cœur de jeune adolescente. Elle n’osait presque plus le regarder dans les yeux. Si elle avait eu une cheminée, elle aurait jeté le cahier au feu. Mais son appartement était dépourvu d’une telle installation, et Tam se contenta de croiser les bras avec une mine boudeuse et vexée, le laissant terminer son laïus. Il voulait lui donner une lettre donc. Elle la prit alors qu’il la lui tendait et sans rien dire, le laissa s’éloigner, ne répondant pas à son sourire, bien que comme toujours, il la fasse fondre. Mais pour l’instant, elle était en colère. Combien de bourdes allait-il encore commettre ?
Une fois le fils de Mars parti, la jeune femme s’installa dans son canapé, posant le journal à côté d’elle. Elle prit quelques secondes pour contempler l’enveloppe. D’après ses dires, Hay voulait lui donner cette missive depuis longtemps déjà, sans avoir trouvé le bon moment. Pourquoi fallait-il un bon moment ? Pourquoi ne l’avait-il pas envoyée par la poste ? Après tout, en cure, les « pensionnaires » étaient autorisés à envoyer du courrier… Et au moins, ça l’aurait rassurée d’avoir de ses nouvelles, elle qui le croyait en mission ou un truc tout aussi dangereux. Bref, comme toujours, sa curiosité maladive l’emporta sur tout autre forme de réflexion, et elle se dépêcha d’ouvrir ladite enveloppe pour se retrouver avec deux pages recto-verso entre les mains, ce qui lui fit écarquiller les yeux pendant une seconde. Apparemment, il en avait eu, des choses à lui dire. Quel dommage qu’il ne les lui ait pas dites de vive voix… Sans attendre, la belle brune entama la lecture.
A mesure qu’elle avançait, elle comprenait pourquoi il lui avait répété en lui donnant son courrier, qu’ils seraient à égalité. Cette lettre donnait l’impression de lire un journal intime. Elle avait les larmes aux yeux dès les premiers paragraphes, tellement ce qu’il disait était réciproque. Ils avaient toujours été si complémentaires, c’était un euphémisme. Ce qui l’attristait, c’était de ne pas avoir pu être là pour lui. Il avait eu un sérieux problème d’alcool, elle n’en avait rien su, et il n’avait pas eu le courage de se confier à elle sur ce point. S’il l’avait fait, elle aurait tout fait pour l’aider, elle aurait été là pour lui, et surtout, elle aurait été bien moins en colère, car ses absences auraient été justifiées, et non basées sur le mensonge. Il reconnaissait enfin qu’il aurait dû lui en parlait, ce qui semblait être une promesse qu’à l’avenir, il saurait qu’il pouvait compter sur elle. Du moins c’était ce qu’elle espérait. N’était-ce pas cela, aimer quelqu’un ? Etre là pour lui quoi qu’il arrive ? A mesure de la lecture, elle comprenait combien ce séjour avait été difficile pour lui. Si elle s’était plainte des souffrances qu’elle avait endurées à être sans nouvelles de lui et rongée par l’inquiétude, elle se sentait bête à présent, vu tout ce qu’il avait enduré là-bas pour parvenir à se sortir de son addiction. Elle se mordit la lèvre, regrettant amèrement tous les reproches qu’elle lui avait faits. « Tu me manques chaque jour un peu plus, colonel Badass ». -Si tu savais combien tu m’as manqué, Captain Beau Gosse… murmura-t-elle en lisant cette phrase.
Il évoqua ensuite le terrible jour qui changea leurs vies, celui où Eileen Cassidy perdit la vie, et Madame Lond la raison. Le cœur de Tam se serra en repensant à cette tragédie. A présent, tout irait bien pour sa mère, elle sortirait d’ici peu de l’hôpital et pourrait finir ses jours chez elle, à la Nouvelle Orléans, dans cette maison qu’elle chérissait tant et qui était toujours entretenue par les domestiques. Mais Haytham, quant à lui, ne reverrait jamais sa douce maman, qui avait été si précieuse pour la petite Tamara.
« tout comme j'ai tout fait pour oublier l'amour que je n'ai su définir à ton égard. » Tam dut relire la phrase deux fois. Il avait bien écrit le mot « amour ». Alors que… il évoquait cette époque lointaine de leur tendre adolescence… Non… Il parlait d’un « nous » qui lui réchauffa le cœur. Elle le connaissait, jamais il n’avait autant livré sur lui-même, sur ce qu’il ressentait. Depuis toujours, l’irlandais n’était pas le garçon le plus bavard lorsqu’il s’agissait de parler de lui, et cela avait toujours beaucoup frustré Tam qui au contraire, voulait toujours tout savoir. Etait-ce de là qu’elle puisait sa grande curiosité ? Toujours était-il qu’elle ressentait combien cela avait pu être difficile pour son « Penseur » de ne plus seulement penser, mais aussi de dire, ou du moins d’écrire. Mais il s’était adonné à l’exercice bien docilement, comme le lui avait conseillé son psy. Et Tamara avait enfin le loisir de sonder l’esprit de celui qu’elle aimait plus que tout. Il parlait à présent d’une vérité qu’il lui devait. Cela semblait tellement difficile pour lui à écrire que la petite brune pouvait le ressentir et sentait son cœur se serrer. Elle prit une seconde pour reprendre son souffle avant de continuer sa lecture attentive. Le dernier paragraphe fit couler ses larmes à flots. Silencieusement, elle décortiquait chaque mot, et les perles d’eau salées dévalaient ses joues. Il le lui disait, il l’avouait, il l’avait aimée déjà trente ans auparavant, il l’aimait toujours, elle était la femme de sa vie. Aucun mot n’aurait pu d’avantage la toucher, d’avantage lui faire plaisir, ou d’avantage la combler. Elle n’en revenait pas, tant c’était incroyable. Haytham Cassidy, en personne, celui-là même qu’elle avait aimé de tout son cœur et dont elle avait tant espéré qu’il l’aime, en réalité c’était le cas. Et à présent, ils étaient sur la même longueur d’onde.
La signature lui tira un sourire amusé. Tam resta quelques secondes le regard perdu devant elle, le cœur battant. Elle tachait de reprendre ses esprits. Elle replia la lettre qu’elle plaça soigneusement dans son enveloppe, puis derrière la première de couverture de son vieux journal qu’elle posa sur la table basse avant de se lever. Elle souffla bruyamment, souriant comme une idiote, ne sachant même plus quoi faire ni où aller. Elle se dirigea vers la cuisine en essuyant ses larmes de ses mains. Une fois sur place au bout d’une dizaine de pas, elle eut l’impression d’avoir travers tout Broadway. Elle appuya ses paumes sur le plan de travail et souffla une nouvelle fois. C’était tellement énorme comme nouvelle…
-Allez remets-toi, marmonna-t-elle pour elle-même.
Elle se rappela qu’elle avait promis à Hay un apéro soft du tonnerre. Un petit sourire se dessina à nouveau sur ses lèvres. Elle ouvrit les placards et sortit un sachet de guimauves enrobées de chocolat (qu’elle lui avait fait découvrir lors de leurs retrouvailles), un paquet d’oréos, ses gâteaux préférés, des fraises tagada, et elle disposa chaque type de friandises dans des bols différents. Puis elle remplit un seau à glaces et y disposa une bouteille de thé glacé artisanal qu’elle sortit du frigo. Hay avait toujours préféré le sucré au salé, et toutes ces cochonneries faisaient partie de ses préférées, tout comme la boisson. Et comme à présent il était interdit d’alcool, elle avait pris soin avant son emménagement de faire disparaître toutes les bouteilles d’alcool de l’appartement. Elle disposa le tout sur un plateau avec des flûtes à champagne, qui seraient finalement des flûtes à thé glacé. Puis, elle eut une idée. Elle se précipita dans la chambre et entra dans le dressing, se mettant à fouiller dans le vieux carton renfermant ses vieilles affaires de Louisiane. Elle finit par y trouver ce qu’elle cherchait : le vieux distributeur de Pez qu’Haytham chérissait tant à l’époque. Un sourire enfantin aux lèvres, elle retoura dans la cuisine pour le poser sur le plateau. Elle attrapa ses clés, seul moyen d’accéder au toit, et plateau en main, elle sortit de l’appartement pour prendre l’ascenseur.
L’ascension ne fut pas bien longue, et le sourire de Tam ne quittait plus son visage. Avant qu’il n’arrive, elle avait aménagé un petit coin sur le toit (où personne n’allait jamais, et pour cause peu savait que les clés permettaient non seulement d’aller au garage, mais aussi sur le toit), avec des transats et une petite table, de quoi passer un bon moment à regarder les étoiles sous un ciel dégagé d’été. L’ascenseur ouvrit ses lourdes portes, et Tamara sortit après avoir reposé ses clés sur le plateau, et elle se dirigea vers le demi-dieu qui était déjà installé. Elle déposa le plateau sur la table entre les deux transats, s’assit à côté d’Haytham, et toujours dans l’impulsion de son mouvement d’arrivée, lui attrapa le visage pour lui donner un baiser langoureux. Elle le regarda ensuite dans les yeux, les siens pétillaient. Le jour tombant donnait une aura magique à cet instant.
-Ecoute-moi bien, Haytham Cassidy. Je t’aime de tout mon cœur, je t’ai toujours aimé et je t’aimerai toujours. Maintenant, je veux que tu me promettes de ne plus jouer les imbéciles, de ne plus jamais, JAMAIS te barrer sans me prévenir, et sans me donner de nouvelles. J’ai confiance en toi comme en personne, je sais que si tu me le promets, tu t’y tiendras. Promets-le-moi, s’il te plait.
