chapitre 1, rise.
Son père n'aurait pas pu trouvé plus... Sinistre. La nouvelle maison de monsieur G. était excentrée de la ville de Rome, perdue au beau milieu des bois. L'immense bâtisse était digne des films d'épouvantes les plus reconnus, avec ses trois étages, son toit pointu qui donnait l'impression de se détruire un peu plus chaque jour et ses grandes fenêtres. Même la porte d'entrée en bois sombre donnait la chaire de poule. Pas de sonnette normale, juste une clochette. Neith Sabahnur serra la main de sa petite fille et lui fit son plus beau sourire. Jocaste se contenta de regarder sa mère d'un air triste. Des heures de trajet pour arriver là. La ville en soit était belle. Et loin. Mais cette maison était effrayante. Et pour une enfant de huit ans, il y avait toujours mieux qu'une maison hanté planquée dans les bois. Mais son père avait tranché, cette maison serait leur nouvelle demeure. Ici personne ne viendrait les embêter. Et en effet, peu de personne se risquèrent à venir souhaiter la bienvenue à la nouvelle famille...
Jocaste était une demi-déesse. Elle l'avait toujours su. Depuis son huitième anniversaire très exactement. C'était sa mère qui lui avait dis. Sa mère était égyptienne, elle avait toujours adoré les vieilles légendes de son pays et évidement, quand elle avait appris pour Jocaste, s'était intéressé aux mythes grecs et romains. Son père, quand à lui, y croyait dur comme fer. Et quand il avait appris qui était la femme qui lui avait déposé sa fille sur les marches de son appartement, il était encore plus accro. Son père priait Mania. Matin, midi et soir. Son père ne croyait qu'en elle. Mania était l'amour de sa vie, sa seule et unique déesse. Évidement à côté la femme qu'il avait ramené d'Égypte faisait pâle figure. Neith était tombée amoureuse du mauvais homme. Elle avait hésité longuement à le quitter, mais quelque part, elle sentait que Jocaste avait besoin d'elle. Parce qu'elle avait bien vu que cette enfant était rempli de bonnes intentions, d'affection. Elle n'était pas perchée comme son père et de ce qu'elle avait pu voir, ne tenait pas vraiment de sa mère. Alors elle était restée, pour elle. Pour la protéger.
chapitre 2, You'll never known the psychopath sitting next to you.
Jocaste, neuf ans. « touché par la divine »«
Reviens ici Jocaste ! Reviens ! » Jocaste n'avait jamais couru aussi vite. Elle le savait, sa mère au travail, elle risquait de se prendre la raclé du siècle. Son père avait encore bu. Son père était encore tombé dans ses habituelles crises. Et maintenant elle le fuyait à travers l'immense jardin de la demeure. Elle ne pouvait pas de retourner. Pas pour voir son père complètement enragé, courir avec une ceinture à la main. Il hurlait à plein poumon. Ce prénom qu'il avait choisis. Qui sonnait de manière si dure dans sa bouche. Si douce dans cette de sa mère. «
Jocaste ! » La petite fille trébucha. Elle roula dans la pente de son jardin et s'étala de tout son long juste devant la porte d'entrée du domaine. Une femme la regarda quelques instants avant de lui tendre la main. «
Ça va petite ? » «
Oui je... » Son père arriva à ce moment là. La ceinture dans sa main droite, une bouteille dans l'autre. La femme lui jeta un regard outré quand il agrippa la main de sa fille. Il la tira de toutes ses forces et la vieille femme lâcha prise. Jocaste baissa la tête sur le chemin du retour.
