01. •• QUE PENSEZ-VOUS DES DIEUX ? ET DES ROMAINS ? En voilà une question vague... Les dieux, Rahne les respecte, après tout, sa mère est une déesse et elle n'est pas dupe, elle a lu beaucoup de conte mythologique, elle sait très bien ce qu'ils sont capable de faire aux gens ne les respectant pas ou tentant de les faire chuter de leur mont Olympe. Les Romains sont pour elle semblables aux Grecs. Certaines dirons plus disciplinés, mais elle n'en est pas totalement convaincu. Elle n'a jamais mis les pieds chez eux, mais aimerait bien savoir comment c'est.

02. •• QUE FAISIEZ-VOUS ET OÙ ÉTIEZ-VOUS LA NUIT DE L'INTRUSION DE LA BANDE ARMÉE DE MORTELS AU SEIN DE LA COLONIE ? Elle était à la colonie. Complètement seule dans son bungalow, comme à son habitude. Ce sont les cris qui l'ont alerté ce soir là. Vous savez, être placé dans les bungalow totalement oubliés de la colonie n'aide pas beaucoup et si cette fillette n'avait pas hurlé si fort sur le chemin qui menait aux bungalows perdus, Rahne ne se serait sans doute jamais réveillé. Après cela sa première idée fut de la planquer chez elle, puis de prendre les armes pour défendre son camp.

03. •• QUE PENSIEZ-VOUS DES MORTELS JUSQU'ALORS ? ET MAINTENANT ?  Sa vision des mortels en générale n'est pas négative. Après tout, elle a grandit parmi les mortels. Maintenant elle n'a pas non plus une vision trop négative d'eux. Pour elle ils sont juste une minorité et un demi-dieu doit, en règle générale, faire attention à lui quand il quitte les barrières protectrice de son camp. Que se soit envers les monstres ou les mortels, Rahne a toujours su rester prudente. Après tout, c'est la première règle qu'on lui a apprise en arrivant ici.

04. •• VOUS SENTEZ-VOUS PARTICULIÈREMENT EN DANGER OU DÉMUNI FACE À CETTE MENACE INVISIBLE ET INCONNUE ? Elle s'est sentit d'avantage démunie lors de la deuxième attaque qui a eu lieu à la colonie. Là, Rahne a commencé à arrêter de se voiler la face, les temps avaient encore changés. Comment en pas être démunie devant un ennemi dont on ne connait même pas le nom et l'objectif ? Depuis cette dernière attaque elle ne sort plus de la colonie, même si autrefois ses sorties se faisaient déjà rares. Mais hors de question pour elle d'aller flâner en ville ou autre. Elle a l'impression que ses pouvoirs ne la sauverons pas et que les dieux eux mêmes n'ont toujours pas pris la décision de se manifester.

PSEUDO/PRÉNOM •• Waugh. ÂGE •• Toujours 19 ans. COMMENT AS-TU CONNU MALUM DISCORDIAE ? •• Ici Héloïse !    COMMENT TROUVES-TU LE FORUM •• toujours aussi agréable AVATAR •• Gal Gadot   UN DERNIER MOT •• me revoilà avec encore une demi-déesse, promis un jour je m'essaie au dlcem !

« On a oublié Rahne ! Chéri ! Rahne est restée dans la voiture ! » Madame Altman affolée accouru vers sa Jeep où sa petite fille dormait toujours. Elle s'était endormie dans son siège enfant. Elle avait l'air si paisible. Jeff Altman ouvrit la portière et la sortit rapidement. Il faisait une chaleur à mourir là-dedans ! Et la petite fille ne s'était même pas rendu compte que ses parents avaient commencés à faire une halte sur la route sans elle. Et elle ne saurait jamais non plus que c'était la serveuse du restaurant qui l'avait dis aux deux jeunes parents. Ni qu'ils referaient la même erreur deux jours plus tard dans une autre station. Ni que durant toute sa misérable enfance, elle allait être tout simplement le gadget de la famille. Un enfant parce qu'il en fallait un. Parce que ça faisait bien. Parce que dans le quartier toutes les jeunes femmes en avait un. Qu'elle allait devoir être la meilleure. Que dans ce quartier chic de la ville de Saint Paul la petite Rahne allait devoir être sur le tableau d'honneur toute la scolarité, vendre des cookies, aider sa mère lors des fêtes de quartiers, faire la fierté de son père, avoir le meilleur petit ami de tout le quartier. Et qu'au fond, elle était juste là pour sourire et être gentille.