Son regard se faisait insistant, elle avait besoin de lui entendre le lui dire, même si, évidemment, cela semblait clair. C’était comme une sorte d’assurance. Bon, cela ne voulait pas dire qu’elle lui pardonnait d’avoir lu son journal, mais elle n’avait plus envie de lui faire des réprimandes. Pas ce soir en tout cas. Ce soir, c’était leur soirée rien qu’à eux, celle qui scellait le départ de cette nouvelle vie qu’ils allaient construire ensemble.
(c) ystananas
Dernière édition par Tamara Lond le Ven 3 Juin - 14:26, édité 1 fois
∇ localisation : Il se pourrait qu'il soit quelque part sur une île dans les Maldives
∇ messages : 1682
∇ parmi nous depuis le : 01/08/2015
Sujet: Re: Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour Tam. (hay&tam, terminé) Jeu 2 Juin - 14:26
Un petit pas pour l'hommeUn grand pas pour Tam
Le journal en main, la curiosité aux aguets, l'Irlandais continuait à feuilleter le vieil ouvrage. Il savourait chacune des lignes qu'il prenait le temps de lire. Chaque mot semblait aussi doux qu'une guimauve enrobée de chocolat et à l'inverse les passages relatant la haine et la rancœur (justifiées) engendraient de désagréables picotements au sein de cet organe vital que nous sommes parfois tentés d'arracher lorsque la douleur se fait trop lancinante. Il sourit tristement en voyant la multitude de cœurs sur lesquels les initiales T+ H n'avaient de cesse d'apparaître. Quelque chose en lui venait de s'ouvrir mettant en exergue de nombreux problèmes venu le tarauder à son entrée au lycée.
*************************************
1989 Début de l’année scolaire.
Assis sur le capot d'une vieille voiture, deux jeunes garçons discutaient tout en regardant les cheerleader s'entraînaient pour le prochain match de l'équipe du lycée. Haytham qui avait quelques années en moins au compteur, faisait mine de savourer le spectacle, avec l'un de ses camarades de l'époque.
« -Toutes les filles te regardent. Tu pourrais sortir avec elle, elle ou elle. Tu as l'embarras du choix Cassidy. »
« -Je sais ! »
« -Alors pourquoi tu ne fais rien ? »
« -Bien-sûr qu'elles sont toutes magnifiques, bien sûr que n'importe lequel des types que l'on croise nous fera part de cela… »
« -Mais ?»
« - J'ai l'impression que je ne peux pas. Je ne sais pas ce que j'ai, c'est comme si mon cœur était verrouillé. »
« -Tu penses trop Hay Cassidy »
« -Ah si tu savais ! »
« - Tu as quelqu'un en vue voilà tout ! »
« - C'est ce qui ressemble à une histoire compliquée… » Haytham sourit à l'une des filles qui lui faisait signe. Elle avait beau être jolie, quelque chose coincé comme toujours.
« -Invite là à sortir. Tu lui plais et ça te fera oublier cette histoire compliquée. On est trop jeunes pour vivre des trucs compliqués.
« -Oui tu as sûrement raison »
*************************************
En lisant, sans y avoir été convié, les pages de ce journal, le pauvre demi-dieu se laissait peu à peu alourdir par la culpabilité. La petite Tamara espérait tant qu'aucune fille ne lui fasse pas tourner la tête, elle espérait tant être la seule, l'unique. Si seulement les choses avaient été plus simples, ils se seraient évité bien des malheurs. Revenant à lui, le fils de Mars poussa un léger soupir et repensa aussitôt à Maisie, sa fille. Mais le temps de la réflexion s'acheva au moment-même où Tamara fit son apparition. Pour éviter l'incident diplomatique, le Marsien prit les devants et lui expliqua la situation, espérant ainsi faire disparaître l'odieux froncement de sourcils qui défigurait le si beau regard de sa belle qui s'empressa de récupérer le « précieux » journal ne manquant pas de l'arracher des mains de son penseur. « -Je suis désolé » avait-il dit avant de lui offrir la fameuse lettre qui attendait d'être lue depuis des mois. Sans rien ajouté et encore légèrement troublé par ce qu'il venait de lire, Haytham quitta le salon, puis l'appartement pour l'ascenseur qui contrairement à celui de son ancien appartement, fonctionnait en discontinue. D'ailleurs, la porte s'ouvrit sur un petit couple de personnes âgées. Aussitôt, le fils de Mars retenu la porte pour leur faciliter la sortie. La vieille dame le congratula d'un grand sourire et s'accrocha au bras de son mari pour rejoindre leur appartement. Attendri, le demi-dieu les regarda s'éloigner. « J'espère leur ressemblait ». Puis il entra dans l'ascenseur, utilisa la clé que Tam lui avait donnée et regagna les toits, leur havre de paix, que la belle avait pris soin d'aménager peu de temps après que son Penseur ait accepté de venir vivre avec elle. Il s'assit donc sur l'un des transats à disposition et regarda le ciel enclin à l'accalmie ce soir.
Une légère brise venteuse vint alors lui caresser le visage, au loin quelques klaxons typiquement new-yorkais, résonnaient encore comme pour rappeler à qui en douterait, que la Grosse Pomme ne dort jamais. En fermant les yeux et en faisant preuve d'un peu de concentration, Haytham parvint à entendre quelques conversations émanant des appartements qui se trouvaient à ses pieds, les quelques éclats de rire d'une bande de jeunes fêtards venus s'amuser un peu, après une dure semaine. Il parvenait à sentir l'odeur du curry et des quelques épices utilisaient par les cuisiniers d'un restaurant indien qui se trouvait à quelques mètres de là, en face du carrefour. Rien ne lui échappait par le biais de ses sens surdéveloppés à l'extrême. Le sourire aux lèvres, il prit une grande inspiration. Tamara devait certainement lire la lettre et cette pensée lui fit perdre aussitôt ce doux sourire. Cette lettre contenait tout ce qu'il avait été incapable de lui dire, tout sans modération, le but étant la confession...
************************************
Les deux infirmiers, ou hommes en blancs comme il se plaît à les nommer, avaient « escorter » Haytham jusqu’au bureau du médecin en charge de son « dossier ». Voilà plusieurs jours maintenant, que le demi-dieu est entré en désintox et qu’il joue les fortes têtes pour pallier au manque.
« -Comment vous sentez vous Monsieur Cassidy ? »
« -Mieux qu'il y a deux jours. Est-ce que ça va recommencer ? Vais-je encore me pisser dessus ? »
« -Non ne vous en fait pas, vous éprouverez encore un sentiment de manque d'ici quelques jours, mais vous n'aurez plus de crises aussi violentes. Vous savez ; le sevrage est une période très compliquée à gérer. »
« - Je suis sûr que ceux qui se grillent le cul en enfer, souffrent moins »
« - Le plus difficile n'est pas d'entrer dans le cercle, mais d'en sortir. Les demi-dieux comme les humains subissent cela, il n'y a pas de traitement de faveur, nous sommes tous égaux devant ce genre de problèmes. »
« -Même les gosses de Bacchus ? » le sourire aux lèvres, car fier de sa boutade.
« - Chez moi on l'appelle Dionysos, mais je suppose que la boutade fonctionne aussi bien chez les romains que chez les grecques. »
« - Mouais, un peu d'humour ça ne tue personne n'est-ce pas ? »
« - Pour en revenir à vos problèmes, j'ai coutume de dire que dans l'ombre subsiste la lumière et même si le ciel est obscur, même si les nuages l'accaparent, sachez que les étoiles seront toujours là pour quiconque veut les voir. Cherchez votre étoile, cette source de lumière qui vous permettra d'avancer dans les ténèbres. »
Haytham resta silencieux, puis il éclata de rire, un rire qui perdura quelques secondes tant il était incapable de le contrôler.
« -Vous êtes le fils d'un dieu clown pour sortir des conneries pareilles ? »
« -Je suis sérieux monsieur Cassidy ! »
« -Donc pour vous il faut s'attacher à quelque chose pour s'en sortir ? »
« - A quelqu'un c'est mieux. J'ai cru comprendre que pour vous, ce quelqu'un s'appelait Tamara ! » Haytham fut surpris et fronça les sourcils en regardant le médecin, qui conscient du malaise reprit aussitôt la parole pour se justifier et apaiser les tensions à venir.
« -Lors de votre dernière crise, vous n'arrêtiez pas de dire son prénom. »
« -C'est un peu à cause ou du moins pour elle, que je suis ici. »
« -Je vais vous donnez deux consignes. D'une part maintenant que vous avez atteint les vingt-huit jours de sobriété, vous devez aller aux réunions et ce tous les jours. Je vous demanderai de participer autant que possible. »
« -Mais je... »
« -Laissez-moi finir Haytham ! Ensuite, je vais vous demandez d'écrire à cette personne. Dites-lui tout sans rien omettre. Ouvrez votre cœur. Je pense que l'écriture est aussi salvatrice que la parole. Je transmettrais cette lettre si vous m'en faites la demande. »
« -Et si je refuse ? »
« -Vous êtes en droit de refuser, mais c'est à vous et vous seul que vous faites du tort. Cela vous fera beaucoup de bien, croyez-moi ! » « - Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai envie de vous croire. » Passé cet entretien et toujours aussi bien escorté, le fils de Mars, quitta le bureau du docteur et retrouva sa cellule. Sans attendre, il s'assit à sa table et commença à pondre les premières lignes de cette lettre qu'il comptait adresser à Tamara si le courage ne lui faisait pas défaut à l'avenir.