Son père continuait de jurer dans sa barbe. Jocaste était trop sage, trop gentille. Elle essaya de calmer son père avec un câlin. Mais il la rejeta. Et elle ne pu contrôler cette pulsion nouvelle. Cette envie de laisser éclater sa rage. Elle ne dit rien. Elle ne fit rien. Mais elle vit bien que le regard de son père changea un bref instant. Ses yeux se voilèrent pendant un instant et il tomba à genoux. Sa bouteille se brisa et il lâcha sa précieuse ceinture en hurlant. Ce fut à ce moment là que sa mère rentra. Elle se jeta sur sa fille, la serrant dans ses bras et dévisagea avec horreur son mari qui se roulait en boule par terre, s'arrachant presque les cheveux. «
Qu'est ce que tu lui as fais, hein ? » «
Maman... » «
Pas toi ma chérie, pas toi... » Et Monsieur G. entre deux gémissement lança un regard paniqué, elle savait, sa fille venait de passer au grade supérieur. On ne provoquait pas des graines de dieux sans le regretter plus tard. Et avec Mania comme mère, Neith se mit à craindre le pire pour son mari. Elle le savait, il n'y avais jamais eu personne devant la maison pour stopper son père. Mania lui avait juste envoyé une vision avant qu'il ne frappe sa fille une fois de plus. Non, ils étaient trop seuls ici, trop éloignés. Cela faisait bien longtemps que ni Jocaste ni Neith avait eut de contacts extérieurs.
Il était partis pendant deux semaines. Plus aucune nouvelle de Monsieur G. Et puis un matin, Neith le retrouva endormi à ses côtés. Il ne répondit à aucune de leur question et reprit sa vie exactement comme avant. «
Maman, je trouve papa bizarre... » Neith avait pris sa main. Et Jocaste s'était alors demandé ce qu'elle avait bien pu faire à son père pour le rendre aussi étrange.
Jocaste, dix ans. « Un garçon dans les murs »«
Tu te fais belle pour le retour de papa ma chérie, hein ? » Neith avait le visage presque triste. Et Jocaste lui déposa un baiser sur la joue qui sembla lui rendre toute sa bonne humeur. Son père avait été absent pendant trois longues semaines. Pour le boulot, disait-il. Mais Jocaste n'était pas dupe, tout comme sa mère, elle savait que son père faisait d'autres choses. Avec d'autres femmes. Qu'il aimait autant Jocaste qu'elle l'aimait. Zéro donc. Il n'aimait que sa déesse de misère et coucher avec d'autres femmes. C'était Neith qui lui avait dis. Il avait jeté son argent par les fenêtres. L'aclool, les femmes, son père était un tombeur. Elle n'avait que dix ans mais elle comprenait toute la désolation de sa mère. Elle l'aimait et lui... Lui ne serait jamais rien qu'à elle. Il n'était qu'un misérable. «
Cette robe te va très bien ma chérie ! » Elle avait mis une de ses robes égyptienne que sa mère chérissait tant. Avec ses cheveux roux et sa coiffe, elle ressemblait presque à une déesse, disait sa mère. «
Je vais jouer. Je reviens plus tard maman ! » Tout ce dont elle avait besoin, c'était d'une des toiles que sa mère stockait dans leur cave. Elle allait peindre cette après-midi. Elle avait toujours aimé ça. Elle prit la plus grande en sifflotant, attrapant au passage une vieille palette de peinture qui traînait là. Sa mère serait fâchée si elle venait à se rendre compte qu'elle faisait de la peinture dans cette tenue. Mais tant pis. Elle serait soigneuse. «
Et je prends aussi ça, et çaaa ! Et puis ça ! »
Toc toc. Au début elle ne l'entendit pas. Ce petit bruit d'arrière fond. Et puis quand il se répéta, elle se tu. Il y avait comme un chuchotement dans les murs. Une voix d'enfant. Toc toc. «
Il y a quelqu'un ? » Elle se plaqua contre le mur. Une fois, deux fois. «
Qui est là ? » Elle chuchotait aussi tout d'un coup. Le bruit venait de là, juste derrière la tapisserie indienne que son mère avait autrefois ramené de l'un de ses voyages. Elle la souleva doucement. Au départ elle ne vit rien dans la pénombre. Mais ce fut les nouveau chuchotement qui la poussèrent à tâter le mur et à y trouver un creux. Un passage secret. L'enfant qu'elle était imagina alors la plus folle des histoires. Un trésor, un monde imaginaire, au lieu de ça, rien. Il lui manquait la clef. «
