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 I'm gonna make you smile - Really? (Abigail, terminé)

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Tamara Lond
Tamara Lond
COLONEL BADASS
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MessageSujet: I'm gonna make you smile - Really? (Abigail, terminé)   I'm gonna make you smile - Really? (Abigail, terminé) EmptyJeu 14 Avr - 21:20




"I'm gonna make you smile - Really?"
 



L’agent Lond avait passé jours éreintants, c’était le moins que l’on puisse dire. Une traque acharnée pour capturer un cyclope, à la fois dangereux et qui détenait des informations importantes pour le DLCEM. Autant dire que l’agent de terrain n’avait pas chômé pour retrouver cet individu qui, en plus, était un as du camouflage.  Plusieurs de ses collègues du Département avaient essayé et échoué avant elle, aussi ses supérieurs lui avaient confié cette mission. Elle avait eu carte blanche, ce qui était parfait pour elle. La traque fut sportive, mais c’était ce que préférait Tamara.

Après deux jours de filature à travers l’état, l’agent de terrain avait enfin trouvé le moment propice pour passer à l’action, à l’abri des regards indiscrets. Le fugitif ne s’était bien sûr pas laissé faire, ce qui avait valu à la jolie brune trois côtes fêlées et plusieurs contusions. Mais le cyclope l’avait payé d’une mâchoire fracturée et d’une entorse des deux poignets. Le Département était venu récupérer son prisonnier et avait ramené l’ agent Lond chez elle, où elle aurait le loisir d’avoir une semaine de convalescence. Mais hors de question de lambiner. Si le soir-même elle s’était écroulée de sommeil, dès le lendemain matin, elle était sur la rédaction de son rapport. Mais comme souvent après une telle mission, une forte migraine la gagna. Voir à travers la brume n’était pas de tout repos et avait ce genre d’effet sur elle. La jeune femme s’octroya alors une petite pause café bien méritée, savourant le nectar dans sa tasse préférée qu’elle tenait entre ses deux mains, dans la pénombre de son salon, stores baissés. C’est alors que son téléphone se mit à sonner. Inquiète qu’il ne s’agisse de mauvaises nouvelles à propos de sa mère, Tamara se rua sur l’appareil, mais voyant qu’il s’agissait d’un numéro inconnu, elle gagea sur une autre personne en décrochant, vu que la seule autre personne à avoir son numéro était son père.

« -Papa, tu as encore changé de numéro ?! » demanda-t-elle d’un ton agacé.

Mais non, pas de Mr Lond au bout du fil. Non, il s’agissait de la voix d’une jeune femme qui faisait visiblement du télé-travail. Un call-center avait son numéro, génial ! Tam avait horreur de perdre son temps, et là, clairement, ça allait en être, de la perte de temps ! Sans laisser finir son interlocutrice, la petite brune rétorqua :

« -Je ne suis pas intéressée ! »  avant de raccrocher.

La jeune femme soupira bruyamment avant de lâcher le téléphone à côté d’elle, sur le coussin du canapé, où elle était assise. Elle s’apprêtait à reprendre sa tasse de café après s’être massé les tempes quelques secondes, quand le téléphone se remit à sonner. Elle l‘attrapa, et voyant qu’il s’agissait du même numéro, répondit sèchement en roulant des yeux.

« -Quoi encore ?! »

Elle grimaça, ses côtes lui faisaient mal, et s’énerver ainsi faisait se contracter les muscles intercostaux, ce qui lui provoqua une violente douleur. L’agent de terrain n’était pas une chochotte, loin de là, mais avoir trois côtes fêlées était extrêmement douloureux. Elle voulut se pencher pour attraper le flacon de calmants, mais la douleur devenant lancinante l’obligea à faire le mouvement inverse. Son pied rencontra celui de la table basse alors qu’elle s’adossa en soufflant contre le dossier du canapé, et la vibration de la table fit tomber le flacon en question qui roula sous le canapé.

« - Merde ! » lâcha Tam, exaspérée, avant de réaliser que l’interlocutrice au bout du fil parlait toujours.

Elle n’avait absolument rien suivi, et de toute façon, cela ne l’intéressait pas. Elle soupira une nouvelle fois. D’une voix cette fois altérée par la douleur, et presque suppliante, Tamara reprit la parole.

«- Qui que vous soyez, je suis sure que vous ne cherchez pas à mal, mais je vous assure que si vous ne voulez pas que je vous retrouve et vous botte les fesses, vous avez intérêt à raccrocher, OK ? »

Elle souffla une nouvelle fois, mais cette fois pour essayer d’expier la douleur qui provenait de ses côtes. D’habitude, même quand elle dérouillait lors des missions, c’était plutôt vite réglé, mais là, cette fois, c’était une blessure qui allait perdurer sur le long terme, ce qui l’empêcherait de retourner sur le terrain durant un certain temps. Reprenant précautionneusement son souffle, Tamara sentait d’incontrôlables larmes lui monter aux yeux, à mesure que son exaspération montait, elle aussi. Elle souffla une nouvelle fois, lentement, posant le téléphone à côté d’elle, essayant de se calmer. Puis, elle remit le téléphone à son oreille, espérant que la demoiselle à la voix un peu trop optimiste ait raccroché. Hélas, non.







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Dernière édition par Tamara Lond le Mer 20 Avr - 21:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: I'm gonna make you smile - Really? (Abigail, terminé)   I'm gonna make you smile - Really? (Abigail, terminé) EmptyMer 20 Avr - 21:30




"I'm gonna make you smile - Really?"
 

C'était encore une époque où Abigail se souciait des autres, voulait vraiment aider son prochain. Elle avait un petit carnet toujours sur elle et elle traçait un trait à chaque fois qu'elle arrivait à faire sourire quelqu'un grâce à sa bonne humeur communicative. Rien ne pouvait la rendre plus heureuse que le sourire d'autrui. Les autres pages de son carnet étaient recouvertes de chiffre tracé avec applications de son stylo rose bonbon.

Elle adorait le petit job qu'elle avait trouvé grâce à son père. Çà la changeait un peu de la Légion, en plus de ne pas lui prendre beaucoup de temps. La fille de Vénus n'avait pas vraiment besoin d'argent, elle avait tout ce dont elle avait besoin au Camp Jupiter. Non, ce n'était pas pour cela qu'elle téléphonait à de parfaits inconnus pour leur vanter les mérite des produits de beauté de telle marque. Si la demi-déesse faisait tout cela, c'était pour apporter un rayon de soleil à ces pauvres personnes et les arracher de les mornes quotidiens pendant quelques heures ou quelques minutes, selon le caractère de la personne se trouvant à l'autre bout du combiné. Son tableau de vente n'était pas fameux, même en trichant un peu avec son Enjôlement face au plus têtu (il fallait dire que l'effet de ce pouvoir était très aléatoire quand il était utilité via un appareil téléphonique) mais son tableau des sourires étaient beaucoup plus remplis. Et c'était ce résultat-là qui comptait ! Qu'importe ce qu'en disait sa patronne !

Bref. Abby poussa un soupir pour expulser cette pensée négative et fit un mouvement élément pour se masser les tempes comme si elle voulait ramener les bonnes ondes vers elle. Il parait que ce genre d'exercice était très bon pour le Chi, c'était Kimberley, une autre fille de Vénus, qui le lui avait dit. C'était un mouvement de Yoga ou un truc dans le genre, en tout cas, çà marchait sur elle. Mais la demi-déesse était persuadée que tout marchait du moment qu'on y mettait de la bonne volonté. Lorsqu'elle estima avoir retrouvé sa paix intérieure par rapport à l'ordre Cosmique, elle barra un numéro et décrocha son téléphone pour essayer un nouveau numéro.