Rahne 09 ans.
« Maman ! Maman ! » Sa mère était avec ses voisines sur la terrasse. Elles avaient toute revêtue leur robe d'été, leur énorme lunette de soleil pleines de strass et avait toute à la main ces cocktails maisons que sa mère savait si bien faire. « Plus tard chérie je suis avec les copines. » « Mais maman ! » Rahne sautait dans tous les sens. Ses sandales flambant neuves faisaient ce bruit irritant sur les dalles de la terrasse qui énervait sa mère au plus haut point. Elle lui fit signe de partir, accompagné par les gloussement des voisines, amusée par la petite hyperactive du quartier. Oui, évidement il avait fallu que ça tombe sur eux. La famille si géniale des Altman avait une gamine qui refusait de tenir en place plus deux secondes ! « J'ai une araignée dans ma chambre ! » « Très bien Rahne. Tu disais Mag ? Le nouveau mari de Dana ? Un scandale si vous voulez mon avis. » « Maman ! » Elle avait attrapé son verre et lui avait lancé à la figure. Les femmes hurlèrent, scandalisé par le geste de la petite fille. Madame Altman, trempée, avait son mascara qui coulait qui qui lui donnait cet air de panda... terriblement méchant. Rahne avait les bras croisés, ses doigts continuaient de tapoter le verre d'un air pressé. « Rahne... America... Altman... » Rahne lui tira la langue et couru vers son père occupé au barbecue avec les voisins.

« Elle ma complètement r-i-d-i-c-u-l-i-s-é ! Chéri je suis couverte de hooonte ! » « Rahne, excuse toi. Tout de suite. » « Pardon maman... Mais tu ne m'écoutais pas... » « Et c'est normal ! Tu crois que je n'ai pas mieux à faire que de t'écouter te plaindre ! Le monde ne tourne pas autour de toi Rahne America Altman ! » Les larmes lui étaient montées aux yeux. Oui, elle avait raison. Elle n'aurait pas du lui renverser son verre dessus. Elle aurait du gérer ses affaires seule, comme toujours. Elle était en tord. Et elle le ressentait maintenant. « Monte dans ta chambre ! Maintenant ! » « Mais j'ai pas mangé maman ! » « Tant pis ! Et puis ça ne te fera pas de mal ! Je te signale que la petite voisine pèse 25 kilos ! Et toi tu es encore au dessus. Tu ne va jamais... Tu me fais honte, aller monte ! » Oui oui, elle avait raison, elle était sûrement trop lourde. Mais la voisine était plus petite aussi ! Rahne garda ses remarques pour elle et monta dans sa chambre en traînant des pieds. Ce soir là, dans son lit elle ne parvint pas à trouver le sommeil. Il y avait cette araignée sur les lattes de son planché. Elle avait quelque chose de terrifiant. Elle ne pouvait pas se cacher sous sa couette. Elle ne pouvait pas. Pourtant quand la bête s’avança de quelques centimètres, elle gémit et disparue sous ses draps. Pourquoi est-ce que son papa et sa maman ne venaient pas comme tous les autres parents mettre la chose dehors ? Elle était si grosse. Et maintenant qu'elle avait ses pensées tournés vers elle, elle étaient sûre d'en avoir vu une deuxième. Je veux que les araignées disparaissent. Je veux que les araignées disparaissent, chuchota t-elle.  Et quand elle ouvrit les yeux, les infâmes bestioles avaient disparus. Cela ne dura qu'un bref instant. Sa vision se brouilla. Une fois, deux fois, et elle eut l'impression que sa tête allait exploser. Tu vois, je viens de réussir.