Je reviendrais. »
Elle avait fouillé dans toutes les affaires à son père. Essayé toutes ses clefs une à une. Et celle qu'elle trouva collé sous son bureau (pièce dans laquelle elle n'avait pas l'autorisation d'entrer) fut la bonne. La porte s'ouvrit alors sur la pièce la plus décalée de toute la maison. Des murs peints d'un blanc qui l'aveuglèrent presque. Un lit parfaitement bien fais, une table de chevet en bois de chêne, une télévision avec une console de jeu, une baignoire angulaire. Et au centre, assis sur un tapis noir, un garçon magnifique. Ou du moins, Jocaste le trouva magnifique ici. Il lui faisait penser aux garçons mignons plus âgés qu'elle voyait à la télévision. Il avait ouvert de grand yeux en la voyant rentrer ici, dans sa tenue pour le moins originale. Il se leva et avança vers elle. La première chose qu'il fit fut de la toucher. Toucher ses joues, ses cheveux et ses habits. «
Tu es réelle ? » «
Bien sûr ! » Et Jocaste se mit à rire. Trop jeune sans doute pour se dire que quelque chose clochait par ici. Ou trop jeune pour comprendre et assimiler. «
On aurait dit une fée... Non, une déesse ! Ou une nymphe ! » Il l'avait prise dans ses bras, et Jocaste avait ris de nouveau. Le garçon avait l'air paniqué. Et Jocaste ne voyait pas. «
JOCASTE TON PERE EST LA ! » Il la lâcha immédiatement et fila se planquer sous son lit. «
Ferme la porte » siffla-il. Et Jocaste exécuta ses ordres. Ce soir là au dîner des milliers de questions se bousculèrent dans sa tête.
«
Pourquoi tu es dans ma maison ? » Elle avait attendu que son père parte pour revenir le garçon de la cave. Une semaine très exactement. «
Ton père m'a mis ici. » «
Est-ce qu'il t'a fais du mal ? » «
Je sais pas. » «
Tu te souviens pas de ta famille ? » «
C'est lui ma famille il m'a dis. » «
Mais... » «
J'ai tout oublié. Depuis que je suis arrivé là. Je sais pas depuis combien de temps je... » «
Je t'ai fais un dessin. » «
Pardon ? » «
C'est pour toi. Et je vais dire à maman que tu es là. Elle va te rendre à ta famille. » «
Non ! » Il s'était levé. «
Non ne fais pas ça... Il m'a dit que... » Jocaste leva les yeux vers lui et soupira. «
Tu veux rester là ? Je ne comprends pas. » «
Il a dit que c'était pour moi. Je suis malade et je suis dangereux. Il m'a dis que les autres comprenaient. Tu es gentille, mais je te connais pas et je... » «
Jocaste. J'ai eu dix ans et...» «
Ken. Douze ans. » «
Comme la poupée ? » Ce fut à son tour de rire. C'était un surnom, mais il préférait Ken. Adjugé. Elle ne dirait rien. Il resterait là. Mais elle ne comprenait pas pourquoi. Pourquoi il voulait rester cloîtré entre ces quatre murs. «
A plus tard Joe. » «
Joe ? » «
C'est plus mignon que Jocaste. Et Joe et Ken ça en jette, non ? » Elle haussa des épaules et referma la porte.
Jocaste, onze ans. « ken, comme la poupée »«
Parle moi de toi Ken. » «
Je sais rien de moi, j'ai oublié. Je sais pas pourquoi, mais j'ai oublié. » «
Alors de pourquoi tu veux pas partir d'ici. Mon papa est méchant. Pourquoi il t'a mis ici ? » Il soupira et se leva de son lit. Ken avait attrapé sa console de jeu et c'était remit à jouer. Il se refermait si vite sur lui même. Jocaste nota tout de même une légère amélioration. Il avait le teint moins pâles depuis qu'elle lui apportait les jus de carottes de sa mère. Il semblait moins frêle aussi. «
Et au fait, bon anniversaire ! » «
C'est aujourd'hui ? » «
J'en sais rien, on a qu'à dire que oui, j'ai un cadeau ! » Et avec plaisir elle lui tendit le nouveau jeu qu'elle avait acheté pour lui et sa console. Elle ne l'avait jamais vu aussi souriant. Quelque fois, quand ses yeux bleus cessaient d'être si tristes, Ken était si adorable. Et en parallèle la maison semblait rendre son père fou un peu chaque jour. Ou du moins, c'était l'interprétation que faisait Jocaste de son attitude de plus en plus délirante.