On lui avait donné une liste préétablie de numéro de téléphone à composer, mais à quoi cela pouvait servir quand on pouvait obtenir le même résultat en composant toutes les combinaisons de chiffres possibles ? En plus, cela ajoutait le piquant de la surprise. Abigail adorait ce petit suspense ressentit en entendant la sonnerie retentir. Homme ou Femme ? Jeune ou vieux ? Quel allait être son histoire ? Et que pourrait-elle faire pour embellir la journée de cette personne qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam ? Devant tout ce mystère, la fille de Vénus ne pouvait s'empêcher de se trémousser sur sa chaise. Tout cela était terriblement excitant !

Enfin, on décrochait ! Une voix féminine, appartenant certainement à une femme très raffinée (oui, elle aimait se faire un portrait mental de la personne à partir de sa voix), demande si c'était son père qui avait changé de numéro.

"Non. Ici, Abigail Cardin mais appelé moi Abby." Se présenta-t-elle avait une bonne humeur qui devait littéralement dégouliner à travers le conduit téléphonique. "Je vous appelle pour vous vanter les mérites de..." La demi-déesse n'eut pas le temps d'achever sa phrase qu'elle essuya d'un 'je ne suis pas intéressée' suivit de la sonnerie caractéristique signalant que l'autre personne avait raccroché au nez.

Abigail pouvait se montrer extrêmement têtue. Quand elle avait décidé qu'elle allait ensoleiller votre journée, elle ne vous lâchera pas avant d'avoir atteint cet objectif même si elle devait y passer la journée, justement. Sans attendre, mue par une détermination farouche, la sang-mêlée recomposa le numéro.

"Re-Bonjour, il semblerait qu'on ait été coupé. On recommence, je m'appelle Abby, enchanté." Déclara-t-elle, toujours avec un enthousiasme inébranlable lorsque la voix de la dame retentit de nouveau. En tendant l'oreille, elle crut entendre un bruit, mais c'est surtout le juron proféré ensuite qui ne lui échappa pas. "Vous avez l'air de quelqu'un qui passe une très mauvaise journée." Commenta-t-elle avec une voix soucieuse, mais toujours sur un ton optimiste, comme une personne persuadée que le soleil se trouvait toujours derrière les nuages, même les plus sombres. "Laissez-moi vous aider grâce à..." Elle marqua une pause, le temps de s'emparer d'une brochure expliquant tous les produits de la marque qu'elle était censée représenté.

Entre-temps, son interlocutrice prit enfin la parole. Abigail prit ce qu'elle appelait un air sérieux pour écouter. Dommage que Tam ne voyait pas son visage, la demi-déesse avait travaillé assez longtemps cette expression concentrée devant un miroir, jusqu'à obtenir un résultat parfait destiné à montrer à quel point elle se souciait des paroles de son interlocuteur.

"Mais je veux vous aidez." Supplia-t-elle lorsqu'elle se rendit compte que le seul service qu'elle pouvait rendre était de raccrocher. "Je suis sûr qu'il y a quelque chose que je peux faire ou dire qui vous remettra de bonnes humeur. Sans obligation d'achat."

Abygail ignorait qu'elle parlait dans le vide puisque Tamara avait reposer le téléphone. Cette personne avait besoin d'elle, c'était certain. Après avoir réalisé qu'il n'y avait plus aucune attentive au bout du fil, la demi-déesse attendit patiemment de réentendre le souffle de son interlocutrice pour reprendre la parole.

"Je sens votre mauvais Chi jusqu'ici." Déclara-t-elle comme si elle s'inquiétait réellement des conséquences que pouvait avoir une telle chose sur son interlocutrice alors qu'elle ne la connaissait pas du tout. "Vous êtes tendue, avez passer une mauvaise journée et vous n'avez visiblement personne à qui en parler. Pourquoi ne pas vider ces mauvaises ondes sur la parfaite inconnue que je suis qui n'émettra aucun jugement sur votre vie ?" Proposa-t-elle avec un enthousiasme renouvelée. "Et si je n'arrive pas à vous faire sourire à la fin de cette conversation, vous pourrez toujours me retrouver et me botter les fesses si vous voulez. On fait çà ?"



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MessageSujet: Re: I'm gonna make you smile - Really? (Abigail, terminé)   I'm gonna make you smile - Really? (Abigail, terminé) EmptyVen 22 Avr - 0:03




"I'm gonna make you smile - Really?"
 


Si elle avait eu ne serait qu’un infime doute, celui-ci était levé, Tamara avait la confirmation qu’elle avait à faire à une emmerdeuse première catégorie. Le genre qui ne lâche pas l’affaire. Oh, les coriaces, elle savait ce que c’était, elle en était une elle-même, c’était d’ailleurs la raison pour laquelle elle excellait dans son job. Mais là, avoir une voix toute guillerette au bout du fil, d’une inconnue en plus, alors qu’elle souffrait le martyr et n’aspirait qu’à une chose, être peinarde chez elle et dans le noir dans le but de faire passer sa migraine et espérer que la douleur de ses côtes veuille bien se calmer, bref, tout cela avait un petit quelque chose d’exaspérant. La dénommée Abby Cardin rappela donc, toujours le ton enjoué, s’inquiétant qu’elles aient été coupées. Tam roula des yeux en entendant cela, se retenant de lui balancer un « je t’ai clanché à la gueule, pauvre cruche »

Bref, la petite coriace semblait encline à vous « l’aider » grâce à des produits de beauté. Tout à fait le genre de futilités que Tam exécrait. Jamais de la vie elle n’avait pris le temps de faire un masque pour la peau ou un soin à ses cheveux. Quelle perte de temps. Elle se souvenait que sa mère faisait parfois des masques à l’argile, bien avant le tragique événement qui fit voler en éclat leur famille. Une fois, elle lui en avait fait un, et Haytham s’était moqué de son visage recouvert de vert. Elle l’avait poursuivi dans toute la maison, essayant de lui en mettre aussi dessus. Et quand le temps de pose fut terminé, elle s’était empressée de rincer cette horreur, se promettant de ne plus jamais en refaire. L’agent de terrain soupira lorsque son interlocutrice remarqua qu’elle passait une très mauvaise journée.


« -C’est un euphémisme… »
lança-t-elle en grimaçant alors qu’elle tachait de s’allonger sur le canapé.

Elle enclencha le haut-parleur du téléphone qu’elle posa sur son ventre une fois allongée, et entreprit de passer sa main sous le canapé pour tâcher de récupérer le flacon de pilules, qui représentait en ce pénible instant, le Saint Graal. Mettre la main sur ces médicaments relevait d’une survie immédiate, ou du moins lui permettrait d’aborder le reste de la journée avec un peu plus de sérénité, car elle les savait suffisamment puissants pour lui ôter toute douleur pendant au moins deux heures, ce qui n’était pas négligeable au vu de l’état actuel des choses.

« -Je ne crois pas que ce que vous avez à énumérer pourra m’aider d’une quelconque manière, mademoiselle Cardin. D’ailleurs, où avez-vous eu ce numéro ?? »

C’est vrai, la jeune femme avait pris soin de se mettre sur liste rouge, et seuls son père et l’hôpital où était soignée sa mère avaient son numéro de fixe. Et elle avait enregistré à l’intérieur ceux de ces deux contacts. Donc comment était-il possible que cette petite démarcheuse, ô combien malvenue, ait pu l’avoir ?
La main de Tam balayait le sol sous son salon en cuir blanc, espérant toucher enfin le petit tube en plastique. Ce ne fut pas le cas, ce qui lui tira un nouveau soupir d’exaspération, fort douloureux. Ce à quoi la demoiselle déclara sentir son mauvais Chi jusqu’ici. Sur une expiration contrainte par la douleur, Tamara s’énerva.

