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Elin,

Je suis désolé du retard, mais je viens tout juste de me l'apprendre. Quand je l'ai su, j'ai directement pensé que tu devrais le savoir. C'est Aleksei. Un prêteur du camp l'a envoyé en quête pour enquêter sur l'organisation qui a attaqué les camps. Un itinérant leur aurait transmis des informations sur une potentiel planque et ils ont désigné Aleksei pour qu'il aille enquêter là-bas. Si je te dis ça, ce n'est pas parce que je n'ai pas confiance aux attitudes d'Alek. Je connais très bien mon meilleur ami et je sais ce qu'il vaut sur le terrain. Non. Si je te tiens au courant, c'est qu'Aleksei à acceptée cette mission suicidaire seule. Il n'a même pas cherché à demander à quelqu'un de l'accompagner pour sa quête. Il a été, tout seul, et j'ai appris que ça faisait déjà plusieurs jours voir semaine qu'il était là-bas. Je m'inquiète sincèrement pour lui. Est-ce que tu l'aurais vu ? Il serait peut-être allé à la colonie des sangs-mêlés pour venir te voir surtout depuis qu'on a appris que Lux à été faite prisonnière par un groupe de mortel…
Si tu sais quelque chose ou si tu le vois, tiens-moi au courant s'il te plait.

Duncan, un membre de sa cohorte.


Aleksei avait accepté une quête solo. Suicidaire selon les termes de Duncan. Mes yeux regardèrent dans le vide tandis que le message Iris s'évapora comme il était venu. Il avait accepté d'aller voir l'une des planques présumer des mortels qui nous avaient attaqués. Sans demander un binôme pour l'aider dans cette mission. Non. Il s'était jeté tête baissée dans la mission ne se rendant pas compte du danger qu'il allait trouver. Des scénarios tournaient dans ma tête tandis que je passais une main dans l'eau du lac. Le meilleur scénario est que l'information donnée par l'itinérant était fausse. Ça ne pouvait être qu'un repaire de geek par exemple. Au fond de moi, je savais que l'information ne pouvait être qu'exacte. Le camp Jupiter comme la colonie des sang-mêlés se renseignaient un minimum avant d'envoyer un de leur légionnaire sur le terrain. Non. Le meilleur scénario que je pourrais trouver était qu'il avait pu partir de la mission sans aucune gratitude en l'ayant réussi ou non. Le résultat m'importait peu, le plus important pour moi est de le savoir vivant. Je balançai de l'eau d'un geste de la main rageur quand j'imaginais les pires scénarios dans ma tête. Il pourrait être en ce moment même prisonnier comme l'était Lux sans que personne ne soit au courant de ça. Ou pire. Il pourrait être mort sans qu'on ne le soit au courant. Mon cœur se serra à cette seconde option. Alek. C'était bien la dernière personne au monde que je voulais qu'il mort. Je gardais espoir que mes craintes ne soient pas justifiées, car si elle l'était, j'irais moi-même le trouver même aux Enfers pour lui botter les fesses. Il n'avait que lui pour accepter une telle mission seule. Ce n'était pas pour rien qu'on confiait une quête à plusieurs personnes. C'était dangereux dehors encore plus depuis l'attaque de cette mystérieuse organisation. Et les colonies avaient renforcé la sécurité encore plus quand il était question de nous envoyer en mission. Ce qui n'était surement pas le cas des dirigeants du camp Jupiter qui eux s'étaient permis d'envoyer Aleksei en mission. À l'abattoir comme un vulgaire animal sacrifié. Je serrais les dents à cette pensée. Ils n'étaient que des idiots. Il fallait que je voie Aleksei et d'après ce que m'a dit mon demi-frère, il pourrait être dans les parages.

Je me relevais aussitôt et rejoignais mon bungalow. Je ne pris que le strict nécessaire avec de l'argent. Je serrais des dents en insultant mentalement Alek d'avoir accepté cette quête. Il n'avait que lui pour accepter ça. Rageant, je fermais mon sac et sortis de mon bungalow. J'aurais du certainement tenir au courant quelqu'un que je partais au camp Jupiter, mais je ne fis rien. Le plus urgent pour moi était de retrouver Aleksei. Point. Le reste m'importait peu. En marchant, je décidais d'appeler le taxi des Sœurs Grises quand je serai dans les bois. J'aurais bien demandé à un fils d'Hécate de m'emmener au camp Jupiter grâce au vol d'ombre. Ça aurait été plus rapide. Moins couteux. Avec plus de questions. Ce que pour le moment, je n'avais pas envie de donner des réponses d'où mon choix de choisir la solution du taxi. Il fallait juste que je parte assez loin dans les bois pour l'appeler. Comme ça, j'étais sûr que personne ne me verrait le prendre. Et je serai si Aleksei est proche de la colonie ou pas. Car s'il y avait bien un endroit dans la colonie où il irait ça serait la forêt, son milieu naturel. Réajustant ma fine veste, je pris la direction des bois.