Jocaste, quinze ans. « les enfants innocents »«
Tu es magnifique Joe. J'espère que les gens te le dise souvent. Tu sais ce que j'aime le plus chez toi ? En dehors de ta personne, ce sont tes cheveux. » «
Toi, tu aurais été du genre à faire craquer toutes les filles au lycée, tu sais ? » En réalité elle n'en savait rien. L'école c'était ici qu'elle la faisait. Elle se basait sur les feuilleton qu'elle voyait parfois passer à la télévision. «
Vraiment ? » «
Aller, raconte moi, t'as fais quoi de beau cette semaine ? » Elle s'en voulu presque de poser encore une fois la question, chose qu'elle faisait toutes les semaines mais Ken s'était déjà mis à lui répondre. Cela faisait cinq ans. Cinq ans qu'elle venait ici une fois pas semaine, à l'abri des regard. Son père ne savait rien. Sa mère non plus. Ken le lui avait fais juré. Parce qu'il était malade, patati, patata. Et qu'il devait rester là. Sa mère ne se rendit compte de rien ? Plusieurs fois Joe s'était demandé si Ken n'était pas le fruit de son imagination. Peut-être que si, après tout. Et elle avait toujours cette question qui lui brûlait les lèvres. Pourquoi. Pourquoi ne rien dire ? Ne rien signaler ? Faire comme si de rien était ? Un jour il lui avait dit qu'il se pourrait qu'il soit dangereux. Mais c'était des foutaises. Elle s'était renseigné depuis le temps. Son père avait kidnappé un enfant. Il pouvait aller en prison pour ça. Pour longtemps. Et après tout ce qu'il avait fais à sa mère, et à elle, il le méritait amplement.
Il était plongé dans ses histoires, et à présent, allongé sur son lit il lui racontait comment il était arrivé au dernier niveau de son jeu. «
Je vais te faire sortir d'ici. » «
Joe recommence pas... » «
Mais ça te plais ou quoi d'être enfermé ici ? Tu m'expliques ce que tu y gagnes ? » «
Baisse d'un ton... » «
Non. Non, cette fois ci tu viens avec moi. Tu n'es pas dangereux Ken ! Tu es gentil. Et tu ne ferais pas de mal à une mouche. » Il soupira et s'étira sur son lit. Ce fut au tour de Jocaste de lever les yeux au ciel. Bon sang à quoi jouait-il ? Elle se coucha à ses côtés et posa une main sur sa joue. «
Ken s'il te plaît. Ne le laisse plus te faire de mal. » «
T'as remarqué que j'ai enfin de la barbe ? » «
Ken bon sang ! » Il rigola pendant quelques secondes avant de se taire devant l'air si sérieux de Jocaste. «
Quoi ? » « Je te parle de partir d'ici et toi tu me parle de ta barbe. » «
C'est important non ? Tu m'as dis que le garçon que tu trouvais gentil en avait. Moi aussi je veux une barbe. » Ce garçon, elle l'avait inventé, comme tous les amis dont elle lui parlait. Peut-être comme elle était elle même en train de rêver. «
Franchement ? C'est pas le plus important ! » Pourquoi partait-il sur des sujets aussi futiles, pourquoi ? Elle le savait, quand il était partit sur un de ces sujets inutiles, difficile de le faire changer d'avis. Il ne s'en rendrait peut-être jamais compte, mais être enfermé ici l'avait sans aucun doute conditionné d'une manière ou d'une autre. Et elle, de son côté n'avait pas le courage d'aller affronter son père. Elle lui déposa un petit baiser sur la joue et se releva. «
Je t'aime beaucoup, tu le sais ça Ken ? Je laisserais pas tomber. » Il rigola, tout simplement. Ce rire si innocent, celui d'un gamin de dix huit ans ans pour qui la vie s'était juste arrêté il y a cinq ans.