« -Mais de quoi vous me parlez à la fin ? »

Elle termina de souffler, tâchant d’amoindrir par la respiration la douleur lancinante qui lui coupait presque le souffle lorsque la jeune étrangère se proposa d’être une sorte de punching-ball verbal. Surprise, l’agent Lond haussa les sourcils en fixant son plafond.


« -Je pense que vous êtes cinglée. Bon écoutez, la seule chose qui pourrait me faire sourire, c’est de mettre la main sur ces foutu comprimés de codéine dans l’espoir de pouvoir respirer sans sentir mes trois côtes fêlées. Et figurez-vous que comme vous me prenez la tête depuis cinq bonnes minutes, ils ont roulé sous mon canapé. La seule personne qui va sourire, ce sera vous quand vous comprendrez que vous avez une chance infinie que nous ne soyons pas l’une en face de l’autre. »


Mais alors qu’elle parlait, son index toucha le Graal.

-Oui enfin ! lança-t-elle sur un ton soudain joyeux.

Elle se saisit le flacon et le ramena à elle, l’ouvrant avec autant de délicatesse que possible et attrapant deux pilules qu’elle porta à sa bouche. Elle regarda autour d’elle, tachant de se redresser, non sans mal, et n’eut d’autre option que d’avaler les médicaments avec le café qui restait dans son mug. Ce serait sans doute immonde, mais c’était la seule solution, elle ne se voyait pas encore se lever, ce qui demanderait un effort surhumain et réveillerait d’avantage la douleur. Tam redressa le haut de son corps en grimaçant, attrapa vite sa tasse de café et prit une grande gorgée, avalant avec les médicaments. Elle se rallongea ensuite sans attendre, posa la tasse vide sur la table basse.

« - On voit que vous ne m’avez jamais vue botter les fesses de quelqu’un, vous… »

Le fait que la dénommée Abby soit d’accord de se faire botter le train si elle ne parvenait pas à la faire sourire commença à amuser Tam. Quel genre de barjo pouvait être si sure d’elle pour se targuer d’accepter un tel défi ? N’était-ce pas assez clair au ton de voix employée par la belle brune qu’elle ne plaisantait pas ? Visiblement non.

« - Bon allez, qu’on en finisse je vous en prie, dites-moi comment faire pour que vous cessiez de me harceler avec votre joie de vivre insupportable ? »

Malgré sa petite victoire sur le flacon de médicament fuyard, Tamara n’en demeurait pas moins désespérée par cet être qui semblait refuser de lui lâcher les basques. Elle avait l’impression d’être un galérien avec un boulet au pied. Cette fille semblait déterminée à rester pendue au téléphone avec elle. A part arracher la prise téléphonique du mur, mais cette solution l’empêcherait peut-être de recevoir un appel important de l’hôpital, ou alors acheter toute la boutique de cette enquiquineuse, mais Tam n’avait pas envie d’accéder à la requête initiale de l’inconnue, les solutions étaient minces pour enfin avoir la paix.





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MessageSujet: Re: I'm gonna make you smile - Really? (Abigail, terminé)   I'm gonna make you smile - Really? (Abigail, terminé) EmptyMer 27 Avr - 8:27




"I'm gonna make you smile - Really?"
 

Un sourire, un optimisme à toutes épreuves et, en dernier recours, son enjôlement, tel était les armes d'Abigail Cardin pour vous faire passer une bonne journée. Que vous le vouliez ou non. Qui pouvait dire non à un peu de bonheur ? Qui pourrait honnêtement se lever le matin en déclarant vouloir passer une mauvaise journée ? La fille de Vénus n'avait pas conscience d'à quel point elle pouvait être étouffante avec sa bonne humeur qu'elle imaginait communicative. De son point de vue, elle ne faisait que pousser les gens dans la bonne direction. C'est pour cela qu'elle ne s'offusqua pas que la dame à l'autre bout du fil lui ait raccroché au nez. Dans son métier, c'était une réaction courante. Plutôt que dire la vérité, elle préféra jouer la carte de la naïveté en prétextant ne pas savoir comment la communication avait été interrompue. À quoi cela servirait-il de commencer ce deuxième round par un sujet négatif ? À rien ! Donc, autant passer à autre chose.

Abby se concentrait sur la voix de son interlocutrice, seul moyen pour elle d'avoir des informations pour aiguiser son argumentation. Elle imaginait Tamara comme quelqu'un de classe, d'un milieu aisé, normalement la cible idéale pour les produits qu'elle cherchait à vendre. Non, cible était un mot trop agressif. Acheteuse potentielle sonnait bien mieux. Alors qu'elle en venait à cette déduction, une autre s'imposa très vite : son interlocutrice passait une très mauvaise journée. Raison de plus pour rester au téléphone avec elle ! On ne pouvait pas tourner le dos à une personne dans le besoin. Surtout quand cette personne confirma cette déclaration.

"Ooooh, ma pauvre."
Déclara-t-elle sur un ton compatissant sincère, comme si elle parlait à sa meilleure amie et non à une parfaite étrangère.

La fille de Vénus crut entendre des bruits, comme si son interlocutrice était occupée à autre chose en même temps. Abigail ne s'en formalisa pas et s'en vexa encore moins. Elle avait l'habitude avec Charlie, la fille de Vulcain bricolait toujours lorsqu'elle évoquait les derniers ragots ou ces dernières spéculations concernant qui sortira avec qui dans la dernière série dont elle était accro.

"Appelez-moi Abby." Proposa-t-elle spontanément lorsque Tamara l'appela 'mademoiselle Cardin'. Concernant le numéro, il était dommage que l'agent de terrain ne puisse voir le sourire rayonnant de satisfaction qu'elle afficha. "C'est mon petit secret." Répondit-elle à la place. Elle était très fière d'avoir trouvé l'astuce pour augmenter les possibilités d'appel et, donc, par effet domino, augmentait la liste des gens à aider. Peut-être n'était-ce pas la trouvaille du siècle, peut-être que ces collègues n'avaient pas trouvé l'astuce par flemme et non parce qu'elle était difficile à trouver, mais les faits étaient là.

Cette petite satisfaction personnelle se dissipa lorsqu'elle perçut le mauvais Chi de Tamara, constat qu'elle ne put s'empêcher de faire à voix haute car, c'était le genre de chose que la victime devait savoir. Un peu comme un médecin se devait d'annoncer au plus vite le Cancer chez son patient.

"De mauvais Chi." Répéta-t-elle devant la remarque, comme s'il s'agissait de la chose la plus évidente au monde. "C'est du... Écoutez, vous n'avez pas un Asiatique dans votre entourage ? Vous pourriez lui demander pour les détails, mais en gros, c'est des sortes de mauvaises d'ondes et çà bloque, en quelque sorte, votre énergie positive." Tout cela était purement théorique, elle n'avait pas encore fini de lire l'article qui en parlait. C'est pour cela qu'elle avait suggéré d'en demander plus à une personne asiatique. Parce qu'il était évident pour elle que tous les asiatiques étaient des experts en ce qui concernait le mauvais Chi.

Cette conversation prenait une tourne déprimante dans le sens où Tamara donnait l'impression de ne PAS vouloir être aidé. C'était une détermination face à une autre. En désespoir de cause, Abby se proposa de subir la mauvaise humeur de l'agent de terrain avec la promesse d'émettre zéro jugement. Parlé de ces malheurs à une oreille anonyme, il n'y avait rien de mieux ! Enfin, c'est ce qu'elle pensait, car Abigail allait toujours bien donc n'avait pas tester cette démarche sur elle-même.