Cela faisait quelques minutes que je m'aventurais dans les bois qui bordaient la colonie. Et aucune trace d'Aleksei. Il n'y avait que les majestueux arbres qui me tenaient compagnie. Le vent vient jouer avec mes cheveux tandis que je m'enfonçais un peu plus dans la forêt. Il n'y avait certes personne pour le moment, mais je restais sur mes gardes. Depuis les attaques, j'étais plus vigilante qu'autrefois, et même un simple bruit me faisait me retourner. Je gardais précieusement une main sur mon poignard tandis que je jetais des coups d'œil de partout. Les rares animaux que je croisais passaient leur chemin se demandant surement pourquoi une humaine se promenait dans cette forêt. En tant qu'inconnu, il y avait beaucoup de chance que vous vous perdez dans ce dédale d'arbres de tout genre. Ce qui n'était pas mon cas. Ce n'était pas la première fois que j'y mettais les pieds et surement pas la dernière. Je posais une main sur un arbre en regardant au loin. Personne. Orion s'était peut-être trompé. Aleksei n'avait pas décidé de venir à la colonie pour me voir. Ce résultat provoqua une autre pensée. Il était peut-être encore à la planque à moins qu'il ne soit retourné au camp Jupiter donné les informations qu'il avait pu trouver. Deux choix s'opposaient à moi et je ne préférais pas imaginer le pire des scénarios que j'avais imaginé plus tôt dans la journée. Aller à la planque ou au camp Jupiter. Le choix se révéla rapidement. Je ne savais pas où la mission était, mais je connaissais comment aller au camp Jupiter. Ce fut dans ce choix-là que j'avançais un peu plus dans les bois.

Au bout de quelques minutes de marche, je m'arrêtai. J'avais cru entendre du bruit, mais ça devait être mon imagination qui me jouait des tours. Soupirant, je décidais que j'étais assez loin de la colonie pour appeler le taxi des Sœurs Grises. Taxi que je ne prendrais jamais. Aussi souple et silencieux qu'un chat, je ne vis pas directement que je n'étais plus seul. Ce n'est qu'un bruit d'une brindille qui fut cassé qui me poussa à prendre mon poignard en main. Ce ne fut qu'une question de seconde qui séparait mon arme du cou de mon invité surprise qui en profita pour s'annoncer. « Ce n'est vraiment pas prudent de s'aventurer dans les bois seule, Elin. » Je m'arrêtais juste à temps en découvrant que mon invité surpris n'était pas si surpris que ça. Aleksei. Celui que je cherchais était devant moi. Pile au moment où j'allais appeler le taxi pour m'emmener au camp Jupiter. J'étais chanceuse ce jour-là. Lui aussi. « Ce n'est pas prudent de me prendre par surprise, Aleksei. J'aurais pu te faire mal. » Dis-je en rangeant mon arme dans l'une des poches de mon pantalon. Il était vivant. Aleksei était bel et bien vivant. Et ne sembla pas ravis que je traine par ici. « Que cherches-tu ? » C'était moi ou il s'apprêtait à me donner une leçon ? Ce qu'il avait déjà fait en signalant sa présence et qu'il allait certainement continuer dans sa lancée vue qu'il m'avait vu seul dans les bois. Ma première pensée fut qu'il avait le culot de faire ça. La deuxième était que mes pires scénarios disparaissaient à la seconde même où mes yeux avaient croisés les siens. Joie. Crainte oubliée. Colère. Entêtement. Un beau mélange qui gravitait en moi tandis qu'il me tournait autour. Il m'avait posé une question et je savais comment lui répondre. « Je partais au camp Jupiter pour venir te voir. » Simple vérité. Premier pas dans la confrontation. Car s'il était bel et bien vivant, Aleksei m'avait fait peur en acceptant cette quête suicidaire. Horriblement peur. Et il allait le sentir passé. « Un membre de ta cohorte m'a dit ou tu étais ou plutôt de ce que tu as accepté de faire. » Je lui jetais un regard noir à la fin de cette phrase. Pas sur qu'il apprécie qu'un de ses amis est cafté , mais il il avait bien fait de me l'avoir dit. Une partie de ma vie tout tournait autour de lui. Il était mon centre du monde auquel je gravitais autour. Et depuis que je l'avais retrouvé, les choses avaient peut-être changé, mais il restait toujours l'Aleksei que je connaissais. Que j'avais été amoureuse dans le passé et dont les sentiments se réveillaient peu à peu d'un sommeil profond.