************************************
L'ouïe de l'Irlandais lui fit quitter ses songes pour le ramener à la réalité. En effet, l'ascension mécanisée de l'ascenseur, presque inaudible pour le commun des mortels, ne l'était pas pour le fils de Mars qui avachit sur son transat, se redressa légèrement histoire de bien présenter lorsque les portes s'ouvriront sur Tam. Et quelques secondes plus tard, la jolie brune fit son apparition arborant son plus beau sourire. Plateau en main, elle regagna le petit coin qui était leur à présent, elle déposa le tout sur la table, prit place aux côtés de son Penseur et lui prit le visage sans même le consulter au préalable. Ses lèvres s'écrasèrent contre les siennes et retranscrivent, mieux que les mots, l'émotion du moment. Il s'écoula une, deux trois, quatre, cinq, six, sept secondes avant que ce langoureux baiser ne prenne fin et que leur regard ne se croise à nouveau. Le soleil commençait à quitter l'horizon peu à peu, emportant avec lui une dernière traînée lumineuse oscillant entre le rose et l'orange. Les yeux de Tam, comme des milliers de bulles de champagnes, pétillaient et son sourire aussi doux que la crème cernée par les deux biscuits de l'oréo, attisait le sourire enfantin de son Penseur qui lui offrit toute son attention, car la demoiselle se livrait à un exercice périlleux pour elle. Touché, Hay se leva, il lui prit la main et posa un genou à terre sans la quitter du regard. « -Moi, Haytham Cassidy, je te promets que plus jamais je ne ferais l'imbécile. Que plus jamais je ne partirais sans te prévenir au préalable. Que plus jamais je ne te laisserais sans nouvelles. » Passé la promesse, il reprit place à ses côtés et scella sa promesse par un doux baiser. « -Je ne voulais pas y croire, mais le toubib avait sûrement raison et aussi kitsch que cela puisse être je veux te le dire Tam. Tu es mon étoile, la source de lumière qui me permettra de traverser les ténèbres sans encombre. Tu es la femme de ma vie et je serais le dernier des cons si je venais à ne pas tenir la promesse que je viens de te faire. Et enfin, je me sens prêt à te dire ces mots que je n'ai jamais dit à personne auparavant, je t'aime et c'est comme ça depuis le premier jour. Bon, voilà maintenant nous sommes deux guimauves. Tu l'es plus que moi en théorie, puisque tu es une femme. » Il esquissa un sourire joueur, le même qu'il arborait presque trente ans plutôt, rien n'avait changé… Enfin presque. « - Alors, dis-moi tout ! Hormis les quelques fautes d'orthographe, qu'as-tu pensé de ma prose ? Vas-y, je suis prêt à tout entendre, enfin presque tout. ! »
∇ localisation : En exil aux Maldives avant un retour en fanfare à NY
∇ messages : 1151
∇ parmi nous depuis le : 11/01/2016
Sujet: Re: Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour Tam. (hay&tam, terminé) Dim 5 Juin - 2:53
Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour Tam
[03/07/2016]
Une fois la lettre pleine d’aveux de son « Penseur » lue, Tamara n’éprouvait plus aucune animosité envers celui-ci. Au contraire. Il n’avait jamais été aussi franc. Elle qui depuis toujours essayait de percer à jour son esprit, savoir à quoi il pensait, lui tirer des vérités ou lui faire simplement dire le fond de sa pensée, là, enfin, elle savait tout. Et la finalité de cette vérité était des plus plaisantes. Leurs sentiments étaient réciproques, et ce depuis toujours. La petite brune avait l’impression de vivre un rêve éveillé, un peu comme dans ces films romantiques où tout fini bien. C’était assez déroutant, d’ailleurs, pour quelqu’un comme elle qui, pendant longtemps, avait fait une croix sur les sentiments, jugeant que cela affaiblissait la pensée et le jugement. Elle se rendait compte désormais qu’il n’était pas si facile de maîtriser ce que l’on ressentait surtout quand la personne était présente. Mais qu’importe, l’irlandais de son cœur était là, et elle ne s’était jamais sentie aussi bien.
L’agent Lond avait rejoint le demi-dieu, se défaisant du plateau d’apéritif sucré, pour poser ses mains sur le visage du fils de Mars et lui offrant un baiser langoureux et passionné, une sorte de promesse que tout ou presque était oublié, ou du moins pardonné, et qu’elle était prête à avancer sur des bases saines et solides. Tam lui fit d’ailleurs promettre de ne plus recommencer le genre d’erreur qui avait causé toutes les tensions entre eux, chose qu’Hay exécuta de manière solennelle, posant un genou à terre, ce qui tira un sourire ému à la jeune femme.
-Ah mais de toutes façons une chose est sure, si tu ne tiens pas ta promesse, je te retrouverai et tu passeras le pire moment de ta vie, qui sera sans doute le dernier, ponctua-t-elle d’un air faussement menaçant.
Il regagna bien vite sa place à côté d’elle pour l’embrasser à son tour, un baiser savouré par Tamara comme si c’était le premier. La déclaration qu’il lui fit ensuite la toucha, tout autant que la lettre qu’elle avait lue auparavant. Jamais encore elle n’avait entendu son « Penseur » s’exprimer oralement avec autant de sincérité. Cette cure, semblait-il, lui avait fait le plus grand bien. Le sourire ne quittait plus ses lèvres, tout comme sa main gauche ne quittait plus la main droite du demi-dieu. Puis elle écarquilla les yeux face à sa réflexion, et lui mit un petit coup de poing sur l’épaule.
-Pardon ?! Qu’est-ce que c’est que cette réflexion, espèce de macho ?! Je ne suis pas une guimauve, c’est pas parce que j’en mange à profusion que j’en deviens une.
D’ailleurs, de sa main libre, elle attrapa deux petites guimauves enrobées de chocolat, friandise qu’elle avait fait découvrir à l’irlandais quelques mois auparavant lors de leurs retrouvailles, et lui en mit une entre les lèvres avant de croquer dans la seconde. Elle répondit à son sourire joueur par un du même style.
-Arrête, ne commence pas là-dessus, je sens que c’est une perche tendue pour commenter par la suite mes élucubrations de gamine perturbée, que d’ailleurs tu n’aurais jamais dû lire, je le redis. J’avais complètement oublié ce truc, et j’aurais mieux faire de le brûler quand j’en avais l’occasion.
Les lèvres légèrement pincées, Tamara lâcha la main du demi-dieu pour se pencher et attraper la bouteille de thé glacé qu’elle sortit du seau à glace et déboucha avant de remplir les deux flûtes. Reposant la bouteille, elle prit les deux verres et en tendit un à Hay avant de trinquer avec lui. Elle n’était plus en colère après lui pour l’intrusion de ses yeux indiscrets dans le journal qui renfermait les confessions de ses onze ans, même si elle éprouvait toujours une pointe de gêne vis-à-vis du fait qu’il l’ait lu. Tam but une gorgée de thé glacé avant de plonger son regard dans celui d’Haytham.
-Mais si tu veux vraiment le savoir, tu écris très bien, je m’aperçois que je n’avais jamais vraiment vu ton écriture, sauf dans nos jeux où on se laissait des messages codés. Et j’ai été touchée par ce que tu disais. J’ai eu de la peine pour toi aussi. J’étais triste de n’avoir pas pu être là pour toi alors que tu en avais besoin. J’ai éprouvé une pointe de colère… Non, c’est pas vraiment ça, en fait, j’étais plutôt vexée que tu n’aies pas songé à me parler de tes problèmes. Je comprends pourquoi tu l’as fait, je ne sais pas si moi-même j’aurais eu la force d’en parler, mais on sait tous les deux qu’entre toi et moi c’est différent qu’avec le reste du monde…
Elle reprit une inspiration en reprenant en même temps sa main, son regard ne quittait pas le sien.
-Hay, je suis contente que tu réalises que je suis là pour toi, je veux que tu en aies pleinement conscience. Je suis là et je serai toujours là pour toi, quoi qu’il arrive. Même si on se dispute, et vu les caractères de chien qu’on a, je sais que ça va arriver. Mais peu importe les choses que je pourrai te dire quand ça arrivera, sache d’avance que ça ne change pas les sentiments que j’ai pour toi, et le fait que quoi qu’il puisse t’arriver, je serai là pour toi. Même si tu as tort, je te soutiendrai. Toujours. C’est important pour moi que tu en sois vraiment convaincu, et que tu n’hésites pas à me parler de tes problèmes si tu en as. Je veux vraiment être en mesure de t’aider.
Tam pencha la tête sur le côté, avec un petit sourire, une vieille manie qu’elle avait lorsqu’elle essayait de faire comprendre quelque chose à Hay. Même s’il allait dire qu’il le savait, elle voulait qu’il en soit persuadé, qu’il s’en imprègne de toute son âme tout comme elle était disposée à être, de toute sa personne, présente pour lui.
-Mais je veux aussi que tu me parles de tout ce qui va bien, ce qui te fait sourire, parce que j’adore ton sourire, je voudrais qu’il ne s’efface jamais.
Puis soudain, elle éclata de rire en mettant une main devant sa bouche.
-Mon dieu, qu’est-ce que tu me fais dire ! Enfin, je dis ce que je pense, et c’est ça qui me fait flipper parce que t’as raison, je suis une vraie guimauve. Ça craint vraiment, arrête-moi avant qu’il ne soit trop tard ! lança-t-elle en riant toujours.
Pour se calmer de ce rire un peu nerveux, Tam but une nouvelle gorgée de thé glacé avant de se pencher pour reposer son verre.