Rahne, 10 ans. Le 24/08/2001.
« Je t'aime maman. » « Je t'aime aussi ma chérie. » Madame Altman serra sa fille encore quelques instants dans ses bras. Elle adorait leur nouvelle maison. Ils avaient quitté Saint Paul pour Boston, plus à l'est du pays. Son père avait décidé de laisser tomber son travail qui lui prenait trop de temps sur sa vie de famille. Et maintenant, Rahne allait pouvoir profiter de lui, et avoir le chien dont elle avait toujours rêvé. « Va voir ta chambre ma chérie ! » Elle ne perdit pas une seconde avant de s'y précipiter. Elle était parfaite, tout ce dont elle avait toujours rêvé. C'était le plus beau cadeau d'anniversaire. En retard, certes, mais le plus beau. Et au centre de la chambre, un chiot. Il était là, il l'attendait. Elle tendit les bras vers l'animal qui dans un aboiement joyeux se jeta dans les bras de sa nouvelle maîtresse. Dans l'encadrement de la porte, ses parents souriaient, aux anges. Il regardait leur fille, plus heureuse que jamais. Et Rahne leur tendait déjà le chiot en souriant. « Dîtes bonjour ! Dîtes bonjour à Blindspot ! » Et derrière ses parents l'enfant aperçus cette femme. Elle portait une toge grise et ses cheveux défaits descendait jusqu'à de frêle épaules. « Je crois qu'il est temps d'arrêter de jouer petite, non ? » Il ne l’entendait pas. Ses parents ne l'entendait pas. Ils restaient là, souriant sur le pas de la porte. Et autour d'elle, monde s'était figé, plus un souffle, plus un seul mouvement, juste cette femme qui paraissait comprendre. « La vérité, et rien que la vérité. » Et sa vue se brouilla, le paysage bascula, éclata en mille morceau, Rahne hurla.


Rahne, 10 ans. Le 24/07/2001.
« Laisse la crème de côté Rahne, c'est pas bon pour toi. » L'assiette se vida sous ses yeux fatigués et Rahne reporta son attention sur son père,  qui exposait son nouveau matériel de golf au bout de table et sur sa mère qui papotait des seins refaits de la voisine d'en face. Tu sais ce que je fais là toi ? « Il te plaît pas ce gâteau ? » Pourquoi était-elle là ? Pourquoi n'étaient-ils plus à Boston... « Où est Blindspot ? » « Pardon ? » « Mon chien. » « Rahne, je veux pas entendre parler de ça. Les chiens, c'est non. Pense au gazon. Pense au travail de maman pour sa belle pelouse. C'est non. » « Mais tu... » « Tu tu tu, tais toi Rahne. Si tu n'aimes pas ton gâteau d'anniversaire, va jouer dans la piscine avec tes amis. » Ce n'était pas ses amis et pourtant, elle y alla. À contre cœur, elle trempa un orteil dans l'eau. Et une main mouillée agrippa par la cheville et la traîna vers l'étendue d'eau bleu clair. La main était celle de Ruth. Ruth c'était la voisine insupportable, celle qui avait des tresses parfaites, des joues toujours roses, des cheveux toujours aussi blonds et de grand yeux bleu. Un cliché qui faisait rêver tous les parents du quartier. Parce qu'elle était la première de classe, gentille, raisonnable, aimante... Bref. Et elle n'avait jamais aimé Rahne. Ce n'était pas un secret, et pour personne. « Ben alors, bon anniversaire ! » Et les larmes coulèrent sur les joues de la petite fille. Parce qu'elle avait rêvé d'un monde meilleur qui lui avait paru si réel... Et que cette femme en toge grise avait mit fin à ses rêves d'enfants.