En moins de temps qu'il ne fallait le dire, ma main s'abaissa sur l'une des joues du Romain. Je l'avais purement et simplement giflé. Il aurait certainement une belle marque de ma main dans les prochains jours, mais je m'en fichais. Purement et simplement. Seul comptait Aleksei. Et ma colère qui avait été créée par la peur de le perdre. « Tu n'es qu'un crétin Alek ! » Criais-je en pointant l'un de mes index sur son buste. Je le fusillais littéralement du regard et comme qui dirait certain, il allait prendre cher. Très cher. J'assommais mes mains sur son buste. Lui faire mal, le faire, réagir aux conséquences. « Tu aurais pu refuser cette mission ou mieux, demander qu'on te mette un binôme pour t'accompagner. Mais non, tu préfères aller te jeter tout seul à la fosse aux lions. » Il n'aurait pas dû faire cette quête seule. Il aurait pu se faire, capturer voir tué, mais ça, il n'avait pas réfléchit aux conséquences. Si ses scénarios s'étaient produits, il m'aurait laissé seule. Toute seule. Et c'est ce sentiment d'abandon qui faisait grandir ma colère contre lui. Rien que pour lui. Et que je continuais à donner des coups sur son buste. « Tu imagines, ils t'auraient fait prisonnier ou pire... tu n'es qu'un chanceux de crétin ! » Finissais-je en arrêtant mes coups et en me réfugiant contre son buste. Dans ses bras. Oui, Aleksei était chanceux d'être ressorti vivant de sa mission. Pas que je doutais de ses compétences, mais vu ce que l'organisation avait fait aux colonies, il y avait de quoi s'inquiéter. À le frapper. À pousser ma colère contre lui. À finir dans ses bras, soulagés que le brun soit bien vivant. Et c'était tout ce qui m'importait sur le coup. Qu'il n'est rien du tout.

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Aleksei était vivant. Ce fut la seule pensée qui tournait dans ma tête depuis qu'il était apparu derrière moi. Mes yeux le détaillaient, cherchant la moindre trace de blessures. De cicatrices qu'il aurait pu avoir pendant sa mission de connaissance. Je n'en trouvai aucune. Aucune n'apparaissait quand je le regardais de haut en bas. Il avait certainement camouflé ses blessures par ses habits. C'était bien son genre de faire comme s'il n'avait pas mal. Comme s'il n'avait pas été blessé durant ses quêtes. Je me mordis la lèvre inférieure. Qu'est-ce qu'il a pu me faire peur. La colère s'était pointé le bout de son nez et s'était manifestée par une belle marque d'une de mes mains sur sa joue. Peut-être qu'il s'y attendait de ma part. On avait toujours été comme ça ensemble. Protecteur. Lui plus que moi, mais protecteur quand même. S'il ne s'y attendait pas, il ne fit rien pour le montrer. Il encaissait ma gifle. Il encaissait mes coups sur son buste. Il encaissait ma colère qui avait été créée par la peur de ne plus jamais ce brun qui autrefois, j'avais aimé. Que j'avais scellé une promesse quand j'étais petite par peur de ne plus le revoir. Aleksei avait été mon tout. Mon monde. Le premier qui m'avait brisé le cœur. Ce n'était certes pas de sa faute, on était que des gamins quand il a dû déménager dans une autre ville. Mais le résultat avait été le même. Et sans doute était-il la raison pour laquelle je ne croyais pas à l'amour. Un vrai comble quand votre père était le dieu de l'amour. Si Eros me regardait, il devait secouer la tête devant la fille qu'il avait. Lui qui devait être si fier d'Orion et de Lux devait se demander pourquoi je n'avais pas été comme eux. J'étais certainement une erreur pour lui. Probablement. Mais ce n'était pas grave, lui-même était mon erreur. Ça nous faisait un drôle de point commun.