"Je vois." Ponctua-t-elle sérieusement le discours de Tamara qui lui parlait pourtant de côtes fêlées, de médicament hors de portée et de la chance qu'elle avait de ne pas se retrouver en face-à-face. "Mais oui, c'est cela la solution. Vous êtes seule chez vous et gravement blessée. Vous avez raison, je ne peux rien faire pour vous en restant ainsi : il faut qu'on se voie !" S'exclama-t-elle avec l'enthousiasme du médecin trouvant l'antidote pour une maladie incurable.

Juste quand elle finissait d'émettre cette idée, Tamara s'exclama un 'oui enfin'. Bien sûr, cela n'avait aucun rapport avec sa suggestion, mais, çà, Abby n'avait aucun moyen de le savoir. "Je savais qu'on trouverait une solution. Vous pouvez me donner votre adresse ?" En un éclair, elle s'était saisie de son fidèle stylo rose et était prête à faire des heures supplémentaires.

Persuadé d'avoir raison et d'avoir, en plus, reçu l'approbation de sa cib... Acheteuse potentielle, la demi-déesse joua la sourde oreille avec toutes les paroles qui ne collait pas avec sa théorie.

"En me donnant votre adresse." Déclara-t-elle, toujours avec un enthousiasme inébranlable. "Merci de m'avoir fait confiance. Cela compte beaucoup pour moi de pouvoir vous aider et c'est le seul moyen de vous aider, je suis contente que vous en soyez venu à cette conclusion, vous aussi. Déjà maintenant, j'aurais été d'une plus grande aide en étant présente. Vous auriez eu cette vilaine boite de médicament immédiatement si j'avais été là, au lieu de chercher en augmentant la douleur de vos blessures. En plus, je pourrais vous amener des échantillons gratuits."

Implacable, Abby était un tsunami de bonne humeur qui s'abattait sur vous. Les échantillons gratuits étaient généralement son argument ultime. Personne ne disait non à des produits gratuits.



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MessageSujet: Re: I'm gonna make you smile - Really? (Abigail, terminé)   I'm gonna make you smile - Really? (Abigail, terminé) EmptyJeu 28 Avr - 14:43




"I'm gonna make you smile - Really?"
 


En rentrant chez elle après cette mission douloureuse, au sens propre comme au figuré, Tamara pensait y trouver un repos salvateur, être enfin tranquille et posée après les péripéties, certes excitantes, mais malgré tout ayant entraîné des dommages physique non négligeables. Mais non, au lieu de s'accorder une sieste bien méritée pour tenter de faire passer sa migraine et oublier les maux émanant de ses côtés fêlée
Camaras, il fallait qu'elle se prenne la tête au téléphone avec une parfaite inconnue qui insistait pour qu'elle l'appelle par son prénom ! Mais non, il était hors de question de familiariser avec cette fille dont la bonne humeur et les sourires niais qui pouvaient s'entendre au son de sa voix, qui n'était pas sans rappeler à Tam ses stupides camarades de pensionnat au collège. Camarades, oui, car déjà à cette époque la petite Lond avait convenu avec elle-meme qu'elle n'aurait plus d'amis, trop dévastée par la douleur de la perte d'Haytham. De toutes façons, les petites dindes glousseuses qui partageaient son dortoir et sa classe au pensionnat étaient loin d'etre intéressantes. La demoisele était mieux toute seule.

Bref, revenons à notre télévendeuse collante. L'agent Lond n'avait pas apprécié qu'elle lui balance un "ma pauvre" familier, comme s'il s'etait agi d'une de ses amies, et encore moins l'idée qu'elle puisse la prendre en pitié. Et puis quoi encore?

-Je ne suis pas votre...

Elle s'interrompit à cause de la vive douleur provenant de ses côtés, qui lui fit serrer les dents en grimaçant. L'agacement atteignit son paroxisme lorsque la voix guillerette d'Abby lança joyeusement que la manière dont elle avait eu son numéro était son petit secret.

-Je suis sur liste rouge. Je pourrais très bien porter plainte, maintenant que j'ai votre nom. Ou mieux, je pourrais retrouver votre adresse et vous faire envoyer des gros bras !

Un sourire satisfait sur les lèvres, Tamara espérait que faire peur à Miss Cardin suffirait à la faire raccrocher. Après tout, il n'y avait qu'à entendre le son de sa voix et le propos qu'elle tenait pour constater que cette fille était une nunuche de premier ordre.

Le meilleur moment de cette insupportable conversation fut quand Tam parvint enfin à mettre la main sur le flacon de comprimés avant d'en avaler deux avec du café tiède. Nul doute qu'ils feraient bientôt effet, et avec un peu de chance elle serait assez shootée pour ne plus prêter attention à sa casse-pieds au bout du fil.

Alors que l'agent de terrain commençait à se détendre, attendant avec impatience que les médicaments agissent, Abby parvint à lui faire ecarquiller les yeux par le culot qu'elle avait. Déjà, lui parlant de mauvais Chi et lui disant qu'il faudrait demander à un asiatique de son entourage la signification de tout ça. Là, elle imagina la tronche de Dewei Law si elle lui posait ce genre de question lors d'un entraînement. Et le pire restait à venir: la demoisele proposa de venir chez elle ! Tam manqua de s'étouffer .

-Pardon ?! Mais ça va pas bien chez vous ! Hors de question !

La belle brune soupira devant tant de naïveté. Quelle personne sensée serait assez bête pour accepter pareille chose ?

-Si vous trouvez où j'habite, je me verrai de toute façon dans l'obligation de vous tuer, ironisa-t-elle.

Elle eut alors l'impression qu'Abby se sentait obligée de venir la voir par rapport à ses blessures. C'était quoi cette gentillesse dégoulinante ?

-C'est bon, je n'ai pas besoin d'infirmière, j'ai ma codéine, c'est très bien ainsi.

D'ailleurs, ces petites pilules magiques commençaient à faire leur petit effet, et un sourire naquit sur les lèvres de Tam, qui se releva doucement pour s'asseoir au bord du canapé. Le café était froid désormais, elle en voulait un autre, ou un autre truc bien chaud et ensuite s mettre au lit. Peut-être une douche entre les deux. Mais il faudrait avant tout se débarrasser du pot de colle.

Une fois sur ses pieds, Tamara se rendit dans sa cuisine o elle découvrit avec horreur que sa boîte à café était vide. Elle se rua sur celle contenant le thé: même constat. Enfer et damnation ! Depuis quand n'avait-elle pas été faire de courses ? Ah que le personnel de ses parents en Louisiane lui manquait ! Elle ne se sentait absolument pas la force de faire des courses maintenant. Au pire, elle passerait une commande via internet qui serait livrée le lendemain. Mais pour l'heure, elle voulait boire quelque chose de chaud.

-Bon, écoutez, il est clair que je ne vous donnerai pas mon adresse, et je n'ai pas besoin d'échantilon de quoi que ce soit.

En plus elle la prenait pour une pécore ? De mieux en mieux !

-Tout ce dont j'ai besoin, c'est d'une boisson chaude, et pour ça, je vais devoir raccrocher. Vous comprenez?

L'agent de terrain faisait son possible pour faire preuve de tact, et sans doute que les calmants l'aidaient à être moins désagréable qu'à l'accoutumée. La perspective de ressortir du Starbucks Coffee de l'angle de la rue avec une délicieuse boisson comme un Chaï Tea Latte Soja l'enchantait particulièrement.

-Allez, je vous laisse à votre travail, vous devez être débordée. Bonne journée Mlle Cardin.

Sans attendre, elle raccrocha et décida d'aller prendre une douche avant d'enfiler des fringues propres et décontractées pour enfin descendre. Bien entendu, ces tâches, aussi banales furent-elles, lui prirent trois fois plus de temps que d'habitude, étant donné son état. Même si la codéine agissait, il ne fallait pas non plus forcer.

