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Marvin avait pris l'habitude d'enchaîner les heures de service au point d'ignorer qu'elle était son horaire officiel lorsqu'il avait signé pour le DLCEM. Sa seule certitude est qu'il doutait que son contrat comprenne de passer la nuit au bureau. La faute à son côté perfectionniste. Cela avait commencé en douceur avant de s'aggraver au fil des années. D'abord, l'informaticien était le premier arrivé et le dernier parti. Ensuite, il y avait son incapacité à interrompre sa journée sur un travail inachevé. Puis, il avait commencé à ne rentrer chez lui que lorsqu'il viendra à bout de la pile de dossiers sur son bureau. C'était cette remarque qui marqua le début de la fin, car, quand on cherchait, il y avait toujours quelques choses à faire, un dossier en attente, une recherche à peaufiner. En moins temps qu'il ne faut pour le dire, le blondinet s'était retrouvé à faire sa première nuit complète au bureau.
L'agent de liaison ignorait si ce qu'il faisait était autorisé. Il ne voyait pas un désir du travail bien fait être déclaré illégal. Dans le doute, pourtant, il décida de ne pas en parler. Ainsi, on ne pouvait pas le lui refuser puisqu'il n'avait jamais posé de question sur ce sujet. Son raisonnement était d'une logique imparable. Sur le papier.
Enchaîné les jours de travail ne le gênaient pas, mais son dos, sa nuque et ces jambes ne furent pas du même avis après les premiers jours à ce régime. Prendre une brosse à dents et quelques affaires de rechange ne suffisait pas. Ainsi, Marvin avait réarrangé une de ces armoires du bureau pour y coincer un matelas. Ce n'était pas le grand luxe, mais c'était toujours mieux que d'essayer de dormir sur sa chaise de bureau... Ou sur son clavier.
Le QG by night. Sa première nuit... Ou plutôt, la première fois qu'il avait dû sortir de son bureau et réaliser que c'était la nuit, il n'en avait pas mené large. La faute aux films d'horreur se passant dans des conditions similaires. Il était horriblement facile d'imaginer le pauvre petit employé faisant des heures sups, se retrouvant seul sur son lieu de travail ce qui signifiait que personne ne l'entendrait hurler si, pour prendre l'exemple le plus crédible, un des gadgets du département scientifique conçu pour percer les mystères de la Brume avait surchauffé et accidentellement ouvert une brèche vers une autre dimension. Note à lui-même : ne jamais lire ou regarder une œuvre de Stephen King avant d'enchaîner les journées de travail.
Maintenant, il avait l'habitude des couloirs déserts et de la luminosité réduite, même s'il lui arrivait encore de sursauter lorsqu'un bruit venait interrompre le calme des lieux. Bref, cette nuit... Quoi qu'il ne fût pas certain qu'on puisse encore parler de nuit en voyant l'heure indiqué par l'horloge de son ordinateur... Mais il était encore trop tôt pour dire 'ce matin'. Aujourd'hui, donc, était parti pour être une journée ordinaire. Après avoir enregistré l'ultime ligne à un dossier, Marvin s'étira avec le plaisir de celui qui avait accompli son travail, puis il étouffa un bâillement. Vers minuit, il avait gagné son matelas pour une petite sieste. Il avait encore les yeux tiraillés par le sommeil (rien qu'un bon café ne pourrait vaincre) et il avait la bouche pâteuse comme à chaque réveil. Se massant le menton, l'informaticien eut la confirmation qu'un petit tour aux toilettes du travail ne serait pas du luxe.
Non sans grimacer, il se leva pour retourner à son armoire et prendre une trousse contenant le matériel pour se raser, brosse à dent et dentifrice. À ce stade de fatigue, Marvin marchait et agissait comme un somnambule, surtout qu'il opérait des gestes faits assez souvent pour que cela devienne des automatismes. De sa démarche proche du zombie, il atteignit les toilettes pour homme de l'étage, alla jusqu'à un évier et posa ses affaires. Ensuite, il sortit gobelet, brosse et dentifrice de sa trousse pour commencer par se brosser les dents.