Mais malgré la blessure qu'Alek m'avait faite indirectement, il comptait toujours autant à mes yeux. Comme je devais toujours compter pour lui. Même un peu. Le souvenir de Lux me piqua au vif. Oui même si ma demi-sœur romaine m'avait pris ma place, je comptais encore pour le Romain. Sinon, il ne serait pas là devant moi à encaisser mes coups. Et encore moins à me provoquer. « Pourquoi tu voudrais venir voir l'homme qui peut faire pousser des fleurs quand tu as des milliers de prétendants qui t'attendent autre part ? » Je serrais les dents à cette provocation. Quelqu'un avait cafté mon manège et sans doute un de ses amis y était pour quelque chose. Il ne cessait de vouloir me convertir à la vision que l'amour, c'était beau. Que c'était merveilleux d'être amoureux. Non. Ça ne l'était pas. Quand ça finissait, ça faisait mal. Atrocement mal. Ça faisait peur de se donner à une personne. Terriblement peur. Et je ne voulais pas revivre ce sentiment. Mon cœur pansait encore à la cicatrice que le Romain m'avait faite enfant et je ne voulais pas le rouvrir à quelqu'un d'autre. Entièrement. Alors oui, je montrais une autre forme de l'amour. Eros était synonyme d'érotisme. Et j'étais plutôt doué dans ce domaine. Mais qu'Aleksei pense que les autres ont une plus grande importance que lui. Non. C'était tout le contraire. Ils n'étaient que des noms parmi tant d'autres. Une occupation. Le brun ne l'était pas. « Car tu n'ai pas n'importe qui Aleksei. » Je n'en disais pas plus. Pourquoi en doutait-il ? Je pensais qu'il savait l'importance qu'il avait pour moi. Ou il en jouait pour me provoquer. J'aurais très bien pu lui retourner la même chose. Qu'il y avait bien une personne plus importante que moi qu'il l'attendait. Qu'il aille la sauver elle plutôt que de rester auprès de moi. Mais je me tue. Égoïste, je l'étais concernant mon ancien meilleur ami. Elle pouvait bien attendre encore un peu. Aleksei était à moi. La jalousie s'activa en moi. Par chance, mon pouvoir de la jalousie maladive lui resta endormi. S'il y avait bien une chose que je ne voulais pas était d'user mes pouvoirs sur Aleksei. Sur les autres oui, mais pas sur lui.

Quand je lui avais crié dessus sur le fait d'être un idiot d'avoir accepté une mission suicidaire, il ne fit rien pour calmer ma colère. Au contraire, on dirait que pour lui s'était normal de se jeter tête la première dans la fosse aux lions. Certes, on s’entraînait pour ce genre d’événement. Mais jamais seul bordel. Il ne faisait rien, ne bougea même pas d'un centimètre. Il encaissa. Je lui assommai un dernier coup avant de me blottir dans ses bras. Passer ma colère sur lui n'était pas la meilleure des choses à faire, mais ça m'aidait. Il semblait le comprendre comme il semblait comprendre que je sois assuré qu'il était bien devant moi et qu'il n'était pas qu'une hallucination de mon esprit. Je sentis ses bras se resserrer autour de moi. Combien de fois on s'était déjà enlacé ? Des dizaines si ce n'est des centaines de fois. Autrefois. J'aimais être dans ses bras. Enfant, j'y trouvais la sécurité dans ses bras protecteurs. Et bien plus que ça. C'était un geste si anodin qui me fit l'effet de revenir en arrière. Ce n'était que ses bras bordel, je l'avais déjà enlacé et enlacer d'autres hommes, mais ceux d'Aleksei étaient différent. Car c'était les siens. Et personne ne changera cela. Pas même Lux. « C'est pour ça que j'ai été créé, combattre les gens qui te veulent du mal, Elin. Jamais je ne te demanderais de m'accompagner dans une mission dangereuse, car je serais beaucoup trop distrait à l'idée de te protéger et je ferais passer la mission après toi. Je suis un légionnaire, c'est mon rôle d'être un pion et pas un personnage important. Si tu étais au courant, qu'es que tu aurais pu faire ? Rien, à part attirer bêtement l'attention sur moi alors que tu as tellement mieux à faire. Si je pars pour les combattre, c'est pour m'assurer qu'à toi, ils ne te feront jamais rien. » Il avait réponse à tout. C'est sûr que vu comme ça, si je m'étais pointé à sa mission, je l'aurais sans doute fait repérer. Chose que je ne voulais absolument pas, car connaissant la violence de l'organisation de mortel, repérer un sang-mêlé était soit synonyme de le capturer. Ou de le tuer. Et ses deux cas m'oppressaient la poitrine. « Si ce n'est pas moi, tu aurais quand même pu demander à te mettre en binôme avec quelqu'un. Mais pas tout seul merde ! Tu aurais pu être capturé ou pire, tu aurais pu mourir là-bas. Et je ne veux pas imaginer ma vie sans toi. Tu n'es pas qu'un simple pion pour moi… » Aleksei était entré dans ma vie et je me voyais mal vivre sans lui. Non. Je ne le supporterais pas. J'avais eu beaucoup de mal suite à son déménagement étant enfant. J'avais mis plus d'un an à me faire une raison que je n'allais plus le revoir et j'avais été si heureuse de le retrouver au camp Jupiter que de le perdre à nouveau, j'en souffrirais. Énormément. Mon cœur se serra à la simple idée de ne plus le revoir. Je resserrai encore plus mon étreinte sur lui. « Si tu voulais me voir, tu n'aurais qu'à crier mon nom ou m'appeler par une autre manière quelque elle soit, je viendrais Elin. » Un sourire flotta sur mon visage quand il prononça ses paroles. Oui. Ça, je pouvais compter sur lui pour apparaître comme par magie quand je le cherchais. Il devait se douter que je le cherchais et il était apparu. Tout simplement. Un constat qui était tout aussi réciproque. « Je te prends aux mots. Et sache que c'est réciproque. Où que tu sois, à n'importe quelle heure de la journée et de la nuit, je viendrais si tu m'appelles. » Gamin, je n'avais pas eu cette chance de partir le voir. Déjà, parce que ma mère ne voulait pas que je prenne l'avion seul. C'était trop dangereux comme elle me le disait. Puis mes pouvoirs s'était manifesté et j'étais entré quelque temps après à la colonie des sangs-mêlés. Mais maintenant, j'avais grandi et il existait plus d'un moyen pour aller au camp Jupiter.