Rahne, 11 ans. 17/11/2002.
« Lydie ! Lydie t'es où ? » Lydie était apparu comme par magie. Rahne n'était pas dupe, elle avait bien compris que tout venait d'elle. Depuis l'épisode anniversaire raté, la femme n'avait pus fait aucune apparition. Et pendant ce temps, Rahne avait fini par comprendre que tout ce qu'elle avait vu venait d'elle. Elle ne savait pas comment de telles choses se produisait, comment elle y mettait un terme. Mais une nouvelle version comme elle les appelait aussi longue, c'était la première depuis l’anniversaire. Ça faisait un mois qu'elle durait. Un mois qu'une nouvelle réalité s'offrait à elle. Et à ses parents. Car elle le sentait, cette fois-ci, ces parents étaient avec elle. Ils n'étaient pas juste là pour lui faire plaisir. Ils se rendait compte, ils étaient acteurs. Elle l'avait juste demandé. Je veux une petite sœur. Je veux qu'ils soient d'accord. Lydie apparu sous ses yeux, à quatre pattes. De temps en temps elle avait mal à la tête. De temps en temps, ses parents semblaient aller mal. Mais elle s'en fichait. Elle aimait ce qu'elle voyait. « Je crois qu'il est temps d'arrêter de jouer petite, non ? » Elle sursauta en entendant cette voix. Parce qu'elle la connaissait, elle la hantait presque.   « Répète après moi Rahne. » « Non » « Tes parents, tu vas les rendre fou. Tu ne peux pas obliger les gens à vivre dans ton monde. Tu es encore trop jeune. Répète après moi. » « Non. » « Rahne, je te l'ordonne. » « Non. » « Rahne, Lydie n'est pas immortelle. » « Et si je souhaite ? » « Tu n'as pas ce pouvoir là. » « Et t'es qui d'abord ? » « Dis le Rahne. Et tu sauras. » « La vérité, et rien que la vérité. » Et ce monde s'effaça.

Rahne, 11 ans, 01/10/2002.
C'était sa mère. La voilà, sa réponse. Étrangement elle cru. Elle cru tout ça. Comment cela pouvait-il en être autrement ? Cela lui paraissait si évident. Ce soir là, elle ne lâcha pas un seul mot au dîner ce qui ne parut pas affoler ses parents, bien trop plongée dans leur petites magasines locaux. Puis sa mère entama la discussion sur les vides dressings des voisines, le concours de la plus belle piscine et les enfants les mieux notés à l'école. Et Rahne comprit définitivement ce jour là qu'elle n'avait rien à voir avec ces deux personnes des deux côtés de la table. Elle les regardait parler de leur sujets d'adultes si futiles, la femme avec la toge grise avait dupé ses parents depuis le début. Parce qu'elle était certaine d'une chose, Monsieur et Madame Altman pensait que Rahne était leur fille biologique.


Rahne, 13 ans. 14/08/2004.
« Et là, c'est Rahne devant la place de la Bourse ! » « Très belles photos, très belles photos ! » Les invités dans le salons avaient presque tous le visages intrigués. Monsieur et Madame Altman, en plein diaporama de leurs photos prises lors de leur séjours en France, ne voyaient rien. Et au fond du grand salon très bien ordonné, planqué derrière le fauteuil qui avait du coûter un demi mois de salaire à son père, Rahne souriait jusqu'aux oreilles. Évidement qu'ils n'étaient jamais allés en France. Elle, si. Dans sa tête. Dans une autre de ses réalités. Et elle y avait amené ses parents. Alors évidement, les voisins qui pendant ces quatorze premiers jours d'Août les avaient vu faisant leur vie paisiblement dans leur maison ne comprenaient pas. Ils ne voyaient pas comme les Altman pouvaient être en France et à Saint Paul en même temps. Mais il ne disaient rien, les femmes buvaient leur boissons minceurs infectes tandis que les maris piochaient dans les sablés de Madame Altman qui s'étendait un peu trop sur la mairie de Bordeaux et sa fabuleuse façade. Hé, tu pense que c'est pas bien ce que je fais ? Mais lis ça, c'est trop drôle. Je m'amuse vraiment. Avoue, toi aussi tu rêvais de les voir comme ça au moins une fois !