L'ascenseur mit un temps infini à descendre tous les étages du building de la cinquième avenue qu'habitait Mlle Lond avant de l'amener au rez-de-chaussée. Mais ça, c'était l'impression d'une demoiselle peu encline à la patience. Une fois en bas, elle marcha aussi vite que ses pas le lui permirent pour arriver à la célèbre enseigne. Comme souvent, la file d'atente était considérable. Enfin, là, elle se composait de dix personnes. Avec un peu de chance, la convalescent aurait sa boisson avant que les comprimés ne cessent d'agir.

Perdue dans ses pensées, Tam avançait machinalement au rythme de la queue, lorsque soudain, la voix de la cliente devant elle la sortit de sa rêverie. Une petite tignasse blonde qui avait à s'y méprendre exactement la même voix que sa casse-bonbons du téléphone. Ses soupçons furent confirmés lorsque le caissier lui demanda quel nom inscrire sur son gobelet, et que cette voix trop familière répondit "Abby". La petite brune roula des yeux en se demandant comment il était possible d'avoir autant la guigne. Elle se retourna, et vu le monde qu'il y avait à présent derrière elle, il serait difficile de se frayer un chemin discrètement. Trop tard pour penser à une solution de repli, d'autant que son tour arrivait.
Abby était partie sur le côté pour attendre sa commande, et Tam tacha de passer la sienne aussi discrètement que possible, afin de tenter d'éviter de la blondinette ne la reconnaisse également.

"-Parlez plus fort, je vous entends pas avec tout ce bruit!" rala le caissier.

Cela acheva de mettre Tamara de mauvais poil. Elle répéta sa commande.

"-Et quel nom je mets ?
-Ton pire cauchemar !
ne put-elle s'empêcher de retorquer.

Elle sortit un billet de dix dollars de sa poche et le lui tendit.

-C'est bon, gardez tout, marmonna-t-elle.

L'agent Lond alla à son tour sur le côté en soupirant, espérant que la dénommée Abby Cardin ne l'ait pas remarquée.


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MessageSujet: Re: I'm gonna make you smile - Really? (Abigail, terminé)   I'm gonna make you smile - Really? (Abigail, terminé) EmptySam 7 Mai - 21:38




"I'm gonna make you smile - Really?"
 

Abigail Cardin venait de réaliser une horrible vérité. Il existait des gens dans ce monde qui ne voulait pas être aidé. La pauvre personne à l'autre bout du fil était blessée, seule dans son appartement luxueux (enfin, c'était ce que la fille de Venus imaginait) et pourtant, elle s'obstinait à lui renvoyer à la figure toutes les perches tendues. Même la proposition d'échantillons gratuits n'avait rien changer ! Pourtant, qui dirait non à quelque chose de gratuit ? Plus cette conversation s'éternisait et plus elle avait envie d'aider. Mais que faire de plus ? Devait-elle tenter son enjôlement ? Ce genre d'astuce lui posait toujours un problème de conscience. Ce n'était pas bien de forcer la main ainsi, même au téléphone où son pouvoir avec une efficacité aléatoire. D'un autre côté, que faire d'autre face à une personne qui refusait toutes les propositions raisonnables ? Parce que oui, demander son adresse à une parfaite inconnue entrait dans la case 'proposition raisonnable' pour Abigail.

"Pourquoi avez-vous fait çà ?" S'exclama-t-elle lorsque Tamara parla de liste rouge. Devant ce nouveau mystère, elle oublia de s'alarmer des menaces de l'agent de terrain. "C'est bien dommage, vous savez, vous vous privez des surprises pouvant se produire à travers une rencontre produite totalement grâce au fruit du hasard." On aurait dit une phrase toute droite sortie d'un magazine pour adolescent ou sur les horoscopes. C'était certainement de là que cette déclaration venait.

Décidément, cette mystérieuse interlocutrice était bien... Mystérieuse. Tout criait qu'elle avait besoin d'aide, d'une présence amicale et pourtant son interlocutrice s'y refusait avec une détermination qui forçait le respect. C'était vraiment triste de se montrer aussi têtu dans la mauvaise direction. Si seulement elles pouvaient se voir, Abigail aurait pu la rassurer grâce à ces pouvoirs, lui dire que des gens tenaient à elle. La fille de Vénus restait convaincue que cette idée était la seule solution. Dommage que Tamara ne partage pas son enthousiasme.

"Mais si !" Dit-elle en redoublant de bonne humeur (oui, c'était humainement possible). "Vous verrez, çà vous changera les idées."

Le verdict était sans appel : Mauvais chi. Mauvais chi puissance dix mille. Abigail avait déjà émis cette hypothèse plus tôt dans la conversation et maintenant, ce soupçon venait de se confirmer. Pourquoi refuser une main tendue ? Abi n'avait rien contre les défis. Cependant, elle avait l'impression de se retrouver devant l'Everest avec du matériel en plastique pour tenter l'escalade. C'était certainement réalisable. Il lui manquait seulement le bon matériel.

La demi-déesse fronça les sourcils de concentration. Pas trop, elle ne voulait pas provoquer des rides précoces dans cet exercice. Abi refusait d'admettre qu'elle se trouvait dans une impasse. Elle était le genre de personne à dire et à penser des phrases dans le style : il n'y a pas de problème, il n'existe que des solutions. Même si le nombre de cartes qu'elle pouvait encore jouer commençait à diminuer.

Avant qu'elle ne puisse trouver une nouvelle stratégie, la conversation coupa court. Abby eut juste le temps d'émettre un "Mais" surpris avant que Tamara ne raccroche. Ensuite, la demi-déesse regarda le téléphone avec une certaine perplexité et une pointe de déception. Elle n'allait pas pouvoir rajouter un sourire à sa liste ! La Romaine esquissa une moue en tapotant le téléphone, ne sachant si elle devait suivre son intuition lui soufflant de laisser tomber pour aujourd'hui et revenir en force un autre jour ou bien se montrer encore plus têtue. C'est alors qu'elle se souvint des dernières paroles de Tamara et son visage s'illumina. Une boisson chaude. Voilà une bonne idée.

Après un petit coup d'œil à l'horloge, Abigail rassembla sommairement ces affaires et fila après avoir un lancer un "pause-café" plein d'entrain. Au cas où on lui aurait posé la question. De toute façon, les cafés d'une certaine franchise fleurissaient un peu partout. Son absence durerait peut-être une heure au grand maximum. Elle se fera pardonner en emmenant un café à tout le monde.

Toujours souriante, tel un rayon de soleil miniature, Abby sautillait sur place dans la file jusqu'à l'instant où elle passa sa commande. En passant sur le côté, la fille de Vénus pianota de ces ongles sur le comptoir, suivant un rythme de la dernière chanson qu'on lui avait mis en tête. C'est alors qu'une voix familière lui parvint. Si elle avait un doute, le 'ton pire cauchemar' l'effaça aussitôt. "Oh, mais c'est vous !" S'exclama-t-elle en se tournant vers Tamara. On aurait pu croire qu'elle venait de recroiser une vieille connaissance après une longue séparation. "Je suis ravi de voir que vous allez mieux. Ou que les médicaments font suffisamment effet pour vous permettre de sortir un peu." Déclara-t-elle le plus sincèrement du monde. La demi-déesse mit la main devant sa bouche, bouche qui décrivit un oh parfait de surprise alors qu'elle réalisait une autre option possible. "Ah moins que vous ne m'ayez retrouvé pour me botter les fesses comme vous me l'aviez déclarer ? Dans ce cas, vous êtes vraiment très forte !"



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MessageSujet: Re: I'm gonna make you smile - Really? (Abigail, terminé)   I'm gonna make you smile - Really? (Abigail, terminé) EmptyDim 8 Mai - 23:07




"I'm gonna make you smile - Really?"
 