Comme je m'apprêtais à faire avant qu'il n'apparaisse. Je me reculais de son étreinte à contre cœur et réajustai mon sac qui n'avait plus son utilité maintenant. Le camp Jupiter pouvait bien attendre. Alek était ici et je mis dans un coin de ma tête d'envoyer un message iris à Duncan pour lui dire que j'avais retrouvé son meilleur ami. Sain et sauf. Du moins, si on ne comptait pas la marque de ma gifle sur son visage. Aleksei ne semblait pas convaincu de mon ancienne réponse comme quoi j'allais le chercher au camp Jupiter vu qu'il insista en me saisissant le bras. « Que fais-tu avec ton sac ? Tu allais partir où ? » Fermement. Comme si j'allais partir. C'était la dernière chose à laquelle je pensais à cet instant. Je l'avais trouvé. Je ne le lâchais plus avant un bon moment. Je soupirais en laissant glisser mon sac à terre. « Je te l'ai déjà dit Alek. » Ma main se glissa dans mes cheveux au même instant que le vent recommença sa danse folle avec. C'était un vent doux qui me fit légèrement frissonner. « J'allais au camp Jupiter pour voir si tu étais. Orion m'a dit ce qu'on t'avait confié. Il était inquiet de ne pas te voir revenir et il pensait que tu allais à la colonie pour voir comment j'allais d'où ma présence ici. J'allais justement appeler le taxi des Sœurs Grises quand tu es apparu. » Taxi qui pourrait entendre longtemps pour que je les appelle. Je n'avais plus besoin de leur service. Et pour être honnête ça me soulageait d'un poids. Je n'aimais pas ses femmes-là. Le fait qu'elle n'est qu'un œil pour trois personnes ne m'aidait pas à me sentir soulager dans leur voiture. Surtout qu'elles allaient super vite. Aleksei était venu pile à temps. Et m'avait en quelque sorte sauvée de ce douloureux voyage. « Qu'est-ce que tu pensais ? Que je partais en mission suicidaire seule comme tu l'as fait ? Ou que j'allais rejoindre un mystérieux amant je ne sais où pour quelques jours ? » Subtile. Pique. On relance dans la provocation. Je soupirais en me passant une main dans mes cheveux. Épuisé. Sérieuse. « Même si cela avait été le cas, je n'y serais pas allé en savant que tu étais en danger. Tu passes avant tout le monde, Aleksei. Tu es plus important que les autres. » C'était clair net et précis. Un temps, mon monde ne tournait autour que de ce brun. Il était mon tout. Mon meilleur ami. Mon frère. L'homme dont j'avais été, pour la première fois, amoureuse. Maintenant, je ne savais comment définir ma relation avec lui. Mais je savais une chose, il comptait encore énormément pour moi. Beaucoup plus ce qu'il pensa. Chose qui devrait plus être le cas vu qu'il m'avait remplacé. La jalousie grimpa. Présente. Silencieuse mais dominante. Vicieuse. Et les mots coulèrent sans que je n'aie eu le temps de les retenir. « Ce qui ne doit pas être le cas me concernant. Tu as ta chère Lux maintenant, tu devrais aller la chercher vu que tu vois que je n'ai rien. » Mon défaut fatal était certes mon esprit rancunier. Mais avec Aleksei s'était la jalousie qui revenait à chaque fois à la charge. Et une autre était sûre, je ne voulais pas qu'il parte chercher Lux. Non. Je voulais qu'il me choisisse moi pour maintenant.