C'est à ce moment-là que la porte s'ouvrit. Marvin se redressa et se figea en plein mouvement, la brosse à dents encore en bouche. Les yeux écarquillés de surprise, il regarda le nouvel arrivant. Déjà, voir une autre personne à cette heure était un choc, mais de voir un agent de terrain... Cela semblait impossible. Il devait être en train de rêver. À cause de cette pensée, il resta coincé dans son attitude surprise, tel un lapin trop effrayé pour bouger en étant braqué par les phares d'une voiture. S'il fallait briser le silence, il ne fallait pas compter sur lui pour le faire.
Sujet: Re: DLCEM by night. (Aramis) Mar 4 Oct - 12:44
L'avantage d'un grade trois, c'est qu'il possédait généralement son propre bureau personnel. L'inconvénient, c'est que ça incitait souvent à son possesseur à ne plus vraiment faire attention à l'heure puisqu'il pouvait personnaliser son espace comme il le souhaitait jusqu'à s'y sentir parfaitement bien. C'était clairement le cas d'Aramis. Un futon traînait dans un coin du bureau et servait – presque – tous les soirs, ou au moins une nuit sur deux, des cactus constellaient la pièce, s'étalant sur son bureau, ses étagères, sa bibliothèque et même dans un autre coin de la petite salle. Le reste… C'était consacré au travail, donc une bibliothèque pleine de livres en tous genres, majoritairement sur les diverses mythologies du monde, quelques ouvrages de philosophie, des trucs plus scientifiques (qu'il avait eu bien de la peine à lire la première fois), et des dossiers. Beaucoup de dossiers. Tous ceux sur lesquels il avait travaillé. Les originaux étaient aux archives bien sûr mais il avait soigneusement conservé une copie de chacune des missions, chaque des enquêtes, chacune des affaires sur lesquelles il avait travaillé. C'était juste une question de moral ! Quand il échouait à quelque chose, il regardait tout ce qui avait déjà fonctionné par le passé et ça allait mieux ! Et puis revoir quelques vieilles affaires pouvait aussi lui donner des idées à l'occasion… Bref. Un petit détail insolite dans la pièce ? L'épée en bronze céleste qui trônait sur l'un des murs, comme vulgaire élément de décoration. Elle avait pourtant servi un jour ou l'autre à un demi-dieu quelconque. Mais autant dire qu'avec pareil bureau, Marvin n'avait pas le moindre problème à dormir régulièrement au quartier général du DLCEM. Les locaux plongés dans le noir, la sensation d'être seul dans tout le building (et ce n'était parfois pas qu'une sensation), les bruits bizarres qui pouvaient s'échapper d'endroits a priori déserts… Aramis connaissait parfaitement. Avec le temps, il était même venu à apprécier cette solitude qui lui donnait une bien plus grande liberté d'action. Il oubliait quelque chose ailleurs pour la troisième fois en cinq minutes ? Faire l'aller-retour n'allait pas attirer la moquerie ou le commentaire d'autres collègues. Il voulait tout allumer ? Eh bien que ce soit Versailles au QG ! Il avait envie de dévaliser le distributeur ? Personne n'en saurait jamais rien. Mettre du métal à fond ? Très bien. De toute façon personne ne dormait là dans un périmètre de cinquante mètres.