Rahne, 15 ans. 01/06/2006
Ruth était la fille la plus belle au monde. Tout le monde le disait et le pensait. Comment penser autrement ? Le seul hic, c'est qu'elle était terriblement belle, mais terriblement imbue de sa personne. Ses rêves tournait autour de son futur mari (qu'elle cherchait encore), ses futurs enfants (qu'elle aurait très tôt comme sa mère), sa future grande maison (à Saint Paul sans doute) et son avenir en tant que bonne femme au foyer de l'ère moderne. Rahne la voyait déjà gâcher sa vie : elle serait heureuse un temps avec son Brad (ou peut importe le prénom), puis, le premier môme viendrait, pour faire beau, et le mari se lasserai le premier. Elle serait triste. Son jardinier ou son laveur de vitre deviendrai son amant et pour reconquérir le cœur de son mari elle irait se refaire le nez et les seins. Au final sa vie serait rythmé par des soirées lassantes entres « copines », des cours de yoga, et des cours de cuisines collectifs. Dommage. « On peut savoir ce que tu matte comme ça Altman ? » Et la belle blonde était juste sous ses yeux, les sourcils froncés, deux trois clones de sa personne derrière elle. « Le garçon de ses rêves sans doute... » « Qu'elle trouvera jamais, c'est clair, pas avec une telle... » Rahne n'écoutait pas. À vrai dire, elle était concentrée sur tout autre chose. Tandis que les clones de Ruth et leur heureuse propriétaire débitaient conneries sur conneries, elle avait les yeux rivés sur un jeune homme, en face de la route. De son banc elle ne distinguait qu'à moitié son visage. Mais un détail la frappa immédiatement, ce furent ces béquilles. Elle sentait bien qu'elle était là pour camoufler quelque chose. Il lui souriait, remis sa casquette de base-ball en place et la salua d'un geste de la main. « Le mec à béquille, sérieux ? T'as raison, prend les loosers, ça en fera plus pour nous. On va laisser illettrée avec l'handicapé. » « Je suis pas illettré. J'ai du mal à me concentrer, et à lire, c'est différent. » Ruth était seule, ses amies avaient visiblement décidé d'aller embêter le gars à béquilles. « Tu sais quoi Ruth ? Je veux que tu m'adores. » « Pardon ? » « Je veux que tu m'aimes. Que tu ne puisses plus te passer de moi. » « Ma pauvre fille t'es complètement... » « J'ai dis que je le voulais ! »


Rahne, 15 ans, 01/07/2006
« Reste avec moi Rahne, reste avec moi ! » « Je peux pas, il va falloir redescendre ma cocotte. » « Non. Je veux rester là dedans. » « T'as conscience que c'est quelque chose d'autre, que cette réalité n'existe pas ? » « Elle existe pour nous ! » Ruth était détruite. Complètement détruite. Elle lui avait attrapé la main, l'avait tiré vers elle pour l’enlacer à nouveau. Elle pleurait. « Je veux pas partir... » « T'es consciente qu'une autre toi fais sa vie ? » Elle la regarda, complètement perplexe. Ruth était perdu. Il avait fallu d'un mois dans sa nouvelle vie pour qu'elle perde pied. De l'autre côté, elle était toujours cette peste. Ici, elle était folle amoureuse de Rahne. Tu crois que je devrais ? « Raaaahne... » Tu crois que je devrais la laisser un peu plus longtemps ? Aide moi.

Ruth, 15 ans, 12/06/2006
Rahne était la plus jolie fille que Ruth n'ai jamais vu. Et Rahne était à elle. Un jour ou l'autre elle dirait tout à ses parents, mais pour le moment, garder leur relation secrète avait quelque chose d’existant. Ruth et Rahne, le duo complètement fou. Comment avait-elle fait pour passer à côté de cette fille pendant des années ? « Passe moi le pot de beurre de cacahuète s'il te plaît... » Ruth lui tendit avec un sourire béa. Elle était complètement niaise avec elle. Elle faisait tout ce qu'elle lui demandait. Elle se jetterai d'une falaise pour elle. Elle était capable de tout faire pour un baiser, une caresse, un regard de sa part. Rahne était sa reine, elle lui avait détraqué l'esprit et elle ne s'en rendait même plus compte. Elle ne serait plus compte que la vraie Rahne était ailleurs. Qu'elle même n'était pas tellement là. Tout ce qu'elle vivait là était magique. Quand elle avait ses mals de tête, Rahne la berçait longuement avant de lui chanter une berceuse dans une langue qu'elle ne connaissait même pas. Et puis elle l'embrassait et il n'y avait rien de meilleur que de sentir ses lèvres sur les siennes.