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Je lui avais dit qu'il comptait pour moi. Qu'il comptait toujours autant que la première fois où on s'était vu. Notre première rencontre fut un véritable coup de foudre amical qui a fini par évoluer en sentiment. Oui. Aleksei comptait pour moi. Beaucoup trop. Il avait été mon premier amour et ma première blessure au cœur. J'avais été sincère avec lui en lui disant qu'il n'était pas qu'un pion sur l'échiquier du camp Jupiter. « Jamais je ne veux que tu mettes ta vie en danger pour venir me chercher, jamais Elin ! Je ne me le pardonnerai jamais. Reste en vie, c'est tout ce que je te demande, je m’efforcerais à le faire même si tu es incroyablement têtue. Je t'interdis de te mettre en danger pour venir me chercher.» Que s'il mourait, je n'en me remettrais jamais. J'avais eu beaucoup de mal à faire ma vie sans la présence du brun. Même avec tous les efforts que ma mère avait fait, elle avait vu que j'avais changé. Que finalement, la fille du dieu de l'Amour ne semblait pas partir sur la bonne voie. Et ça serait encore pire maintenant. « Tu ne comprends donc rien Aleksei ! Que tu le veuilles ou non, je me mettrais en danger pour toi. Je t'ai perdu une fois, je ne veux pas te perdre à nouveau. Car je suis sûr que je ne m'en remettrais pas. » La colonie m'avait fait du bien, m'avait reconstruite. Et de là où Eros était, il avait dû se taper le front avec sa main en voyant que dans sa définition de l'amour, je voyais que le désir. Purement et simplement. Faites, l'amour pas la guerre disait les mortels. Je respectais ses paroles. Le seul qui avait un peu changé ma nature avait été Logan Jackson et dès que je commençais à ressentir des sentiments amoureux, j'avais pris la fuite. Le faisant me détester.

Au fond de moi, j'avais eu la pensée que si j'avais fui, c'était parce que j'avais trompé en quelque sorte Aleksei en tombant amoureux de quelqu'un d'autre. Mais j'avais vite effacé cette pensée de ma tête et avait continué ma vie jusqu'à maintenant. Chose qu'il faisait lui aussi probablement. Beaucoup d'années étaient passées depuis qu'il était parti. Et j'étais certaine qu'il avait oublié notre histoire. M'oublier. Chose que je me trompais lourdement en entendant ses mots. « Évidemment que tu partirais avec un autre Elin, tu crois quoi ? Que je ne t'ai jamais vu te pavaner devant d'autres ? Elin, je ne serais pas tendre avec toi, mes mots seront durs, mais tu m'y obliges constamment. Je t'ai fait une promesse il y a des années et que tu le veuilles ou non, tu es ma Elin pour le restant de ta vie et de la mienne. C'est tellement ridicule quand ça sort de ma bouche. » Mes yeux s'ouvrirent au fur et à mesure que j'entendis ses mots. Surprise. Oui, il n'avait pas été tendre et m'avait révélé quelque chose que je pensais au grand jamais être encore possible. Notre promesse d'enfant. Celle que je pensais qu'il avait rayé d'un trait de sa vie. Pas possible. Je ne savais pas quoi y penser. La vérité faisait mal. Elle l'était d'une certaine manière pour moi. « Tu t'en ai souvenu… » Sont les seuls mots qui sortirent de ma bouche avant que je sentis le ton de la voix d'Aleksei monté. Il était en colère. Lui qui détestait le mensonge pensait que je lui mentais. Chose que je ne pourrais jamais faire. J'avais toujours été honnête avec lui et il semblait l'oublier. Au fond de moi, après ce qu'il m'avait avoué, je pouvais le comprendre. Mais ça faisait quand même mal. « Arrête de mentir ! » Toujours sur le choc de ses paroles, je n'ouvris pas la bouche pour lui dire que je ne mentais pas. Que j'étais sincère avec lui. « Putain arrête de mentir ! » Je ne te mentais pas, mais j'en étais incapable pour le moment de sortir ses mots de ma bouche quand il me prenait par les épaules. J'étais encore sous le choc du fait qu'il m'avait avoué avoir encore dans l'esprit la promesse qu'on s'était faite gosse. Qu'une fois adulte, on se retrouverait et on se fiancerait. Une promesse que je n'avais pas oubliée, mais qu'au fils des années, je l'avais mise de côté. Trop d'années étaient passées pour que la promesse tienne. On était que des gosses quand on l'avait sorti. Immature. Pas pour Aleksei, car celui-ci s'en rappelait. Très bien. Et semblait s'y tenir. Beaucoup. « Je ne passerais avant personne, je suis au courant de tout te concernant, Marius et tous les autres. Je le sais. Arrête de me mentir, tu sais que ça me met hors de moi. Fais chier. » Je sentis l'atmosphère changer à chaque parole qu'il prononça. Du coin de l'œil, je vis les bois changés. Un sacré vent avait pris possession de l'endroit où on était et en moins de temps de dire Eros, il avait pas mal ravagé l'endroit. Ma coiffure comprise. Et ce vent provenait de l'un des pouvoirs d'Aleksei. La colère l'avait possédé et son pouvoir s'était activé. Hors de son contrôle. Chose qui me fit sortir de ma surprise. Il fallait que je parle. Tout de suite. Ce que je fis en poussant moi aussi une gueulante. « Tu veux que je te le dise en quelque langue putain ? Je ne te mens pas ! Même avec tous les efforts du monde, je ne pourrais pas te mentir Aleksei. Tu es important pour moi, merde comment tu oses penser le contraire ? » Je serrais les dents tandis que quelque part près du lac un couple se disputa. Mon pouvoir avait fait effet sur eux. Malheur. Et je m'en fichais pas mal de perdre le contrôle moi aussi. Il l'avait fait. Je faisais pareil. « Comment j'aurais pu penser que tu t'en souvenais alors que ça fait plus de dix ans qu'on ne s'est pas vu ? Merde ! Je pensais que tu avais oublié cette promesse qu'on s'était faite et que tu avais fait ta vie de ton côté. Comme je le fais. Si j'avais su plus tôt, je ne sais pas comment j'aurais réagi. Ni maintenant, je ne sais pas quoi te répondre. » Je soupirais à cette pensée. Oui, j'étais perdu face aux révélations d'Aleksei.