Jocaste, seize ans. « le diable sort de sa boîte »Cette fois-ci elle l'avait retrouvé roulé en boule dans un coin de sa chambre. «
Ken ? » Il n'avait pas bougé. Elle le voyait respirer, lentement. Ses yeux bleus semblaient lancer des éclairs à une personne invisible, juste en face de lui. «
Ken, tu m'entends ? » Elle s'était accroupis près de lui et il avait sursauté. «
Et ce qu'il te le fait aussi ? Hein ? » «
Ken, il t'a frappé ? » «
Non. Juste menacé. C'est la première fois, d’habitude il s'approche pas de moi il... » Et elle avait alors réalisé qu'elle ne devenait pas folle. Être fille de Mania et sombrer dans la folie, c'était plutôt drôle. Et Jocaste était heureuse de comprendre qu'il existait réellement. Au bout de toute ses années, cette relations tordues avait bien faillis la faire chavirer. Elle avait fini par se dire que Ken était juste là, dans sa tête ais là... Elle savait ce qui le ferait devenir réel. Ce qui le ferais sortir de ses gonds. Si elle était tel qu'elle le voyait depuis des années ils sortirait d'ici aussitôt qu'elle eu prononcer ces mots. «
Moi oui. Maman aussi. » Ken avait relevé les yeux vers elle. Il avait passé une main dans ses cheveux roux. Ces yeux bleus n'étaient plus triste. Juste en colère. Et elle voyait bien à sa bouche crispée qu'elle venait de commettre la pire des erreurs. «
Comment peut-il... faire ça... à une fille aussi innocente que toi ? » Il s'était alors redressé. Elle oubliait parfois qu'il était impressionnant une fois debout. «
Ken... Ken attend... » Et pour la première fois de sa vie elle regretta de l'avoir tant poussé à sortir de sa prison blanche. Elle le suivit, agrippant ses mains. Il allait lui faire mal, elle connaissait son père. Il était violent. Qu'il est réussit à ne pas briser sa mère et elle pendant des années étaient un miracle. Un miracle. Ken avait surgis au beau milieu du salon. Il ne s'était pas attardé sur les choses qu'il découvrait pour la première fois. Jocaste planté derrière lui, son père et sa mère lui faisait face. «
Qu'est ce que... » «
Qui êtes vous ? » Sa mère avait presque hurlé. « Comment tu as pu faire ça, hein ? » «
Je ne te connais pas je te... » «
Menteur ! » Ce fut Jocaste qui se jeta sur Ken la première. En vain car ce dernier avait déjà empoigné monsieur G. pour le frapper de toutes ses forces. Monsieur G. s'était réfugié sous la table de son salon. Et Jocaste compris aussitôt qu'une de ses crises allait revenir. «
Arrête Jocaste, arrête ! » Et maintenant il la suppliait d'arrêter. Ken lui jeta un regard déconcerté. Totalement déconcerté. «
Je ne fais rien... » Si, elle faisait quelque chose. Elle le faisait replonger dans ses pires délires. « Il va me tuer ! Il va me tuer ! » Son père hurlait à plein poumon. Elle devait le sentir elle aussi, c'était la fin. «
Va t-en Jocaste, où la prochaine fois il va... » «
Maman... » «
On se retrouvera, va t'en ! » Jocaste attrapa la main de Ken. Elle du le tirer pour l'empêcher de se ruer à nouveau sur monsieur G. qui riait à présent comme un dingue, murmurant des choses de plus en plus absurde.