Rahne, 15 ans. 01/09/2006.
On avait amené Ruth à l’hôpital ce jour. Elle le savait, le laisser dans sa réalité était une erreur. Mais la femme en toge grise n'avait rien dit, rien fais pour l'en empêcher. Et toi non plus. Avoue, toi aussi tu voulais voir ce que ça faisait... Sauf que Ruth avait fini par devenir étrange. Au départ, c'était les mal de têtes de Rahne qui l'avait alerté. Elle le savait, elle ne pouvait pas quitter les micro réalité qu'elle créait en laissant des passagers. Pourtant, elle l'avait fais. Elle avait laissé Ruth avec une autre version d'elle, aimante. Et Ruth avait commencé elle aussi à éprouver les mêmes douleurs. Et un beau jour, elle avait fais une crise. Et pour Rahne, il était tout bonnement impossible de retrouver la véritable Ruth, perdu quelque part dans les méandre de son imagination. Elle l'avait bloqué, perdu. Son esprit n'était plus dans ce corps, mais dans celui d'une ado qui vivait dans un monde de bisounours.


Rahne, 16 ans. 15/12/2007.
« Vous signez le registre, juste là mademoiselle. » La jeune femme fut conduite dans une chambre de l'aile ouest. Consacré au patient non dangereux pour les autres, ceux qui souffraient également d'un trouble totalement inconnu. On avait envoyé Ruth ici il y a quatre mois. Elle avait commencé à délirer. À parler de seconde vie. Ses parents étaient paniqués. Et tout avait empiré. Maintenant, elle était là, dans sa petite chambre bien éclairé, assise en tailleur sur son lit. Quand Rahne entra, son visage grave sembla s'illuminer. « Ruth... » Rahne ne s'était jamais sentit aussi mal. De toute sa vie. C'était pire que quand ses parents l'avaient ignoré, pire que quand il l'avaient oubliés en vacances dans leur maison, pire que quand sa mère lui avait sortis qu'elle était grosse et moche. Pire que tout ça. Plus douloureux encore que d'avoir perdu son chien ou sa petite sœur. Elle avait l'impression de perdre une amie. Une meilleur amie. Elle était partie dans u monde qui lui échappait totalement. Elle vivait le grand amour. De son côté. « Merci, hein ? Merci, merci, merci... » C'était les seuls mots qu'elle lui disait. Les seuls. Ruth la remerciait en boucle. Mais de quoi ? D'avoir pourri sa vie ? Elle ne resta pas longtemps. Ruth avait ce grand sourire béa sur le visage qui la rendait triste. « Merci, merci, merci... »

« Rahne ? Grecque ? Colonie ? » « Pardon ? » Elle se retourna. Cette visite lui avait fichu un coup au moral et maintenant un type débitait des mots au pif derrière elle. Et ce type, elle le reconnu. Avec ses béquilles. « Je t'ai observé Rahne ! Je m'appelle Ben ! 'fin, Benjamin mais on me surnomme Ben c'plus cool ! » « Super. » « Je m'appelle Ben, satyre débutant et je joue au football, pas américain, c'pour les brutes et moi je suis gentil. J'aime également les sundays, faire du ping pong et les films d'action avec cet acteur très connu qui... » « Hé, hé ! Pardon mais... satyre débutant ? » « Ouais. Je m'appelle Ben, satyre débutant et je joue au footba... » « Oui oui c'est bon j'ai pipé! » « Vraiment ? » « Ouais ouais... » « Cool, alors monte dans ma voiture ! » Ce fut plus fort qu'elle, elle éclata de rire. « Pardon ? Mais mon pauvre t'as rêvé. » « Mais je... Raah, t'es ma première aussi tu... Je suis sûre que ton père ou ta mère doit être un de ses sangs chaud rageur qui... Oups, par Zeus, je m'excuse ! » Rahne avait les yeux ronds comme des soucoupes. Ce mec était... fou à lier. Peut-être devait elle prévenir l'institue qu'un de leur membres avait pris la fuite ?