Et la seule défense que j'avais eue était de parler de Lux. Qu'il m'avait remplacé par elle. Au prénom de ma demi-sœur, il s'énerva à nouveau. « Lux, c'est ma petite sœur, pour moi. Jamais personne ne pourra remplacer ce que tu m'as fait vivre, jamais. Ne me demande pas de choisir entre toi et Lux, je ne vous .. » Je serrais les dents à ses paroles. D'abord, même si ça ne me plaisait pas, Lux était ma demi-sœur et qu'Aleksei pense ceci me contrariait. On ne choisissait pas sa famille hein. Mais ce qui me faisait surtout grincer les dents étaient les paroles que m'avaient dits des Romains. Je me souvenais parfaitement du pincement au cœur que j'avais ressentit quand ils m'avaient raconté leur histoire. La jalousie m'avait emporté à tel point que certains romains de passage avaient été touchés eux aussi par mon pouvoir de jalousie maladive. C'est sans doute à partir de là que j'avais décidé de ne pas apprécier la fille de Cupidon. J'adorais mon demi-frère et je n'aimais pas ma demi-sœur. Ce qui ne semblait pas être le cas d'Aleksei qui lui aimait la famille au complet des enfants Eros/Cupidon. À mon plus grand malheur. « Ni l'une ni l'autre ne peut passer devant l'autre, vous n'êtes pas dans la même catégorie. Tu n'as même pas à imaginer qu'avec Lux, on serait ensemble, ça ne se fera jamais. » Et aller, on y rajoute une couche. Mes poings se serraient le long de mon corps. Il disait que je lui mentais. Lui faisait pareil. Et je ne comptais pas me laisser marcher sur les pieds, Aleksei ou non. « Oh arrête Aleksei. Si tu la considérais vraiment comme ta petite sœur, tu ne serais pas sorti avec elle quelque années auparavant. » Car oui, la vérité, c'est qu'avant d'être les meilleurs amis du monde, ils étaient sortis ensemble. Certes, pas longtemps, mais ils avaient eu une aventure. Et c'était bien là le problème. « Et oui, je suis au courant de ça. Qu'est-ce que tu crois ? Que personne ne serait au courant de votre petit secret. Détrompe-toi quelques personnes au camp sont au courant et ils me l'ont dit quand ils ont vu qu'on se connaissait. » Lui dire les noms ne changerait à rien au constat. Je savais la vérité et Aleksei me mentait purement et simplement. Je me passais une main dans mes cheveux pour teinter de me recoiffer. En vain. Aleksei avait déchainé la nature et j'en avais fait les frais à ma façon. Et pour une fois, je m'en fichais de savoir que j'étais mal coiffée. Tout ce qui comptait, c'était lui. « On n'est pas dans la même catégorie, c'est vrai. Je suis ton passé et elle est ton présent. » lui dis-je en regardant par terre. Douloureux constat. Ça faisait bizarre de le dire et de l'entendre. Pas bizarre non. Ça faisait mal. Vraiment mal.