Aramis traversa l'immense open-space de l'étage où il travaillait et s'engouffra dans la petite salle de repos. Comme chaque fois, ça sentait le sandwich au beurre de cacahuète et au rillettes de thon de Melinda, agent de liaison du Département depuis plus de trente ans. Et accessoirement grade deux, ce qui expliquait sans doute que personne ne se soit jamais hasardé à lui signaler qu'elle pouvait concevoir son sandwich ailleurs que dans la mini-pièce aux fenêtres qui ne s'ouvraient pas. (Un génie de l'architecture avait dit que c'était pour éviter les suicides, mais Aramis restait raisonnablement sûr qu'un type par trop con cet vraiment déterminé choisirait dans ce cas une autre fenêtre pour sauter. Ou une autre méthode.) Aramis glissa sa carte dans le distributeur, sélectionna quelques sucreries pour passer la nuit, et trottina jusqu'à son bureau pour les jeter au milieu des dix-sept cactus qui ornaient son bureau. La vue sur la pile de dossiers à avancer dans la nuit l'acheva d'avance (ça le passionnait pourtant ! mais il était fatigué) et il fit aussi volte-face pour un petit tour aux toilettes. Essentiel entre sa séance de sport du soir et la soirée de boulot à achever, une douche et un petit pipi s'imposaient. Il ouvrit la porte, serviette de bain négligemment jetée sur l'épaule et trousse de toilette à la main, quand il nota la lumière. La présence d'un type le fit sursauter et il faillit se laisser retomber la porte dessus. Le gars en face s'était figé lui aussi, en tirant une telle tête qu'on aurait pu penser que Jésus en personne venait de passer la porte des chiottes masculines de l'étage. Une seconde de plus s'étira, longue, trèès longue, le temps qu'Aramis remette le doigt sur le nom de l'agent. « Agent Knight… Bonsoir. » Le prénom lui échappait encore un peu. Kevin ? Marin ? Mevin ? Très franchement, il ne s'attendait tellement pas à trouver quelqu'un ici en pleine nuit que ça l'avait coupé dans son élan. Aramis se glissa encore complètement dans le vestiaire/toilettes et laissa la porte se refermer en claquant. La chaleur de l'été avait chauffé les locaux à tel point qu'il faisait encore plus de vingt-cinq degrés à cette heure-là et Aramis était juste en jogging-tshirt. Il n'avait pas jugé utile de garder sa chemise impeccable en pleine nuit mais d'un seul coup, il commençait à le regretter. « Hum, ne faites pas attention à moi… Marvin ? » Ça y est, ça lui était revenu ! Enfin il priait à moitié pour que ce soit ça mais il lui semblait bien… Il avait mis un point d'honneur à une époque à apprendre les noms et prénoms de tous les agents des étages proches du sien. Et Marvin travaillait même à son étage à lui si ses souvenirs étaient bon.
Sujet: Re: DLCEM by night. (Aramis) Mer 26 Oct - 8:15
DLCEM by night.
(Marvin)▽ (Aramis)
Depuis le temps qu'il jouait à ce petit jeu des heures sups, Marvin aurait pu écrire un guide de survie sur ce thème. Dans le genre, les dix astuces pour survivre au DLCEM by night. Il savait le type de livres, films ou jeux vidéos à éviter avant d'enchaîner les jours de boulot. Dit comme ça, cela pouvait sembler risible mais essayer de travailler de nuit après avoir joué à Five Nights at Freddy's ! Vous verrez que vous interpréter d'une autre manière les clignotements des lumières ou les grincements lorsque vous vous appuyez un peu trop sur le dossier de votre siège. Même les ventilateurs pourtant indispensables par forte chaleur ne semblent plus aussi inoffensifs après ce genre de jeux vidéos.
Heureusement, son imagination était temporairement mise en mode pause. Un avantage de la fatigue. Pour l'instant, l'informaticien se limitait à se concentrer sur les mouvements réguliers de sa brosse à dents dans sa bouche. Ensuite, il s'occupera de se raser. Après on verra. Voilà les seules pensées qui arrivaient à s'aligner plus ou moins correctement dans son esprit. Du moins jusqu'à ce que la porte s'ouvre. D'un coup, son imagination rattrapa son retard. Marvin réalisa en un instant sa situation : Immeuble de nuit, existence du monde mythologique, seul dans la pièce, aucune issue, trop tard pour se cacher, aucun objet pour se défendre. Dans aucun support existant un tel cas de figure ne finissait bien. La phrase d'accroche 'personne ne t'entendra crier' raisonna dans sa tête tandis que le blondinet se tourna en direction du bruit, les yeux écarquillés et la brosse à dents encore en bouche.