Rahne, 16 ans, entrée de la colonie des sang-mêlés.
« Nous y voilà ! » Elle avait des étoiles pleins les yeux. Rahne n'y croyait pas. Elle se tenait vraiment devant l'entrée de la colonie des sang-mêlés ? Ben lui avait tout raconté sur cet endroit. Pendant leur voyage, lors de leur rencontre, il n'avait cessé de faire l'éloge de Dieux et de cet endroit. Et quand il lui avait annoncé qu'elle pouvait quitter sa maison pour cet endroit presque féerique... Elle n'avait pas réfléchis trois milles ans. Elle était rentrée, elle avait fais son sac. Et sans regret, elle avait regardé une dernière fois son père au barbecue. Toujours avec ses mêmes amis au cheveu toutefois plus grisonnant et sa mère, qui exhibait ses jambes épilés au couleur caramel après un séjour au spa. Elle ne s'attarda pas sur son rire, ni sur les remarques lourdes de son père concernant la nouvelle voisine. Saint Paul, enfin, cette banlieue s'en était terminé. Plus jamais elle ne mettrait les pieds ici. Elle ne verrait plus jamais ces pelouses vertes presque aveuglante, ses maisons impeccables, ces ragots fumeux sur la dernière sois disant grossesse de la voisine, ces enfants parfaits. Elle était passée une ultime fois faire ses adieux à Ruth qui la remercia, encore.

Apaté. C'était le nom de sa mère qui ne tarda pas à la revendiquer. Le soir même, en réalité. Les gens étaient curieux de connaître d'avantage l'enfant de cette déesse mineure, encore non présente au camp. Et ce jour là, la jeune Altman pris la meilleur décision au monde. Mentir. Mentir sur ce qu'elle pouvait faire. Car sa mère, la femme en toge gris l'avait déjà prévenue. Elle pouvait effrayer les gens. Et elle voulait se faire des amis, vivre une vie passionnante. Alors le mensonge lui parut être une bonne alternative. « Oh, mon pouvoir est tout pourri, je peux juste mentir sans me faire pincer et détecter le mensonge... ». Tu crois qu'ils vont le gober ça ?



Rahne, 20 ans, 2012.
« Oh, Rahne ! T'es là ? » « On est quel jour ? » « Le 20. » « Non, attend, quel mois ? » Les gens rigolèrent autour d'elle, gentiment. Rahne avait toujours était un peu perché. La faute à son don, au fait qu'elle l'utilise à des fins personnels quasiment tous les deux jours. Mais ça, les gens ne le savaient pas. Pour eux c'était juste la fille un peu perchée. « La course de char, il manque une participante pour être av... » « J'y vais, j'y vais ! » Elle adorait ce jeu. Le garçon avec qui on la mit en binôme était adorable. Trop adorable même. Un fils d'Hécate avec qui elle fit rapidement connaissance. « Rahne, je suis enchantée ! » Il avait le plus beau sourire au monde ce garçon. Elle s'était surprise à le regarder longuement, à plusieurs reprises. Et il lui avait même semblé qu'il faisait de même. Alors un jour, elle l'avait embrassé. C'était comme une déclaration, à sa façon. Et à partir de ce jour là, Rahne se mit à rêver d'une vie parfaite avec lui. Réelle. Pas d'un monde pré fabriqué.



Rahne, attaque de la colonie (février 2015)
C'était les hurlements d'une gamine qui l'avait sortit de son sommeil. Elle pleurait, et Rahne état sortit complètement affolée de son bungalow. Dehors il faisait nuit noire mais elle comprit bien vite quelque chose ne tournait pas rond. « Les méchants, les méchants ils.. » La petite renifla et se jeta dans ses bras. « Ils ont tué ma sœur... » Elle ne perdit pas une seconde avant de traîner littéralement l'enfant dans son bungalow et de la planquer sous son lit. Elle attrapa son aspis sans réfléchir, grimpa la pente qui séparait son bungalow et ceux des autres dieux un peu oubliés de ceux des Olympiens et se jeta dans la bataille qui faisait rage. Elle n'avait jamais vu ça. Ils étaient tous ce qu'il y avait de plus mortel. De simple mortels. Mais avec des armes qui les atteignaient. Ils étaient venus pour tuer, pour détruire. Cela se lisait dans leur yeux, dans leur attitude. Et tandis qu'elle assena un coup sur un des hommes vêtu de noir, une blonde passa en hurlant pour se jeter sur une fille d'Arès dont elle avait fait la connaissance il y a peu. Elle n'eut pas le temps de la secourir, c'était trop tard pour elle. Ils vont tous nous tuer, aide moi toi ! Elle leva son bouclier, et remercia du fond du cœur Benjamin le satyre de l'avoir poussé à apprendre son utilisation. Dans la bataille elle ne vit pas son fils d'Hécate. Son cœur s'emballa à l'idée qu'il puisse faire parti des victimes et cela ne fit que la pousser à devenir un peu plus sauvage.