Une de mes mains attrapa une fleur morte au vol qui flottait dans l'air. Lui qui aimait tant la nature n'avait pas su contrôler son pouvoir pour ne pas la toucher. Elle était belle autrefois. Comme quoi on était deux à ne pas savoir contrôler au maximum l'un de ses pouvoirs. J'avais plus de chance que lui. Dans les bois, on était que tous les deux et mon pouvoir ne semblèrent pas s'attarder sur Aleksei. Perdu dans les bois, je ne savais pas qu'au bord du lac un couple s'était disputé à cause de mon pouvoir. Et il semblait se réconcilier sous les yeux voyeurismes et malicieux des nymphes. Je fis tomber la fleur par terre et elle rejoignit ses consœurs, elles aussi frappés par le pouvoir d'Aleksei. Ce dernier semblait s'être calmé. « Orion me dit tout sur sa petite sœur adorée et à quel point il veut te remettre avec Marius, il me raconte toutes ses inquiétudes et j'écoute tout. Je passe souvent à la colonie pour m'assurer qu'il ne t'arrive rien.» Il détourna le regard après m'avoir dit ça. Mes yeux s'ouvrir à ses révélations. « Sacré Orion. » Frérot, on va avoir une sacrée discussion quand on se verra. Promesse d'Eros. Surtout sur le fait de me remettre avec mon ex, mais passons. Ce n'était pas le plus important que j'avais retenu. Non. « Je ne savais pas que tu venais souvent par ici. Je … pourquoi tu ne viens rarement me voir alors que tu es dans le coin ? Tu ne veux pas me voir, c'est ça hein ? » Je détournais moi aussi le regard en baissant la tête. Certes, ça me faisait plaisir qu'il veille à ma sécurité. Mais ça l'était moins quand il ne cherchait pas à me parler. Comme s'il refusait de me parler ou n'avait pas l'envie. Et cette idée me faisait mal au cœur.

Un bruit d'une branche qui craque me fit relever la tête. Aleksei avait amorcé d'un pas et avait une idée en tête. Pensé qu'il me révéla quelques secondes plus tard et qui me fit ouvrir les yeux en grand. « Je devrais te ramener à ta colonie, je te raccompagne.» Il commençait déjà à s'éloigner. Prêt à me raccompagner à la colonie. Chose qui pour le moment passait en second plan. Pour le moment, seul Aleksei comptait et ça même s'il ne le croyait pas. Je soupirais en avançant. Je me souvenais de ma mère qui me disait qu'on se ressemblait. Qu'elle ne savait pas qui de nous deux étaient le plus têtus, car le combat était dur. On était autant têtu l'un que l'autre et il semblerait que les années passaient loin de l'autre n'avait fait qu'augmenter notre entêtement. Un constat qui ne me fit pas peur. Je lui empoignai le bras pour qu'il s'arrête de marcher comme il l'avait fait quelques minutes plus tôt. Je ne voulais pas qu'on rentre à la colonie, car je savais que dès l'instant où j'y aurais mis les pieds, il partirait. Je le connaissais. Et c'était pour cette raison que je cherchais à le retenir, car égoïstement, je ne voulais pas que le Romain parte. « Hors de question qu'on rentre. » Les moments passés avec lui me manquaient. Avant, on était tout le temps fourrés ensemble. C'était facile, on était voisin de maison. Mais maintenant. Des kilomètres nous séparaient. Le camp Jupiter se trouvait à San Francisco et la colonie des sangs-mêlés à New-York. Et les deux villes n'étaient pas vraiment à côté à moins que quarante-trois heures de vol d'avion soit à côté. Certes, il existait toujours les moyens de transport magique, mais ce n'était pas pareil. On n'était plus voisins et les moments se faisaient moins rare. Et ça même si on faisait tout pour se voir le maximum possible. « Car je sais que dès qu'on y sera, tu partiras. Et je ne veux pas que tu t'en ailles. Tu me manques Aleksei, beaucoup plus que tu penses le croire. » Je resserrais ma prise sur son bras pour lui sous-entendre que je ne bougerais pas d'ici de mon plein gré. S'il veut qu'on aille à la colonie grecque, il allait devoir user d'autres stratégies que celle-là. Car je ne bougerais pas d'ici. « Est-ce que tu peux redonner vie à ses fleurs s'il te plait ? C'est que je les aimais bien moi. » Changement de sujet. Tentative réussite ou échouée de le faire sourire ? À voir.