«
Jocaste, arrête toi ! Arrête toi ! » Cela faisait une heure qu'elle marchait à pleine vitesse sur le bord de la route. Elle n'avait aucune idée de l'endroit où elle se rendait ainsi en pleine nuit. Ken la rattrapa, à bout de souffle. «
C'est à cause de toi hein ?! Répond ! Ça fait des années que je me demande qui lui a fourré ses idées dans le crâne et depuis tout ce temps, c'était toi... hein ? » «
Je suis désolée. J-je ne comprends pas je... » «
Tu lui as dis que j'allais le tuer. » «
Non je... On ne se connaissait même pas quand tu... » «
Pardon ? » «
Laisse moi finir ! Ken je... » «
Ferme là Jocaste. » Ce fut plus fort qu'elle elle se jeta dans ses bras, le serrant contre elle. Mais cette fois ci il la repoussa, de toute ces forces. «
Il m'avait bien dis, tous les jours, tous les jours depuis toutes ces années ! L'autre lui a dis que son fils le tuerais, alors il... » Sa voix se brisa. Son fils ? «
Tu... » Elle avait toujours su que son père faisait sa vie ailleurs. Mais qu'il avait un autre enfant et que... Ken était différent. Complètement différent. « Il avait juste peur de moi Jocaste, juste peur et... Il piquait des crises de folie s'il restait trop près de moi. Notre père était juste détraqué. » Notre père. Détraqué. Crise de folie. Elles avaient commencé le jour où il l'avait poursuivit avec la ceinture. Mania l'avait puni, elle l'avait sans nul doute rendu fou. Et avoir sa fille dans les parage n'avait du faire qu'accentuer le mauvais sort qu'elle lui avait jeté. Le jour où il était partis pendant des semaines. Et il était revenu, il était devenu étrange. Il s'était mis en tête que Ken allait le tuer. Pour des raisons mystérieuses. Et quelque chose lui disait qu'elle n'allait jamais connaître la vérité à ce propos. «
Tu es spéciale aussi, c'est ça ? » Elle hocha la tête, bien décidé à être honnête avec lui.
Et quelque jours plus tard, au moment de quitter l'état, ils apprirent dans les journaux locaux qu'on avait retrouvé le corps de monsieur G. ce matin, suspendu au bout d'une épaisse corde au beau milieu de son salon. Il laissa comme dernières volonté celle que l'on retrouve le fils qui l'avait conduis à la mort. Mais personne ne pris la peine de chercher le sois disant fils. Et Neith Sabahnur était enfin libre.
Jocaste, dix sept ans. « une chienne nommé sature »«
Ken, t'as pas bientôt terminé ? » «
J'arrive, j'arrive... » Il passait un temps fou dans la salle de bain. Ken, c'était un sacré cas. Il avait raté tellement d'année, enfermé dans sa chambre toute blanche qu'il lui avait fallu un an au moins pour se remettre au goût du jour. Neith lui avait encore écrit aujourd'hui. Elle allait bien. Et elle pensait bien à elle. «
Ken, c'toi qui a pas fermé la porte d'entrée ? » «
Nope ! » Jocaste n'eut pas le temps de la refermer quand soudain un grand bruit se fit entendre dans le salon. Ken se débattait avec une créature d'une laideur incroyable qui avait attrapé sa tête et qui entreprenait de la faire entrer toute entière dans sa bouche. «
Joe ! Joe aide moi ! » «
Mioum mioum demi-dieu délicieux ~ » «
Arrête ! C'est moi que tu veux ! Je suis la demi-déesse ! Oh ! » La créature releva les yeux vers la rousse, sautant vers elle. Une Harpie. «
Mais lui aussi délicieux demi-dieu ! Mais toi tu es... » La suite déconcerta Jocaste. Totalement. Quand la bestiole vint se frotter à ses jambes comme un chat, elle eut envie de vomir tant l'odeur était insupportable. «
Gentille fille de Mania... » Ken quand à lui avait les cheveux en bataille, le crâne recouverte d'une épaisse bave jaunâtre. «
Je suis... » Comme elle. Tandis que la Harpries continuait de lui caresser les mollet en ronronnant presque, Jocaste avait les yeux rivés sur son demi-frère, complètement abasourdis. Comment lui avait-l fait pour l'ignorer pendant tant d'années ? «
Mais je ne felais pas de mal à l'ami de la fille à Mania, non non. » Et c'est ainsi que Jocaste et Ken rencontrèrent Sature, la Harpie grisâtre qui ne prononçait pas les r et les transformait en l.
chapitre 3, All my friends are heathens, take it slow.