Les dernières paroles d’Abby à l’autre bout du fil résonnaient encore dans la tête de Tam. Comment pouvait-on se montrer aussi familière avec une parfaite inconnue ? Comment cette mademoiselle Cardin avait-elle pu oser la rappeler après s’être fait raccrocher au nez, l’importuner encore d’avantage, lui parler avec une telle effronterie et une aisance naturelle désarmante pour enfin lui demander carrément son adresse ?? Et elle avait encore osé insister lorsque l’agent de terrain avait protesté contre cette idée saugrenue. Comment pouvait-elle encore se montrer aussi amicale après tout ça, après tout ce que la convalescente lui avait dit ? En rependant à tout ça, les bras lui en tombaient.
Alors qu’elle avait fait de son mieux pour être la plus discrète possible, Tam avait été trahie par son foutu caractère, et alors qu’elle attendait sa commande, elle avait été repérée par Abby qui venait de l’interpeler. Lentement, les dents serrées et une petite grimace contrite, la brune tourna la tête au ralenti vers son interlocutrice, un peu comme une enfant prise la main dans le sac.

-Et c’est vous… lâcha Tamara d’un air déçu. Vous êtes blonde, tiens, pourquoi ça ne m’étonne pas ?

Visiblement agacée, l’agent Lond repensait aux paroles d’Abby, un peu plus tôt, qui déplorait le fait que son interlocutrice se soit mise sur liste rouge au risque de louper d’hypothétiques magiques rencontres hasardeuses. Sérieusement ? Qui trouvait ça cool ?? Si c’est pour faire ce type de rencontre, autant ne pas avoir de téléphone du tout ! songea-t-elle. Le pire dans tout ça, c’était qu’à présent que la jeune femme se trouvait en face d’elle, Tam pouvait constater qu’elle était sincère, ce qui l’énerva d’autant plus.

-Ecoutez, ça fait trois nuits que je n’ai pas dormi, et je n’ai d’ordinaire déjà que peu de patience. Alors je vous laisse deviner que la jauge est à présent dans le rouge, bien comme il faut. Vous saisissez ?

Et voilà que la blondinette s’inquiétait de sa santé. Comment pouvait-on rester aussi sympathique aussi longtemps ? Ca dépassait complètement la petite brune qui était d’une humeur massacrante. Elle prit une lente et profonde inspiration qui réveilla la douleur d’une de ses côtes fêlées. Quoi, déjà ? Elle grimaça et posa sa main gauche dessus.

-Visiblement, les médoc ont une efficacité limitée…


Voilà à présent qu’Abby ironisait sur le fait qu’elle l’avait peut-être retrouvée pour lui botter les fesses, comme elle avait menacé de le faire un peu plus tôt. Un petit sourire carnassier se dessina sur les lèvres de Tam.

-Si j’avais voulu vous retrouver, je me serais arrangée pour que ce ne soit pas dans un lieu public, vous pouvez me croire.

Alors que l’agent de terrain soufflait pour tenter d’expier sa douleur, le serveur posa les commandes sur le comptoir devant elles.

« -Voilà pour le beau rayon de soleil, et pour la jolie grincheuse aux pourboires généreux ! »

Tam lui lança un regard désapprobateur avant qu’il ne reparte, et attrapa son gobelet sur lequel était vraiment écrit « Pire Cauchemar ». Elle se retourna pour se diriger vers la sortie lorsqu’un type lui rentra dedans, provoquant une vive douleur qui lui coupa le souffle et la fit tomber assise dans un fauteuil en cuir. N’en perdant cependant pas ses réflexes, l’agent Lond  fit un croche-pied au grossier personnage qui s’étala au sol devant les pieds d’Abby. Les yeux fermés, grimaçant de douleur, Tamara posa son gobelet sur la table en se tenant les côtes des deux mains.

-Fait chier cette putain de ville surpeuplée ! marmonna-t-elle entre ses dents.

Le malotru se releva d’un air bougon, vexé de s’être pris la honte devant tout le monde.

-Ose dire quelque chose et je te finis, susurra-t-elle à son intention en rouvrant les yeux.

Le gars, devant tant de détermination, et parce que tout le monde le regardait suite à sa chute spectaculaire, préféra faire profil bas, tandis que la colère de la jolie brune était exacerbée par la vive douleur que cet imbécile avait réveillée. A présent, chaque respiration était insupportable, et Tam commençait à regretter de ne pas avoir emmené avec elle son flacon de codéine. Il allait falloir un temps infini avant que ça passe, et hors de question pour elle de rester plantée ici avec tout ce monde, et surtout avec son pot de colle aux cheveux blonds et à la bonne humeur exaspérante. Elle soupira péniblement en regardant Abby s’approcher. Non, il était évident qu’elle ne lâcherait pas l’affaire… Mais que voulait-elle à la fin ?




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MessageSujet: Re: I'm gonna make you smile - Really? (Abigail, terminé)   I'm gonna make you smile - Really? (Abigail, terminé) EmptyDim 22 Mai - 18:47




"I'm gonna make you smile - Really?"
 

Le hasard faisait bien les choses. En tout cas, c'était le point de vue d'Abigail devant cette rencontre. Normalement un 'parfois' aurait dû se caser dans la phrase si ce terme existait dans le vocabulaire optimiste à l'excès d'Abigail Cardin. Ce qui n'était pas le cas. La chance lui souriait. La chance souriait toujours à ceux décidé de voir le verre à moitié plein en toute circonstances. Elle s'en était voulu de ne pas avoir su trouver les bons arguments au téléphone et maintenant, grâce au hasard, la fille de Vénus avait une deuxième chance. Pour un peu, on pourrait se croire dans un film. C'est parce que Tamara avait parlé de café avant de raccrocher qu'Abby en avait eu envie et... Les voilà dans la même file. Qu'elle était les probabilités pour que cela arrive ? Ce constat augmenta la bonne humeur de la demi-déesse (si cela était possible). Ensuite, elle fut prise d'un léger doute. Devait-elle ce modeste miracle à une divinité quelconque ? Si oui, une offrande s'imposait ou, au minimum, une prière de remerciement. Tandis que sa 'cible' tourna doucement la tête, Abigail décida de remettre cette question d'offrande à plus tard. La conversation méritait toute son attention. Comme toujours, elle rayonnait. À croire qu'elle venait de retrouver une amie très proche qu'elle avait perdue de vue et non une personne qu'elle connaissait à peine qui lui avait raccroché au nez à deux reprises.

"C'est drôle, vous n'êtes pas la première personne à me faire ce genre de remarque." Commenta-t-elle sincèrement lorsqu'il fut question de la couleur de ces cheveux. Comme si elle ne faisait pas le rapprochement entre la blondeur de sa crinière bouclée et son caractère.

La fille de Vénus semblait à l'épreuve de toutes remarques piquantes ou cyniques. Ce genre de commentaire semblait glisser sur elle sans l'atteindre, ou plutôt, ils étaient pulvérisés en plein vol par l'aura de joie qui semblait l'entourer. Ensuite, Abby leva les mains dans un geste d'apaisement au moment où son interlocutrice parla de jauge dans le rouge.

"Très bien, j'ai saisi le message. Je vous laisse tranquille." Dit-elle sur un ton tout aussi apaisant de ce geste. Elle se détourna un peu, comme si elle voulait respecter la tranquillité de Tamara en attendant son café dans le silence. Serment qui dura... Une bonne minute. "N'empêche." Ajouta-t-elle en se retournant de nouveau vers l'agent de terrain. "C'est tout de même amusant comme coïncidence de se recroiser ici. Surtout que c'est vous qui m'avez donné l'idée du café. La magie du destin."