-Bon allez, je sens que tu meurs d’envie de commenter mon atroce journal. Tu as lu jusqu’où ? J’ai pas non plus pris une douche de deux heures, et vu que tu as eu le temps de ranger tes fringues, j’imagine que tu n’as pas pu tout lire. Pitié, dis-moi que t’as pas été jusqu’aux dernières pages. J’étais vraiment très énervée après toi…
Elle pouvait se souvenir, par bribes, de la colère qu’elle éprouvait à l’époque et des paroles plus que violente qu’elle avait couchées sur le papier. A présent elle s’en voulait. Et d’autant plus qu’il les avait peut-être lus, ces mots méchants qu’elle avait employés pour parler de lui. Le fils de Mars était y décrit comme le pire des êtres foulant la Terre, qui ne méritait rien d’autre que les pires châtiments, alors que désormais, la jolie brune n’avait qu’une envie, le protéger de tous les maux de la Terre, parce qu’elle l’aimait, qu’elle savait ce qu’il avait traversé et qu’elle voulait le préserver de tout, elle voulait qu’il soit heureux, elle l’aimait, tout simplement.
-Tu penses que tu pourras oublier ce que tu as lu ? Tu n’as pas un de tes confrères demi-dieu capable de te faire zapper ce genre de trucs ? Je me suis affichée à vie, maintenant tu peux me faire chanter avec cette saloperie.
Elle se racla la gorge, affichant un sourire en coin.
- Non, plus sérieusement, je voulais pas que tu vois les choses horribles que je pensais de toi à l’époque, parce que je sais aujourd’hui que j’étais dans l’erreur et que j’aurais dû continuer à te faire confiance. Je veux vraiment qu’on oublie ce passage à vide, on garde que les bonnes choses, que les bons souvenirs, et le reste, on zappe, d’accord ?
Elle lui prit les mains soudainement, comme si c’était la meilleure idée du siècle, avec un petit regard pétillant qui l'encourageait à adhérer à cette proposition.
∇ localisation : Il se pourrait qu'il soit quelque part sur une île dans les Maldives
∇ messages : 1682
∇ parmi nous depuis le : 01/08/2015
Sujet: Re: Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour Tam. (hay&tam, terminé) Mar 7 Juin - 0:08
Un petit pas pour l'hommeUn grand pas pour Tam
Une lettre, une simple lettre, juste un bout de papier qui prend contenance par la force de nos petites mains. Main gauche, main droite, écriture soignée, incurvée, patte de mouche, italique, gras, majuscule, minuscule… Il y a autant de façon d'écrire une lettre qu'il y a d'habitants sur notre chère planète bleue. Et au moins autant de façon de se planter, de réussir, d'être incompris ou compris, de pleurer, de rire, de sourire, d'être en colère. Les mots sont vecteurs d'émotions et je pense que l'on peut faire passer autant d'émotion à travers une feuille de papier que par le biais d'un regard. C'est bien ce que j'ai essayé de faire avec ce pavé adressé à Tam. J'ai tout dit, tout mis, tout mixé. Je pense n'avoir rien oublié, tout comme je pense avoir pris la bonne décision, on lui tendant l'écrit ci-compte. Et puis ayant lu avec attention le journal intime d'une petite fille, je ne pouvais dès lors plus me dérober, je me devais de lui donner « La lettre »
Assis sur leur petit coin de paradis entre les tours de fer, Hay prenait le temps de cogiter tout en regardant le ciel se parer de nouvelles couleurs. Le demi-dieu le savait, il venait de franchir un cap important dans sa vie, une vie qui appartenait jusqu'alors à celle d'un célibataire endurci.
Si on me demande ce que je pense de la vie de couple, je vous répondrais que je n'ai pas d'avis à donner. Du moins, c'est la réponse que je vous aurez fourni quelques mois auparavant. Comme vous devez vous en douter la situation a quelque peu évolué. La vie de couple est à n'en pas douter un chemin semé d'embûche, de nombreux obstacles que l'on ne contourne plus en solidaire. La vie de couple est une grande aventure, presque autant que le sont les missions que l'on nous confit. Avec Tamara, je vis certainement l'une des plus grandes péripéties qui m'aient été données de vivre. La plus intense, la plus belle. Me voilà parti en pleine digression. Je crois avoir toutefois répondu à la question !
Le jeune homme laissa échapper un petit sourire perdu dans ses pensées. Jamais encore, il ne s'était senti aussi apaisé, aussi léger, tellement qu'il en arrivé même à oublier tous ses petits tracas. Il arborait un tout nouveau regard sur la vie, sur le futur, il commençait même à s'autoriser quelques projets d'avenir, comme un être humain aussi normal soit-il. Lorsque Tam fit son apparition, le sourire aux lèvres, les projets d'avenir devinrent concrets au plus grand bonheur de l'Irlandais qui ne quitté plus sa compagne du regard à présent. Pire encore, il se mit à éclater de rire lorsque la belle brune le para d'une fausse menace suite à la solennelle promesse qu'il venait de lui faire. « - Si, par le plus grand des hasards, tu parviens à me retrouver et que tu me liquides, qui arriveras à te supporter. Aucun homme ne le peut, moi, je suis immunisé. Plus sérieusement, je sais à quel point tu as souffert par ma faute, je n'ai pas l'intention de te laisser souffrir à nouveau Tamara. » Il lui sourit tendrement, se permit de lier sa main à la sienne et perdit son regard dans le sien. Alors que l'instant semblait enclin à la sincérité, Hay lança une petite boutade à la belle agent de terrain qui laissa son poing s'écraser sur l'épaule de son homme, tout en écarquillant les yeux. « -Hey colonel Badass ménagez donc vos effets ! » Avec douceur, il lui prit le poignet pour l'obliger à se rapprocher davantage de lui « - Moi un macho ?! Tu crois » Et avant qu'il ne puisse développer, la jeune demoiselle lui plaça la douce friandise dans la bouche, l'obligeant ainsi à faire vœu de silence le temps d'avaler bruyamment le contenu. Passé l'exercice de style, le bel Irlandais, le regard joueur relança la conversation sur le contenu de la lettre, un sujet qui par écho ramena le journal intime au centre de la conversation.
« -Certes la prose était légèrement hésitante quelque peu fleurie à certains abords… Je plaisante mon amour. Ah non ça y est, je l'ai dit, je t'ai affublé de l'odieux surnom de l'amoureux transit. Je crois que nous sommes perdus » À nouveau, il éclata de rire, puis il délesta le bol d'une guimauve avant de se rasseoir dans le transat et de prendre la flûte de thé glacé que venait de lui tendre Tamara. « - Tam ! Je suis désolé si ça t'as blessé que je lise ce journal. Tu sais, c'était mignon, sauf les passages où tu voulais ma mort. Aller oublions ça, trinquons à cette nouvelle vie qui nous attend » Le sourire aux lèvres, il approcha son verre du sien et trinqua pour ensuite délester la flûte de son contenu, savourant le thé glacé autant qu'il savourait les verres de whisky par le passé. Tamara aimante et désireuse d'amoindrir le léger malaise qui venait de s'instaurer, reprit la parole attirant toutes les attentions de son Irlandais. « -Tu te souviens des messages codés ? Ce n'était pourtant pas de la grande littérature pourtant. Pour cette lettre, je me suis surpassé. Tu mérites le meilleur et je veux te l'offrir. Ça commence donc par une bonne orthographe et quelques confessions. Tu sais l'aveu de faiblesse, c'est difficile et plus encore quand on est un demi-dieu, fils de Mars. J'ai dû apprendre à m'endurcir durant la moitié de ma vie. Mais tôt ou tard, on s'écroule, c'est ce qui fait de nous des êtres humains. Je ne veux pas que tu te sentes coupable de ne pas avoir été là quand j'en avais besoin. Personne ne pouvait m'aider à ce moment-là. Je crois que c'était une épreuve que je devais affronter seul » Il accepta la main de sa petite amie dans la sienne et lui sourit prenant soin de lui laisser la parole cette fois pour ensuite la reprendre pour lui dire, c'est trois mots qui ne demandaient qu'à sortir. « - Je t'aime Tam ! » lança-t-il pour faire taire les doutes. « -Tu es la première personne à qui j'ose le dire. Tu es l'amour de ma vie et je me dois de ne rien te cacher. Je sais que tu es là et moi aussi, je suis là pour toi et je continuerai à être là malgré nos caractères de chien comme tu le dis. On est fait pour être ensemble, c'est évident. » Pour cette belle tirade, il avait revêtu son sérieux ne laissant aucune place au doute, son regard lui-même en disait long sur les quelques sentiments qui l'habitaient à l'instant présent. « - Tu adores mon sourire ? Vraiment ! » Il s'approcha un peu plus et enfouit son visage dans son cou pour lui offrir quelque baiser suite à cet aveu « guimauve »
« - Et moi j'aime quand tu me fais sourire comme ça. On peut se permettre d'être deux guimauves sur cette terrasse non ? Et chez nous également ? Personne n'en saura rien promis. » Il l'embrassa à nouveau dans le cou avant de lui faire face à nouveau pour étayer sa soif. Une fois encore, il se resservit un verre qu'il but cul sec tout en laissant à l'agent de terrain le soin de changer de sujet. « -Hum avant toute chose je crois que je vais me prendre un oréo. » Il prit donc un gâteau qu'il décortiqua comme il avait l'habitude de le faire. Il commença donc par séparer le biscuit du haut et se rua sur la crème qu'il racla à l'aide de ses dents du devant. « -Bon dieu que c'est bon ce truc ! Ah oui pardon revenons à ton journal de princesse ! En fait, j'ai survolé des passages. J'ai lu le coup de la saint valentin, de ton anniversaire, des filles qui me tournaient autour et dont tu avais peur. Et j'ai aussi lu les dernières pages, celle où tu cracherais, à juste titre, ta haine à mon encontre. Je te pardonne, tu avais raison de m'en vouloir, j'ai mal agi. J'aurai dû revenir quitte à briser la promesse faite à ma mère. Je pense qu'effectivement, on devrait oublier ça et avancer ou recommencer. Et puis de toute façon, je ne connais personne qui sait effacer la mémoire. On va devoir s'y faire colonel Badass. »
∇ localisation : En exil aux Maldives avant un retour en fanfare à NY
∇ messages : 1151
∇ parmi nous depuis le : 11/01/2016
Sujet: Re: Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour Tam. (hay&tam, terminé) Jeu 9 Juin - 0:54
Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour Tam
[03/07/2016]
Tout allait mieux à présent. Tout avait été dit, avoué, découvert. Plus aucun secret ne subsistait entre eux, du moins en ce qui concernait les sentiments qui les habitait. Peu à peu, Tamara se faisait à l’idée qu’Haytham avait eu accès à ses plus sombres pensées d’adolescente, et finalement, ce n’était pas si dramatique que ça, pas après la superbe déclaration qu’il venait de lui faire. L’agent de terrain s’était amusée à le menacer, si d’aventure il recommençait à partir sans donner de nouvelles. La réponse de l’irlandais amusa beaucoup sa petite amie qui se mit à rire.