Jocaste, dix sept ans. « le fils de la nuit »«
La Colonie, oui oui, je connais la colonie ! » Trois heures qu'elle répétait les mêmes mots. Ken et Jocaste le savait, ils y étaient presque. Cette colonie donc Sature leur avait tant parlé. Elle disait qu'ils seraient bien là. Mais qu'elle ne pouvait pas y rentrer. La tentation de croquer dans les autres demi-dieux était trop grande. Quant à la véritable nature de Ken, elle restait un grand mystère. Aucun parent divin ne se manifesta durant sa première semaine. Jocaste fut envoyé assez rapidement dans son bungalow. Elle le trouva un peu isolé, ce qui lui donnant de bonnes raisons de passer les barrières du camp assez souvent pour rejoindre Sature. Elle était gentille. Avec elle du moins. Sature, au yeux des mortel avait l'apparence d'une jeune femme d'une vingtaine d'année d'une laideur... a toute épreuve. Elle avait des cheveux bruns, sec et en pagaille, mal coupé. Des yeux globuleux mais un sourire attendrissant pour ceux s'attardant sur ce genre de détails. Le reste du temps, aux yeux des gens comme elle et Ken, elle était juste une Harpie grisonnante. «
C'est un fils d Nyx, tu le savais toi ? » «
Non non non. Fils de la nuit, fils de la nuit ! » Sature avait recommencé à voleter autour d'elle. Ken était un fils de Nyx. De tous les parents divin, c'était bien le dernier qu'elle avait imaginé. Elle avait toujours pensé à une déesse sage comme Déméter ou Athéna, ou à la beauté révoltante comme Aphrodite ou encore un de ses fils... «
Je clois qu'il t'aime beaucoup ton ami. » «
Il n'a eu que moi pendant des années Sature, il essaie de faire sa vie maintenant... » Et elle le laisserait faire. Il avait tant de chose à rattraper ! Elle l'épiait souvent. Elle avait du mal avec ceux pouvant profiter de ses faiblesses. Au départ, elle le protégeais de loin. Sa gentillesse lui interdisais d'user de son pouvoir pour le faire mais elle se surpris à utiliser Sature plus d'une fois pour effrayer les filles osant s'approcher un peu trop de son demi-frère. Et quand les pouvoirs de Ken se manifestèrent enfin, et qu'il compris comment en user, elle n'eut plus besoin de jouer les gardes du corps à distance.
Jocaste, dix neuf ans. « l'histoire de la harpie, du mousquetaire et de la rousse »«
Tu es prudente, hein ? Sature reste avec toi ? » «
Ken... » «
T'es trop gentille Joe, je veux pas qu'on te fasse de mal ou que tu tombe sur un grand malade... » «
Et ça nous connais ça, non ? » Elle lâcha un petit rire nerveux. Elle s'était entraîné suffisamment pour se défendre à présent. Mais l'inquiétude de Ken la touchait toujours. «
C'est New York, j'ai toujours eut envie de voir New York ! » Et elle ne fut pas déçu. La ville combla toutes ses espérances. Bien sûr, sa ville natale resterait toujours la plus belle, Rome était une petite ville ou il faisait bon vivre quand on ne vivait pas au beau milieu des bois mais cette ville, c'était différent. Sature aussi semblait aimer, elle n'y avait jamais mis les pieds. Les gens les regardaient souvent en riant. Sans doute parce que Sature avait inversé ses deux chaussures, ce qui lui donnait l'air d'être un sacré clown, ou encore qu'elle portait un foulard sur la tête lui donnant dix ans de plus ou parce qu'elle ne savait pas manger proprement. À côté d'elle Jocaste était une petite poupée fragile et inaccessible. «
On va dans ce bal dis Joe ? Dans ce bal ! » Un bar. Évidement qu'elle voulait aller dans un bar, cette Harpie avait un faible pour les boissons alcoolisé mortelle. «
Mouais... » «
Melci ! Melci ! » Jocaste se rua presque immédiatement sur la place la plus confortable de l'endroit. Elle attacha ses cheveux roux en en chignons parfait, le temps pour Sature de passer ses commandes. Si elles ne se faisaient pas recaler à cause de leurs âges, elle auraient de la chance. On lui donnait souvent moins et quand à Sature... elle était tout simplement Sature. Et tandis que son amies commandait le cocktail le plus long et le plus onéreux du bar, la fille de Mania avait reporté son attention sur tout autre chose. Cette autre chose c'était un garçon. Enfin, un homme. L'air terriblement élégant et sérieux. Il avait un elle ne savait trop quoi des îles britanniques, ou quelque chose dans ce genre. Ce fut plus fort qu'elle, elle agita sa main en sa direction. Son geste, elle le regretta presque aussitôt. Elle ne le connaissait pas. Et elle lui faisait coucou. «