Sur le ton qu'elle employa pour parler de 'magie du destin', on pouvait deviner un clin d’œil à son discours ressorti au téléphone sur la magie des rencontres provoqués par le hasard. Discours qu'elle était prête à reformulée si le parallèle échappait à son interlocutrice. Après cette remarque, et toujours avec une sincérité désarçonnante, Abby s'inquiéta sur la santé de l'agent de terrain. La demi-déesse était véritablement heureuse de voir que Tamara allait suffisamment mieux pour se risquer à faire une sortie. Un soulagement qui ne dura pas puisque la Romaine afficha une mine inquiète devant la grimace de son interlocutrice. De justesse, elle retint une remarque sur ce fait. Même elle sentait quand des questions du genre 'est-ce que çà va' empirerait une situation. Mieux valait faire une petite plaisanterie pour détendre l'atmosphère !

"Je vois. Dommage. Si cela avait été le cas, çà serait terriblement impressionnant." Répondit-elle face au sourire carnassier. À nouveau, la remarque acerbe semblait glisser sur son armure de joie de vivre.

Dans un timing parfait, le serveur arriva avec les commandes. Abigail lui adressa un sourire radieux et un "C'est trop chou, merci" devant le surnom de rayon de soleil. Presque immédiatement après, elle culpabilisa de ne pas avoir pensé à donner un pourboire, comme l'avait fait miss 'pire cauchemar'. Preuve que tout n'était pas perdu pour redonner la bonne humeur à cette Tamara Lond. Un cas désespéré ne donnerait pas de généreux pourboire. D'ailleurs, dans l'esprit d'Abigail Cardin, çà n'existait pas les cas désespérés. Il n'y avait que des défis.

À peine cette pensée optimiste formulée que la demi-déesse se retrouva avec un type à ces pieds. Abby posa sa commande pour aider ce pauvre monsieur à se relever. Aide que l'inconnu refusa d'un air bougon. "Ne jouez pas les durs, çà arrive à tout le monde de tomber." Dit-elle en prouvant son ignorance sur ce qui s'était véritablement passé. Cette remarque ajoutée à celle (beaucoup plus acide) de Tamara fit que l'inconnu parti sans insister. En portant à nouveau, son attention à la brune, le léger froncement de sourcils inquiet revint sur le visage de la fille de Vénus. Elle voulait faire quelque chose pour aider, mais quoi ? Tant pis, elle allait tricher un peu. Pas le choix. "Vous savez, si vous vous détendiez, je suis certaine que çà irait déjà un peu mieux." Dit-elle en se concentrant sur chacun de ces mots pour y insuffler son pouvoir de l'enjôlement. La demi-déesse faillit poser une main amicale sur le poignet de Tamara pour appuyer ces paroles, mais avait trop peur de briser la 'magie' à l'œuvre en exerçant un contact.

Elle n'était pas fille d'Apollon, ces mots n'avaient aucun pouvoir guérisseur. Abby jouait plutôt la carte de l'auto-persuasion. Si son pouvoir pouvait aider Tamara à se détendre et à se persuader de ne plus avoir mal, c'était déjà çà. Abigail n'aimait pas recourir à l’enjôlement, c'était comme tricher ou forcer la main mais comme disait l'adage : À situation désespérée, mesures désespérées. Puisqu'elle n'avait aucun pouvoir guérisseur ni connaissance médicale, que pouvait-elle faire d'autres pour aider ?



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MessageSujet: Re: I'm gonna make you smile - Really? (Abigail, terminé)   I'm gonna make you smile - Really? (Abigail, terminé) EmptyMar 24 Mai - 22:49




"I'm gonna make you smile - Really?"
 

Tamara s’autorisa un espoir lorsque la télévendeuse déclara calmement qu’elle la laisserait tranquille. La brune hocha la tête de satisfaction, sans pour autant sourire, mais se dit intérieurement qu’avec ce genre d’individus, on n’était jamais à l’abri d’une récidive. Et elle n’eut pas fini de s’en faire la réflexion qu’Abby revint à la charge. L’agent de terrain leva les yeux au ciel et tâcha d’ignorer son interlocutrice imposée jusqu’à l’arrivée des boissons.
Tout s’enchaina rapidement ensuite. Le gros lourdaud qui l’avait bousculée, réveillant la douleur de ses côtes fêlées, et la faisant basculer sur un fauteuil, le croche-pattes qui s’en suivit pour le faire s’étaler aux pieds de mademoiselle Cardin… Et cette idiote l’aidait à se relever en plus, mais où allait le monde ! Et voilà qu’elle se rapprochait pour lui parler encore. Tam grimaça de plus belle mais fut bien obligée d’écouter Abby. Etrangement, cette fois, elle n’eut pas le courage de l’envoyer bouler, parce que, pour une raison qu’elle ignorait, elle avait l’impression qu’elle avait raison. Son souffle se fit plus calme, et même si la douleur était toujours présente, elle était déjà moins lancinante. Abby était maintenant tout près, et l’agent Lond la releva le regard vers elle, lentement.

-C’est… c’est vrai oui…

Ça lui coutait de l’admettre, mais cette petite boule d’optimisme avait raison. Tam se détendait peu à peu, elle-même n’en revenait pas. Elle attrapa son gobelet et prit une gorgée de son Chaï tea latte soja avant de regarder à nouveau Abby.

-Bah ne restez pas plantée là, asseyez-vous ! lui lança-t-elle comme si c’était évident.

Elle ne voulait pas avoir l’impression de l’inviter à rester avec elle, parce que sinon, elle le sentait, elle en aurait pour l’après-midi.

-Vous étiez dans le passage, et c’est vraiment bondé, je voudrais éviter qu’on vous bouscule et que vous me tombiez dessus, ça fait vraiment mal des côtes fêlées vous savez.

La brune attendit que la blonde s’installe, appréhendant un excès de jovialité de sa part, et reprit sa boisson en main avant de la regarder d’un air un peu nonchalant.

-Alors, expliquez-moi, pourquoi autant d’acharnement ? Ce n’est pas normal d’être aussi attentionné. Vous appartenez à quelle catégorie de télévendeurs, dites-moi ?

Elle était là, autant savoir ce qui valait d’être aussi insistant au bout du fil alors que l’interlocuteur semblait n’avoir qu’une envie, celle de raccrocher.

-Et j’en reviens pas que vous ayez voulu aider ce type. Celui qui m’a bousculée. Vous semblez plutôt être le genre de fille au penchant féministe, non ? Enfin, je dis ça…

Tam reprit une gorgée de sa boisson chaude en regardant derrière Abby. Le monde ne désemplissait pas. Ce ne serait pas facile de s’extirper de cet endroit sans avoir à se tortiller, ce qui était proscrit, ou rentrer dans des gens, ce qui était doublement proscrit. Elle soupira, espérant intérieurement qu’une échappatoire se présenterait bientôt. Elle en venait même à espérer une alerte incendie ou un truc du genre pour que la foule se disperse au plus vite et qu’elle puisse quitter les lieux sans avoir à subir encore et toujours les discours de Miss Bonne Humeur. Néanmoins, l’agent de terrain se sentait un peu mieux, et clairement plus détendue. L’effet de sa boisson préférée, sans doute. Oui, cela ne pouvait qu’être cela. C’était réconfortant, quand on voulait une boisson chaude, de pouvoir siroter celle qu’on préférait (et qu’on était incapable de reproduire chez soi) . Tamara n’avait absolument aucune idée de l’ascendance divine de son interlocutrice, et il y avait fort à parier que si elle en avait eu connaissance et qu’elle avait su qu’Abby avait utilisé son pouvoir sur elle, l’agent Lond l’aurait très mal pris et aurait fait connaitre sa manière de penser à la blondinette. Et bien entendu, pas de manière calme et posée. La diplomatie n’était pas le fort de l’agent de terrain, et encore moins en pareille situation.