-Et qui te dit que je veux d’un autre homme ? J’étais bien partie pour ne jamais être en couple avant que tu ne réapparaisses. Et je me demande bien quelle femme arriverait à te supporter aussi, tiens ! lança-t-elle avec un clin d’œil avant de reprendre une gorgée de thé glacé.
Leurs mains se lièrent, et le sourire tendre du fils de Mars ne pouvait que faire fondre la jolie brune qui avait du mal à ne pas sourire aussi. Aussi loin qu’elle s’en rappelle, Tam n’avait pas eu beaucoup de moments plus heureux que celui-là dans sa vie. Etre avec Hay, de toute façon, avait toujours été l’une des choses qui la rendait la plus heureuse. A présent qu’ils s’étaient retrouvés et que toutes les rancœurs étaient effacées, le bonheur semblait leur tendre les bras. La discussion, après la demande du demi-dieu, s’axa donc sur les commentaires concernant la lettre et le contenu du journal intime. Après que la jeune femme ait fait part de ses impressions et réaction, le bel irlandais se livra au même exercice avec certes un peu moins de sérieux. Et là, il le dit, il appela Tam « mon Amour », ce qui lui fit écarquiller les yeux tandis que lui riait aux éclats, déclarant qu’ils étaient perdus. Etonnamment, la jolie brune apprécia ce petit nom dont elle n’avait encore jamais été affublée, et que jamais elle n’aurait imaginé porter.
-Eh bien contre toute attente, j’aime assez, déclara-t-elle avec un sourire tendre.
Il s’excusait, enfin, d’avoir osé lire ce journal qui n’était absolument pas destinés aux yeux d’un éventuel lecteur, et surtout pas à ceux de celui dont il était question à quasiment toutes les pages. Elle soupira et passé l’instant de gêne, hocha la tête.
-Oui, on oublie tout et on recommence en mieux.
Ils trinquèrent pour sceller ce marché qui semblait parfaitement leur convenir à tous les deux. Haytham étaya la réflexion concernant la cure et la lettre. Il est vrai que Tam aurait voulu être mise au courant, ne pas savoir que son demi-dieu lui avait menti, mais ce dernier semblait persuadé qu’à ce moment-là de sa vie, personne ne pouvait l’aider. Elle n’était pas de cet avis, mais ne voulait pas le contrarier. Après tout, à présent cette histoire était derrière eux : Hay était sobre et prêt à tout pour que cette nouvelle vie fonctionne. Alors autant mettre tout cela de côté, tout comme les vieux reproches. « On zappe et on va de l’avant », comme elle l’avait proposé un peu avant. Sincèrement, elle n’attendait que ça : oublier toutes ces zones d’ombres pour ne se consacrer qu’à l’avenir qui les attendait. Tamara Lond n’avait jamais été aussi positive de toute sa vie, elle-même en était surprise. Mais quelque part, elle se sentait tellement bien que cela semblait naturel. Et l’entendre lui dire encore une fois les trois mots magiques firent bondir son cœur dans sa poitrine lui fit un bien fou, et lui tira un sourire encore plus ému.
-Oh Hay, je t’aime aussi. J’ai toujours tellement eu peur de te le dire. Et aujourd’hui, ça semble tellement évident.
Elle leva sa main libre pour caresser la joue du fils de Mars, plongeant son regard dans le sien.
-Rassure-toi, je ne l’ai jamais dit à personne non plus. Je crois que sans toi, mon cœur était verrouillé.
Tam n’eut pas le temps de se rendre compte du degré de « guimauvitude » de sa réflexion que son demi-dieu enfouit son visage dans le cou de sa belle pour gratifier sa peau de doux baisers qui la firent frissonner. Avec ça, elle était incapable de raisonner.
-Humm… d’accord… soyons des guimauves seulement dans cet immeuble.
Elle lui caressa les cheveux en accompagnant son geste lorsqu’il se replaça en face elle, avant de reprendre à son tour sa flûte de thé glacé qu’elle vida pour s’en resservir un peu. Elle regarda son petit ami entamer son gâteau préféré à la manière des enfants, en le séparant en deux, ce qui la fit sourire. Elle ne prit un à son tour.
-Est-ce que c’est un sacrilège si je procède ainsi ? demanda-t-elle en mordant dans le biscuit avec un petit sourire taquin.
Elle grimaça en l’entendant prononcer le mot de « princesse ». Qu’est-ce que ça pouvait l’agacer quand, enfants, il l’affublait de ce surnom, uniquement parce que ses parents possédaient une maison gigantesque, tout comme le domaine sur lequel elle était d’ailleurs. Sans parler du personnel et des voitures de luxe de son père. Haytham lui rappela donc les passages de son journal qu’il avait lus, et Tam se mordit la lèvre inférieure en souriant. Cela remontait à une petite trentaine d’années, mais en y réfléchissant bien, elle s’en rappelait parfaitement. La St Valentin, Noël, les anniversaires, tous ces moments marquants de l’année au cours desquels elle espérait trouver des signes de la réciprocité de ses sentiments chez le fils de Mars. En repensant à tout ça et avec le recul, elle se dit qu’elle n’était vraiment pas discrète à le regarder avec des yeux de merlans frits, et que le jeune irlandais de l’époque n’était pas vraiment perspicace pour être passé à côté sans rien remarqué tout ce temps.
-Quand je pense que tu n’avais rien vu. C’est dingue quand même.
Tam ne voulait plus penser à toute la haine qui avait rongé son cœur après l’attaque du monstre, la colère qui l’avait carrément consumée de l’intérieur, et l’avait forcée à haïr ce garçon qu’elle aimait tant. A présent, l’Amour était de nouveau là, et les deux amoureux étaient d’accord pour laisser ce passé sombre de côté. Le demi-dieu ne connaissait personne capable d’effacer la mémoire partiellement, ce qui la fit hausser les épaules.
-Bon, tant pis. Débrouillons-nous pour nous faire oublier mutuellement ces passages de nos vies, Captain Beau Gosse.
Elle reposa son verre et l’oréo dans lequel elle avait croqué sur le bord de la table, avant de se rapprocher de l’élu de son cœur. Assise au bord du transat, tout contre lui, elle se pencha pour lui passer une main dans les cheveux et le regarder avec tendresse. Ses yeux brillaient à peu près autant que les étoiles qui commençaient à bien se voir dans le ciel obscurci par la nuit. Elle approcha son visage du sien, si bien que les bouts de leurs nez se touchaient.
-J’ai envie de t’embrasser. Surtout qu’il te reste un peu de chocolat sur les lèvres, ce qui ne les rend que plus attirantes.
Du bout de la langue, elle délesta la lèvre supérieure de son « Penseur » du petit morceau de chocolat qui s’était surement échappé de la guimauve, avant de l’embrasser avec passion. Un baiser auquel elle ne voulait pas mettre fin. Sa main libre vint trouver celle d’Haytham pour laisser leurs doigts s’entrelacer à nouveau. Lorsque sa bouche quitta la sienne, ce fut pour trouver son cou et y déposer quelques baisers jusqu’à atteindre le lobe de son oreille, glisser un « je t’aime » avant de le mordiller. Elle posa ensuite sa joue sur son torse, fermant les yeux, se blottissant contre lui et savourant le bonheur de cette étreinte. Elle était bien, contre lui, elle n’avait jamais été aussi bien de toute sa vie. Haytham était sa personne, son âme-sœur, elle le savait, elle en était certaine, et jamais personne ne saurait la rendre plus heureuse que lui. Elle en oubliait tout, le monde qui les entourait, le fait qu’elle travaillait pour une organisation qui était l’ennemie de son homme, et que d’ailleurs dès le lendemain il lui faudrait y retourner. Pour l’heure, la seule chose qui comptait, c’était qu’ils étaient tous les deux, en phase, amoureux et heureux. Les yeux clos, Tam se laissait bercer par les battements du cœur du fils de Mars et son odeur qu’elle aimait tant.