Que se cachait-il derrière cette porte ? Une mascotte de restaurant robotisé et possédé par l'âme d'un enfant mort ? Un clown représentant une entité pendimentionnelle maléfique qui sévissait depuis la nuit des temps ? Un alien retenu en hibernation dans les locaux depuis l'affaire Roswell ? Un collègue contaminé par le virus zombie étudié secrètement dans un labo tellement ultra-confidentiel que seule une poignée d'employée du DLCEM serait au courant de son existence ? Il n'avait aucun moyen de soupçonner la vérité avant de la voir de ces propres yeux. D'ailleurs, il refusa de croire, dans un premier temps, qu'il était en train de regarder un agent de terrain, serviette de bain sur l'épaule et trousse de toilette en main. C'était impossible !
Un choc partagé puisque le premier réflexe de l'apparition fut de sursauter. Un silence embarrassant s'installa et Marvin était trop occupé à écarquiller les yeux au maximum pour songer à le briser. Lui qui était toujours le plus bavard, d'ordinaire, précisément parce qu'il détestait ce genre de silence. On pouvait imaginer trop de choses pendant les moments de silences.
La scène surréaliste continua lorsque Aramis le salua... En se souvenant de son nom de famille ! Et en l'appelant 'agent' !!! Normalement, ce détail n'aurait pas dû provoquer une telle réaction intérieure, car en tant qu'agent de liaison, il aurait été logique de l'appeler ainsi. Sauf que personne ne le faisait en temps normal. Marvin réagit avec un temps de retard, ne pouvant que hocher la tête comme pour confirmer que c'était bien lui. Il ouvrit la bouche dans une tentative de réponse, mais se rendit compte que cette dernière contenait encore sa brosse à dents. Avec des gestes précipités à la limite du tremblement, il retira sa brosse en dent, cracha le dentifrice de sa bouche puis se redressa comme un i. "Bon... Bonsoir, A...Agent Wheeler." Bredouilla-t-il en essuyant en hâte le dentifrice qui lui coulait le long du menton. Bien sûr, lui il connaissait les noms des agents de terrain sur le bout des doigts. Que l'inverse soit possible... Hé bien, il ne savait pas vraiment comment réagir à cela.
Dans le domaine de l'improbable, c'était comme rencontré une star hollywoodienne à un arrêt de bus qu'on empruntait tous les jours. Le genre de cas impossible et pourtant, l'agent Wheeler était bien là, dans une tenue ordinaire, semblant sur le point de faire exactement la même chose que lui. L'apparition se décida à entrer complètement dans la pièce. L'informaticien le détailla de la tête au pied, comme s'il voulait mettre à l'épreuve la réalité en trouvant un détail louche. Le pire quand on vivait dans un monde où toutes les excentricités mythologiques étaient réelles, c'est qu'on ne pouvait même pas se dire que si un monstre déboulait, se serait la preuve que tout ceci n'était qu'un rêve.
"Ou... Oui, c'est ça." Répondit-il, à croire qu'entendre son nom eut l'effet d'un électrochoc qui lui permit de retrouver l'usage de sa langue. Son visage troqua la stupeur contre un sourire à la fois timide et amicale. Il se tourna vers l'évier pour suivre le conseil de ne pas faire attention à lui, mais fut très vite rattraper par sa curiosité. "Vous..." Commença-t-il avec hésitation avant de s'interrompre pour se reconcentrer sur le miroir. "Vous aussi, vous faites des heures supplémentaires ?" En fait, il avait failli dire 'vous aussi vous dormez ici ?' mais il s'était retenu juste à temps. Du coup, il avait improvisé cette question plus diplomatique qui sonnait, après coup, incroyablement stupide. Le blondinet faillit se taper le front en se traitant d'abruti. Seul le fait de ne pas paraître bizarre le retenait. Bien que sa réputation d'original n'était sans doute plus à faire au sein du Département, il aurait aimé éviter cela en terme de première impression, laisser l'ombre d'un doute sur les rumeurs qui devaient traîner sur son compte, au lieu que le verdict 'oui, oui, il est aussi bizarre qu'on le dit' ne ferme comme implacable sentence mentale dans les pensées de son interlocuteur.