Pour l’heure, elle se contentait de poser à nouveau son regard chocolat sur la jeune femme débordante d’optimisme qui lui faisait face. Comment pouvait-on être ainsi ? Enfin, être adulte et être ainsi ? N’avait-elle connu aucun malheur ? Rien qui fasse d’elle une personne un tant soit peu désabusée par la vie ? Tam se demanda l’espace d’une seconde si elle aurait pu devenir une personne comme Abigail Cardin si elle n’avait pas vécu cette attaque de monstre qui tua sa nourrice et plongea sa mère dans un mutisme irréversible, si Haytham n’était pas parti sans se retourner, l’abandonnant au milieu des décombres d’une partie de sa maison avec les deux femmes qui avaient construit sa vie, l’une décédée et l’autre en état de choc ? Si la vie avait continué son cours, comme aurait dû, est-ce que Tamara Lond aurait été une personne différente? Cela ne fait aucun doute, mais était-il possible d’être aussi positif qu’Abby ? Le doute était néanmoins permis.

-Alors, j’imagine que votre travail est dans le coin ?

Intérieurement, elle avait du mal à faire taire des réflexions du style « génial, ça veut dire qu’elle bosse près de chez moi et que je risque de la recroiser, auquel cas elle ne se privera pas de venir taper la conversation… ». Elle secoua doucement la tête pour chasser ses pensées et écouter, puisqu’il était apparemment convenable de le faire, la réponse de son interlocutrice, tout en portant une nouvelle fois son gobelet à ses lèvres. La file d’attente désemplissait à une lenteur qui s’assimilait à de la torture. Même si elle souffrait moins, physiquement, Tam n’en demeurait pas moins une personne qui n’aimait pas discuter avec des inconnus, et devoir en plus en supporter une qui lui paraissait déjà insupportable au téléphone, de visu, était assimilable à un retournement d’ongles permanent. Ou alors vous savez, cette torture chinoise qui consiste à vous faire tomber inlassablement une goutte d’eau sur le crâne, sans arrêt, jusqu’à ce que vous deveniez fou ou mourriez ? Eh bien c’était un peu pareil pour Tam. Le dynamisme jovial de cette fille la rendait dingue, tout simplement.




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MessageSujet: Re: I'm gonna make you smile - Really? (Abigail, terminé)   I'm gonna make you smile - Really? (Abigail, terminé) EmptyVen 3 Juin - 8:56




"I'm gonna make you smile - Really?"
 

Abigail n'avait pas tout compris de la scène qui s'était jouée devant elle. Trop plongé dans son monde rose-bonbon où 'tout le monde est beau et gentil'. Elle avait vu une personne tombée et, tout naturellement, l'avait aidé à se relever. L'incident réglé, elle se reconcentra sur l'agent de terrain. Visiblement, elle ne pouvait rien faire pour l'aider. Elle n'avait aucun don de guérison et n'avait pas de médicament sur elle. Ce constat lui brisa le cœur. La fille de Vénus détestait se sentir inutile. Heureusement, elle avait un as dans sa manche. Une sorte de dernier atout à n'utiliser qu'en dernier recours.

Abby avait conseillé à Tamara de se détendre. Elle-même avec dit ces mots avec un nœud au ventre. Utiliser l'enjôlement, c'était comme triché. Elle influençait les gens contre leur volonté. Petite, elle s'en servait inconsciemment sur son père pour obtenir quelque chose qu'elle voulait vraiment. C'était comme rentré dans la tête de quelqu'un. Ce n'était pas bien. Cependant, dans ce cas précis, elle n'avait pas le choix. Son interlocutrice souffrait trop. Elle ne pouvait rester là ou simplement passer son chemin.

Ces mots ne ressouderont pas les côtes fêlées. Juste détendre les muscles. Abigail voulait croire que çà serait suffisant dans un premier temps. Elle voulait y croire très fort. La fille de Vénus ressentit une pointe de culpabilité lorsque Tamara avoua qu'elle avait raison. *Tu as fait ce que tu devais faire.* S'encouragea-t-elle mentalement. Tout en s'auto-persuadant mentalement, elle devait avoir l'air d'une gamine espérant obtenir un bonbon puisque la blessée l'invita à s'asseoir sur un ton bourru.

Il n'en fallut pas plus pour que la demi-déesse affiche de nouveau son sourire rayonnant, comme si grâce à cette phrase, elle vivait le plus beau jour de sa vie. Elle s'installa avec un enthousiasme manifeste. Toujours en souriant aux anges, Abby tenait religieusement sa propre boisson. Elle donnait l'impression d'attendre quelque chose, ou, plutôt, elle avait conscience de vivre un instant rare et ne voulait pas briser la magie de ce moment. C'est pour ce genre de situation qu'elle prônait l'intérêt des rencontres fortuites.

"Bien sûr, je comprends parfaitement. Merci."
Commenta-t-elle avec un sourire complice face aux excuses suivantes.

La culpabilité qu'elle avait pu ressentir devant l'utilisation de ces pouvoirs avait totalement disparu. Jugeant que l'instant de crise était passé, la Romaine se permit de boire une gorgée de son café. Les questions qui suivirent la laissèrent un instant perplexe. Elle se tapota le menton avec un doigt pour trahir son intense réflexion.

"Je veux juste aider les gens à se sentir mieux." Répondit-elle finalement avec une simplicité et une honnêteté sans doute déconcertante. "Moi, je me sens super heureuse quand je craque et achète quelque chose qui me fait envie." Avoua-t-elle avec un sourire béas, repensant sans doute à ces virées shopping. "Alors j'ai pensé qu'en faisant ce métier, je pourrais faire partager cette sensation à un maximum de monde pour leur faire retrouver le sourire." On aurait dit une cuisinière venant de révéler l'ingrédient secret de son gâteau fétiche ou une Miss parlant de paix dans le monde, au choix.

Abigail allait se lancer dans un plaidoyer concernant le nombre de personnes qui pouvait facilement se confier à une parfaite inconnue au bout du fil lorsque Tamara revint sur l'affaire du type tombé. La demi-déesse ouvrit une bouche ronde de surprise. "Il vous avait bousculée ? Je n'avais pas vu. Tout s'est passé si vite, je m'étais tourné pour prendre ma commande et... Il était tombé à mes pieds. Alors je l'ai aidé à se relever." Abby s'interrompit pour faire une moue songeuse. "Je comprends mieux maintenant pourquoi il a joué les gros durs en refusant mon aide." Commenta-t-elle en plissant les yeux, telle une enquêtrice venant de résoudre une affaire.

Il y eut un blanc dans la conversation. La fille de Venus semblait avoir tiré une leçon de ces précédents. En fait, elle avait l'impression de vouloir apprivoiser un animal sauvage. Il fallait avancer pas à pas. Alors tandis que Tamara inspectait la foule du regard, Abigail se contenta pendant un instant de savourer son café, attendant que se soit son interlocutrice qui brise le silence. Sans doute est-ce pour cela que son regard sembla s'illuminer lorsque ce moment arriva.

"Oui ! À deux pâtés de maisons, par là." Dit-elle en indiquant la direction du doigt. "C'est amusant ce genre de coïncidences, non ?" Sans doute que non. Pourtant, Abby ne pouvait s'empêcher de trouver ce hasard terriblement drôle. "On vient de milieu totalement différent et pourtant, on se retrouve à boire ensemble un café. J'adore ce genre de coup du destin." Elle poussa un petit soupir, comme pour clôturer ce point qui n'était certainement pas aussi enthousiasmant pour Tamara que pour elle. "Vous devez un métier dangereux pour vous être fêlé des côtes ?" Osa-t-elle demander. "Dangereux et sous pression." Ajouta-t-elle comme pour expliquer l'humeur massacrante de son interlocutrice.



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