Le fils d'Hécate.
Elle déformait la réalité. Le jeune homme ferma les yeux et prit une profonde inspiration. Et alors il reprit tout depuis le début. Ils s'étaient rencontrés ici, à la colonie. Il l'avait tout de suite trouvé sympa. Ils étaient devenus amis. Elle, son aîné de deux ans seulement c'était porté volontaire pour être son binôme lors d'une course de chars. Et petit à petit, il en était tombé amoureux. Il n'avait pas su tout de suite si cela était réciproque. Et un jour, sans prévenir, elle l'avait embrassé. Devant tout le monde. Il se souvenait de ce moment, où il était resté figé durant quelques secondes avant de bafouiller un truc complètement inutile. Et elle avait ris. Elle déformait la réalité. Et si ? Et si elle avait tout calculé ? Il ne pouvait pas arrêter de penser ça. Elle avait beau lui avoir confié son véritable pouvoir, celui sur lequel elle trichait depuis des années, lui montrer toute sa bonne foi, cette idée n'arrivait pas à le quitter. Et si... Et si elle avait façonné son petit monde à elle ? Ou si elle l'avait fait tombé amoureux sans son accord, après tout il ne connaissait pas ses limites, et si... Il se redressa dans son lit, haletant. Il n'en pouvait plus. Il n'en pouvait plus de penser ça. Pas depuis qu'elle s'était confessé à lui. Il la regarda dormir avant de lui déposer un baiser sur la joue. Pas sa petite Rahne. Elle ne jouait pas avec les gens. Elle lui avait juré. Elle lui avait avoué avoir fait ça dans le passé. Et tout avait mal tourné. Elle n'avait plus jamais recommencé. Alors pourquoi ne pouvait-il pas s'empêcher de penser ça ? Parce que leur relation était trop parfaite ? Il la serra dans ses bras et tenta de s'endormir pour de bon. Pourtant cette nuit là ses neurones refusèrent de s'arrêter de travailler. Sa vie venait de basculer. Il allait finir par devenir complètement cinglé tant qu'il ne connaîtrait pas le fin mot de l'histoire. Mais si elle ne lui avait pas mentit ? Oui, et si...


Rahne, novembre 2015.
Ils avaient encore frappé. Par chance, ou par malheur, au choix, elle n'était pas présente ce jour là. Non, ce jour Benjamin lui avait gentiment demandé de l'accompagner rendre visite à une vieille tante, paumé quelque part dans la forêt nord Américaine. Elle avait accepté sans rechigné, après tout, Benjamin était un de ces plus proches amis. Ils s'étaient perdu, évidement, et il avait cassé le précieux saladier qu'il comptait lui offrir en cadeau. Un saladier de verre (drôle d'idée), lumineux et éclatant, orné de petite fleurs dorée. De taille volumineuse, il pouvait contenir suffisamment de salade pour nourrir tout un régiment. Tu t'en fou non du saladier ? En clair, ils s'étaient perdu, avaient finalement troué la vieille tante, donné des bouts de saladier et retournés au camp. Ce jour là elle se souvenait encore des visages graves de ses camarades. La fête de monsieur D. avait mal tournée. Elle était allée chercher du réconfort auprès du fils d'Hécate. Et puis, pour s'échapper à nouveau de ce monde qui décidément ne tournait plus rond, s'envola vers une réalité qui n'appartenait qu'à elle. Aller, tu viens ? Je t’emmène avec moi.