Jade E. Holmes & J.P-Seven A.Monroe

Cet après-midi, une de mes amies et étudiante en même année que moi, m’avait proposé de commencer à bosser ensemble le soir. Ça s’annonçait être une soirée d’étude mais également, une espèce de petite soirée entre filles. Je lui faisais confiance : elle avait un don pour parler, parler et parler : un peu comme moi. C’était donc toute heureuse que j’acceptais sa proposition. Dans la soirée, je sonnais à sa porte, avec mon typique sac en bandoulière avec mon netbook et quelques affaires de rechanges… Nous avions encore bossées tard. Sur un de nos projets qui comptait double pour la fin du semestre. Vu que nous devions travailler en équipe, j’essayais de ne pas tout ruiner en faisant tout, toute seule ; elle le prendrait mal sinon. Elle me l’avait déjà fait remarquer plus tôt dans la soirée, lorsque j’avais soit disant empiété sur son terrain : ce qu’elle était censée faire. Mais j’y peux rien, c’est plus fort que moi ! M’arrêter en plein milieu de quelque chose, c’est pas vraiment mon point fort. Je tapais donc nerveusement sur la partie lisse de mon clavier, attendant impatiemment qu’elle finisse à son tour pour que je puisse continuer. De l’autre main, je jouais avec une de mes mèches de cheveux qui dépassait de ma que-de-cheval : j’avais l’habitude de m’attacher les cheveux lorsque je réfléchissais face à un ordinateur… Regardant l’horloge une énième fois, je me fis prendre en flagrant-délit par mon amie, qui ne manqua pas de me faire remarquer que sur ce coup je n’étais pas discrète. Elle décréta l’arrêt immédiat de ce que nous étions en train de faire, au vu du temps que nous avions passés dessus, ça suffisait largement pour la soirée. J’approuvais son choix et rangeais mon ordinateur, histoire de ne pas être tentée par quoi que ce soit. Après quelques minutes, mon amie qui revint de la cuisine, m’indiqua qu’elle avait oublié de prendre quelque chose à manger. Je me désistais pour sortir chercher des pizzas, à la pizzeria à emporter qui se trouvait à quelques rues d’ici. Par-dessus ma robe noire à pois blancs, j’enfilais une veste en jeans noir, histoire de ne pas me faire surprendre par une brise sortie de nulle part ! Ainsi avec tout juste assez d’argent, je sortais et me dirigeais vers cette dernière. Et tout ne se passa pas normalement…

Les mains dans les poches de ma veste, je marchais désireuse de trouver la pizzeria le plus rapidement possible, car l’heure était quand même déjà assez avancée. Il devait être aux alentours de 22h je dirais. Oui à 22h manger une pizza : c’est pas mal, hein ! Mais alors que je continuais mon chemin, de l’agitation dans une petite ruelle adjacente. M’arrêtant nette, je décidais de revenir sur mes pas, curieuse de ce que j’avais entraperçut. Me collant au mur, juste ma tête dépassait afin d’avoir une vue sur la ruelle. Et là, je n’en croyais presque pas mes yeux. Pour avoir de l’activité, il y en avait dans cette ruelle ! Une jeune femme semblait tenir quelque chose en main, quelque chose de brillant et vu comment elle l’agitait, cela devait être une lame ou quelque chose de similaire. Escrime quand tu nous tiens, je ne m’en débarrasserais jamais. Mais je fus encore plus étonnée lorsque j’arrivais enfin à discerner l’opposant à la jeune femme. On aurait dit un des monstres sorti tout droit sorti d’un récit que ma grand-mère me racontait lorsque j’étais enfant. Ça voulait dire qu’elle le voyait aussi et pire même : elle devait l’avoir mis en colère, ou quelque chose comme ça ! Bon la pizza attendra, j’avais autre chose sur le feu : et une chose beaucoup plus importante que notre estomac ! Je trouverais bien une petite excuse pour mon futur retard ! Genre le four à pizza à griller, ou alors il y avait une queue monstrueuse jusqu’au bout du trottoir. La pauvre ne va jamais me croire ou alors elle va me détester ! Bon tant pis, on verra bien comment cela se passera ! Je continuais d’observer le petit combat de là où j’étais, mais quelqu’un d’autre décida de se mêler à la fête…

Un deuxième monstre, tout aussi hideux que le premier passa à côté de moi sans me porter la moindre attention avant de s’engouffrer à son tour dans la ruelle. Elle allait être attaquée par derrière, et tout ça en traître qui plus est ! Ni une, ni deux, certains instincts ressurgirent en moi. Attrapant la première chose qui me tombait sous la main, c’est-à-dire une espèce de pied-de-biche qui traînait par-là – ne venez pas me demander à moi ce que faisait ce truc ici ! – et je m’engouffrais à mon tour dans la ruelle. Alors que le deuxième monstre, tout juste débarqué, allait lui porter une attaque dans le dos ; j’eus tout juste le temps de m’interposer et de parer son attaque en lâchant un petit « Attention ! » à l’intention de la jeune femme. L’adrénaline que je ressentais alors lors des compétitions lorsque j’étais plus jeune ressurgit au fond de moi. Seulement je n’étais pas dans le dôme sécurisant d’une compet’ : non j’étais face à un truc que je ne pensais jamais voir et dos à quelqu’un que je ne connaissais pas ! Je m’étais quand même encore fourrée dans un sacré pétrin. Ou comment se défendre avec un pied-de-biche : leçon numéro une. Allons-y Allonzo !

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