∇ localisation : Il se pourrait qu'il soit quelque part sur une île dans les Maldives
∇ messages : 1682
∇ parmi nous depuis le : 01/08/2015
Sujet: Re: Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour Tam. (hay&tam, terminé) Jeu 16 Juin - 1:57
Un petit pas pour l'hommeUn grand pas pour Tam
Une terrasse (improvisée) un soir d'été, la tête sous les étoiles, la femme qui vous fait rêver à vos côtés, ajoutez à cela quelques petites sucreries, de quoi réanimer votre âme d'enfance et tout y est. C'est le programme parfait d'une fin de journée placée sous le signe du changement, non rectification, d'un nouveau départ. Tout va bien à présent, ma vie possède enfin ce semblant d'équilibre qui me faisait tant défaut jusqu'alors. Enfin, je vois le bout du tunnel, enfin, je suis délesté de toute ma colère, enfin, je suis apaisé tout court ! Enfin, enfin, c'est une histoire qui finit bien, un chapitre qui se clôt avec le dénouement tant attendu.
Toujours confortablement installés sur son transat, l'esprit apaisé, le regard pétillant, Haytham posa sa flûte après l'avoir une fois encore délesté d'une ultime gorgée. L'alcool ayant déserté sa vie depuis plus de 90 jours, n'était plus à présent que le souvenir d'une mauvaise, d'une très mauvaise passe, sûrement la pire de toutes. Et au même titre que les quelques passages du journal de baby Tam faisant l'apologie de sa rancœur contre son prince charmant qui doutait à présent non sans un sourire charmeur, qu'un autre homme puisse supporter la belle et indomptable jolie brune. « - Donc je suis un sacré chanceux alors ! En revanche, je ne sais pas si je gagne au change avec toi. » Moment de silence, Tam venait de boire une gorgée de thé glacé. L'action terminée, elle lança un regard noir à son compagnon et lui tapa l'épaule. L'Irlandais éclata de rire en découvrant la réaction de sa compagne « - Je plaisante ! Et c'est vrai que je doute qu'une autre femme, puisse me supporter et ce n'est pas faute d'avoir essayé. Je suis un casse pied invétéré que toi seule peut supporter. » Mains dans la main, il continuait à lui dire quelques mots doux (à sa façon). Ni l'un ni l'autre ne parvenaient à effacer les quelques sourires qui éclairaient leur doux visage. Un sourire qui conférait à Haytham quelques expressions enfantines, total paradoxe avec son attitude habituelle.
Tout était naturel entre eux et pour cause, ils se connaissaient depuis toujours. Hay était là lors des premiers mots, lors des premiers pas de Tam. Il était là pour l'aider à accomplir les quatre cent coups, là pour faire tourner en bourrique toute la maison et plus particulièrement Madame Lignac la cuisinière française qui leur concoctait malgré tout de délicieuses pâtisseries. Hélas, il ne pouvait prétendre être présent pour tous les autres grands évènements survenus dans la vie de la jeune femme. Une pause qui s'étirera bien malgré elle sur une trentaine d'années (enfin presque). Mais aussi fou que cela puisse être, même après autant de temps passé loin l'un de l'autre, les deux amis n'avaient rien perdu de leur complicité. Il suffisait d'un regard pour s'en rendre compte et d'une parole à présent. Hay pudique et peu enclin au sentimentalisme venait toutefois de se trahir en osant affubler Tamara « d'un tendre surnom » mettant instantanément un terme au sérieux de la conversation. Conscient de son pseudo-lapsus, il se raccrocha à l'humour pour amoindrir ses paroles, mais c'était trop tard, il l'avait dit entrant ainsi dans les travers d'un jeune couple. « -Ah oui ça te plaît vraiment ? Te rends-tu comptes très chère que nous venons de nous engluer dans la phase une « le surnom »Nous ne sommes pas encore condamnés sauf si je rétorque que ce surnom te va très bien et qu'au final, ça me plaît assez de t'appeler comme ça. »Un silence, puis un éclat de rire qui devint très vite contagieux. Hay ne manquait pas d'humour, encore plus lorsqu'une jolie brune aux yeux couleurs noisette se tenait à ses côtés.
« - Marché conclu ! On oublie tout… Enfin presque… Je ne peux quand même pas oublier tes premiers pas, ta première becquée, ton premier mot qui était *fait mine de réfléchir* Mamanai, je crois. Bien que théoriquement ça ne soit pas un mot sauf si on considère les néologismes comme des mots à part entière. » Une fois encore, il se jouait d'elle par l'humour, la charriant à tout-va sans peur de représailles, comme lorsqu'ils étaient enfants. Tout semblait si simple avec elle, tellement que parfois ça en devenait effrayant pour l'Irlandais peu habitué à laisser paraître autant de marques d'affection à l'égard d'une autre personne. À bien y réfléchir, jamais il ne s'était conduit de la sorte avec quiconque. Bien qu'il puisse prétendre avoir des amis (dans cette vie) il n'en restait pas moins sur la réserve et prenait soin de ne pas se dévoiler totalement au risque de paraître faible. Avec Tam, il se fichait de paraître ainsi, il voulait se contenter d'être lui-même avec toutes ses faiblesses, sans tricher. Et c'est ainsi qu'il osa à nouveau lui faire savoir à quel point il l'aimait, ne manquant pas de souligner qu'elle était la première femme à qui il osait faire un tel aveu.
« - C'est aussi évident que mon amour pour les Pez. » confessa-t-il tout sourire tandis que la belle brune lui caressait la joue tout en lui offrant son regard le plus doux. Par la suite, elle ne put se résoudre à reprendre la parole sans émettre un léger gémissement suite à la fougueuse initiative de son Irlandais qui venait de poser ses lèvres sur la peau nue de son cou. Il commença par la congratuler d'un baiser aussi léger qu'une caresse, puis lui en offrit un deuxième un peu moins chaste, puis un troisième plus ardent encore, puis un quatrième qui la délesta momentanément de sa raison. Hay satisfait acheva sa douce torture, le sourire mutin graver sur les lèvres. Puis il tendit le bras, se resservit un verre de thé glacé et subtilisa l'un des nombreux oréo qui garnissaient l'assiette face à lui. Le gâteau en main, il œuvra avec minutie pour séparer le haut du biscuit de la crème et racla cette dernière comme il avait l'habitude de le faire. Tam le sortit de sa dégustation, opta pour une toute technique, qui ébranla faussement l'enfant qu'Hay n'était plus. « - Tu oses procéder de la sorte ! O sacrilège, tu es une vraie barbare en fait ! Mais comme tu es ma petite amie, je crois pouvoir te pardonner. » Puis toujours sur le ton de la plaisanterie, il évoqua quelques passages du journal, certainement « les plus croustillants » ne manquant de faire savoir à sa bien-aimée qu'il lui pardonné chaque mot, chaque ligne, chaque rature… Après tout, il l'avait bien cherché et il ne s'en cachait pas.
« - Que je n'avais rien vu ? De tes sentiments pour moi ? Bah disons que comme j'avais quelques années de plus au compteur, je me disais que c'était de l'admiration. À aucun moment, je n'ai pensé au fait que tu étais raide dingue de moi. Et puis toutes les filles l'étaient non ? *clin d'œil taquin* Là je devrais dire « Mais non je plaisante » mais à bien y réfléchir je crois que je vais m'enfoncer encore plus. C'était évident entre nous, tellement que nous sommes passés à côté l'un de l'autre. Peut-être que nos cinq années d'écart ont joué aussi ! Toujours est-il que j'ai n'ai compris que trop tard, la nature de mes sentiments pour toi. Crois-moi si je pouvais modifier le court du temps, je me saurais donner le courage de rester auprès de toi, de te dire toutes les vérités et plus encore de te dire qu'au fond de moi, j'ai toujours su que j'étais amoureux de cette petite fille que je me plaisais à appeler princesse pour l'enquiquiner, mais aussi pour lui faire savoir qu'elle avait face à elle un prétendant au titre de prince charmant." Tam posa alors son verre et la gourmandise dans laquelle elle avait précédemment croqué pour se rapprocher de son demi-dieu. Elle glissa une main chaleureuse dans ses cheveux courts en brosse et lui offrit un regard dont lui seul bénéficiait. Puis l'indomptable miss Lond approcha son visage de l'irascible Haytham Cassidy, laissant ainsi le bout de son nez frôler le sien. « -Et bien si tu as très envie de m'embrasser, je ne vois aucune raison susceptible de t'en empêcher. Il se trouve que moi aussi, j'ai très envie que tu m'embrasses en plus ! Et si en plus, le chocolat s'y met, nous sommes perdus ! » Le sourire aux lèvres, il la laissa se rapprocher pour le délester des quelques morceaux de chocolats qu'il avait sur la lèvre supérieure. Le baiser d'abord chaste, s'intensifia aussitôt, réchauffant deux corps déjà bien échaudés par quelques paroles et regards langoureux
« -Hum… ne t'arrête jamais de me le dire… » souffla le demi-dieu en fermant les yeux pour mieux sentir les lèvres de sa chérie sur son cou. Passé les quelques baisers, la jeune femme se cala contre son homme et posa sa joue contre son torse tandis qu'il passait ses bras puissants autour d'elle. « - Quand j'étais au camp Jupiter, il m'arrivait, le soir venu, de quitter le campement et de rejoindre la forêt pour mieux profiter des étoiles. C'était sûrement ma façon à moi d'être avec toi. Je me souviens avoir vu une étoile filante déchirait l'horizon. J'ai fermé les yeux, puis j'ai demandé à je ne sais qui, j'imagine qu'il y a un service après-vente là-haut, de m'aider à retrouver ma maison. On ne peut louer leur compétence au SAV du ciel, parce qu'il m'aura fallu attendre pratiquement trente ans pour retrouver ma maison. Je vais sûrement dire quelque chose de cul cul, mais puisque nous avons convenu que nous pouvions être des guimauves ici, je peux me permettre ce genre d'aveu. Je n'ai pas besoin de retourner à la Nouvelle Orléans, ni même en Irlande, j'ai juste besoin de te regarder droit dans les yeux pour savoir où je dois poser mes valises. C'est toi ma maison Tam, toi mon toit, mes fondations, ma salle de bains ma cuisine, l'endroit où je me sens bien. Si tu savais comme je t'aime ! »
∇ localisation : En exil aux Maldives avant un retour en fanfare à NY
∇ messages : 1151
∇ parmi nous depuis le : 11/01/2016
Sujet: Re: Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour Tam. (hay&tam, terminé) Jeu 16 Juin - 21:32
Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour Tam
[03/07/2016]
Comment faisait-il pour que tout ce qu’elle ne supportait pas en règle générale passe pour quelque chose d’adorable lorsque ça venait de lui ? Tamara avait toujours détesté que l’on se moque d’elle, même les taquineries les plus infimes la faisaient partir au quart de tour, et qui mieux qu’Haytham pouvait le savoir, étant donné qu’il l’avait pour ainsi vue grandir ? Ainsi, le fils de Mars reprenait ses vieilles habitudes qui consistaient à chercher sa désormais petite amie. Mais étonnamment, Tam se faisait une raison et commençait à s’y habituer, se contentant de lui répondre sur la même lancée, ou de froncer le nez comme elle faisait gamine pour signifier son agacement et qu’une vengeance ne tarderait pas à tomber.