Sujet: Re: DLCEM by night. (Aramis) Dim 26 Nov - 16:04
En restant aussi tard le soir – voire toute la nuit même – Aramis n'avait clairement pas cru à l'hypothèse qu'il pourrait croiser quelqu'un dans les toilettes du bureau. Toujours en proie à une gêne certaine, celle de s'être fait surprendre et d'avoir sursauté en entrant dans les vestiaires et en apercevant son collègue, l'agent de terrain posa sa trousse de toilette sur le rebord du lavabo et alluma l'eau pour se laver les mains machinalement. C'était plus dans l'idée de faire quelque chose que par réelle nécessité mais bon. Quelque part au fond de lui, Aramis se sentait satisfait de d'être souvenu de l'identité complète de son interlocuteur surprise. Il mettait toujours un point d'honneur à se souvenir de tous les noms de ses collègues, leur fiche, leur passé, leurs aptitudes. Il aimait savoir, voilà. La connaissance était un avantage non-négligeable et il n'allait certainement pas cracher dessus alors qu'il pouvait ensuite en tirer partie… pour répondre du tac au tac par exemple.
L'agent de terrain commença par déboucher son dentifrice et à lentement le déposer sur sa brosse à dents. Il rompait à son rituel où il commençait forcément par une longue douche où il se lavait les cheveux avec soin avant de les sécher avec la plus grande attention. Ensuite, dans la solitude des toilettes du Département, il se lavait les dents puis se rhabillait correctement (si on était proche du matin) ou renfilait son jogging (en cas de douche tard le soir). Mais là, avec cet autre agent présent, il se sentait pris de malaise à l'idée de partir se doucher avec quelqu'un d'autre se présent derrière les petites portes en plastique des douches. Il se frotta les dents un moment, conscient des regards que lui lançait le collègue. Eh bien quoi, il n'a jamais vu quelqu'un se laver les dents ? Ce n'est pourtant pas quelque chose d'extraordinaire... Et puis il se souvint de ce qu'on disait sur Marvin Knight. C'était un chic type si on regardait ses résultats – enfin un bon agent de liaison du moins, qui avait échoué aux tests pour passer agent de terrain – mais beaucoup le trouvaient un peu… Excentrique disons. S'il regarde comme ça tous les gens qui passent par ces toilettes, ce n'est guère étonnant... Aramis rinça sa brosse à dents avec soin puis sortit de sa trousse de toilette un petit verre pour se rincer la bouche. Enfin, en séchant sa brosse à dents sur sa serviette, il sourit à son voisin de lavabo. « Oui. Ça m'arrive souvent de rester tard le soir, voire jusqu'au matin si j'ai du travail à terminer. » Bon dans les faits, il ne passait pas la nuit à travailler d'arrache-pied. S'il faisait parfois des nuits blanches pour boucler des dossiers importants ou terminer des comptes-rendus, la plupart du temps il avait simplement la flemme de rentrer chez lui et se contentait de son petit futon dans son bureau. L'avantage d'avoir pris du grade, c'était d'avoir son bureau personnel et non plus les open-spaces. Quoi que… Les open-spaces ne l'avaient jamais empêché de rester tard le soir, voire jusqu'au lendemain matin. « Vous aussi, j'imagine ? C'est amusant, on ne s'était jamais croisé au beau milieu de la nuit. » Il rangea ses petites affaires et ferma le zip de sa trousse de toilette puis regarda l'étrange collègue. « Pourtant, on entend le moindre bruit quand on est seul ici pendant la nuit. » À ce moment-là, un grincement bruyant résonna dans le faux-plafond, juste au-dessus de leurs têtes.