Ma pauvre fille, mais qu'as tu dans la tête ?! » Elle regarda Sature qui avait alors entrepris de draguer un serveur et soupira. «
Oh bonsoir je heu... Je sais pas trop ce qu'il m'a pris, je m'en excuse. Mais vous aviez l'air de chercher une place et puisqu'il n'y en a pas et que je heu... » Non en fait le bar était encore presque moitié vide. Mais tant pis. Ce n'était pas dans ses habitudes de se décourager aussi facilement. «
Je m'appelle Joe ! Ça vous dis de boire un verre avec moi ? »
«
Ken, tu serais fan de ce garçon ; je te jure ! » «
J'préfère les filles mais... » «
Fait pas ton bêta ! » Il la regardait d'un air un peu perdue. Évidement, cela allait lui faire environ une heure et demi qu'elle lui parlait d'Aramis, le gars rencontré dans un bar de New York. Évidement qu'il se posait mille et une question. «
Tu sais c'est la première fois que ça t'arrive Joe, t'attends pas à quelque chose de... En plus si tu lui offres des cactus il va te prendre pour une cinglé, non ?» «
Rooh. Ken. Chut.» Il haussa les épaules en souriant. «
Je t'embête à en parler, c'est ça ? » «
Mais non, aller, parle moi de ton mousquetaire là... »
Jocaste, vingt et un ans. « toutes les bonnes choses ont une fin »«
Aller, pleure pas. » «
Mais je pleure par Ken, fiche moi la paix. Dégage. » Le fils de Nyx la regarda presque sans comprendre. Oui oui, Aramis et elle s'étaient mis d'accord. C'était fini entre eux. Point barre. Ils avaient tout... tout décidé tout les deux. Alors pourquoi était-elle si en colère ? Si triste ? «
Si tu veux parler je suis là. Comme d'habitude. » Un groupe de fille se mit à glousser dans un coin. Évidement voir Ken se faire rembarrer par Joe, c'était très marrant, très amusant. Les gens avaient fais circuler tellement de rumeurs sur eux dès leur arrivées... Avant de comprendre qu'il était de la même famille. Mais dans la tête des gens Ken restait toujours le preux chevalier de Jocaste. «
Attend Ken... » Il était déjà partit, la laissant seule dans son bungalow triste comme la mort. Et ce jour là, elle invita les enfant d'Iris à venir l'aider à tout repeindre de fond en comble. Elle hésita quelques minutes avant de laisser sur sa table de chevet son petit cactus parodia.
Jocaste, vingt-deux ans. « des monstres dans la nuit »«
Ken sur ta droite ! » Ils étaient partout. L'attaque avait été lancé durant la nuit, les demi-dieux n'avaient rien vu venir et déjà, la bataille faisait rage. Combien de temps elle passa à se battre, à défendre ce groupe de gamin trop jeune pour faire quoi que se soit ? Elle n'en sut rien. Le fils de Nyx était avec elle, se battant vaillamment comme il avait toujours su le faire. Le résultat fut sans appel. Ils avaient perdu. Perdu tant des leurs. Elle en pu retenir ses larmes quand Ken se retrouva une semaine à l'infirmerie. Son ami avait bien faillis perdre la vie. Comme tant d'autres. Mais qui étaient ces hommes masqués qui avaient attaqués leur maison ? Ce qu'elle ne savait pas encore, c'était la deuxième attaque qui aurait lieu quelques mois après. Cette fois-ci, elle ne fut plus aussi surprise. La fille de Mania lâcha ses pouvoirs, donna tout ce qu'elle pu. Une fois de plus le fils de Nyx sauva sa vie. Désormais paralysée par la peur comme tant d'autre, la fille de Mania ne pu se résoudre à quitter la colonie avant quelques mois. Impossible pour elle de repenser à aller faire un tour à New York avec Sature. Ce jour là, dans un élan de faiblesse sans doute, elle envoya une longue lettre à Aramis. En ces jours sombres, il était une des rares personnes avec Ken qui serait peut-être capable de lui remonter le moral.