-Clairement, tu n’es pas gagnant, mais il faudra t’y faire, je ne compte pas te laisser partir, donc c’est pas comme si tu avais le choix ! lança-t-elle avec un sourire en coin.
Et puis comment résister au rire et au sourire de l’irlandais ? La jeune femme en était bien incapable, d’autant qu’elle revoyait dans certaines mimiques de son visage celles qu’elle avait connues sur lui bien des années auparavant. Elle sourit d’avantage en le voyant confirmer ses dires.
-Tu vois, j’ai toujours raison, c’est une chance pour toi, tu n’as pas besoin de te fatiguer pour réfléchir, ajouta-t-elle avec un petit rire.
Tam était sincère quand elle avait déclaré, étant la première surprise, que d’être affublé d’un petit surnom affectueux de la part de sin « Penseur » ne lui déplaisait pas. Ça lui faisait d’ailleurs bizarre de l’avouer, déjà parce que jamais de sa vie elle n’aurait pensé en avoir un de ce genre un jour, et encore moins que cela lui plairait. Quand on dit que l’Amour change les gens, ce n’est pas vraiment faux. Hay plaisanta sur le fait qu’ils avaient franchi une phase, celle du surnom. Elle eut un petit éclat de rire en secouant la tête.
-Attends, moi je ne t’en ai pas encore trouvé. J’ai le droit d’utiliser le même ? Bon ben… du coup t’as raison, on est condamnés. Tant pis, ajouta-t-elle en haussant les épaules d’un air faussement innocent.
De toute façon, ils en avaient convenu ainsi, la « guimauvitude » était autorisée tant qu’ils étaient chez eux et tous les deux uniquement. Le sourire de l’agent de terrain tendait de nouveau vers cet état qu’elle n’aurait jamais pensé subir lorsqu’Haytham, égal à lui-même, ne put s’empêcher de relater les premières fois d’enfance de sa chérie. Celle-ci fit une petite grimace, ne pouvant malgré tout réprimer un sourire amusé.
-C’est déjà assez perturbant de me dire que tu as assisté à tout ça, c’est vraiment pas la peine d’en rajouter une couche, je suis au courant merci… Quant à mon premier mot, je m’en rappelle pas, bien entendu, mais je suis certaine qu’en cherchant un peu, il y aura bien une langue dans un pays fort fort lointain qui doit l’utiliser, déclara-t-elle d’un air théâtralement fier. Donc ce n’est pas un néologisme, j’étais juste surdouée.
Ça faisait un bien fou de pouvoir ouvrir son cœur librement. C’était une chose que Tamara n’avait jamais pu faire, et à présent que tout était dit, elle se sentait libérée, et beaucoup plus sereine. L’homme de sa vie était là, face à elle, il partageait ses sentiments et ne se privait pas pour le lui dire. Rien ne pouvait être plus beau. La réflexion du demi-dieu sur son amour des Pez tira un petit rire amusé à Tam, qui ne tarda pas à perdre l’usage de la parole, subissant les baisers experts et proportionnellement ardents que son cher et tendre s’affairer à lui prodiguer dans le cou. Il n’y avait pas à dire, il savait y faire. Il l’abandonna finalement pour se resservir un petit verre de thé glacé. Cette boisson avait cela de magique qu’elle descendait toute seule. A ce train-là, la bouteille serait bientôt vide. Pour se venger de la petite torture infligée par le fils de Mars, et qu’elle aurait sans doute aimé voir durer d’avantage, Tam commit l’irréparable erreur que font tous les « moldus » en Oréo, en mordant directement dans le biscuit. La méthode fut qualifiée de sacrilège, et l’auteure fut taxée de barbare, ce qui l’amusa grandement, d’autant qu’elle avait le privilège d’être pardonnée.
-Ça a du bon d’être pistonnée alors… déclara-t-elle en posant le succulent biscuit pour s’approcher de son «Penseur ».
En effet, une irrésistible envie de coller ses lèvres contre les siennes se fit sentir, d’autant que les quelques miettes de gâteau chocolaté présentes sur la bouche du demi-dieu ne la rendait que plus appétissante. Avec l’autorisation de ce dernier, la jeune femme s’empressa de rompre la faible distance présente entre eux pour l’embrasser d’abord tendrement, puis un peu plus passionnément. Irrésistible, c’était bien le mot. Loin de vouloir lui faire avoir la grosse tête, Tamara se retint de tout commentaire dans ce sens, après tout, le fils de Mars devait bien savoir ce qu’elle pensait. Réfrénant un peu ses ardeurs après quelques baisers dans le cou de son homme et une nouvelle déclaration d’amour, la belle brune se blottit contre son torse, écoutant les battements de son cœur, les yeux fermés, profitant de cet élan de tendresse. Il avait refermé ses bras sur elle, et en cet instant précis, elle en était sure, rien ne pourrait leur arriver. C’est alors qu’Haytham reprit la parole. Elle l’écouta jusqu’au bout, rouvrant les yeux mais restant dans la même position, à savoir quasiment allongée sur lui, les jambes sur le transat et le buste contre son torse, la joue posée dessus. Elle l’écoutait parler, et ce qu’il disait était si réciproque. Il avait raison, tant qu’ils étaient ensemble, ils n’avaient besoin de rien d’autre. Tam le savait, qu’elle soit ici à New York, là-bas en Louisiane ou n’importe où dans le monde, tant que Hay était avec elle, elle se sentirait partout chez elle. Elle l’aimait au-delà du descriptible, au-delà du sensé, c’était même impossible pour elle de trouver les mots juste pour le dire. Entendant son « Penseur » lui dire toutes ces choses si belles, elle sentit l’émotion la gagner et les larmes lui monter aux yeux. Elle resserra un peu plus ses bras autour de lui et avait bien du mal à empêcher les petites gouttes salées de quitter la frontière de ses paupières. Après quelques secondes d’hésitation, elle se redressa, prenant appui sur les épaules musclées du demi-dieu.
-Hay, je pense exactement la même chose… Je t’aime tellement, c’est juste tellement dingue, je ne trouve pas les mots justes pour te l’expliquer.
Elle plaça ses mains de part et d’autre du visage d’Haytham, son regard brillant braqué dans le sien.
-Le SAV a fait son boulot avec un peu de retard, mais maintenant, tu n’auras plus besoin de les contacter, c’est promis.
Tam rapprocha à nouveau ses lèvres de celles d’Hay pour l’embrasser délicatement, les yeux clos pour savourer chaque millimètre de sa peau en contact avec la sienne, avant de reprendre dans un murmure.
-Et tu seras toujours ma guimauve préférée, mon Amour.
Elle aussi l’avait affublé avec humour de ce petit surnom d’amoureux, certes courant, mais pas pour des personnes comme Tamara Lond ou Haytham Cassidy, dont les cœurs étaient fermés à ce genre de sentiments, et pour cause… Tam enfouit son visage dans le cou de son petit ami, faisant glisser sa main gauche dans sa nuque et sa main droite dans son dos.
-Je voudrais rester contre toi et dans tes bras toute la vie… ça aussi ça fait guimauve hein ?
Sans attendre vraiment sa réponse, elle traça toute une ligne composée d’une bonne dizaine de bisous entre le bout de l’épaule, qu’elle avait dégagée en tirant un peu sur son T-shirt, et son cou, remontant lentement jusqu’à son oreille.
-Je t’aime à l’infini multiplié par l’infini, Hay Cassidy, et au risque de passer pour une guimauve éternelle, je ne manquerai pas de te le rappeler si tu viens à l’oublier.
Après avoir ponctué cette phrase d’un nouveau mordillement de lobe d’oreille, elle lui attrapa à nouveau le visage pour lui donner un baiser un peu plus fougueux que le précédent. C’était inconditionnel, ses lèvres avaient besoin de ce contact. Elle en était sure, elle serait capable de l’embrasser des heures durant, toute la nuit même s’il le fallait. La jeune femme laissa ses mains s’aventurer sous le T-shirt de son homme, caressant doucement ses muscles bien dessinés, remontant le long de son dos.
(c) ystananas
Dernière édition par Tamara Lond le Lun 20 Juin - 18:39, édité 1 fois
∇ localisation : Il se pourrait qu'il soit quelque part sur une île dans les Maldives
∇ messages : 1682
∇ parmi nous depuis le : 01/08/2015
Sujet: Re: Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour Tam. (hay&tam, terminé) Sam 18 Juin - 21:01
Un petit pas pour l'hommeUn grand pas pour Tam
J'ai toujours été de ceux qui pensaient que l'amour était une faiblesse. De ce fait, je ne pouvais concevoir le fait d'y souscrire. Au fur et à mesure des années, je me suis construit une carapace, un quelque chose que je blindais quotidiennement de colère, de haine, de rancœur. J'en ai connu des filles, n'allez pas voir là, la manifestation d'une forme de prétention masculine, que j'ai tout naturellement soit, mais dont je n'use pas à volonté. Je disais donc que oui, j'en ai connu des filles, j'ai multiplié les histoires d'un soir, aussi sommaire et vide de sens, que le contenu de leur cerveau. Elles se contentaient juste d'être jolies et ça faisait l'affaire. Blonde, brunes, rousses, je n'avais pas de préférences. Je me contentais de quelques mots, quelques compliments dispersés çà et là et puis j'œuvrais comme l'artiste que je ne suis pas. L'homme à ses besoins vous dirais-je sans grande conviction, des besoins naturels bestiaux…J'ai adopté cette doctrine (de merde) une bonne partie de ma vie, en faisant attention, entendez par là « préservatif » sauf une fois et comme le Destin et joueur et emmerdeur envers ma petite personne, de cet oubli naquit Maisie. Je pourrais d'ailleurs me congratuler pour la rime, mais non. Sa mère, comme toutes les autres, faisait partit du tableau de chasse de l'odieux connard, malgré tout et parce que j'ai changé, je fais (je l'espère) tout ce qui faut pour me rapprocher de ma fille et ne pas la considérer comme une erreur, car malgré les apparences, ça n'en est pas une. Donc oui j'aime ma fille et ce bien malgré mon absence de connaissance dans le domaine. Et ajoutons une autre personne à l'équation, Tamara, un autre amour une autre faiblesse me diriez-vous ! Non, je pense que je me suis gouré sur toute la ligne et que l'odieux connard que j'ai tenté d'être durant toutes ces années, n'a désormais plus rien à faire dans ma vie. L'amour n'est pas une faiblesse ni une perte de temps, comme ils sont légions à le penser. Et au risque de tomber dans le cliché, je pense au contraire que c'est une force dont je ne suis désormais pas prêt de m'en passer. C'est tellement revitalisant de se sentir aimer, on se sent tellement bien, tellement plus fort. Bon je vous passe la « guimauverie » Oui encore un néologisme. Avec Tam nous avons inventé tellement de mots que je pense qu'il serait judicieux d'en faire un livre, tout comme avec le listing de nos quatre cents coups. Des bestsellers c'est moi qui vous le dit. Oui revenons à nos moutons, l'amour ! Si Abby m'entendait elle n'en serait que plus ravie encore, car avec un tel discours je pourrais aisément me faire passer pour un rejeton de Vénus au risque d'énerver papa Mars. Oui bon l'amour l'amour l'amour !!!! Trop d'amour !? Vous comprendrez amis lecteurs et lectrices que lorsqu'on trouve l'amour et plus précisément son âme sœur, l'utilisation excessive d'amour n'est plus une crainte… Enfin sauf en public, car j'ai encore une réputation à tenir et Tam aussi d'ailleurs. Enfin bref, au risque de passer pour un abrutit, je suis heureux, merveilleusement heureux, car délesté de tous mes préjugés sur l'amour. Et bien mal acquit serait celui ou celle qui tenterait de me faire descendre de ce piédestal. L'amour est une force, la colère et la haine une faiblesse, tâchez de vous en souvenir chers demi-frères et chères demi-sœurs si mon discours parvient jusqu'à vous les gamins !
Toujours sur le transat qu'il partageait avec Tam, Hay après s'être laissé aller à quelques délicieuses confessions, observait d'un œil nouveau sa belle. Chaque regard porté sur elle, chaque sourire qu'elle daignait lui offrir, un tressaillement un de plus dans son cœur restait si longtemps plongé dans sa léthargie. Encore des baisers, encore des caresses, une multitude de « guimauveries », il n'en avait que faire tant qu'il était avec elle, sur ce toit, à l'abri du monde et de ses quelques trop nombreux tumultes. Et que de mieux que d'évoquer de délicieux moments émanant de leur passé commun pour continuer à se prémunir de la folie du monde ? « - Tu trouves ça perturbant parce que je suis à présent ton petit ami ? Ou perturbant parce que ça me fera des histoires à raconter lors des repas ? » Le sourire aux lèvres, il glissa sa main dans la sienne, ne quittant pas son regard rieur. « -Tu te retiens de rire aller ! Je sais que ça t'amuse ! Et ne me dis pas le contraire, tu as cette veine qui paraît sur ton front. Tu l'as à chaque fois que je dis une connerie et que tu te retiens de rire pour ne pas me donner raison. Et pour ton premier mot, là je suis sûr que tu essayes de me rouler dans la farine. C'est moi le penseur, toi tu n'es que le bras armé. Mais je te pardonne de ne point parvenir à me déposer. » dit-il en arborant la même expression théâtrale arborait par sa chérie pour donner sa version des faits. Une fois encore, ils rirent de bon cœur, incapable de ne pas se charrier l'un et l'autre, ils ressemblaient encore à des enfants et ne s'en cachaient pas en avaient-ils besoin puisqu’ils étaient, seuls au monde sur leur toit ?
Passé l'incident quasi-diplomatique de l'oréo, Haytham accepta de faire une entorse et pardonna cet acte de massacre. « - Hum… oui le piston a du bon, mais n'en abusez pas trop mademoiselle Lond. La prochaine fois, si prochaine fois il y a, je serais intraitable. » se permit-il avant d'être délesté de quelques miettes d'oreo qui traînaient sur la commissure de ses lèvres. Une étreinte s'en suivi, trahissant le désir émanant des deux protagonistes qui peinaient à résister l'un à l'autre. Des deux, Tamara semblait malgré tout la plus raisonnable, une chance pour Hay qui aurait bien vite perdu pied. A présent confortablement installé, Tam la tête posait sur le torse de son homme et ce dernier scrutant le ciel comme il aimait à le faire lorsque les étoiles scintillaient par millier. Il se laissa aller à quelques histoires et confession tout en serrant l'agent de terrain contre lui. « - Si tu as trop froid dis-le moi j'irais prendre un plaid » dit-il après avoir achevé sa tirade. Il se sentait si bien, léger et défait de tout ce qui pourrait nuire à son bonheur. Jamais encore il ne s'était affublé d'autant de quiétude, lui le fils de Mars, le belliqueux par nature. Avec Tam, il se soustrayait à cette semie appartenance divine et se contentait de son simple statut de mortel sans s'en offusquer bien au contraire. Avec elle, il acceptait ses faiblesses et ne s'en cachait pas, car nul besoin d'utiliser le mensonge avec elle, nul besoin de tricher puisqu'elle l'acceptait dans sa globalité avec les bons et mauvais côtés. A présent, plus aucun doute n'était permis, elle était sa personne, son âme sœur celle avec laquelle il se voyait finir sa vie, celle pour qui il était prêt à soulever des montagnes, celle à qui il avait offert son cœur sans reddition.
Sentant que l'émotion pointait le bout de son nez, l'Irlandais de naissance profita d'avoir la belle brune au fort caractère face à lui, pour passer le revers de son pouce sur sa joue et gommer les quelques larmes qui menaçaient de couler à tout moment. « - Dingue de m'aimer ? Oui je sais, je me demande comment je fais ! » Une pointe d'humour rien de mieux pour éviter les effusions de larmes. Il lui remit ensuite une mèche de cheveux venu obstruer son doux regard « - Il n'y a pas besoin d'explication parce que c'est évident et même s'il nous a fallu 28 ans pour nous retrouver je te promets que je ne ferais pas de procès au SAV du ciel. » Cette douce promesse lui valut un nouveau baiser qu'il savoura comme s'il s'agissait du tout premier.
A son tour il ferma les yeux, pour que ses autres sens puissent lui permettre de savourer au centuple chaque caresse, chaque baiser, mais aussi chaque mot doux dont il était bénéficiaire. Et quelle ne fut pas sa surprise en entendant de la bouche de Tam, le doux surnom dont il l'avait affublé quelques minutes auparavant. « - Je crois que je vais m'y faire moi aussi et laisse ajouter que même si entre toi et les pez mon cœur balance, c'est toujours toi que je choisirais. » Son sourire le fit fondre aussitôt comme tout ce qui émanait d'elle. L'humour se mêlant avec l'amour, ils ne craignaient plus de s'appeler « mon amour », de trouver d'autres surnoms saupoudrés de guimauve ou de faire de romantiques promesses comme dans les films pour lesquels Hay n'avait aucune affection. « - Attends et moi je voudrais qu'on reste ici et qu'on ne se soucie de personne hormis nous pour l'éternité. Combo guimauve non ? » Sentant les lèvres de Miss Lond sur son épaule à présent dénudée, le bel Irlandais laissa paraître un grand sourire coquin sur son visage « -Hum et moi j'aime quand tu fais ça… et je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime multiplier par l'infini additionné à l'éternelle. Et j'espère bien moi aussi te le rappeler chaque jour. » Avant qu'il n'achève sa réplique l'agent de terrain se précipita sur sa bouche lui rappelant à quel point il aimait ça et qu'il ne pourrait à l'avenir plus s'en passer. « -Et si on passait au dessert ? »